SMART TECH - Emission du jeudi 15 juin

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Jeudi 15 juin 2023, SMART TECH reçoit Pierre Houlès (Directeur Général, Renault Digital) , Olivier Mougin (Directeur programme PLM, Renault Group) , Laurence Montanari (VP Transportation & Mobility Industry, Dassault Systèmes) et Thierry Cammal (Directeur du programme PLM, Renault Group)
Transcript
00:00 [Musique]
00:18 C'est parti pour la deuxième journée de Smart Tech sur Vivatech.
00:21 Bonjour à tous, bienvenue sur cette édition spéciale.
00:24 On va regarder plus précisément ce qui se passe autour des outils de conception dans l'automobile
00:28 parce que ça bouge énormément, vous vous en doutez, avec notamment les jumeaux numériques
00:32 qui permettent de se projeter vraiment sur la voiture, de main, au travers de la ville,
00:38 son interaction avec le réseau.
00:40 On va vous expliquer tout ça dans la première séquence.
00:42 Deuxième partie, là c'est le logiciel.
00:44 Évidemment, il s'invite partout dans les véhicules.
00:47 On va voir quelle est la capacité de ce logiciel de mettre à jour,
00:51 de faire évoluer en permanence en fait, notre véhicule.
00:55 C'est parti donc pour une édition spéciale Smart Tech autour de l'automobile.
00:59 On commence avec ces nouveaux outils de conception.
01:02 [Musique]
01:08 Alors avec moi pour parler de ces nouveaux outils de conception dans l'automobile, Olivier Mougin, bonjour.
01:14 Bonjour.
01:15 Alors vous êtes le directeur du programme Product Lifestyle Management.
01:18 Alors ce programme s'appelle Renolution Virtual Twin.
01:21 Ah très bien. Qu'est-ce qu'il y a derrière ?
01:24 Alors il y a derrière l'outillage de toute la conception de nos voitures chez Renault.
01:29 La conception d'une voiture, c'est une histoire de 4 ans.
01:32 Et pendant ces 4 ans, il y a deux parties.
01:35 La deuxième partie, c'est la partie physique.
01:38 C'est quand on commence à fabriquer les premiers prototypes et les premiers véhicules dans les usines.
01:43 Et ça, elle dure 2 ans. Mais les deux premières années de la voiture,
01:47 la voiture n'existe que par son jumeau virtuel.
01:51 Et c'est par cette vision numérique qui est la seule représentation de la voiture
01:55 que toutes les équipes de tous les métiers, l'ingénierie, le costing, les achats, les fournisseurs, la fabrication,
02:02 travaillent autour d'une représentation numérique du véhicule.
02:05 Et donc c'est de ça dont on va parler ensemble.
02:08 Vous n'êtes pas venu seul. Vous êtes venu accompagné de Laurence Montanari. Bonjour.
02:12 Bonjour.
02:13 Vous êtes vice-présidence transport et mobilité chez Dassault Systèmes.
02:17 Vous faites partie de ces partenaires qui travaillent autour de cette software république pour de nouveaux projets.
02:24 Notamment, on a pu découvrir le concept car Human First Vision
02:28 qui propose vraiment une nouvelle façon de vivre l'expérience à bord d'un véhicule.
02:33 Quelle est votre intervention déjà sur ce concept car, sur ce projet?
02:37 Alors, du coup, nous, on a fait les jumeaux numériques, les jumeaux virtuels de la voiture, mais pas uniquement.
02:42 Dans le cadre de notre partenariat avec Renault, on a contribué à l'exécution en virtuel d'abord de cette belle voiture avant qu'elle devienne réalité.
02:50 Et ensuite, on a adressé les jumeaux numériques de différentes parties de l'écosystème
02:56 dans une approche système engineering pour créer une expérience.
02:59 Donc, jumeaux numériques de la connectivité en intégrant des données venant de la connectivité d'Orange.
03:05 Le jumeau numérique de fonctionnement des différentes innovations qui sont dans la voiture,
03:09 on l'a décrite dans l'article Human First Vision avec une visite de la voiture.
03:15 Et ça permet du coup de créer l'expérience en virtuel de au-delà de la voiture.
03:22 Alors, les jumeaux numériques, c'est pas uniquement sur du concept car et pour imaginer la voiture de demain.
03:29 Aujourd'hui, c'est une réalité sur tous les projets de construction automobile chez Renault.
03:34 Oui, on le déploie sur tous les projets.
03:36 Le premier projet qui va démarrer, c'est un projet qu'on a annoncé il y a quelques mois dans la presse qui s'appelle Flexivan.
03:42 Qui va être le premier projet d'application de ce nouvel mode de conception virtuel.
03:47 Et on va déployer ce mode de conception sur l'ensemble des projets de la gamme à partir de maintenant.
03:53 Et dans ce programme, il y a trois grands piliers.
03:57 Le premier grand pilier, c'est la robustesse de la conception.
04:01 L'enjeu, c'est que quand on fabrique les premiers prototypes physiques, les premiers véhicules qui sortent,
04:05 ils soient le plus robustes possible et que d'un point de vue virtuel, on ait pu se valider le plus de choses possible.
04:11 On a pu faire des crashs, de l'aérodynamisme, on a pu simuler l'usine complète et vérifier qu'on s'est fabriqué la voiture.
04:19 Qu'on s'est, dans les ateliers, la réparé, etc.
04:23 Le deuxième pilier de ce projet, c'est tout l'accompagnement des systèmes et des softwares.
04:29 Thierry Kamal est venu dans cette instance avec vous.
04:32 Oui, absolument.
04:33 C'est un véhicule software-defined.
04:35 Il n'est pas venu, il va venir.
04:38 Il va venir. Il vous en parlera mieux que moi.
04:41 C'est un deuxième pilier très important de notre projet.
04:45 Et le troisième, c'est la data et la collaboration.
04:49 Il y a de nombreux métiers, comme je l'ai expliqué tout à l'heure, qui travaillent autour du véhicule pour concevoir l'outil.
04:55 Chacun de ces métiers, chacun des acteurs, doit d'un côté être sûr qu'il retrouve la bonne donnée dans sa bonne version.
05:03 Et être sûr aussi qu'il fournit, que l'ensemble de ses collègues vont pouvoir accéder à cette donnée.
05:08 Et la collaboration, tous ces métiers-là, ils ont besoin d'outils pour collaborer ensemble.
05:14 Et c'est pour ça qu'on utilise la plateforme de Dassault Systèmes qui s'appelle la 3D Experience.
05:18 Mais Dassault Systèmes n'est pas uniquement spécialisé dans l'automobile.
05:21 Ça veut dire que ces jumeaux numériques, aujourd'hui, ils intéressent qui ? Quel type d'industrie au-delà de l'auto ?
05:29 On va couvrir toutes les industries du manufacturing, pour produire des objets comme la voiture, l'expérience dans les véhicules,
05:35 les pièces physiques, le jumeau virtuel des pièces physiques, mais aussi de software ou de systèmes électroniques pour voir l'expérience.
05:42 L'usine, pour produire, le jumeau numérique des usines, pour accélérer la mise en production de ces produits.
05:48 On a un grand secteur qui est l'infrastructure et cities.
05:52 Pour tout ce qui est autour de la ville, et là on rejoint Software Republic avec la mobilité,
05:57 parce que la mobilité c'est comment adresser dans un territoire le transport de personnes, de marchandises.
06:03 Et également la santé, Life Science & Healthcare, la santé, où le jumeau numérique est très important.
06:09 Et il y a tout un pan en développement autour de la data et du jumeau numérique, avec une expérience qu'on a montrée sur le cœur, notamment.
06:16 Alors ça engage quand même un déploiement de technologies assez important de réaliser un jumeau numérique.
06:23 C'est un gros investissement ?
06:25 Oui, c'est un investissement conséquent.
06:27 C'est un investissement qui pour un groupe comme Renault est de l'ordre de grandeur de l'investissement d'un véhicule.
06:34 Donc c'est un très grand investissement.
06:36 Il faut bien comprendre que pendant ces 4 années de conception, et en particulier les 2 premières années,
06:41 l'usine de la conception c'est le jumeau numérique.
06:46 Et donc c'est à travers la performance de ce jumeau numérique que se fait la performance de toute la conception
06:50 et qu'on retrouve dans nos produits quelques années plus tard.
06:53 C'est un investissement important, mais c'est aussi une façon de réduire les coûts sur toute cette phase de conception ou de fabrication ?
07:02 Oui, parce que les prototypes physiques ça coûte très cher.
07:06 Et donc plus on est capable de valider le véhicule et le certifier en amont tant qu'il n'existe que dans le jumeau,
07:15 quand il n'existe qu'au digital, plus on pourra réduire les coûts de prototype et de validation physique.
07:22 Est-ce qu'un jumeau numérique peut fonctionner une fois qu'il est installé ?
07:27 Est-ce qu'il peut fonctionner pour différents modèles de voitures ?
07:31 Ou est-ce qu'il faut à chaque fois tout réinventer finalement ?
07:34 En fait, l'investissement dans un jumeau virtuel va permettre de regarder les différentes configurations de voitures et différentes configurations d'usages.
07:44 Et c'est très important quand on va adresser la mobilité avec tout ce qui va être embarqué dans la voiture et tout ce qui va être embarqué dans les infrastructures.
07:51 Et vous allez être capable de simuler l'expérience utilisateur dans différentes cities, dans différents territoires,
07:57 avec différentes interactions avec l'infrastructure, avec le reste dans l'environnement de la voiture.
08:02 Et c'est là où le jumeau virtuel a tout son sens, parce que du coup on gagne du temps.
08:05 C'est-à-dire qu'on va plus loin que juste la conception de la voiture au sens classique du terme, avec les aspects de sécurité et de confort.
08:11 On va jusqu'à penser la voiture demain sur la route.
08:18 Alors, on pense d'abord la voiture avec ses spécifications et après, on va la penser dans son environnement pour l'usage.
08:25 Et c'est l'expérience. En fait, on passe du jumeau virtuel d'un produit à comment je définis une expérience.
08:32 Et Olivier parlait de SDV. C'est vrai que ces nouvelles technologies vont nous permettre d'accélérer les évolutions d'expérience qu'on est capable de donner à chacun des citoyens.
08:44 Alors, je voulais vous poser la question aussi au sein des équipes de conception.
08:49 Les designers, comment est-ce qu'ils apprennent aujourd'hui à travailler avec ce jumeau numérique ?
08:55 C'est tout leur métier. C'est la base de leur métier.
08:59 On a tous en tête les images de grandes planches à dessin avec des concepteurs qui font des plans.
09:05 Ça, c'est terminé ?
09:06 Ça, c'est terminé depuis au moins 20 ans.
09:08 L'informatique est arrivée par là.
09:10 L'informatique est arrivée par là. Et la base du métier de concepteur, c'est le dessin des pièces.
09:15 Peut-être que bientôt, il se fera par intelligence artificielle. Mais que pour l'instant, il se fait très fortement avec des concepteurs.
09:22 Ça a quand même transformé leur métier, l'arrivée de ces jumeaux numériques ?
09:25 Oui, ça a transformé le métier des concepteurs. Parce qu'eux, ils conçoivent le jumeau numérique.
09:31 Mais ça a transformé le métier de tous ceux qui exploitent ce jumeau numérique.
09:34 Par exemple, en réalité virtuelle, du dessin du concepteur, on en fait un objet complètement réaliste.
09:43 Un peu comme on peut le voir ici.
09:45 Et puis, juger tous les défauts d'aspect et vérifier la qualité perçue, telle qu'il peut être, alors que le véhicule n'existe pas.
09:51 Et puis, ça veut dire aussi faire collaborer beaucoup plus de métiers différents, beaucoup plus de personnes au moment de cette conception.
09:58 C'est ça.
09:59 Oui.
10:00 Et c'est là où le software et le hardware se réunissent dans un même jumeau virtuel.
10:04 Et ça, c'est en train d'arriver.
10:06 Et quand vous parliez des jeunes tout à l'heure, aujourd'hui, ils savent modifier des pièces en numérique.
10:12 C'est quelque chose qu'ils apprennent.
10:14 Et il y avait la course en cours il n'y a pas plus tard que deux semaines.
10:17 Il y avait des jeunes de collège qui savaient déjà changer des pièces dans une maquette numérique.
10:21 Donc, c'est quelque chose maintenant qui, de toute manière, pour ceux qui veulent faire de la technique, du manufacturing, c'est quelque chose qui est normal.
10:28 Alors, sur cette question de la collaboration, est-ce que de nouveaux métiers sont engagés au moment de cette conception du véhicule à travers le jumeau numérique ?
10:37 Est-ce que ça vous permet des collaborations ? Je ne sais pas, à l'international, par exemple ?
10:41 Travailler à distance avec des équipes un peu éparpillées à travers le monde ?
10:46 Un véhicule, c'est des milliers de personnes qui collaborent dans différents métiers.
10:52 Il faut que celui qui conçoit la pièce, qui dessine la pièce, qui parfois peut être en Inde,
10:59 et celui qui va dessiner l'usine, qui lui, par exemple, peut être en Espagne.
11:04 Et avec tout ça coordonné par quelqu'un qui est en France.
11:07 Ces gens-là ont besoin d'outils pour dialoguer et ils ont besoin d'outils pour collaborer et s'échanger à la fois des tâches à faire, des tâches à réaliser,
11:17 ou des problèmes à résoudre ou des défauts qu'on ne peut pas laisser passer pour le client.
11:23 Et donc, ça, on répond à ce défi comment ?
11:27 Alors, d'abord, notre solution est dans le cloud.
11:31 Tout le monde accède à une base unifiée et peut-être, je vais laisser Laurence en parler,
11:39 parce qu'il y a de nombreux outils dans la 3DXpérience qui permettent de collaborer.
11:43 La technologie cloud va permettre d'être évolutive dans le temps.
11:48 C'est-à-dire qu'on sait que cette technologie, aujourd'hui, on sait simuler une expérience,
11:51 mais dans 6 mois, il y a encore des nouvelles nouveautés qui arrivent.
11:54 C'est une évolution permanente et c'est la tech.
11:57 Donc, on n'a pas le choix que d'avoir une évolution permanente de la manière dont on va supporter tous ces jumeaux numériques,
12:03 la manière dont c'est conçu et quand ils évoluent.
12:06 Et du coup, la technologie cloud, elle est accessible de différents endroits à travers le monde
12:11 avec la sécurisation qui a été demandée, validée par Renault et certifiée par des entreprises de certification.
12:18 Notre cloud en scale permet d'opérer et permet d'être accessible par les équipes Renault à travers le monde
12:24 pour pouvoir créer justement les projets véhicules pour correspondre aux besoins de leurs projets véhicules,
12:28 que ce soit pour de la conception de pièces, conception de systèmes électroniques,
12:33 description des différentes variantes, simulation d'expérience.
12:37 Donc, tout ça est disponible par le cloud et encore plus à venir.
12:42 Est-ce que vous pouvez nous montrer un peu, enfin vous nous expliquez ce qu'on voit ici, là ?
12:46 Qu'est-ce qui se passe avec ce Virtual Twin Experience, Laurence ?
12:50 Donc, on a réussi à synchroniser la technicité qui se passe dans la voiture,
12:55 qui a été conçue par les équipes Renault et des partenaires, avec le jumeau numérique.
13:00 Ils sont en real time synchronisés.
13:03 Donc, du coup, vous allez avoir sur différentes scènes le rendu de la scène.
13:09 Donc, comment on peut la juger, on peut juger l'expérience.
13:13 Et vous allez avoir les différentes techniques en dessous
13:16 qui parlent beaucoup plus au métier de l'ingénieur dans ce cas-là.
13:18 Oui, parce que là, moi, je ne vais pas m'y retrouver sur ce tableau.
13:20 Alors, vous avez une description du système, comment il fonctionne.
13:24 Vous avez une description des paramètres de la voiture, mais pas uniquement de la voiture.
13:28 Ça peut être aussi les paramètres de fonctionnement d'un capteur qui peut être dans l'infrastructure.
13:34 Vous allez avoir de la technicité, là c'est une technicité sur le confort dans l'habitacle,
13:40 comment on est assis, qu'on peut faire bouger.
13:43 Et si on fait bouger la voiture, on va faire bouger la vignette qui est là.
13:46 C'est connecté en temps réel.
13:48 C'est connecté en temps réel.
13:49 Et on a intégré la voiture, les données d'Orange de communication, les données d'Estée,
13:55 différents types de données, des données de Thales, des données des partenaires de Software Republic,
14:00 pour montrer que cette expérience, c'est le résultat de tout un écosystème
14:06 dont la voiture, bien sûr, est un élément majeur,
14:09 parce que pour aller d'un point A à un point B, il faudra toujours une voiture,
14:12 mais qui permet aussi de modifier l'expérience et de l'améliorer.
14:16 Oui, parce que qu'est-ce que ça change véritablement pour la mobilité de demain,
14:21 de passer à cette étape du jumeau numérique, de l'expérience virtualisée ?
14:28 Pour optimiser une mobilité multimodale, pour qu'elle soit fluide,
14:33 on sait qu'il va falloir organiser différents objets entre eux.
14:37 D'une manière fluide pour les utilisateurs,
14:42 ça va passer par des connexions de gens qui ne se parlent pas d'un ensemble.
14:47 Donc entre des voitures de modèles différents, entre des voitures et puis la route ?
14:53 Le transport public, le transport privé, le transport partagé comme les taxis, les VTC,
14:59 les micro-mobilités comme les trottinettes, les scooters, le piéton.
15:04 Il va falloir organiser tout ça dans une approche système.
15:08 Il va falloir faire coordonner tous les systèmes qui sont embarqués dans la voiture,
15:12 développés par les constructeurs auto en avance, et les systèmes débarqués.
15:16 C'est une démarche intéressante, mais qui ouvre totalement un constructeur comme Renault
15:23 à l'ensemble de l'écosystème de la mobilité.
15:27 C'est le principe de la Software République.
15:31 C'est le cadre du partenariat de Renault avec Software République.
15:35 C'est quand même un changement de paradigme, un changement culturel.
15:38 Software République est un partenariat.
15:40 Nous avons plusieurs partenariats entre Dassault Systèmes et Renault.
15:43 Il y a le partenariat pour la conception des voitures.
15:46 Que je représente aujourd'hui.
15:48 Avec Olivier, on travaille en étroite collaboration sur ce partenariat
15:52 pour adresser toute cette évolution.
15:55 Quand on conçoit la voiture, on ne la conçoit plus comme un élément unique
15:59 qui va se déplacer sur une route.
16:02 On la conçoit comme un élément qui fait partie d'un écosystème.
16:05 Oui, et quand on conçoit une voiture, on la conçoit aussi en interaction avec cet écosystème.
16:12 Par exemple, on est en train de bâtir un simulateur de conduite qui s'appelle Rhodes.
16:18 Pour pouvoir valider le fonctionnement de toutes nos aides à la conduite,
16:24 on fait des milliers de kilomètres avec nos prototypes physiques.
16:28 Mais ce sont des millions de kilomètres qu'on fait avec nos prototypes virtuels.
16:31 Ces millions de kilomètres, voire des dizaines de millions,
16:35 qu'on fait de manière virtuelle, on les fait en interaction avec une représentation de la ville
16:41 et de tous les cas d'usage que peuvent trouver les conducteurs sur la route.
16:46 Et très concrètement pour les équipes, elles travaillent dans quel environnement ?
16:51 Elles ont des nouvelles machines, des nouveaux logiciels à s'approprier ?
16:56 Peut-être que je vais te laisser répondre.
17:00 Elles ont la 3DXperience Platform.
17:03 Dans cette plateforme, il y a différentes apps en fonction de leur rôle dans l'entreprise.
17:08 Un concepteur de pièces, un concepteur d'ADAS, d'aide à la conduite,
17:13 quelqu'un qui va faire de la simulation poussée,
17:16 ils vont appeler des solutions et des processus différents.
17:20 Tout est basé sur leur rôle dans l'entreprise.
17:22 On arrive à matcher avec leur rôle dans l'entreprise.
17:26 On arrive à matcher cela avec le process qu'ils doivent exécuter.
17:30 Renault leur attribue la bonne application qui va leur permettre de faire leur travail.
17:35 Mais ils sont toujours connectés au jumeau virtuel du projet.
17:39 Quelle que soit leur expertise, simulation, développement d'aide à la conduite,
17:44 ils sont toujours connectés au jumeau virtuel.
17:47 Ce jumeau virtuel, ce n'est vraiment pas virtuel chez vous.
17:50 Aujourd'hui, c'est une réalité, c'est un outil de travail au quotidien.
17:53 C'est une réalité, c'est un outil de travail au quotidien.
17:56 Un des grands axes qu'on a voulu travailler important dans notre programme
18:00 qui s'appelle Renolution Virtual Twin,
18:02 c'est de faire en sorte que ce jumeau virtuel,
18:04 qui était d'abord une affaire de spécialiste avec les concepteurs,
18:08 devienne l'affaire de tout le monde.
18:11 Tout le monde doit avoir les compétences.
18:13 Ce doit être aussi simple que de naviguer sur Internet,
18:15 que de naviguer dans ce jumeau virtuel
18:17 et de pouvoir récupérer toutes les informations que l'on a sur la conception.
18:20 On clique sur une pièce.
18:22 Sur une pièce, je peux avoir ses coûts, ses volumes, ses modes de fabrication,
18:27 les défauts qu'on a pu rencontrer en qualité, son fournisseur ou les fournisseurs.
18:32 Toutes les informations sont accessibles par tout le monde depuis un seul endroit unique.
18:36 Il y a juste sur la mobilité de demain,
18:38 peut-être un sujet qu'on n'a pas encore abordé, c'est celui de l'écologie.
18:41 Est-ce que ça va permettre d'avoir une industrie auto plus verte ?
18:45 Oui, tout à fait.
18:47 Déjà, je pense que Renaud, je peux te laisser, mais vous êtes exemplaire quand même.
18:52 Je vais dire un mot.
18:54 D'abord, dans l'écologie, un des axes majeurs, c'est le CO2 et la consommation.
18:59 Et évidemment, quand on fait nos simulations virtuelles,
19:07 on les fait également sur la consommation.
19:09 Mais le CO2, il faut le faire sur tout le cycle de vie.
19:12 Et la fabrication d'une pièce se fait aussi avec de la consommation de CO2.
19:17 Et ça aussi, on a besoin d'un jumeau numérique pour pouvoir consolider tous ces chiffres
19:21 et savoir combien on consomme.
19:23 On arrive vraiment sur la fin. Vous voulez ajouter un mot, Laurence ?
19:25 Oui, je rajouterais.
19:26 Quand on met la voiture dans son environnement urbain,
19:28 il va falloir calculer la réelle consommation.
19:30 Et là, dans ce cas-là, le jumeau virtuel temps réel va aider à ce fameux calcul du CO2 réel
19:36 et pas à prendre des moyennes qui ne veulent réellement rien dire.
19:40 Parfait. Merci beaucoup, Laurence Montanari, vice-présidente Transport Mobilité d'Asso Systemes
19:45 et Olivier Mougin du groupe Renault.
19:47 Merci à tous les deux pour vos éclairages.
19:49 On continue avec le Software Defined Vehicle.
19:52 Comment le logiciel transforme le véhicule ?
20:02 Voilà la nouvelle séquence que l'on va aborder avec mon nouvel invité.
20:05 Thierry Camal, bonjour.
20:06 Bonjour.
20:07 Merci beaucoup d'être avec nous.
20:08 Vous êtes directeur ingénieur métier et projet logiciel Renault Group.
20:13 On parle de Defined Vehicle, Software Defined Vehicle,
20:17 c'est-à-dire le véhicule défini par le logiciel.
20:20 Qu'est-ce que ça veut dire, ça, exactement ?
20:22 C'est un grand changement, une grosse transformation sur la façon dont on fait les voitures.
20:26 Jusqu'à présent, dans une voiture, vous avez à peu près 80 calculateurs
20:30 qui sont dispersés dans la voiture, sous les sièges, dans les portières, etc.
20:35 Et chaque calculateur correspond à une fonction.
20:38 Demain, le Software Defined Vehicle change toute la donne,
20:42 c'est-à-dire que vous allez avoir un seul cerveau ou deux cerveaux dans la voiture.
20:46 Et tout le reste, toutes les fonctions, sont faites à partir du logiciel.
20:49 Et donc on va agir sur les différents actuateurs de la voiture à partir du logiciel,
20:55 à partir d'une pile de logiciel qui va envoyer les informations aux actuateurs.
21:01 Mais alors ce cerveau, il se trouve où exactement ? Il est où le logiciel ?
21:04 Alors le cerveau, ça va être un gros calculateur, comme un PC, si vous voulez,
21:10 qui va se trouver dans la voiture.
21:12 Donc là maintenant, j'ai un PC dans ma voiture, par exemple, sur ce modèle du Mobilage ?
21:18 Alors là actuellement, il est sur la partie arrière de la voiture.
21:22 Donc vous allez trouver ce PC-là, qui va, si vous voulez, commander l'ensemble de la voiture.
21:27 Et donc la difficulté et le grand changement qu'on a à faire, c'est de développer tout ce logiciel
21:33 et de développer une sorte de système d'exploitation, comme on a aujourd'hui dans un smartphone.
21:38 On fait la même chose et donc on développe un système d'exploitation
21:42 et ensuite on développe toutes les applications et les fonctions de la voiture.
21:45 Et donc ça se passe en interne ou il y a une relation avec les serveurs dans le cloud, chez Renault ?
21:51 Alors la voiture est connectée, donc par définition, on est connecté au cloud.
21:56 Et donc on passe par le réseau cellulaire, le réseau 4G ou le réseau 5G,
22:01 pour se connecter à la voiture, continuellement avec le cloud.
22:05 Qu'est-ce qu'on envoie comme information dans le cloud ?
22:08 On envoie des données, en fait, qui vont monter dans le cloud,
22:11 qui nous permettront de créer des services.
22:13 Et comme vous l'avez vu sur Human First, là, qu'on présente aujourd'hui à VivaTech,
22:18 on va pouvoir envoyer un certain nombre de data de la voiture, de toutes les fonctions de la voiture.
22:22 Et dans le cloud, on va créer des applications, des services,
22:26 qui vont rendre la vie plus facile aux conducteurs et aux passagers.
22:30 On peut donner des exemples très concrets de nouvelles expériences qu'on va vivre à bord,
22:35 grâce à l'apparition de ces logiciels dans la voiture ?
22:38 Déjà, vous aurez un exemple de maintenance prédictive,
22:44 donc maintenance, c'est-à-dire maintenir votre voiture en bon état.
22:48 Donc vous aurez des informations...
22:49 Donc, en fait, le logiciel surveille en permanence si tout fonctionne bien ?
22:53 Voilà.
22:54 Et sinon, on envoie des signaux ?
22:55 On envoie des signaux dans le cloud.
22:56 Dans le cloud, il y a un service qui va vous dire, vous avez les pneus qui commencent à s'user,
23:00 il faudra peut-être les changer.
23:01 Vous allez avoir ce type d'informations qui vont vous prévenir,
23:04 vous aider à vivre avec votre voiture.
23:07 D'accord.
23:08 Donc on va humaniser la voiture aussi.
23:10 Vous avez vu les applications Human First, par exemple,
23:13 où vous verrez que la voiture va reconnaître, quand vous approchez de la voiture,
23:16 elle va vous reconnaître, et donc elle va vous ouvrir la porte, par exemple, toute seule.
23:20 Voilà, un type d'exemple.
23:22 Et puis aussi, vous avez l'exemple, encore une fois, qui est dans la voiture à côté.
23:26 C'est la possibilité, par exemple, de, quand vous recevez un SMS dans la voiture,
23:32 la voiture va détecter où est-ce que le passager est assis.
23:36 Et donc vous aurez un message audio dans le siège qui vous dira, vous avez un SMS.
23:42 Vous voyez, notre exemple.
23:44 D'accord.
23:45 Et alors, j'imagine que ça bouleverse quand même pas mal la manière dont on conçoit une voiture
23:50 quand on intègre des fonctionnalités comme celle-là,
23:53 pour que le logiciel et le hardware fonctionnent bien ensemble.
23:56 Tout à fait, vous avez raison.
23:58 Donc il faut refaire toute la partie système de la voiture,
24:01 c'est-à-dire bien comprendre comment on va réagencer tout ça.
24:05 Donc encore une fois, on va centraliser tous les calculateurs.
24:09 Donc on diminue les coûts, parce que Renault fait des voitures qui sont accessibles en termes de prix.
24:15 Donc on va diminuer les coûts quand on intègre la puissance de calcul à un seul endroit.
24:19 Et bien sûr, il faut développer toute la partie logicielle.
24:22 Et cette partie logicielle, on le fait avec des partenaires stratégiques qui nous aident à développer.
24:26 Alors justement, avec qui vous le faites ?
24:28 Alors on fait une partie avec Qualcomm, qui est un fournisseur de semi-conducteurs.
24:33 Et donc on fait toutes les couches basses du logiciel sont faites avec Qualcomm,
24:39 en co-développement avec Qualcomm.
24:41 Ensuite, on fait toute la partie système d'exploitation avec Google Android.
24:46 Donc on fait un partenariat avec Google Android, qu'on a déjà mis dans la Mégane i,
24:50 si vous avez vu la voiture Mégane i, sur la partie cockpit.
24:53 Donc on a cette partie middleware qui vient de Google Android.
24:58 Et là, on développe ce système d'exploitation pour l'ensemble des fonctions de la voiture.
25:03 Et enfin, on fait...
25:04 Alors ça ne veut pas dire que si j'arrive avec un smartphone sous iOS, ça ne va pas fonctionner ?
25:08 Si, ça va fonctionner, parce que c'est compatible aussi.
25:11 C'est deux choses différentes.
25:12 Mais là, dans la voiture, vous aurez Android en natif.
25:17 Ce n'est pas au travers du téléphone, ça sera natif dans la voiture.
25:20 Et on a un partenariat aussi avec Google Cloud,
25:24 qui nous permet, si vous voulez, de créer une sorte de digital twin de la voiture.
25:30 Donc d'avoir la voiture virtuelle dans le cloud.
25:33 Et comme je vous le disais tout à l'heure, récupérer ces données
25:36 pour créer tous les services de mobilité ou autres dont vous aurez besoin à partir du cloud.
25:41 Donc un jumeau numérique, si vous voulez, de la voiture.
25:44 Aujourd'hui, est-ce qu'on parle d'un logiciel ou est-ce qu'on parle de plusieurs solutions amalgamées ?
25:51 Est-ce que c'est quelque chose qui pourrait se standardiser au niveau de l'industrie automobile ?
25:55 Alors le fait que nous ayons pris Android...
25:58 Android, vous savez, c'est un standard open source.
26:01 Donc l'idée, oui, c'est de standardiser le plus possible
26:04 et donc d'utiliser l'écosystème Android qui existe aujourd'hui.
26:07 Comme vous le voyez sur les smartphones, etc. Il y a beaucoup d'applications qui tournent sur Android.
26:13 Et donc l'idée, c'est de créer un modèle horizontal avec des partenaires de la tech
26:17 comme Qualcomm, comme Google. On a aussi Valeo pour la partie hardware.
26:21 Et donc à partir de là, on fait un système ouvert et on espère qu'on pourra créer un standard à partir de ça.
26:27 Et donc ça veut dire qu'on pourra le retrouver sur d'autres modèles Renault, mais pas seulement ?
26:34 Éventuellement, oui. D'abord Renault, c'est ça l'idée.
26:38 C'est d'ouvrir la solution.
26:40 Donc ce qu'on fait là, c'est les premières voitures qui seront équipées de ce nouveau système software defined véhicule
26:47 seront là en 2026.
26:49 Ce sont des premiers véhicules commerciaux.
26:51 Donc ils vont servir pour les artisans, pour les livreurs, etc.
26:56 Donc il y aura des applications business to business.
26:58 C'est-à-dire que c'est là où on a vraiment besoin de suivre les flottes.
27:01 Le sujet d'un maintenance est très important.
27:04 Toutes les applications de la last mile delivery, le dernier kilomètre,
27:08 tout ça, on va l'appliquer sur ce premier type de véhicule.
27:12 Vous pensez business model, pas uniquement techno ?
27:14 Oui, le but, c'est d'essayer de faire du revenu avec tous ces services et ces applications
27:20 et donc de rajouter un autre business au business de la voiture.
27:25 Donc vous nous dites que 2026, c'est le début vraiment de l'histoire des expériences utilisateurs.
27:32 On est en train de développer le software defined véhicule.
27:35 Toutes les équipes de Renault et les partenaires travaillent ensemble pour développer.
27:39 Le premier véhicule sortira en 2026 et ensuite l'ensemble de la gamme sera passé sur ce nouvel architecture.
27:46 Je ne me rends pas bien compte, mais 2026, c'est beaucoup et pas beaucoup à l'échelle de l'industrie automobile.
27:52 Ça veut dire que dès maintenant, sur les chaînes de fabrication,
27:55 on commence à concevoir des véhicules en pensant à cette définition par le logiciel ?
28:00 Pas tout à fait. On a besoin de 2026. On a à peu près fin 2025, on aura fini le logiciel.
28:07 On pourra mettre ça dans les voitures et commencer à valider les premières voitures qui sortent en 2026.
28:12 D'accord. C'est quand même un futur proche tout ça.
28:14 Voilà.
28:15 Donc la voiture définie par le logiciel. Merci beaucoup de nous avoir expliqué tout ça.
28:20 Je rappelle Thierry Camal que vous êtes le responsable d'ingénierie au groupe Renault. Merci beaucoup.
28:25 Merci.
28:27 [Musique]