Marche pour la Journée Nationale des victimes de la route. Paris/France - 06 Juin 2023

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00:00 [Musique]
00:16 [Musique]
00:22 Dans sa dernière demeure, qui se trouve dans le 95 après elle, tous les jours, et j'ai plus rien.
00:29 Plus rien.
00:31 Le chauffard, depuis a déménagé.
00:35 Moi, comme j'étais en période, j'étais à la salle pétrière.
00:39 J'ai eu mon fils presque en direct, parce que un mois sans le voir, avec les traitements et tout.
00:46 Je suis terminée comme beaucoup de mamans, beaucoup de papas.
00:49 On est fini, on ne vit plus, on survit, et cette justice est pourrie.
00:57 Pardon du mot, mais il n'y a pas d'autre mot.
00:59 Le mec, il a posté une photo sur Facebook, le lendemain du tribunal.
01:04 Il l'a posté en public, avec un verre à la main.
01:08 C'est honteux.
01:10 Honteux.
01:11 Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire.
01:14 Mon fils, je passe mon temps dans sa chambre, parce que j'ai tout gardé.
01:20 J'ai tout de mon fils.
01:22 Tout.
01:24 Je passe mon temps dans sa chambre.
01:27 Voilà.
01:28 Moi, je m'appelle Addison, je suis la soeur de Dylan, qui avait 16 ans.
01:40 Il a été échauffé, il a été approché par un chauffeur le 8 février 2022.
01:48 Nous, depuis, c'est un cauchemar.
01:51 On a une maman qui est en dépression, et on a du mal à la rencontrer.
01:57 Mais on n'a pas trop le choix, parce qu'il n'en reste plus qu'elle.
02:01 Mon papa est parti en 2017, je suis allée en impartie.
02:04 Donc, il n'y a plus qu'elle, en fait.
02:07 Dylan, c'était tout pour nous.
02:10 Moi, je l'ai vu le dimanche, et il m'avait dit, "Est-ce qu'une prochaine, je sais pas, est-ce qu'une prochaine devoir ?"
02:17 Il était tous les jours chez moi, il passait son temps régulièrement après son travail à plaire à la maison.
02:24 Il était très proche de mes enfants.
02:26 Aujourd'hui, j'ai un petit garçon de 6 ans qui est avec moi.
02:30 Sauf que je peux rien faire.
02:34 Aujourd'hui, on ne peut plus rien faire pour Dylan, à part se battre comme on le fait tous.
02:39 Comme on a dit, pour nos enfants, nous, c'était nos frères.
02:44 Ce qu'on a envie, en tout, c'est de retrouver ceux qui ont fait ça.
02:47 Nous, on sait qui a fait ça, le gars était à 8 minutes de chez moi.
02:51 On n'a rien fait.
02:53 Mais tous les jours, j'allais chez lui pour voir s'il ne bougeait pas, s'il ne déménageait pas.
02:58 Puis, il est parti.
03:00 Aujourd'hui, il est dans la région indienne, c'est tout ce qu'on sait.
03:04 Quand on est passé au tribunal, il a dit...
03:10 En fait, il a dit dans un camion, dans le brouillard, ce matin-là,
03:15 que mon frère, il est mort à 7 heures du matin.
03:19 Il a été éjecté à 60 km du véhicule.
03:24 D'après les pompiers et les gendarmes, il est mort sur le cou.
03:29 Ce qu'on espère, c'est qu'il n'a vraiment pas souffert.
03:31 C'est ça, c'est ce qu'on nous dit, qu'il est mort sur le cou.
03:34 Mais on ne peut pas le savoir.
03:36 Aujourd'hui, les seules images avec les gamins, c'est lui, sur le lit, à la morgue, au funéraire.
03:44 C'est tout ce qu'on a gardé.
03:46 Des images horribles, qu'on garde tous, qu'on n'oubliera jamais.
03:51 Du coup, il faut qu'on se batte tous.
04:01 Tous pour cette putain de justice qui ne fait rien.
04:04 Pour nos familles, pour nos enfants, pour notre frère, qui n'a rien fait.
04:09 Mais lui qui a osé dire au tribunal, qu'il a fait ce que tout le monde aurait fait,
04:12 c'est-à-dire doubler dans le brouillard.
04:15 Il a dit que quand il a doublé, il n'y avait rien de facile qui arrivait.
04:20 Que mon frère n'avait pas ses phares.
04:22 Alors là, aujourd'hui, ouais.
04:28 Justice pour Dylan ! Justice pour Dylan et pour tout le monde !
04:34 Et vous, le muséen ?
04:36 Il a fait 4 rendez-vous à nous.
04:41 Ça fait 4 mois, mon vie était un cauchemar.
04:44 On était tous les quatre.
04:46 On était tous les quatre dans la voiture.
04:52 Il y avait deux petites enfantesuses de 6 et 4 ans.
04:56 Ma petite fille de 6 ans, elle fallait mourir aussi.
05:00 Elle a fait ses 8 rendez-vous.
05:03 Et suite à la garde à vue, l'auteur du clip,
05:11 parce que je suis désolée, c'est un clip, c'est pas un accident,
05:14 c'est pas un homicide, c'est un clip,
05:17 a été relâché suite à la garde à vue, malgré un grade 9 d'alcool dans le sang.
05:25 Et une vitesse dont on ne sait pas encore exactement,
05:28 mais que les gendarmes estiment à environ 180 km/h.
05:32 Sur une route à 70.
05:35 Deux petits orphelins,
05:39 22 ans de vie commune gâchées en 10 ans.
05:48 Et toute une famille, vraiment, toute une famille détruite pour rien.
05:57 Et moi, je suis la maman d'Adrien.
05:59 Et je veux que justice soit faite.
06:02 Parce que je ne veux pas qu'il se libère comme ça.
06:05 Je veux qu'il paye.
06:08 Et qu'il ait vraiment une justice.
06:11 Justice pour Adrien.
06:13 Justice pour Adrien.
06:15 Justice pour Adrien.
06:17 [Bruits de la rue]
06:20 [Bruits de la rue]
06:24 [Bruits de la rue]
06:27 [Bruits de la rue]
06:30 [Bruits de la rue]
06:33 [Bruits de la rue]
06:36 [Bruits de la rue]
06:39 [Bruits de la rue]
06:42 [Bruits de la rue]
06:45 [Bruits de la rue]
06:48 [Bruits de la rue]
06:51 [Bruits de la rue]
06:54 [Bruits de la rue]
06:57 [Bruits de la rue]
07:00 [Bruits de la rue]
07:03 [Bruits de la rue]
07:06 [Bruits de la rue]
07:09 [Bruits de la rue]
07:12 [Bruits de la rue]
07:15 [Bruits de la rue]
07:18 [Bruits de la rue]
07:21 [Bruits de la rue]
07:24 [Bruits de la rue]
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07:57 [Bruits de la rue]
08:00 [Bruits de la rue]
08:03 [Bruits de la rue]
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08:15 [Bruits de la rue]
08:18 [Bruits de la rue]
08:21 [Bruits de la rue]
08:24 [Bruits de la rue]
08:27 [Bruits de la rue]
08:30 [Bruits de la rue]
08:33 [Bruits de la rue]
08:36 [Bruits de la rue]
08:39 [Bruits de la rue]
08:42 [Bruits de la rue]
08:45 Moi je suis Mme Bourgoin Katy, je suis la présidente du collectif justice
08:48 des victimes de la route au niveau national.
08:51 On est là pour demander l'homicide routier.
08:54 On a envoyé, ça fait plus de 10 ans qu'on le demande
08:57 l'homicide routier. Les actualités ont fait
09:00 que là on en parle beaucoup, mais maintenant on voudrait des actes
09:03 parce que les paroles on les subit depuis des années.
09:06 Donc il y a un moment où il faut passer aux actes. On ne peut pas entendre
09:09 homicide involontaire du moment qu'il y a une circonstance aggravante.
09:12 C'est intolérable. Donc voilà, on a fait un appel
09:15 à la mobilisation. Je remercie tous les députés
09:18 que nous avions invités et de leur présence.
09:21 C'est à dire qu'ils ne sont pas venus. Je remercie
09:24 surtout les familles qui se sont déplacées.
09:27 On a invité tous les députés de Paris. Aucun n'a répondu aux mails.
09:30 On est parti de l'Assemblée nationale
09:33 et on finit Place Vendôme.
09:36 Alors on est arrivé, merci à la préfecture
09:39 parce que normalement on devait partir de l'Assemblée nationale
09:42 et j'ai su hier à 17h que notre parcours était
09:45 pas autorisé. Donc pour prévenir
09:48 des gens la veille à 17h
09:51 alors que l'événement il est diffusé depuis le mois de février
09:54 c'était impossible. On vient de la France entière.
09:57 C'est un manque de respect vis-à-vis de notre combat et de nos enfants.
10:00 On n'est pas des...
10:03 Comment ils appellent ça ? - Ceux qui cassent tout.
10:06 - On n'est pas des gens qui allant tout casser. On est des familles
10:09 de victimes qui demandent une vraie justice.
10:12 La justice est censée être rendue au nom du peuple.
10:15 A aucun moment elle n'est rendue au nom du peuple. Il y a des textes de loi
10:18 qui ne sont jamais appliqués. Donc il y a un moment où il faut savoir dire stop.
10:21 Mais c'est pas correct de refuser un parcours
10:24 de nous l'interdire la veille à 17h.
10:27 Ça se fait pas. Il y a un respect quand même.
10:30 Au gouvernement nous demandons déjà l'homicide routier
10:33 parce que quand vous allez à un procès vous ne pouvez pas
10:36 entendre "homicide involontaire" du moment qu'il y a une circonstance aggravante.
10:39 L'homicide routier ça remet de l'humain.
10:42 C'est possible de remettre de l'humain.
10:45 On ne demande pas de remettre de l'humain.
10:48 Et on demande que la justice fasse son travail.
10:51 Vous êtes condamné à 10 ans la peine maximale
10:54 et 150 000 euros d'amende. Nous on se bat depuis 2009.
10:57 La seule fois où j'ai vu 10 ans c'est une fois.
11:00 Donc excusez-nous. Et il y a un message d'impunité
11:03 qui est donné, qui va à l'encontre
11:06 de ce que nous sur le terrain on doit donner aux jeunes.
11:09 Parce que moi je fais de la prévention. Donc il y a un moment
11:12 où il faut remettre les choses en place. C'est plus tolérable ce laxisme.
11:15 C'est plus tolérable le mépris qu'ont subi les familles.
11:18 Les auteurs ont plus de droits que les victimes.
11:21 Il faut remettre les victimes au centre. Ce n'est pas les auteurs au centre
11:24 et les victimes en dehors. Les victimes elles doivent être nouvelles au centre.
11:27 On n'a pas demandé à perdre nos enfants.
11:30 Ou même quelqu'un qui a grillé un feu, qui conduit sans permis.
11:33 Il n'y a pas que l'alcool et les stupéfiants. Je suis désolé.
11:36 Il y en a qui se battent mais non on n'est pas que pour l'alcool et les stupéfiants.
11:39 Vous avez une voiture entre vos mains.
11:42 Vous avez un comportement responsable et vous avez un code de la route.
11:45 Maintenant si vous ne le respectez pas, on ne peut pas demander à une famille
11:48 qu'on lui a tué son enfant, ou même sa femme, ou un être cher.
11:53 Vous allez être jugé pour homicide involontaire et vous n'allez rien prendre.
11:57 Moi j'en suis arrivé quand on prépare les familles à ce qu'à l'issue du procès
12:00 il n'y ait pas de mandat de dépôt.
12:03 Je peux vous donner un exemple. On se bat depuis des années pour avoir
12:06 une journée nationale en hommage aux victimes de la route parce qu'on fait des actions.
12:09 On a envoyé des centaines de courriers à M. Macron dans des enveloppes rouges,
12:14 pas de réponse. On a envoyé des centaines de courriers après avec des pétitions
12:18 à M. Macron, pas de réponse. Et là on est passé carrément par la boîte mail,
12:21 pas de réponse. On voudrait qu'ils fassent un décret présidentiel
12:24 pour une journée nationale des victimes de la route le 16 mai.
12:27 On est maîtrisé, on n'est pas entendu. Et par contre on nous demande d'être sur le terrain.
12:31 Il y a un moment, il faut remettre les choses en place.
12:34 Il y en a plein, il y en a, oui, et il y en a qui ne sont même pas sous contrôle judiciaire.
12:39 Les gens pensent que les personnes vont aller faire de la prison.
12:47 Mais non, ils seront placés sous contrôle judiciaire jusqu'au procès.
12:50 Et encore, il y en a qui ne sont même pas placés sous contrôle judiciaire.
12:53 Et il y en a même, on leur laisse le permis. Mais c'est ça la réalité.
12:56 Et puis il y a des familles, elles attendent des années pour avoir un procès.
13:00 Nous on a une famille, ça fait 6 ans qu'elles attendent. Vous trouvez ça humain ?
13:04 Non mais il y a un moment, il faut arrêter.
13:06 A quel moment la justice, elle est rendue au nom du peuple français ? Jamais.
13:11 Donc moi j'appelle à tous les députés, à tous les gouvernements.
13:17 Nous on n'arrête pas des sollicités, on n'a pas de réponse. Jamais, jamais, jamais.
13:21 Jamais, jamais, jamais. Jamais.
13:23 De tous bords politiques ?
13:24 De tous bords politiques.
13:26 On a des députés du Rassemblement National qui nous répondent.
13:30 Mais moi je dissime que dans un combat comme ça, il ne devrait même pas y avoir de couleur politique.
13:34 Cette action, elle doit être voulue, ça doit être national.
13:40 La sécurité routière, tous ces problèmes, c'est une volonté politique.
13:44 Pour moi, il ne faut pas qu'il y ait d'étiquette.
13:47 Mais on a vu des choses à cause de...
13:50 Voilà, moi je trouve ça ignoble.
13:53 Parce que c'est un combat, on pourrait rester chez nous et pleurer toute la journée.
13:58 On a décidé de se battre, il y a un moment où il faut remettre les choses en place.
14:02 Monsieur, je viens témoigner devant votre caméra,
14:11 parce que dans la semaine, j'ai envoyé par e-mail un message à madame Nadine Morano.
14:18 Je l'ai invité à venir soutenir les familles.
14:22 Aujourd'hui, normalement c'était vers l'Assemblée Nationale,
14:25 mais ils nous ont forcé à venir ici.
14:30 Alors j'ai invité Nadine Morano et j'ai invité quelqu'un de gauche,
14:34 de LFI, madame Marianne Maximi.
14:38 Je l'attends, j'espère qu'elles seront toutes les deux.
14:41 Nous rejoindrons vers la place de la Vendôme.
14:45 Et si elles viennent, je les remercie vivement.
14:48 Il faut qu'elles nous écoutent, il faut qu'elles défendent,
14:52 qu'elles défendent les familles parce qu'on est oubliés par tout le système de la politique et de la justice en France.
14:58 Moi je demande au gouvernement qu'il fasse appliquer les peines qui sont dans la justice.
15:04 Qu'il fasse appliquer entièrement les peines, pas avec des sourcils.
15:09 Nous demandons qu'il soit reconnu un jour national pour les victimes de la route.
15:14 Ça fait 14 ans que la présidente de mon association défend ce droit.
15:20 Le 16 mai, nous aimerions que le 16 mai ce soit une journée nationale dédiée aux victimes de la route.
15:26 J'ai perdu mon fils, 32 ans, un gentil pâtissier, avec CAP, avec BTM,
15:37 et il est mort à cause d'un chauffard qui avait 2,6 g dans le sang.
15:44 Qu'est-ce qui t'est arrivé au chauffard après l'accident ?
15:46 Il est mort avec mon fils. Ils étaient tous les deux sur la moto.
15:49 L'épouse du copain de mon fils ne les a pas prévenus, n'a pas prévenu mon fils,
15:55 ni a retenu son mari qui avait bu toute la journée.
15:58 Dans le résultat, il avait 2,6 g et l'épouse n'a pas averti mon fils,
16:07 ni a retenu les clés de la moto à son mari.
16:10 Mais il faut savoir qu'ils étaient en assistance du divorce.
16:12 Et c'est pourtant assistance ?
16:15 Et nous, on l'a accusé, non assistance en diriger.
16:18 On a fait porter plainte et la justice a classé ça son suite.
16:27 Je suis la maman de Lucas, 23 ans.
16:30 Il a été tué le 31 mars 2019.
16:33 Il rentrait à la maison à vélo, à 200 mètres de notre maison.
16:38 Il a été fauché par un chauffard alcoolisé, 1,80 g d'alcool, des litres fuite.
16:44 Il a laissé mourir mon fils sur la route, tout seul.
16:47 Il est parti dans un estaminet.
16:50 C'est des gens qui l'ont vu, qui l'ont croisé avec sa voiture démolie,
16:54 qui ont fait demi-tour.
16:57 Une dame qui travaillait au centre hospitalier,
17:00 qui était réanimatrice au centre hospitalier d'Armentière,
17:03 qui a fait le massage cardiaque pour essayer de réanimer mon fils.
17:08 L'autre est revenu, cet assassin,
17:11 une heure et demie après sur les lieux de l'accident.
17:15 Mon mari lui a sauté à la gorge.
17:17 Et quand il est passé au tribunal, il a répété plusieurs fois
17:21 "Je ne sais pas le pourquoi du comment,
17:24 je pensais que j'avais écrasé un animal, voire une biche".
17:29 Vous vous rendez compte ? Voire une biche ?
17:32 Un animal, mon fils un animal.
17:35 Donc je demande les peines, les peines encourues.
17:39 10 ans, oui 10 ans, il n'a même pas fait un jour de prison.
17:44 Est-ce que c'est normal ?
17:46 Nous on prend perpétuité, lui, il continue sa vie.
17:50 Il est heureux, tout va bien.
17:52 Au tribunal, la juge, parce qu'il avait obligation de soins pour son alcoolisme,
17:57 la juge lui a demandé "Mais monsieur, comment se fait-il
18:00 que vos gamagétés ont monté en flèche en faisant le geste ?"
18:04 Il a répondu "Peu de temps, c'était à peu de temps après qu'il a tué mon fils".
18:10 Il a répondu "Ah mais j'ai fait de soirées avec des potes,
18:14 j'ai bu de la Carmelite, j'ai bu de la Saint-Bernardus".
18:18 Vous voyez ? Donc c'est inadmissible tout ça, c'est inadmissible.
18:22 On n'est pas entendu et nous on prend perpétuité.
18:26 Nos enfants sont sous terre, je trouve ça écœurant.
18:30 Que le gouvernement nous entende une bonne fois pour toutes, s'il vous plaît.
18:35 Et que ça n'arrive plus jamais, surtout, plus jamais.
18:39 Il y a des députés qui ont répondu ?
18:41 Jamais, jamais.
18:43 Ils ne nous répondent pas, c'est des banalités, c'est un banal accident.
18:48 Mais ça n'arrive qu'aux autres, jusqu'au jour où les autres aient nous.
18:52 Et croyez-moi, je ne souhaite pas ça, mon pire ennemi.
18:55 Alors je m'appelle Edmond Guèze, moi j'ai perdu mon petit frère Noé.
19:05 Donc il y a moins d'un an, ça s'est passé le 25 juin, à 1h du matin.
19:10 Il avait 16 ans, il allait avoir 17 ans.
19:13 Avec des amis, ils sont allés acheter des pizzas.
19:16 Et un chauffeur drogué, alcoolisé, a doublé une voiture et lui est rentré dedans à 100 km/h.
19:25 Donc c'est dans le sud.
19:28 Donc mon petit frère, en fait, il a été à l'hôpital.
19:33 Moi, mon père, c'est la première fois qu'il venait me voir à Paris.
19:36 Parce que je danse et je faisais un événement.
19:39 Et quand il est arrivé, on a reçu un appel.
19:42 Comme quoi mon frère, il est à l'hôpital, il a eu un accident.
19:45 On ne savait pas si c'était très grave ou quoi.
19:47 Donc on est parti directement.
19:49 C'est pour ça qu'aujourd'hui, il n'y a pas mon père.
19:51 Et que je représente la famille Noé.
19:53 Parce qu'on vient de Nice et qu'il n'avait pas la force de refaire ce voyage.
19:58 De retraverser ce qu'il avait traversé en perdant son fils, mon frère.
20:03 Et on est arrivé à l'hôpital.
20:07 Pendant trois jours, il y a le cœur de mon frère qui battait.
20:10 Puis en fait, il était en mort cérébrale.
20:12 Donc il avait tapé le mauvais côté.
20:14 Et le mec de 45 ans, quand il a eu l'accident, il est rentré dans mon petit frère.
20:24 Et c'est lui qui est sorti de la voiture.
20:27 Il est allé embrouiller mon petit frère.
20:30 Alors que mon petit frère, il était déjà mort.
20:32 En mode "Ouais, ma voiture, vous ne faites pas attention".
20:35 Alors qu'il était drogué, alcoolisé.
20:37 Il s'est retrouvé en prison.
20:39 Il est sorti au bout de deux jours, puisqu'il a payé 5000 euros.
20:42 Donc là, il est toujours en liberté.
20:45 Là, je suis arrivé à Paris.
20:47 On a fait une marche, nous, en team.
20:49 Il y avait 2000 personnes.
20:51 Là, à Paris, il y a 100 personnes.
20:53 Donc c'est ridicule.
20:56 Les personnes à Paris n'ont pas de...
20:58 Je ne sais pas, ils ont trop de trucs à faire, je pense.
21:01 Il y a beaucoup de familles qui perdent leurs enfants dans des accidents routières.
21:06 Enfin, dans beaucoup d'endroits.
21:09 Et le fait qu'il n'y ait que 100 personnes,
21:11 qu'il y ait deux familles,
21:13 on est deux familles à venir de Nice,
21:15 et qu'il n'y ait personne qui puisse être là pour se battre contre ce genre de personnes
21:24 qui détruisent des familles entières,
21:26 qui détruisent des rêves, qui détruisent des vies.
21:29 Et je veux dire, mon petit frère, il allait être qualifié pour les JO,
21:33 les JO olympiques de tir à la carabine.
21:36 C'était un sportif.
21:38 Il n'a jamais fait de conneries.
21:40 C'était quelqu'un qui souriait tout le temps.
21:42 C'était quelqu'un qui donnait de l'amour.
21:44 C'était vraiment une bonne personne.
21:45 Vraiment une meilleure personne que moi et que tous les gens que j'ai rencontrés.
21:48 Et c'est le premier à être parti.
21:50 Et cette personne continue à vivre.
21:52 Il continue son travail.
21:54 Il n'a pas envoyé un seul message.
21:57 Il n'a pas remis en question.
21:59 Et la société, le gouvernement, tout ce qui a été créé aujourd'hui,
22:04 fait en sorte qu'on oublie ça.
22:06 Les distractions, la technologie, les réseaux sociaux.
22:09 En fait, t'oublies les morts et ça devient beaucoup moins important.
22:11 Surtout que, comme je disais tout à l'heure,
22:14 quand une famille, il lui arrive un truc comme ça,
22:18 elle est fragilisée.
22:20 Elle perd pédale.
22:22 Elle perd conscience.
22:23 Elle ne sait plus ce qu'elle fait.
22:25 Les proches qui prennent de leur distance.
22:27 Parce que c'est dur de devoir être là pour une famille qui est triste,
22:30 qui souffre.
22:32 Il faut souffrir aussi.
22:34 Et donc, tout le monde se sépare un peu.
22:37 Prennent de la distance.
22:39 Essayent de respirer.
22:40 Et en gros, ces familles se retrouvent seules, fragilisées.
22:42 Et ils se retrouvent ici, à la place de la bourse,
22:45 avec une dizaine de personnes,
22:48 à essayer de se battre contre quelque chose qui est déjà plus là.
22:52 Donc, c'est très dur.
22:54 Il n'y a pas de force.
22:55 Il n'y a pas de soutien.
22:56 Et moi, ça m'a fait de la peine vraiment de voir ça.
22:58 Je veux dire, moi, je suis avec mes amis.
23:00 Ce n'est même pas ma famille.
23:01 C'est mes amis qui sont venus.
23:03 Et voilà.
23:05 Mon père, ça le fait trop mal pour se déplacer.
23:09 Ma belle-mère, pareil.
23:11 Et c'est trop dur.
23:12 Et on n'a pas de soutien.
23:13 Donc, en plus du fait qu'on soit fragilisés,
23:15 qu'on souffre,
23:17 on n'a pas le soutien du gouvernement.
23:18 On n'a pas le soutien de préfets,
23:20 de personnes qui ont les moyens de faire bouger les choses.
23:23 Et à force, on tombe dans l'oubli.
23:26 Et les lois ne changent pas.
23:28 Et les meurtriers sont libérés.
23:31 Et la guerre continue, finalement.
23:33 La liberté pour les personnes qui devraient être enfermées continue.
23:36 Et les personnes qui devraient être libres,
23:38 elles sont enfermées à vie.
23:39 Et donc, voilà, c'est nous.
23:40 Moi, je demande au gouvernement de...
23:43 En fait, il y a tellement de choses qui font mal.
23:45 Il faut juste ouvrir les yeux.
23:47 Et de comprendre où est la tristesse.
23:49 Et où elle pourrait être la joie.
23:51 Et de faire en sorte de changer...
23:53 Oui, de faire changer les choses.
23:55 Mais radicalement.
23:56 Pas en faisant des assemblées pour voter des lois, etc.
24:01 Non.
24:02 Il y a une personne qui est à la tête, qui comprenne.
24:05 Je sais très bien que si le président Macron
24:09 perdait demain son fils dans un accident de la route,
24:12 ce ne serait pas la même chose.
24:14 Mais bon, il arrive ce genre de trucs jamais aux personnes hauts placées
24:17 parce que, je ne sais pas, ils ont de la sécurité autour d'eux.
24:20 Ils font attention.
24:21 Et oui, de changer les lois.
24:23 De se rapprocher des familles aussi.
24:25 De nous entendre.
24:27 Parce que là, on n'est pas entendus du tout.
24:29 Pas entendus du tout, nous.
24:30 Il y a deux manifestations en même temps.
24:32 Personne ne sait ce qui se passe.
24:34 Le gouvernement n'a rien à foutre.
24:35 Tout part en couilles.
24:36 Que ce soit nous ou les personnes là-bas qui manifestent,
24:39 personne ne sait pourquoi.
24:40 Et en fait, on essaye de se battre.
24:42 Mais ça ne va jamais jusqu'au bout.
24:44 Et ils savent très bien que même au début, on était mille.
24:48 Demain, on est cent.
24:50 Dans trois jours, on sera cinquante.
24:53 Et dans un mois, on sera deux, trois.
24:55 Et donc, ils savent très bien qu'à force de...
24:57 En fait, si on ne lâche pas, on n'aura pas ce qu'on a.
25:02 Pas ce qu'on veut avoir.
25:04 Mais ils savent très bien que, eux, ils ne vont jamais lâcher.
25:06 Donc, à un moment donné, au bout de quelques années,
25:09 on va lâcher et ils vont avoir ce qu'ils veulent.
25:10 Ça ne veut dire rien du tout.
25:11 Et ils ne vont rien nous donner.
25:13 Donc voilà.
25:14 Changer les choses, mais...
25:16 Quand ils vont changer.
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25:24 [Sous-titrage Société Radio-Canada]

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