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TVTranscription
00:00 0h01, 1er janvier, année 2000.
00:27 Bonne année, amis du temps X et bon millénaire.
00:32 Si nous avons choisi aujourd'hui de nous établir en l'an 2000, c'est d'abord pour rendre hommage
00:36 aux auteurs de science-fiction qui, depuis les origines, ont exploré, redouté ou désiré
00:41 cette époque de légende, l'an 2000.
00:43 Et puis l'an 2000 marque aussi la limite extrême du prévisible, une frontière au-delà de
00:48 laquelle ceux qui tentent de prévoir, de décrire l'avenir, les prévisionnistes et les futurologues,
00:52 ne voient plus rien.
00:53 Rien sinon un mur opaque, le grand mur noir de l'avenir.
00:57 Et pourtant, au-delà de ce mur noir, il y a le nouveau monde.
01:02 Un monde qui peut prendre deux aspects possibles.
01:04 Le premier, enveloppé par la nuit et les brouillards, c'est celui que nous avons décrit
01:08 la semaine dernière, c'est hélas l'apocalypse.
01:10 Mais en revanche, le second auquel nous croyons bien davantage, c'est le monde de demain,
01:14 un monde qui marque peut-être un nouvel âge d'or ou le premier âge d'or de l'humanité.
01:18 Quoi qu'il en soit, quel que soit ce monde de demain, ce que c'est bien sûr, c'est que
01:22 les 50 années qui séparent 1980 et 2030 seront décisives pour la grande aventure humaine.
01:27 C'est cette période décisive, cruciale, ces 50 ans, ce demi-siècle que nous allons
01:31 tout à l'heure traverser en compagnie de Bernard Caz, spécialiste de prospective au
01:34 commissariat du plan.
01:36 Et tout de suite, eh bien, traversons modestement une petite semaine qui fait l'actualité
01:40 de la semaine donc en matière de science-fiction.
01:42 Permettez-moi de commencer cette revue de l'actualité par une petite anecdote.
01:52 Au 15e siècle, lorsque Christophe Colomb quitta l'Amérique pour retourner en Espagne,
01:56 on raconte qu'un de ses soldats oublia une arbalète sur le sol indien.
02:00 Celle-ci tomba entre les mains d'un guerrier qui, grâce à cette arme redoutable, devint
02:04 très rapidement le chef de sa tribu.
02:05 Eh bien, à peu de choses près, c'est le thème du film choisi par Michael Ray, Rayon
02:10 de la Terre, un film qui vient d'être distribué en France.
02:13 Certes, il ne restera pas au Panthéon des chefs-d'oeuvre de la science-fiction, mais
02:16 vous allez le voir, le thème est assez original.
02:18 Car si très souvent, le cinéma de science-fiction nous présente des extraterrestres de tout
02:22 poil et de tout crin, c'est bien la première fois, vous le verrez dans ce film, que, avant
02:26 de repartir sur leur planète d'origine, ils oublient quelque chose sur Terre et s'est
02:30 oublié de taille.
02:31 Il s'agit d'une arme redoutable.
02:32 Hélas, lorsqu'ils s'aperçoivent de leur erreur, il est déjà trop tard.
02:35 Un jeune garçon, un jeune terrien, s'est emparé de cette arme et est saisi d'une
02:39 folie meurtrière, décide de tout brûler, de tout désintégrer autour de lui.
02:43 Et puis, il se trouve qu'il est mort.
02:59 Et puis, il se trouve qu'il est mort.
03:28 Et puis, il se trouve qu'il est mort.
03:56 Et puis, il se trouve qu'il est mort.
04:25 Il est clair que le héros de ce film tire un plaisir sans limite du pouvoir extraordinaire
04:54 que lui procure cette arme abandonnée par les étrangers.
04:56 Eh bien, sous quelque forme que ce soit, vous savez que le pouvoir procure toujours une espèce
05:01 de jouissance à celui qui l'exerce ou le détienne.
05:04 Mais ce n'est pas le cas, vous allez le voir, pour le héros du livre que j'ai choisi de
05:07 vous présenter cette semaine, Psy, P-S-I, de l'américain Lester Delray, qui vient de
05:12 sortir au livre de poche.
05:13 Vous avez tous entendu parler de la parapsychologie, cette science nouvelle qui tente de mettre
05:18 en évidence certains pouvoirs cachés de l'homme, comme par exemple la parapsychologie
05:21 ou la téléportation d'objets à distance.
05:23 Eh bien, ces pouvoirs sont à l'honneur dans ce livre, ils en constituent le thème principal,
05:29 mais ils n'apportent pas le bonheur à ceux ou à celui qui les détiennent.
05:32 Car Harry Bronson, lui, est un homme tout à fait ordinaire que rien ne distingue en
05:37 principe des milliers d'autres américains de son époque.
05:40 Sa seule passion tient dans la mécanique.
05:42 Il a même inventé un moteur révolutionnaire qu'il tente de commercialiser mais en vain,
05:46 jusqu'au jour où d'étranges événements vont bouleverser sa vie.
05:49 Tout commence par des faits plutôt anodins.
05:51 Il lui arrive d'abord de deviner le nom des gens qu'il appelle au téléphone alors
05:54 qu'il n'a pas encore décroché le récepteur.
05:56 Puis, peu à peu, ses pouvoirs se précisent.
05:58 Il devient capable de prédire certains événements plus de 15 jours à l'avance, d'intercepter
06:02 la pensée des gens par pure télépathie.
06:04 Bref, il prend conscience du fait qu'il est différent des autres hommes.
06:06 Et c'est alors qu'il prend peur, car ces étranges pouvoirs, il ne peut les contrôler.
06:10 Et c'est un homme seul, menacé par la folie, qui devra désormais affronter son extraordinaire
06:15 destin.
06:16 Un roman qui constitue une très belle variation sur le thème des surhommes, rejeté par
06:22 l'homme ordinaire et par la société, qui ne peuvent tolérer l'existence d'êtres
06:26 qui leur seraient infiniment supérieurs.
06:27 En bref, maintenant, deux autres ouvrages qui viennent de paraître.
06:31 Tout d'abord, aux éditions Press Pocket, La Citadelle et Carlotte.
06:34 Il s'agit d'un recueil d'héroïques fantaisies, réunis par Marc Duvau.
06:38 L'héroïque fantaisie, vous savez, c'est un genre particulier de science-fiction où
06:41 la sorcellerie et la magie viennent se mêler à la science-fiction.
06:44 C'est un peu le trouble fait.
06:45 Et puis, aux éditions Garnier et Flammarion, cette nouvelle de science-fiction en bilingue.
06:51 Alors, cette entreprise intéressera probablement les milieux enseignants, car des grands textes
06:55 de science-fiction, comme des textes de Bradbury, de CIMAC, sont publiés en français et en
07:01 anglais.
07:02 Alors, avis aux amateurs, à ceux qui veulent perfectionner leur anglais.
07:04 Francis, Francis Rousseau, au fil des semaines, depuis les débuts de Temps X, tu as essayé
07:10 de nous faire entrouvoir l'extraordinaire variété du champ couvert par l'art de science-fiction.
07:13 Et cette semaine, tu as été le chercher là où, au fond, on s'attend à le trouver
07:17 en premier lieu, des couvertures de magazines.
07:19 Oui.
07:20 Et puis, avant, j'aimerais vous parler de deux albums qui sont parus cette semaine.
07:24 Après Les vaisseaux de l'espace de l'an 2000 à l'an 2005, publié d'Argo, le deuxième
07:29 album de la série vient de sortir.
07:31 Il s'appelle Les grandes batailles de l'espace.
07:33 Les grandes batailles de l'espace est structurée à peu près de la même manière que le premier,
07:37 c'est-à-dire qu'on nous raconte des histoires qui se passent dans un futur qu'on suppose
07:41 passé.
07:42 Ce qui est intéressant, c'est que cette fois, il y a le nom des illustrateurs à côté
07:45 de chaque illustration, alors que dans le premier, il n'y avait pas.
07:49 Et puis, dans le domaine de la bande dessinée, Une aventure, la dernière, de Valérian de
07:55 Mézières.
07:56 De l'aveu de Mézières même, c'est son huitième album, Edmi, sous le titre Sur les
08:01 chemins de l'espace, cinq aventures de notre agence spatio-temporelle nationale.
08:06 Ces aventures sont parues pour la première fois en 1969 et 1970 et n'ont pas été réédites.
08:12 C'est une heureuse initiative que cette réédition.
08:16 Alors maintenant, effectivement, j'aimerais parler des magazines de science-fiction.
08:20 On sait le rôle qu'ils ont joué pour la découverte de talents littéraires, mais
08:24 ce qu'on oublie un peu souvent, c'est que c'est sur leur couverture que se sont exprimés
08:28 les illustrateurs de science-fiction.
08:30 En effet, les galeries d'art, si elles commencent à ouvrir maintenant leurs portes à la science-fiction,
08:35 n'ont pas toujours agi de même.
08:36 Et pour ça, il y a une raison très simple, c'est que l'art de science-fiction ne se
08:39 vend pas bien.
08:40 On peut comprendre en effet qu'on a du mal à accrocher un monstre apustule sur un
08:44 tent en haut de son canapé ou un vaisseau spatial accidenté dans sa salle à manger.
08:49 C'est donc les magazines de science-fiction qui ont remplacé pendant très longtemps
08:53 les galeries d'art.
08:54 Ça continue d'ailleurs maintenant, puisqu'à l'âge où généralement on met des photographies
08:57 sur les couvertures, les magazines de science-fiction, eux, font toujours appel à des illustrateurs.
09:02 Voilà, plus de 50 ans que ces magazines de science-fiction jouent ce rôle.
09:06 Je vous propose de quoi en fait faire un petit musée de l'imaginaire que je vous propose
09:12 de visiter avec moi.
09:13 Bien que les premiers magazines de science-fiction soient apparus en Suède, c'est avec Frank
09:21 R.
09:22 Paul et les couvertures américaines des années 20 que commence notre survol des planètes
09:26 bombardées, des catastrophes apocalyptiques et des chevaliers du futur prêts à sauver
09:32 la terre de guerres imaginaires terrifiantes derrière lesquelles plane l'ombre des deux
09:37 guerres mondiales qui ébranlèrent la première moitié du XXe siècle.
09:40 Ce regard, c'est celui d'un tyran imaginaire bien sûr, mais en 1933 est-il si imaginaire
09:50 que ça ? Un tyran capable d'anéantir des cités entières avec à son service des dragons
09:56 mythologiques et qui viennent secouer la gracieuse insouciance des années 30 et menacer jusqu'à
10:02 l'équilibre même d'une liberté par essence fragile même si elle paraît imposante.
10:07 Ce que nous ont raconté ces illustrateurs et ce qu'ils continuent de nous raconter aujourd'hui,
10:16 ça n'est pas seulement des histoires, mais d'une certaine manière c'est notre histoire.
10:20 De nouveaux talents sont apparus comme Nicolet, Rivière ou Jamoul pour nous raconter le monde
10:28 de demain à travers nos angoisses d'aujourd'hui.
10:31 Une nouvelle possibilité leur est offerte, les pochettes de disques.
10:35 L'illustration n'abandonne pas le romanesque, elle s'enrichit simplement de la rencontre
10:40 avec la musique comme cette pochette de Billy, étrange et nostalgique, qui nous montre pour
10:46 finir une machine qui aurait pu sortir des carnets de dessin de Léonard de Vinci dans
10:51 un monde hors du temps, le monde de l'imaginaire.
10:53 Cette musique que vous entendez, vous êtes évidemment familière puisqu'elle est associée
11:04 aux images du générique que vous découvrez chaque semaine en ouverture de temps X.
11:08 Elle a été composée par Didier Marwani qui est également le fondateur du groupe Space,
11:13 un groupe spécialisé dans la musique électronique et de science-fiction.
11:16 Didier Marwani donc est aujourd'hui à la une de temps X.
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13:51 - Didier Marwani, merci d'être avec nous.
13:54 Vous l'avez créé à travers la musique.
13:56 Votre visage n'est pas encore très connu des spectateurs français.
14:00 Chaque fois que vous êtes apparu à la télévision,
14:03 on s'était casqué avec le groupe Space,
14:05 dont vous êtes le fondateur.
14:08 On peut dire que l'aventure du groupe Space a été extraordinaire.
14:12 Plus de 15 disques d'or dans le monde, 8 millions de disques vendus.
14:16 Tout cela à travers une association assez peu commune dans la musique
14:21 avec la science-fiction.
14:22 Quelle est votre place dans le domaine de la science-fiction ?
14:25 Comment vous situez-vous par rapport à cette culture ?
14:27 - Je pense que la musique que j'écris et que je compose,
14:33 ça va très bien ensemble.
14:35 C'est un peu le même chemin.
14:38 Je me sers essentiellement des instruments
14:42 de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle,
14:46 qui sont les synthétiseurs, des instruments électroniques.
14:49 Je pense que c'est un peu la musique de science-fiction.
14:53 - La musique de science-fiction serait la rencontre
14:55 entre un talent de compositeur qui invente des sonorités,
14:58 des sons nouveaux, à travers l'électronique, la musique synthétique.
15:02 - Oui, si vous voulez, en plus, ma musique est basée
15:04 sur ces sons nouveaux et sur ces instruments nouveaux.
15:07 Je pense que les gens vont s'en servir de plus en plus.
15:10 Cela dit, ça part essentiellement, dès le départ, d'une mélodie.
15:15 - Seriez-vous que la musique de science-fiction
15:16 corresponde à une sensibilité particulière à notre époque ?
15:20 - Je pense, je le pense sincèrement,
15:23 à une condition, c'est qu'il y ait une mélodie au départ.
15:25 Il ne faut pas non plus se baser trop sur la découverte de son.
15:28 La découverte de son est importante
15:30 et les progrès technologiques le prouvent,
15:32 mais je pense qu'il faut quand même s'arrêter,
15:35 au départ, à la création du compositeur.
15:37 - Alors, très rapidement, vous avez des projets, Didier Marmany ?
15:40 - Des projets, oui, il y en a beaucoup.
15:41 Il y a des projets, surtout par rapport au cinéma.
15:44 Il y a deux films qui sont en projet.
15:46 Je ne peux pas encore en parler, je ne peux pas citer de titres de films,
15:49 mais j'ai très, très envie de faire du cinéma
15:50 et j'ai l'impression que les producteurs
15:52 commencent à se tourner vers moi, donc je suis ravi.
15:54 - Bien, écoutez, nous vous souhaitons en tout cas
15:55 bonne chance dans le temps X.
15:57 Je l'ai dit tout à l'heure, vous en êtes un peu
15:59 l'initiateur et le voyageur.
16:01 Je voudrais simplement préciser,
16:02 pour tous ceux qui aiment la musique de science-fiction,
16:06 qu'elle a été qualifiée très souvent par les critiques eux-mêmes
16:08 de musique du futur,
16:09 comme si elle concernait un peu un monde encore à venir,
16:12 le monde de l'an 2000, que nous allons maintenant explorer.
16:16 - Oui, c'est l'an 2000, et déjà, l'homme a installé
16:25 des bases permanentes sur Mars et sur Jupiter,
16:27 a créé des intelligences artificielles
16:29 avec lesquelles il dialogue,
16:31 contrôle les climats et sa propre hérédité,
16:33 et enfin, bien sûr, a vaincu la crise de l'énergie,
16:35 puisque désormais, il l'attire du soleil
16:37 et de la fusion des atomes.
16:39 En bref, ce monde de l'an 2000 ressemble beaucoup
16:42 à ce que les auteurs de science-fiction
16:43 ont décrivé autour des années 30.
16:45 Mais pour y accéder, il reste encore à l'homme du XXe siècle
16:48 à surmonter ce qu'un sociologue de l'avenir
16:50 a désigné sous le terme de "choc du futur",
16:53 cet impact grandissant
16:54 que le changement imprime aux sociétés humaines.
16:57 C'est ce monde de l'avenir
16:58 que nous allons essayer maintenant d'entrevoir,
17:02 et comme nous allons le voir, les auteurs de science-fiction,
17:04 la science-fiction, peuvent nous aider à surmonter ce choc.
17:07 Un monde de demain, donc, qui est à notre portée
17:10 grâce à la science-fiction, qui nous divertit, nous avertit.
17:12 Voici le monde de demain.
17:14 L'an 2000.
17:18 Dans un peu plus de 20 ans à peine,
17:21 nous atteindrons enfin cette date mythique
17:23 qui a tant fait rêver les auteurs de science-fiction,
17:26 et aussi, il faut bien le dire, chacun d'entre nous.
17:29 Mais si pour les contemporains des années 30,
17:32 il s'agissait encore d'un futur lointain,
17:34 eh bien, ce n'est plus le cas pour nous aujourd'hui.
17:36 C'est l'an 2000.
17:38 Une simple date, mais pour nous,
17:41 contemporains de la fin du XXe siècle,
17:43 eh bien, c'est aussi un état d'esprit,
17:47 la conscience que désormais nous vivons dans un autre monde.
17:51 L'an 2000, il est déjà là, tout autour de nous,
17:55 et que nous le voulions ou non,
17:56 nous sommes tous désormais des héros de science-fiction
18:00 dans un monde qui ressemble de plus en plus
18:02 à un énorme roman de science-fiction.
18:04 Et maintenant, Dr Morbius,
18:22 préparez-vous à voir toute une série d'applications
18:24 des sciences physiques d'une très grande portée.
18:27 Selon certains futurologues, vers l'an 2000,
18:36 nous aurons installé des habitations sur la Lune,
18:39 dans les océans et autour de la Terre
18:40 sur des satellites artificiels.
18:42 Nous disposerons aussi de véhicules aéroglissants,
18:46 de téléviseurs à trois dimensions
18:49 et d'ordinateurs miniaturisés.
18:51 Nous serons capables de nous plonger en hibernation,
18:54 de choisir le sexe de nos enfants
18:56 et même de reculer les limites du vieillissement.
18:59 Tout cela, ce n'est pas de la science-fiction.
19:04 30 kilomètres.
19:09 30 kilomètres.
19:12 Écoutez,
19:15 nous avons une nouvelle lumière.
19:17 30 kilomètres.
19:18 Écoutez.
19:22 Ouverture et fermeture des circuits.
19:25 Il n'y a jamais d'arrêt.
19:26 Nous sommes ici dans un puits d'aération.
19:29 On peut sentir l'air chaud qui monte.
19:30 Regardez en bas.
19:32 Regardez en bas, avez-vous peur ?
19:45 800 étages.
19:47 Pour dépasser le cap de l'an 2000,
20:01 il y a bien sûr quelques conditions indispensables
20:03 sur lesquelles insistent les auteurs de science-fiction
20:06 aussi bien que les écologistes.
20:08 D'abord, ne pas faire sauter la planète à coup de bombes atomiques.
20:12 Ça va de soi.
20:13 Ensuite, ne pas davantage l'empoisonner avec nos déchets.
20:16 Et enfin, réaliser que sa surface et ses ressources sont limitées.
20:21 Ces thèmes de réflexion, directement tirés de l'actualité,
20:30 sont à la base même de la science-fiction contemporaine.
20:33 Une science-fiction certes très pessimiste,
20:36 mais dont le but est moins de nous distraire
20:39 que de nous faire réfléchir.
20:41 Les étoiles de la Terre.
20:44 (Bruits d'explosions)
20:46 (...)
20:48 (...)
20:50 (...)
20:52 (...)
20:55 (Bruits d'explosions)
20:57 (...)
20:59 (Bruits d'explosions)
21:01 (...)
21:03 (Bruits d'explosions)
21:05 (...)
21:08 (Bruits d'explosions)
21:10 (Bruits d'explosions)
21:12 À la suite de l'explosion démographique,
21:15 sur une Terre surpeuplée où la nourriture viendrait à manquer,
21:19 il n'est pas tellement délirant d'imaginer,
21:21 comme le fit George Harrison dans "Soleil vert",
21:24 que l'humanité devienne anthropophage
21:26 et que les corps des défunts soient conditionnés dans une usine spéciale
21:30 afin de nourrir les malheureux survivants.
21:33 (Bruits d'explosions)
21:35 (...)
21:37 (Musique de l'ambiance)
21:39 (...)
21:41 (Musique de l'ambiance)
21:44 (...)
21:46 (...)
21:48 (Musique de l'ambiance)
21:50 (...)
21:52 Aujourd'hui, le futur n'est plus ce qu'il était.
21:55 Il y a une cinquantaine d'années de cela,
21:57 aux Etats-Unis, durant l'âge d'or et de l'âge classique,
22:00 les auteurs de science-fiction croyaient sincèrement
22:03 que la science allait triompher de tous les obstacles
22:06 et mener l'humanité vers le grandiose avenir.
22:09 Mais de nos jours, la science-fiction se rend bien compte
22:12 qu'elle ne détient pas les clés de l'avenir.
22:15 Science et technique lui paraissent lourdes de menaces,
22:18 nous sommes emportés par le torrent de l'histoire
22:21 qui coule de plus en plus vite. Mais vers quoi ?
22:24 Apocalypse ou âge d'or ?
22:26 -Le monde se mourait.
22:28 Nous avons pris tout ce qui était bon.
22:31 Et nous avons créé cet oasis.
22:34 Nous, les quelques êtres
22:37 riches, puissants,
22:40 intelligents, nous nous sommes isolés
22:43 pour sauvegarder le savoir et les trésors de la civilisation
22:47 pendant que le monde sombrait dans l'âge des ténèbres.
22:51 Pour réussir, il nous a fallu endurcir nos cœurs
22:55 contre la souffrance de l'extérieur.
22:58 Nous sommes les gardiens du passé.
23:07 Nous sommes les gardiens du passé
23:10 pour un futur inconnu.
23:12 -Courez !
23:14 -Courez !
23:16 -Ah !
23:18 -Jouez-le !
23:20 -Ah !
23:22 -Notre vieux monde disparaît, un autre est en train de naître.
23:26 Mais ses contours, ses pouvoirs, ses structures
23:30 nous échappent encore.
23:31 Époque de transition et d'incertitude.
23:35 Notre fin de siècle, qui est aussi le début du 3e millénaire,
23:39 est au bord de l'inconnu.
23:41 C'est le rôle de la science-fiction
23:43 que nous nous aide à dévoiler cet inconnu,
23:46 à affronter ce que d'autres ont appelé le choc du futur.
23:50 ...
24:09 -À l'être interdite, "Soleil vert" et "Zardoz"
24:12 illustraient ce petit film de Jean-Solari.
24:15 Bernard Caz, merci d'être avec nous sur le temps.
24:18 -Je suis un peu de prévisionniste et amateur de science-fiction.
24:22 -En dehors de la science-fiction,
24:25 quels sont les moyens et les outils dont nous disposons
24:28 pour construire l'avenir ?
24:30 -En gros, il y en a 3.
24:32 Le 1er consiste à prolonger les courbes que l'on observe
24:36 et qui expriment géométriquement des tendances
24:39 qui sont en train de se développer,
24:41 et à se demander si ces courbes continuent encore longtemps
24:45 ou nous emmènent-elles.
24:47 C'est celle qu'un ancien commissaire au plan, Pierre Massé, appelait
24:51 "l'interrogation des faits porteurs d'avenir".
24:54 On regarde des phénomènes qui sont encore mineurs,
24:57 comme les 500 personnes qui, en 1900, avaient une automobile,
25:00 et on se demande ce que cela va donner.
25:04 La 3e méthode, qui est cachée derrière les 2 autres,
25:07 bien souvent, et à laquelle les 2 autres
25:10 servent parfois de faunée,
25:12 consiste à prendre ses désirs pour des réalités
25:15 et à s'interroger sur ce que serait le monde de demain
25:19 s'il était conforme à nos souhaits.
25:22 -Vous décrivez 3 disciplines différentes,
25:25 la prévision, la prospective et la futurologie,
25:28 et dans ces interrogations, on construit 2 scénarios possibles.
25:31 L'un est pessimiste et l'autre, plutôt optimiste
25:34 sur le devenir de l'humanité.
25:36 Le pessimiste, d'abord, est-ce qu'à la suite du Club de Rome,
25:40 on n'a pas eu tort de s'enthousiasmer un peu
25:43 sur ces modèles catastrophiques ?
25:45 -Disons que, depuis les 7 années qui se sont écoulées
25:48 depuis le 1er rapport du Club de Rome,
25:51 nous avons appris, apprentissage douloureux, 2 choses.
25:54 La 1re, c'est qu'il était peut-être un peu bizarre
25:58 de s'affoler devant l'explosion démographique,
26:02 alors qu'actuellement, ce que l'on observe,
26:05 du moins dans les pays développés,
26:07 c'est plutôt une tendance de la part des courbes de fécondité
26:10 à piquer du nez vers le bas.
26:12 La 2e chose que nous avons apprise, c'est que la géologie, certes,
26:16 nous offre des réserves limitées,
26:20 mais que les phénomènes politiques ou géopolitiques
26:23 viennent encore embrouiller les choses.
26:26 Par exemple, les réserves de pétrole depuis 2 ans
26:29 n'ont pas changé et si elles ont changé,
26:32 elles auraient plutôt augmenté un peu.
26:35 Mais le régime iranien s'est effondré et du coup,
26:39 le marché pétrolier est complètement chahuté.
26:42 - On envisage avec optimisme certains chercheurs en prospective
26:46 un monde qui aurait surmonté ces contradictions,
26:49 et en particulier la crise de l'énergie.
26:52 Quel type de société peut-on décrire autour de ce monde ?
26:55 - C'est une société qui n'aura certainement pas renoncé
26:59 à la consommation matérielle, ce ne sera pas une société
27:02 à la savonarole, du moins, je me permets de le souhaiter
27:05 sans engager personne. Deuxièmement, c'est une société
27:08 qui, sans renoncer à la consommation personnelle,
27:11 mais peut-être, il est permis de rêver dans une émission
27:14 telle que celle-ci, une société où les rapports humains
27:17 seraient plus détendus et plus chaleureux,
27:21 non pas parce que nous consommerions moins,
27:24 mais parce que peut-être nous serions moins angoissés
27:27 par l'avenir. - Bien, l'Arkaz, cette société
27:30 non angoissée, nous allons essayer de la chercher
27:33 dans deux ouvrages fondamentaux. D'une part, l'an 2000,
27:36 signé André Clément de Coufflet, notre invité de la semaine dernière,
27:40 "Le laboratoire de prospective appliqué", un an 2000
27:43 qui est une cartographie scrupuleuse de tous les possibles
27:46 qui gravitent autour de l'an 2000. Et puis, un grand roman
27:49 de science-fiction, presque un scénario de prospective,
27:52 signé John Brenner, un auteur anglais, "Tous à Zanzibar".
27:55 C'est un livre tout à fait étonnant qui brosse un tableau
27:59 hallucinant de ce que pourrait être le monde du XXIe siècle.
28:02 - Après le monde du XXIe siècle, les lettres du XXIe siècle.
28:07 - Eh oui, nous avions promis, je sais que vous êtes nombreux
28:10 à attendre les résultats de ce concours pour aujourd'hui.
28:13 Mais vu l'importance et la qualité de votre courrier,
28:16 nous allons le remettre à la semaine prochaine.
28:20 Alors revenons au courrier. Vous avez été nombreux
28:23 à nous demander des adresses des clubs d'astronomie
28:26 qui se trouvent dans votre région. J'en possède la liste.
28:29 Si vous ne m'avez pas encore écrite, je vous propose de le faire
28:32 et je vous enverrai les coordonnées de ces clubs
28:35 et puis nous avons reçu aussi cette semaine quelques dessins
28:38 d'une classe de CM2 de l'école Saint-François à Gien.
28:42 Je vous propose de regarder les 4 que nous avons sélectionnés.
28:45 Le premier représente "L'attaque de la Terre par les Martiens"
28:48 en l'an 2000. C'est une version assez traditionnelle.
28:51 Vous voyez des petits hommes colorés avec des antennes,
28:54 des soucoupes volantes. Et il est d'Isabelle Tillon,
28:57 qui a 12 ans. Le deuxième représente aussi
29:01 une version de "L'attaque de la Terre"
29:04 et cette "Attaque de la Terre" est faite par un monstre gigantesque
29:07 au regard apocalyptique. Vous remarquerez en haut
29:10 le soleil géométrique, ce qui est assez rare.
29:13 Il est signé d'Antonio Sarreva, qui a 12 ans également.
29:16 Nous allons voir ensuite le 3e dessin,
29:20 qui représente un extraterrestre.
29:23 Un extraterrestre, c'est celui d'ailleurs que nous avons préféré
29:26 et nous le devons également à Antonio Sarreva.
29:29 Le 3e dessin, c'est celui de "L'attaque de la Terre"
29:32 et c'est lui qui nous l'a fait.
29:35 Le dernier dessin représente aussi un extraterrestre.
29:39 Son jeune auteur a spécifié que c'était un jupitérien
29:42 et il est signé de Franck Rimbaud, qui a 11 ans.
29:45 Alors merci à tous ces enfants et leurs merveilleuses oeuvres.
29:48 Et puis, notre question courrier de la semaine,
29:51 je vais m'adresser à Égor pour lui demander
29:54 quelle est la différence entre l'imagination et la science-fiction.
29:57 - C'est une question en pied. Je vais essayer de répondre très rapidement.
30:01 L'imagination, c'est une faculté de l'esprit
30:04 que nous possédons tous à plus ou moins forte dose,
30:07 tandis que la science-fiction est l'utilisation de cette faculté.
30:10 En somme, c'est la même différence entre le conducteur et sa voiture.
30:13 - Voilà. Merci, Égor. Je rappelle que si vous désirez nous écrire,
30:16 il faut le faire rapidement, puisque la semaine prochaine
30:20 est notre dernière émission avant les grandes vacances.
30:23 Et bien sûr, la semaine prochaine, je vous le rappelle,
30:26 le concours sera à la une de "Temps X".
30:29 - "Temps X", 71, 75,15, Paris.
30:32 - Et oui, "X" tend vers zéro, comme diraient les mathématiciens,
30:35 ce qui veut dire que notre émission s'achève la semaine prochaine.
30:39 Nous le reprendrons en septembre. Nous vous avons présenté
30:42 de nombreux univers envisagés par la science-fiction.
30:45 Il nous reste encore à vous montrer comment ces univers sont construits
30:48 en compagnie de ceux qui écrivent de la science-fiction.
30:51 Comment écrire de la science-fiction, ce sera le thème d'un grand débat
30:54 organisé en compagnie de ceux qui écrivent, de ceux qui font la science-fiction.
30:58 Nous sommes tous ensemble à Trav.
31:02 (Générique)
31:05 ---
31:11 Dans quelques instants Denise Fabre va enchaîner