La confrontation avec Me Romain Rossi-Landi, Avocat en droit immobilier
Sarah Coupechoux, Responsable Europe de la Fondation l’Abée Pierre
Daniel Labaronne, Député Renaissance d’Indre-et-Loire
Christophe Demerson, Président de L’UNPI (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers)
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##LA_CONFRONTATION-2023-06-23##
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00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:06 - Le logement. Nouveau débat que nous organisons autour du logement en 3h et midi ce matin.
00:13 Le logement, la fiscalité et notamment dans le domaine de la location.
00:18 Le ministre des Finances et de nombreux députés veulent changer la fiscalité des locations meublées.
00:24 Il y aura des propositions qui seront faites courant juillet.
00:28 Et d'ailleurs dans un instant, nous allons prendre en ligne Daniel Labaronne qui est député Renaissance d'Indre-et-Loire
00:33 et qui s'occupe de ces questions.
00:35 Et probablement des modifications de la fiscalité qui seront inclus dans le projet de loi de finances 2024.
00:46 Il s'agit de revoir la fiscalité notamment des logements meublés.
00:51 Est-ce que la fiscalité des meublés est trop favorable ?
00:55 Est-ce qu'elle conduit à des excès ? Que faut-il revoir ? Que faut-il modifier ?
01:01 Évidemment vous pouvez réagir 0826 300 300.
01:04 Lorsque je parle de la fiscalité des meublés, je parle évidemment des meublés,
01:10 la fiscalité, le bail d'un an avec un préavis d'un mois.
01:16 Mais je parle aussi de la fiscalité des meublés, pas pour une semaine, pour les plateformes.
01:23 Airbnb, Abritel ou autre plateforme.
01:26 Puis vous avez parallèlement à ça la fiscalité de l'allocation classique du meublé nu.
01:35 Où là, on connaît le bail de 3 ans, etc. Renouvelable.
01:41 11h05, pour parler de cette fiscalité et des changements à apporter,
01:47 nous avons avec nous Sarah Koubchou qui est responsable Europe de la Fondation Abbé Pierre.
01:52 Bonjour. - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
01:54 Maître Romain Rossilandi qui est avocat en droit immobilier.
01:57 Merci. - Ce n'est pas pris. - Merci d'être là.
01:59 Tout à l'heure, nous appellerons le président de l'UNPI, l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers.
02:05 Mais tout de suite, nous sommes en ligne avec Daniel Labaronne, député Renaissance d'Indre-et-Loire.
02:10 Daniel Labaronne, bonjour.
02:12 - Oui. - Allô. Daniel Labaronne, vous êtes avec nous ?
02:15 Dans un instant. Dans un instant, je vais poser une question toute simple.
02:20 La fiscalité très favorable des locations meublées, des locations sur les plateformes, conduit à des excès.
02:27 Faut-il y mettre un frein ?
02:29 Alors avant d'écouter Daniel Labaronne, je vais faire un tour de table.
02:32 Est-ce qu'il faut y mettre un frein à Sarah Koubchou ?
02:35 Alors, mettre un frein à la fiscalité, enfin à la location saisonnière, je ne sais pas si c'est le terme le plus adéquat.
02:42 Tout le moins régulé. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans une crise du logement qui est très importante.
02:47 On a 4 millions de personnes qui sont touchées par le mal logement, c'est-à-dire qui vivent dans des conditions de logement indignes,
02:53 enfin qui ne sont pas supportables, et 15 millions de personnes qui sont touchées, qui souffrent de près ou de loin par la crise du logement.
03:01 Donc, est-ce que les locations touristiques sont les seules responsables de la crise du logement ?
03:06 Bien sûr non, mais c'est un facteur et aujourd'hui on estime, à la Fondation Abbé Pierre, que c'est un phénomène qui doit être régulé.
03:14 Qui doit être régulé. Est-ce qu'il faut une régulation ? Il faut rapprocher...
03:21 Bon, la régulation par la fiscalité, elle est évidente. Est-ce qu'il faut rapprocher la fiscalité très favorable des locations meublées
03:31 à la fiscalité moins favorable des locations nues ?
03:34 Je dirais surtout qu'il faut inciter les gens à relouer dans la location traditionnelle.
03:39 Parce qu'effectivement, la fiscalité c'est un élément, mais c'est pas du tout le seul élément. Il y a beaucoup d'autres éléments.
03:44 Moi, la plupart de mes clients, ils préfèrent laisser vide plutôt que de louer, parce qu'ils ont peur de la procédure d'expulsion
03:51 et de faire une procédure qui va durer 18 mois, 24 mois, et parfois d'attendre 3 ou 10 ans sans toucher le loyer, sans pouvoir récupérer son logement.
03:58 Donc il y a aussi d'autres leviers pour réinciter les gens, plutôt que de s'attaquer à leur portefeuille.
04:03 - Parce que le problème aujourd'hui, c'est que les biens en location sont de moins en moins nombreux.
04:09 Je parle de la location classique. De moins en moins nombreux, ça veut dire quoi ?
04:13 Ça veut dire que les familles, les jeunes, les moins jeunes, ont de plus en plus de difficultés à trouver une location.
04:23 Donc aujourd'hui, on passe par un meublé, bon, un meublé qui est meublé sans être vraiment meublé.
04:31 Parce qu'en plus, tous les excès sont là. J'imagine.
04:35 - Les tribunaux sont là pour vérifier ça. Si vous avez un meublé qui n'est pas un vrai meublé, avec un inventaire du mobilier précis, vous serez requalifié en bail vide.
04:43 - Vous avez un canapé, un lit ?
04:44 - Non, non, il faut un inventaire très précis, la loi vous le dit. Et les tribunaux sont très vigilants, croyez-moi.
04:48 Il faut même lister la vaisselle, les draps, les serviettes, etc. Si vous n'avez pas un inventaire bien fait, bien précis, ça sera requalifié en bail vide devant le tribunal.
04:55 Et donc vous êtes reparti pour 3 ans. Donc attention.
04:58 - Mais aujourd'hui, la proportion des logements meublés mis en location augmente par rapport au nombre de logements nus.
05:11 - Oui. - Mis en location nus.
05:13 - Et d'ailleurs pour nous, c'est une question d'équité. C'est-à-dire que pour un propriétaire qui met en location une location nue,
05:19 il s'engage, j'allais dire, pour le bien de la communauté, puisqu'il permet à des personnes de se loger.
05:25 Il a des revenus qui sont en général inférieurs à des gens qui louent en saisonnière.
05:30 Et on ne le remercie pas, si j'ose dire, avec une étiquette. - Il a des revenus inférieurs et une fiscalité plus lourde.
05:36 - Et on a des locations en face touristiques qui permettent des revenus plus importants et qui, pour certains, sans impôts.
05:46 Parce qu'on a parlé beaucoup dans les médias des abattements de 71%, ce qui est quand même énorme.
05:51 - C'est un truc pour les deux bleus classés, ça. - En termes de régime réel, c'est-à-dire lorsqu'on a un comptable, je facilite le débat.
06:00 Quand on a un comptable, on peut aller jusqu'à faire des abattements sur l'achat du logement et ne pas avoir d'impôt pendant plusieurs années.
06:07 - C'est-à-dire qu'on loue et on touche de l'argent et on ne paie pas d'impôt. - Exactement.
06:12 - Oui, alors c'est un régime fiscal.
06:14 [SILENCE]
06:24 - On s'éloigne un peu, mais c'est le LNNP, c'est un régime fiscal, qui est effectivement considéré par certains comme une niche fiscale,
06:29 qui permet à un propriétaire qui investit dans l'immobilier de déclarer au réel toutes les dépenses qu'il a engagées tous les ans,
06:37 ce qui lui permet de déduire les revenus de ses loyers.
06:40 - On va prendre Daniel Labaronne. Daniel Labaronne, bonjour. - Bonjour.
06:44 - Merci vraiment d'être avec nous et merci de vous être arrêté, vous étiez sur l'autoroute.
06:48 Je dis tout, je dis tout. Daniel Labaronne, dites-nous, il va falloir revoir cette fiscalité. Vous y travaillez, c'est bien cela ?
06:57 - Absolument, et je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été dit précédemment.
07:01 Nous sommes dans une situation où la fiscalité en faveur du logement meublé est très avantageuse,
07:07 contrairement à l'allocation nue, qui à la fois sur le plan réglementaire et sur le plan fiscal est tout à fait désavantagée.
07:15 - Alors vous dites, vous dites, Daniel Labaronne, vous dites très favorable, est-ce que vous dites trop favorable ?
07:22 - S'agissant du logement meublé, oui, trop favorable. - Oui. Donc vous travaillez à un rééquilibrage ?
07:30 - Absolument, et d'ailleurs un rapport de l'inspection générale des finances faisait déjà des recommandations en ce sens,
07:38 à savoir supprimer l'abattement supplémentaire de 71%, ainsi que le plafond supplémentaire de 176 000 euros pour les meublés touristiques classés.
07:54 Il nous semble que ce sont des montants beaucoup trop importants, et quand on regarde par rapport à l'allocation nue,
08:02 on voit bien qu'à la fois les abattements et le montant des revenus qui permettent de bénéficier de ces abattements sont sans aucune mesure.
08:10 Et par conséquent, il faut vraiment qu'on rééquilibre les choses. - Alors rééquilibrer les choses, ça veut dire quoi ?
08:16 Ça veut dire remonter la fiscalité du meublé nu ou pas ? - Non. - Ça veut dire remonter la fiscalité du meublé qui n'est pas nu ?
08:30 De l'allocation meublée ? - Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'il faut supprimer un certain nombre d'impôts. - Donc augmenter les impôts ?
08:37 - Alors, d'un côté, s'agissant du meublé, ça peut être effectivement une augmentation des impôts,
08:44 mais comme on va rééquilibrer les choses du point de vue de l'allocation nue, ça va être une baisse d'impôts.
08:50 Et au total, on aura sans doute une fiscalité peut-être neutre, mais qui aura le mérite de favoriser le logement nu
08:59 pour loger les salariés qui, aujourd'hui, ont beaucoup de difficultés à se loger parce que beaucoup de logements ont été transformés en location meublée.
09:09 - Voilà. Donc améliorer la fiscalité de l'allocation nue, du logement nu, ça veut dire quoi ? Comment ?
09:19 - Ça veut dire que, par exemple, s'agissant du montant de revenus à partir duquel on peut bénéficier des abattements,
09:28 ce montant de revenus est trop faible. Et en plus, il n'a pas été actualisé depuis très longtemps,
09:35 alors que, paradoxalement, pour la location meublée, le montant des revenus qui ouvre droit à abattement est, lui, réactualisé tous les ans.
09:44 Donc on ne comprend pas pourquoi il n'y a pas de réactualisation du montant des revenus, en tenant compte de l'inflation, par exemple,
09:53 qui permettent d'ouvrir des droits à abattement dans l'allocation nue.
09:58 C'est là encore une distorsion, une situation défavorable pour l'allocation nue.
10:05 Donc, voilà, il faut qu'on réactualise régulièrement cette question des revenus permettant d'ouvrir droit à des abattements.
10:13 - Non, je vous dis ça parce qu'il y a des avantages. Quand on achète certains logements, il y a toujours encore des avantages fiscaux.
10:22 Mais il y a des obligations. On est obligé de laisser ses logements un certain temps à l'allocation avec un prix limité.
10:29 Je sais qu'on va mettre un terme à cette... - Au pinel.
10:33 - C'est le pinel. On va mettre un terme au pinel, Daniel Labaronne. - Oui, tout à fait.
10:38 - Donc ça ne va pas favoriser le logement nu, hein ?
10:45 - Alors, attendez. D'abord, nous avons des difficultés en termes d'offres et de demandes de logements à l'heure actuelle.
10:53 Et ce n'est pas uniquement dû au pinel. Il ne faut pas faire porter sur le pinel tout le poids de la responsabilité des difficultés liées au logement aujourd'hui.
11:02 Par ailleurs, beaucoup d'études ont montré que le pinel, par exemple, était un facteur d'inflation.
11:09 Parce que quand vous avez un programme pinel à 320 000 €, vous allez avoir un programme sans pinel à 300 000 €.
11:18 Pourquoi ? Parce que les promoteurs immobiliers savent bien que l'acheteur va bénéficier d'un avantage fiscal.
11:26 Donc il va avoir tendance à augmenter le prix de son programme immobilier avec du pinel.
11:33 Voilà. On est dans une situation où on alimente par des mesures fiscales l'augmentation du prix, soit du foncier, soit du bâti.
11:45 C'est quelque chose contre lequel il faut mettre un coup d'arrêt.
11:51 - J'ai compris. Néanmoins, il va falloir prendre des mesures fortes pour remettre en location des logements nus.
12:01 - Ça, vous êtes bien d'accord, Daniel Labarone ? - Absolument.
12:05 - Ça veut dire que vous allez annoncer ces mesures courant juillet ? - Oui.
12:09 - Et ce sera contenu dans la loi de finances 2024 ? - Absolument.
12:16 Peut-être même avant, parce que nous sommes un certain nombre de députés à avoir co-signé une proposition de loi
12:23 qui pourrait être examinée dès septembre et qui propose de favoriser, du point de vue de la fiscalité, les logements nus qui, aujourd'hui, sont très défavorisés.
12:37 - Bon. Vous avez d'autres mesures qui permettraient de favoriser la location des logements nus ?
12:44 - Alors, bon, c'est un vaste problème, parce que pour louer un appartement ou une maison nue, il faut d'abord la construire.
12:54 Et donc, il faut réfléchir sur les mesures d'accompagnement des constructeurs, des bâtisseurs de ceux qui, dans les communes,
13:02 font du logement social, du logement intermédiaire, du logement sur le marché privé.
13:08 Et là, nous allons avoir, effectivement, beaucoup de mesures dans le cadre de notre rapport.
13:13 - De votre rapport. Bon. Bon, je ne vais pas vous en demander plus. Je vais vous laisser, Daniel Labaronne.
13:18 Mais ce qu'on sait, c'est qu'un texte est en préparation. Et il est urgent, ce texte. Il est indispensable, aujourd'hui ?
13:24 - Oui, bien sûr. Parce qu'on voit bien que les gens, aujourd'hui, ne trouvent plus à se loger dans les zones tendues, puisque c'est de ça dont on parle.
13:32 - Bien sûr. Bien sûr. - Les zones où on a besoin de se loger, parce que c'est la première loi.
13:35 - Les saisonniers qui veulent. Les saisonniers qui ne trouvent pas de logement. Dans les grandes villes, on trouve de moins en moins de logements à la location.
13:42 - Les jeunes, par exemple. On voit à Bayonne des jeunes ménages qui ne parviennent plus à se mettre en ménage et à s'installer, parce qu'il n'y a plus de logement.
13:50 Et donc, les gens sont obligés de s'éloigner de ces zones d'activité pour aller dans les communes en recul.
13:57 Ça fait monter aussi les prix dans ces zones-là. Et ils sont obligés, ensuite, de faire face à des difficultés, par exemple, en termes de transport, obligés de prendre la voiture,
14:06 avec tout ce que ça implique en coûts supplémentaires, également.
14:10 - Il est 11h18, nous allons appeler le président de l'Union Nationale des propriétaires immobiliers. Dans un instant, et puis nous poursuivons ce débat.
14:19 11h18, vous êtes sur... 11h21, désabus dans les locations meublées. Oui, désabus, beaucoup d'abus sur les plateformes Airbnb à Brittel.
14:29 130 000 locations sur Airbnb pendant les Jeux Olympiques, annonce-t-on. C'est incroyable. 130 000 locations.
14:39 Ça veut dire quoi ? Quel est le pourcentage aujourd'hui des locations meublées par rapport aux locations nues dans les grandes villes et dans les zones tendues ?
14:47 - L'estimation du nombre d'annonces en France, c'est 800 000 annonces, avec un énorme rebond après la période Covid.
14:54 Pour vous donner un ordre d'idée, le nombre d'attributions de logements sociaux en France en 2021, c'était 37 000.
15:02 Donc, évidemment, sur les 800 000, il y a une part de personnes qui louent quelques jours, quelques semaines par an.
15:10 Il ne s'agit pas de ces personnes-là. - Je crois que c'est quand même la majorité des gens qui louent pour arrondir leur fin de mois.
15:14 Vous savez que la loi vous autorise à le faire 120 jours par an. - 120 jours par an ?
15:18 - C'est votre résidence principale, donc vous restez chez vous. Si vous louez plus de 120 jours, ce n'est plus votre résidence principale, par définition.
15:24 La plupart des gens partent en vacances, ils louent une semaine pour arrondir leur fin de mois. C'est quand même assez rare les gens qui louent 4 mois dans l'année.
15:31 Donc, il ne faut pas l'oublier que la loi vous autorise... - Ce sont des personnes qui n'habitent pas dans l'appartement, qui louent 4 mois dans l'année.
15:36 - Évidemment. Pour les résidences principales, vous avez le droit de le faire 120 jours et c'est tout à fait légal. On en aura besoin pendant les Jeux olympiques.
15:41 - Mais si je suis locataire, j'ai le droit de louer sur Airbnb mon appartement ou ma chambre ou ma maison ?
15:49 - Si votre propriétaire bailleur vous y a autorisé. - Si mon propriétaire est beau, je peux ?
15:54 - Oui, la plupart des beaux l'interdisent. - Ah, d'accord.
15:56 - Donc, si c'est interdit, je vous déconseille vraiment de le faire parce que le propriétaire, s'il découvre votre annonce sur Airbnb, il peut vous poursuivre dans les tribunaux
16:03 et vous faire condamner non seulement à restituer les sous-loyers Airbnb que vous avez touchés, mais également il peut obtenir la résiliation et votre expulsion.
16:11 Donc, il faut faire vraiment très attention, s'il vous plaît. Il y a une jurisprudence très établie là-dessus.
16:16 - Oui, il faut faire très attention. Mais je regardais un chiffre, vous pouvez me dire ce que vous en pensez.
16:21 Sur Paris et dans les grandes villes, 25% des locations sont meublées maintenant.
16:26 Il y a les locations Airbnb à Brittel ou autres sur les plateformes, puis il y a aussi les locations meublées, avec le bail d'un an.
16:32 Ce fameux bail d'un an avec un préavis d'un mois, ce qui pour le propriétaire, évidemment, est plus facile.
16:39 Plus facile. Comme je vous le disais, il met trois meubles. Enfin, vous me disiez que c'était un peu...
16:44 Mais enfin, bon, moi, les contrôles, vous pensez qu'il y a beaucoup de contrôles ? Franchement ?
16:48 - Il y a des procès. Il n'y a pas de contrôles là-dessus. Parce que louer un bail d'un an, c'est légal.
16:53 Vous n'êtes pas soumis à un changement d'usage. Vous devez être soumis à la réglementation.
16:57 Je parle des zones tendues au changement d'usage, c'est-à-dire que ça devient une activité commerciale,
17:00 quand ça n'est pas votre résidence principale, si vous voulez. Et puis, si c'est votre résidence secondaire, à Paris, ce n'est pas possible.
17:06 Ça règle le problème. Vous ne pouvez pas. Il faut acheter des droits de commercialité, etc.
17:09 C'est un truc comme jouer au Monopoly, c'est très compliqué.
17:11 Donc, il y a quand même des garde-fous, si vous voulez. Et les tribunaux sont très vigilants.
17:16 Le bail meublé d'un an, c'est parfaitement légal. On ne parle pas de location de tourisme.
17:19 - Non, je ne parle pas de location de tourisme. Mais à Paris, les propositions, en Paris, dans les grandes villes,
17:24 les propositions meublées se multiplient.
17:26 - Oui. Et d'ailleurs, maintenant, on a aussi ce qu'on appelle les "beaux frauduleux" qu'on voit émerger dans des zones touristiques,
17:33 comme par exemple aux Pays-Basques, où des propriétaires louent de septembre à juin sur des beaux mobilités
17:40 qui sont normalement destinées aux étudiants ou aux personnes qui sont en mobilité professionnelle
17:44 et demandent à leurs locataires de partir en période d'été pour pouvoir louer sur les plateformes de location saisonnière.
17:51 - Ah bon, d'accord. Ils louent de septembre à juin et ils demandent aux locataires de se barrer, pardonnez-moi l'expression,
17:57 juillet et août pour pouvoir louer plus cher.
17:59 - Exactement. Donc, on a des personnels type personnel de santé, infirmière, etc.,
18:07 qui se retrouvent aux campings pendant l'été pour que leurs propriétaires puissent louer en location saisonnière.
18:13 - Là encore, les tribunaux sont vigilants. S'ils sont saisis, ils requalifient.
18:16 Il y a des décisions de jurisprudence, ils requalifient effectivement ces beaux mobilités
18:19 qui sont normalement en dépôt d'habitation en bail de tourisme.
18:22 - Oui, également, on est d'accord. Mais si vous voulez, moi j'aimerais bien qu'on me dise
18:25 combien de locataires ont la possibilité, les moyens, j'allais dire, financiers et aussi de connaissances
18:32 et n'ont pas peur aussi de perdre leur logement en allant au tribunal.
18:36 Donc, c'est pas si simple. C'est-à-dire qu'effectivement, le droit prévoit des inventaires pour les meubles,
18:41 le droit prévoit que le bail mobilité n'est pas destiné à des personnes qui habitent là tout le temps.
18:47 Et pour autant, les locataires ont peu de moyens de défense.
18:50 - Christophe Demerson, bonjour.
18:52 - Bonjour.
18:53 - Allô.
18:54 - Bonjour.
18:55 - Oui, vous êtes président de l'Union Nationale des propriétaires immobiliers.
18:58 Dites-moi, il faut mettre un terme à ces locations meublées excessives ?
19:04 - Ce que je vais surtout dire, c'est que moi ce qui me surprend, j'écoute la discussion, Jean-Jacques,
19:08 et moi ce qui me surprend, c'est l'indignation à géométrie variable.
19:11 Parce que là, j'allais dire "halte au feu contre les propriétaires".
19:14 Parce que le propriétaire, quand j'écoute attentivement ce qu'il se dit, il a tous les mots sur lui.
19:20 En réalité, ce qui se passe, c'est quoi ?
19:22 Je veux dire, ce qu'il faudrait, c'est que le bon sens reprenne le dessus.
19:24 Parce que ce qu'on voit depuis des années, depuis 40 ans, on tire à boulet rouge sur la propriété privée.
19:29 Depuis 40 ans, on tire à boulet rouge sur les propriétaires.
19:32 On les fiscalise à l'excès.
19:34 Des contrôles, des taxes, des normes, etc.
19:36 Eh bien aujourd'hui, les gens sont fatigués.
19:38 Et nous, ça fait des années, je vous en avais déjà parlé dans une émission.
19:41 En réalité, nous, on a prévenu le gouvernement solennellement.
19:45 Il va y avoir une attrition de l'offre locative.
19:47 Il ne faut pas faire semblant de découvrir le problème aujourd'hui.
19:50 Aujourd'hui, on décourage les propriétaires, on décourage les bailleurs.
19:54 Qu'est-ce qu'ils font ?
19:55 Eh bien les bailleurs, il n'y a plus de rendement.
19:57 Sur plus de la moitié de la France, le rendement est négatif, Jean-Jacques.
19:59 Les gens, ils font des arbitrages.
20:01 Et puis ils font quoi ?
20:02 Ils vont chez le banquier, puis ils prennent une assurance vie à 4% garantie.
20:05 Sans souci.
20:06 Aujourd'hui, regardez, je pense, parce que là, tout le monde est gentil,
20:09 mais l'indignation, elle est quand même à géométrie variable.
20:12 Regardez, je vous prends un seul exemple.
20:14 Je l'avais pris avec Christophe Robert à une émission sur France 3.
20:19 Je pense que c'était presque l'arrêt de trop.
20:22 C'était le 22 septembre dernier.
20:24 Qu'est-ce que c'était cet arrêt de la Cour de cassation ?
20:26 Eh bien c'est tout simplement un locataire sans droit à ni titre
20:32 qui n'avait pas été expulsé de son logement depuis des années,
20:37 qui restait dedans.
20:38 Le préfet ne donnait pas l'autorisation d'expulsion.
20:41 L'appartement était intégralement détruit.
20:43 Les autres locataires avaient fui l'immeuble.
20:45 Et cette personne, donc le locataire sans droit à ni titre,
20:48 était tombée de la fenêtre parce que le garde-corps s'était cassé.
20:51 Résultat du jugement,
20:54 qu'est-ce qui s'est passé après ce garde-corps cassé
20:56 et la locataire sans droit à ni titre qui était tombée dans la cour ?
20:59 La locataire sans droit à ni titre,
21:01 naturellement, elle attaque l'affreux propriétaire.
21:03 Résultat des cours,
21:06 4 000 euros d'amende, condamnation,
21:10 4 000 euros d'amende au bénéfice de la malheureuse locataire sans droit à ni titre,
21:15 56 000 euros d'amende, je dis bien 56 000 euros à payer
21:20 pour payer les soins médicaux.
21:22 Comment voulez-vous quand vous avez...
21:24 Et pourquoi ? Parce qu'on reprochait à la locataire, à la propriétaire
21:28 de ne pas garantir l'entretien de l'immeuble
21:31 et de ne pas avoir un bon entretien dans l'immeuble.
21:33 Comment voulez-vous que des Français, des Français moyens
21:36 qui louent un appartement, qui louent une maison,
21:38 puissent se satisfaire de jugements comme ça ?
21:41 - Bon, alors allez, Christophe Demerson,
21:43 oui, votre exemple est parlant, ça, je suis totalement d'accord.
21:46 - Oui, c'est la Cour de cassation et la sécurité juridique.
21:49 - Mais les loyers ont un petit peu... - On va revenir...
21:52 - On projetage un tout petit peu le propriétaire,
21:54 mais un tout petit peu ces années...
21:56 - Oui, mais alors Christophe Demerson, moi aussi je pense au propriétaire,
22:00 c'est pour ça que je fais cette émission.
22:02 Et d'ailleurs, mais, mais, je pense aussi au propriétaire
22:06 qui abuse avec des locations meublées,
22:09 qui abuse des locations meublées.
22:11 Pardon, ça existe aussi, Christophe Demerson.
22:13 - Vous savez, vous savez, c'est ce qu'on appelle le principe de réalité,
22:16 et nous, ça fait des années qu'on...
22:18 Moi, je préviens depuis, j'ai pas...
22:20 Dans mon mandat, j'ai vu quatre ministres du logement successifs.
22:23 Je leur ai toujours tenu le même discours,
22:25 j'ai dit, il faut quelque chose d'équilibré,
22:28 sinon les propriétaires bailleurs vont se désintéresser du nu,
22:32 ou ils vont arbitrer, ils vont vendre,
22:34 ou dans le meilleur des cas, ils vont garder,
22:37 et qu'est-ce qu'ils vont faire ?
22:38 Ils vont se tourner vers des plateformes ou d'autres choses
22:40 pour pouvoir louer, parce qu'ils n'ont plus la sécurité,
22:43 ils n'ont plus les rendements.
22:44 C'est ça qu'il faut comprendre.
22:46 - Oui, c'est pour ça que...
22:48 - Regardez un seul exemple qui est important.
22:50 Aujourd'hui, il y a eu le matraquage fiscal,
22:52 on en avait parlé, la taxe d'habitation qui était supprimée, etc.
22:56 Bon, les fonciers, ils ont explosé.
22:58 Ils ont les impôts foncés, c'est trois fois l'inflation,
23:00 trois fois l'augmentation des loyers.
23:02 Et aujourd'hui, maintenant, il y a tout ça,
23:04 il y a les rénovations énergétiques,
23:06 ça pourrait être une bonne chose,
23:07 mais le calendrier est trop court.
23:09 Et aujourd'hui, on nous dit quoi ?
23:10 On nous explique que les loyers,
23:12 eh bien, ils sont bloqués.
23:14 3,5%, blocage de l'IRL, de nouveau.
23:16 C'est-à-dire que le propriétaire,
23:18 il est contraint...
23:20 Il n'y a que ça qui est...
23:21 Regardez, dans la chaîne, tout augmente,
23:23 les assurances, elles augmentent.
23:25 - Oui, c'est vrai, c'est vrai.
23:27 Mais Christophe Demerson...
23:29 - Et puis les loyers sont bloqués.
23:30 - Bon, mais Christophe Demerson...
23:32 - Le premier compte, il ne le compte pas.
23:33 - Christophe Demerson,
23:34 vous avez résumé un peu la situation dans laquelle...
23:38 - Le rendement...
23:39 - Attendez, attendez.
23:40 La situation dans laquelle se trouvent les propriétaires.
23:42 Mais moi, je voudrais, après la pub,
23:44 parce qu'on va observer une page de pub,
23:46 je voudrais qu'on revienne précisément
23:48 sur cette fiscalité différente
23:50 entre les locations nues et les locations meublées,
23:54 qu'elles soient saisonnières ou pas.
23:56 On va en parler parce que je veux avoir votre avis.
23:58 Mais j'ai aussi Alexandre,
24:00 qui nous appelle de Limoges, qui est rentier,
24:02 qui fait de la location longue durée et courte durée,
24:04 qui va témoigner sur notre antenne.
24:06 À tout de suite.
24:07 - Sud Radio Parlons Vrai, chez Bourdin,
24:10 10h30, midi 30.
24:11 Jean-Jacques Bourdin.
24:12 - Il est 11h33, témoignage d'Alexandre, qui est à Limoges.
24:15 Bonjour Alexandre.
24:16 - Bonjour Jean-Jacques.
24:18 - Bonjour Alexandre.
24:19 Alors racontez-nous, vous êtes rentier, c'est cela ?
24:22 - Oui, je suis investisseur immobilier.
24:24 J'ai pu arrêter de travailler.
24:26 Je gère un petit parc.
24:28 Et donc moi, je fais les deux, Jean-Jacques.
24:30 Je fais de la longue durée.
24:31 Et je fais aussi un peu de location meublée classique à l'année
24:35 et de la location Airbnb.
24:37 Moi, j'ai l'impression qu'on est un peu les boucs émissaires de l'histoire
24:41 puisque les locations Airbnb, c'est ça en fait qui est visé.
24:44 Ça représente 1% du parc immobilier.
24:47 Donc c'est vraiment...
24:49 - Ça représente, la location meublée aujourd'hui à Paris, 24%.
24:53 - Mais meublée en longue durée, Jean-Jacques.
24:55 - Meublée sur un an.
24:57 - Mais les étudiants, ils n'ont pas de meubles.
25:00 Quand ils vont venir pour 9 mois, leur étude ça dure 9 mois l'année,
25:03 ils n'ont pas...
25:05 - Bien sûr.
25:06 - Oui, c'est compliqué de déménager des meubles et tout.
25:08 Donc il y a aussi la demande des gens,
25:10 et surtout sur des petits logements, sur des studios, des choses comme ça.
25:13 Un ameublement, ce n'est pas gratuit.
25:14 Moi, quand j'ameuble un appartement, ça me coûte entre 5 et 7 000 euros
25:18 pour mettre des lits, des matelas, des cadres, des poêles, des casseroles,
25:22 des serviettes et tout.
25:23 Donc il faut aussi qu'on s'y retrouve.
25:25 Et le marché est régule.
25:27 Quand il y a de l'abus, les gens ne le font pas.
25:29 - Oui, mais ce n'est pas tellement ce marché-là.
25:32 Ce n'est pas tellement cela, Alexandre, que nous soulignons,
25:35 que nous montrons un peu du doigt, si je puis dire, entre guillemets.
25:38 Ce sont les excès dans la location,
25:42 les excès et surtout une fiscalité très avantageuse
25:46 par rapport aux locations longue durée, aux locations nues.
25:50 Fiscalité très avantageuse, notamment de la location sur plateforme.
25:57 Donnez-nous quelques chiffres.
25:59 - L'idée, je crois qu'on est assez d'accord là-dessus,
26:01 l'idée n'est pas d'interdire la location saisonnière,
26:03 ni la location meublée.
26:05 Ce n'est pas ça.
26:06 C'est de rééquilibrer les régimes fiscaux.
26:08 Aujourd'hui, il existe une niche fiscale.
26:10 Prenez l'exemple à Paris d'une location à 129 euros en moyenne la nuit,
26:15 qui est louée 4 mois,
26:18 donc je ne prends même pas "louée toute l'année",
26:20 alors qu'à Paris, sincèrement, ça peut très bien se louer toute l'année.
26:24 C'est plus de 14 000 euros de revenus sur l'année.
26:27 Est-il normal d'avoir 50% d'abattement sur une somme qui est plus importante que le revenu du SMIC ?
26:34 - Est-ce normal, Alexandre ?
26:36 Est-ce normal ?
26:37 - Je vais vous répondre.
26:38 Moi, je fais de l'allocation à l'année,
26:40 je n'ai pas de femme de ménage à payer,
26:42 c'est le locataire qui fait son ménage.
26:44 Je n'ai pas de pressing à payer,
26:46 c'est le locataire, il fait sa lessive.
26:48 Quand il n'a l'année personne...
26:50 - Oui, mais Alexandre, Alexandre...
26:52 - Il ne faut pas une femme de ménage, il faut que je paie le pressing...
26:54 - Non, mais Alexandre, je ne parle pas de l'allocation à l'année,
26:56 je parle des locations à la nuit.
26:58 Ce qui n'est pas tout à fait pareil.
27:00 - Quand vous faites du Airbnb,
27:02 il faut payer une femme de ménage qui fait le ménage une fois que la personne a quitté le logement.
27:06 - Non, mais d'accord, je suis d'accord.
27:08 Mais vous payez une fiscalité qui est tellement avantageuse
27:10 qu'elle est inéquitable.
27:12 Pardonnez-moi.
27:14 Elle est inéquitable, Alexandre.
27:16 - Elle n'est pas plus avantageuse
27:18 parce que c'est basé sur les frais réels,
27:20 c'est-à-dire qu'on paye vraiment une femme de ménage.
27:22 On ne peut pas payer la femme de ménage
27:24 si on ne l'avait pas payée.
27:26 On peut le déduire, ces dépenses.
27:28 Mais ce sont des dépenses qu'on a réellement faites.
27:30 C'est ça qui est injuste.
27:32 - Mais frais réels, je veux dire, soyons clairs.
27:34 En plus, on reparle de ce que je disais tout à l'heure.
27:36 C'est-à-dire que vous avez un comptable
27:38 avec des abattements,
27:40 avec des amortissements.
27:42 Et donc vous vous retrouvez avec des personnes
27:44 qui peuvent avoir plusieurs centaines de milliers d'euros de revenus
27:46 et qui ne paient pas d'impôts dessus.
27:48 Alors certes, il y a un investissement,
27:50 mais il y a aussi une plus-value.
27:52 On va faire comme si tout ce qui rentre
27:54 ressort en investissement.
27:56 Ce serait injuste de dire ça.
27:58 - Alexandre, en plus,
28:00 si on continue dans cette voie,
28:02 il n'y aura plus de logement nu proposé.
28:06 - C'est clair que le logement nu,
28:08 moi je m'en écarte puisque déjà,
28:10 il y a beaucoup d'insécurité.
28:12 Quand on a des soucis, moi je suis passé deux fois au tribunal,
28:14 quand vous avez des soucis
28:16 avec des gens qui ne payent pas,
28:18 c'est un risque qu'on est pris à 100%.
28:20 - Bien sûr.
28:22 - Les gens payent d'avance avant d'arriver dans le logement.
28:24 Donc à un moment,
28:26 quand vous avez mangé un ou deux locataires indélicats,
28:28 à un moment, il faut réagir.
28:30 Donc le Airbnb, les gens payent d'avance.
28:32 On a énormément de charges et de frais dessus,
28:34 mais le risque en vaut la chandelle.
28:36 Et puis si c'était si intéressant,
28:38 il n'y aurait pas que 1% du marché.
28:40 Il faut faire le ménage,
28:42 il faut déjà faire le ménage tous les jours,
28:44 il faut courir au pressing tous les jours.
28:46 C'est aussi très prenant au niveau chronophage.
28:48 Donc on ne peut pas aussi
28:50 faire tout gratos.
28:52 Il y a le temps qu'on passe,
28:54 le temps qu'on crée de l'emploi,
28:56 on met en place des...
28:58 on fait goûter les produits locaux.
29:00 Il y a aussi toute une partie de l'économie
29:02 qui est dévastée.
29:04 - Oui, mais parallèlement, Alexandre,
29:06 vous avez de plus en plus de Français,
29:08 de jeunes couples ou moins jeunes d'ailleurs,
29:10 qui ne peuvent plus se loger parce qu'ils ne trouvent plus rien
29:12 à la location.
29:14 - C'est l'histoire du DPE. Moi, j'ai un appartement qui est vide
29:16 parce que je n'ai pas la bonne étiquette,
29:18 que je suis dans une copropriété, on ne peut pas faire les travaux.
29:20 Et donc on fait quoi ?
29:22 Donc moi, je dirais, c'est plus l'histoire
29:24 du DPE qui a fait que
29:26 les propriétaires se découragent,
29:28 parce qu'après, il y a beaucoup de choses
29:30 qui sont bloquées.
29:32 - Alors attendez, Maître Romain Rossignol.
29:34 - Oui, je voulais rebondir sur ce que vous disiez.
29:36 Monsieur, je suis complètement d'accord avec vous.
29:38 Moi, en tant qu'avocat, la plupart de mes clients
29:40 qui ont eu affaire malheureusement un jour à une procédure d'expulsion
29:42 sont littéralement écœurés.
29:44 Et donc la crainte,
29:46 effectivement, on est tous d'accord là-dessus,
29:48 il faut aligner la fiscalité des meublés
29:50 sur la fiscalité des vides.
29:52 - Attendez, peut-être qu'Alexandre n'est pas d'accord.
29:54 Est-ce qu'il faut aligner la fiscalité des meublés
29:56 sur le nu ? - Ça dépend dans quel sens.
29:58 Si c'était pour alourdir encore plus,
30:00 parce que là, les loyers, ils sont tous plafonnés,
30:02 mais les taxes, moi j'assume ma taxe foncière,
30:04 elle n'est pas plafonnée, elle. Donc à un moment,
30:06 il faut toujours prendre le prétexte d'un truc qui ne marche pas
30:08 pour alourdir. Au final, les gens,
30:10 on va tout revendre et puis on va faire autre chose.
30:12 - Mais vous disiez que vous avez eu affaire
30:14 des locataires indélicats. Moi, tous mes clients, après,
30:16 sont tellement écœurés qu'ils préfèrent effectivement se retourner
30:18 vers du Airbnb parce qu'ils me disent, moi, le touriste,
30:20 à la fin de son séjour, il part, il libère les lieux,
30:22 il ne se maintient pas dans les lieux. C'est terrible.
30:24 - Parfois, il bousille, mais bon.
30:26 - Oui, mais c'est un raisonnement que j'entends très souvent.
30:28 - C'est pas le plus fréquent.
30:30 - Et j'en ai, je vous l'ai dit tout à l'heure, qui préfèrent même laisser
30:32 leurs logements vides et payer la taxe sur les logements vacants.
30:34 Parce qu'ils ont tellement peur de devoir
30:36 installer quelqu'un qui ne paiera pas, qui va dégrader.
30:38 - Il y a des assurances aussi.
30:40 - Il y a la VISA, ça fonctionne plutôt bien.
30:42 Il y a aussi des garanties. Mais je vous assure que c'est
30:44 traumatisant pour un propriétaire
30:46 qui a eu affaire à une procédure d'expulsion,
30:48 parce que tout le procès est déséquilibré. Je sais que vous ne serez pas d'accord avec moi.
30:50 Mais là-dessus, il faut
30:52 vraiment comprendre que ça a un impact psychologique
30:54 très fort. - Tout le procès est déséquilibré en faveur
30:56 du locataire ? - En faveur du locataire.
30:58 Il y a une enquête sociale,
31:00 tout est déséquilibré.
31:02 Donc le propriétaire qui a affaire à une procédure d'expulsion,
31:04 c'est un petit propriétaire, je ne parle pas du spéculateur,
31:06 je parle du petit propriétaire qui a investi toute sa vie,
31:08 qui a voulu mettre un locataire, qui a affaire un jour à un locataire.
31:10 Moi j'ai des clients qui se font saisir
31:12 leur appartement parce qu'ils ne peuvent plus payer le crédit,
31:14 parce que les loyers ne tombent pas.
31:16 Il faut le dire aussi.
31:18 Je compense monsieur. Après évidemment, il se dirige vers
31:20 l'allocation saisonnière.
31:22 Mais c'est un vrai frein
31:24 plus que la fiscalité, je crois. Il faut rassurer
31:26 les propriétaires, il faut accélérer
31:28 évidemment les procédures.
31:30 Et peut-être qu'on arrivera à leur inciter
31:32 à le faire.
31:34 - Moi là-dessus, je veux quand même qu'on sorte d'une image un tout petit peu
31:36 caricaturale du locataire.
31:38 45% de la population en France est locataire.
31:40 Il y a 1% d'impayés
31:42 de loyers et sur ces 1%,
31:44 on trouve des solutions pour une grande partie,
31:46 ne serait-ce que parce qu'il y a une partie dans le parc social
31:48 où il existe des aides aussi
31:50 pour le parc privé. Donc on est quand même
31:52 sur des choses relativement anecdotiques.
31:54 Et je vous le demande
31:56 très clairement. On vient de voter la loi
31:58 Casbarian qui va accélérer les procédures,
32:00 qui a réduit les délais
32:02 d'expulsion. J'aimerais savoir,
32:04 voyons dans quelques mois si
32:06 l'offre de logement nu
32:08 a été augmentée grâce à ça.
32:10 Clairement, le souci, il est
32:12 d'avoir, et c'est normal,
32:14 moi je suis propriétaire, je sais que
32:16 j'aurai plus de revenus sur de la location saisonnière,
32:18 que je ne serai pas soumise
32:20 au diagnostic de performance
32:22 énergétique comme sur le nu.
32:24 - Ça c'est anormal, pardon Alexandre !
32:26 Comment se fait-il que la location...
32:28 - Rééquilibrée. Et il me semble que ça fait partie
32:30 des deux mesures essentielles à mettre en oeuvre.
32:32 Rééquilibrer la fiscalité,
32:34 que tout le monde soit au même régime,
32:36 c'est-à-dire avec des abattements équivalents,
32:38 des déductions possibles équivalentes.
32:40 Rappelons aussi qu'en nu, il est
32:42 aussi possible de se faire rembourser les frais de procédure
32:44 quand on fait une procédure au tribunal. Donc c'est pas comme si
32:46 il n'y avait pas du tout d'aide là-dessus.
32:48 Et soumettre...
32:50 - Et le diagnostic ? - Le diagnostic également aux locations saisonnières.
32:52 - Soumettre les locations
32:54 saisonnières aux DPE.
32:56 Qu'est-ce que vous en pensez, Alexandre ?
32:58 - Honnêtement, tout importe,
33:00 mis à part si c'est pour prendre de l'argent
33:02 en plus. Je vais vous dire, Jean-Jacques,
33:04 les appartements que j'ai en courte durée,
33:06 j'ai pas l'électricité au tarif bleu.
33:08 Donc je paye trois fois plus cher
33:10 l'électricité. Est-ce que vous pensez que c'est dans mon avantage, moi,
33:12 de mettre des services comme la
33:14 climatisation pour les
33:16 voyageurs, avec une
33:18 passerelle énergétique ? Ben non, moi,
33:20 j'ai très bien isolé, puisque je suis
33:22 vertueux sur ce côté-là. Mais il n'y a pas
33:24 des locataires qui ne payent pas,
33:26 ou on peut avoir des soucis. Moi, j'ai
33:28 une locataire qui m'a foutu le bordel
33:30 dans un immeuble. J'ai d'autres locataires
33:32 qui sont partis. Si demain, Jean-Jacques,
33:34 vous avez un voisin qui fait la fête la nuit,
33:36 qui embête tout le monde,
33:38 le propriétaire, il ne peut pas
33:40 virer la personne.
33:42 Il y a aussi ce point-là.
33:44 Il y a peut-être des gens qui payent parce qu'il y a beaucoup d'aides
33:46 en France, mais il y a aussi des gens qui deviennent
33:48 de moins en moins respectueux.
33:50 Et quand vous avez un Airbnb, la personne, au bout d'une
33:52 semaine, est partie. Quand vous avez un locataire
33:54 comme ça, moi, ça a duré deux ans. - Oui, mais
33:56 pardon. Oui, je comprends très bien.
33:58 Je comprends très bien, Alexandre.
34:00 Mais il faut rééquilibrer tout de même
34:02 la fiscalité. Il y a trop d'écarts.
34:04 Trop de différences, quand même. Non ?
34:06 - Je pense que la fiscalité du meuble,
34:08 elle est plus en adéquation avec la réalité
34:10 du terrain. Et c'est vrai que je pense
34:12 que la fiscalité de l'allocation
34:14 nue, en fait,
34:16 elle n'est plus du tout adaptée.
34:18 Et comme disait, je ne sais plus quel monsieur,
34:20 c'est pas intéressant, en fait. Vous, vous n'allez
34:22 pas investir, Jean-Jacques, ou vous n'allez pas
34:24 faire quelque chose qui va vous coûter de l'argent
34:26 au final. La location nue, ça devient
34:28 très confiscatoire. Je vous dis, les loyers
34:30 sont plafonnés, les taxes explosent.
34:32 Donc, à un moment, même parfois,
34:34 vaut mieux revendre le bien, et puis vous faites
34:36 autre chose. Et qui va vouloir reprendre ça,
34:38 honnêtement ? - Bon, merci,
34:40 Alexandre. Très bien. Merci pour
34:42 votre témoignage, Alexandre. Vraiment.
34:44 Allez, Moj. Et puis, je vais prendre Joël, qui est
34:46 à Bordeaux, juste après
34:48 une petite page de pub. Il est plombier
34:50 de profession, Joël. Il loue
34:52 un meublé Airbnb.
34:54 Il dit qu'il y a énormément de
34:56 charges, beaucoup plus que pour une simple location.
34:58 Bon, à tout de suite.
35:00 Énormément d'appels, ce matin,
35:02 pour
35:04 les locations meublées,
35:06 non-meublées, nues,
35:08 les locations saisonnières. Alors, attention,
35:10 pas question de toucher aux gîtes ruraux,
35:12 c'est ce que j'ai appris.
35:14 Les locations ponctuelles,
35:16 les locations pour un saisonnier, non plus, on n'y touchera
35:18 pas. Et ça, heureusement, parce que
35:20 les locations pour les saisonniers, c'est indispensable.
35:22 Il faut absolument, absolument
35:24 favoriser ces locations-là.
35:26 Je parle des zones
35:28 où il y a de vrais problèmes,
35:30 de vrais problèmes pour se loger.
35:32 Évidemment, Joël, alors, témoignage
35:34 très court, s'il vous plaît, messieurs, mais je vous remercie
35:36 d'avoir appelé Joël, qui est à Bordeaux, par exemple.
35:38 Bonjour, Joël. - Bonjour, Jean-Jacques.
35:40 - Bonjour, merci d'être avec nous.
35:42 Vous louez un meublé Airbnb, hein ?
35:44 - Oui, la campagne à 25 km
35:46 au nord de Bordeaux.
35:48 - Combien de jours par an ?
35:50 - Honnêtement, Jean-Jacques, je suis pas trop
35:52 gestionnaire, je contrôle
35:54 pas tout ça. Je suis plombier,
35:56 j'ai assez de mon entreprise déjà à gérer.
35:58 Et bien souvent, c'est ma fille
36:00 qui s'en occupe parce que j'avais perdu mon épouse.
36:02 Mais simplement pour dire qu'on a
36:04 des frais d'eau, d'électricité,
36:06 d'Internet, de jardinier,
36:08 parce que moi, j'ai la tondeuse
36:10 à passer,
36:12 les arbres à tailler, tout ça, quoi.
36:14 Et puis pour être
36:16 exonéré à 71%,
36:18 il faut être classé
36:20 logis de France.
36:22 Et ils nous imposent
36:24 des produits bio, ils nous imposent
36:26 tout un tas de choses, quoi.
36:28 Et c'est vrai que pourquoi je suis passé
36:30 Airbnb, c'est parce que
36:32 les locataires non respectueux,
36:34 alors on est tombé sur des bons locataires,
36:36 tout le monde n'est pas
36:38 avéreux, mais
36:40 j'ai la facilité de mettre
36:42 là, demain, je veux vendre.
36:44 - Oui, mais est-ce que vous pensez qu'il y a quand même
36:46 une forme d'inégalité
36:48 entre la location
36:50 nue et la location meublée ?
36:52 - Je pense pas. Je pense que c'est
36:54 un confort de
36:56 récupérer son logement rapidement,
36:58 éventuellement en moyen état,
37:00 parce que des fois, il y a des mauvais locataires
37:02 Airbnb aussi. - Bien sûr.
37:04 - Mais on a les femmes,
37:06 on fait quand même travailler des gens,
37:08 on fait le ménage et tout ça, quoi.
37:10 - Ça, c'est vrai. - Et les ursafs,
37:12 quand on paie l'ursaf et compagnie, quoi.
37:14 Et puis il faut quand même le gérer, il faut
37:16 aller faire l'état des lieux,
37:18 la sortie, tout ça, quoi.
37:20 Je sais pas, ça demande de l'investissement
37:22 et c'est un confort quand même
37:24 par rapport à un locataire
37:26 permanent qui peut vous laisser l'appartement
37:28 ou payer ou pas. Enfin moi,
37:30 de ce côté-là, j'ai eu de la chance. - Bien.
37:32 Merci, Joël, pour votre témoignage.
37:34 Stéphane, autre témoignage, à Bordeaux.
37:36 Bonjour Stéphane. - Oui, bonjour.
37:38 Je voulais apporter mon petit témoignage.
37:40 Je fais aussi de la location et en meublé
37:42 et en vide.
37:44 Et je suis extrêmement surpris par
37:46 l'angle d'analyse, en fait,
37:48 de la différence entre la fiscalité
37:50 de l'un et de l'autre.
37:52 Alors, on est tous, comment dire, au courant
37:54 que l'État a dépensé des sommes
37:56 absolument monstrueuses et qu'il faut
37:58 faire rentrer de l'argent dans les caisses.
38:00 Mais on n'est pas obligé
38:02 d'être aussi approximatif
38:04 dans cette différence de fiscalité.
38:06 Je m'explique. On expose, pour faire
38:08 passer cette loi, une distinction entre
38:10 0% de fiscalité d'un côté,
38:12 ou plutôt seulement
38:14 les 20% de CSG,
38:16 et 50% d'abattement.
38:18 Mais la réalité, ce n'est pas du tout celle-ci.
38:20 C'est absolument mensonger. Ces personnes qui parlent
38:22 ne connaissent pas la réalité. Quand vous louez
38:24 en meublé, vous avez
38:26 effectivement une exonération de 50%.
38:28 Mais vous avez toute une
38:30 somme de charges que vous ne pouvez pas déduire.
38:32 Donc vous gagnez 10 000 euros
38:34 à l'année, et bien vous allez
38:36 déclarer que 5 000 euros.
38:38 Mais vous avez des charges
38:40 qui ne sont pas prises en compte. L'eau,
38:42 l'électricité, les frais de ménage,
38:44 les frais d'ameublement, et toutes ces choses-là.
38:46 Donc c'est absolument énorme.
38:48 D'un autre côté, vous louez en vide.
38:50 Vous avez 10 000 euros
38:52 de revenus. Donc le même revenu.
38:54 En fait, vous n'allez pas
38:56 être taxé, vous n'avez pas cette défiscalisation
38:58 de 50%, mais vous avez
39:00 des charges que vous allez pouvoir défiscaliser.
39:02 Enfin, que vous déduisez
39:04 vos 10 000 euros. Par exemple,
39:06 c'est 3 000, 4 000 euros.
39:08 - Lesquelles charges ?
39:10 - Toutes ces charges,
39:12 en fait. Les travaux, par exemple.
39:14 Les travaux, vous pouvez les ôter.
39:16 - Oui. Quand je fais des travaux,
39:18 si je fais des travaux, oui. - Mais c'est extrêmement
39:20 régulier. Mais parfois, vous louez
39:22 10 000 euros en vide, vous allez
39:24 20 000 euros... - Non, vous n'allez pas me dire, Stéphane,
39:26 qu'il est plus intéressant de louer un logement nu
39:28 qu'un logement meublé.
39:30 - Absolument. Alors, écoutez, moi, j'ai
39:32 les deux. Je vous dis que la distinction,
39:34 il y a peut-être 10% de distinction.
39:36 C'est-à-dire qu'un côté, vous avez une défiscalisation
39:38 de 50%, mais de l'autre côté,
39:40 en moyenne, vous avez des charges
39:42 qui sont de 30% à 35%.
39:44 Le redicat, en fait, c'est
39:46 10%, en fait. Et ça
39:48 vient rémunérer le supplément
39:50 de travail ou de contrainte que vous avez, parce que
39:52 plutôt que de jouer sur 3 ans, vous allez chercher
39:54 un locataire au bout de 6 mois et tout ça.
39:56 Il faut... Vous voyez ?
39:58 C'est juste mensonger, en fait.
40:00 C'est pas autre chose. Moi, je vous donne les chiffres,
40:02 je les ai. C'est absolument
40:04 n'importe quoi. - Oui, mais dites-moi, vous êtes...
40:06 Oui, mais attendez, Stéphane.
40:08 Vous meublez, vous louez, pardon,
40:10 un non-meublé à l'année,
40:12 vous ? - Les deux.
40:14 J'ai les deux. - Airbnb, vous faites
40:16 ou pas ? - Alors, Airbnb,
40:18 c'est un autre sujet. - Ah ! - Mais...
40:20 Il faut voir si, dans la loi, on va
40:22 distinguer l'un et l'autre. J'en suis pas sûr.
40:24 - Oui. - Mais les choses comme elles sont faites, à gros traits,
40:26 généralement, c'est pas distingué. Maintenant, on prenait
40:28 l'exemple de cette location parisienne
40:30 qui rapportait 14 000 €. C'est-à-dire
40:32 qu'on louait 125 € par jour
40:34 à l'année. Combien de jours on a le droit
40:36 de louer à Paris, en Airbnb ?
40:38 - 4 mois, on sait quoi.
40:40 - Votre résidence principale, c'est 120 jours.
40:42 - C'est 120 jours ? - Sinon, vous pouvez pas.
40:44 Si c'est pas votre résidence principale, vous ne pouvez pas.
40:46 - Moi, je connais personne qui loue
40:48 14 000 € à Paris
40:50 sur du Airbnb
40:52 sur 100 jours.
40:54 C'est illusoire, ces choses-là.
40:56 - C'est-à-dire, Stéphane ? Vous croyez
40:58 que personne à Paris... Mais vous plaisantez,
41:00 Stéphane ! - Ah non, pas du tout !
41:02 Je crois que les gens louent à Airbnb, mais pas autant
41:04 que vous le prétendez. - Mais vous rigolez ou quoi ?
41:06 À Paris, moi, je connais... Mais Stéphane,
41:08 vous vous trompez ! À Paris, il y a
41:10 des Parisiens qui louent
41:12 les 120 jours, je peux vous le dire.
41:14 - Les 120 jours, alors ça leur rapporte quoi ?
41:16 - Eh ben, ça dépend, le prix,
41:18 évidemment... - C'est des mille euros !
41:20 - Mais imaginez que c'est 200 € !
41:22 - Et encore une fois, Airbnb,
41:24 c'est un cas particulier... - Dites-moi,
41:26 200 €, 120 jours, ça fait combien ?
41:28 - Non, non, non, ça se loue...
41:30 200 €, un studio ne se loue pas à 200 €.
41:32 - Je ne parle pas d'un studio, je parle d'un appartement
41:34 à 3 pièces.
41:36 - Ben, à 3 pièces, vous allez louer
41:38 peut-être 50... Je ne sais pas,
41:40 200 fois compté, ça fait 22 000 €.
41:42 - 24 000 €, eh ben oui.
41:44 - Et en vide, votre 3 pièces, vous louez combien ?
41:48 - 20... Non, mais 20... Je ne comprends pas.
41:50 - Non, mais votre 3 pièces, vous louez combien en vide à Paris ?
41:52 - Un 3 pièces, ça dépend !
41:54 - Ben, c'est 1500 € !
41:56 1500 € à l'année,
41:58 ça vous fait 20 000 € aussi.
42:00 - Pardon, je comprends...
42:02 Je ne comprends plus, là.
42:04 - On parle d'une résidence principale, on compare une résidence principale
42:06 et un logement vide, donc ça, on ne peut pas
42:08 comparer... - Là, c'est le logement !
42:10 Les 120 jours, c'est mon logement !
42:12 C'est mon logement que je loue !
42:14 Stéphane !
42:16 - Oui.
42:18 - Eh oui !
42:20 - A Paris, on ne peut pas faire autrement.
42:22 - Encore une fois, Airbnb,
42:24 c'est un cas particulier qui doit être traité aussi
42:26 pour les problématiques de personnes qui ne peuvent pas
42:28 se loger, je pense, par exemple sur le Côte Basque
42:30 ou sur les côtes, ça doit être traité.
42:32 Mais parler d'une fiscalité
42:34 inégalitaire entre le meublé
42:36 de l'étudiant et puis le vide,
42:38 moi, je vous dis, je fais les deux.
42:40 Présentez comme un 0 % d'un côté et 50 %
42:42 des enfants. Vous avez un
42:44 biota de peut-être 5-10 %
42:46 qui vient rémunérer le supplément de travail
42:48 du meublé. C'est tout.
42:50 - Moi, je m'interroge parce que sur la location meublée,
42:52 en fait, on a des délais
42:54 des baux qui sont plus courts,
42:56 donc avec la possibilité de ne pas renouveler
42:58 le bail tous les ans au lieu
43:00 de tous les 3 ans. On a
43:02 des délais d'expulsion,
43:04 par exemple, en cas d'impayé, qui sont plus courts aussi,
43:06 donc avec des possibilités de...
43:08 - C'est la même chose, je ne suis pas d'accord.
43:10 C'est aussi long pour un meublé que pour un vide.
43:12 - C'est aussi long, c'est à cause des délais de justice
43:14 et pas à cause du droit d'allocation.
43:16 Donc, avec des avantages
43:18 à ce niveau-là, des avantages fiscaux
43:20 et on
43:22 voudrait nous faire croire que
43:24 ça serait désavantageux, ou en tout cas
43:26 la même chose que du nu. Bien sûr que non.
43:28 L'idée, c'est de se dire, aujourd'hui, qu'est-ce qui
43:30 justifie que, parce qu'on a mis,
43:32 et vous l'avez dit tout à l'heure, un lit, une étagère,
43:34 une table, avec quand même très peu
43:36 de locataires qui vont se plaindre de ça,
43:38 qu'est-ce qui justifie qu'on soit sur une fiscalité
43:40 aussi différente qu'un propriétaire
43:42 inégalitaire.
43:44 Donc, l'idée, c'est de revenir
43:46 à des choses équitables
43:48 entre les différents bailleurs. Et d'ailleurs, je pense que
43:50 l'Unpi a probablement aussi
43:52 une grande partie de ses membres qui sont des bailleurs
43:54 qui louent à l'année, en nu,
43:56 pour des locataires qui restent là, avec qui ça se
43:58 passe très bien et qui seraient très
44:00 heureux d'avoir, eux aussi, des
44:02 incitations fiscales, au détriment
44:04 du Airbnb qui, aujourd'hui, s'est suffisamment
44:06 développé. Et d'ailleurs, si ça s'est développé autant,
44:08 c'est bien parce qu'on a eu des mesures incitatives.
44:10 - Bien, merci Stéphane.
44:12 Et puis, je pense aussi, pardon,
44:14 à la concurrence faite aux hôteliers.
44:16 Je dis bien, pas à Paris
44:18 pour les Jeux Olympiques, hein, tous les hôtels sont pleins.
44:20 - Oui, vous êtes une famille, vous voulez venir à Paris
44:22 voir les Jeux Olympiques, vous n'allez pas trouver votre place à l'hôtel.
44:24 Vous seriez content d'avoir un logement sur l'Urbain.
44:26 - Non, mais je suis d'accord. Non, non, mais je suis d'accord.
44:28 Mais je pense aussi, pas
44:30 dans ce cas exceptionnel
44:32 que seront les Jeux Olympiques,
44:34 mais je pense aussi
44:36 au quotidien d'un hôtelier
44:38 qui parfois voit la concurrence.
44:40 Franchement, la concurrence
44:42 Airbnb,
44:44 lui enlevez du chiffre d'affaires.
44:46 - Eh oui. Bon, merci
44:48 à tous. Merci. On reparlera
44:50 de cette fiscalité.
44:52 Logement meublé,
44:54 logement nu, on en parlera évidemment
44:56 parce que c'est très intéressant, ça vous a fait
44:58 réagir très nombreux. Merci. 11h57.
45:00 Vous êtes sur Sud Radio.