Adélaïde Esquivillon, sœur de Karine, disparue depuis le 27 mars, était l'invitée de BFMTV. L'enquête sur la disparition de la mère de famille a été élargie à des faits de meurtre, tandis que le mari de Karine Esquivillon a été placé en garde à vue. Une perquisition a eu lieu dans le domicile familial et deux voitures du couple ont été saisies.
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00:00 -Merci, madame, d'avoir accepté notre invitation.
00:02 Depuis le début, vous ne croyez pas
00:05 à la thèse de l'abandon volontaire,
00:08 de la disparition volontaire.
00:10 -Non.
00:11 -Pourquoi ?
00:12 -Depuis le début, ça m'a toujours heurtée.
00:15 C'est pas ma sœur, ça lui ressemble pas.
00:17 Je persiste à dire qu'elle aurait dit au revoir à ses enfants.
00:21 C'était une maman aimante,
00:23 avec ses peurs et ses faiblesses aussi,
00:25 mais elle était aimante et, au quotidien, elle était là.
00:29 Elle était là et, entre deux...
00:31 Entre le... Non, ça lui ressemblait pas.
00:34 -Elle n'avait pas d'envie de partir,
00:36 elle n'avait rien manifesté ces derniers temps,
00:39 des problèmes dans le couple, de séparation ?
00:42 -Non.
00:43 Non.
00:44 Non, elle me l'avait même pas dit.
00:46 Je l'ai appris avec les médias que le couple était séparé.
00:50 -Que pensez-vous de la garde à vue de son mari ?
00:58 -C'est un choc. C'est un choc terrible.
01:00 Et en même temps, je me dis que...
01:02 Voilà, c'est nécessaire qu'il s'explique,
01:05 mieux que ça, qu'il soit plus cohérent,
01:07 qu'il y ait moins de faits, de dires différents.
01:10 Et donc, j'attends beaucoup de cette garde à vue
01:14 et j'espère que...
01:16 Voilà. On apprendra la vérité, enfin.
01:20 -Vous êtes en contact avec ses enfants ?
01:26 -Oui, oui, oui.
01:27 Avec surtout ses enfants, ses premiers enfants.
01:31 -Plus âgés. -Ses fils aînés.
01:33 Je suis en contact avec eux, les enfants les plus âgés.
01:36 -Que disent-ils ? Comment réagissent-ils ?
01:39 -Pas les autres, pas les autres petits.
01:41 -Hum.
01:42 -Pardon, je vous ai mal entendu, excusez-moi.
01:45 -Que disent les enfants aînés de Karine ?
01:48 Comment réagissent-ils ?
01:50 -Comme moi, ils sont très inquiets.
01:54 Ils ont tout de suite été très...
01:56 Très choqués, très...
01:58 En disant pareil, que ça ne lui ressemble pas,
02:00 que ce manque de nouvelles, c'est pas de nouvelles,
02:04 qu'elle a envie de partir, de...
02:06 OK, mais pas... Elle aurait donné des nouvelles.
02:09 Il y a eu les anniversaires des enfants,
02:11 le 11 mai, le 3 juin,
02:13 et elle aurait donné des nouvelles, Karine.
02:16 C'est quelqu'un de sérieux, c'est pas...
02:18 Elle est... Elle est fidèle, elle est sérieuse.
02:22 -Elle n'aurait pas loupé, en quelque sorte,
02:24 l'anniversaire de ses enfants ?
02:27 -Non.
02:28 Oh non, oh non, pour rien au monde.
02:30 Pour rien au monde, non.
02:33 C'était une maman...
02:35 très proche et aimante, et non,
02:37 elle n'aurait pas loupé l'anniversaire de ses enfants.
02:40 J'en suis intimement persuadée.
02:43 -Mais depuis sa disparition,
02:45 vous étiez en contact avec ses amis,
02:47 avec ses proches, même avec son mari ?
02:51 -Non, non, non.
02:53 -Mais comment ça se fait ?
02:55 -J'ai eu Michel au téléphone 43 jours après.
02:58 Parce qu'il m'appelait pas, on s'appelait pas.
03:00 On s'envoyait des messages, SMS,
03:03 pour se donner des nouvelles.
03:05 Le dernier datait du 18 mars, pour son anniversaire.
03:08 Mais on s'appelait pas.
03:09 Ces derniers mois, nous ne nous sommes pas appelés.
03:13 Ca arrivait, parfois.
03:14 -C'est-à-dire que depuis le début de cette affaire,
03:18 le signalement de la disparition par le mari lui-même,
03:21 de Karine, vous n'avez plus eu aucun message
03:25 avec Michel Pial ?
03:28 -Non. Je l'ai eu trois fois au téléphone.
03:33 On s'est appelés trois fois.
03:35 La première fois, le 10 mai,
03:36 43 jours après sa disparition.
03:38 Donc, il m'a expliqué tout ce qu'il a expliqué à tout le monde.
03:43 Voilà, il m'a déroulé les faits de la journée,
03:46 d'une façon très calme.
03:49 Et puis, il m'a aussi beaucoup dit que Karine avait changé,
03:53 qu'elle ne s'occupait plus des enfants,
03:55 qu'elle ne s'occupait plus de la maison,
03:58 qu'il avait vidé six fois le sac de l'aspirateur,
04:01 tellement il y avait de poussière.
04:03 Ca m'a heurtée énormément, ça m'a beaucoup choquée.
04:06 Ensuite, on s'est rappelés deux fois,
04:08 on a parlé un peu des enfants,
04:10 on s'est dit qu'il faudrait qu'on s'appelle
04:12 et que les enfants soient là pour qu'on puisse leur parler.
04:16 Et puis, il n'y a rien eu derrière.
04:18 -Vous étiez convaincue par ce qu'il disait ?
04:20 Par ses explications ?
04:22 -Non. Non.
04:23 -Non ? -Non.
04:25 J'attendais des...
04:27 Voilà, des preuves, des éléments.
04:29 Je sais ce qu'il dit, mais il est le seul à être là ce jour-là.
04:33 Donc, j'y crois et en même temps, je me dis...
04:36 Il en oublie certainement.
04:37 J'avais toujours, je sais pas, un mauvais pressentiment.
04:41 -Mais quand il vous dit que finalement,
04:43 votre soeur a changé, elle s'occupe moins des enfants,
04:46 il y a sans doute des problèmes dans le couple,
04:50 vous n'imaginez pas une envie de votre soeur
04:53 de quitter peut-être du jour au lendemain son mari
04:57 et de partir refaire sa vie ?
04:59 -Si, puisque d'après les dires de M. Pial,
05:04 ma soeur n'était plus très bien dans son quotidien,
05:07 donc ça pouvait laisser présager une envie de faire un break,
05:11 de partir s'aérer.
05:13 Donc oui, jusque-là, on peut se dire que c'est possible,
05:17 mais la façon dont elle est partie, ça va pas.
05:21 -Vous n'y croyez pas ?
05:22 -Vous-même. -J'ai du mal à y croire.
05:24 J'ai beaucoup de mal à y croire.
05:26 -Vous l'avez vu changer au fil des mois, au fil des semaines ?
05:32 -Non, non.
05:35 Il y avait moins d'appels, moins de messages.
05:38 Sa réponse à son message d'anniversaire que je lui ai envoyé,
05:41 elle était très froide.
05:43 J'ai même pensé que c'était pas elle qui m'avait répondu.
05:46 Ça, je l'avais dit.
05:47 J'avais pensé que son message était froid.
05:50 C'était pas comme d'habitude.
05:52 -Ouais.
05:53 -Mais elle me confiait pas de choses intimes.
05:55 -Mais vous aviez de bons rapports avec votre soeur
05:59 ou ils s'étaient distendus ?
06:02 -Oui.
06:03 On se voyait pas beaucoup.
06:05 Il y a quelque chose de plus distendu, effectivement.
06:09 C'est vrai qu'on s'était pas vus depuis 2015,
06:12 mais on s'appelait très régulièrement.
06:14 À part depuis le mois de novembre dernier,
06:16 où on s'est moins appelées, mais on s'est écrits pour les fêtes,
06:20 pour les anniversaires des enfants.
06:22 Mais physiquement, on s'était pas vus depuis 2015.
06:25 À part des appels vidéo.
06:27 -Pourquoi le mois de novembre, il s'est passé quelque chose ?
06:30 -Parce qu'elle m'a appelée pour me demander un service.
06:36 Donc on s'est un peu disputées par téléphone.
06:40 Et ensuite, on s'est quittées froidement
06:43 et on s'est pas rappelées avant les fêtes.
06:46 Enfin, on s'est pas recontactées par SMS avant les fêtes.
06:49 Pour se souhaiter joyeuses fêtes.
06:51 -On peut en savoir plus sur ce service ?
06:55 -Pardon ? -On peut en savoir plus ?
06:57 -Elle m'avait demandé d'accueillir...
06:59 Oui, bien sûr, j'ai rien à cacher.
07:01 Bien sûr, Karine et Michel m'avaient demandé d'aider
07:05 d'accueillir pour 24 heures un couple d'Ukrainiens
07:08 qui ont aidé à venir en France,
07:10 qui étaient en France et qui ont aidé à s'installer,
07:13 pour un rendez-vous le 16 décembre à Fontenay,
07:16 très tôt le matin, donc en région parisienne,
07:18 et moi, j'y habite, donc de les accueillir,
07:21 de les récupérer à la gare le soir,
07:23 de les accueillir et le lendemain, de les raccompagner.
07:26 Donc je l'ai dit oui à tout,
07:28 sauf au fait d'aller jusqu'à Fontenay avec eux
07:31 très tôt le matin,
07:32 puisque moi, j'avais des impératifs
07:34 et des rendez-vous à ce moment-là,
07:37 donc à ce moment-là, il y a eu un froid,
07:39 et donc on s'est fâchés, voilà,
07:43 on s'est fâchés, quoi.
07:44 -Mais tout à l'heure, nous recevons...
07:47 -On en reparlera plus tard.
07:48 -Oui, tout à l'heure, Adélaïde...
07:50 -Je vous dis, on en reparlera plus tard.
07:53 -D'accord. Tout à l'heure, nous recevons
07:55 dans BFM Story Christophe Crédior,
07:57 que vous connaissez, qui est son ancien mari.
08:00 Est-ce que vous avez quelque chose...
08:02 -Bien sûr.
08:03 -Est-ce que vous avez quelque chose à lui dire
08:06 à propos de cette disparition ?
08:07 Il sera en direct avec nous, un message à lui faire passer ?
08:11 -Eh bien...
08:14 Ca me prend un peu au dépourvu.
08:17 Christophe, je lui ai parlé récemment,
08:19 donc il sait bien, voilà, il connaît bien ma soeur
08:23 et il peut parler d'elle, oui, ça, c'est certain.
08:27 Et quand ils se sont séparés, ma soeur lui a dit dans les yeux,
08:31 "Elle est partie", c'était clair entre eux, quoi.
08:35 -Est-ce qu'elle avait...
08:36 -Je peux le dire.
08:37 -Quand elle est partie, elle avait laissé ses enfants ?
08:41 -Elle espérait les récupérer après, dans un second temps,
08:47 puisqu'elle tenait à s'éloigner,
08:49 retrouver un travail, un appartement,
08:51 tout ce qu'il faut pour récupérer des enfants
08:54 dans de bonnes conditions.
08:56 Ils étaient très attachés à l'île de la Réunion,
08:58 c'était très bien, et au final, ils sont restés avec leur papa,
09:02 ils ont vécu une enfance bien heureuse, quoi.
09:05 Mais c'est vrai que ma soeur, au quotidien,
09:07 n'avait plus les garçons.
09:08 Elle les a revus plus tard,
09:10 quand ils sont rentrés en métropole.
09:12 -Ca l'avait beaucoup affectée ?
09:14 -Elle a l'articé des liens très fort.
09:16 Oui, oui, oui, ça l'avait beaucoup affectée.
09:19 -Ca veut dire qu'elle était capable de quitter ses enfants ?
09:22 -Oui, mais si vous voulez, c'était un départ acté,
09:28 c'était dit, c'était clair, c'était net.
09:30 Pour des enfants, c'est toujours un éloignement terrible,
09:34 une maman qui va loin,
09:35 mais les choses, elles étaient claires, quoi.
09:38 C'était pas "on l'a pas cherchée, on l'a pas cherchée", ma soeur.
09:42 Elle était chez moi pendant un an,
09:45 elle a retrouvé du boulot tout de suite,
09:47 elle s'est rachetée une petite voiture,
09:49 elle s'est restabilisée,
09:51 mais il y avait un coeur très lourd, quoi,
09:53 parce que cet éloignement, elle l'a mal vécue, à l'époque.
09:57 C'était en l'an 2000, elle l'a mal vécue.
09:59 -Mais est-ce que la personnalité de votre soeur,
10:02 c'est quelqu'un d'entier, de facile à vivre,
10:05 avec qui composer, ou de complexe ?
10:08 -C'est quelqu'un avec ses humeurs,
10:12 mais c'est quelqu'un quand même de très vivable,
10:15 oui, avec des humeurs, des hauts, des bas,
10:17 des peines et des joies,
10:19 mais c'est quelqu'un de tout à fait vivable,
10:21 elle est pas psychotique, elle est pas déséquilibrée,
10:25 elle a ses chagrins, ses peines, son tempérament aussi,
10:29 elle peut être un peu excessive, elle pouvait l'être,
10:32 même toutes les deux, quand on discutait,
10:34 quand on n'était pas d'accord,
10:36 voilà, elle avait son avis, son caractère,
10:39 mais c'est une femme très douce, gentille, aimante,
10:43 au quotidien, elle est là,
10:45 elle est là, quoi, tout le temps,
10:47 même quand c'est difficile, elle était toujours présente.
10:51 Pour Jules, ça a été des épreuves et des épreuves,
10:54 mais elle a toujours été là.
10:56 -Sans son fils.
10:58 -Sauf quand on traverse des choses difficiles.
11:01 -Une dernière question,
11:03 et j'en appelle à votre intime conviction,
11:06 est-ce que vous pensez que son mari est mêlé à sa disparition ?
11:09 -Du fond du coeur, je l'espère pas, imaginez bien.
11:16 Et mon intime conviction...
11:18 Bon, je préfère...
11:21 Pour l'instant...
11:23 Je préfère attendre avant de m'exprimer là-dessus.
11:27 -Vous avez été entendue par les policiers, ces derniers temps ?
11:31 -Non, pas ces derniers temps.
11:35 Mais ça a eu lieu il y a quelques semaines, oui.
11:39 -Merci, Adélaïde Esquivillon,
11:40 d'avoir été avec nos soeurs de Karine Esquivillon.