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Transcription
00:00 [Générique]
00:18 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de Made in Africa,
00:21 votre magazine économique 100% africain.
00:24 Ce numéro sera consacré au business du Ramadan.
00:26 C'est un mois sain par excellence pour les musulmans du monde entier.
00:30 Le jeûne constitue l'un des cinq piliers de l'islam.
00:33 Une période très importante en Côte d'Ivoire.
00:35 Le pays compte en effet 40% de musulmans.
00:38 Ce mois sacré est aussi l'occasion pour les entreprises d'augmenter leur chiffre d'affaires
00:43 dans la commercialisation de produits alimentaires.
00:46 Une période de grande consommation qui rime aussi avec le halal.
00:49 Cette alimentation jugée conforme au rite musulman.
00:53 Sur le continent, le marché du halal est estimé à 150 milliards de dollars.
00:58 Il comprend la nourriture mais aussi les boissons.
01:01 Un marché en pleine expansion.
01:04 Au sommaire ce soir, enquête sur le business autour du Ramadan en Côte d'Ivoire.
01:08 Un mois sacré pour les musulmans du pays.
01:10 Un mois sacré aussi pour les entreprises qui font du business.
01:14 Pani Ramadan, rupture du jeûne, tenue somptueuse pour les fêtes.
01:18 Tout s'organise pour profiter de la consommation des ménages.
01:23 Puis nous parlerons d'un marché en pleine expansion, celui de la nourriture halal.
01:27 Le halal, c'est une certification qui autorise les musulmans à consommer un produit.
01:32 Nous irons à la rencontre de Yissouf Sam, un boucher qui a fait du halal sa spécialité.
01:37 De l'abattage rituel des bêtes à la vente dans sa boucherie en passant par la grande distribution,
01:42 vous allez découvrir les coulisses de ce business.
01:45 C'est une période sacrée incontournable, le Ramadan.
01:49 Pendant un mois.
01:50 Il s'agit pour chaque musulman de prier et jeûner pendant la journée
01:54 avant de rompre le jeûne une fois le soleil couché.
01:57 Mais vous allez le voir, ce moment est aussi l'occasion de faire du business pour les entreprises
02:02 que nous avons rencontrées et d'augmenter leurs ventes.
02:05 Le business autour du Ramadan, un reportage signé Jean Hutin et Romane-Emilie Coffi.
02:10 Au cœur du quartier d'Abobo, en ce mois de Ramadan,
02:16 cette famille pratiquante suit les rites habituels.
02:19 Prières quotidiennes et surtout jeûne.
02:22 Car du lever au coucher du soleil, interdiction de manger et de boire.
02:26 Alors à quelques heures du repas qui marque la rupture du jeûne,
02:30 Liftar, la mère de famille, s'active en cuisine.
02:34 - Est-ce qu'il est là de couper carême ?
02:36 - Dans peu de temps, on coupe carême à 18h, à 25h.
02:40 Donc tu vas te patienter juste un peu.
02:46 Frites, poulet yassa, ail, le tout frit dans de l'huile.
02:51 C'est l'un des produits incontournables du Ramadan.
02:54 - Pendant les autres mois, on utilise moins d'huile par rapport au mois de Ramadan.
02:57 On peut prendre un litre, un bidon, comme ça on peut prendre un et demi.
03:01 Ça fait 8 litres par mois.
03:03 Mais dans le mois de Ramadan, ce bidon là, souvent tu penses à deux semaines,
03:07 à peine deux semaines, l'huile est déjà finie.
03:09 Pour préparer cet Liftar, Yasmine a dépensé 10 000 francs CFA.
03:13 Un budget plus important que d'habitude.
03:15 Car rien ne doit manquer à la fête.
03:18 - Pendant le Ramadan, on dépense plus.
03:21 Malgré qu'on jeûne, on doit manger moins.
03:25 Le soir, la table est grande, il y a un peu de tout sur la table.
03:28 Je dépense 2 à 3 fois plus souvent.
03:30 Ça dépend si on a des invités qui arrivent.
03:32 On doit doubler la proportion pour que tout le monde mange à sa faim.
03:36 L'heure de la rupture approche.
03:39 En cuisine, il faut vite terminer la préparation du repas.
03:43 Les jeunes patientent toute la journée.
03:45 Donc il faut qu'à 18h, le repas soit sur la table.
03:51 Pour rassurer les jeunes parce qu'ils sont très impatients.
03:54 Nos frites sont prêtes.
03:56 Dans le salon, tout le monde est réuni pour débuter Liftar.
04:02 Lorsque le signal est donné, on commence par déguster une date
04:05 avant de voir la bouillie de mille.
04:09 Ce repas est une récompense après une longue journée de privation.
04:13 Notre moment préféré, l'heure de la dégustation.
04:18 On ne parle pas trop, on savoure.
04:20 On sent bien le goût de cette épice.
04:24 Avec plus de 40% de la population musulmane,
04:34 le ramadan représente une période très importante en Côte d'Ivoire.
04:38 Chaque musulman jeûne toute la journée
04:40 avant de profiter une fois le soleil couché.
04:42 Mais ce mois sacré est aussi l'occasion pour les entreprises
04:46 d'augmenter leur chiffre d'affaires.
04:48 Offres promos, paniers à offrir, ruptures du jeûne,
04:52 tenue sur mesure pour la fête,
04:54 tout s'organise pour profiter le plus possible
04:58 de la consommation des familles.
05:06 Pour s'adapter à la demande plus importante en cette période,
05:10 les grandes surfaces mettent les bouchées doubles.
05:12 Direction l'hyper-U de Cocody.
05:14 Omar, responsable du rayon épicerie,
05:18 veille à ce que rien ne manque.
05:20 Les produits phares, l'huile,
05:22 nous en sommes très contents.
05:24 Si on vérifie les chiffres d'affaires,
05:26 on peut aller à 1 million par jour au niveau de l'huile.
05:30 Au niveau des commandes, on double les commandes.
05:32 Comme je l'ai dit, au sucre et au lait.
05:34 On double en plus.
05:36 Pour ne pas tomber comme dit Aouroub Di.
05:40 Le rayon épicerie représente 10 à 15 millions de francs CFA
05:44 de chiffre d'affaires par jour.
05:46 Une attention toute particulière est donc donnée à certains produits,
05:50 comme l'huile, le riz ou encore le sucre,
05:53 qui peut atteindre jusqu'à 1 000 kg vendus quotidiennement.
05:56 Le responsable du rayon frais
05:58 vient donc régulièrement réaliser des points
06:01 sur l'approvisionnement des produits.
06:03 - Le lipton aussi. - Le thé, oui.
06:06 - Thé, lipton, petit, petit. - Thé, oui, le petit.
06:09 - S10. - S10.
06:11 - Poudre, bonnet, rouge, spaghetti, couscous, lipton, café.
06:15 - Renouveler le stock, un enjeu clé,
06:19 car certains produits alimentaires
06:21 viendront garnir les paniers ramadan.
06:24 Des paniers offerts spécialement en cette occasion.
06:27 Une tradition importante.
06:29 Alors ce supermarché a choisi d'y consacrer un rayon entier.
06:33 - Pendant la période de ramadan,
06:35 on peut vendre jusqu'à 2 000, 2 400 paniers toute la période.
06:40 - Avec un prix moyen de 20 000 francs l'unité,
06:43 l'enseigne réalise un chiffre d'affaires
06:46 de 40 millions de francs CFA rien que pour ses paniers.
06:49 Problème, la concurrence est rude.
06:51 De nombreux supermarchés proposent eux aussi des paniers équivalents.
06:55 - C'est pas facile, pour le fournisseur surtout.
06:58 Parce qu'en cette période,
07:00 presque tout le monde fait des paniers ramadan.
07:03 Et c'est pas facile pour le fournisseur
07:05 de répondre à toutes les demandes.
07:07 Il peut arriver que le fournisseur soit en rupture.
07:10 Et du coup, nous aussi. Là, c'est un problème.
07:13 Là, il faut réfléchir, voir par quoi faire remplacer...
07:16 Là, tu as ta rupture.
07:18 - Les paniers ramadan, un marché lucratif
07:21 qui n'est pas réservé uniquement aux grandes surfaces.
07:25 Certains entrepreneurs surfent aussi sur le phénomène.
07:28 Christelle confectionne des paniers haut de gamme
07:31 avec des produits très recherchés.
07:33 - On fait beaucoup attention aux produits qu'on met à l'intérieur
07:36 de nos compositions parce que ce sont des produits comestibles.
07:39 Ce sont des produits qui coûtent plus cher que la normale
07:42 parce que ce ne sont pas des produits qu'on trouve en grande surface
07:45 dans les supermarchés.
07:47 Par exemple, le jus de fruits, je pense que c'est différent
07:50 des jus que vous trouvez en grande surface.
07:52 Je pense que ça coûte 7000 et 8000, uniquement ce jus.
07:55 Alors que si on part sur une base des jus classiques,
07:58 je peux l'avoir en un litre entre 2000 et 3500.
08:02 Donc ça fait quand même 3 fois le prix des produits classiques
08:06 qu'on peut trouver en grande surface.
08:08 - Un coût qui se ressent sur le prix de vente.
08:11 Le client dépoussera 90 000 francs pour ce plateau, par exemple.
08:15 A ce prix, Christelle s'assure que la composition
08:18 convienne parfaitement au client.
08:20 - Allô, Madame Kay, ça va ?
08:23 Je voulais juste vous envoyer le contenu.
08:26 Vous savez, les boîtes à fruits secs, j'en ai plus.
08:29 C'était les dernières que j'avais pour votre composition de jeudi.
08:32 Mais je vous propose autre chose.
08:34 Ce sont des fruits secs également, que je mettrai à l'intérieur.
08:37 Vous me dites si c'est OK pour vous.
08:39 - Elle mène cette activité depuis 3 ans, en plus de son emploi principal,
08:42 chez un grand concessionnaire de La Place.
08:45 Une activité qui occupe tout son temps libre.
08:48 Prépare 150 commandes pour ce seul mois du ramadan.
08:51 - L'idée, c'est vraiment qu'est-ce qu'on va faire
08:54 qui va créer vraiment l'effet "waouh" et marquer la différence
08:57 et faire de ces produits, de son expérience, vraiment quelque chose de très génial.
09:01 - Une fois le panier emballé et décoré, c'est l'heure de la livraison.
09:07 Cet écrin précieux, elle en livrera près de 15 dans la journée,
09:11 dans tout Abidjan.
09:14 ...
09:21 Pendant le mois du ramadan, les hôtels de la capitale économique
09:25 veulent eux aussi tirer profit de cet événement sacré,
09:28 en organisant chaque soir des ruptures de jeûne.
09:31 Au coeur des cuisines de l'hôtel Mowenpik,
09:34 on travaille sans relâche pour préparer le buffet de l'Iftar.
09:37 - Ça commence le compte à rebours ?
09:40 - 4h30, ça y est. Hop, c'est le feu.
09:44 - Étant donné qu'il y a la coupure, il faut vraiment être...
09:48 attendre que tout soit posé, parce que les gens, quand ils commencent,
09:52 ils n'arrêtent pas et ils vont foncer à fond.
09:57 - Venus spécialement du Maroc, les chefs Gislane et Nadia sont derrière les fourneaux.
10:02 Chaque soir pendant un mois, elles préparent un repas typiquement marocain.
10:07 - Je suis fière.
10:09 - On est fiers.
10:11 - On est fiers de préparer et surtout de faire découvrir à tout le monde ici
10:15 la cuisine marocaine, surtout pendant ce mois de Ramadan,
10:19 où on mange un peu de tout. Il y a tous les plats.
10:23 - Chaque jour, plus de 6 kg de semoule sont cuisinées
10:26 pour accompagner les traditionnels couscous et tagines.
10:29 - Tagine de poulet, carottes, petits pois, tagine de boulettes de poisson,
10:36 et les brochettes, il faut voir avec Stéphane.
10:40 - Des plats qui peuvent être coûteux selon les ingrédients.
10:44 - Par exemple, le saffron est cher.
10:46 Quand on ajoute un peu de saffron dans des plats,
10:49 il y aura un prix qui est un peu plus.
10:54 Tout ce qui est fait au Ramadan, même les gens qui n'ont pas assez d'argent,
10:58 ils essayent de dépenser.
11:01 Donc c'est comme ça, il faut avoir ça dans leur table, dans la culture générale.
11:07 - Et voilà la fameuse harira, qui est indispensable pendant le mois de Ramadan.
11:15 En salle aussi, on s'active.
11:19 Une fois le soleil couché, l'heure de rompre le jeûne est arrivée.
11:26 Les clients se pressent autour du buffet.
11:29 Chacun d'entre eux a déboursé 25 000 francs CFA pour profiter de ces mets marocains,
11:35 qui semblent plutôt appréciés.
11:38 - Je trouve l'endroit parfait, c'est tranquille.
11:43 Je suis bien, je me sens bien ici.
11:45 J'adore, vous voyez les samouchas juste derrière là, c'est pour ça que je viens ici.
11:50 - Pour l'établissement, ces soirées spéciales permettent d'augmenter le chiffre d'affaires de 20 %
11:56 par rapport à un jour normal.
11:58 Le directeur général du Movenpick, Fabien Martinez, y accorde une importance particulière.
12:04 - Le Ramadan nous a paru une opportunité pour attirer de nouvelles clientèles,
12:10 que nous n'avons pas forcément, par exemple la communauté musulmane.
12:14 Il y a aussi beaucoup de compagnies autour de nous qui offrent un iftar, un repas, pour leurs employés.
12:22 Comme on est un hôtel récent, on vient juste d'ouvrir, ça nous permet de nous différencier par rapport à d'autres hôtels.
12:28 - Chaque soir, l'hôtel reçoit entre 80 et 100 personnes.
12:33 - Jusqu'à présent, puisque nous sommes encore en Ramadan et qu'il reste une dizaine de jours,
12:40 ça va représenter de 30 à 35 millions de chiffre d'affaires sur le soir.
12:46 - Pendant le mois du Ramadan, les affaires sont bonnes aussi pour les couturiers.
12:53 Car pour l'Aïd El Fitr, la fête qui clôture ce mois sacré, il faut se parer de ses plus beaux habits.
13:00 A Trècheville, l'incontournable Sissé Moïse reçoit beaucoup de commandes, notamment pour les cafetani.
13:06 - En fait, aujourd'hui, le cafetani remplace le costume.
13:10 C'est la tenue africaine par excellence et qui fait qu'aujourd'hui, c'est l'une des tenues qui est le plus demandée,
13:16 qui est le plus portée. Et on est aussi bien habillé que dans un costume occidental.
13:22 Donc aujourd'hui, la demande est très, très forte.
13:26 Et quand c'est le Ramadan, quand c'est l'Aïd, on le fait en basain.
13:32 - 317 tenues cousues par l'atelier ce mois-ci, soit presque le triple comparé à un mois normal.
13:40 - On va regarder le signe. Donc je rajoute ça. C'est quel nom?
13:45 - Doumiad Daouda.
13:48 - Voilà, donc c'est le dernier. On a arrêté toutes les commandes déjà. Donc du coup, fais en sorte que tu sois prêt. OK?
13:54 - Les commandes passées en dernière minute sont facturées plus chères.
13:58 - Lorsqu'on a des clients qui viennent un peu plus tardivement, en accord avec les opérateurs,
14:04 on essaie d'ajouter ce qu'on appelle le prix de l'urgence.
14:08 Il permet donc de faire travailler le tailleur un peu plus tard que d'habitude.
14:13 - Cette taxe pour l'urgence coûte 10 000 à 15 000 francs par tenue.
14:18 Son but, financer les heures supplémentaires des couturiers qui travaillent jusqu'à 22 heures pour finir dans les temps.
14:26 Le suivi des commandes est très organisé.
14:30 - On se fatigue un peu plus quand même. C'est du stress, comme je dis.
14:35 - Du stress, mais au final, beaucoup de ventes à la clé.
14:39 Ce client n'a pas hésité à mettre le prix pour cette occasion spéciale. 250 000 francs pour ce cafetani.
14:46 - C'est le jour de la fête. Tout le monde cherche à être bien sapé. Voilà, donc c'est normal.
14:52 C'est un honneur d'être bien fringué le jour de la fête.
14:57 Nous retrouvons Yasmine, notre mère de famille, qui cuisinait le repas de Liftar.
15:02 Elle est aussi couturière. Alors après la rupture du jeûne, direction son atelier.
15:08 - Demain, c'est la fête. Ils ont annoncé. Donc aujourd'hui, on va veiller.
15:14 On va mettre les bouchons doubles.
15:18 - Allez, allez, allez. On vous propose quoi ? Du codice, du condia ?
15:23 Orangina, pour que vous vous motivez à travailler plus. Parce qu'aujourd'hui, c'est la finale.
15:27 Avec son équipe, Yasmine peaufine les dernières tenues.
15:31 - Tu fermes les côtés. Comme la cliente, elle est mince, elle n'est pas grosse. Donc à partir d'ici, là, tu traces.
15:37 - Comment tu vas m'entendre ?
15:39 Certaines demandent des retouches de dernière minute.
15:42 - J'ai trouvé la robe très belle, mais je veux que ça soit un peu plaquée l'arrière.
15:46 Cette cliente a déboursé 45 000 francs pour cette tenue brodée.
15:50 - C'est très, très chargé. Le stress est énorme. La nuit, tu ne dors pas, tu fais des cauchemars.
15:55 Tu vois les clients qui te poursuivent dans le rêve. Franchement, c'est très, très compliqué.
15:59 Mais alhamdoulilah, aujourd'hui, c'est le dernier soir. Nous allons souffler un bon coup.
16:05 Bon, il nous reste 3, 4 complets. On va terminer ça ce soir. Et puis on va dire alhamdoulilah.
16:10 Ça n'a pas été facile, mais on y est arrivé.
16:13 L'enjeu est tel que les clientes préfèrent s'endormir dans l'atelier
16:17 pour être sûres de récupérer boubou, robe et autres tenues de fête au lever du jour.
16:22 Mais peu importe la pression, pour Yasmine, c'est une période très importante financièrement.
16:28 - On essaie de faire le plein de jetons dans les poches pour amorcer les autres mois qui vont venir, les mois de sécheresse.
16:35 Avec 11 millions de musulmans dans le pays,
16:38 le ramadan est une période particulièrement prospère pour les commerçants et entrepreneurs,
16:43 car la consommation des ménages explose. Yasmine, par exemple, double ses ventes sur ce mois.
16:50 - Retour sur le plateau de Mediene Africa. Et pour débattre ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Ibrahim Kamagaté,
17:02 expert en finance islamique et manager de Halal Certification Côte d'Ivoire,
17:06 organisme de promotion et de labellisation halal.
17:10 Avec lui, Fuljan Stano Afi, responsable à Surprise D'Issi,
17:14 entreprise spécialisée dans la confection de paniers ramadan, entre autres.
17:18 Et Astoukone, journaliste au groupe Media Al-Bayan.
17:22 Astoukone, Afi, Ibrahim Kamagaté, bonsoir. - Bonsoir.
17:27 - Je commence avec vous. Alors, c'est contre-intuitif.
17:29 On se dit que pendant le temps de ramadan, si je suis dans la vente de produits alimentaires, je vais perdre de l'argent.
17:35 J'aurai moins de clients. Et là, on voit que c'est le contraire.
17:38 On se rend compte qu'en fait, la consommation augmente. Quel est votre commentaire ?
17:42 - Alors, merci. La consommation augmente d'une part parce que c'est un mois qui ne nous amène pas forcément à manger beaucoup.
17:51 Mais c'est un mois qui nous invite à des actions de partage, de solidarité.
17:57 Et donc, à l'annonce de ce mois, il y a que les musulmans vont faire beaucoup d'achats.
18:04 Ils vont préparer ce mois. Il faut compter aussi tous ces dons qu'on souhaite faire.
18:10 Vous voyez, les personnes physiques ou morales s'organisent pour faire des dons à des personnes dans le besoin, à des personnes moins nantis.
18:18 Et cela pour permettre à tout le monde de vivre dans de meilleures conditions cette période de ramadan.
18:24 - Et juste à côté de ça, ce n'est pas forcément des personnes qui sont musulmanes qui passent les communes.
18:29 Il y a des personnes chrétiennes ou d'une autre religion qui passent également la commune dans le sens de pouvoir soutenir leurs frères amis qui sont dans ce mois.
18:41 - Donc, ça fait exploser la consommation. - Bien évidemment.
18:44 - Alors, on sait qu'il y a de l'huile, il y a du lait. Il y a quels autres produits, par exemple, qu'on vous convoque ?
18:47 - Alors, on a des fruits. On a des fruits de saison. Il y a des fruits séchés.
18:51 Et il y a aussi, on va dire, des chocolats que bien évidemment, des personnes aiment bien en rond le jeûne avec.
19:00 - Alors, Ibrahim Kamagaté, on est quand même surpris qu'il y ait autant de produits alimentaires qui sortent. C'est une bonne affaire pour les entreprises ?
19:10 - Tout à fait, parce qu'en fait, les entreprises, elles cherchent à faire du chiffre.
19:14 Et bon, c'est en fait l'occasion aussi d'augmenter les prix parce qu'on a constaté que lorsque, n'est-ce pas, on regarde les chiffres de l'Institut national des statistiques relativement à la consommation des ménages,
19:25 on a vu que l'indice relatif aux prix harmonisés a subi une hausse de 0,5% par rapport au mois de mars.
19:34 Parce que le mois de ramadane, c'est en avril. Voilà, donc il y a eu une hausse de 0,5% par rapport au mois de mars.
19:39 Donc, généralement, les gens en profitent pour augmenter les prix. Mais il y a aussi l'inflation, puisque actuellement, l'inflation est autour de 5,3% par rapport à la norme communautaire qui est de 3%.
19:50 Donc, ça peut dire qu'en fait, il y a une hausse des prix aussi durant le mois de ramadan, qui est au profit aussi des industriels.
19:57 - Donc, ça fait que de fil en aiguille, tout le monde augmente son chiffre d'affaires, les entreprises.
20:02 Donc, on voit qu'il y a une pression, Fujian Safi, sur les produits. Donc, ça suppose qu'il y a des risques de pénurie.
20:09 - Alors, bien évidemment, il y a des risques de pénurie, parce que plus la demande est forte, moins les produits seront présents dans les grandes surfaces.
20:16 Et quand on n'a pas de produits, nous, en tant que structure, on a du mal à pouvoir nous en provisionner afin de pouvoir confectionner nos paniers cadeaux.
20:25 - Donc, vous produisez combien de paniers ?
20:28 - Alors, en journée, on est à près de 20 et 30 commandes par jour.
20:33 - OK. Et le panier, il coûte combien ?
20:35 - Alors, le prix du panier, il est entre 10 et 30 000.
20:38 - Astou, vous savez acheter des paniers à ce prix-là aussi ?
20:44 - Bien sûr.
20:45 - Entre 10 et 30 000, oui.
20:46 - Oui, bien sûr, parce que ça dépend à qui on veut faire cadeau.
20:49 Voilà, ces prix sont variables parce qu'effectivement, la cible, ça dépend de la cible.
20:53 Un employé qui veut faire plaisir à son patron choisira le meilleur.
20:58 - Vous voulez acheter un panier, vous allez acheter plutôt en grande surface, puisqu'on l'a vu, ou alors acheter chez un particulier, comme Fuljan Safi ?
21:05 - Alors, je vais acheter chez un particulier, pour ma part, parce que là, j'ai la possibilité...
21:11 - Et il sourit !
21:12 - J'ai la possibilité de demander de rajouter des choses auxquelles je tiens.
21:17 Voilà, donc je peux même contribuer, participer à la confection du panier.
21:22 - Fuljan, est-ce que vous avez un autre mois de l'année où vous vendez autant de paniers, ou alors c'est le mois vraiment où on atteint le pic ?
21:29 - C'est le mois où on atteint le pic.
21:31 En termes de paniers Ramadan, c'est le mois où on atteint le pic.
21:34 - Alors, on va essayer de naviguer sur votre expérience dans l'audiovisuel.
21:39 Est-ce qu'à ce moment-là, pour une radio ou alors une chaîne de télévision confessionnelle, est-ce qu'on sent l'impact commercial aussi de ce mois ?
21:51 Est-ce qu'on sent une forte demande, plus de pression ? C'est quoi votre taux d'expérience ?
21:55 - Alors, c'est forcément cela. On sent forcément cette période, là on l'a vu.
22:01 D'abord, on va travailler en non-stop.
22:04 Voilà, c'est une période où il faut accompagner ses auditeurs.
22:07 À partir de 4h du matin, il faut présenter des programmes parce que les gens sont déjà éveillés.
22:12 Les entreprises viennent communiquer parce que chacun veut présenter ses produits.
22:17 C'est vraiment très full, full, full.
22:20 On ne permet pas de congés pendant cette période.
22:22 Donc, tout le monde doit rester au travail.
22:24 Travailler en non-stop pour faire vivre le meilleur, bien sûr, à nos téléspectateurs, nos auditeurs et nos internautes.
22:31 - Waouh !
22:32 - Alors, c'est un mois qui tourne.
22:35 On a même vu dans les hôtels 5 étoiles, Liftar. C'est quoi Liftar ?
22:40 - Liftar, c'est la rupture en fin de jeûne.
22:45 - Alors là, on a vu tout à l'heure dans un hôtel, c'est un filon sur lequel il faut se positionner.
22:51 Je pense qu'il y a eu le nécreux le déjeuner.
22:53 - Tout à fait, parce qu'en fait, les hôtels, c'est des hommes d'affaires.
22:57 Donc, c'est une opportunité qui nous a fleuris.
22:59 Donc, ils se sont dit qu'il ne faut pas rentrer dans le créneau.
23:02 Voilà, du moment où les musulmans sont beaucoup fluides d'innovation,
23:07 donc, ils se sont lancés au portempois également. C'est une opportunité d'affaires.
23:14 - À se tout conner, d'après vous, c'est une tendance ?
23:16 - Oui, c'est une tendance.
23:18 Vous savez, avant, c'était plus les espaces religieux, les mosquées et puis les entreprises.
23:24 Aujourd'hui, c'est ouvert, depuis ces dernières années-là, aux hôtels et bien d'autres.
23:30 Parce que, vous savez, dans le reportage, nous avons tous vu, c'est plus de 40% de musulmans.
23:35 Il y en a qui sont en transit, ici. Il y a des résidents, c'est beaucoup.
23:39 Et quand on a parlé tout à l'heure de solidarité, c'est la solidarité envers les musulmans et les non-musulmans.
23:45 Donc, c'est un mois qui facilite le pont de sympathie entre les peuples, avec un menu qui correspond au moment.
23:53 - Alors, c'est intéressant. Donc, on constate que c'est une tendance, aujourd'hui, avec une augmentation du chiffre d'affaires et tout ça.
24:01 Question pour vous, Fulgens Afi. Est-ce que vous sentez la pression ?
24:06 Est-ce qu'il vous arrive de ne pas pouvoir livrer autant que la demande l'exige ?
24:12 - Bien évidemment. Pour se retrouver à pouvoir produire 20 à 30 paniers par jour, ce n'est pas évident.
24:19 Il faut dire qu'il y a des moments où on passe carrément, on fait des nuits blanches afin de pouvoir satisfaire la clientèle.
24:25 Le plus difficile, souvent, c'est quand on n'arrive pas à trouver les produits demandés par le client.
24:30 - Et ça arrive. - Parce que ça peut arriver, oui, ça arrive.
24:32 Donc, dans ce cas de figure, on appelle le client et on lui propose d'autres produits.
24:36 Quand on est à disposition avec son autorisation, on pourra mettre ce produit dans son panier.
24:41 - Oui. Astokone, est-ce que vous arrivez à vous adapter ?
24:45 Et puis, c'est quoi quand on arrive dans le mois de Ramadan, pour quelqu'un qui est dans les médias, qu'est-ce qu'on se dit ?
24:49 On se dit "Oh, on va travailler encore beaucoup" ou alors "C'est avec beaucoup de plaisir qu'on va servir le Seigneur".
24:55 C'est quoi l'état d'esprit ? Est-ce qu'on s'adapte ?
24:58 - Alors, l'état d'esprit, d'abord, c'est la joie. - Oui.
25:03 - Pourquoi ? Parce qu'en tant que musulmans, nous comprenons que c'est un mois béni, c'est un mois où, dans le Livre Saint,
25:10 on nous dit que les deux mondes sont enchaînés, les portes de l'enfer sont fermées et les portes du paradis sont ouvertes.
25:16 Donc, c'est un mois où, lorsque nous menons nos activités culturelles et culturelles de la meilleure des façons,
25:24 nous aurons forcément des mérites. Et nous savons que c'est un engagement que nous avons pris,
25:28 de choisir de travailler dans un média confessionnel. Et donc, tout ce que nous aurons à poser comme actes, forcément, nous est profitable.
25:36 - Vous prenez beaucoup de mérites pendant ce temps-là. Et en même temps, les hommes d'affaires, ils prennent aussi des sous.
25:42 C'est leur activité, c'est normal. - Tout à fait.
25:44 - Est-ce que vous avez le sentiment, justement, Ibrahim Kamagaté, que ce mois pèse vraiment de façon positive sur l'économie locale ?
25:51 - Bon, du moment que c'est une activité saisonnière, donc peut-être ça a un impact, mais pas un impact hautement significatif sur l'économie.
25:58 - Lui, c'est son meilleur mois. Sur 12 mois, c'est le meilleur mois.
26:00 - Bon, peut-être pour lui, mais on va dire peut-être les particuliers, ils peuvent peut-être vendre un certain nombre de lots,
26:07 mais quand on prend les grandes marques, peut-être qu'on a vu dans le reportage, ils peuvent vendre 2 000 à 2 400.
26:12 Voilà. Donc, un particulier n'a pas peut-être ce fait de levier que les grandes marques ont, mais peut-être il peut se faire aussi un chiffre d'affaires.
26:21 Mais en fait, c'est qui est important ? Parce que l'économie est plus supportée par l'industrie.
26:25 Et on peut dire que c'est plus dans la transformation, l'exportation qu'on gagne plus.
26:30 Mais le mois de Ramadan étant saisonnier, au moins, ça permet d'ouvrir des pas, des marchés.
26:35 Voilà. On peut dire que c'est très utile pour le commerce, pour la distribution.
26:40 - Alors, nous l'avons vu, le Ramadan est une période très prolifique pour la consommation des ménages musulmans.
26:46 Vous allez maintenant découvrir un autre business, celui de la nourriture halal.
26:50 Un label qui permet aux musulmans de consommer. Le marché mondial de la nourriture halal est passé de 1 300 milliards de dollars en 2022 à 1 502 milliards de dollars en 2023.
27:03 Soit une augmentation de 15 % en seulement un an. Le marché devrait atteindre 2 583 milliards de dollars en 2027.
27:10 Un marché en plein essor aussi en Côte d'Ivoire. Et nous, nous sommes allés à la rencontre d'Ysuf Sam, boucher et musulman.
27:17 Cet entrepreneur s'est spécialisé dans ce segment porteur profession boucher halal. Un reportage de Jean Hutin et Niki Kwame.
27:25 - Au cœur de la capitale économique ivoirienne, dans le quartier d'Angers, c'est l'heure de pointe pour ce restaurant.
27:33 Ici, on cuisine de la viande au barbecue.
27:37 - Là, on a le gigot de mouton. On fait aussi des poulets brisés, des brochettes. Et puis, on a du poisson.
27:45 Cette viande a une particularité. Elle est halal.
27:51 - La majorité de nos clients sont quand même des musulmans. Et ils exigent quand même que ce soit halal.
27:58 Donc, le fait de nous rapprocher de Ysuf, ça nous garantit ce côté-là.
28:03 Chaque semaine, le restaurateur commande 30 kg de viande de bœuf et 2 moutons à Ysuf, un boucher spécialisé dans la viande halal.
28:12 Dans son local de Port-Bouay, Ysuf Sam, bouché depuis 10 ans, a décidé de miser sur la viande halal et locale.
28:20 Par halal, il faut comprendre ce qui est autorisé pour les musulmans.
28:25 En Afrique, la taille du marché halal est estimée à environ 150 milliards de dollars.
28:31 Il comprend les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées.
28:35 Avec 40 % de sa population musulmane, c'est un marché en plein devenir en Côte d'Ivoire.
28:40 Depuis quelques années, un organisme de certification a même vu le jour.
28:45 Focus sur un marché plein de promesses.
28:49 Port-Bouay. Nous sommes à l'abattoir général d'Abidjan, un véritable quartier qui comprend une salle d'abattage, un parc à bétail, mais aussi une centaine de boucheries.
29:08 Ysuf Sam est installé ici depuis 2014.
29:12 Chaque matin, avec son équipe, il prépare près de 800 kilos de viande pour ses clients.
29:21 De la viande qu'il a choisi de produire de manière halal.
29:26 J'ai choisi de faire la viande halal d'abord par question des principes.
29:31 Et puisque étant d'abord musulman, ça m'interdisait de commercialiser d'autres viandes.
29:40 En faisant du halal, ça permet aux musulmans de se retrouver, ça permet aux chrétiens de consommer, ça permet aux animistes de consommer, à tout le monde de consommer.
29:49 Si sa clientèle est variée, il compte de nombreux clients musulmans à la recherche de produits spécifiquement halal.
29:56 C'est important pour moi parce que c'est de la viande halal, c'est de la bonne qualité, c'est pour laquelle je suis venu acheter ici.
30:01 La qualité de la viande passe aussi par le choix des bêtes.
30:05 A quelques mètres seulement de sa boucherie, direction le parc à bétail.
30:10 Chaque jour, des milliers de bêtes arrivent ici de toute la sous-région.
30:15 C'est ici que les bouchers comme Youssouf font leur choix, en fonction de certains critères.
30:20 Je viens ici tous les jours. En général, pour choisir la bête, on tient compte de la santé de la bête et du poids aussi.
30:29 Il y a une partie qui vient de la voie d'Ivoire, ça vient du Burkina, ça vient du Mali, ça arrive ici vivant.
30:36 Et c'est vraiment inspecté par les vétérinaires, c'est contrôlé, et avant même l'abattage.
30:42 Ce jour-là, Youssouf portera son dévolu sur 5 bœufs et 20 agneaux.
30:48 Une fois les bêtes choisies et achetées, direction la salle d'abattage.
30:53 Monsieur Bamba, vétérinaire, est chargé de vérifier que les procédures sont respectées.
30:59 Pour que la viande soit halale, l'abattage suit des règles précises.
31:04 Pour que tout soit saigné, il faut que l'animal fasse face à la kibla, à la mek, pour que la viande soit halale.
31:14 L'opération se déroule extrêmement vite. Les bêtes sont égorgées à la chaîne.
31:20 La personne qui saigne l'animal prononce une sourate du Coran au même moment.
31:30 L'étape suivante est celle de l'habillage. Enlever la peau de la bête et ses abats.
31:35 Le vétérinaire vérifie ensuite l'état du foie, des poumons ou encore du cœur de l'animal.
31:41 Afin de s'assurer qu'aucune maladie ne soit transmise à l'homme.
31:45 On vérifie le côté sanitaire, il faut que la viande soit consommable.
31:49 On vérifie s'il n'y a pas de maladie, surtout des zoonoses, qui peuvent se transmettre à l'homme.
31:55 Tout ce qui n'est pas bon, on le limite, même si c'est la viande complète.
32:02 Si la viande est considérée comme propre à la consommation, elle obtient alors son laissé-passer.
32:08 Ça c'est le signe pour dire que c'est quitté à l'abattoir et que ça a été contrôlé par le vétérinaire.
32:14 Youssouf vérifie le bon déroulé de l'opération.
32:19 Pour le travail effectué, il doit s'acquitter d'un forfait fixé par bête.
32:23 Donc 2000 francs pour le mouton, le cabrou et pour le bœuf c'est 17 000.
32:28 En moyenne, chaque jour, le boucher fait saigner 20 moutons, 10 agneaux, 5 bœufs et 5 chèvres,
32:35 afin de satisfaire la demande.
32:37 Son chiffre d'affaires avoisine les 50 millions de francs CFA par mois.
32:42 Retour à la boucherie, où il va désormais préparer ses livraisons.
32:47 Des livraisons pour les particuliers, mais aussi pour de grandes enseignes de supermarché.
32:54 Direction Trècheville, où il se rend chez Sokofray.
33:16 Depuis deux ans, il a décroché un contrat avec l'enseigne.
33:20 Il livre chaque jour 100 kilos de viande dans ce magasin.
33:24 Et si le patron a choisi de travailler avec Youssouf, c'est parce qu'il fait de la viande halal, mais pas seulement.
33:44 Pourtant, à notre grande surprise, une fois en rayon, aucune étiquette pour préciser que la viande est halal.
33:51 Certains clients ne savent pas exactement ce qu'ils achètent.
33:55 D'autres acheteurs viennent ici précisément pour cette raison.
34:12 C'est important que ce soit halal, parce que moi je suis musulmane.
34:15 Je dois bien acheter de la viande ici.
34:17 Dans les rayons, que la viande soit halal ou pas, elle est vendue au même prix et sans distinction.
34:23 Un regret pour le boucher, qui aimerait que sa viande soit davantage mise en valeur.
34:28 C'est notre rêve, c'est notre combat que la viande puisse être étiquetée halal.
34:34 Pour éviter que toutes les viandes se ressemblent.
34:38 Si Youssouf espère toujours voir sa viande halal étiquetée,
34:42 d'autres ont décidé de faire appel à des organismes de certification.
34:46 Ce matin, cette boucherie reçoit la visite de Mohamed Bello, représentant de Halal Côte d'Ivoire.
34:54 En créant son business halal, cette bouchère s'est rapprochée de l'organisme afin de recevoir une certification.
35:05 Ici on va vérifier comment la saignée est faite, est-ce qu'elle est conforme à la norme halal.
35:10 Donc on va vérifier l'animal, l'état de santé des animaux qui sont saignés, les bêtes,
35:16 s'ils ne sont pas pathogènes, s'ils ne sont pas malades et tout.
35:19 Les poulets sont tués un à un, en suivant un protocole précis, propre au halal.
35:31 Ici, lui c'est le sacrificateur, il est chargé de saigner la bête.
35:36 Et vous avez vu qu'on n'a pas entassé les bêtes, parce que dans la législation, vous ne pouvez pas stresser les animaux.
35:42 Il est important que la première bête ne voit pas la seconde en train d'être saignée.
35:48 Donc on les met à l'écart, comme ça quand ils font le sacrifice, ils les saignent au nom d'Allah.
35:54 Bismillah, Allahou Akbar, Dieu est le plus grand.
35:56 Et c'est bon, d'un seul coup. C'est pour ça également que le couteau doit être très tranchant,
36:02 de sorte que quand il passe une fois, c'est suffisant pour toucher la veine jugulaire,
36:06 et que l'animal meurt automatiquement, sans souffrir également.
36:09 Grâce aux contrôles effectués par Halal Côte d'Ivoire, ces poulets peuvent ensuite être certifiés.
36:15 C'était mon rêve de voir justement ça sur le marché, au moment où j'en avais besoin.
36:20 Mais apparemment il fallait que je le fasse moi-même.
36:23 Donc voilà, c'est un rêve qui se réalise, qui se matérialise comme ça.
36:29 Cette certification a un coût. L'organisme facture 300 à 500 000 francs par an pour obtenir le précieux sésame.
36:37 Mais ce n'est pas la seule dépense pour Iqta.
36:40 On a 30% de plus sur le prix de revient de la véhiculteur standard.
36:45 On a 30% de plus qui vient s'ajouter en termes de dépenses.
36:49 En matière de production halale, ça part de ce que vous faites manger aux animaux,
36:53 comment vous les traitez dans vos poulaillers, jusqu'à la mise à dispo du produit sur le marché.
37:00 La Bouchère a malgré tout choisi de ne pas augmenter le prix de vente.
37:04 Si on le répercute sur le prix, justement on va porter un coût à la vulgarisation qu'on avait décidé de faire.
37:12 Donc du coup on reste là et puis bon, on compte sur le fait qu'on aura plus de personnes sensibilisées à la consommation du halal.
37:20 Et voilà, on espère que ça va venir.
37:23 Elle mise sur un marché du halal en pleine expansion en Côte d'Ivoire.
37:27 Pour en être convaincue, il lui suffit de regarder à l'échelle de sa boucherie.
37:32 Justement en deux ans d'existence, on a vu l'évolution.
37:35 Et aujourd'hui on est arrivé à un stade où il y a des clients qui, lorsqu'on n'a pas de poulet disponible dans nos fermes,
37:41 ne mangent pas de poulet.
37:43 On a au moins une cinquantaine de clients comme ça qui ne mangent rien d'autre que ce qui est certifié halal.
37:50 Le halal ne s'arrête pas à la viande.
37:52 Et le patron de l'organisme de certification l'a bien compris.
37:55 Son objectif ? Certifier le plus de produits possibles.
37:59 Nous le retrouvons dans ses bureaux, toujours à Trècheville.
38:04 Les gens ont tendance à croire que le halal c'est juste la viande.
38:07 Mais non.
38:08 Vous prenez par exemple des produits laitiers, il y a des hémicycliens qui sont utilisés.
38:13 Pour permettre la conservation, pour qu'ils soient caillés et tout.
38:17 Et généralement ils utilisent de la gélatine.
38:19 Et la gélatine sur le marché est à 90%, sinon même plus, du porc.
38:23 Et donc s'il y a du porc dans un produit, sachez que non seulement on ne peut pas le consommer.
38:28 L'organisme certifie les huiles présentes sur le marché en Côte d'Ivoire,
38:32 mais aussi d'autres produits comme du savon ou des boissons énergisantes.
38:37 Pour cela, il doit se rapprocher des entreprises susceptibles d'être intéressées par la certification.
38:43 De son côté, Yousouf n'a pas encore reçu de label, ni par cet organisme, ni par un autre.
38:52 Son souhait ? Que l'État encadre davantage la réglementation halale.
38:56 Le gouvernement pourrait avoir un petit regard pour organiser ce milieu-là.
39:01 Ça va aider vraiment les gens à savoir ce que je mange dans l'assiette,
39:06 ce que je mange au restaurant, ce que j'achète dans les grandes surfaces.
39:11 En attendant, il a choisi d'investir la toile et les réseaux sociaux
39:17 afin de communiquer sur sa marchandise et la vendre.
39:21 Un pari gagnant.
39:23 Le boucher espère lui aussi que le marché du halal continuera de grandir en Côte d'Ivoire.
39:31 Et nous a rejoint pour le second plateau, Brahima Kouma,
39:37 responsable de la Société africaine de distribution alimentaire,
39:42 ou Marzallé, directeur général d'un groupe spécialisé dans la vigulture,
39:47 et avec lui, Mohamed Djibril Bello, responsable de Halal Côte d'Ivoire.
39:51 Bonsoir messieurs.
39:53 Bonsoir.
39:54 Bien sûr, Ibrahim Kamagaté est toujours avec nous.
39:56 Alors quand même, 40% de la population musulmane en Côte d'Ivoire,
40:01 ça reste un business porteur au Marzallé, le halal.
40:05 Oui, c'est un business qui est très porteur,
40:08 d'autant plus qu'en tant qu'entreprise spécialisée dans le secteur de la viculture,
40:13 bon nombre de consommateurs aujourd'hui sont regardants sur ce qu'ils mangent,
40:18 sur les différents produits, n'est-ce pas, d'origine animale qui sont mis sur le marché.
40:23 Donc il va s'en dire que c'était un facteur qui est très important,
40:27 pour nous et aussi pour les consommateurs.
40:29 Il a parlé de produits d'origine animale, mais on l'a vu dans le reportage d'Ibrahim Kamagaté,
40:34 le halal c'est la nourriture, mais ce n'est pas seulement les produits d'origine animale.
40:39 Oui, bien sûr, parce que lorsqu'on regarde un peu le rapport de l'ITC,
40:44 le Centre de Commerce International, un organisme subsidiaire de la Nations Unies,
40:50 il y a un rapport de 2015 intitulé "Le halal devient mondial",
40:56 ils ont noté qu'en fait le halal quitte aujourd'hui un marché de niche,
41:00 pour un marché grand public.
41:02 Ce qui fait qu'auparavant on certifiait de la viande, des produits carnés,
41:08 mais on a un aller au-delà.
41:11 Nous certifions aujourd'hui les produits agroalimentaires,
41:14 nous certifions aussi les cosmétiques, la pharmaceutique, la chaîne logistique,
41:18 le stockage, le warehousing, et puis le retailing,
41:21 la distribution notamment des rayons halal.
41:25 On peut faire de la distribution halal, du transport halal et tout ça ?
41:28 Le monde a changé.
41:29 Et même il y a du tourisme halal.
41:31 Récemment il y a un hôtel qui a été certifié au Japon,
41:33 parce que c'est vrai que les Japonais ne sont pas majoritaires musulmans,
41:36 mais ils reçoivent des touristes musulmans,
41:38 donc il y a des hôtels certifiés halal,
41:40 également que la restauration halal aussi existe.
41:43 Et un hôtel certifié halal, ça veut dire quoi ?
41:46 C'est-à-dire que la restauration est prise en compte,
41:48 il y a aussi les commodités, c'est-à-dire que dans l'hôtel,
41:51 les cosmétiques qui sont utilisées sont halal,
41:53 l'orientation vers la kibla,
41:55 et même les chaînes de télévision, tout est filtré.
41:58 En tout cas, il y a toute une disposition.
41:59 C'est important dans les hôtels.
42:00 Voilà, toute une disposition.
42:01 Brahima, on parle de produits en dehors de produits d'origine animale qui sont certifiés.
42:06 Vous, vous commercialisez quoi ?
42:08 Nous commercialisons des épices naturels, 100% naturels,
42:13 qui nous donnent des mois à mesure.
42:16 Voilà.
42:17 Alors c'est intéressant, donc, il peut y avoir des épices certifiées ?
42:21 Justement, parce que c'est vrai que l'épice est naturelle.
42:23 Mais dans le cadre de la transformation,
42:25 parce que si on modernise l'épice avec également l'intervention de l'être humain,
42:30 il peut y avoir des contaminations croisières.
42:32 Donc, il faut en fait un processus sécurisé.
42:35 Voilà, donc, en ce sens, la certification est importante.
42:37 Alors, on va donc regarder avec Mohamed Djibril-Bello les règles pour être certifié halal.
42:45 Alors concrètement, prenons le cas simple du mouton.
42:48 Pour nous, c'est plus simple.
42:49 Qu'est-ce qui va rendre un produit, par exemple comme le mouton, halal ?
42:54 Il y a un vétérinaire qui est là, qui va examiner l'animal pour savoir s'il est protégé ou pas.
42:58 S'il est bien potent, tant mieux.
43:00 Et dans le cas où il n'est pas bien potent, il ne peut même plus être halal.
43:04 On ne parle même plus d'halal.
43:05 Donc, premièrement.
43:07 Secondo, quand il est bien potent, on va décider maintenant de l'attribuer un sacrificateur,
43:13 un seigneur dans notre jargon.
43:15 Donc, ce seigneur, comme vous avez pu le voir dans le reportage qui est passé,
43:19 il va prononcer le nom d'Allah, bismillah, se diriger vers la kiblah et saigner l'animal.
43:25 De sorte que l'animal ne souffre pas.
43:26 Pause ici.
43:27 Ibrahim, le bismillah, c'est obligatoire ?
43:30 En réalité, c'est recommandé, mais si le sacrificateur oublie, ce n'est pas un souci.
43:39 Ok.
43:40 Alors, ça veut dire que, est-ce que quelqu'un qui n'est pas musulman peut faire une saignée ?
43:47 Une saignée, oui.
43:48 Une saignée, ok, en disant le bismillah et puis ça sera certifié quand même halal.
43:56 On va terminer avec lui.
43:58 Malheureusement, non.
44:00 Parce que le bismillah, le fait de prononcer, ce n'est pas seulement sur la langue,
44:04 mais c'est dans le cœur.
44:05 C'est une croyance.
44:06 Oumar Zahle, comment ça se passe dans votre ferme ?
44:09 En fait, le processus est pareil, parce que c'est une norme internationale.
44:14 Et aujourd'hui, lorsque nous nous abattons, bien entendu dans nos tuyeries
44:20 ou encore dans nos abattoirs de volailles,
44:22 lorsque nos produits se retrouvent sur le marché,
44:24 la première question que le client se pose, est-ce que les produits issus de vos fermes sont halals ?
44:31 Pause ici.
44:32 Ça suppose que vous, tous vos seigneurs, c'est comme ça on les appelle aussi,
44:36 ils sont musulmans.
44:38 Ça fait partie de nos exigences.
44:41 C'est le process.
44:42 Oui, c'est le process.
44:44 Mais un musulman pieux, bien entendu, qui fait les prières, etc.
44:50 Eh ben dis donc !
44:52 Il va falloir se continuer, parce que la piété c'est tellement individuel.
44:55 On voit en fait que c'est extrêmement exigeant.
44:57 Donc on a le côté de la santé de la bête,
45:01 on a ensuite le bécimal qu'il faut prononcer.
45:05 Il faut être musulman, croyant et puis au moins avoir montré des signes de piété.
45:10 Ensuite, il faut couper d'un seul coup.
45:14 Allons-y, on continue.
45:16 Oui, on coupe d'un seul coup.
45:17 C'est-à-dire qu'on ne retire pas le couteau pour ramener au fait.
45:19 Donc vous tranchez la veste jugulaire correctement,
45:22 de sorte que l'animal ne souffre pas.
45:23 Donc déjà on va vérifier le matériel.
45:25 Est-ce que le couteau est tranchant ?
45:27 Est-ce que le couteau permet véritablement de saigner d'un seul trait
45:31 ou permettra à l'animal de souffrir ?
45:34 Et également, on a dit dans le truc, il faut véritablement séparer les animaux.
45:39 Il ne faudrait pas qu'il y ait de la première bête.
45:40 Vous voyez la saisonne en train d'être immolée, parce que ça stresse les animaux.
45:44 Et quand ça stresse l'animal, en vérité vous n'aurez pas une bonne vie.
45:47 Parce que le strom va rester dans la chair et le goût ne sera pas pareil.
45:51 Donc on va d'abord également vérifier l'abattoir.
45:55 Est-ce que le site d'abattage répond au minimum aux HSSP,
46:00 qui sont un nombre d'hygiènes reconnus mondialement ?
46:03 Donc on va vérifier, est-ce qu'il y a de l'eau, il n'y a pas de saleté,
46:07 il n'y a pas de sang qui reste.
46:09 Alors, est-ce que vous vendez vos poulets plus chers ?
46:12 Non, le prix reste en fait le même.
46:16 Seulement qu'il y a un avantage commercial.
46:20 Déjà au niveau de la concurrence, le fait déjà au cours de la démarche,
46:27 de dire aux clients, soit dans la grande distribution ou au client final,
46:32 avec le certificat ou l'attestation que nous présentons,
46:35 que les produits issus de nos fermes sont abattus selon les rites islamiques,
46:40 cela a un avantage.
46:42 Ça nous permet de maximiser nos ventes.
46:45 Vous êtes musulman, vous consommez halal.
46:48 Et vous êtes engagé aussi à avoir des produits qui soient certifiés.
46:52 Nous voulons nous certifier halal pour pouvoir rassurer encore plus nos clients,
46:58 de faire plus confiance à nos produits.
47:01 Sinon nos produits sont consommés par tous.
47:03 Alors vous faites la transformation.
47:05 Par exemple, donnez-moi un produit, qu'est-ce que vous faites ?
47:07 Vous achetez quoi par exemple ?
47:09 Par exemple, nous produisons du poivre, qui est une épice.
47:14 Tout le monde sait que le poivre c'est halal.
47:16 Ici, on a aussi un produit de chez nous, qui est le produit Nya Nya,
47:21 que tout le monde consomme.
47:22 Mais nous voulons rassurer nos clients que nos produits ne sont pas des mélanges.
47:27 On ne fait pas des mélanges qui ne sont pas dans le respect du halal.
47:30 Ça veut dire qu'on n'a pas d'autres produits à mélanger dans nos productions,
47:35 qui font que nos produits ne sont pas halal.
47:37 Alors dites-moi clairement, est-ce que dans le processus de certification,
47:42 par exemple de quelqu'un qui produit des épices,
47:44 je sais qu'il en fait par exemple de la poudre, il fait un emballage,
47:47 il a toute une unité de transformation, depuis le champ où il a acheté,
47:50 le transport, est-ce qu'on regarde tout ça ?
47:52 Parce que là, il a dit qu'il faut même regarder l'aliment mangé par la bête avant.
47:57 Donc ça veut dire qu'il y a une étape avant, pendant et peut-être après.
48:01 Donc pour les épices, est-ce qu'il y a des dimensions managériales comme ça
48:04 qu'on prend en compte pour pouvoir réussir une certification halal ?
48:07 Justement parce qu'il y a deux types de certification.
48:09 Il y a ce qu'on appelle la certification produit et il y a ce qu'on appelle la certification système.
48:13 C'est-à-dire que pour ce genre de produit, on fait plus de certification système
48:16 et on assure le produit depuis la matière première jusqu'au produit fini.
48:20 Et parfois même dans certaines situations, on fait même la traçabilité ascendante et descendante.
48:26 Est-ce que dans le processus, il y a une partie où on exige par exemple
48:29 qu'il y ait une partie de bismillah, par exemple, dans son process,
48:32 où il prononce le nom d'Allah à un moment donné ? Non ?
48:35 Le bismillah, ça c'est pour la viande.
48:38 Juste dans la part de la saignée.
48:40 C'est juste pour la viande.
48:41 C'est la même question que beaucoup de gens nous ont posé.
48:43 Vous savez, même déjà, souvent on pose la question aux gens,
48:46 est-ce qu'ils savent qu'ils consomment le halal ou pas ?
48:48 Sur le marché ivoirien par exemple, vous avez plein de produits qui sont déjà labellisés halal,
48:52 mais comme le consommateur que nous sommes, souvent ils ne sont pas très exigeants,
48:55 on ne fait pas attention.
48:56 Vous-même, c'est halal, certification ?
49:00 Côte d'Ivoire.
49:01 C'est ça ? C'est halal, Côte d'Ivoire.
49:03 Très bien.
49:04 Vous-même, qui vous habilite à certifier d'autres ?
49:09 C'est un label communautaire, déjà.
49:11 On tient notre légitimité de notre communauté, vous voyez, premièrement.
49:17 Secondo, au niveau national, nous avons des documents de l'État, de Côte d'Ivoire
49:22 qui nous permettent en tant que structure de pouvoir faire le label.
49:25 Après cela, sur le plan international, parce que, heureusement ou malheureusement,
49:30 il y a plusieurs partenaires ou des clients qui sont à l'international.
49:33 Donc, il faut vraiment que dans le monde, on sache qui vous êtes.
49:36 Nous sommes membres de plusieurs associations sur le plan national et sur le plan international
49:40 de groupements de certification, que ce soit en Côte d'Ivoire, en Afrique.
49:44 Et vous, qu'est-ce qui assoit votre légitimité, votre crédibilité à pouvoir accréditer d'autres ?
49:51 Déjà, nous avons un collège de certificateurs expérimentés
49:54 parce que nous travaillons avec des certificateurs accrédités à l'international, IRCA,
49:58 notamment les certificateurs ISO.
50:00 Nous avons aussi des imams avec qui nous travaillons.
50:02 Mais également à l'international, nous avons un partenaire avec le World Halal Council,
50:07 mais également aussi on a une association, Association of Halal Certifier,
50:10 qui est une association qui a été créée dans le CISJ à Istanbul.
50:13 Et nous avons aussi une reconnaissance parce qu'on a des clients qui exportent bien à Thaïlande.
50:17 Nous avons des produits, par exemple, qu'on mélange.
50:20 On prend plusieurs épices pour faire une mélange des épices.
50:24 Je peux même en parsuiter un, qu'on a une épice aujourd'hui que nous appelons épice 5 étoiles,
50:29 qui est une mélange des épices.
50:31 Est-ce que les gens expriment de plus en plus l'envie d'avoir des produits certifiés
50:36 ou alors des produits qui suivent le processus ?
50:39 Qui me répond ?
50:41 Le besoin, on peut dire qu'il est mondial, mais en Côte d'Ivoire, en fait, le processus est assez balbutiement,
50:48 étant donné qu'il y a un volet de sensibilisation.
50:51 Parce que l'un des moteurs de la croissance halal, c'est la sensibilisation des consommateurs.
50:55 Voilà, en prenant en compte également l'intégrité de la chaîne logistique et, comme vous l'avez dit, l'écoéthique.
51:01 Et c'est le volet sensibilisation qui va permettre, n'est-ce pas, de pouvoir impacter maximum les consommateurs
51:06 et à créer, n'est-ce pas, des exigences parce qu'on a créé aux consommateurs la culture qualité halal.
51:11 Aujourd'hui, les consommateurs sont en bonne partie préoccupés par manger.
51:19 Alors aujourd'hui, lorsqu'on fait un peu l'état des lieux de la viande, nous avons la viande de brousse.
51:25 Nous savons comment est-ce que la viande de brousse est abattue.
51:29 C'est avec soit le fusil de chasse ou des pièges, vous comprenez ?
51:33 Donc pour la population qui est en zone rurale, vous êtes d'accord avec moi que faire parler de halal,
51:40 franchement, je pense que c'est quasi impossible parce qu'il y a des habitudes de consommation.
51:45 Tout le monde s'y fait assumer, justement.
51:46 Il y a des habitudes de consommation qui sont là.
51:48 La demande est en pleine course.
51:49 Alors, c'était la dernière intervention. J'ai juste envie de demander une dernière chose.
51:53 Est-ce qu'une personne qui est dans des difficultés, qui a faim,
51:56 est-ce que cette personne-là qui n'a qu'une viande qui n'est pas halal peut passer outre cette exigence
52:02 de manger halal selon ce que demande le...
52:05 Oui, en fait...
52:07 En un mot parce qu'on a fini.
52:08 Bon, selon la... ça va prendre les recommandations de la charia, n'est-ce pas,
52:12 des enseignements du prophète Mohammed sallallahu alaihi wa sallam,
52:15 pour un musulman qui est en détresse, par exemple, quelqu'un qui est dans le désert
52:18 et qui n'a pas de quoi boire ou bien de quoi manger,
52:21 s'il voit peut-être la viande du porc ou de l'alcool,
52:24 il peut consommer jusqu'à ce qu'il retrouve un endroit où il peut trouver du halal.
52:29 Sur ce point brille Makouma ?
52:30 Voilà. Mais ça, c'est un cas d'exception.
52:32 Vous êtes dans une situation difficile, c'est pas halal.
52:34 Si vous ne mangez pas, vous pouvez perdre la vie. Vous mangez ?
52:37 Bon, selon l'islam...
52:39 Oui, on peut.
52:40 Je peux.
52:41 Vélo ?
52:42 Oui, oui, mais assietté. C'est-à-dire que quand on est resté assis, on arrête.
52:45 On arrête.
52:46 Merci pour tout.
52:47 Merci, chers invités, d'avoir participé à ce numéro de Made in Africa.
52:51 Merci à vous aussi de l'avoir suivi.
52:53 Je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour un nouveau numéro de Made in Africa.
52:56 Vous pouvez retrouver cette émission sur notre site internet, c'est www.rt.ci
53:00 ou alors utiliser l'application RTI mobile.
53:03 Vous pouvez aussi suivre nos activités sur les réseaux sociaux,
53:06 Made in Africa pour Facebook et Made in Africa TV pour Instagram et Twitter.
53:09 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission,
53:12 aux équipes de production d'Eléphant Africa.
53:14 Merci également aux équipes de la RTI pour la réalisation.
53:16 Et je vous souhaite une excellente suite de programmes sur RTI.
53:20 À bientôt.
53:21 [Musique]

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