'Los Angeles, au miroir d’Hollywood' : un cours de cinéma par Marc Cerisuelo, professeur d’études cinématographiques et d’esthétique.
Le cinéma américain a toujours mis en scène le « quartier » où il se fabrique, Hollywood, comme s’il montrait l’envers du décor, ou s’il se regardait dans un miroir heureusement déformant comme un « La La Land », un boulevard du crépuscule…
Dans le cadre de la thématique Portrait de Los Angeles.
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00:00:14 Bonsoir à toutes et à tous. Je suis ravi, c'était en plus vraiment pas prévu.
00:00:19 Et pour commencer, je vais vous lire un très bref extrait d'un livre qui n'a absolument rien à voir avec ce que je vais dire plus tard, mais qui a tout à voir avec Los Angeles.
00:00:35 À Los Angeles, vous ne pouvez rien faire si vous ne savez pas conduire. Moi, je ne peux rien faire si je n'ai pas bu.
00:00:43 Et vous, pauvres garçons, que pouvez-vous donc bien faire ? Vous sortez de l'hôtel, le vrai monte, au-dessus de Watts en ébullition,
00:00:56 le centre-ville tâche le ciel d'une traînée de morve verdâtre du bon Dieu. Vous marchez à droite, vous marchez à gauche, vous êtes un rat des champs sur un fleuve animé.
00:01:11 Ce restaurant-ci ne sert pas d'alcool, celui-là pas de viande. 24h/24, vous pouvez faire shampooiner votre chimpanzé. Mais pouvez-vous déjeuner ?
00:01:23 Si vous voyez un panneau lumineux là-bas, de l'autre côté de la rue, qui annonce "Bœuf, boisson sans condition", vous pouvez toujours vous le mettre où je pense.
00:01:35 La seule façon d'aller de l'autre côté de la rue, c'est d'y être né. C'est mieux en anglais, évidemment.
00:01:45 "The only way to get across the road is to be born there." Martin Amis, "Money", "Money, Money" en français, 1984. Martin Amis qui vient de nous quitter.
00:02:01 On l'a su au moment du festival de Cannes, au moment de la présentation du film de Jonathan Glazer, lointainement adapté d'après ce que j'ai compris du livre "La zone d'intérêt" de Martin Amis.
00:02:16 C'est Martin Amis, grand grand spécialiste de Los Angeles, anglais, qui s'y est retrouvé. Il y a beaucoup de livres qui évoquent effectivement cette question.
00:02:24 C'est une verve qui va vraiment nous manquer, parce qu'il est mort à 73 ans, ce qui aujourd'hui est l'âge d'un jeune homme.
00:02:32 Voilà, ça c'était pour évoquer Los Angeles. Effectivement, il y a des choses à dire sur ce point.
00:02:40 Mais nous allons parler d'un Los Angeles beaucoup plus classique, en tout cas lié en grande partie dans les extraits que j'ai choisis autour du cinéma classique hollywoodien,
00:02:54 avec un petit excursus, mais toujours angelo à la fin. Ce que je tenais à vous dire à propos de la représentation de Los Angeles et de Hollywood par lui-même au cinéma,
00:03:12 c'est qu'il y a... c'est une terre vraiment de films par définition. Et donc il y a beaucoup de films qui parlent du cinéma.
00:03:22 C'est assez facile en fait de faire des films qui parlent du cinéma quand on est à Hollywood. Ce n'est pas du tout une lecture historique, mélancolique,
00:03:31 qu'il voudrait qu'après le grand âge, dans les années 50, 60 ou 70, à partir de là, effectivement, parce que Hollywood se mire lui-même,
00:03:42 nous tombons dans une méditation plus sombre sur l'impossibilité de continuer à faire des films comme avant, parce que c'était mieux avant.
00:03:51 Eh bien, je voudrais un petit peu tordre le coup à ce discours, en dépit du fait que la grande concentration de chefs-d'oeuvre consacré à Hollywood date en effet des années 1950.
00:04:08 C'est au moment de la première moitié de la décennie 1950 que coup sur coup sont tournés Sunset Boulevard, Singing in the Rain,
00:04:19 Le Star is Born de George Cukor, etc. Mais on a eu tendance dans le discours critique et même théorique, ce qui est quand même un peu étonnant,
00:04:31 on a eu tendance à croire qu'il y avait là, effectivement, une forme de discours de l'histoire. Et les discours de l'histoire sont parfois des discours qui sont assez dangereux.
00:04:43 Alors, ça c'était le premier point sur lequel je tenais à insister. Donc c'est une histoire centenaire, les films sur Hollywood.
00:04:53 Et il y a évidemment un certain nombre de critères sur lesquels je voudrais insister. Parce qu'il y a des films qui sont quand même plus intéressants que d'autres.
00:05:03 Et j'ai, dans l'ouvrage dont Muriel Dreyfus a eu la gentillesse de rappeler le titre, Hollywood à l'écran, j'avais proposé d'appeler ces films des méta-films.
00:05:17 Peu importe, ce sera, je ne vais pas réécrire 20 ans après, ce sera un peu ridicule, mais l'idée, en tout cas, c'est de se concentrer sur cette forme spécifique de films sur Hollywood,
00:05:32 les méta-films hollywoodiens. Pourquoi ? Parce que, à mon sens, ce sont les plus intéressants, du point de vue critique. Et parce que, à mon sens également,
00:05:41 il y a toute une série de critères plutôt historiques et théoriques qui justifient effectivement l'intérêt. Parce qu'il y a différents types de films sur le cinéma.
00:05:53 Qu'est-ce que le méta-film n'est pas ? Il y a beaucoup d'exemples qui ne sont pas liés effectivement à cette forme ou à ce genre particulier.
00:06:03 Un biopic consacré à une actrice, Harlow par exemple, ça peut être très intéressant, mais c'est un biopic comme on pourrait avoir un film biographique consacré à un homme politique,
00:06:17 à un grand scientifique, etc. Il y a des films où Hollywood sert simplement de décor. "Meurtre à Hollywood", c'est un film criminel et Hollywood est un simple décor.
00:06:30 Je dis n'importe quoi, "Rire à Hollywood", c'est une comédie qui se passe effectivement comme ça dans le milieu hollywoodien, mais ça ne dit rien effectivement du cinéma.
00:06:39 Et le méta-film est un film qui effectivement va, c'est le moins qu'on puisse évoquer, dire à propos du cinéma.
00:06:46 Il y a donc des backstage films. Des films qui sont très intéressants parce que, comme le titre l'indique, ce sont des films de coulisses.
00:06:55 Et là, on mélange souvent effectivement le monde du théâtre et le monde du cinéma. Je ne dis pas qu'on n'a pas le droit de le faire.
00:07:03 Les gens peuvent trouver des interprétations tout à fait intéressantes autour, effectivement, de...
00:07:08 Un film tout à fait contemporain de la grande production des années 1950, "All About Eve" de Mankiewicz.
00:07:17 C'est un film absolument magnifique qui évoque indirectement le cinéma, pas le rôle de Bette Davis qui est une star, mais c'est un film qui est complètement centré sur le monde du théâtre
00:07:29 et qui n'apporte pas effectivement de discours avérés, attestés sur le monde du cinéma.
00:07:36 Il peut y avoir un discours indirect cette fois-ci qui relie métaphoriquement ou par d'autres liens une star de théâtre et une star de cinéma,
00:07:47 surtout quand elle est interprétée par Bette Davis, très bien. Mais le film lui-même n'est pas un film qui parle du cinéma.
00:07:53 Là, il y a effectivement des glissements et on peut mettre un peu d'ordre, effectivement, dans ces représentations.
00:08:01 Et puis alors, une fois qu'on a éliminé les différents adversaires, il reste un grand...
00:08:11 Oui, on pourrait dire adversaire, si on y tient. Un grand adversaire du métafilm qui serait plutôt le film réflexif à imaginaire d'auteur du type "Huit et demi" de Fellini
00:08:24 ou "La Rose pour Poudre du coeur" de Woody Allen. Là, on s'aperçoit que ce qui est en jeu, c'est le réel.
00:08:31 Ce qui est mis en perspective, c'est les liens et les oppositions qu'il y a entre le réel et l'imaginaire.
00:08:38 Comment franchir effectivement l'espace de l'écran. Ce sont des films passionnants. Ce sont des chefs-d'oeuvre.
00:08:44 Parfois, ils sont meilleurs que les métafilms, mais ils sont différents.
00:08:48 Et ce qui est porté dans ce type de film, c'est effectivement ce qu'on peut appeler assez rapidement un imaginaire d'auteur autour de la frontière entre rêve et réalité.
00:08:59 Puisque c'est ce mythe romantique-là qui est réactivé. Et avec l'auteur de cinéma qui prend de plus en plus d'importance,
00:09:07 ce sont des films qui ont une très grande importance dans l'histoire du cinéma.
00:09:11 Ce ne sont pas de ces films-là que je vais parler ce soir. Les métafilms sont des films plus simples, d'une certaine manière, qui appartiennent à des genres.
00:09:20 Notamment le mélodrame et notamment la comédie. En dépit de mon amour pour la comédie, par souci de cohérence, je ne parlerai pas de comédie ce soir.
00:09:34 Je ne parlerai que des mélodrames et des mélodrames. À une exception près, qui sera le premier extrait que je voudrais vous montrer.
00:09:43 Mais n'anticipons pas. Ce qu'il y a à comprendre, qui est très simple, je voudrais que ce soit simplement, plutôt qu'un cours ex-cathédra,
00:09:55 que ce soit simplement des éléments que l'on puisse garder en mémoire, parce qu'on va les retrouver dans ce petit voyage à la fois dans les lieux de Los Angeles
00:10:05 et dans les figures du métafilm, c'est ce que je vous propose ce soir. Je voudrais juste évoquer quelques critères.
00:10:13 Mais il est beaucoup plus intéressant de découvrir tout cela au fur et à mesure, plutôt que d'imposer des grilles.
00:10:20 Ces films ont quelques caractéristiques qu'il faut avoir en tête. La première, c'est assez évident, mais il faut se le mettre en mémoire.
00:10:33 Ces films représentent les agents de la production cinématographique. C'est-à-dire que les personnages des métafilms sont acteurs, actrices, réalisateurs,
00:10:46 scénaristes, agents de relations publiques, employés de studios, techniciens, etc. Donc là, l'effet de miroir, sur ce point, peut tout à fait
00:10:57 effectivement fonctionner. On montre effectivement le milieu du cinéma en lui donnant une perspective concrète, documentaire, historique,
00:11:09 particulièrement intéressante. Donc là, ces films sont des photographies de la manière, donc pas dont les films sont faits, mais dont on se les représente
00:11:20 à un moment donné. Et comme ils sont faits avec les mêmes types de productions, de techniciens, etc. sur le scénario, c'est une photographie
00:11:28 assez exacte, effectivement, même si c'est porté par autre chose. Cette idée du travail sur le cinéma est travaillée, effectivement, par des idées de projections
00:11:41 qui sont beaucoup plus intéressantes et qu'on va découvrir progressivement. En dehors de cela, il y a donc, et c'est logique là encore, c'est un genre très logique,
00:11:53 c'est assez simple en fait. Il y a, qu'est-ce qu'il y a dans les films qui parlent du cinéma ? Il y a des moments de tournage et il y a des moments de projections.
00:12:01 Et dans les méta-films, vous avez très souvent des moments de tournage, très souvent des moments de projections. Un film comme "Singing in the rain"
00:12:10 est un film où il y a cinq grandes projections pour un moment de tournage. Mais ce moment de tournage où l'actrice doit parler aux buissons,
00:12:20 vous le rappelez peut-être, c'est un moment vraiment tout à fait épatant, mais en fait le film est plutôt centré sur la projection. La projection du film muet classique,
00:12:31 la projection du film muet défectueux, la projection du film parlant défectueux aussi, la projection du film musical réussi et la projection à un moment donné quasi scientifique
00:12:45 du premier moment du parlant dans la soirée chez le producteur. Ça, ce sont des éléments. Voilà comment est fait un film sur le cinéma de ce genre.
00:12:55 Il y a des moments de tournage et il y a des moments de projections. Là encore, vous voyez, on a l'air de dire des évidences, mais ces évidences-là méritent d'être
00:13:05 réellement éclairées. Et puis, on apporte sur Los Angeles et sur Hollywood des éléments extrêmement précis. On va voir certains points intéressants dans les extraits,
00:13:21 j'espère intéressants en tout cas pour vous. Cette géographie hollywoodienne, elle est très connue, elle aussi est historique parce que les États-Unis sont un pays
00:13:32 où justement l'architecture bouge beaucoup et Los Angeles est certainement la ville américaine où on construit son fondation le plus souvent, où réellement,
00:13:44 effectivement, les gens le reconnaissent. Quand Julien Drague citait Baudelaire en évoquant la forme d'une ville qui change plus vite que le cœur d'un mortel,
00:13:56 à Los Angeles, c'est tous les dix ans. Donc, ce n'est pas simplement le cœur d'un mortel. Et ça, cette rapidité de l'évolution de la ville en dépit de certaines bases
00:14:11 très structurelles, ça on va le voir. Il y a des choses qui sont évoquées, des lieux qui sont évoqués, des restaurants qui sont évoqués, des salles de spectacle qui sont évoquées
00:14:19 qui, bien sûr, n'existent plus aujourd'hui. Dans le côté méta de métafilms, il est lié à une réflexion du cinéma et à une critique, une opposition.
00:14:33 Le méta, c'est aussi une discussion. On n'est pas d'accord dans un métafilm sur la façon de faire un film et au-delà de la façon de faire tel ou tel film,
00:14:45 on n'est pas d'accord sur ce qui est important dans le cinéma. Est-ce que c'est le sérieux ou est-ce que c'est le ludique ? Est-ce que c'est le parlant ou est-ce que c'est le muet ?
00:14:59 Vous voyez déjà des séries d'exemples qui peuvent apparaître entre "Singin' in the Rain" et "Sunset Boulevard". Et donc, il y a une discussion.
00:15:06 Et ça, c'est la partie peut-être la plus intéressante du genre, de la forme, c'est que l'on voit effectivement s'opposer. Et "Sunset Boulevard" est tout à fait éclairant à ce propos.
00:15:20 Amusant de dire que "Sunset Boulevard" est éclairant, mais c'est une autre histoire. C'est un film sombre plutôt. Mais l'idée, en tout cas, c'est de comprendre effectivement cette mise en perspective
00:15:31 dans "Singin' in the Rain", l'opposition du muet et du parlant. Et puis après, le redoublement du parlant par le musical, le muet et le parlant dans "Sunset Boulevard".
00:15:41 Si on sort un tant soit peu de Hollywood, dans le mépris de Jean-Luc Godard, l'opposition non seulement entre le classique et le moderne, mais entre la fidélité et l'infidélité.
00:15:51 On voit bien, et s'il y a bien un film non hollywoodien qui est très caractéristique de cette forme métaphilmique, c'est le mépris.
00:16:00 Peut-être l'exemple majeur en dehors de Hollywood. Et voilà les quelques données. Je ne veux pas en donner davantage pour le moment.
00:16:14 On en découvrira d'autres. Mais c'est ce qui fait qu'il y a une structure du genre. Il y a des formes, des thèmes, des thèmes-formes qui se retrouvent d'un film à l'autre.
00:16:24 Je vous en ai donné quelques-uns pour qu'on puisse suivre effectivement le défilé des extraits. Alors il y a un film qui est une comédie.
00:16:33 Et qui pour moi est le premier véritable métaphilme. C'est une comédie muette. Je ne sais pas si vous connaissez ce film qui s'appelle en anglais "Show People", "The King Vidor".
00:16:49 Et qui s'appelle en français "Mirage" au pluriel. C'est un film passionnant parce que tout y est, tout là, on a réellement ce que le genre a pu donner dans l'opposition entre,
00:17:09 là cette fois-ci, le film sérieux et le film comique. Un des mirages de la jeune femme interprétée par Marion Davis. Et justement de croire que le grand art, c'est l'art dramatique.
00:17:25 C'est le film dramatique à grand budget, le film historique. Et que le film burlesque, dans lequel pourtant elle a commencé, est un genre inférieur.
00:17:36 Et donc il y a une discussion extrêmement intéressante autour de ces questions-là. Relativement paradoxale parce que King Vidor est plutôt connu comme étant un cinéaste de films dramatiques.
00:17:47 Mais il a réellement cette absence de prise au sérieux qui lui permet de réaliser des comédies. A cette époque-là, avec Marion Davis, il a réalisé trois comédies.
00:17:58 Mais deux particulièrement marquantes. C'est "Une gamine charmante" et juste avant "Show People", le premier des méta-films. Je voudrais juste vous montrer le tout début du film.
00:18:09 Parce que certains de ces éléments vont se retrouver à travers l'histoire. Donc l'ouverture de "Show People", les extraits que j'ai choisis à une exception près, sont très très courts.
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00:20:07 Alors je vous recommande vraiment de voir ce film en entier. Il n'y a pas un poil de graisse dans le montage. C'est comme "L'opinion publique" de Charlie Chaplin.
00:20:16 C'est vraiment un film absolument merveilleux. On passe une heure vingt sans même s'en apercevoir. On est allé très très loin dans ce que c'est effectivement.
00:20:25 La considération que l'on peut avoir pour le cinéma, parce qu'il y a un discours qui pourrait très bien être critiqué, mais c'est un discours de l'unité du métier cinématographique qui est donné par King Vidor.
00:20:38 C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'un côté le grand art dramatique et de l'autre, ce qui débute dans le burlesque, ce sont effectivement les mêmes.
00:20:46 Et les mirages de l'héroïne, c'était de croire que les gens étaient différents. Il y a une morale très simple, peut-être critiquable, mais qui est réellement,
00:20:55 qui porte le discours et des oppositions, donc là vraiment marquées entre les différentes représentations, projections encore une fois, que l'on se fait du cinéma.
00:21:06 Ce que nous venons de voir est intéressant aussi par rapport à la perspective documentaire. On voit le Hollywood de Los Angeles, de la fin des années 20.
00:21:16 Immédiatement, on est appelé à regarder les façades des studios. Ça commence avec la Bronson Gate du studio Paramount, que l'on va retrouver souvent et notamment dans Sunset Boulevard.
00:21:30 On voit First National, qui est très très long, studio très vaste. Et ça s'arrête avec la célèbre colonnade, qui est celle de la métro Goldwyn Mayer.
00:21:40 C'est l'instance invitante, pourrait-on dire. C'est le studio qui produit le film. Et l'apprentie cinéaste, l'apprentie comédienne, pardon, est une cinéphile.
00:21:56 Elle reconnaît John Gilbert alors qu'il est à l'arrière d'une voiture, la tête baissée à 50 mètres. Donc là, on a un élément de si on veut faire du cinéma, c'est qu'on aime le cinéma.
00:22:07 Si on aime le cinéma, c'est qu'on aime les films. Si on aime les films, c'est qu'on aime les acteurs ou les actrices. On a là effectivement ce trajet de la cinéphilie foncière, de base, fondamentale,
00:22:17 qui irradie effectivement ce désir de cinéma. Et ça, en quelques secondes, on a pu avoir... ça donne le là du film. Il va y avoir beaucoup de private jokes dans ce genre.
00:22:36 À un moment donné, Marion Davis joue le rôle de Peggy Pepper. Elle s'appelle Peggy Pepper. Elle s'appellera après dans les films dramatiques Patricia Peppoir.
00:22:47 Mais là, c'est Peggy Pepper. Elle va croiser, Peggy Pepper va croiser la vraie Marion Davis. On n'a pas attendu la nouvelle vague.
00:22:57 Et on va lui dire qui est cette fille. C'est Marion Davis. Elle fait la grimace. Pas terrible. On va croiser Charlie Chaplin, qui va être réellement présent dans le film.
00:23:11 Et ça, j'en parlerai un petit peu plus tard, mais c'est cette notion de présence réelle. Je peux pas appeler ça comme ça. Présence réelle de, par exemple, Charlie Chaplin dans ce film,
00:23:23 qui n'est pas reconnu par la débutante, alors qu'il l'avait beaucoup apprécié dans une preview, etc.
00:23:29 Série de gags que l'on retrouve comme ça, mais qui montrent, on pourrait dire, la chaleur, l'intensité citationnelle dans ces films. Dans ces films, on parle des acteurs,
00:23:40 des vrais acteurs. On parle des cinéastes. Souvent, les cinéastes jouent un rôle en étant eux-mêmes. Fritz Lang, dans "Le Mépris", a été précédé par
00:23:51 beaucoup de cinéastes, et notamment par Cecil B2000, qui joue son propre rôle dans "Sunset Boulevard".
00:23:58 Ce qui est... Ça, c'est un des points d'ancrage du discours métaphilmique. À un moment donné, il faut qu'il y ait non seulement...
00:24:10 Ce n'est pas simplement un caméo, comme on vient de le voir avec John Gilbert ici. Ce n'est pas simplement un petit gag, une apparition,
00:24:20 où Ava Gardner, qui arrive au début de toute son scène de "Minnelli", la comédie musicale avec Fred Astaire. Là, ce sont des caméos, apparence.
00:24:28 La personne elle-même fait un petit coucou. Ça, c'est ce que nous connaissons. Mais on ne peut pas dire que Fritz Lang fait un caméo dans "Le Mépris".
00:24:41 Donc il y a réellement, là encore, des différences à marquer. Et il y a une forme d'attestation à la fois du sérieux, mais surtout de la réalité,
00:24:53 effectivement, de ce qu'est, par exemple, un cinéaste à partir du moment où il est réellement là, en tant que lui-même dans le film.
00:25:01 Dans "Sunset Boulevard", Eric von Stroheim, ce n'est pas une présence réelle. C'est une sorte de demi-présence réelle, compte tenu de l'histoire du film.
00:25:10 Mais la présence réelle, c'est Cécile Bédemi, qui est Cécile Bédemi. D'accord ? Et ça, c'est un point intéressant aussi.
00:25:16 À la fin de "Show People", on voit King Vidal lui-même, qui tourne la dernière séquence du film. Voilà. Alors, ce film va...
00:25:28 Là, je viens d'en évoquer certains aspects, mais ce film va réellement servir de l'âge du diapason pendant plusieurs décennies
00:25:41 autour de la construction des films sur le cinéma, qui se fédèrent autour de ce que j'ai proposé d'appeler les métafilms.
00:25:49 On en voit un exemple bien particulier dans le développement du mélodrame parlant dans les années 1930.
00:26:03 Il y a deux métafilms très importants à ce moment-là. Le premier, dont je ne vous montrerai pas d'extrait, s'appelle "What Price, Hollywood".
00:26:14 C'est un film de George Cukor du début des années 1930, de 1932. Et c'est une sorte de, comment dire, de version zéro de "Star is Born".
00:26:25 C'est un film qui est relativement rare, que je vous recommande d'essayer de le voir parce que c'est réellement la version zéro de "Star is Born",
00:26:36 avec effectivement toutes les difficultés, la cinéphilie de l'impétrante, le fait qu'elle va connaître le succès, mais il y a des destins croisés,
00:26:49 c'est-à-dire que la personne qui monte, elle en général, la jeune femme qui devient une star, cause d'une certaine manière la perte de l'homme qu'elle aime.
00:26:59 Là, ce n'est pas tout à fait la même chose que dans "Star is Born". C'est celui qui est alcoolique et qui va mourir, se suicider.
00:27:08 C'est un cinéaste, c'est le cinéaste qui l'a lancé, mais c'est vraiment la première version de "Star is Born".
00:27:14 "Star is Born", dont vous le savez sans doute, a connu deux versions. La première en 1937, réalisée par William Wellman,
00:27:23 et la seconde, enfin, "Star is Born", parlant du cinéma, a connu deux versions à l'âge classique.
00:27:30 "Star is Born" est un mythe qui sort effectivement de la stricte représentation. Il n'y a que deux méta-films, la version "Stray Son" et la version "Lady Gaga",
00:27:40 ce sont des films qui parlent d'autres choses, encore une fois. Et on peut tisser des liens, ce n'est pas du tout interdit.
00:27:47 Mais ceux qui sont réellement consacrés au cinéma, ce sont les deux premiers.
00:27:52 Et le second, avec Judy Garland, version musicale, est réalisé par George Cukor. C'est une sorte de retour à la base.
00:28:03 C'est-à-dire que c'est George Cukor qui le promit à lancer effectivement cette mode du méta-film parlant, et on le retrouve effectivement avec la deuxième version de "Star is Born".
00:28:14 Alors "Star is Born", la première version, c'est un film selsnick. Il a beau être réalisé par William Wellman, qui est un excellent cinéaste par ailleurs,
00:28:27 mais qui n'est pas cinéaste absolu... enfin, mon ami Pierre-Bertrand Mieux ne serait pas d'accord. Il défend cette première version.
00:28:36 Il défend Jeannette Gaynor, que je trouve beaucoup trop vieille pour le rôle. Mais passons. Parce qu'il aime beaucoup "Selsnick", moi je ne l'aime pas autant que lui.
00:28:47 Et donc il y a des débats, là, vous voyez, même entre amateurs. Ce qui est intéressant dans ce film, c'est que cette fois-ci, c'est la mise en place vraiment d'un mythe important,
00:29:03 donc "Star is Born", avec tous les critères que nous avons évoqués se retrouvent. Cela se passe effectivement dans le milieu du cinéma.
00:29:13 C'est l'histoire, vous le savez sans doute, donc je vais déjà la résumer, d'une actrice qui monte, qui va croiser à un moment donné, donc cette thématique des destins croisés,
00:29:23 un acteur qui descend et ils vont en ordre, Vicky Lester et Norman Maine. Et donc c'est un vrai mélodrame, puisque l'homme se retrouve au bout d'un moment sans emploi,
00:29:38 ça va gêner la carrière de sa femme. Il y a des scènes très célèbres autour de la remise d'un Oscar à l'actrice, etc.
00:29:47 Ce qui m'intéresse ici, pour continuer le propos, c'est l'arrivée de la jeune femme à Hollywood. Exactement ce que nous venons de voir avec "Show People".
00:30:01 Il y a une nuance importante, vous allez voir, les entrées dans la fiction sont très différentes selon les exemples choisis.
00:30:10 Ici, on attend 10 minutes de film pour voir arriver la jeune femme à Hollywood. Là, on n'attend absolument pas, et très souvent on est une médiastresse, on arrive à Hollywood.
00:30:24 Ici, c'est vraiment une exception dans les films que nous allons voir, et dans les films sur Hollywood en général, on commence dans les montagnes rocheuses.
00:30:37 Et la jeune femme est une cinéphile, on retrouve tous ces éléments, dans "What Price Hollywood", le personnage de Mary Evans imitait Greta Garbo dans la séquence d'ouverture.
00:30:50 Là, Marion Davis reconnaissait John Gilbert. Et on a une jeune femme qui adore Norman Maine, l'acteur qu'elle épousera, qui aime la projection cinématographique,
00:31:04 alors que dans sa famille, effectivement, on trouve cela ridicule, son petit frère se moque de ses prétentions à devenir une actrice.
00:31:12 Là, on a un ancrage dans la réalité américaine qui n'existe dans pratiquement aucun autre film. C'est un cas intéressant.
00:31:20 Mais, nous, ce qui nous intéresse ce soir, c'est Los Angeles, donc "Arrivée à Los Angeles", deuxième extrait.
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00:33:31 L'usage de la couleur était très récent. Le Jardin d'Allah, Becky Sharp, c'était vraiment l'année précédente, en 1935, en 1937.
00:33:44 Donc, production de prestige. Le montage très caractéristique des entrées en séquence avec montage séquence et montage productif de l'arrivée, du bus, du train et de l'avion.
00:34:03 On est réellement dans le langage très caractéristique du cinéma parlant hollywoodien. C'est réellement typique.
00:34:14 Ce qu'il est tout autant, c'est donc cette arrivée à Los Angeles. Et là, on a la présentation d'un des grands lieux géographiques de la ville.
00:34:28 Donc, le Chinese Theater, le théâtre chinois, le Bromance Chinese Theater, un des plus grands cinémas de Los Angeles.
00:34:38 Certainement, celui qui est le plus célèbre à travers l'histoire parce qu'il est bordé par le fameux Walk of Fame avec les empreintes des mains et des pieds des acteurs.
00:34:48 On a cela très rapidement dans l'histoire du cinéma, l'aspect documentaire réaliste.
00:34:54 Et on mêle souvent le fictif à la réalité. On crée des fausses empreintes pour que ça corresponde au personnage qui est étudié.
00:35:06 Et cette façon de faire s'installe effectivement dans le paysage.
00:35:13 Et on voit bien que la partie documentaire est en fait assez importante.
00:35:18 On montre les lieux. Vous allez voir qu'on va en voir d'autres.
00:35:23 Et la fonction est réelle. Ce qui contribue à faire exister un monde qui a en fait assez peu d'existence.
00:35:35 C'est une création. Hollywood, c'est un produit de l'imaginaire, mais lui-même est une création imaginaire.
00:35:42 Et cette relation que l'on va avoir entre les films qui se font et le lieu où on les fait et la manière dont on en parle dans des films qui parlent du cinéma.
00:35:54 Il y a une sorte de circularité. On ne sort pas du cinéma.
00:35:58 Et ça, c'est très caractéristique des plus grands films sur Hollywood, que ce soit des comédies ou des mélodrames.
00:36:04 C'est le caractère autarcique et clos réellement. En général, on ne parle pas d'autre chose.
00:36:12 Voilà pourquoi le début de ce film dans les montagnes rocheuses est tout à fait atypique.
00:36:18 C'est un point intéressant, je crois.
00:36:21 Alors, je pense qu'elle est vraiment trop vieille pour le rôle.
00:36:28 C'est l'actrice. Dix ans plus tard, dix ans plus tôt, elle était la star du plus beau film de l'histoire du cinéma, de l'aurore.
00:36:37 Donc là, elle avait l'âge du rôle. Et alors que vous allez voir que Cukor avec une Jolie Garland qui n'est pas jeune,
00:36:44 arrive à faire quelque chose de beaucoup plus intéressant parce qu'elle est à Hollywood depuis déjà un certain temps.
00:36:53 Elle n'a pas réussi à percer. On va voir qu'elle a du talent parce qu'on va passer dans un mode de représentation assez différent.
00:37:03 Mais j'anticipe. Je voudrais vous montrer un deuxième extrait qui montre un autre lieu de Hollywood,
00:37:10 mais je dirais là de Los Angeles, parce que c'est un peu décalé. Et c'est la première fois qu'elle voit Norman Maine,
00:37:17 qui est interprété par Frederick March dans un certain lieu hollywoodien.
00:37:23 (musique)
00:37:37 (en anglais)
00:38:06 (en anglais)
00:38:35 (rires)
00:38:36 (en anglais)
00:38:58 (applaudissements)
00:39:09 (en anglais)
00:39:17 (musique)
00:39:23 (en anglais)
00:39:47 (en anglais)
00:40:16 Donc le lieu très souvent représenté, y compris dans les dessins animés de Tom et Jerry, c'est le Hollywood Bowl,
00:40:23 qui est un peu à l'écart effectivement de Hollywood. Quand on dit qu'on n'est pas sur Hollywood Boulevard, ça montre bien.
00:40:29 Mais c'est un lieu de théâtre et salle de spectacle en plein air, extrêmement célèbre par sa forme en demi-cercle,
00:40:37 et qui est encore une fois un des hauts lieux de Hollywood. C'est aussi dans la fiction le moment où l'actrice voit pour la première fois
00:40:48 en chair et en os Norman Maine. Mais ce qui est intéressant également, c'est le sous-texte culturel qui est intéressant.
00:40:57 C'est le "high and low" comme disent les anglo-saxons. On a la haute culture, on entend les préludes de Liszt, c'est une soirée musicale
00:41:09 assez chic, habillée. Et l'ami d'Esther Blodgett, qui est assistant, qui ne peut pas la faire travailler, donc elle galère à ce moment-là,
00:41:20 lui représente effectivement le "plain American" qui préfère des chansons populaires. Et on voit bien que c'est une production selsnique.
00:41:29 Selsnique a toujours représenté dans l'histoire du cinéma cette volonté d'aller vers un monde culturel qu'on pourrait dire méchamment
00:41:41 qu'il ne maîtrisait pas complètement. Mais ce serait faux. Il y a des prétentions ou des aspirations si on veut être moins...
00:41:50 Et c'est bien d'avoir des aspirations, je pense, plutôt que d'en rester au ras des pâquerettes. Mais c'est quelque chose qui a été très important
00:41:59 dans l'histoire du cinéma, la salle de cinéma. On a parlé du théâtre chinois tout à l'heure. Sid Grohmann, c'est le "Grohmand's Chinese Theatre".
00:42:09 Sid Grohmann est celui qui a sorti réellement la salle de cinéma. La salle de cinéma, non seulement des jolies salles, des petites salles de banlieue,
00:42:24 ou même des jolies salles du centre-ville pour en faire des sortes de palais du cinéma. C'est un phénomène mondial qu'on a trouvé dans tous les pays,
00:42:34 notamment en Europe. Mais aux États-Unis, ça participait vraiment de ce désir. Sid Grohmann en particulier participait de ce désir de faire accéder
00:42:47 le peuple du cinéma à quelque chose de plus élevé sur le plan culturel. Donc voilà pourquoi les séances, parfois, étaient souvent précédées
00:42:59 de grands moments symphoniques avec un orchestre, etc. Ce n'était pas simplement l'orchestre qui allait jouer pour le film. C'était réellement, effectivement,
00:43:08 une prestation culturelle en plus. Et ça, c'est un point important que l'on suit et que l'on peut suivre dans l'histoire du cinéma. Je vous le livre comme cela.
00:43:19 C'est vrai que les préludes de listes, à ce moment-là, ça fait un peu curieux. Mais pourquoi pas ? Alors là, on a Jacques Lourcel dans son dictionnaire des films
00:43:32 qui dit que ce film n'est que le brouillon de celui que l'on va voir, la version Cucor. Pierre Berthomieu pense le contraire. Et lui pense vraiment que ce premier...
00:43:46 Dans la production Selznick, juste avant "Autant on emporte le vent", la collaboration Wellman-Selznick et toute la flopée de scénaristes, y compris Dorothy Parker
00:43:54 qui travaillaient sur ce film, c'était quelque chose qui participait d'un événement important dans l'histoire du cinéma. Je ne trancherai pas. Je vous livre simplement
00:44:03 des pistes que vous pouvez regarder. Je pencherai plutôt du côté Lourcel en ce qui concerne la stylistique. Alors, justement, là, petit point, donc,
00:44:15 stylistique. Dans les années 30, nous sommes dans un moment du cinéma qui est principalement narratif. Nous sommes dans... Les moments dramatiques durent assez peu.
00:44:30 La technique n'est pas là pour suivre. Elle va se développer progressivement. C'est pour ça que les films des années 1950 ont pas simplement chez Minnelli
00:44:40 ou chez Douglas Sirk cette intensité dramatique avec en plus la possibilité d'avoir des textes, que ce soit chez Cazan, avec Tennessee Williams.
00:44:53 On sent bien effectivement que tout le travail dramaturgique lié au théâtre quand il passe au cinéma est lié à un redéploiement vraiment du travail technique.
00:45:07 Pour le dire simplement, on va passer du narratif aux dramatiques. Et là, nous avons donc eu un exemple de cinéma narratif très, très classique.
00:45:21 Et ce que va faire Cukor 17 ans plus tard, c'est au contraire laisser se déployer le spectacle. Alors, c'est un... Ce sont... C'est une série de va et vient dans l'histoire
00:45:36 du cinéma. Dans le cinéma des premiers temps et dans le cinéma muet, on était dans le dramatique. On était dans le showing. Et petit à petit, le telling,
00:45:46 le fait de raconter et donc le narratif, va prendre des histoires, va prendre de l'importance. Et là, vous allez voir, j'ai choisi deux séquences qui répondent
00:45:57 à celles que nous venons de voir. Ce qu'il faut... Ça s'impose. Pas besoin d'avoir de long discours pour le comprendre. Là, on est réellement chez Cukor dans la monstration dramatique.
00:46:11 Alors que chez Wellman et Selznick, on était plutôt effectivement dans la narration. Et ces oppositions ancestrales entre Mimesis et Diegesis chez les Grecs,
00:46:23 entre showing et telling comme on l'a dit en anglais, entre donc représentation, monstration ou narration, ce sont des éléments qui sont structurels dans la manière
00:46:35 de concevoir les films. Et le métafilm traverse toutes ces formes et donc traverse toute l'histoire du cinéma. Et c'est ce que l'on peut voir avec les deux exemples
00:46:47 que je voudrais vous montrer. Le premier, c'est le tout début de "A Star is Born", l'ouverture du film.
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00:49:26 Alors Cukor est quelqu'un qui n'a pas peur de l'hétérogène. C'est extrêmement intéressant de voir la façon dont il mêle les plans documentaires au plan de studio.
00:49:38 Il n'a absolument pas peur que ça se voit. On voit bien les images documentaires et celles qui sont tournées réellement en studio pour le film.
00:49:48 Le lieu qui est montré est un lieu extrêmement important également à Hollywood, moins célèbre que le théâtre chinois. C'est le Shrine Auditorium.
00:49:59 Et cet Auditorium Shrine, c'était une des plus grandes salles de cinéma du monde. 6700 places. Et c'est un lieu, c'est une sorte de féerie moraise
00:50:14 bâtie dans les années 1920, donc à la 26 je crois, la grande période, la splendeur du Hollywood. Et c'est un lieu qui va être, que l'on a vu déjà au cinéma une seule fois.
00:50:28 C'est quand on, vous avez vu le premier King Kong ? Et dans le premier King Kong, quand on présente la bête au public new-yorkais, en fait c'est une séquence qui est tournée dans le Shrine Auditorium.
00:50:43 Ce sont des lieux là encore très emblématiques qui sont mis en avant et cette manière de travailler de manière assez moderne en fait.
00:50:54 De mêler sans aucun complexe dans le montage, la manière dont la voiture arrive en studio extrêmement, avec une lumière tout à fait éclatante par rapport à l'image pourrie et mal éclairée juste avant.
00:51:10 Ça c'est un aspect de Q-Core qu'on ne connaît pas assez. On pense que c'est un esthète élégant et où rien ne doit bouger. C'est tout à fait faux.
00:51:21 C'est quelqu'un de beaucoup plus intéressant que ça dans la manière effectivement de sentir les espaces en particulier. C'est un grand metteur en scène à cet égard.
00:51:30 La jeune fille, c'est la fiancée de Norman Maine au début. C'est l'équivalent de celle que nous avons vue dans la première version.
00:51:37 Alors là, je voudrais vous montrer l'équivalent de la seconde séquence. Et avant de le faire, je voudrais dire deux mots sur la pratique du remake dans les métafilms mais qui est très caractéristique de l'époque.
00:51:53 En général, il y a eu une intensification des remakes. Il y en a eu tout le temps des remakes dans l'histoire du cinéma hollywoodien.
00:52:01 Entre le muet et le parlant, entre le noir et blanc et la couleur. Mais le grand balancement, c'est des films des années 30 qui sont refaits dans les années 50.
00:52:11 C'est le grand moment. En général, un remake, c'est fait dans le même studio. On le refait parce que c'est un grand succès. On ne refait pas un flop. Ça n'a pas un grand intérêt.
00:52:21 Tous les grands studios ont eu cette pratique. Universal, qui est un studio moins important, a été lié à cette pratique du remake.
00:52:35 Les mélodrames de John Stoll dans les années 30 sont refaits par Douglas Sirk dans les années 50.
00:52:41 Magnificent Obsession. On voit très bien dans l'opposition stylistique qu'il y a entre le caractère extrêmement réaliste, calme, posé de la caméra de John Stoll dans les années 30.
00:52:58 Imitation of Life, par exemple. Et la façon extrêmement baroque et délurée de la mise en scène, très acide également, de Douglas Sirk à la même époque.
00:53:11 À l'époque où il fait cette série de remakes, Magnificent Obsession, Imitation of Life, etc. Là, on a effectivement ce moment-là.
00:53:19 C'est le moment où Ninochka devient Silk Stockings, la belle de Moscou. C'est un remake, mais attention, là aussi il y a des moments intermédiaires.
00:53:30 Il y a toujours un passage par le théâtre au milieu. Silk Stockings, c'est d'abord un musical pour Broadway de Cole Porter en 1955 qui devient un film en 1957.
00:53:40 Et on dit que c'est un remake de Ninochka, ce qui est vrai, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Et là, on a ces moments intermédiaires transmediaux qui sont particulièrement intéressants à étudier également.
00:53:49 À l'intérieur de l'histoire métafilmique, Cukor, qui reprend effectivement la main sur ce grand mythe de Star is Born, le fait en se dotant de ses moyens dramatiques, plutôt que simplement narratifs.
00:54:10 Et cela donne la séquence qui suit.
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00:58:23 (Bruits de pas)
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00:58:27 (Bruits de pas)
00:58:29 C'est...
00:58:31 C'est une très belle chose que Star Is Born.
00:58:33 Vous savez sans doute que le film a été
00:58:35 reconstitué,
00:58:37 comme on le fait
00:58:39 depuis quand même une quarantaine d'années maintenant.
00:58:41 On découvre effectivement
00:58:43 le travail du cinéma
00:58:45 retrouvé depuis
00:58:47 les historiens.
00:58:49 Les archivistes font un travail
00:58:51 certainement merveilleux.
00:58:53 C'est un des premiers grands exemples.
00:58:55 Quand le film est ressorti dans sa version intégrale,
00:58:57 y compris avec des moments
00:58:59 figés, avec simplement des photos.
00:59:01 On a découvert quand même
00:59:03 quelque chose qu'on ne connaissait pas.
00:59:05 C'est-à-dire un film qui dure près de 4 heures alors qu'on ne connaissait
00:59:07 une version déjà quand même assez
00:59:09 consistante de 2h20, 2h30.
00:59:11 Là...
00:59:13 Et là, donc,
00:59:15 on a, dès le début du film,
00:59:17 ce moment de "showing",
00:59:19 à proprement parler,
00:59:21 qui montre
00:59:23 le travail
00:59:25 et la qualité
00:59:27 à la fois morale et artistique
00:59:29 du personnage féminin principal.
00:59:31 C'est quelqu'un qui sauve la mise.
00:59:33 Et
00:59:35 cette
00:59:37 articulation
00:59:39 de la monstration
00:59:41 avec le projet du film
00:59:43 est là. Et le film va durer
00:59:45 4 heures. Et on a le
00:59:47 "boy meets girl" immédiatement.
00:59:49 Et c'est...
00:59:51 C'est un travail particulièrement
00:59:55 impressionnant auquel se
00:59:57 livre Cucor pendant tout ce film.
00:59:59 Et l'ouverture...
01:00:01 Ceux qui préfèrent encore le
01:00:03 premier film, je me demande quand même ce qu'ils ont dans la tête.
01:00:05 Mais bon, c'est une autre
01:00:07 histoire. Là, on a le droit après tout.
01:00:09 Là, ce
01:00:11 qui est... Alors, je voudrais passer à un autre...
01:00:13 Je sors un peu atterrissable là-dessus,
01:00:15 donc il faut que je m'arrête.
01:00:17 On va passer à un autre moment, là, très
01:00:19 bref, mais qui est important
01:00:21 dans l'histoire du cinéma.
01:00:23 Ce sont les previews
01:00:25 qui sont systématiquement montrés
01:00:27 depuis "Show People" dans les "Metaphiles".
01:00:29 C'est le moment
01:00:31 où on passe la rampe
01:00:33 devant le premier public.
01:00:35 C'est une pratique hollywoodienne
01:00:37 spécifique. Il y a des
01:00:39 projections test parfois dans les autres pays.
01:00:41 Mais ça n'a rien à voir.
01:00:43 C'est institutionnalisé à
01:00:45 Hollywood depuis
01:00:47 les grandes années du
01:00:49 cinéma muet. C'est comme ça qu'on fait
01:00:51 des découvertes. Et c'est
01:00:53 très souvent montré dans les "Metaphiles".
01:00:55 On a les exemples
01:00:57 dans "Chantons sous la pluie". Ils sont
01:00:59 tout à fait épatants.
01:01:01 Il faut savoir que, bon,
01:01:03 il y a les sneak previews,
01:01:05 c'est-à-dire les projections
01:01:07 surprises.
01:01:09 Surnoises,
01:01:11 ce ne serait pas terrible.
01:01:13 C'est l'idée, effectivement,
01:01:15 de montrer un film de la
01:01:17 manière la plus rapide
01:01:19 voire brutale. Mais sinon,
01:01:21 les previews sont organisés.
01:01:23 Il y avait des villes qui étaient réellement
01:01:25 où les previews
01:01:27 étaient institués. Pomona,
01:01:29 en particulier, à Los Angeles.
01:01:31 Et quand vous entendrez,
01:01:33 si vous restez pour
01:01:35 "Sunset Boulevard", ils vont
01:01:37 aimer ça à Pomona, de manière ironique.
01:01:39 Ça, je voulais dire, au moment de la preview.
01:01:41 Là, on entre
01:01:43 dans les lieux, y compris
01:01:45 les previews.
01:01:47 Elles aussi peuvent avoir, effectivement,
01:01:49 une géographie particulière.
01:01:51 Pomona, notamment.
01:01:53 Là, on va voir un exemple
01:01:55 dans un des
01:01:57 "Metaphiles" les plus réussis.
01:01:59 Il faudrait parler pendant des heures, là encore,
01:02:01 de "The Bad and the Beautiful",
01:02:03 les "Ensorcelés" de
01:02:05 Minnelli.
01:02:07 Là, ça pourrait
01:02:09 paraître contradictoire
01:02:11 avec ce que j'ai dit précédemment, mais je ne pense pas.
01:02:13 On retrouve le narratif.
01:02:15 Parce qu'on est dans un moment...
01:02:17 Là, c'est 1952, c'est presque un peu tard.
01:02:19 Mais,
01:02:21 Manquevich s'est passé par là.
01:02:23 Le type d'histoire
01:02:25 de Sean Conjugal,
01:02:27 "The Letter to Three Wives", avec
01:02:29 ses trois flashbacks. On retrouve
01:02:31 ses trois flashbacks très souvent, à ce moment-là,
01:02:33 jusqu'au... plus tardivement
01:02:35 encore, dans "Les Girls" de
01:02:37 Cukor.
01:02:39 Là, ce sont trois flashbacks,
01:02:41 encore une fois, autour d'un personnage
01:02:43 fascinant, qui est le producteur
01:02:45 "The Bad", le mauvais, c'est lui.
01:02:47 Et "The Beautiful",
01:02:49 c'est Lana Turner. Mais là,
01:02:51 c'est juste deux minutes
01:02:53 pour comprendre le processus de la preview.
01:02:55 (musique)
01:02:57 (musique)
01:02:59 ♪ ♪ ♪
01:03:14 ♪ ♪ ♪
01:03:24 ♪ ♪ ♪
01:03:34 ♪ ♪ ♪
01:03:41 ♪ ♪ ♪
01:03:46 (applaudissements)
01:03:50 ♪ ♪ ♪
01:04:00 ♪ ♪ ♪
01:04:03 (coup de klaxon)
01:04:04 - It stinks, one.
01:04:06 Fair, eight.
01:04:08 Good, 24.
01:04:09 Very good, 47.
01:04:10 Say, we've never had cards like this before.
01:04:12 - Give us more like this one.
01:04:14 - Excellent, 34.
01:04:15 Outstanding, 17.
01:04:17 - Oh boy, wait till I place these
01:04:18 around the executive dining room.
01:04:20 That'll show 'em.
01:04:21 - What Harry Pebble can do.
01:04:22 - Be at my office at 10 in the morning sharp.
01:04:24 I'll give you your next assignment.
01:04:25 You did all right on this one, genius boy.
01:04:28 - Look, I did better than all right.
01:04:29 I did a great job of producing.
01:04:30 Tell 'em that in the executive dining room.
01:04:32 Oh, and when you do, remember,
01:04:33 the name Shields is not spelled P-E-B-B-E-L.
01:04:36 - I don't want to give you too much credit.
01:04:37 Just enough to make you hungry for more.
01:04:47 (rires)
01:04:49 - Say, by the way, my name is spelled A-M-I-E-L.
01:04:52 - Huh?
01:04:53 - I was thinking of taking a small bow myself.
01:04:56 - A small bow, that never helped anybody.
01:04:58 Get this straight, Fred.
01:04:59 We're building the name Shields.
01:05:01 Shields Productions, that's a name we're gonna ram
01:05:02 down their throats.
01:05:04 And it's big enough for both of us.
01:05:05 - Yeah, I told you.
01:05:06 - Look what we did on this one.
01:05:08 We took a 5 cent story, a 10 cent budget,
01:05:09 and a 2 cent leading man, and we put it over.
01:05:12 Yes, sir, we're getting to know our business, son.
01:05:14 - Yes, mother.
01:05:15 - Come on, let's go back and get my car, huh?
01:05:18 - So, Kirk Douglas plays the role of Jonathan Shields.
01:05:21 He's the bad guy.
01:05:22 So, the three people who tell this story
01:05:26 say how bad Jonathan Shields really was.
01:05:30 He's played two stars, but, in fact,
01:05:34 the individual is pretty critical.
01:05:36 Here, we're at the beginning, and it's the first flashback.
01:05:41 The assistant who helps him is the one who's gonna be
01:05:45 the one to be a part of the story.
01:05:49 So, we're gonna go back to the beginning,
01:05:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:05:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:05:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:05:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:05:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:06:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:07:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:08:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:09:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:10:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:01 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:03 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:05 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:07 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:09 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:11 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:13 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:15 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:17 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:19 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:21 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:23 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:25 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:27 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:29 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:31 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:33 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:35 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:37 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:39 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:41 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:43 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:45 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:47 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:49 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:51 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:53 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:55 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:57 and we're gonna go back to the beginning,
01:11:59 and we're gonna go back to the beginning,
01:12:01 and we're gonna go back to the beginning.
01:12:03 <i>Aye-ah.</i>
01:12:05 <i>Tu veux vivre maintenant?</i>
01:12:09 <i>Tu... Tu es le visage d'un ange...</i>
01:12:29 <i>Tu es le vent de un wasp...</i>
01:12:32 <i>Tu es le vent de un wasp...</i>
01:12:34 <i>Tu sais que tu es deux heures en retard?</i>
01:12:37 <i>Et ça, c'est quoi?</i>
01:12:44 <i>Qu'est-ce que tu penses qu'il est?</i>
01:12:46 <i>En tenant ça comme ça, ça pourrait être...</i>
01:12:49 <i>un nouveau sous-sac pour ton vieux père.</i>
01:12:51 <i>- Ce n'est pas pour lui. - Non, non.</i>
01:12:54 <i>- Pour un autre amant, alors.</i> <i>- Peut-être.</i>
01:12:57 <i>- Non, tu... - Je vais le donner à moi.</i>
01:12:59 <i>Mutt, ne le fais pas. Je te demande, Mutt.</i>
01:13:01 <i>Tu me menaces.</i>
01:13:03 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:05 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:07 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:09 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:11 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:13 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:15 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:17 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:19 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:21 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:23 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:25 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:27 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:29 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:31 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:33 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:35 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:37 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:39 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:41 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:43 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:45 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:47 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:49 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:52 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:54 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:56 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:13:58 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:00 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:02 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:04 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:06 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:08 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:10 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:12 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:14 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:16 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:18 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:20 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:22 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:24 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:26 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:28 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:30 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:32 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:34 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:36 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:38 <i>Je te menace. Je te menace.</i>
01:14:40 Cet exemple-là est particulièrement intéressant.
01:14:44 Film rare que je vous recommande de Robert Aldrich.
01:14:48 Film beaucoup plus connu qui va passer tout à l'heure à 9h.
01:14:52 <i>Sunset Boulevard</i>.
01:14:54 Là encore, effectivement,
01:14:56 vous ne le comprendrez pas trop long
01:14:59 sur <i>Sunset Boulevard</i>
01:15:02 au sein de ce cours.
01:15:07 Le film de Billy Wilder, extrêmement célèbre,
01:15:10 me sert à montrer la visite du studio
01:15:14 ou la visite au studio, en l'occurrence.
01:15:17 Qui, là aussi, est un thème extrêmement connu
01:15:21 jusqu'à <i>Intervista</i> de Fellini.
01:15:25 C'est réellement un des lieux communs
01:15:29 à tous les sens du terme du genre métaphilmique.
01:15:34 Et ça va nous permettre également
01:15:37 de croiser la présence réelle de Cecile B. De Mille.
01:15:41 J'ai fait tout ça en rassemblée.
01:15:44 Je vous montre l'extrait tout de suite.
01:15:47 Ça me laissera le temps de parler après.
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01:15:57 Merci.
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01:27:23 Voilà, je vous laisse faire les liens entre ce que vous avez vu au tout début et là.
01:27:29 Je vous remercie.
01:27:32 Sous-titrage ST' 501
01:27:36 <i>Sous-titrage ST' 501</i>
01:27:39 Merci à tous !