Invité 8H15 : Marc GAUDET
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00:00 Il est 8h19, Arnaud Rozac avec vous, nous accueillons notre invité sur France Bleu Orléans ce matin.
00:06 Vous recevez le président du conseil départemental.
00:09 Marc Godet, bonjour.
00:10 Bonjour.
00:10 J'aimerais commencer cet entretien avec vous si vous le voulez bien.
00:13 Par ce nouveau rassemblement des gens du voyage prévu à Neuvoie début septembre,
00:17 vous avez le département des compétences sur ces questions-là,
00:20 en l'occurrence le schéma départemental d'accueil des gens du voyage.
00:24 Et hier lors de votre discours d'ouverture de session,
00:27 vous avez décidé de retirer ce sujet de l'ordre du jour,
00:30 de ne pas en discuter avec les autres élus du département. Pourquoi ?
00:33 Tout à fait. Il y a eu un gros travail de fait par les élus du Loiret
00:36 pour préparer ce schéma départemental qui a été soumis déjà aux intercommunalités
00:41 et que nous devions passer là au mois de juin devant les élus réunis en session.
00:46 Le problème c'est que nous ne nous sentons pas respectés par le gouvernement,
00:50 par Mme Borne en particulier, que j'ai interrogé au sujet de ce rassemblement.
00:54 Ah, qui vous avait envoyé une lettre.
00:55 Bien sûr, j'ai envoyé un courrier qui est resté sans réponse
00:58 parce que 40 000 voyageurs réunis dernièrement sur le site de Nevoie,
01:04 c'est tout simplement inadmissible parce qu'on a un problème de salubrité publique,
01:08 un problème de sécurité publique et on n'est pas entendus.
01:10 Certes, il y a eu des gendarmes qui ont été déployés plus qu'auparavant.
01:14 Mais là, on nous parle d'un nouveau rassemblement fin août ou début septembre.
01:19 Moi, je n'ose pas imaginer la situation si les herbes sont sèches,
01:21 si on connaît une grosse sécheresse.
01:23 Je n'ose pas imaginer un incendie avec ces milliers de personnes
01:26 qui sont rassemblées sur un terrain de 130 hectares.
01:28 Pour moi, ce serait une catastrophe
01:29 et ce ne sont pas les maires de Gien ni le maire de Nevoie qui assumeront la responsabilité.
01:33 Il y a eu une réunion sur ce sujet-là en milieu de semaine avec la préfecture,
01:36 notamment les élus du Giennois et les membres de l'association Vieilles Lumières
01:39 qui organisent ce pèlerinage.
01:41 La préfecture veut fixer une jauge 20 000 gens du voyage au maximum.
01:44 C'est moitié moins que lors du premier rassemblement.
01:46 Votre avis sur ça ?
01:47 Bien sûr, c'est ce que je demande aussi.
01:48 C'est ce qui se passait auparavant.
01:50 On avait 15 000 à 25 000 gens du voyage rassemblés généralement sur ce terrain-là.
01:56 Là, on est passé à 40 000.
01:58 C'est énorme et là, on nous annonce pratiquement 50 000 au mois de septembre.
02:02 Donc, ce n'est pas tenable.
02:04 Il faut absolument que l'État intervienne.
02:06 Donc, fixe une jauge.
02:07 Mais surtout, ce qu'on ne veut pas, c'est ce rassemblement du mois de septembre.
02:11 Pour en revenir au département,
02:13 l'un de vos grands chantiers en ce moment, c'est la mise en place du RSA sous conditions.
02:17 Le Loiret va l'expérimenter à la rentrée de septembre.
02:19 Ça concernera les 2700 bénéficiaires du Mont-Argois.
02:22 Alors, on le rappelle à nos auditeurs, pour le principe,
02:25 pour continuer de toucher le RSA,
02:26 il faudra effectuer 15 à 20 heures d'activité par semaine.
02:29 On entend depuis qu'Emmanuel Macron prépare cette proposition,
02:33 on entend à gauche notamment que c'est une manière de taper sur les plus précaires.
02:37 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
02:38 Non, pas du tout.
02:39 Je pense que c'est un moyen de les remettre sur le chemin de l'emploi,
02:42 de leur remettre le pied à l'étrier.
02:43 C'est-à-dire que ces 15-20 heures, ce n'est pas du travail.
02:47 Ça peut être de la formation.
02:49 Ça peut être aussi, pour moi, de l'engagement associatif,
02:51 du bénévolat auprès de l'association qui ont besoin de personnes pour encadrer,
02:56 en tout cas pour assurer toutes les missions, je pense, à la banque alimentaire,
03:00 toutes ces missions de suivi.
03:01 Et puis, quelques mises en situation professionnelles, évidemment.
03:05 Mais ce n'est pas du travail, à proprement dit.
03:08 Je pense que c'est vraiment s'engager dans une démarche de retour progressive vers l'emploi.
03:14 Et j'ai toujours dit de l'accompagnement bienveillant de la part de nos services,
03:16 ça j'y tiens.
03:17 Donc voilà, il ne faut pas être dans le clivage,
03:20 parce qu'on voit bien que, clairement, il y a un clivage politique.
03:23 On voit bien nos élus de la minorité de la gauche
03:26 qui sont absolument opposés à cette contrepartie.
03:29 Alors que pour moi, c'est simplement des droits et des devoirs.
03:32 Donc j'ai des droits, le RSA, je touche le RSA,
03:35 mais je peux avoir des devoirs aussi dans le même temps.
03:37 – Justement, on l'entendait dans nos éditions,
03:39 l'élu communiste du département, Dominique Trippet,
03:42 qui pointait la situation des familles monoparentales, bien souvent des femmes.
03:45 Comment ces personnes-là vont faire face à ça ?
03:48 C'est des situations qui sont loin d'être évidentes pour elles.
03:51 – Alors il peut y avoir la situation d'être légitimement empêchée.
03:54 Effectivement, la garde d'enfants, ça peut être aussi quelque part une excuse, je dirais.
03:59 Mais en tout cas, on doit mettre aussi, pour moi, en place de l'accompagnement.
04:05 Donc pourquoi pas organiser une garde, enfin les gardes d'enfants ?
04:08 Pourquoi pas essayer de réserver des places dans les structures d'accueil ?
04:12 Et puis qu'on puisse dégager la personne qui aille vers cette formation,
04:17 donc ses 15-20 heures par semaine.
04:19 – Autre chantier pour le département à la rentrée,
04:21 c'est cette grande conférence sur les mobilités.
04:23 Alors ce n'est pas directement une compétence du département,
04:25 mais hier, lors de l'ouverture de la session,
04:27 vous avez expliqué que, vu que les autres collectivités
04:30 ne prenaient pas à avoir le corps de ce sujet-là,
04:33 vous avez décidé de vous investir là-dedans.
04:34 – On remarque des carences, clairement, en zone rurale, des zones blanches,
04:37 des zones où il n'y a pas de transport en commun.
04:39 Je suis régulièrement alerté par des parents d'élèves de lycéens,
04:42 par exemple, qui ne vont pas sur leur lycée de secteur,
04:44 mais qui souhaitent aller sur un autre lycée.
04:46 Il n'y a pas de transport collectif, donc clairement il y a cette carence.
04:49 Il y a une carence aussi, ou une inquiétude en tout cas,
04:51 sur les réouvertures de lignes ferroviaires,
04:53 clairement entre Orléans et Châteauneuf-sur-Loire.
04:55 Donc on attend cette ligne depuis une vingtaine d'années.
04:57 Moi je vois venir peut-être de nouvelles études,
05:00 et je ne suis pas sûr qu'on aboutisse.
05:02 Alors quand on promet, je dirais Orléans-Giens,
05:04 clairement je pense que ça ne se fera pas.
05:06 Il faut être clair, il faut vraiment annoncer,
05:09 dire la vérité à ce niveau-là.
05:11 Donc c'est la raison pour laquelle je pense que
05:13 à travers notre compétence sur le réseau routier,
05:15 on peut organiser,
05:16 on organise déjà un schéma des mobilités,
05:18 mais on peut aller plus loin,
05:20 dans des assises de la mobilité sur le territoire.
05:22 - Marc Godé, très rapidement, dernière question,
05:24 en ce moment a lieu le festival de Sully-sur-Loire.
05:26 Pour les 50 ans du festival, le département a sorti les grands moyens,
05:29 près de 1 million d'euros.
05:30 La culture, ce n'est pas une compétence obligatoire non plus du département,
05:33 question très simple, est-ce que c'est bien raisonnable ?
05:36 - Oui, c'est une compétence partagée.
05:37 Et puis moi je pense qu'il faut marquer aussi
05:39 le coup d'abord pour ce 50e anniversaire,
05:41 il faut aussi apporter quelque part
05:43 des spectacles aussi à la population
05:44 qui a besoin aussi de ces spectacles sur le territoire.
05:47 La culture, on doit aussi la porter sur le territoire
05:49 et le département peut porter cette compétence,
05:52 tout comme les communes, les intercommunalités,
05:54 la région, c'est une compétence partagée.
05:56 C'est ça aussi la France,
05:57 c'est-à-dire que chacun peut s'emparer de ces sujets-là
05:58 et c'est tant mieux.
05:59 - Ce sera le mot de la fin.
06:00 Merci beaucoup Marc Godé,
06:01 président du département de Loiret,
06:03 d'avoir accepté notre invitation ce matin.
06:05 Merci beaucoup à vous deux !