Autour d'Olivier de Lagarde, les informés débattent de l'actualité du vendredi 2 juin.
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00:00 *Musique*
00:08 20h, 21h, France Info, les informés, Olivier Delagarde.
00:14 - Bonsoir à tous, surtout ne dites rien, pas la peine, je sais pertinemment dans quel état d'esprit vous êtes à l'heure qu'il est.
00:21 Nous sommes vendredi soir, il fait beau, vous êtes probablement confortablement installés dans votre voiture, dans votre canapé ou dans votre cuisine.
00:28 Bref, c'est pour vous le meilleur moment de la semaine.
00:31 Mais ayez maintenant une pensée pour les informés qui sont dans ce studio, un peu anxieux, un peu inquiets, en se demandant s'ils vont être à la hauteur.
00:41 Pour eux, je peux vous le dire, le meilleur moment de la semaine, ce sera dans 55 minutes, à la fin de cette émission,
00:47 avec chevillé au corps le sentiment peut-être du devoir accompli.
00:51 Laissez-moi sans plus attendre vous les présenter, ces informés.
00:55 Bonsoir Véronique Ryssoult, présidente de Backbone Consulting.
00:58 Vous scrutez donc pour nous, vendredi après vendredi, les réseaux sociaux, vous en avez même fait un livre.
01:03 L'ultime pouvoir, la vérité sur l'impact des réseaux sociaux, c'est aux éditions du CR.
01:08 Avec nous également Franck Delieu, bonsoir à vous.
01:10 - Bonsoir.
01:11 - Directeur adjoint de la rédaction de Marianne, Anne-Dame Mostafavi, bonsoir.
01:14 - Bonsoir.
01:15 - Directrice adjointe de la rédaction de L'Express et puis Raphaël Kahn, journaliste à France 24,
01:20 présentateur du Monde dans tous ses états sur France Info Télé et sur France 24.
01:25 Donc allez, soyez rassurés, ça devrait très très bien se passer.
01:29 Bon alors c'est en revanche pour Olivier Dussopt que ça se passe un peu moins bien, on l'a appris en fin d'après-midi.
01:36 Le ministre du Travail sera donc jugé en novembre prochain à Paris pour soupçons de favoritisme
01:42 sur un marché public datant de la fin des années 2000.
01:45 Écoutez la ligne de défense d'Olivier Dussopt, il était l'invité de France Inter, c'était le 4 février dernier.
01:52 - À l'occasion de ces enquêtes, et elles ont été extrêmement poussées,
01:55 le parquet considère que dans le cadre d'une procédure de marché public, en 2009, il y a 14 ans de cela,
02:01 il pourrait y avoir une infraction de favoritisme.
02:03 C'est une affirmation, c'est une thèse que je conteste, et je n'ai qu'un souhait,
02:08 dans les prochaines semaines, les prochains mois, c'est de continuer à convaincre,
02:11 à expliquer comment les choses se sont passées, pour convaincre de ma bonne foi.
02:14 - Bon, Verruc, Réissult, ça fait beaucoup de buzz, on en parle beaucoup sur le réseau ou pas tellement ?
02:18 - Oui, il y a quand même un petit pic, et surtout c'est le sujet qui est associé le plus à Olivier Dussopt,
02:23 mais on attend plus, les internautes attendent plus le résultat.
02:27 Pour autant, ça fait partie de ces petites musiques de fond qui compliquent les relations des Français avec les politiques.
02:36 Et il y a le fait qu'il est rendu, en fait, c'est surtout ça dans les commentaires,
02:39 le fait qu'il ait restitué la lithographie fait que les internautes disent "ben c'est donc qu'il y avait un problème".
02:46 Donc ça ne fait que renforcer un sentiment qui n'est pas très positif pour le ministre.
02:50 - En france de Dieu, c'est embêtant pour Olivier Dussopt, pour le gouvernement plus généralement ?
02:55 - Il est aux avant-postes de cette fameuse réforme Borde, mais je ne crois pas,
02:58 je ne crois pas que les Français n'ont pas attendu les lithographies d'Olivier Dussopt pour être mécontents.
03:05 Et effectivement, les commentateurs ont largement, je dirais, personnifié le mécontentement des Français.
03:12 Il y avait une sorte de détestation de Macron, de Borne, de Dussopt peut-être.
03:18 Moi, je pense, j'ai été assez surpris, agréablement surpris, par la maturité politique des Français.
03:24 Ils n'ont pas eu un besoin d'incarner ou de détester qui que ce soit.
03:28 On a parlé quand même 47.1, on a parlé 49.3, on a parlé conseil constitutionnel, on a parlé projet de loi rectificative.
03:37 Et donc, je crois que les Français, dans leur mécontentement à l'égard de cette réforme,
03:42 n'ont pas besoin de l'incarner par des personnes et par des affaires,
03:48 mais se sont emparés d'un sujet dans sa dimension technique,
03:51 ce qui leur donne une vraie légitimité démocratique pour s'opposer.
03:56 Amna Mostafavi ?
03:58 Oui.
04:00 Est-ce que cette affaire est embêtante pour le gouvernement ?
04:06 Bien sûr.
04:07 Vous n'étiez pas du tout dans le sujet.
04:10 Si, j'étais dans le sujet, mais en fait, c'est vrai que je m'interroge sur cette affaire dans l'ensemble.
04:15 Parce qu'on est sur une affaire dont je vieillis de 14 ans,
04:18 on est sur des faits dont une grande partie ont été en partie mis de côté.
04:27 Évidemment, le procès doit se faire et la justice doit se statuer,
04:31 mais je m'interroge sur l'effet que ça fait dans la perception des Français,
04:37 toujours cette accumulation d'affaires.
04:39 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
04:40 Qu'il y a une sorte d'accoutumance des Français à ces affaires qui surgissent régulièrement, tous les 15 jours ?
04:46 On se dit une affaire de plus, quel est vraiment l'impact ?
04:49 Il n'y a plus tellement de gradation dans les affaires,
04:52 c'est-à-dire qu'on est détourné 10 milliards ou qu'on est pris…
04:58 Du coup, je pense que c'est vrai que ça ne fait que jeter davantage le discrédit
05:03 dans un moment où il y a une tension sociale très forte,
05:07 où cette réforme des retraites, à tort ou à raison, n'a pas du tout été acceptée.
05:12 Et c'est ça qui m'interroge, c'est ce rapport entre les politiques
05:16 et ce déficit démocratique qui va s'accentuer.
05:20 Raphaël Kahn, finalement, cette banalisation de ces affaires,
05:24 puisque c'est vrai que désormais on a l'impression que ça rythme totalement la vie politique et l'actualité,
05:30 cette banalisation, finalement, c'est que les Français peuvent considérer ça comme moins grave
05:36 ou au contraire se dire que de toute façon, ils n'ont plus rien à voir avec le monde politique ?
05:41 Alors ça, c'est possible, parce que je pense que ça alimente un sentiment qui est déjà ancien,
05:45 d'amalgame finalement entre l'ensemble des hommes et des femmes politiques,
05:49 sur lesquels de toute manière il s'agit d'une case de privilégiés.
05:52 Sur ce cas présent, en plus, on est face à une affaire qui est compliquée,
05:55 parce qu'en réalité, l'enquête préliminaire sur l'élitographie qui est à l'origine,
05:59 aujourd'hui le renvoi d'Olivier Dussopt devant un tribunal,
06:04 en réalité, cette affaire-là, elle était le déclencheur, mais ce n'est pas pour ça aujourd'hui qu'il est poursuivi,
06:09 c'est pour un délit de favoritisme qui concerne la passation d'un contrat antérieur,
06:12 qui date de 2008-2009, et c'est lors des perquisitions qui concernaient ces lithographies
06:18 que les enquêteurs ont semble-t-il trouvé des éléments incriminants,
06:21 ou en tout cas de nature à alimenter le soupçon envers Olivier Dussopt.
06:24 Donc déjà, il y a deux niveaux de compréhension de cette histoire qui rendent à la base assez compliquée.
06:29 Ils ont retenu effectivement un chef d'accusation qui est ce délit de favoritisme,
06:33 Olivier Dussopt s'en défend en semblant minimiser effectivement ce chef-là,
06:37 toujours est-il qu'il encoure deux ans de prison et 200 000 euros d'amende,
06:41 donc ce n'est quand même pas une petite somme et il ne s'agit pas évidemment d'un petit délit.
06:44 Et puis, voilà, c'est la troisième personnalité dans l'entourage d'Emmanuel Macron à être aujourd'hui inquiétée,
06:49 puisque deuxième membre du gouvernement, on a aussi le ministre de la Justice,
06:53 excusez du peu Éric Dupond-Moretti, qui est renvoyé devant la Cour Justice de la République
06:57 pour prise illégale d'intérêt, et également le secrétaire général de l'Élysée Alexis Collère.
07:03 Allez, 20h10 sur France Info, on va changer de sujet, on va évidemment revenir à cette affaire de dégradation possible
07:10 de la France par l'agence Standards and Pause, tout ça, après le Fil info, il est 20h10 et on est avec Elia Bergel ce soir.
07:17 Un accident ferroviaire en Inde fait au moins 28 morts et 300 blessés ce soir collision entre un train et un convoi de marchandises.
07:25 Plusieurs wagons ont déraillé, les autorités craignent des victimes supplémentaires.
07:29 Les 72 grévistes de l'enseigne de puériculture Verbodet en grève depuis le 20 mars dans le Nord signent un accord ce soir avec la direction.
07:37 C'est la fin de deux mois d'une mobilisation tendue, le travail va reprendre mardi selon la CGT.
07:42 C'est une info, France Info, Emmanuel Macron va recevoir le chef indigène Raoni après-demain dimanche à l'Élysée
07:49 pour réitérer son attachement au respect des droits des peuples autochtones.
07:53 Selon l'Élysée, le cacique Raoni est un défenseur emblématique de l'Amazonie.
07:58 Les deux hommes vont aborder les prochaines échéances pour renforcer la protection des forêts.
08:02 Olivier Dussopt garde la confiance d'Elisabeth Borne sur l'entourage de la chef du gouvernement.
08:08 Le ministre du Travail sera jugé à Paris fin novembre pour favoritisme dans une affaire de marché public
08:15 qui date de quand il était maire d'Anneau-Nez dans l'Ardèche.
08:18 Olivier Dussopt assure qu'aucune corruption ne lui est reprochée par la justice.
08:22 Le Parti Socialiste exclut définitivement un maire du Puy-de-Dôme accusé de viol sur mineur.
08:28 Une militante avait déposé plainte il y a trois ans, classée sans suite.
08:32 Depuis, le maire de Saint-Éloi-les-Mines assure que la relation sexuelle était totalement consentie.
08:37 En foot, beaucoup d'appelés mais peu d'élus. Ce soir, pour monter en Ligue 1, deux tickets pour l'élite à saisir.
08:44 Trois équipes peuvent le faire. Le Havre, premier au classement.
08:47 Metz ou Bordeaux, coup d'envoi de tous ces matchs. C'est à 20h45.
08:52 Dégradé ou non, c'est aux alentours de 23h que l'on devrait être fixé.
09:07 C'est donc évidemment la grande affaire du jour ou du soir, cette possible dégradation de la note de la France
09:13 par l'agence de notation Standard & Poor's. Et évidemment, la question a son importance.
09:18 Vous allez en débattre. Je vous propose d'abord d'écouter Elie Cohen, économiste,
09:21 qui était notre invité ce matin sur France Info.
09:24 Pour lui, il s'attend à ce que la note de la France soit bien dégradée.
09:28 Pourquoi on va dégrader ? Pour, je dirais, essentiellement trois raisons.
09:31 La première, c'est que ce n'est pas une histoire nouvelle.
09:34 Le gouvernement français, sur la longue durée, ne manifeste pas une grande capacité
09:39 à maîtriser les finances publiques et à faire baisser durablement les dettes et les déficits.
09:44 La deuxième chose, c'est que le gouvernement ne manifeste pas non plus une très grande capacité à réformer...
09:51 – Il a fait la réforme des retraites.
09:53 – Ah oui, mais enfin, vous avez vu que ça a été particulièrement laborieux.
09:56 Et puis la troisième raison, c'est qu'à court terme, on continue à avoir des niveaux de déficit et de dette
10:02 plus élevés que ceux de nos voisins.
10:05 – Bon, Madame Staphavie, est-ce que c'est grave si la France est dégradée de A, A, A, A, A, A, moins ?
10:12 Ça fait un peu andouillette de présenter comme ça, mais est-ce que dans le fond, c'est grave ?
10:16 – Je suis sûre que vous faites partie du club de l'andouillette aujourd'hui.
10:19 Mais en tout cas, non, ce n'est pas...
10:21 – Ne m'insinuez pas des choses comme ça.
10:23 – Ce n'est pas aussi grave que ça en a l'air.
10:27 Dans le sens où, de toute façon, c'est pas comme si on était dégradé...
10:34 Enfin, on reste dans la moyenne des pays de l'Union européenne.
10:38 On n'est pas, certes, comme les très bons élèves, l'Allemagne, les pays du Nord,
10:41 mais ça, quelque part, on n'était déjà pas.
10:44 On est à peu près comme la Belgique, l'Irlande...
10:48 – On le ventre mou du peloton, quoi.
10:50 – Voilà, c'est ça. Bon, après, c'est aussi des choix, c'est-à-dire la France,
10:53 la France a fait du quoi qu'il en coûte pendant tout le Covid.
10:57 Ça a préservé aussi des emplois. Il y a eu beaucoup de dépenses.
11:01 C'est sûr qu'on n'a pas donné le sentiment, je pense, en tout cas aux agences de notation,
11:05 qu'on était sur une rigueur budgétaire incroyable.
11:08 Après, économiquement, la France reste un pays stable, quand même, dans l'ensemble.
11:14 Après, c'est sûr que ça dit quelque chose à un moment donné,
11:17 où l'exécutif essaye de réformer à toute berzingue,
11:21 en présentant un moulte-plan et en faisant la réforme des retraites.
11:25 Ça veut dire que, bon, tout ça, c'est pour les marchés,
11:28 mais les marchés, en fait, on s'en fiche, quoi.
11:30 Raphaël Kahn ?
11:31 C'est grave ou pas ?
11:32 Oui, enfin, plus ou moins.
11:35 Je dis comme ça, on n'est pas hyper inquiet, là, quand même.
11:39 Je ne pense pas qu'il faille être hyper inquiet.
11:41 En fait, ce qui compte, c'est surtout le différentiel entre les économies européennes,
11:44 parce que les investisseurs, finalement, ils vont là où, à la fois,
11:47 les capitaux sont les plus sûrs, en termes de placement,
11:50 et puis aussi, bien sûr, ils s'intéressent au rendement.
11:53 Alors, c'est sûr qu'on va être obligés, nous, d'augmenter un peu les rendements
11:55 qu'on propose aux investisseurs pour continuer de les attirer.
11:57 Donc, ça va coûter plus cher ?
12:00 Ça risque de coûter un peu plus cher, mais sachez que l'information est déjà
12:03 très largement intégrée par les marchés, parce qu'un autre organisme de notation,
12:07 Fitch, avait déjà dégradé la France à la fin du mois d'avril.
12:10 Donc, ça, les investisseurs, ils le savent déjà.
12:12 Et puis, quand même, la contrepartie du quoi qu'il en coûte,
12:15 ça a été qu'on a maintenu l'économie française à flot, quand même,
12:17 pendant toute cette période du Covid, ce qui veut dire des rentrées fiscales supplémentaires.
12:20 Donc, ce qu'on a effectivement perdu d'un côté, en termes de dépenses,
12:23 on l'a fait rentrer de l'autre.
12:26 Et finalement, l'économie française ne s'en sort pas si mal aujourd'hui.
12:29 On a un déficit budgétaire qui est de 4,7% du PIB.
12:32 On promet d'être à 3, qui est, je rappelle, le critère du pac de stabilité
12:35 auquel on s'est engagé, le fameux critère des montrées.
12:37 L'économie européenne d'ici 2027, c'est-à-dire que ça va prendre encore du temps.
12:41 On a une dette publique qui est à 110% du PIB, mais quand on regarde
12:44 qui détient la dette publique, pour 50%, ce sont aujourd'hui des résidents.
12:47 Ça veut dire que le risque de se voir exiger la dette publique par des Chinois,
12:50 comme c'est le cas pour les Américains, il n'est pas du tout le même
12:53 pour la France aujourd'hui. On n'est pas à la merci des étrangers
12:56 comme peuvent l'être les Américains aujourd'hui.
12:58 Et puis 30%, 30 points de PIB de cette dette sur les 110 points
13:02 sont détenus par qui ? Par la Banque de France.
13:04 Donc en fait, c'est de la monétisation de la dette. On détient notre propre dette.
13:07 La vraie dette française, c'est 80% du PIB, en fait.
13:09 - Ce qui est quand même pas mal. - C'est quand même pas mal.
13:11 - Véronique, vous avez entendu Amdam et Raphaël, qui sont finalement
13:15 assez rassurants. Sur les réseaux sociaux, on est rassurés ou... ?
13:20 - Alors, on a sorti un sondage sur le sujet pour le Figaro.
13:25 Et les Français, ils sont un peu plus inquiets que vous, parce que...
13:29 - Mais vous voulez en parler tout de suite ?
13:31 - Non, si vous voulez en parler. - Si vous voulez en parler, je vais en parler tout à l'heure.
13:33 - Sur les réseaux... - Parce qu'il y a des intéressants sondages.
13:35 - Ce qui est vrai, c'est qu'il y a quelque chose,
13:37 qu'il y a l'argent magique dont vous parlez, qui fait que la notion d'effort
13:41 et de "est-ce qu'on peut financer la dépense publique ?"
13:44 et "est-ce que finalement, le sujet de la notation, c'est grave ?"
13:48 Les Français ont un peu du mal depuis ce fameux argent public...
13:52 Argent public, argent magique, pardon.
13:54 Ont un peu de mal à appréhender le sujet et ont l'impression que c'est une question de volonté,
13:58 dans le fond, on peut très bien continuer ainsi.
14:01 Et puis, la notation qu'il y a eu il y a quelque temps,
14:04 ils n'ont pas l'impression que ça a changé leur quotidien.
14:06 Donc, on voyait bien cet après-midi, en faisant "en fait, c'est un sujet de réputation,
14:09 plus qu'autre chose". Et oui, c'est très important, la réputation,
14:12 pour séduire les financiers. Mais voilà. Et après, ils faisaient beaucoup de parallèles.
14:16 Vous aviez énormément de chiffres cet après-midi, et depuis deux jours,
14:20 sur la Grèce, le Japon, la réalité de ça veut dire quoi, ces notes.
14:24 Le Japon est très mal noté, et pour autant, s'en tire pas si mal que ça.
14:28 - Ils ont traversé une crise sévère, quand même.
14:30 - Oui, mais c'est comme ça qu'ils le mettaient.
14:32 Et beaucoup de comparaisons avec la Grèce, et la réalité de la Grèce,
14:35 et la difficulté qu'ils ont traversée. Et donc, ça rassure souvent de se comparer.
14:39 - Voilà. Comparaison, déparaison. Franck Laudieu, c'est grave, selon vous ?
14:43 - Il y aura, s'il y a dégradation, il y aura une légère augmentation des taux,
14:48 qui portera sur les prochains emprunts, et non pas sur ceux qui sont actuellement émis.
14:52 Donc déjà, c'est à relativiser. Mais ce qui est grave, en revanche,
14:56 c'est que, lorsqu'on entend le gouvernement dire "je fais des réformes des retraites,
15:02 et je le justifie parfois par la Commission européenne, et par la réaction des marchés",
15:06 c'est qu'au fond, on peut techniquement les comprendre.
15:10 C'est-à-dire que ce qui est grave, c'est pas le notateur, finalement,
15:15 qui, comme les emprunts des particuliers, est chargé de noter la capacité de rembourser
15:21 d'un émetteur, d'un débiteur. Et ça, après tout, c'est normal.
15:25 Ce qui est grave, en revanche, c'est le système qui a fait émerger le notateur.
15:29 - On parle beaucoup du gouvernement, du pouvoir des juges,
15:33 on pourrait parler également du pouvoir des notateurs, comme vous l'étiez,
15:37 de l'agence de notation. - Mais par-delà les notateurs.
15:41 C'est-à-dire qu'effectivement, de voir des grosses têtes remplir des fichiers Excel
15:45 et d'affecter des mauvaises notes à des Etats, souverainement, dans tous les sens du terme,
15:49 c'est un peu choquant. Mais encore une fois, il faut s'interroger sur le système
15:53 qui a fait naître cela. C'est-à-dire que nous avons, dans les années 80,
15:57 on pourrait parler, remonter à la fameuse loi Pompidou de 73, mais à partir des années 80,
16:01 nous avons décidé de nous refinancer sur les marchés. Avant, vous avez,
16:05 on appelait ça une avance au trésor, c'est-à-dire que vous avez le ministre
16:09 de l'Économie qui appelait le banquier central... - C'est la planche à billets, quoi !
16:13 - C'est la planche à billets ! À partir du moment où vous avez, si vous voulez,
16:17 décrété l'indépendance des banques centrales, premièrement,
16:21 et deuxièmement, que vous sollicitez des marchés financiers,
16:25 Raphaël a raison, c'est à peu près la totalité qui est détenue
16:29 par des fonds d'investissement étrangers, mais quand même beaucoup,
16:33 à ce moment-là, vous vous mettez, si vous voulez, vous vous exposez à cela.
16:37 Alors, pour contourner cela, il faudrait soit remettre en cause
16:41 l'indépendance des banques centrales et de dire "attendez, vous augmentez
16:45 pour la troisième, quatrième fois, cinquième fois vos taux d'intérêt,
16:49 vous participez finalement à créer une forme de croissance
16:53 qu'on va financer par la dette, donc c'est une sorte de cercle vicieux terrible,
16:57 ou alors faire un emprunt patriotique, c'est-à-dire de dire "écoutez,
17:01 nous on a besoin, pour financer la transition écologique, la semaine dernière,
17:05 vous avez longuement parlé du rapport Fisani-Ferri qui exige de mettre des milliards
17:09 sur la table, et c'est de se dire "cet investissement, il aura un retour
17:13 sur investissement, d'accord, ça nous coûte 4%, mais ça va nous rapporter 5 ou 6
17:17 parce que nous ferons des économies d'énergie et nous créerons des emplois locaux",
17:21 et bien c'est de se dire "nous sollicitons, nous mobilisons l'épargne des Français,
17:25 qui en plus, certains d'entre eux ont largement épargné pendant le Covid,
17:29 et ils financent un plan de transition écologique pour la France".
17:33 - Sauf que le budget aujourd'hui est beaucoup utilisé pour traiter les affaires courantes.
17:37 - Oui, mais si vous levez de l'argent à l'intérieur du pays,
17:41 de façon, je dirais, un emprunt patriotique, et bien rémunérez un peu plus que le livret A
17:47 ou le livret de développement durable, c'est-à-dire 3,5%, 4 peut-être,
17:52 et bien quelque part, vous vous mettez à l'abri de ces fameux jugements
17:57 qui vont choquer les gens.
17:59 - Bon, quelles conséquences quand même pour le gouvernement ?
18:01 Maintenant, on voit ça juste après. Le Fil info, 20h21, Elia Berger.
18:05 - Un prêtre traditionnaliste condamné à 20 ans de prison par la Cour d'Assise de Vendée ce soir,
18:12 jugé pour viol et agression sexuelle sur 27 mineurs.
18:16 Ce religieux fait partie de la fraternité sacerdotale Saint-Pied-de-Dix.
18:20 L'Iran a libéré 3 nouveaux otages européens, annonce ce soir la Belgique.
18:24 Il s'agit de deux Irano-Autrichiens, un Danois.
18:27 Enfin, mais déjà, un prisonnier belge a été relâché dans le cadre d'un échange
18:31 après la libération d'un diplomate iranien condamné en Belgique pour terrorisme.
18:35 Emmanuel Macron confirme que les moyens aériens de lutte contre les feux de forêt
18:40 ont été renforcés pour cet été, de 38 à 47 appareils, annonce le chef d'État en déplacement dans le Gard aujourd'hui.
18:47 L'an dernier, 60 000 hectares de forêt ont brûlé en France.
18:51 Le Conseil d'État met la pression sur le gouvernement au sujet du contrôle technique des neuromes autorisés.
18:56 Les sages donnent deux mois à l'exécutif pour le mettre en place conformément à une obligation européenne
19:02 que la France a toujours signé à appliquer.
19:05 Un éducateur de foot d'un club de la banlieue de Toulouse mis en examen ce soir
19:09 pour enregistrement et détention d'images pédopornographiques soupçonnées d'avoir filmé des enfants
19:14 sous la douche lors d'un tournoi l'entraîne est placé sous contrôle judiciaire.
19:20 Son histoire a inspiré le film "Intouchables".
19:23 Les réalisateurs Olivier Nakach et Eric Toledano annoncent la mort de Philippe Ozodi-Borgo à l'âge de 72 ans.
19:28 Sa vie retracée dans la comédie "Culte" avec François Cluzet et Omar Sy.
19:43 Mais la France a ce soir dans la situation finalement d'un élève médiocre qui attend avec une certaine fébrilité
19:49 sa note, note qui pourrait conditionner son argent de poche à la fin de la semaine.
19:54 C'est effectivement un peu ce que nous sommes en train de vivre ce soir
19:57 en attendant que le professeur Stenhardt-Janpours ne rende les copies.
20:01 Alors que faire si la note est dégradée ?
20:04 Écoutez ce qu'en pense Xavier Thimbault, il est directeur de l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques.
20:10 Pour lui, la dégradation aurait quand même des conséquences.
20:14 Là où ça joue quand même un peu, c'est dans quelques mois,
20:17 le pacte de stabilité de croissance qui est l'instrument de surveillance budgétaire en Europe va être rétabli.
20:22 La Commission européenne va à nouveau se prononcer pour savoir si certains pays sont en procédure de déficit excessif.
20:28 Là, pour le coup, à la fois la notation qui est donnée par les agences de notation,
20:33 mais aussi l'attitude du gouvernement français vis-à-vis de cela,
20:36 c'est-à-dire pour avoir une attitude un peu arrogante, qui disent "non mais ils n'ont rien compris, c'est pas du tout ce qu'ils pensent",
20:41 ou une attitude un peu concernée, ça peut influencer le jugement de la Commission européenne.
20:45 Et donc c'est un peu cette communication-là que le gouvernement prépare.
20:49 Politiquement, Raphaël Kahn, c'est embêtant tout de même pour Emmanuel Macron
20:52 qui avait fait de son bilan économique un peu l'alpha et l'oméga de ses quinquennats.
21:00 Mais oui, il faut se souvenir en plus qu'il est arrivé en 2017 sur une alliance avec François Bayrou
21:04 qui était "Monsieur Budget" quand même.
21:06 C'était le programme historique de François Bayrou qui était de réduire l'endettement de la France.
21:10 Donc c'est vrai qu'Emmanuel Macron qui inscrit ses pas dans cette idée d'une rigueur économique
21:17 et d'une rigueur dans la gestion des données publiques,
21:20 il faut quand même observer que c'est sous son premier quinquennat
21:24 que la dette française a augmenté quand même de 600 milliards d'euros.
21:28 Alors certes, pour moitié c'était la dette Covid, mais enfin le reste,
21:31 c'est quand même un glissement des finances publiques, une difficulté effectivement à réformer le pays.
21:37 On se souvient notamment de ce qui avait été consenti au gilet jaune,
21:40 ces 10 milliards d'euros qui avaient beaucoup fait parler.
21:42 Mais enfin là, on peut quand même noter qu'Emmanuel Macron a fait une réforme qu'on pensait irréalisable
21:46 avec la réforme des retraites.
21:48 Alors justement, sur la réforme des retraites, Véronique Rays-Soult,
21:50 comment est-ce que tout ça est commenté ? Parce qu'il y a deux façons de voir les choses.
21:54 Si on est dégradé, on pourrait dire "ça justifie totalement le fait de faire une réforme des retraites,
22:00 de demander des efforts aux Français", ou bien à l'inverse, de dire "vous voyez, finalement,
22:04 cette réforme de retraite ne sert absolument à rien,
22:07 puisqu'elle n'a pas empêché les agences de notation de dégrader la France".
22:11 Les Français ne l'ont pas associé de cette façon-là.
22:14 Ils restent encore aujourd'hui hostiles, principalement à la réforme des retraites,
22:18 et ils ne font pas de lien direct avec la réalité de la notation.
22:22 Ils font plutôt un lien avec la réalité de la dépense publique,
22:24 et ne voient pas le sujet de la réforme des retraites comme un sujet de dépense publique.
22:27 Quand on dit "dépense publique" aux Français, dans l'opinion, on entend "service public",
22:31 et ce n'est pas la même chose que les retraites.
22:34 - Même si certains disent finalement "il n'y a qu'à faire de la dette pour financer le...
22:37 - On est d'accord. Mais globalement, les Français, dans le fameux sondage qu'on a sorti pour le Figaro,
22:43 on voit bien que les Français sont quand même plutôt pleins de bon sens en se disant
22:47 "globalement, ça n'est pas une bonne idée d'être endetté,
22:49 et donc globalement, il faudrait quand même faire un effort sur la dépense et la dette
22:54 pour améliorer cette fameuse notion".
22:56 - On va parler de ce sondage.
22:58 Mais avant ça, Madame Mostafavi, sur les conséquences politiques finalement pour Emmanuel Macron,
23:03 une possible dégradation ?
23:04 - Oui, la question c'est principalement celle du timing,
23:07 puisque évidemment, ce genre de "mauvaise nouvelle" peut arriver n'importe quand dans un quinquennat.
23:14 La question c'est qu'elle arrive là, dans les fameux 100 jours après que s'est donné l'exécutif
23:22 pour faire oublier la réforme des retraites et montrer qu'on est parti sur d'autres réformes importantes.
23:28 Il y a eu beaucoup de plans qui ont été présentés ces jours-ci,
23:32 Emmanuel Macron est en déplacement un peu partout,
23:34 il y a eu des plans sur la réindustrialisation, la lutte contre la fraude,
23:38 enfin c'est vraiment tout azimut, on est dans une séquence où l'exécutif essaye de reprendre la main
23:43 et de montrer justement qu'il maîtrise la situation dans une démarche rationnelle,
23:47 et de bon élève économique aussi notamment, et ça arrive à ce moment-là.
23:51 Et surtout politiquement, ça démonétise un peu aussi le discours.
23:56 - Il y a le timing, il y a aussi le sujet, l'économie,
24:01 qui est encore une fois l'alpha et l'oméga d'Emmanuel Macron, franque de Dieu.
24:05 - Oui, mais effectivement vous avez le macronisme originel qui est très content,
24:12 très fier de sortir de la procédure de déficit excessif prononcée par Bruxelles,
24:19 et puis vous avez l'Emmanuel Macron qui face au Covid, face à la crise sanitaire,
24:24 face à la crise sociale, est amené à faire des chèques.
24:28 Et je vais être d'accord avec ma voisine, c'est-à-dire que d'un point de vue timing,
24:32 effectivement on était là dans un cadre où il y avait un véritable volontarisme économique du gouvernement.
24:41 Il maîtrisait, il maîtrisait les usines, il y avait un côté un peu même colbertiste,
24:45 je maîtrise, je fais devenir des investisseurs, etc.
24:48 Et puis là, il y a l'idée, je ne maîtrise pas,
24:51 et je me retrouve face à des agences de lotation sans visage,
24:55 qui distribuent des bonnes ou des mauvaises notes.
24:58 - Rappelez-vous ce que disait le général De Gaulle,
25:01 la politique de la France ne se décrète pas à la corbeille, autrement dit à la bourse.
25:07 Est-ce que la politique de la France sous l'air Macron doit se décréter dans les agences de lotation ?
25:12 - On a créé les conditions, par-delà la question d'Emmanuel Macron à vrai dire,
25:16 on a créé les conditions pour qu'aujourd'hui, la politique de la France,
25:20 elle ne se fait pas à la corbeille, mais en revanche, elle est très dépendante de la corbeille,
25:24 et avec ce lot de notation, d'investisseurs institutionnels que le trésor public doit séduire au quotidien.
25:31 Encore une fois, c'est une question qui est systémique,
25:34 ce n'est pas une question qui est le méchant notateur face, ou alors le dépensier Emmanuel Macron,
25:40 c'est une question qui est systémique.
25:42 - Pour vous, l'agence est un thermomètre, quoi ?
25:44 - Absolument ! Il y a une sorte de facilité, quelque part.
25:47 Je me souviens Alain Minc qui, lorsqu'on perd notre triple A, a dit "Nous perdons un trésor national,
25:53 et les agences de lotation ne savent pas noter les Etats".
25:57 Alors, il passe pour celui qui critique les agences de lotation,
26:00 mais comme beaucoup, il avalise le système qui fait émerger les agences de lotation,
26:05 et ce système, ça s'appelle de se financer sur les marchés publics, à cause ou grâce à la Banque Centrale Européenne,
26:12 qui est devenue indépendante et qui n'est plus dépendante du pouvoir politique.
26:16 - Véronique Reichsold ?
26:17 - Ce qui est clair, c'est que la notion de note, c'est quelque chose qui parle à tout le monde,
26:22 et de savoir si c'est bien ou mal, la réalité c'est que les Français sont inquiets en se disant
26:28 "C'est forcément pas bien de ne pas avoir une bonne note", et donc ils s'attendent.
26:31 Et en plus, c'est une bonne note qui est remise par des entreprises lointaines, obscures,
26:37 sur des critères qui sont obscurs, américains.
26:39 - Américaines, ou anglaises, anglo-saxonnes en tout cas.
26:41 - Effectivement, il y a une espèce de hiatus dans le pillon, où ils se disent "voilà".
26:45 Et puis, je vous parlais de réputation, parce qu'en fait, c'est comme ça que les gens le vivent,
26:49 en se disant "En fait, quand on a une mauvaise note, on vous pointe du doigt dans le monde entier en se disant
26:53 "Ah, quand même, vous n'êtes pas un bon élève".
26:55 Et donc, les Français trouvent que ce sujet est plus important qu'il n'en a l'air,
26:59 même si, in fine, quand on regarde les uns et les autres, ils disent "ça ne va pas m'impacter, moi,
27:05 et ça ne sera sans doute pas une incidence si forte".
27:07 Mais pour l'image de la France, c'est extrêmement important.
27:10 - On va continuer à débattre de ce sujet de manière un peu annexe, et ça va vous faire plaisir, Véronique Ressy.
27:14 - Oui, on va faire.
27:15 - On va parler de votre sondage, qui laisse entendre que les Français sont donc majoritairement
27:20 à une baisse de la dépense publique.
27:21 Vous restez avec nous pour le moment.
27:23 Il est 20h30, et c'est l'Info.
27:27 - Avec Mathilde Romagnon. Bonsoir, Mathilde.
27:33 - Bonsoir, Olivier. Bonsoir à tous.
27:35 Un prêtre intégriste vient d'être condamné ce soir à 20 ans de prison pour viol sur mineur
27:40 par la Cour d'Assise de Vendée.
27:42 L'enquête a permis d'identifier 27 victimes, mais il n'a finalement été jugé, cet homme, que pour 4 victimes.
27:48 Olivier Dussopt garde la confiance de la Première Ministre, selon l'entourage d'Elisabeth Borne.
27:54 Le ministre du Travail sera jugé fin novembre pour favoritisme dans une enquête sur un possible
28:00 arrangement autour d'un contrat conclu en 2009 entre un groupe de traitement des eaux
28:04 et la municipalité d'Anneau-Nez, ville dont Olivier Dussopt était le député-maire à l'époque.
28:10 Les moyens ont été renforcés pour l'été 2023 pour lutter contre les feux de forêt,
28:15 déclaration cet après-midi d'Emmanuel Macron.
28:18 En déplacement dans le Gard, le chef de l'État a promis aux sapeurs-pompiers des moyens supplémentaires,
28:23 matériels et humains, après un été 2022 aux incendies dévastateurs.
28:29 Une première version du futur traité international contre la pollution plastique doit être rédigée
28:34 d'ici novembre. C'est ce qu'ont décidé ce soir les 175 pays, réunis en ce moment à Paris,
28:39 au siège de l'UNESCO, et ce, après 5 jours de négociations.
28:44 50 morts et plus de 500 blessés après un accident de train en Inde.
28:48 Le bilan continue de s'alourdir après une collision entre un train de voyageurs et un convoi de marchandises.
28:54 Le premier ministre indien, Narendra Modi, s'est dit affligé.
28:58 Et puis le tennis, Enovac Djokovic, qui s'est qualifié ce soir pour les huitièmes de finale à Roland-Garros.
29:04 Le serbe numéro 3 mondial a battu l'espagnol Alejandro Davidovic en 3-7.
29:10 France Info
29:13 20h, 21h, les informés, Olivier Delagarde.
29:19 Et toujours en compagnie ce soir dame, dame Mostafa Vy, directeur adjoint de la rédaction de L'Express,
29:24 Raphaël Kahn, journaliste à France 24, présentateur du Monde dans tous ses états sur France Info Télévision.
29:30 C'est d'ailleurs dans une petite heure qu'on verra ça.
29:34 Véronique Ressoult, présidente de Backbone Consulting et autrice de L'Ultime Pouvoir,
29:39 la vérité sur l'impact des réseaux sociaux aux éditions du Serbe.
29:44 Et puis Franck de Dieu prenait place, Franck de Dieu, vous êtes bien installé, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
29:50 Alors venons-en donc au grand soulagement de Véronique Ressoult à ce sondage,
29:55 qui peut sembler quand même, il est intéressant, mais qui peut sembler tout de même un peu paradoxal.
29:59 Sondage, je vais donc le dire, Odoxa Backbone Consulting pour le Figaro,
30:03 selon lesquels les Français sont majoritaires à penser que la France doit lutter contre ces déficits.
30:09 Ce que nous annonce finalement Bruno Le Maire depuis des mois, écoutez-le, c'était en avril dernier, tenez.
30:14 Au moment où nous venons de demander un effort à nos compatriotes avec la réforme des retraites,
30:20 il est juste que tous les acteurs publics, Etats, collectivités locales, sécurité sociale, soient aussi mis à contribution.
30:29 La dépense publique de l'Etat et des collectivités locales augmentera moins vite que l'inflation.
30:35 Bon, alors les Français sont donc pour que l'on s'attaque à la dette et pour ce faire,
30:40 si Français sur 10, Véronique Ressoult, se déclarent pour une baisse des aides sociales,
30:45 est-ce que ce n'est pas quand même un petit peu surprenant dans un pays qui voue un tel culte à l'Etat Providence ?
30:52 Oui, mais c'est surtout très clivé, parce que si vous regardez la réalité des réponses en fonction des opinions politiques...
31:01 Ah bah ça j'imagine bien qu'à gauche ou à droite on pense pas la même chose.
31:04 La seule chose c'est que les gens qui sont à droite ou en proximité partisane sont particulièrement convaincus que c'est une des solutions.
31:12 Donc ce qui fait qu'on arrive à un chiffre qui est assez important, parce que 60% des Français qui pensent que la baisse des aides sociales
31:19 est une mesure qui sera efficace pour baisser les dépenses publiques, donne quelque chose d'intéressant,
31:24 en plus dans le contexte de M. Darmanin qui a lancé ce genre de sujet, et Bercy aussi.
31:32 Il y a trois autres éléments qu'ils ont donnés en disant par contre pour baisser la dépense publique,
31:39 il y a un autre levier qui est la baisse du nombre de fonctionnaires.
31:42 Pour 53% des Français c'est une solution, et c'est intéressant parce que ça c'est un chiffre qui diminue d'année en année.
31:48 Il y a cinq ans il était quatre points au-dessus, donc globalement on ne pense pas que c'est le nombre de fonctionnaires,
31:54 on pense que ce sont les aides sociales plutôt.
31:56 Et après il y a deux chiffres où ils disent surtout il ne faut pas baisser ces dépenses là, ça n'aidera pas.
32:02 C'est à 53% les aides aux entreprises et à 68% les dotations en collectivité.
32:08 - Les aides aux entreprises, c'était quand même...
32:11 - À 53% ils disent non il ne faut pas les baisser.
32:13 - Raphaël Kahn ?
32:14 - Oui, alors on peut trouver effectivement surprenant le résultat de cette étude.
32:19 Je crois que personne n'est favorable à une augmentation de l'endettement.
32:21 D'ailleurs en documentant un petit peu pour cette émission, j'ai vu qu'une autre étude sortait à peu près au même moment
32:26 qui donnait des résultats incomparables, voire même encore plus importants.
32:28 - La Sura ?
32:29 - Trois quarts des Français qui sont inquiets effectivement sur le niveau atteint par la dette publique
32:33 et qui consacrent qu'il faut la réduire.
32:35 - C'est quand même plus nouveau que vous avez l'air d'en parler.
32:37 Il y a beaucoup de gens qui depuis longtemps disent de toute manière un Etat ne se gère pas du tout comme un foyer,
32:42 faire de la dette, c'est pas grave.
32:44 - Je pense qu'on a tous en nous un sentiment de bon père ou bonne mère de famille quand il s'agit de la collectivité.
32:48 Le problème c'est que chacun voit midi à sa porte.
32:50 Et lorsqu'on regarde quelles sont les mesures prioritaires que préconisent les gens individuellement pour réduire sa dette,
32:56 c'est là qu'on retrouve des clivages politiques extrêmement marqués.
32:59 C'est-à-dire qu'en gros on considère du côté de l'électorat NUP et Rassemblement National
33:04 qu'il faut en priorité taxer les riches, éventuellement au moyen d'une contribution exceptionnelle.
33:09 En revanche pour LR et d'ailleurs l'électorat reconquête d'Éric Zemmour,
33:13 c'est là qu'on voit un caractère un peu fongible entre ces deux électorats.
33:16 Il y a l'idée qu'il faut effectivement tailler dans les dépenses et notamment dans l'emploi public.
33:20 Et puis du côté des libéraux, c'est-à-dire en gros Renaissance, Macron et une partie de l'ex-électorat PS,
33:27 on considère au contraire qu'il faut booster la croissance pour faire rentrer des rentrées fiscales.
33:32 - Amna Mostafavi, ce type d'enquête, de sondage, ça ne dit pas quand même que le modèle social français a un petit peu de plomb dans l'aile ?
33:42 - Non, je ne crois pas. Ce que ça dit je pense c'est qu'il y a un sentiment de beaucoup de dépenses, peut-être pour pas grand-chose aussi.
33:50 C'est-à-dire que si toutes les dépenses, si tout allait bien dans l'hôpital, si tout allait bien dans les écoles, si...
33:58 - C'est l'idée que les services publics vont mal, qu'ils fonctionnent mal.
34:01 - Il y a ce sentiment quand même généralisé, de tension très forte sur des métiers essentiels,
34:09 les fameux métiers de première ligne, et aussi sur cette inefficacité qui fait qu'on ne peut pas avoir une carte d'identité.
34:15 C'est plein de petites choses, mais ça a rapporté à ces histoires de notation et au fait qu'on ne gère non plus pas économiquement très bien,
34:24 donc ça veut dire qu'on dépense beaucoup d'argent, on a une grosse macro-structure qui finalement produit peu de résultats.
34:30 Donc je dirais que si on pose la question à n'importe qui, tu dépenses énormément d'argent, mais au final il n'en sort rien,
34:36 n'importe qui de censé va te dire "il faut moins dépenser".
34:40 Après, la question pour moi, c'est plutôt comment on dépense, et que c'est là que se joue la chose.
34:47 Et sans doute il y a des économies à faire, et tous les gouvernements depuis 1946, il y a des plans budgétaires de réduction,
34:58 j'ai une collègue, Béatrice Mathieu, qui a fait un édito là-dessus pour lister tous les plans qui ont été faits pour essayer d'être public plus efficace,
35:06 mais en fait c'est presque vain.
35:11 C'était juste pour dire que là on voit qu'il y a une dichotomie entre les deux, c'est pour ça que j'insistais sur le nombre de fonctionnaires,
35:21 pendant longtemps on s'est dit "non mais la dépense c'est parce qu'on a trop de fonctionnaires et ça ne va pas",
35:25 et là on voit bien que la satisfaction sur les services publics diminue, les français trouvent que c'est de moins en moins bien,
35:32 et considèrent qu'on devrait avoir plus de fonctionnaires pour justement rendre ces services publics.
35:37 Donc c'est pas du tout une remise en cause du système social ?
35:40 Non, par contre c'est des aides sociales.
35:43 Franck Ledieu ?
35:44 Nous, il y a de ça trois ans, on avait fait une grande enquête justement avec Xavier Timbeau de l'OFCE,
35:49 où on avait regardé quelle est la structure de la dépense publique en 2021, et puis 20 ans auparavant,
35:57 et effectivement on voyait qu'il y avait un changement sur la nature de la dépense.
36:01 En gros, pour faire simple, vous avez les dépenses régaliennes sur l'armée, les dépenses d'investissement public qui baissaient à proportion,
36:10 et la redistribution qui augmentait. Est-ce à dire qu'il faut baisser la redistribution ? Absolument pas.
36:16 Mais en revanche, ce que disait cette enquête, c'est que quelque part, nous avons depuis 20 ans pas suffisamment de croissance,
36:25 nous avons embrassé les 80 ans de la mondialisation qui ont produit une désindustrialisation du pays,
36:35 et nous avons réparé par la dépense publique les dégâts qui ont été causés par la désindustrialisation dans tous les pays,
36:45 dans toutes les régions, avec le lot d'abandon des services publics.
36:51 Donc il ne faudrait pas en conclure qu'il y a un désamour des Français pour la dépense publique,
36:58 il faut simplement regarder que cette augmentation de la dépense sociale est liée de façon légitime, me semble-t-il,
37:07 à la réparation des dégâts provoqués par la faible croissance et par le choix d'avoir fait ce tournant néolibéral.
37:16 Est-ce que je peux rajouter juste deux ou trois choses ?
37:19 Pas deux ou trois, une.
37:21 Une, d'accord.
37:23 Une longue.
37:24 Une longue, alors. C'est de se dire que vous regardez finalement, c'est évidemment à mettre en parallèle
37:31 avec l'actualité autour de la fraude fiscale et sociale et des aides aux entreprises,
37:36 mais les Français, on leur demande de faire des efforts.
37:39 En gros, le déficit en 2035, si on en croit les chiffres du gouvernement, du régime des retraites, ça sera 21 milliards.
37:47 Moi, j'ai fait un petit calcul de comptable. 21 milliards.
37:50 Ça fait un an qu'on parle de la perspective d'avoir en 2035 21 milliards de déficit public,
37:56 de déficit, pardon, sur le régime des retraites.
37:59 Vous voyez, c'est ce que je disais, c'est pas si grave.
38:02 Mais les aides aux entreprises, c'est 7 fois ce montant.
38:06 La fraude fiscale, c'est 4 fois ce montant.
38:09 Donc ce qu'il y a, ce qui est, je crois, puisqu'on parlait du ressenti des Français,
38:13 il y a à la fois la sensation qu'ils n'en ont peut-être pas pour leur argent au regard des impôts payés,
38:18 mais il y a aussi l'idée tout de même qu'il y a des injustices
38:22 et que compte tenu des aides aux entreprises et de la fraude fiscale, il serait temps de les réparer.
38:28 C'était une grosse chose quand même que vous avez fait.
38:32 On va parler d'industrie et de l'affaire Renault juste après le Fil info.
38:38 Pardon, Elia Berger, à l'île et 20h41.
38:40 Un accident de train en Inde fait au moins 50 morts et 500 blessés ce soir.
38:45 Collision entre un train et un convoi de marchandises.
38:48 Plusieurs wagons ont déraillé.
38:50 La CGT salue une victoire après la fin de la grève chez Verbaudet dans le Nord.
38:54 Les personnels mobilisés et la direction signent un accord sur une refonte de la grille salariale.
39:00 Comme réclamé, le travail va reprendre mardi après deux mois de grève.
39:04 L'entourage d'Elisabeth Borne fait savoir qu'Olivier Dussopt garde la confiance de la chef du gouvernement.
39:10 Malgré son procès prévu pour favoritisme, fin novembre, le ministre du Travail sera jugé dans une affaire d'attribution de marché public
39:18 quand il était maire d'Anneau-Nez dans l'Ardèche.
39:20 La détention provisoire de Cédric Jubilard accusé du meurtre de son épouse Delphine dans le Tarn fin 2020 est prolongée.
39:28 Le suspect est mis en examen et incarcéré depuis presque deux ans.
39:32 Ses avocats dénoncent des délais procéduraux extrêmement longs.
39:35 Le juge des libertés et de la détention justifie sa décision par les risques de pression sur des témoins.
39:41 « Guillaume Batts nous faisait rire depuis plus de dix ans », déclare ce soir la ministre de la Culture.
39:46 « Après la mort du comédien, son énergie, son talent nous manqueront », selon Rima Abdul-Malak, l'humoriste était atteint de la maladie des eaux de verre.
39:54 Quelle équipe rejoindra la Ligue 1 la saison prochaine ? Réponse ce soir.
39:58 Gros suspense en Ligue 2, deux places à saisir.
40:01 Trois clubs en lice, le Havre, Metz et Bordeaux.
40:04 Coup d'envoi général dans 5 minutes, 20h45.
40:08 France Info.
40:10 20h21, les informés. Olivier Delagarde.
40:16 Et donc on parle maintenant de l'affaire Renault.
40:19 Des dizaines de propriétaires de voitures s'apprêtent à porter plainte au pénal contre le constructeur.
40:24 Ils dénoncent très important dysfonctionnement des moteurs.
40:28 400 000 véhicules sont potentiellement concernés un peu partout en Europe sans que Renault ait pour le moment vraiment réagi.
40:36 Écoutez d'abord l'avocat des plaignants. Il s'agit de Maître Christophe Legvac.
40:40 « Ils reprochent à Renault d'avoir dissimulé une information que Renault connaissait depuis 2015 concernant les vis de ses moteurs.
40:48 Et ils disent « si nous avions eu la connaissance que ces moteurs pouvaient casser à tout moment à partir de 40 000 km, nous n'aurions pas acheté ce véhicule.
40:56 Cette perte de puissance met en danger la sécurité du conducteur et des usagers de la route.
41:01 Et c'est cela qu'on reproche à Renault d'avoir minimisé volontairement un risque qu'elle connaissait depuis le début. »
41:07 Voilà. Est-ce que finalement Renault n'a pas agi, n'a pas communiqué ?
41:12 Est-ce que Renault est resté finalement dans le siècle précédent à votre avis ?
41:16 Raphaël, merci, excusez-moi.
41:21 Alors ce sont des moteurs qui surconsomment de l'huile, ce qui peut vraisemblablement provoquer des casses.
41:28 Y compris d'ailleurs lorsque le véhicule roule, ce qui peut être dangereux à la fois pour le véhicule et pour les autres véhicules environnants.
41:35 Renault, selon l'avocat, en tout cas l'avocat des parties civiles, dit avoir acquis la preuve que Renault était au courant de ce vis depuis 2015.
41:45 Or ce moteur a été produit de 2012 à 2016.
41:49 Donc Renault aurait continué à produire ce moteur vissier en connaissance de cause.
41:54 Voilà ce qui est effectivement aujourd'hui ce qui est reproché à Renault.
41:58 D'où ces accusations de tromperie aggravée, pratique commerciale trompeuse.
42:01 Et surtout, parce que c'est vraiment ça le problème, et qui vaut à Renault cette plainte au pénal, cette mise en danger de la vie d'autrui.
42:06 La réponse aujourd'hui de Renault, c'est d'indiquer que 93% des cas de client identifié ont bénéficié d'une prise en charge.
42:14 Et surtout que ça concernait un nombre extrêmement réduit, moins de 10% des véhicules vendus.
42:18 Puisque 130 000 véhicules en France étaient équipés de ce moteur, 400 000 nous dit-on dans l'Union Européenne.
42:23 Il n'en reste pas moins que si Renault était au courant et a continué à vendre ces véhicules, ça pose un réel problème.
42:28 Ça pose problème, Mme Mostafavi ?
42:30 Oui, ce qui est un peu inquiétant, c'est qu'on se rappelle du dieselgate qui avait touché Volkswagen.
42:37 Et encore une fois, c'était aussi une entreprise à ce moment-là qui savait...
42:43 Qui a même triché.
42:45 Qui trichait et qui ne disait rien.
42:47 Bon, c'était il y a quelques années, on dirait que les pratiques dans le secteur automobile auraient pu changer.
42:51 On serait au moins riches de ces enseignements-là.
42:53 Après, bon, voilà, c'est difficile de savoir exactement quel est le fond de l'affaire.
43:00 Néanmoins, c'est sûr que ce n'est pas anodin.
43:03 Dans un moment où le marché de l'automobile cherche toujours un second souffle,
43:10 un second souffle, est-ce que ça peut impacter durablement aussi Renault ?
43:16 C'est un peu la question que ça pose.
43:18 C'est évidemment une question qu'on se pose, Franck Redieu.
43:21 Oui, alors bon, sur le plan technique, moi, je n'ai pas eu l'occasion de m'entretenir avec l'avocat ou un des automobilistes, ni avec Renault.
43:31 Non, mais ce n'est pas sur le plan technique qu'on a envie de vous parler.
43:34 Vous me parliez jouant culasse.
43:36 À la fin des fins, c'est quand même cette question-là qui se posera.
43:41 Mais si je peux me permettre, c'est que, à vrai dire...
43:45 Que ne pouvez pas vous permettre ?
43:47 C'est une expression familière que les gens, ce qui les rend dingues, en fait, par-delà la question Renault,
43:53 c'est de se dire qu'on leur sert un discours qui est celui de la transparence, de l'éthique, de l'écolo.
44:03 Et puis, l'exemple total, cette semaine, Danone, qui a été sous le coup d'une plainte des ONG pour pollution au plastique.
44:12 Je pourrais en citer beaucoup.
44:14 Et donc, vous avez un contraste entre ce discours qui est celui qui est vertueux à tous les égards
44:19 et qui est vraiment largement répété, et puis la réalité de ce que les gens voient,
44:28 qu'ils voient en tant que consommateurs en ce qui concerne Renault,
44:30 ce qu'ils voient en tant que salariés en se disant "mais attendez, moi, les discours qu'on me sert..."
44:34 Et cette contradiction...
44:36 Et puis parce que maintenant, on voit tout, en plus.
44:38 Voilà, et cette contradiction...
44:39 On est dans l'époque des lanceurs d'alerte, des réseaux sociaux...
44:41 C'est-à-dire que cette contradiction, aujourd'hui, elle n'est plus admise.
44:45 Et on pouvait imaginer une sorte de lutte des classes entre capital et travail.
44:49 Là, vous avez une sorte de lutte des classes entre celui qui aimait le message, le marketing,
44:55 et celui qui se retrouve, l'utilisateur du produit, qui se retrouve confronté au réel.
45:00 Cette distinction, cette séparation, ces deux mondes-là, on ne peut plus le supporter.
45:06 Véronique Ressiou.
45:07 - C'est clair, c'est qu'aujourd'hui, il n'y a presque plus de secret.
45:09 On a à peu près accès à tout.
45:11 Les consommateurs n'achètent plus simplement avec une injonction qui est "je te raconte une jolie histoire,
45:16 et crois-moi, jolie histoire".
45:17 Ils vont chercher des informations, ils se renseignent,
45:19 ils regardent même comment les produits sont fabriqués, où on va se fournir.
45:23 Donc, ça va loin.
45:25 Et il y a un sujet, je reviens, c'est décidément cette émission, j'aurais souvent parlé de réputation,
45:30 mais c'est le sujet de la réputation.
45:32 - C'est ce dont il s'agit, quoi.
45:33 - Vraiment.
45:34 Et je pense qu'en plus, dans le cas présent, la suspicion, c'est même pas de manque de transparence,
45:40 mais de mensonge, c'est absolument pas supportable.
45:42 Et puis, comme vous le disiez, Franck Dudieu, c'est qu'il y a l'émetteur et le récepteur.
45:47 Mais ce monde-là, il est terminé.
45:48 Les consommateurs, ils ont besoin de dialoguer, de discuter, d'être informés.
45:52 Et là, ils ont l'impression qu'on les a peu informés, voire même, ce que j'ai pu lire là,
45:57 c'est que je ne sais pas si ça perdura, mais quand même gravement taché,
46:00 parce que même la façon de gérer cette crise pour Renault est assez étonnante,
46:03 parce qu'ils ont tout de suite dit "ah, mais il n'y a pas de dommages corporels".
46:06 Oui, encore heureux.
46:08 - On craint plus que ça, oui.
46:09 - Après, ils ont dit "bon, on a pris en charge".
46:12 Mais partiellement, et là encore, tout se sait, puisque les gens, ils vont s'exprimer en ligne,
46:17 ils vont raconter la réalité de ce qu'il leur est arrivé, de combien ils se sont touchés.
46:20 Donc, qu'ils arrivent à se regrouper, ça ne serait peut-être pas arrivé aussi facilement avant.
46:24 Vous voyez bien que là, il y a une classe action qui est en train de se créer,
46:27 parce que les gens, ils se retrouvent, ils se recoupent, ils partagent leurs informations.
46:30 Donc, il y a une espèce de flou qui s'est installé autour,
46:33 avec le sentiment que, non seulement ça n'appelle à la transparence que les gens exigent,
46:38 mais pas de considération non plus, et qu'il y a quelque chose d'extrêmement important dans votre réputation.
46:43 Vous pouvez vous tromper, mais vous devez le reconnaître,
46:46 et traiter votre interlocuteur avec considération.
46:49 - Raphaël Kahn.
46:50 - Ce qui devient très difficile, c'est qu'aujourd'hui, il y a un écran de fumée,
46:52 parce que les entreprises sont rompues aussi à la communication en matière de responsabilité sociale et environnementale.
46:57 On a exigé d'elles depuis 20 ans maintenant qu'elles publient régulièrement des rapports.
47:00 La conséquence, c'est qu'elles savent extrêmement bien désamorcer ce type de polémique, opposer.
47:06 Alors, ce n'est pas forcément vrai dans le cadre, mais Suez hier a vu, par exemple,
47:09 des plaignants débouter dans une affaire, là encore, de responsabilité climatique.
47:14 Donc, on voit quand même des entreprises qui sont extrêmement bien armées aujourd'hui,
47:18 à la fois pour contrer ce type d'attaque, mais également pour entretenir le doute dans l'opinion publique.
47:23 Vous me demandiez tout à l'heure, est-ce que pour les gens aujourd'hui, les politiques sont tous pourris ?
47:26 C'est pas une forme de fatalisme, mais je pense que vis-à-vis des entreprises, ça risque prochainement d'être le cas,
47:31 parce que les entreprises se défendent extrêmement bien et font également de la contre-communication sur tous les canaux possibles.
47:36 Allez, on passe à notre dernier sujet. Et heureusement que les agences de notation ne notent pas les tennis-man français.
47:43 En ce moment, on y revient juste après le Fil-info. Il est 20h50, Elia Bergel.
47:47 Le pape François va célébrer une messe géante dans le stade Vélodrome de Marseille le 23 septembre.
47:54 A l'occasion de sa visite dans la ville, les modalités pour obtenir un billet qui sera gratuit restent encore à définir.
47:59 C'est un honneur d'accueillir le pape et Agi le maire Benoît Payan.
48:03 Le chef indigène Raoni est reçu après-demain dimanche à l'Élysée par Emmanuel Macron.
48:07 C'est une info France Info. Selon l'Élysée, les deux hommes vont aborder les prochaines échéances pour renforcer la protection des forêts.
48:15 Le cacique Raoni est un défenseur emblématique de l'Amazonie.
48:19 Le procureur de la République de l'Orient ouvre une information judiciaire pour enlèvement, homicide volontaire et viol après la découverte le mois dernier du corps d'Iris à Lannister.
48:28 Ce sont des promeneurs qui ont vu le corps de la victime âgée de 23 ans dans une rivière.
48:32 L'autopsie met en évidence des hématomes au niveau de la tête notamment.
48:36 L'administration américaine se dit prête à limiter son arsenal nucléaire si la Russie en fait autant.
48:42 Un haut conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche assure que l'exécutif veut bien discuter de non-prolifération avec le Kremlin et la Chine malgré les tensions actuelles liées entre autres à la guerre en Ukraine.
48:54 José Mourinho, l'entraîneur de l'AS Rome, est visé par une procédure disciplinaire de l'UEFA pour avoir insulté l'arbitre de la finale de la Ligue Europa, perdu contre Séville après le match.
49:06 La rencontre a été très tendue. 13 cartons jaunes distribués au total.
49:11 France Info
49:13 20h21, Les Informés, Olivier Delagarde
49:19 Dernière question des Informés ce soir, pourquoi sommes-nous aussi nuls en tennis ?
49:25 Nous sommes effectivement le vendredi de la première semaine à Roland-Garros et déjà tous les Français et Françaises en simple ont été éliminés.
49:34 Alors c'est pas que j'estime que vous n'êtes pas à la hauteur du sujet, les Informés, mais j'ai quand même demandé à Fabrice Abgral d'être en direct avec nous. Bonsoir Fabrice.
49:44 Bonsoir. Nul donc.
49:46 Faut-il vous présenter le monsieur tennis de France Info ? Vous êtes évidemment en direct de Roland-Garros. Alors expliquez-nous un truc Fabrice.
49:53 En foot, en rugby, en balle, les Français brillent et en tennis ils brillent par leur absence. Mais qu'est-ce qui se passe ?
50:00 Ecoutez, tout simplement la France est à sa place. C'est une situation toutefois paradoxale et finalement logique.
50:08 Paradoxal parce que la France, juste derrière les Etats-Unis, est le deuxième pays le mieux représenté dans le top 100 mondial.
50:14 Il y a 11 Français parmi les 100 meilleurs joueurs mondiaux, mais ils sont tous situés au-delà de la 40e place mondiale, entre la 40e et la 88e place mondiale.
50:22 Et donc logiquement ces joueurs-là ne peuvent pas être tête de série et d'entrée ils s'exposent à affronter les tous meilleurs joueurs du monde.
50:30 Et ça c'est vrai que c'est un vrai handicap. Alors le tennis français, c'est vrai, c'est longtemps appuyé sur la génération des Tsongas, Simon, mon fils et Gasquet.
50:38 Les deux premiers sont à la retraite, les deux autres ne vont pas tarder à y être. Et c'est maintenant en fait qu'on mesure le vide qu'ils ont laissé.
50:45 Et franchement, on n'a pas su profiter de cette période durant laquelle ces quatre-là ont rivalisé avec ceux qui se font de mieux sur le circuit.
50:52 Ils ont été critiqués, ils ont été moqués, mais c'est injuste quelque part. Parce que, rendez-vous compte, ils ont disputé 118 finales à E4 durant près de 20 ans.
51:00 Ils ont remporté 59 titres. Il va falloir du temps quand même pour que le tennis français retrouve un tel niveau.
51:05 Alors une période dorée, c'est vrai, durant laquelle la relève a été plus ou moins négligée.
51:10 Alors pour preuve, aujourd'hui, 9 des 11 Français présents dans le Top 100 ont plus de 25 ans.
51:15 Eux, ce sont des valeurs refuge, je dirais, mais plus du tout des espoirs, contrairement à Arthur Fyss et Lucas Vanacher,
51:22 respectivement 63ème et 82ème mondial, mais numéro 1 et numéro 2 dans la catégorie des moins de 20 ans.
51:29 A eux désormais, évidemment, de porter le tennis français et la pression qui va avec.
51:33 Alors chez les Français, c'est pire. Il n'y en a que 3 dans le Top 100, dont Caroline Garcia, la numéro 5 mondiale.
51:38 Mais comme trop souvent, elle a été rattrapée par la pression qu'elle se met ou qu'elle subit venant de l'extérieur.
51:43 Pression qu'elle n'arrive pas à gérer et elle-même d'ailleurs le dit.
51:46 Et puis derrière, il n'y a aucune relève et là, c'est très inquiétant. On ne voit rien arriver à l'horizon.
51:51 Merci à vous, chère Fabrice Abgral, de ces explications extrêmement complètes.
51:55 Bon, vous avez compris, vous informez, il vous reste 20 secondes chacun, à peu près, pour nous dire.
51:59 Qu'est-ce qu'on en dit sur les réseaux sociaux au Véronique Ressus ?
52:01 On se désespère.
52:02 On se désespère.
52:03 On se désespère, donc on préfère en rire. Il y a un sketch des inconnus qui passe en boucle.
52:07 Je vous invite à aller voir sur les réseaux sociaux, qui est très drôle et qui se moque de l'esprit français, du tennis français.
52:12 Mais c'est pour en rire parce qu'on préfère rire que de pleurer.
52:15 Oui, il vaut mieux quand même. Ça reste quand même du tennis. Raphaël Kahn ?
52:19 On attend trop de la fédération. On a des joueurs trop gâtés, trop encadrés.
52:22 En fait, la construction d'un joueur de tennis, elle se fait sur un projet personnel avec un entraîneur fort.
52:27 Et c'est là qu'on a un problème de détection et un problème aussi pour former correctement des entraîneurs.
52:31 Nos bons entraîneurs, Patrick Moratoglu, il est en dehors des structures fédérales.
52:35 C'est un problème d'entraîneurs.
52:36 On a de bons entraîneurs, mais ils n'entraînent pas dans les structures fédérales. Patrick Moratoglu, il est à Nice, il n'est pas dans le fédéral.
52:41 On a eu Louis Profiga, que personne sans doute ne connaît sur ce plateau, mais il a entraîné.
52:46 Il a fait émerger des talents, mais au Canada. Il est parti pendant 15 ans au Canada. Il vient seulement de revenir pour conseiller Gilles Moretto.
52:51 Vous êtes hyper calé, Raphaël Kahn.
52:52 J'adore le tennis. D'ailleurs, je suis grand fan de Fabrice Abgral.
52:55 Oui, vous en êtes tous fan de Fabrice Abgral.
52:57 Amedame Mostafavi.
52:59 Oui, je ne suis pas spécialiste du tennis du tout.
53:01 Bon, alors on passe.
53:02 Je vais quand même dire deux, trois trucs.
53:04 Par contre, je regarde Roland-Garros depuis que je suis toute petite.
53:06 Et je tiens à dire quand même que c'est sans doute un problème.
53:10 Je ne sais pas, Yannick Noah a pas mal fait pas jaser au début de la quinzaine en dénonçant un peu le problème de mental qu'il y aurait chez les Français.
53:17 C'est aussi sans doute une question de cycle.
53:19 Il y a eu des moments dans le foot de moins bien aussi.
53:22 Il y a un cycle qui dure un petit peu longtemps maintenant dans le tennis français.
53:26 Ça doit être quand même, je pense, un problème de structure et de peut être.
53:30 Il n'y a pas assez de papas de Vénus et de Senerina Williams en France.
53:36 Il n'y a peut être pas aussi des structures qui les font émerger et pas aussi assez de terre en terre, de terre battue.
53:42 Oui, on n'a pas. J'ai quand même appris des choses.
53:44 Oui, oui, mais vous êtes tout à fait tout à fait.
53:46 Vous avez tout à fait la moyenne, comme dirait Sandor Jahn pour Franck de Dieu.
53:51 Il faut quand même aussi se réjouir que dans les sports collectifs, on gagne.
53:55 On gagne au rugby, on gagne au foot, on gagne.
53:58 On va gagner au rugby.
53:59 Exactement, on gagne au basket.
54:01 Et effectivement, il y a une sorte de déclic psychologique.
54:03 On avait fait un papier dans Marianne pour dire mais à quoi c'est dû ?
54:06 Alors on se disait, il y a les droits télé, par exemple, dans le pardon, dans les droits du foot qui finissent par descendre jusque chez les clubs amateurs
54:13 et qui donc forment des futurs grands joueurs.
54:15 Peut être que ce n'est pas suffisamment le cas.
54:17 Il y a des tennis partout en France.
54:19 Peut être que oui, mais par rapport au financement, ça ne se passe pas peut être de la même manière.
54:24 Et c'est une raison peut être psychologique ou psychopolitique.
54:27 C'est que la France, elle donne le meilleur d'elle même dans une dimension collective et non individuelle.
54:32 Mais ça, ça a de la gueule.
54:34 Et bien c'est un peu comme les informés.
54:37 On n'est pas en double d'ailleurs.
54:39 On n'est pas en double, c'est vrai.
54:41 Mais vous, vous êtes très bon en cadru, mais malheureusement, c'est terminé pour ce soir.
54:45 On ne va quand même pas se quitter sans découvrir l'Express de cette semaine.
54:49 Oui, cette semaine, on vous parle de nucléaire.
54:52 Ils torpillent le nucléaire. Politique, militant, l'Allemagne.
54:55 Comment ils essayent de saboter notre industrie.
54:59 A la une de Marianne, Franck de Dieu.
55:01 Ces métiers devenus à risque, chauffeur de bus, médecin, pompier, prof.
55:05 On a des témoignages qui sont très durs, très bouleversants,
55:08 mais aussi de l'analyse sur la notion de frustration.
55:11 Le monde dans tous ses états dans 25 minutes sur France Info.
55:14 Trump, Biden, le match retour, point d'interrogation.
55:17 Raphaël Kahn et Véronique Ressult.
55:20 On va lire ce livre, "L'ultime pouvoir",
55:22 "La vérité sur l'impact des réseaux sociaux",
55:24 ouvrage que vous signez aux éditions du CERF.
55:27 J'aurai un grand plaisir à vous retrouver dès demain soir à nouveau pour les informer.
55:31 D'ici là, portez-vous bien, restez avec nous.
55:33 L'info continue, le tennis aussi sur France Info.
55:36 [Musique]