BE SMART - Emission du mercredi 7 juin

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Mercredi 7 juin 2023, BE SMART reçoit Cédric Guérin (Entrepreneur, PayMyTable) , Luc Bretones (Associé, Mandarina Group) et Thomas Blard (managing Partner, Titanium.Partners)

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Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Salut à tous, c'est Bismarck.
00:10 On est de retour.
00:11 Une heure de débat autour de l'actualité économique, politique du jour.
00:16 Avec des petites surprises.
00:18 Bon, il y a le fond de sauce que vous connaissez et dont on va parler.
00:22 Puis il y a les petites surprises.
00:24 On va vous faire des petites surprises.
00:25 On va aller sur des sujets sur lesquels on n'a pas l'habitude d'aller.
00:27 C'est très très bien comme ça.
00:29 Allez, c'est parti.
00:30 [Musique]
00:36 Autour de la table, Thomas Blart.
00:37 Salut Thomas.
00:38 Salut Stéphane.
00:39 Titanium Partners.
00:40 Luc Breton.
00:41 Salut Luc.
00:42 Bonjour Stéphane.
00:43 Next Gen.
00:44 On va parler de ton semaine Next Gen qui arrive dans 10 jours, c'est ça ?
00:47 Oui, c'est ça.
00:48 Le 15 et le 16.
00:49 Cédric Guérin.
00:50 Salut Cédric.
00:51 Salut Stéphane.
00:52 Tu n'es pas encore partenaire d'un truc, Cédric ?
00:54 On est toujours président de quelque chose.
00:56 Tu finis de créer ta boîte et on est président.
00:58 Oui, mais là tu es entre les deux.
01:01 Je trouve que c'est bien parce que ça résume tout.
01:04 Ça veut dire prendre des risques, avoir des idées.
01:06 Oui, mais tu pourrais avoir ton truc, j'en sais rien moi.
01:10 Tout arrive.
01:12 Est-ce que tu as quitté ton précédent employeur ?
01:16 Non, non, non.
01:17 Je le remplace.
01:18 Ah oui ?
01:19 Je le remplace.
01:20 Donc salarié aussi.
01:21 Oui, mais alors pour le coup, l'employeur en question étant tellement…
01:25 Pourquoi tu te fais racheter si tu veux t'aider dans une phase de transition ?
01:28 Tu essaies d'accompagner, implémenter une nouvelle vision.
01:30 Ce sont des choses passionnantes.
01:31 Mais ce n'est pas le sujet du jour.
01:32 Oui, mais ça le devient.
01:34 Tu es obligé.
01:35 Parce que maintenant, les gens ne savent plus de quoi ils parlent.
01:37 Donc Cédric, je vais te les raconter, mais en même temps, les gens ne nous regardent pas tous les jours.
01:42 On s'est rencontrés, je ne sais même plus quand.
01:44 Je pense que ça devait être 2015.
01:45 Bon, ben voilà.
01:46 Tiens, j'étais encore au restaurant il y a deux jours.
01:48 J'ai dit, mais bon Dieu, pourquoi est-ce que toutes les tables ne sont pas avec Pay My Table ?
01:53 C'était ton idée.
01:55 C'était un QR code déjà à l'époque ?
01:57 Ce n'était pas un QR code.
01:59 Il y avait deux manières différentes, mais les choses ont évolué.
02:01 Le seul QR code, même en 2014-2015, n'était pas vraiment développé.
02:04 Exactement, tout à fait.
02:05 C'est le COVID qui a fait…
02:06 Le QR code a évolué un petit peu, mais le concept de base était comment je digitalise l'expérience client en restaurant en enlevant les frictions.
02:11 Et les frictions étaient celles de l'addition à la fin.
02:14 Mais ça a été la parfaite démonstration aussi que le time to market, c'est la clé.
02:18 Ça veut dire que tu peux avoir les meilleurs hommes, les meilleures idées.
02:20 Si tu n'as pas le bon timing, ça ne sert à rien.
02:23 Mais après, on a pas mal développé et pivoté, mais c'était une expérience fantastique.
02:28 Les meilleurs hommes, les meilleures idées, le time to market.
02:31 Et derrière, la volonté de la clientèle, enfin la volonté du client, en l'occurrence des restaurateurs, de bouger, de se moderniser.
02:37 Oui, ce que je regroupe dans le time to market, c'est-à-dire qu'il faut que tes clients soient alignés sur ta vision.
02:42 Parce que si tu veux, si tu es tout seul à partager une vision, à part Elon Musk, c'est compliqué.
02:47 Oui, mais elle est tellement évidente et pertinente cette vision.
02:50 C'est tellement... Alors je me faisais la réflexion.
02:52 C'est tellement le moment qui vient te gâcher en fait.
02:55 L'expérience... Donc j'expliquais, j'étais avec celui avec qui je faisais ce déjeuner.
03:01 Et donc c'était interminable.
03:03 Et je disais voilà, les restaurateurs disent à Cédric, je racontais ton histoire,
03:06 ils disent à Cédric qu'ils ne veulent pas ce système de pouvoir payer à distance.
03:11 Sans doute parce qu'ils ont peur d'augmenter la grivellerie.
03:14 Mais aussi parce que disent-ils, ben non, on n'aura plus l'expérience client.
03:18 Mais il la dégrade complètement à ce moment-là l'expérience client.
03:20 Ça change, tu vois, ça c'était le constat il y a 8-9 ans.
03:22 On va dire qu'aujourd'hui ça évolue dans la bonne direction.
03:25 Tu vois, il y a eu d'autres initiatives de gros start-up qui ont levé plus ou moins beaucoup de fonds.
03:30 Et c'est toujours intéressant de voir que ça n'a toujours pas pris.
03:34 Donc même 8 ans, 9 ans plus tard, tu n'es toujours pas forcément dans le meilleur time to market.
03:39 Mais c'est la réticence au changement.
03:41 Si tu veux, quand tu as une industrie qui est millénaire, qui a ses habitudes,
03:48 la réticence au changement est importante.
03:51 Et puis même pour les clients usagers, tu vois, ce qui peut être vrai pour certains,
03:55 sont moins pour d'autres.
03:56 Donc bon, c'est un peu compliqué.
03:57 Qu'est-ce que tu voulais dire là-dessus, Thomas ?
03:58 Moi, je trouve que tu devrais sortir un guide "Où est-ce qu'on peut avoir Pay My Table ?"
04:01 parce que je suis complètement d'accord avec Stéphane.
04:03 C'est insupportable.
04:04 Tu as qu'une envie, c'est de te barrer.
04:06 C'était bien, tu es content, tu es heureux et tout.
04:08 Tu attends 10 minutes et d'ailleurs, il perd des pourboires là-dessus.
04:11 Non, mais toute la thèse, je ne vais pas la faire.
04:13 Tu peux même pas, en fait, recommencer une conversation
04:17 parce que si tu recommences, tu attends le mec, en fait.
04:20 C'est juste un mauvais moment.
04:21 Tu ne peux même pas optimiser.
04:23 Tu n'as pas un guide avec les adresses, où sont tes restaurants, où il y a Pay My Table ?
04:26 Il y en a pas mal, mais on n'a pas mal de guides depuis.
04:29 Mais alors, qui a racheté ?
04:31 C'est la grosse boîte de logiciel italienne qui s'appelle Zucchetti,
04:34 qui fait 1,5 milliard de chiffre d'affaires,
04:36 qui est une boîte 100% détenue par une famille avec zéro dette.
04:38 Donc, quand tu as ces niveaux de marge, ce niveau de chiffre d'affaires 100%,
04:41 moi, j'ai beaucoup de respect pour ça.
04:43 Ça veut dire qu'ils sont partis de rien il y a 40 ans.
04:45 Et logiciel, dans la restauration, logiciel pour les HR ?
04:48 Alors, c'est une des divisions.
04:49 Tu as HR, ERP, c'est les logiciels de gestion pour entreprises,
04:53 et ce qu'on appelle Hospitality.
04:55 Hospitality, ça veut dire hôtellerie, restauration, toutes ces choses-là.
04:58 Donc, ils ont plusieurs pieds sur lesquels ils dansent,
05:01 mais c'est un groupe qui s'est développé énormément,
05:05 et organiquement, et par croissance externe,
05:07 et que moi, sur lequel j'ai beaucoup d'admiration et de respect,
05:11 parce que savoir partir from scratch,
05:13 faire une boîte qui fait 1,5 milliard de chiffre d'affaires,
05:16 pour avoir été entrepreneur de zéro, c'est dur.
05:19 C'est facile a posteriori de dire oui, c'est bien, mais c'est très dur.
05:24 Et réussir à garder 100% de son capital, et avoir zéro dette,
05:28 et avoir des marges du secteur du logiciel,
05:32 tu fais de belles choses, et c'est un beau groupe.
05:35 C'était un hommage, tu l'as connu, toi, Bruno Van Rieb, évidemment.
05:39 Toi aussi, Luc, Bruno Van Rieb, fondateur d'Avanquest, etc.
05:44 Et c'était l'époque où on vendait...
05:46 D'ailleurs, on va laisser de côté politique l'apaisement,
05:48 on y reviendra après, on va aller sur Elon Musk,
05:50 parce que ça nous amène directement à Elon Musk.
05:52 Et donc, c'était à l'époque où tu vendais du logiciel sur étagère, quand même.
05:57 Et alors, lui, il n'était pas un milliard et demi, je ne sais pas,
06:00 Avanquest devait faire 200, 300 millions d'euros de chiffre d'affaires.
06:03 Il me disait, mais Stéphane, à 20 dollars la petite boîte, il faut en vendre.
06:08 Oui, et le logiciel, en plus, c'est vraiment...
06:11 Il faut en vendre.
06:12 C'est vraiment un secteur qui peut être très profitable en termes de marge,
06:15 mais en fait, avant, après, tant que tu n'as pas amorti tous tes coûts,
06:19 l'unité, la vente marginale, elle te crée beaucoup de marge,
06:22 mais tant que tu n'as pas franchi tous tes coûts de développement et autres,
06:25 tu es en perte.
06:26 Tiens, petite histoire, je finis, parce que l'histoire est quand même formidable.
06:29 Pourquoi est-ce qu'il se lance ?
06:30 Tu sais pourquoi il se lance dans le logiciel, Bruno Van Drieb ?
06:33 Il est ingénieur du son.
06:34 Alors, pardon, ok, boomer, c'est lui qui est l'ingénieur du son de Philippe Laville.
06:40 Il tape sur des bambous.
06:41 Tu vois, c'est lui l'ingénieur du son.
06:43 Il est petit, Bruno.
06:44 Et les consoles commencent à se développer et deviennent tellement grandes
06:49 qu'en fait, avec ses deux bras, il a du mal à toucher les potards.
06:52 Et c'est là qu'il se met à réfléchir, à digitaliser le truc, pour essayer d'à nouveau pouvoir tout bouger.
07:00 C'est formidable.
07:01 Et de là, il est parti avant Quest et de là, il est parti sans aventure.
07:04 Belle histoire quand même.
07:05 Il tape sur des bambous, Philippe Laville.
07:07 Donc, Elon Musk par Henry.
07:09 Donc, on a là, Thomas Blart.
07:11 C'est un drôle de titre.
07:12 Elon Musk, fanboy.
07:14 Ouais, mais moi, franchement, alors je vais te dire, puisque tu es l'avocat d'Elon Musk ici.
07:20 Officiel.
07:21 L'avocat officiel.
07:22 C'est le truc sur Twitter.
07:24 Alors, quand je lis "inquiétante dérive droitière", je me méfie toujours,
07:28 parce que les journaux voient des inquiétantes dérives droitières un petit peu partout.
07:32 Mais là, quand même, c'est chaud, quoi.
07:34 Les interactions entre Elon Musk et les utilisateurs d'extrême droite.
07:37 Et c'est les utilisateurs d'extrême droite aux États-Unis.
07:40 C'est-à-dire, c'est pas les nôtres, c'est les enfants de cœur, quoi.
07:45 À côté des Américains, c'est quand même des mecs armés.
07:48 Ils ont augmenté de 1690% depuis fin octobre, passant de 1,1% de ces interactions.
07:55 Donc, vous imaginez bien, quand Elon Musk interagit avec un compte,
07:59 ça donne une visibilité colossale à ce compte, parce qu'on le voit tous.
08:03 Donc, passant de 1% de ces interactions à presque 20%.
08:07 Et je vais finir, Thomas. Pourquoi il fait ça ?
08:09 Il fait ça pour dynamiser sa plateforme.
08:11 Et donc, il est en train de passer un pacte Faustien terrible,
08:15 avec l'audience, pour dynamiser sa plateforme,
08:18 parce que plus ça trash, et plus il y a de monde, et plus il y a de trafic.
08:22 Et là, je me dis qu'il part en vrille.
08:24 Enfin, moi, c'est pas mon analyse, mais chacun est libre d'avoir sa lecture.
08:28 Honnêtement, il a plus à perdre à faire ça, à s'afficher,
08:31 à essayer de sauver Twitter et à s'aliéner les clients de Tesla ou autres en allant là-dessus.
08:37 Moi, je pense que c'est lui, intrinsèquement, qui est comme ça.
08:39 Il est no limit. C'est un libertarien.
08:41 C'est quelqu'un qui se dit « Moi, je défends le free speech, la liberté d'expression à tout prix. »
08:47 Et il dit, d'ailleurs, il le dit très franchement,
08:49 « Même si ça me coûtera du pouvoir ou de l'argent, je suis pour. »
08:52 Et pourquoi il est pour ça, fondamentalement, derrière ?
08:55 Parce qu'il a une conviction, c'est qu'il faut sauver la conscience humaine.
09:00 Et la conscience humaine, si tu l'embrigades, si tu l'enfermes,
09:04 et si tu limites sa liberté d'expression, eh bien tu vas la dénaturer.
09:08 Il a raison, il a tort. Chacun, encore une fois, est libre d'avoir son opinion.
09:12 Mais c'est ça, son moteur.
09:14 Son moteur, au-delà de la conscience humaine, c'est sauver l'humanité.
09:17 C'est pour ça qu'il veut aller sur Mars, en faire un peuple multi-planète.
09:21 Mais c'est ça, sa vraie ambition.
09:25 Après, ça prend des dédicaces.
09:27 Il parlerait au pape, on l'accuserait d'être religieux.
09:30 Il parlerait à l'extrême gauche, on l'accuserait.
09:31 Et d'ailleurs, il leur parle.
09:32 Lui, son but, c'est « Dites ce que vous voulez. »
09:34 Dans les limites du cadre légal, bien sûr.
09:36 Mais tant que c'est légal, allez-y.
09:38 Enfin, non, il n'est pas dans les limites du cadre légal.
09:40 Avec les mecs, avec...
09:41 Aux États-Unis, c'est très judiciarisé.
09:43 S'il y a un problème, il se fera taper sur le doigt.
09:45 Ça lui est déjà arrivé, d'ailleurs.
09:46 Ça lui a coûté 20 millions de dollars.
09:47 La dernière fois qu'il a dit une bêtise, c'était sur le coup.
09:49 Non, non, mais ça, c'est le droit boursier.
09:51 Ah oui, le droit boursier, il est impitoyable.
09:53 Et après, effectivement, premier amendement, freedom of speech, etc.
09:56 Mais les interactions avec l'ensemble des gars
09:58 qui sont aujourd'hui ce qu'on appelle les « deniers » aux États-Unis,
10:01 qui continuent à dire que Joe Biden n'a pas été élu président de la République,
10:05 qui défendent la social capital,
10:07 et puis derrière, tout ce qui tourne autour du Covid, de la vaccination, de tout ça.
10:11 Tout, tout, tout. Ils mangent tout.
10:13 Moi, j'excuse pas ça.
10:14 Toutes les conneries. C'est pas possible.
10:15 Mais tu vois, quand on dit 1 680%, on fait peur.
10:17 Mais si tu passes de 1 à 10 tweets, t'es à 1 680%.
10:19 Non, non, non, c'est pour ça que j'ai dit.
10:22 Tu passes de 1%, 20% de tes interactions avec des mecs comme ça.
10:26 Vu sa quantité d'interactions.
10:28 Vu sa quantité d'interactions, c'est massif.
10:30 Il a sa position, mais il est libre d'avoir sa position.
10:33 Et c'est ce qu'il défend.
10:34 Bien sûr, mais c'est pour ça que je dis qu'il part en vrille.
10:36 Il faut pas le foutre en tôle, évidemment.
10:37 Il part en vrille.
10:38 Mais il part en vrille.
10:39 Aux États-Unis, on le voit quand même, on n'est pas dans le chaudron américain,
10:44 on voit ça avec distance.
10:45 Tout ce qui est wokisme et tout ça,
10:47 il y a vraiment une polarité qui s'exerce entre les Américains sur le wokisme
10:52 et puis les Américains plus, enfin Trump et Biden.
10:55 On le voit.
10:56 Mais bien sûr.
10:57 L'Amérique est extendue en deux.
10:58 Il se dit, moi, je ne suis pas pour le wokisme.
11:01 Libre à lui.
11:02 Et donc, il prend position contre.
11:04 Et d'ailleurs, il a plus à perdre qu'à gagner.
11:06 Ce n'est pas pour gagner de l'argent.
11:07 Je n'en sais rien.
11:08 Est-ce qu'il est lucide là-dessus ?
11:09 Regarde les retours.
11:10 Mais non, il n'est pas lucide.
11:11 En fait, parce qu'il s'en fout.
11:13 Il est sur notre planète.
11:14 Je pense que c'est un martien, vraiment.
11:16 D'accord.
11:17 Cédric ?
11:18 Moi, je trouve qu'il se perd sur Twitter.
11:20 C'est-à-dire que c'est une personne qui est visionnaire,
11:22 qui sait rendre l'impossible possible.
11:24 Quand il dit, je vais coloniser, je vais Mars.
11:27 Personne avant avait cette idée folle.
11:30 Réutiliser les lanceurs de fusées et tout.
11:32 Donc, il fait des choses que personne n'avait pensées.
11:35 Twitter, bon, tu veux la transformer en super app.
11:38 N'importe qui peut avoir cette idée.
11:39 Il n'y a rien de visionnaire là-dessus.
11:41 Mais il fait deux erreurs.
11:42 Twitter, premièrement, ce n'est pas un média.
11:44 Et deuxièmement, il ne se comporte pas comme un actionnaire d'un média.
11:46 Où tu vas voir en France, où les gens vont être actionnaires
11:48 pour essayer de protéger la liberté de la presse.
11:50 Tu prends et tu leur donnes les moyens de pouvoir s'exprimer librement.
11:55 Et tu interagis.
11:56 Lui, il se transforme un peu dans le gourou d'une secte.
12:00 Ça veut dire que lui, il a des positions.
12:02 Il les affirme publiquement.
12:04 Il va faire l'interview de Ron DeSantis.
12:07 C'est quand même une prise d'opposition assez importante.
12:09 Il interagit plus avec l'algorithme.
12:11 Là, en l'occurrence, il se comporte comme un média quand il fait Ron DeSantis.
12:13 Pourquoi il fait Ron DeSantis ?
12:14 Non pas qu'il approuve Ron DeSantis.
12:15 Tu n'en sais rien.
12:16 Mon avis, il le trouve un peu light.
12:18 Mais il se comporte comme un média.
12:20 C'est l'acte de naissance, pour le coup, de Twitter média.
12:23 Il a fait Kennedy après.
12:25 Il a fait Kennedy Junior.
12:26 Mais ce n'est pas à lui de faire ça par rapport aux actionnaires de Twitter,
12:29 de Tesla, de SpaceX.
12:32 Tu ne peux pas mélanger politique et business.
12:34 Ça fait mauvais genre.
12:36 DeSantis, c'est un candidat de poids du Parti républicain.
12:41 Ce n'est pas un outsider.
12:43 Ce n'est pas un maverick, DeSantis.
12:45 C'est peut-être très marginal.
12:47 Il faut faire attention aux prises qu'on a depuis la France.
12:51 Mais quant à certains acheteurs de Tesla qui disent
12:54 qu'il est plutôt positionné droite, extrême droite,
12:56 qu'il ne veut plus acheter des Tesla,
12:58 c'est peut-être hyper marginal et amplifié par les médias.
13:02 Mais le fait est qu'il n'apporte rien de visionnaire à Twitter.
13:08 Il peut en faire une super app type WeChat, très bien.
13:10 Mais ça existe déjà dans le monde.
13:11 Il n'y a rien par rapport à ce qu'il a pu faire sur d'autres entreprises.
13:14 Ça va le desservir à ses autres entreprises.
13:17 Même s'il s'en moque de perdre quelques milliards,
13:19 ce n'est pas le sujet.
13:20 Mais je trouve que c'est se perdre.
13:22 Quand tu dis par enverri, je suis assez d'accord.
13:24 - Dirk ?
13:25 - Je pense que Twitter est un média totalement assumé.
13:29 Il a une ligne éditoriale qui se différencie.
13:33 Il faut bien comprendre que les GAFAM aux Etats-Unis,
13:36 c'est quand même une certaine idée politique clairement affirmée
13:41 qui est assez monolithique, qui va dans le même sens.
13:44 Je crois que Facebook, Google, Amazon, etc. ont les mêmes codes génétiques politiques
13:53 et vont dans le même sens.
13:54 - Qui est le sens démocrate.
13:55 - Qui est le sens démocrate avec des dérives wookistes connues.
14:01 Donc ça c'est factuel.
14:04 Je pense que tout le monde comprend ça.
14:06 Et ce qui s'est passé sur Twitter avant que Musk s'en empare,
14:10 il y a quand même des gens qui ont été éliminés de Twitter,
14:13 y compris jusqu'au plus haut niveau de l'État américain.
14:15 C'est le président de la République dont on ferme le compte.
14:19 C'est quand même une forme de censure.
14:21 Quoi qu'on pense de Donald Trump.
14:23 Ce qui serait abusif de la part de Musk,
14:29 ce serait de faire la même chose vis-à-vis des gens qui ne pensent pas comme lui.
14:33 Typiquement de fermer des comptes d'opposants de gauche
14:37 ou de gens qui sont très opposés à sa pensée.
14:42 - Il ne le fait pas. Il a cité des journalistes.
14:44 - C'est ça qu'il faut regarder.
14:46 Je pense que ce qu'a dit Thomas tout à l'heure sur le libertarisme,
14:54 le fait que Musk est un libertarien,
14:57 il s'en fiche pas mal que chacun puisse s'exprimer.
15:00 C'est vraiment ça le fond de sa pensée, tel que je l'intuite.
15:04 Ce qui serait la marque d'un départ en vrille,
15:10 ce serait qu'il commence à censurer, à faire la même chose que ce qui a été fait avant qu'il n'arrive chez Twitter.
15:15 De l'autre côté, ce que je ne sais pas.
15:19 - Peut-être qu'il l'a fait comme ça.
15:22 - Il y a l'histoire aussi de celui qui suivait son jet.
15:25 - Oui, mais c'est différent ça.
15:27 - A la fin, il ne faut pas oublier qu'il y avait un comité de ceux qui ont suspendu Donald Trump.
15:36 Ce n'est pas que des journalistes.
15:38 Je pense que ce sont des gens. Twitter avait mis un comité.
15:41 - Ne rentrons pas dans ce débat. C'est un autre débat.
15:43 - Le fait est qu'on ne peut pas dire qu'il y avait de la censure.
15:45 - Je suis d'accord avec toi. Il n'y avait pas de censure.
15:47 Le gars fait la censure, le capitole, dehors.
15:50 Mais ce n'est pas notre débat.
15:52 - En tout cas, le paysage américain est suffisamment judiciarisé.
15:57 Musk n'en est pas à son premier procès.
15:59 Il commence à être un routier.
16:02 D'ailleurs, si vous regardez les biopics, les histoires de tous les personnages,
16:09 dire que d'un côté, il y a la politique et de l'autre, l'économie,
16:12 c'est ne pas connaître du tout l'Amérique.
16:14 En fait, tous ceux qui ont réussi en politique sont adossés intimement à l'économie et réciproquement.
16:20 Il y a une missibilité totale des mondes politiques et économiques aux États-Unis.
16:26 D'ailleurs, l'un sert l'autre, puisque l'intelligence économique américaine est clairement au service économique.
16:33 Donc, s'il y a quelque chose qui est fait qui n'est pas correct du point de vue de la loi, il sera arrêté sur la plage par les tribunaux.
16:42 - Ce n'est pas notre sujet, Luc. Ce n'est pas en vrille.
16:46 Encore une fois, il ne faut pas le mettre en prison.
16:48 - Si il fait ce qu'il fait, il a le droit de le faire.
16:50 - Non, mais la question qu'on peut se poser, c'est y a-t-il une cohérence dans le fait d'avoir Tesla, d'avoir SpaceX, d'avoir Twitter,
16:56 en plus de ces autres entreprises ?
16:58 Moi, je pense que oui, fondamentalement. Ça, c'est ma thèse.
17:01 C'est que Mosk, c'est Jésus. Il veut sauver l'humanité.
17:04 Je le dis en quelques mots.
17:06 - En tout cas, tranquillement.
17:08 - Il veut sauver la Terre, l'humanité sur Terre avec les énergies renouvelables et les déplacements électriques.
17:15 Il veut l'envoyer sur Mars, en effet, pour diversifier les risques.
17:18 Et il veut capter la conscience humaine, y compris, à mon avis, ça lui servira pour faire de l'intelligence artificielle,
17:24 parce que ce sera une formidable base de données, et pouvoir donner la parole à son robot.
17:29 D'ailleurs, il fait un robot humanoïde. Il crée à l'homme à son image.
17:33 Donc, pour moi, ça a raison.
17:34 Et quand vous voyez le slogan de Tesla, c'est « drive to believe », conduisez pour croire.
17:41 Donc, moi, je trouve que ces Américains, ils baignent dans leur religion aussi.
17:45 Mais je pense qu'il y a une dimension comme ça.
17:47 Et c'est assez drôle, parce qu'il y a les empires totalitaires, les Erdogans, les Kchis,
17:51 qui sont pour moi les Romains de l'époque, qui veulent sa peau.
17:54 Il y a tous les écolos qui veulent sa peau également, qui sont les pharisiens.
17:57 Et il y a les rabbins, qui sont les autres constructeurs automobiles, qui veulent aussi sa peau.
18:01 Donc, pour moi, il y a une analogie limpide entre Jésus et Elon Musk.
18:05 - Je trouve ça très intéressant comme image. Merci beaucoup. C'est éclairant.
18:10 Mais enfin, une chose ne change pas, c'est que tout le monde dit qu'il part en vrille depuis toujours.
18:15 Donc, c'est plutôt bon signe, je pense.
18:18 - Oui. Je vais te dire, Luc, parce que ça va vite, tout ça.
18:21 Je ne sais pas il y a combien de temps, il y a deux mois, il y a trois mois, on se félicitait ensemble, Thomas,
18:25 de ce que l'image, c'était « Tchouss, France », par exemple,
18:29 ou de ce que l'image du « waouh » effect mondial, ce soit un entrepreneur.
18:35 Et s'il se met à donner la parole à une bande de tarés, ça va me perturber.
18:41 Voilà, c'est tout. Je ne voulais dire que ça.
18:44 Bon, sur l'automobile, c'est quand même…
18:46 Allez écouter Eric Saint-Frison nous parler de BYD, le premier des constructeurs chinois, on va dire ça comme ça.
18:54 Il nous décrit la puissance de BYD, la façon dont ils sont en train,
18:57 aujourd'hui, la stratégie qu'ils ont pour s'installer en Europe avant d'aller sans doute s'installer aux États-Unis,
19:05 si jamais le libéralisme, bien compris des Américains, les laisse s'installer aux États-Unis.
19:12 - Tant probable. - Voilà, exactement.
19:14 - Pas censurique. - Non, mais les chiffres d'exportation des constructeurs chinois sont quand même très, très impressionnants.
19:21 Donc la Chine est passée devant le Japon au premier trimestre 2023 comme première exportateur automobile,
19:26 alors qu'ils exportaient deux fois moins que les Japonais l'année dernière.
19:31 Donc ça va à une vitesse folle. Voilà.
19:35 Et BYD est aujourd'hui le premier constructeur électrique du monde.
19:38 Est-ce qu'il ne devrait pas se concentrer quand même là-dessus, mon cher Thomas ?
19:42 Parce que ça va être chaud pour Tesla quand même.
19:44 Non, mais ce que ça illustre, c'est qu'on est en train de basculer très vite, plus vite que beaucoup ne le pensaient,
19:48 y compris ton expert automobile, vers l'électrification.
19:52 On aurait eu cette conversation il y a un an, la vitesse à laquelle ça va, et on l'aura dans un an,
19:58 50% des voitures vendues seront électriques.
20:01 Non, t'as la barrière du prix.
20:03 Mais le prix, il est en train de s'effondrer.
20:05 Laisse-les arriver, mais ils ne vont pas arriver pour faire 50% du marché.
20:08 Alors, 50% du marché, c'est 860 000 bagnoles.
20:10 C'est très drôle, parce que j'entendais ton interview de M. Saint-Frison,
20:14 il disait "Oui, mais le carbone, le e-fuel, c'est cher parce que ce n'est pas à l'échelle".
20:20 C'est la même chose pour la voiture électrique.
20:22 Et la stratégie de Musk, c'est de passer à l'échelle.
20:24 Les Gigafactory qui produisent des centaines de milliers de voitures,
20:27 elles ont un but, c'est de passer à l'échelle.
20:29 Les Chinois, ils savent très bien passer à l'échelle.
20:31 Mais ça va prendre 10 ans quand même.
20:33 Non, ça va aller beaucoup plus vite.
20:34 En fait, moi, c'est ça qui me frappe.
20:36 Alors, est-ce que Musk surfera bien sur la vague Tesla ?
20:38 Je le pense, parce que quand tu as une vague énorme, forcément, ta part de marché va grossir en même temps.
20:43 Mais moi, ce qui me frappe, c'est surtout la taille et la vitesse de cette vague.
20:47 C'est simple.
20:48 Oui, mais ça, j'en suis d'accord.
20:49 Et ça ira plus vite qu'on ne le croit.
20:51 En tout cas, c'est le sentiment que ça donne vu ces chiffres.
20:53 Pam, pam, pam.
20:57 Avec quoi on enchaîne ?
20:59 Rapidement, parce que je pense que ça n'a pas beaucoup vous intéressé.
21:02 Non, Macron, ça ne t'intéresse pas.
21:04 La séquence apaisement, etc.
21:06 Si, si.
21:07 Donc, on nous vend une nouvelle séquence politique lors de l'apaisement.
21:10 Je ne suis pas journaliste politique.
21:12 Avec une cote qui remonte et tout.
21:14 Mais enfin, moi, ça m'intéresse d'avoir vos impressions de citoyen, de Cédric.
21:18 Moi, je trouve ça bien.
21:20 Parce que ça ne veut pas dire que les Français sont d'accord avec ce qui s'est passé.
21:23 Mais ils veulent passer à autre chose.
21:24 Ils ont d'autres combats.
21:25 L'inflation, le pouvoir d'achat.
21:26 Donc, il y a un moment où il faut savoir passer à autre chose.
21:30 Je trouve ça un peu dommageable ce qui se passe avec Lyot.
21:33 Je ne sais pas si c'est plus pour prendre la lumière personnelle avec les médias.
21:36 Parce que ça attire un gros.
21:37 Mais en fait, maintenant, les Français ont un autre combat.
21:41 Je trouve que la séquence qui s'est ouverte ces dernières semaines, y compris Choose France dont on parlait, elle est bien.
21:47 Elle permet de redonner la fierté aux Français.
21:49 De dire, ok, je suis dans un pays qui est un enfer.
21:51 Mais je suis quand même fier de mon pays.
21:53 Et les Français, c'est un peuple fier.
21:55 Donc, finalement, je trouve que...
21:57 Je suis dans un enfer, mais ils ont allumé la clim.
21:59 Mais tu vois, je trouve que...
22:01 Bah, voilà, on reçoit Elon Musk.
22:03 On a tout ce...
22:04 Oui, oui, ça a la gueule.
22:05 Qui font de dire que...
22:08 Ok, c'est next.
22:10 Et je pense qu'à un moment, il faut enterrer l'âge de guerre.
22:12 Et ils pourront détricoter.
22:14 Si dans les élections, dans deux ans, dans trois ans, dans cinq ans, ça change.
22:17 Ils feront ce qu'ils veulent.
22:18 Mais aujourd'hui, maintenant, il faut passer à autre chose.
22:20 Luc nous disait le mois dernier qu'il était redevenu macroniste.
22:23 Non, mais on ne peut pas nier qu'Emmanuel Macron a eu du courage.
22:30 Et qu'il a tenu bon.
22:31 Et que maintenant, c'est derrière nous, ce sujet de retraite.
22:34 On a vu jusqu'à quel point certains syndicats peuvent être irréductibles
22:39 dans leur menace à mettre en danger les JO.
22:41 Moi, je trouve ça déplorable, honnêtement, de menacer comme ça.
22:46 Enfin bon, même si on comprend que c'est le baroud d'honneur.
22:49 Ensuite, le chantier qui s'ouvre pour la majorité aujourd'hui,
22:53 c'est de s'assurer que la suite de Macron ne sera pas le Rassemblement national.
23:01 Et donc ça, c'est intéressant parce que ça va être une séquence vraiment politique
23:05 au sens des équilibres de pouvoir dans le pays.
23:10 Et je pense qu'effectivement, il veut absolument éviter que derrière lui,
23:15 ça soit quelque chose d'un peu plus clivé.
23:20 Et donc ça va être très intéressant à regarder.
23:22 Et ça peut aller très vite, puisque voilà, il fait des choses plutôt à contre-temps.
23:27 Et c'est bien d'agir à contre-temps.
23:31 Top ! On marque une pause et puis justement, on va aller sur ce qui est un de ces chantiers,
23:35 c'est-à-dire le pacte de la vie au travail.
23:38 Et ça nous permettra de parler du Next Gen Summit dans un instant.
23:42 Donc on repart, on va rester sur cette idée d'apaisement
23:51 parce que c'est aussi apaisement dans les relations sociales.
23:55 Donc beaucoup entre les mains des partenaires sociaux qui vont tenter de coordonner leurs agendas
23:59 autour de l'usure professionnelle, de la pénibilité, des conditions de travail.
24:04 Il y a d'ailleurs, mais on en reparlera ça la semaine prochaine,
24:07 il y a d'ailleurs un sujet finalement, est-ce que l'absence de majorité
24:10 ne va pas permettre, s'ils sont suffisamment malins pour le faire,
24:14 ne va pas permettre aux partenaires sociaux de dicter l'agenda.
24:18 Là, les partenaires sociaux, s'ils restent un peu soudés et s'ils sont malins,
24:23 ils peuvent l'être, ils vont faire avancer Dussop, Macron et Borne par le bout du nez.
24:29 Ils vont tout signer, les gars, tout, tout, passer tous les accords que vous voulez,
24:32 ils seront transcrits dans la loi. Enfin bon, je referme la parenthèse.
24:35 C'est autour de tout ça que tu réfléchis évidemment Luc,
24:39 que Next Gen et le Next Gen Summit réfléchissent.
24:43 Qu'est-ce que, on va voir l'affiche de l'entreprise régénératrice,
24:49 qu'est-ce que tu veux dire, qu'est-ce que tu portes comme réflexion ?
24:54 Ce qu'on amène, c'est à réfléchir sur des modèles d'entreprise qui changent le caractère linéaire,
25:01 de produire toujours plus, se moquer finalement des impacts que l'on produit,
25:07 à la fois sociaux et environnementaux, parce qu'on n'en est pas comptable,
25:10 et de piloter les organisations différemment, et d'avoir un rapport au travail
25:15 qui soit plus basé sur l'engagement, sur la motivation que sur la contrainte et le devoir d'exécution.
25:21 Aujourd'hui, il y a un rapport au travail qui est de plus en plus toxique,
25:27 ce n'est pas un crime de le dire, c'est juste une réalité.
25:30 On a des entreprises qui sont moyennement ou plus ou moins concernées
25:34 par les impacts sociaux et environnementaux qu'elles produisent.
25:38 Tu maintiens ça ?
25:40 Je maintiens le fait qu'aujourd'hui, le pilotage des entreprises est quasiment strictement financier,
25:47 et c'est comme ça. Les entrepreneurs n'y sont pas pour grand-chose,
25:51 je ne suis pas en train de pointer du doigt les entrepreneurs,
25:53 les entrepreneurs jouent avec les règles qu'on leur donne.
25:55 Si les règles changent, probablement qu'ils vont s'adapter comme ils l'ont toujours fait,
25:59 et ils vont trouver des solutions.
26:01 Or, aujourd'hui, on voit bien qu'on part à pleine vitesse dans le mur,
26:06 donc il faut probablement à la fois changer les business models et la manière de faire du business,
26:12 c'est un gros travail, et dans le même temps, compter sur l'innovation de rupture
26:19 pour nous aider à trouver des solutions.
26:21 Parce que, honnêtement, quand je parle avec Fabrice Bonifait,
26:25 qui sera le speaker ou ravie n'adjou à l'événement de la NextGen Summit la semaine prochaine…
26:29 Patron de la RSE de Bouygues ?
26:31 Entreprise par exemple, s'il y a Fabrice Bonifait à la tête de sa RSE,
26:37 qui n'est pas forcément driveé à 100% par le bénéfice, tu vois…
26:40 Je ne te le fais pas dire, oui.
26:42 Et qui a aussi les enjeux climatiques gigantesques.
26:45 Et gigantesques !
26:46 Quand on a des appels d'offres, notamment de l'Arabie Saoudite,
26:49 pour construire des stades dans le désert, climatiser, etc., on peut se poser la question.
26:54 Et d'ailleurs, Bouygues a refusé de répondre à un certain nombre de ces appels d'offres,
26:58 donc les choses changent quand même.
27:00 Mais on va avoir besoin des deux, c'est-à-dire de changer drastiquement
27:04 la façon de faire des affaires qu'on a héritées de la précédente révolution industrielle.
27:09 Et ça va devoir aller au moins aussi vite que la révolution de la voiture électrique
27:14 dont on parlait tout à l'heure.
27:15 Et puis dans le même temps, compter sur ce que Jacques Monod n'avait pas vu
27:19 sur le séquençage ADN, c'est que l'innovation de rupture va permettre de faire
27:23 dans quelques années ce qu'on n'imagine pas possible de faire dans quelques siècles.
27:26 C'est-à-dire révolutionner la production d'énergie, par exemple,
27:30 révolutionner les biotech, l'algorithmique, l'intelligence artificielle, etc.
27:37 Et si on n'a pas ces deux leviers qui se rencontrent au même moment,
27:43 même Fabrice, qui est quelqu'un qui est très engagé,
27:48 et qui coordonne tous les directeurs RSE en France, le dit en off.
27:54 - Ah bah même Rohan, puisque lui il est dans le Shift Project avec Jean-Marc Jancovici.
28:00 - On est cuit.
28:01 - Ils ne sont pas d'un optimisme délirant les gars.
28:03 - On est cuit.
28:04 - Oui, absolument.
28:05 - Donc on ne peut pas compter uniquement sur l'innovation, ce serait une folie.
28:09 Et il va falloir s'attaquer aux choses des business models.
28:13 Donc l'événement de la semaine prochaine, le Next Gen Summit,
28:16 contrairement à ce que j'appelle moi les foires à la saucisse du green,
28:21 ou le salon d'agriculture du green, je ne citerai aucun événement,
28:26 mais enfin il y a plein d'événements qui font du greenwashing,
28:28 ou des directeurs RSE plein de...
28:31 - Dis-nous ce que tu fais, arrête de taper sur les autres, dis-nous ce que tu fais.
28:34 - Plein de bienveillance expliquent comment ils ont changé linéairement la dérivée de ce qu'ils font.
28:39 Là ce qu'on va regarder sur cet événement, c'est comment on change le moteur.
28:44 Et comment on change le moteur en plein vol.
28:46 Et comment on change les business models, comment on passe d'un modèle de...
28:50 - Au-delà du management, au-delà des RH en fait, tu vas bien au-delà.
28:53 - On va sur les business models et sur l'impact.
28:56 Et il n'y a qu'en changeant le moteur du logiciel des organisations aujourd'hui
29:04 qu'on va arriver à changer les trajectoires.
29:06 Donc le moteur c'est, quand je m'appelle Michelin,
29:11 je n'imagine plus à terme vendre des pneus, mais vendre des kilomètres roulés
29:16 et m'assurer de l'aspect circulaire, de la prise en compte de tout le cycle de vie de mes produits
29:22 qui ne sont plus des ventes de produits mais des ventes de services.
29:25 Quand je suis une entreprise technologique, je vais m'intéresser au nombre de lignes de code que je livre
29:30 et aux features qui vont être utilisées et je vais être sur de la sobriété.
29:34 Et donc minimum is the maximum, qui est au centre de ce qu'on va regarder.
29:39 Et régénératrice c'est très ambitieux, alors ça n'existe, on peut le dire, ça n'existe pas aujourd'hui, ou très peu.
29:45 On regarde ça plutôt, et donc les entreprises qu'on a invitées pour l'événement sont plutôt des exceptions,
29:52 disons-le clairement, donc on n'est pas sur quelque chose de massif aujourd'hui.
29:56 Mais ce sont des organisations qui améliorent l'écosystème dans lequel elles vivent.
30:01 Donc c'est extrêmement ambitieux.
30:03 Donc aujourd'hui, c'est pour ça que je bâchais un peu les directeurs RSE qui viennent dans les conférences
30:10 expliquer ce qu'ils font de bien, on est plutôt sur une amélioration tendancielle,
30:13 mais ça ne sera pas suffisant.
30:15 Donc ce qui nous intéresse c'est de regarder de la disruption sur les business models, sur les modèles d'affaires,
30:20 pour essayer de changer complètement la cadence, le braquet de ce qui est fait.
30:26 Et donc il va falloir s'attaquer aux business models fondamentaux des organisations,
30:30 et comment dans certains cas on arrive même à améliorer la société ou l'environnement.
30:35 Bon.
30:37 Donc c'est très innovant.
30:38 Base de programme.
30:39 Base de programme disait De Gaulle.
30:42 Un commentaire là-dessus, les gars ?
30:44 De toute façon, ça va dans la direction souhaitée.
30:47 Moi, la seule différence de position, si on devait en mettre une par rapport à ce qu'explique Luc,
30:53 c'est que moi je crois beaucoup à l'innovation.
30:55 Et je pense que c'est l'innovation qui va nous sauver, encore une fois, et que ça peut aller très vite.
31:00 Moi c'est ma croyance, mais c'est du domaine de la croyance.
31:03 Voilà, le problème c'est que c'est un peu le pari de Pascal.
31:05 Enfin non, c'est pas le pari de Pascal, parce que le pari de Pascal c'était forcément gagnant.
31:08 Et là, tu risques de perdre quand même.
31:09 Tu vas me traiter d'obsédé, mais on peut passer à l'énergie 100% renouvelable sur la planète avec 10 trilliards de dollars.
31:18 10 000 milliards.
31:20 10 000 milliards.
31:21 C'est faisable, il faut juste l'investir.
31:23 Il faut pas plus que ça ?
31:24 Non.
31:25 C'est pas beaucoup 10 000 milliards.
31:26 Non.
31:27 10 trilliards.
31:28 10 trilliards.
31:29 Sur 10 ans en plus.
31:30 Donc c'est 1 000 milliards par an.
31:31 Donc voilà.
31:32 Et qu'est-ce qui a fait le calcul ?
31:33 Il me surprend ton chiffre, Thomas.
31:34 C'est Elon Musk, la source.
31:36 C'est Elon Musk qui a fait...
31:37 Oui, mais Elon Musk, tu vois...
31:38 Non mais tu sais quoi ? Il faut que je te le raconte.
31:40 Je le voyais encore...
31:41 Non mais je le voyais encore...
31:43 C'était vachement intéressant, comme toujours et tout.
31:45 Et donc le gars lui disait, bon alors par exemple, les conflits sur l'eau, puisque dans les régions dans lesquelles il a ses usines, il y a des vrais sujets.
31:53 Et sa réponse c'est, mais enfin la planète est bleue.
31:56 Il n'y a pas de problème avec l'eau.
31:57 Arrêtez de me parler de l'eau.
31:58 Mais non, tu peux pas...
32:00 Justement, enfin, ce que dit Luke d'une certaine manière, c'est qu'il faut s'arrêter de parler comme ça.
32:05 Et d'espérer que la solution, parce qu'elle est évidente, va se faire toute seule.
32:09 Bah non !
32:10 C'est quelqu'un qui travaille aux solutions.
32:12 On est d'accord.
32:13 Il fabrique des panneaux solaires pour installer sur les toitures et des batteries.
32:16 Les panneaux solaires plus batterie, ça permet de lisser les pics et c'est quand même une des solutions.
32:21 C'est sans doute pas la seule, mais on ne peut pas dire qu'il n'est pas sur le sujet.
32:24 Oui, oui, mais enfin quand même.
32:26 Moi je crois à ça.
32:27 Non, moi je trouve, juste pour peut-être orienter ton propos, je trouve Luke très, très sévère.
32:32 Je te trouve très sévère avec la démarche de l'ensemble aujourd'hui des entreprises, des entrepreneurs.
32:38 Ils sont, enfin, alors je passe mes journées avec eux, mais ils sont tous focus.
32:42 Mais vraiment, mais vraiment, vraiment, vraiment, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.
32:45 Soit parce qu'ils sont concernés, soit parce que de toute façon, ils n'ont pas le choix s'ils veulent continuer à recruter les gens pour venir bosser.
32:51 Mais ils sont focus dans leur transfo de business model pour polluer le moins possible.
32:55 C'est exactement le point que je voulais faire.
32:57 Enfin, carboner le moins possible.
32:58 Je pense qu'avec les dynamiques actuelles, je pense que cet effort là, il sera aussi porté grâce aux salariés.
33:05 Parce qu'avec les tensions qu'on a, l'entreprise, elle doit répondre aussi pour pouvoir attirer les talents sur son engagement,
33:10 sur tout ce qu'elle va investir comme temps, comme argent, comme innovation dans le changement climatique.
33:15 Parce que c'est finalement ce que beaucoup de salariés attendent de leur entreprise.
33:19 C'est une entreprise engagée et donc finalement, ce n'est pas que sur le retour sur investissement
33:23 qui va te driver ces investissements, mais aussi le fait que les talents, pour pouvoir les attirer,
33:27 il faut que tu aies un vrai engagement et pas juste des mots placardés.
33:31 Plus, je me permets juste, parce que si tu citais Fabrice Bonifay, c'est quand même parce qu'il raconte beaucoup de choses, il est extra.
33:36 Fabrice, il est venu ici très régulièrement et il dit en fait, le chantier le plus délirant qu'on mène aujourd'hui,
33:42 c'est un héritage évidemment, que Bouygues ne prendrait plus aujourd'hui, c'est la nationale qui entoure la Réunion.
33:50 Tu sais, l'immense viaduc, l'espèce de périphérique de la Réunion, immense viaduc.
33:58 Il dit, les détails qu'il donne sont ahurissants. En fait, il manque de la pierre notamment pour le faire.
34:04 Il faut qu'elle vienne de Madagascar ou d'Australie. Un truc complètement dingue.
34:08 Simplement, il faut le faire. Tu vois. Et en fait, tu te retrouves quand même, il y a énormément de situations
34:13 où tu te retrouves avec des héritages, mais il faut aller au bout. Tu ne peux pas arrêter le truc à mi-chemin.
34:19 Même si tu sais que c'est dévastateur. Voilà.
34:23 Non, non, mais moi, je ne jette pas la pierre aux entrepreneurs. Je dis, ils jouent avec les règles qu'on leur donne.
34:30 De la même manière, on s'émeut que des grands groupes arrivent à ne pas payer d'impôts alors qu'ils génèrent des volants,
34:39 des bid'as et de résultats nets gigantesques. Voilà. Mais ils jouent encore une fois avec les règles qu'on leur donne.
34:46 Moi, je ne suis pas ému par ça. La seule chose que je dis, c'est qu'il y a des entreprises qui proactivement...
34:52 C'est plus facile, d'ailleurs, de créer un nouveau modèle que de transformer un modèle existant.
34:56 Tous ceux qui ont fait des entreprises, ont dirigé des entreprises le savent.
35:01 Et donc, je dis, il y a juste une nouvelle génération d'entreprises qui arrivent, qui va partir dès la première ligne de code,
35:08 comme dirait l'autre, avec un modèle qui est différent, des business models qui sont différents et qui vont permettre
35:14 d'enclencher une transformation assez radicale par rapport à ce qu'on connaît aujourd'hui.
35:19 — Bien. Je voulais juste vous citer, puisque tu parlais des impôts, cette phrase de Pierre Cahuc. Mais à la limite,
35:25 on en parlera demain aussi. Mais j'ai adoré cette phrase. « En France, travailler rapporte beaucoup plus aux autres qu'à soi-même.
35:31 C'est sans doute la raison essentielle pour laquelle il devient plus difficile de convaincre les Français de travailler plus ».
35:36 — C'est brillant. C'est brillant. — C'est vrai. Pierre Cahuc est brillant.
35:40 Prof à Polytechnique, je crois, Pierre Cahuc, l'un de nos meilleurs économistes, meilleurs spécialistes du travail. Prof à Polytechnique.
35:46 — C'est brillant. — Absolument. — Sachant qu'aujourd'hui, en France, on a quand même beaucoup, si ce n'est une majorité de Français,
35:52 qui rêvent d'être à leur compte ou en tout cas de monter des business ou d'être dans une dynamique entrepreneuriale.
35:57 Donc il faudrait quand même que cette dynamique, elle paye à un moment donné et qu'elle soit vertueuse dans la volonté des gens
36:04 de trouver une solution par eux-mêmes à leurs problèmes d'emploi et à leurs aspirations.
36:09 — C'est un peu dur, parce qu'avec l'auto-entrepreneuriat, 27% tout taxé... — Non, mais l'auto-entrepreneuriat...
36:13 — Non, mais il y a des beaux systèmes jusqu'à 70 000 €. Non, mais ça met le pied à l'étrier à beaucoup de gens. Et je trouve que...
36:18 — T'as pas lu, mon cher Cédric, tu n'as pas lu la dernière note de l'IPP, je crois, l'Institut des politiques publiques, sur la taxation des plus riches,
36:26 où tu as cette création nouvelle. Alors ça a été balayé par Bercy. Donc n'ayez pas peur. Voilà. Tout va bien. N'ayez pas peur.
36:34 Les gars sont capables du revenu économique. Ah, c'est bien, ça, le revenu économique. C'est donc le revenu avec lequel tu te payes,
36:43 sur lequel tu payes tes impôts, et ce qui s'appelle le report à nouveau. Vous êtes entrepreneur, vous avez tous le report.
36:48 Les bénéfices que tu as faits, que tu n'utilises pas, que tu laisses dans la boîte pour de bonnes, pour de mauvaises raisons, pour investir,
36:55 parce que t'as peur du lendemain, parce que t'en sais rien. Enfin bref, voilà. Et donc ça... (Rires)
37:01 — Et les gars... Et les gars... — C'est une vision idéologique des choses. — Ah, hurrissant ! — Extraordinaire.
37:06 — Oui, mais ça nous ramène au sujet de Luc, parce qu'il y a cette petite musique qui commence à monter. C'est "Faudrait taxer plus pour faire
37:11 cette transition climatique". C'est toujours la même chose. Un problème, un impôt. Donc tant qu'on sort pas aussi de ces logiques... C'est pour ça que moi,
37:18 j'ai foi en l'innovation, parce que sinon, c'est mortifère. Tu fais que monter les problèmes ne faisant que s'empiler, les taxes aussi.
37:25 Et ça va pas dans le bon sens, parce qu'à la fin, il faut justement incentiver des gens qui vont produire cette innovation.
37:30 — Mais je pense que t'as une vraie incompréhension du risque. On ne taxe pas de la même manière un dividende qu'un revenu du travail, parce qu'il y en a
37:40 un qui est certain et qui, potentiellement, si tu perds ton job, t'as une assurance chômage, donc une assurance, versus quelque chose où tu as peut-être
37:49 généré des dizaines de milliards de résultats nets sur un an. Et Nokia BlackBerry, c'est le parfait exemple. T'es tout en haut, t'as 50% de part de marché,
37:58 personne te voit te détrôner. 3 ans plus tard, tu fais faillite. Donc c'est pour ça qu'on ne taxe qu'à 30% les revenus du capital versus jusqu'à 45% les revenus
38:08 du travail. Et je pense que beaucoup de gens n'arrivent pas à comprendre que c'est pour refléter le risque que l'on prend. Et ça, ça me choque un peu.
38:18 Si tu fais les maths, t'as 25% d'impôts sur ta holding, plus si tu sors des dividendes, 30%, t'es à 55%. La friction, elle s'arrête pas aux dividendes.
38:30 Non mais de quoi tu me parles ? Ton argent, il est dans ta holding. Oui, mais attends, si tu veux l'utiliser. Ah, mais si tu veux l'utiliser le jour...
38:37 Mais c'est exactement ce qu'a répondu Bercy. Vous taxez de l'argent qui n'est pas utilisable et qui n'est pas disponible. Et il sera taxé, cet argent, le jour où tu le sortiras.
38:46 Oui, mais donc il aura été taxé à 25% plus 30%, donc 55%. Voilà, c'est QFD. Donc à la fin, c'est pas sous-taxé les revenus du capital. Et la prise de risque est pas si récompensée
38:58 puisque t'as été taxé deux fois. Ah oui, on est d'accord. Après, il y a plein de mécanismes. Mais je tiens à préciser, alors pardon, je voulais pas parler de cette note.
39:05 Je tiens à préciser parce que je lis partout que les gars parlent de dividendes. Non, les gars ne parlent pas des dividendes. Ils parlent vraiment du report à nouveau.
39:12 C'est-à-dire qu'ils parlent vraiment de l'argent, de la trésor de la boîte, des fonds propres. Ça, ça peut être en plus tir.
39:17 Il y a même un sujet de droit de propriété, quoi. Ça s'appelle fonds propres. Ça a un sens, quand même, en français. Normalement, non, ça n'appartient pas à l'État.
39:24 Il y a encore deux, trois trucs qui n'appartiennent pas à l'État. Et surtout qui te permettent de continuer à investir et de prendre des risques et de continuer à développer la société.
39:32 Oui, ou pas. On s'en fout. Ça t'appartient pas. C'est bon, quoi. Ça suffit, à un moment.
39:37 C'est pas dans la poche des actionnaires. C'est un truc comme ça qu'il faut. C'est la valeur de la société.
39:42 Exactement.
39:43 Tu vois bien qu'ils réfléchissent à taxer l'immobilier quand t'es propriétaire, à taxer l'assurance-vie parce qu'on va aller chercher l'argent là où il se trouve, comme toujours.
39:52 Il y a des réflexions comme ça. Tu te rappelles pas la proposition des socialistes qui disaient on va faire payer un loyer aux propriétaires pour recourser leur maison ?
39:58 Alors, on en reparlera ensemble. Ça, c'est différent.
40:00 Ah, d'accord.
40:01 Oui, parce que là, t'as un sujet qui nous tient tous à cœur.
40:05 C'est de la propriété, aussi.
40:06 Oui, mais il y a un sujet de transfert générationnel.
40:08 Ah, mais ça, c'est autre chose.
40:09 Ah, et non. Et justement, avec ce qui s'appelait le loyer fictif. Ça s'appelait le loyer fictif, mon cher Thomas. Mais sois tranquille. Ça ne verra non plus jamais le jour.
40:17 Mais avec le loyer fictif, effectivement, et surtout c'était un transfert de fiscalité et non pas une augmentation de fiscalité. Alors, tu inversais par la fiscalité ce que t'apportait la pyramide du patrimoine.
40:31 Et oui, effectivement, plus tu vieillis, plus tu es riche. C'est un sujet. Et essayer d'inverser un peu cette pyramide avec le loyer fictif pour donner aux jeunes générations les moyens de rentrer avec davantage de moyens dans la vie active, c'est quelque chose qui m'intéressait.
40:48 Beaucoup plus simple. Il suffit de défiscaliser big time les transmissions de capital.
40:55 Ah, bah oui, comme ça, les riches donnent aux riches. Oui, c'est bien.
40:58 Mais c'est pas les pauvres qui donnent aux riches. Mais si, le loyer fictif te permettait. Mais allez, on reparlera de ça si tu veux.
41:05 On mettra tout sur la table. Tu vas creuser le sujet aussi. J'ai écrit les pages entières sur ce sujet.
41:10 Totalement. Totalement. Patrick Artus, c'était une note. C'est l'économiste Patrick Artus qui est pas... Dans l'échelle du gauchisme, il est pas à l'extrême.
41:24 Je vais regarder un détail parce que sinon, je vais me retrouver à poil.
41:28 Ouais, je crois. Mais non, non, mais c'était un débat passionnant. Allez, allons sur justement les sujets dont tu avais envie de parler, Thomas et moi aussi, qui m'intéressent bien.
41:37 L'écho des images et des écrans. Alors d'abord, les annonces d'Apple autour du Métaverse, le casque, le Métaverse n'est pas mort, machin.
41:44 Luc ? 3 500 dollars. Mais ça, c'est un détail. Ça va baisser. Oui, oui, non, parlons pas de ça.
41:50 Oui, ça, c'est pas vraiment un sujet. De toute façon, les hapichons, ils vont tester ça.
41:53 Mais Apple se dit qu'il y a quelque chose avec le Métaverse, visiblement. En tout cas, ils mettent le hard pour le faire.
41:58 Je pense qu'ils sont dans le sillage du gros pari de Facebook qui est un peu loupé pour l'instant.
42:03 En termes de... Tu parlais de Time to Market. On est en plein à côté, justement, de Time to Market.
42:09 Ce qui me semble intéressant dans ce casque, qu'ils ne veulent absolument pas appeler un casque, c'est que c'est de la réalité augmentée autant que de la réalité virtuelle.
42:19 Et puis, il... Oui, comment ils l'appellent ? Un ordinateur spatial. Un ordinateur spatial, oui. C'est génial, ça.
42:26 Et donc, les applications qui me semblent les plus évidentes immédiatement, c'est effectivement regarder des choses ou être dans des réunions ou vivre des séances immersives.
42:39 Il va être mieux fait que ceux de Facebook. Ça, ça me paraît assez clair. Après, je pense que c'est un galop d'essai.
42:47 C'est pour eux de rester dans la dynamique du marché. Mais j'espère qu'ils vont faire le bon coup avec l'iPhone.
42:56 Mais j'ai du mal à y croire.
42:58 Plus que sur le loyer fictif. En fait, moi, ce que je trouve génial... Parce que je me disais en effet s'ils refont la même chose que l'Oculus de Méta et le Métaverse...
43:07 Le Métaverse, c'est un univers complètement virtuel. Et on a vu que ça n'a pas pris parce que finalement, ce n'est pas encore abouti. Ça viendra peut-être.
43:14 Là, ce que je trouve génial, c'est qu'en effet, ils n'appellent pas ça un casque de réalité virtuelle, ni même augmenté, même si ça l'est, mais l'ordinateur spatial.
43:22 Et Tim Cook, il dit qu'on a créé le personnel computer, l'ordinateur personnel en 84. En 2007, on a lancé l'iPhone. Et maintenant, on lance l'ordinateur spatial.
43:32 Et les exemples qu'ils montrent, c'est en effet, tu peux manipuler des documents comme tu le ferais sur ton ordinateur, regarder des vidéos.
43:38 Alors, ils te montrent que tu peux regarder la télé. Génial, quoi. Mais malgré tout, moi, je trouve qu'ils ne tombent pas dans le piège du Métaverse à t'enfermer complètement dans un univers parallèle.
43:46 Là, tu restes en contact avec la réalité. Et surtout, ça en fait un outil de travail. Tu peux faire du design. C'est Minority Report.
43:53 Donc je trouve que c'est assez malin. Est-ce que ça prendra... Il y a des petits défauts, mais comme au début. Mais on peut leur faire confiance avec les moyens qu'ils ont pour aller faire quelque chose de plus abouti.
44:03 Moi, ce que je trouve plus intéressant, et juste je finis là-dessus, on voit que l'informatique, le silicone, se rapproche de notre cerveau de plus en plus.
44:09 C'était sur le bureau. C'est dans la main. Maintenant, c'est sur les yeux. Et puis la prochaine étape, c'est les implants.
44:15 On parlait tout à l'heure du déclin de la télé. Les jeunes sont quand même figés sur leurs écrans. Donc l'écran, là, on n'aura plus besoin de le porter dans sa main et d'avoir des problèmes de lombaires ou de cou.
44:32 On va pouvoir regarder ça avec un casque de ski, un masque de ski, mais qui est transparent, effectivement, qui permet de garder le contact avec la réalité, ce qui était hyper anxiogène avec l'expérience Facebook, enfin méta.
44:47 Donc oui, il y a... Il y a un gars qui me disait qu'on allait se balader avec des chiens d'aveugles quand même. Tu vois ?
44:53 C'est un métier d'avenir. Tu ne pourras plus quitter ton écran. Donc tu seras comme ça avec ta canne et ton clé barre pour te balader dans la...
45:00 Je trouve que c'est quand même toute la différence. Tu vois à travers. Ce n'est pas transparent. C'est un système de caméra. Et c'est quand même un wow effect.
45:07 C'est un peu l'effet smartphone. Ils ont cassé un truc grâce à ça. Facebook, ça t'enfermait complètement. Là, tu as quand même les deux mondes qui se mélangent.
45:15 C'est intéressant. Je trouve ça intéressant. Je vais t'en vouloir.
45:17 T'as un vrai bon pari. Ça veut dire que essayer de le positionner comme un outil professionnel déjà et de réalité augmentée pour augmenter tes capacités, c'est un bien meilleur pari que...
45:27 Et l'un n'est pas exclusif de l'autre parce que finalement, tu as 600 millions de gens qui jouent dans des jeux de réalité virtuelle et autres.
45:34 Donc, ça ne veut pas dire que ça ne doit pas faire les deux. Mais le fait et l'ordinateur spatial est un bon nom pour dire c'est un outil professionnel.
45:42 Et en plus, qui serve parfaitement en time to market sur post-pandémie où on s'est tous mis en télétravail, où le contact humain a été réduit en petite vignette sur l'ordinateur.
45:53 Si tu arrives à donner un sentiment quand même d'être plus avec les gens, tu auras quand même... Je pense que c'est la bonne direction dans laquelle on va.
46:01 Et d'ailleurs, ils ne parlent pas de métaverse. Ils n'ont pas employé le terme une seule fois. Que ordinateur spatial, pas métaverse.
46:09 Oui, et les grands use case, c'est consommer du contenu, c'est interagir avec ses fichiers de manière fluide.
46:16 Et garder le contact avec l'espace qui nous entoure. Moi, ce qui me frappait quand j'utilisais le casque de Meta ou d'autres, parce que je les ai tous testés.
46:26 Oui, je rappelle. On ne le rappelle pas. Mais il faut rappeler que tu as été patron du TechnoCentre d'Orange. Donc, effectivement, on a tout testé.
46:32 On a développé des applis dessus. On a fait ce qu'il fallait. C'était quand même qu'à la fin, quand tu posais ton casque, tu étais content de le poser.
46:41 Ça, je me suis dit quand même. Quand même, pour moi qui suis un geek fini, c'est étonnant que je sois content de poser le casque.
46:49 Parce que ce n'était pas abouti encore.
46:51 C'est ça qui me laisse une lueur d'espoir sur cette initiative d'Apple qui, quand même, est la référence en matière d'interface.
47:00 Donc, s'il y a une chance, elle est là.
47:03 Ça me rappelle ta formidable entreprise Orange. À un moment quand même, une grande entreprise comme Orange pouvait se vanter d'avoir les iPhones avant tout le monde.
47:20 Tu te souviens de cette histoire-là ? C'était quand même complètement dingue en termes d'inversion de valeur.
47:24 Non seulement je me souviens, mais moi j'étais derrière le rideau de Curtin. On était reçus par Apple.
47:33 En robe de burne.
47:35 On avait l'impression de voir Jésus. On touchait Dieu et il nous montrait les...
47:41 Et on ressortait avec...
47:43 Exactement. Mais c'est comme si on avait vu les Rois Mages.
47:46 Ils ont cette capacité quand même à créer ça.
47:50 Bon, tu voulais... Oui, est-ce que tout le monde a vu la série Succession, je pense ?
47:54 Je suis dedans.
47:55 T'es dedans, Luc ? T'as pas vu la série Succession ?
47:58 Je sais pas ce que c'est. Je sais même pas ce que c'est.
48:02 Tu voulais en parler. Alors, il faut y aller, Luc. Il y en a assez peu. D'ailleurs, les premières saisons étaient sur OCS.
48:07 D'accord.
48:08 Tu vois, en plus, tu seras dans un patriotique. Tu restes sur Incorporate.
48:11 En gros, je le dis très très vite, c'est du capitalisme merveilleusement raconté.
48:16 On dit beaucoup que c'est autour de la famille Murdoch.
48:19 Inspiré par...
48:20 En gros, c'est la succession familiale à la tête d'un énorme groupe de médias.
48:24 Je regarde ici.
48:25 C'est intéressant parce qu'il y a assez peu de fictions qui s'intéressent à ce sujet qu'est le capitalisme.
48:32 Et c'est assez difficile à vendre, même si c'est les westerns modernes, parce que c'est des rebondissements à n'en plus finir.
48:38 C'est des luttes de pouvoir. C'est Shakespeareien, c'est le roi Lear.
48:40 Oui, oui, tout à fait.
48:41 Beaucoup de gens font l'analogie.
48:43 Et je pense que les scénaristes l'avaient en tête.
48:45 Et c'est assez passionnant de voir, c'est à l'américaine, c'est très bien fait,
48:50 de l'intérieur, les luttes de pouvoir dans une fratrie qui se déchire sur le thème de la succession.
48:55 Et donc, ils viennent de mettre un terme à cette série, la saison 4.
48:59 Et franchement, ça se consomme très facilement.
49:02 Mais moi, ce que j'admire, c'est en effet la capacité à rendre ça accessible,
49:07 de faire un événement, une série mainstream, et c'est pas Spider-Man,
49:11 mais c'est sur une thématique qui est celle qui nous passionne autour de la table,
49:15 qui est le capitalisme ou l'économie ou la finance.
49:17 Tout à fait.
49:18 Mais alors, moi, j'avais un autre commentaire à faire qui m'intéresse.
49:21 Il y a une quinzaine d'années, et c'est Jean-Marc Viteri, je vais lui rendre hommage,
49:27 qui, le 1er, avait détecté ça.
49:29 Après la chute du mur, etc., le cinéma se cherchait un méchant.
49:35 Tu ne pouvais plus avoir... Tu avais eu une période...
49:38 Le Sud-Africain était le méchant, ce qui avait accéléré énormément.
49:41 Quand le cinéma et les franchises se mettent à désigner un méchant,
49:44 c'est très dur à vivre pour le méchant.
49:46 Et ça a sans doute accéléré énormément la libération de Nelson Mandela.
49:49 Sérieusement.
49:51 Ah, j'ai plus le... Enfin bon, peu importe.
49:54 Et le cinéma s'est mis, en fait, et c'est tout là,
49:59 à considérer l'entreprise comme le méchant.
50:02 Et tu as eu une vague où l'entreprise ne pouvait plus être vue
50:06 de manière positive ou au moins neutre.
50:09 Et moi, je prends cette série où...
50:12 Alors, les gars, c'est épouvantable, comme tu dis, c'est le roi lire,
50:16 mais l'entreprise en tant qu'objet elle-même n'est pas stigmatisée.
50:20 Elle est même le...
50:22 Et on comprend le lien entre l'actionnaire, parce qu'on vilipende beaucoup les actionnaires,
50:25 les capitalistes, ceux qui tiennent les entreprises.
50:27 Et là, on se rend compte à quel point il y a cette notion de prise de risque,
50:30 cette notion intime, c'est ton sang, en fait.
50:32 - Exactement. - C'est ta vie.
50:34 C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, tant qu'on ne gère pas une entreprise,
50:37 à quel point c'est quelque chose qui est dans toi
50:41 et qui, pour les bons et les mauvais côtés,
50:43 ça t'obsède au point de pouvoir détruire tout le reste.
50:46 Et ça, c'est très bien rendu.
50:48 Oui, tout à fait. Voilà.
50:50 Et l'entreprise en tant qu'objet, Cédric, je ne sais pas si tu es d'accord,
50:53 et je trouve que c'est... Effectivement, comme tu dis,
50:56 les notions de prise de risque sont parfaitement rendues, et oui...
50:59 - Négociations. - Négociations.
51:01 - Je ne suis encore qu'au début. - Tu n'en es encore qu'au début.
51:03 - Pas de problème. - Ça nous plaît.
51:05 J'étais encore hier soir dessus, donc...
51:07 - Tu vas faire du billet. - Un film qui était intéressant,
51:09 c'est sur l'histoire de la famille Gucci aussi.
51:11 - Oui. - Un très bon film aussi.
51:13 - Oui, mais plus en mode Roi-Lire, justement,
51:17 plus centré sur la famille, si tu veux,
51:19 alors que là, l'entreprise est vraiment là.
51:22 Le conseil d'administration est là, les boards sont là,
51:25 les collaborateurs sont là.
51:27 Enfin, c'est intéressant.
51:29 Bon. - Elle va nous manquer.
51:31 - On est au bout. Il nous reste 3 minutes.
51:34 J'en sais rien. Un sujet.
51:36 - Tu voulais en parler un petit peu d'images, de réseaux sociaux.
51:39 Je ne sais pas si vous avez vu
51:41 le rainbow flag sur l'Arc de Triomphe.
51:43 - Oui. - Ce super montage d'un artiste
51:46 qui s'appelle Yann Padamme,
51:48 et qui a en fait enflammé la toile,
51:50 y compris l'extrême droite aux US,
51:53 et qu'en fait, c'était une image montée.
51:55 Et donc, sur tout le débat sur l'IA actuellement,
51:58 est-ce que tu labellises toutes les images
52:00 en disant "fabriquées par une IA"
52:02 ou "créées à partir d'images de 3D, de synthèse",
52:05 ça a été la parfaite démonstration,
52:07 qui est le débat actuel de l'Europe,
52:09 de dire comment on essaye d'encadrer un petit peu
52:12 la diffusion de ce type d'images.
52:14 - Alors donc, c'est effectivement...
52:16 Je ne savais pas que ça existait,
52:18 la commissaire européenne aux valeurs et à la transparence.
52:21 Eh ! Si ça ne fait pas 1984, ça !
52:23 Commissaire aux valeurs et à la transparence.
52:26 Bref. Donc, elle s'appelle Vera Jourova,
52:28 cette charmante commissaire.
52:30 Effectivement, elle veut un étiquetage clair
52:32 de ce type de contenu.
52:34 - Je trouve que c'était le parfait exemple
52:36 de cette semaine des derniers jours,
52:38 où en fait, c'est parti très vite,
52:40 même certaines personnalités françaises...
52:42 - Tout le monde s'est fait avoir.
52:44 - Parce que c'était bluffant, honnêtement.
52:46 L'image est magnifique.
52:48 - On est à deux pas de l'arc de Triomphe,
52:50 on enregistre. - T'as été voir.
52:52 - Ah, mais bon Dieu, je n'ai pas encore été voir.
52:54 - Je me suis fait exactement la même réflexion.
52:56 - Tu me disais que tu allais voir, comme Christo.
52:58 - J'ai dit que je voulais aller voir.
53:00 - Voilà, comme Christo. Christo était réel
53:02 et ça, c'était irréel.
53:04 Moi, je suis... Mais la limite,
53:06 on aura l'occasion de reparler.
53:08 Je l'ai déjà dit. Je pense que c'est
53:10 une très bonne nouvelle pour les marques
53:12 d'information, en fait.
53:14 C'est-à-dire que ton seul repère,
53:16 labellisé par l'IA, je ne sais pas comment
53:18 ils vont faire, mais enfin, à un moment,
53:20 en revanche, ton repère,
53:22 ça va être la marque.
53:24 Si Bismarck te dit un truc,
53:26 si Bismarck t'envoie une image,
53:28 tu pourras faire confiance à cette image.
53:30 - Un média, des journalistes, payés
53:32 pour investiguer. - Ce sera ton label,
53:34 finalement, ce sera tamponné. - Oui, mais il ne pouvait
53:36 rien nous arriver de mieux, en fait. - À condition de ne pas se faire avoir
53:38 par les sources qui vont
53:40 remonter. - Et voilà.
53:42 Qu'est-ce qui va se passer ? Pardon, c'est un peu de la cuisine
53:44 journalistique, mais
53:46 aujourd'hui, le grand
53:48 valeurs du journalisme,
53:50 c'est que, je ne sais pas quelle proportion,
53:52 70% des gens qui font du
53:54 journalisme aujourd'hui n'ont plus le contact de la source.
53:56 Ils ne savent plus ce que c'est.
53:58 Ils travaillent avec des agences,
54:00 ils travaillent avec des images qui leur
54:02 sont envoyées, et en fait,
54:04 l'origine, la source, ils ne savent plus.
54:06 Ah, il va falloir se remettre au boulot. Voilà.
54:08 - C'est un programme.
54:10 - Oui, oui, c'est une belle conclusion.
54:12 Bon, merci, chers amis.
54:14 Bon sommet, mon cher
54:16 Luc, pour l'entreprise
54:18 régénératrice, et puis nous,
54:20 évidemment, on se retrouve demain, on fera
54:22 un petit peu de... On redeviendra
54:24 sérieux demain, voilà, on va faire de la macro,
54:26 tout ça, la dette,
54:28 le travail, le logement,
54:30 il y a eu des annonces intéressantes sur le logement.
54:32 - On leur laisse.
54:34 - Macron !
54:36 Allez, à demain, les amis.
54:38 ...

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