Emmanuel Macron s'est exprimé à l'issue du Conseil européen qui s'est tenu aujourd'hui à Bruxelles. Le président de la République a évoqué plusieurs sujets notamment l'Ukraine et la tenue jeudi prochain à Paris d'un sommet de la "coalition volontaire" en présence de Volodymyr Zelensky.
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00:00J'ai eu l'occasion de le faire ce matin par écrit, mais je voulais me réjouir du retour de notre otage.
00:05Guérand a remercié l'ensemble de nos équipes diplomatiques,
00:08les ministères des Affaires étrangères, notre ambassadeur et son équipe, évidemment, à Téhéran,
00:14et le centre de crise, et j'ai une pensée pour sa famille.
00:17Et en même temps, je veux dire ici que nous continuons de nous battre pour pouvoir obtenir la libération de
00:23Mme Kohler et de M. Paris, et je veux redire ici la mobilisation de la France à leur famille.
00:28Voilà, nous avons tenu un conseil aujourd'hui sur plusieurs sujets,
00:33après le conseil exceptionnel sur les questions de défense d'il y a à peine 15 jours.
00:38Ce conseil nous a d'abord permis d'échanger à nouveau avec le président Zelensky.
00:42J'avais eu l'occasion de lui parler hier, ainsi qu'au président Trump.
00:45Nous avons manifesté à nouveau notre mobilisation derrière l'Ukraine,
00:49la mobilisation de nos financements, en particulier les 18 milliards, vous le savez de près, ERA,
00:55et qui vont permettre aussi, entre autres, d'acquérir des matériels militaires,
01:00notre volonté d'obtenir une paix solide et durable, et donc, en particulier,
01:05nous avons soutenu, évidemment, la proposition américano-ukrainienne
01:10d'un cessez-le-feu de 30 jours qui permette d'ouvrir de telles discussions.
01:14Et à cet égard, la réponse partielle, très décevante, de la Russie, je l'espère, n'est qu'un refus momentané.
01:20En tout cas, elle a dit quelque chose que nous disons aussi depuis plusieurs mois,
01:24c'est que la Russie n'a pas sincèrement envie de cette paix à ce stade.
01:28Par ailleurs, j'ai pu rendre compte des différents échanges que j'ai eus ces derniers jours
01:32avec et le président Zelensky et le président Trump.
01:36Et après la réunion qui s'est tenue la semaine dernière à Paris des chefs d'état-major,
01:40la réunion des sous-chefs opérationnels hier et aujourd'hui à Londres,
01:45nous tiendrons jeudi prochain un sommet de la coalition des volontaires,
01:49jeudi prochain à Paris, en présence du président Zelensky,
01:53et nous finaliserons nos travaux de soutien à court terme de l'armée ukrainienne,
01:57de défense d'un modèle d'armée ukrainienne durable et soutenable pour prévenir des invasions russes,
02:04et puis des garanties de sécurité que peuvent apporter les armées européennes.
02:08Et là, l'ensemble du déroulé sera finalisé durant les prochains jours.
02:13À côté de ça, nous avons opérationnalisé, si je puis dire, nos décisions en matière de défense.
02:18La Commission européenne a sorti hier un livre blanc qui me paraît tout à fait répondre aux objectifs du moment,
02:24avec des engagements forts, des instruments utiles, une préférence européenne assumée,
02:29ce qui est là aussi un changement de doctrine très profond, et nous nous sommes beaucoup battus pour.
02:33Et au fond, nous avons maintenant une stratégie pour réarmer pleinement l'Europe,
02:38c'est-à-dire nous rééquiper, retrouver pleinement notre indépendance dans les cinq ans qui viennent.
02:43Et c'est le bon rythme, et on sait que c'est un investissement extrêmement important
02:46pour nos budgets nationaux comme pour le budget européen.
02:49Nous avons ensuite eu une discussion sur la compétitivité,
02:52qui est en quelque sorte un débat jumeau du débat sur la défense et la sécurité.
02:56Parce qu'en même temps que nous devons nous réarmer, être plus indépendants,
03:00protéger nos frontières et notre voisinage,
03:03eh bien il est clair que nous devons avoir plus de croissance, plus de richesse en Europe,
03:08à la fois pour financer ces dépenses et nos modèles sociaux.
03:12Et donc la nécessité de l'Europe, c'est d'avoir plus de croissance.
03:15Et donc on a passé en revue à la fois les propositions faites par la Commission,
03:19en lui donnant des mandats clairs sur plusieurs sujets,
03:21et nous avons eu une discussion avec la présidente de la Banque Centrale Européenne
03:25et le président de l'Eurogroupe.
03:27La clé derrière cela, c'est politique de simplification.
03:30Au-delà de ce qui a été fait en février,
03:31l'Europe doit continuer de simplifier ses règles pour être plus compétitive.
03:35Une politique ensuite de traitement sectoriel, là où nous avons des difficultés.
03:40Et donc ce qui a été fait sur la voiture, sur la chimie, sur l'acier,
03:43ce sont de très bonnes réponses.
03:45Nous avons beaucoup poussé pour celles-ci, et c'est une bonne chose,
03:48et ça va nous permettre de sauver des capacités en Europe.
03:52Et puis une politique d'investissement dans nos priorités,
03:54là où nous avons des dépendances.
03:57Dans ce paquet de compétitivité, nous le savons,
03:59l'union des marchés de capitaux, la titrisation,
04:03la simplification de la régulation bancaire sont des éléments clés aussi,
04:06parce que notre Europe a besoin de mobiliser davantage son épargne,
04:10dont elle est abondante, pour financer sa croissance.
04:13Et les fonds propres de ces entreprises.
04:15Le débat a permis de donner un mandat clair à la Commission,
04:18et nous continuerons d'avancer avec des décisions profondes
04:21dans les prochaines semaines.
04:22Le Conseil a permis de couvrir également plusieurs autres sujets.
04:25La situation au Proche-Orient, j'ai eu l'occasion de le faire hier
04:28en présence du roi de Jordanie, et de condamner très clairement
04:32la fin du cessez-le-feu à Gaza.
04:34Nous défendons un cessez-le-feu qui est indispensable.
04:36La libération de tous les otages par le Hamas, qui est une nécessité,
04:41et une solution politique à deux États que nous défendons.
04:43Et à ce titre, dans ce contexte, le plan pour Gaza,
04:47qui a été fait par les États arabes, est un élément que nous soutenons.
04:51Et j'aurai, après avoir reçu le roi de Jordanie hier,
04:55après avoir parlé avec le prince héritier d'Arabie saoudite,
04:57je me rendrai en Égypte pour une visite d'État le 7 et 8 avril prochain,
05:02où j'aurai une session dédiée à ce sujet.
05:05Puisque vous le savez, la France et l'Arabie saoudite
05:08ont la responsabilité ensemble de cette conférence
05:11pour les deux États.
05:12On a évoqué également la question du Liban, de sa stabilité,
05:17et je recevrai dans quelques jours le président Aoun
05:19pour sa première visite en Europe.
05:21Et puis, nous avons évoqué la Syrie et la nécessité, en effet,
05:25de revenir au calme, de s'engager contre le terrorisme.
05:28Là aussi, j'y reviendrai dans les prochains jours
05:30en appelant le président de transition al-Shara.
05:34La discussion de ce soir, enfin, est revenue sur la préparation
05:38du prochain budget, la nécessité de dégager des ressources
05:40propres et d'avoir un budget qui réponde aux défis du moment
05:44en termes de défense, en termes d'intelligence artificielle
05:47et de technologie, et en termes de transition climatique.
05:50Autant de sujets qui vont supposer, en quelque sorte,
05:53un budget dont la taille doit être complètement revue
05:56et les priorités repensées.
05:57C'était une discussion encore très exploratoire.
06:00Voilà ce que je voulais vous dire en compte rendu de ce Conseil,
06:02avec, vous l'avez compris, des étapes à venir.
06:05Sur la question et sur la guerre en Ukraine,
06:08la réunion de la coalition avec le président Zelensky
06:11jeudi prochain.
06:13Sur le plan de Gaza, la situation au Proche-Orient,
06:15la réunion que nous tiendrons début avril en Égypte,
06:19et puis l'accueil que je ferai au président Aoun dans quelques jours.
06:24Enfin, je voulais avoir un mot pour le chancelier Olaf Scholz.
06:27C'était son dernier Conseil aujourd'hui,
06:29et nous avons eu l'occasion de le saluer, de le remercier.
06:32Je voudrais avoir un mot tout personnel pour le chancelier Scholz,
06:36qui, pendant ces années, a été un camarade, un compagnon,
06:39un partenaire politique.
06:40Merci André, et bravo, parce que le Premier ministre de Croix s'y part,
06:43et il vient de battre l'équipe de France de football avec son équipe.
06:47Oui, tu peux partir.
06:50Et donc, c'est la seule mauvaise nouvelle, si je puis dire,
06:54de la journée. Nous avons perdu au football.
06:57Mais indépendamment de ça, je voulais avoir ce mot pour Olaf Scholz,
07:01qui vraiment a été pour nous un partenaire très précieux,
07:04et en particulier, la feuille de route de Mesberg a été un moment important
07:07où nous avons fixé des priorités ensemble pour notre Europe.
07:10Vous pensez, jeudi, pouvoir être en mesure d'annoncer les détails concrets ?
07:14Oui.
07:15Le déploiement éventuellement de soins de longue durée ?
07:16Alors, on est loin de ça par définition,
07:21puisqu'on n'a pas encore le début d'un cessez-le-feu.
07:23Mais l'objectif, pour moi, jeudi, c'est d'abord qu'il y ait un engagement
07:27réitéré, explicite, et peut-être un peu spécifié,
07:30sur les soutiens de court terme à l'Ukraine,
07:32qui est la priorité, et qui est militaire,
07:35mais qui est en fait ce qu'on a renversé ces dix derniers jours.
07:39Parce que, rappelez-vous, il y a à peine 15 jours,
07:43les Américains cessaient leur soutien de très court terme,
07:45et donc la situation était très critique.
07:48Tout ça a complètement changé.
07:50Mais il y a 15 jours, donc on va essayer d'engager en tout cas le tout,
07:53mais nous, on va aussi préciser lesquels,
07:55en considérant qu'il y a une stabilisation du côté américain.
07:58Donc ça, c'est une première chose.
08:00Ensuite, on a fait un gros travail avec les Britanniques
08:04sur les conditions d'encadrer le cessez-le-feu.
08:07Et donc là, je pense que ça va être l'occasion d'en discuter,
08:09de le préciser, et ce qui est important pour crédibiliser
08:12quel que cessez-le-feu, que ce soit au moment où il interviendra.
08:15Et l'objectif aussi est ensuite de préciser les différents niveaux
08:19de soutien à l'Ukraine après la paix,
08:21celui à une armée ukrainienne et celui éventuellement de déploiement.
08:25Mais tout ça, c'est important de montrer qu'il y a quelque chose
08:27de crédible pour aussi rassurer nos amis ukrainiens et avoir
08:30une position forte dans la négociation qui arrive.
08:33Sur les 150 milliards et la ressource humainière disponible
08:36à notre service de l'Europe, de la défense,
08:39est-ce qu'il y a une unanimité aujourd'hui sur les calculs
08:42des bénéfices aussi ?
08:43Et là, est-ce qu'il reste une divergence un peu occupante ?
08:47Alors, sur la défense européenne, il y a unanimité totalement aujourd'hui.
08:51Il y a une conviction de tous qu'il nous faut accroître nos dépenses
08:55pour renforcer le modèle des armées pour plusieurs pays,
08:59pour accroître notre autonomie stratégique dans plusieurs pays.
09:02La France est un peu moins concernée que les autres.
09:03Comme vous le savez, elle a plus d'autonomie.
09:05Mais enfin, partout en Europe, nous devons faire ce travail
09:07de résilience, d'une plus grande autonomie de nos chaînes.
09:09Et partout, nous avons des dépendances développées,
09:12des capacités européennes.
09:13Et c'est aussi le moyen de financer des programmes communs de recherche
09:19et des programmes communs industriels pour acheter européens
09:22et avoir cette autonomie, cette indépendance dans la durée.
09:25Là-dessus, il y a unanimité de tous les États membres.
09:28Il y a des premiers instruments qui ont été proposés par la Commission,
09:31des flexibilités pour pouvoir dépenser davantage sur nos propres budgets,
09:35des réorientations de fonds disponibles pour les orienter vers la défense.
09:39Et en effet, ces 150 milliards auxquels vous faites référence,
09:42qui sont des prêts gagés par l'Union européenne,
09:45qui permettent, sur des programmes communs d'achat,
09:48en effet, d'aller beaucoup plus vite, de simplifier les procédures d'achat
09:51et d'avoir des prêts de long terme qui permettent de porter ces derniers.
09:55Là-dessus, tout le monde est d'accord, oui.
09:56Monsieur le Président, quand on dit l'OTAN,
09:57est-ce qu'on est avec trois concepts militaires ?
10:00Des concepts féminins et canadiens ?
10:03Je ne dirais pas qu'il y a trois concepts militaires.
10:06L'OTAN a toujours fonctionné ainsi.
10:07L'OTAN est une alliance qui définit des règles de solidarité
10:11et qui définit de l'interopérabilité.
10:14Il y a toujours eu plusieurs standards.
10:16Et donc aujourd'hui, en fait, vous avez,
10:18et vous continuerez d'avoir, des standards quasiment autant par pays.
10:21Et quand vous regardez aujourd'hui les standards que vous avez dans la seule Europe,
10:24dans certaines capacités, vous en avez une vingtaine.
10:26Donc nous, ce en quoi nous croyons,
10:29ce que je porte depuis plusieurs années,
10:31ce que nous avons endossé dans les conseils de l'OTAN successifs,
10:35et en particulier au Conseil européen de Versailles,
10:38où nous avons bâti ce concept d'autonomie stratégique,
10:40c'est un pilier européen de l'OTAN.
10:42Ce qui est en train de se passer, c'est que ce pilier européen de l'OTAN
10:44se renforce et qui dit nous devons prendre plus de part
10:48dans notre sécurité propre.
10:49Nous devons prendre plus de part dans les garanties de sécurité
10:53demain en Ukraine et on doit prendre plus d'autonomie
10:55dans nos capacités, nos manières, de nos équipés.
10:58Et donc ça, c'est une avancée.
11:00Mais ça n'est pas un affaiblissement de l'OTAN.
11:02J'ai toujours défendu cette idée.
11:03Le pilier européen de l'OTAN, c'est simplement, au fond,
11:06une meilleure répartition du fardeau et c'est reconnaître
11:09que les Européens doivent faire plus pour eux-mêmes.
11:12Vous avez pensé sur un emprunt européen
11:15pour financer justement ce réarmement ?
11:17Alors là, comme vous l'avez vu, il y a un emprunt de l'un l'autre.
11:21On utilise la Commission en quelque sorte prête aux Etats.
11:26Nous avons eu une discussion exploratoire sur le budget.
11:29Moi, je suis convaincu qu'à la fois pour commencer à rembourser
11:33les tombées du pré-Covid et pour pouvoir faire face aux dépenses
11:38qui sont les nôtres en matière d'intelligence artificielle,
11:40de défense et de climat, où en fait,
11:43nous avons le mur d'investissement sur la décennie qui vient.
11:46Il est impossible d'avoir le mur d'investissement qui a été décrit
11:49par tous les rapports qu'on connaît,
11:50qui va se faire dans les cinq à dix ans et en même temps,
11:53dès 2028, les remboursements du pré-recovery.
11:56C'est impossible.
11:57Donc, on devra à nouveau faire un emprunt commun.
12:00Aujourd'hui, ce n'est pas du tout consensuel.
12:02Non, c'est trop tôt pour le dire.
12:04Et il est dans ces discussions de coalition.
12:06Donc, j'ai eu plusieurs discussions avec le futur chancelier.
12:08Mais aujourd'hui, ce n'est pas là-dessus que je me focaliserai.
12:11Je sais trop que si on va sur un instrument,
12:12c'est là où on crée les divergences inutiles.
12:15Mais il ne faut pas être grand clair pour savoir que c'est un débat
12:19qui viendra très vite.
12:20Et moi, je suis favorable à ça.
12:22Parce que quand vous regardez, ne serait-ce que la zone euro,
12:24en termes agrégés, par rapport aux États-Unis,
12:27nous sommes très, très sous-endettés.
12:31On n'utilise pas assez le levier financier.
12:33Et en particulier, il y a eu, depuis la crise financière.
12:37Et donc, on a besoin, en effet, de cette capacité.
12:39Et si on ne le faisait pas, en quelque sorte,
12:41on accepterait qu'il y ait une allocation des facteurs
12:43qui se fasse beaucoup plus côté américain.
12:45Et aujourd'hui, le problème de l'Europe, c'est sa croissance.
12:48Le problème de l'Europe, et en fait, le problème de la France,
12:51plus encore, c'est la création de richesses par habitant.
12:55Et c'est lié, pour la France, à une quantité de travail par habitant
12:58qui est inférieure à plusieurs autres en Europe.
13:00Mais pour tous les Européens, à une productivité et surtout
13:04une innovation diffusée dans l'économie qui est inférieure.
13:07Et ça, c'est le fait que les Américains ont eu,
13:09en secteur de la télécommunication, de l'informatique et de ce qu'on
13:15appelait avant les nouvelles technologies de l'information,
13:17qui s'est beaucoup plus développé, et donc tout ce qui est
13:19le secteur de la tech, qui s'est beaucoup plus diffusé
13:21avec des investissements massifs, beaucoup plus forts.
13:25C'est pour ça qu'on est en train de réorienter nos financements
13:26publics, mais qu'on fait aussi l'union des marchés de capitaux
13:29pour avoir cet investissement.
13:36Alors, c'est un débat qui est en cours.
13:37Là, aujourd'hui, on a donné la tâche à la Commission de travailler,
13:41de revenir avec un schéma.
13:44L'union des marchés de capitaux, c'est très important.
13:46Pour que ce soit concret, qu'est-ce que ça veut dire et à quoi ça sert ?
13:50L'Europe est le continent qui a le plus d'épargne.
13:52Simplement, cette épargne, aujourd'hui, elle ne s'alloue pas bien.
13:55C'est-à-dire qu'elle va beaucoup trop vers des financements
13:59qui sont obligataires, c'est-à-dire de la dette des entreprises ou des Etats.
14:02Mais elle n'est pas assez rentable quand elle s'investit
14:05en fonds propres européens.
14:07Pourquoi ? Parce que vous avez des coûts, parce que ce marché n'est pas intégré.
14:09Et donc, par exemple, quand vous avez de l'épargne en Allemagne,
14:11si vous voulez l'investir dans une PME en Espagne,
14:15dans tel ou tel secteur, vous payez beaucoup de coûts
14:17parce que ce marché n'est pas intégré.
14:18C'est très lent, ça peut vous prendre beaucoup de temps
14:20selon la nature de l'action que vous achetez.
14:22Et c'est cher.
14:24Et donc, c'est tout ça qu'on doit simplifier.
14:26Et donc, la priorité, si on veut être concret,
14:28c'est d'avoir des systèmes informatiques et d'IA intégrés,
14:33de réduire les coûts, etc.
14:35Et à la fin de tout ce château, de cette cathédrale,
14:38il y a la question de la supervision qu'on a connue sur le secteur bancaire.
14:41Là, il y a des sensibilités parce qu'il y a des pays qui sont pour, contre, etc.
14:45Ça ne doit pas être un élément bloquant.
14:47Et d'ailleurs, ça ne nous a pas bloqué aujourd'hui.
14:49Et donc, on verra à la fin quel système de supervision on préfère.
14:53Ça peut être un système intégré avec plusieurs superviseurs,
14:56ce qu'on a su faire dans certains cas.
14:58On a des systèmes, je ne veux pas être ici technique,
15:01mais on a le système de supervision bancaire,
15:04on a le système des autorités de la concurrence, par exemple.
15:07À partir d'un certain niveau, on a un système commun.
15:09On saura inventer.
15:10Le tout, c'est de le faire vite pour réduire ces coûts de transaction
15:13et permettre à l'épargne qui existe en Europe d'aller sur les innovations,
15:16les PME et de faire de la croissance.
15:25Alors, je me garderai d'abord, parce que notre souhait,
15:28c'est que Boalem Sansal puisse être soigné, libéré et aller là où il veut aller.
15:34Et donc, s'il souhaite quitter l'Algérie, il l'a quitté.
15:37Et donc, je pense que c'est évidemment ce qui s'est passé très grave.
15:42Je souhaite que les autorités, d'abord on attend le jugement qui, j'espère, interviendra rapidement.
15:48Mais j'ai confiance dans le Président Tebboune et sa clairvoyance
15:53pour savoir que tout ça n'est pas sérieux
15:55et qu'on a affaire à un grand écrivain qui, qui plus est, est malade.
15:59Et donc, je pense qu'il doit retrouver sa liberté, la capacité à se soigner.
16:03Et c'est en ce sens que nous nous battons.
16:05Et je ne mélangerai pas le destin de ce grand écrivain, de cet homme
16:09et de ce citoyen aussi français, comme vous le savez,
16:12avec le reste du sujet sur lequel j'aurai l'occasion de m'exprimer.
16:15Entendez-vous.
16:16Plusieurs messages ont été échangés et je souhaite qu'on puisse trouver
16:22une issue rapide à cette situation qui est une situation humaine,
16:25humanitaire et de dignité, de dignité pour tout le monde.
16:29Voilà, je pense que c'est très important.
16:30Et c'est très important aussi pour l'Algérie.
16:32Monsieur le Président, que faire si la Russie refuse
16:36les garanties de sécurité proposées par l'Union européenne ?
16:39Ecoutez, d'abord, aujourd'hui, il n'y a pas de discussion,
16:41même sur la paix, parce qu'aujourd'hui,
16:42vous avez une discussion entre les Etats-Unis d'Amérique et la Russie.
16:45Et si je suis bien informé, la Russie a envahi l'Ukraine
16:49et l'Ukraine n'est pas autour de la table.
16:51Bon, donc, quand l'Ukraine et la Russie se parleront,
16:53que la Russie s'engagera sur un cessez-le-feu durable,
16:56on pourra voir ensuite quelles sont les garanties de sécurité.
16:58Il est légitime ensuite que l'Ukraine, pays souverain,
17:02puisse définir ce dont elle a besoin pour garantir sa sécurité.
17:05Donc, on va prendre les choses en bon ordre et on ne va pas intégrer
17:08les demandes excessives et parfois les provocations,
17:10quand je vois le décret qui a encore été pris aujourd'hui par la Russie,
17:14de la partie adverse, qui a montré son incapacité à tenir sa parole
17:18et son agressivité sur le plan militaire et politique.
17:21Je prends une dernière.
17:22Est-ce que France, Allemagne et le Royaume-Uni
17:26discutent effectivement de faire une offre aux Etats-Unis
17:28pour prendre le fait que le contrôle de l'OTAN
17:30est sous pavillons européens ?
17:32Il n'y a pas de prendre le contrôle aux hôtes.
17:33Il y a un secrétaire général, une alliance qui existe.
17:35Il faut renforcer le pilier européen.
17:37Il n'y a pas de volonté d'évolution.
17:41A chaque jour, suffit sa peine.
17:43Déjà, équipons-nous, armons-nous,
17:46bâtissons une vraie dissuasion européenne pour assurer la paix en Europe,
17:51ce qui est notre objectif.
17:52Est-ce que l'Europe peut nous donner les moyens d'aller assez vite
17:54face à une menace russe ?
17:55Écoutez, je crois que l'Europe n'a jamais été aussi vite
17:58que ces dernières semaines, je m'en félicite.
18:01Est-ce qu'on aurait pu commencer plus tôt ?
18:03Comme ça fait sept ans que je le propose et trois ans qu'on l'a acté,
18:07ma réponse serait oui.
18:08Et en même temps, il faut digérer l'histoire.
18:10Et donc, je pense que ça ne me choque pas ce qui s'est passé.
18:13C'est qu'il y a aussi, il faut le comprendre,
18:15toute une Europe des Pays-Baltes, une Europe de l'Est,
18:19qui n'avait pas forcément confiance dans l'Europe de l'Ouest,
18:21qui avait bâti ses solutions de sécurité par des relations
18:24transatlantiques privilégiées, qui pensait que la garantie
18:27de sécurité des Etats-Unis était, en quelque sorte,
18:30ne serait jamais questionnée.
18:32Et donc, je pense que ce qui est en train de se passer
18:34rebat beaucoup de cartes.
18:35Et le tout, c'est d'avancer maintenant,
18:38qu'on a vraiment un alignement des convictions.
18:41Donc, je ne vais pas, moi, déplorer le...
18:43Est-ce qu'on aurait pu aller plus vite ou pas ?
18:44Je ne sais pas. En tout cas, nous n'avons jamais été aussi vite
18:47sur ce sujet nécessaire et nous avons la capacité à le faire,
18:50parce qu'on a cette puissance de feu quand même économique.
18:54Avant de vous quitter, je rappellerais juste un chiffre.
18:58L'Europe, c'est dix fois le PIB de la Russie, l'Union européenne.
19:03Quand on parle du PIB mondial, la Russie,
19:05c'est moins de 2% du PIB mondial.
19:07L'Europe, c'est quasiment 20.
19:09Donc, on sait faire si on se donne les moyens.
19:11La question, c'est, nous tous Européens, de nous dire,
19:14nous sommes à la fin d'une période où on avait eu les dividendes
19:17de la paix, où on pouvait oublier d'investir dans la défense.
19:20On pouvait dire, voilà, c'est le doux commerce
19:22qui va régler le monde.
19:23Tout ça est bousculé. En fait, depuis le Covid,
19:25vous voyez bien, toutes les certitudes sur lesquelles
19:27on vivait sont bousculées.
19:29Le monde peut se refermer du jour au lendemain.
19:31Nos dépendances stratégiques peuvent être mortelles.
19:36Les certitudes de fourniture de nos ressources peuvent stopper
19:40du jour au lendemain, ce qu'on a vécu avec la Russie.
19:42Et les marchés qu'on croyait toujours ouverts peuvent se fermer,
19:45ce qu'on a vécu avec la Chine.
19:46Et les soutiens politiques et militaires qu'on croyait,
19:50en quelque sorte, certains pour toujours, sont réinterrogés.
19:54Et donc, l'Europe, elle est bousculée dans ses fondamentaux.
19:57Et c'est ce qui fait que le moment que nous sommes en train de partager,
20:00c'est le moment où l'Europe a à faire ce sursaut,
20:03se penser et agir comme une puissance.
20:06Ce qu'elle n'a jamais été, parce qu'on ne lui a jamais
20:07demandé d'être ça.
20:09L'Europe, ça a d'abord été une communauté pour éviter
20:11de faire la guerre et mettre des ressources en commun.
20:13Ensuite, ça a été un marché unique qui visait à,
20:17justement, permettre d'être plus fort en interne,
20:20d'éviter la guerre civile.
20:21Mais elle n'a jamais construit les instruments de la puissance.
20:23Elle est en train de le faire.
20:25Et donc, on le fait en temps réel et on le fait vite.
20:27Et donc, il faut garder l'unité, avoir la volonté et aller
20:30le plus vite possible.
20:31Merci beaucoup.
20:36Demandez-lui, je ne suis pas dans sa tête,
20:39en un sens, heureusement.
20:42Non, mais je pense que nous, d'abord,
20:43ce qu'il faut faire, c'est montrer notre engagement.
20:46Je pense qu'il faut montrer qu'on continue d'être derrière
20:49les Ukrainiens et leur résistance.
20:50Parce que tout ce qui nourrit le désarroi,
20:53et on voit bien que c'est une partie de la stratégie russe,
20:55nourrir le désarroi, l'abandon, etc.,
20:57pour essayer de faire des percées.
20:58Donc, c'est montrer qu'on est déterminés à soutenir l'Ukraine
21:01dans sa résistance.
21:02Et ensuite, c'est de montrer que nous sommes crédibles
21:05le jour où une paix est signée pour que cette paix soit durable
21:08et, en quelque sorte, protégée.
21:10Nous, on veut protéger la paix.
21:12Quand on parle de garantie de sécurité,
21:13tout ce qu'on fait, c'est pour protéger la paix.
21:15Les Européens ne sont pas des puissances belliqueuses.
21:17On veut protéger la paix.
21:19On veut protéger la paix sur le sol ukrainien.
21:21On veut protéger la paix pour nous sur notre flanc est.
21:23On veut protéger la paix en Europe et donc dissuader de nous attaquer.
21:28Si nous sommes crédibles dans cette approche,
21:30je pense que c'est une forte incitation pour le président
21:33Poutine, qui est un homme qui réfléchit,
21:35et j'ai eu l'occasion de le voir par la discussion que j'ai eue avec lui.
21:40Il verra à ce moment-là que, très clairement,
21:43il doit infliger sa position.
21:45Merci beaucoup. Bon courage.