Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, des manifestations pro-palestiniennes à la Sorbonne et Sciences Pô, de l'état des routes en France qui se dégrade et de l'incroyable histoire de la collection Renault.
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00:00 *Musique*
00:03 La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde avec ce matin le risque de contagion dans les universités françaises.
00:09 Oui, après Science Po, c'est la Sorbonne qui a été bloquée hier quelques heures, raconte le Figaro, idem Arrins, à l'université Jean Monnet de Saint-Etienne.
00:17 D'autres actions se prépareraient à Strasbourg, Bordeaux, Rennes et Lyon.
00:22 Et c'est d'abord le calendrier qui veut ça, depuis 1968 on sait qu'en France le mois de mai est généralement propice à la contestation étudiante.
00:31 Et puis il y a aussi ceux qui soufflent sur les braises et c'est Stéphane Dupont des Echos qui nous décrypte la stratégie de LFI qui est à la manœuvre.
00:39 Les insoumis brandissent la cause palestinienne, moins pour gagner des voix aux européennes que pour marquer les esprits en vue de la présidentielle, explique-t-il.
00:48 Les jeunes, les musulmans, la gauche anti-israélienne lui seront acquis pour la prochaine échéance, c'est en tout cas le pari que fait Jean-Luc Mélenchon.
00:56 Mais se rend-il bien compte de ce qu'il est en train de faire ? Des passions nauséabondes qu'il est en train de faire ressurgir ?
01:03 Pour comprendre ce qui est en train de se passer dans nos universités, il faut sans doute observer ce qui arrive aux Etats-Unis.
01:10 Et ce matin c'est Nicole Bacharan qu'il faut lire. Cette politologue, grande spécialiste des USA, signe un long éditorial à la une de West France.
01:18 "C'est un antisémitisme radical, potentiellement assassin, exterminatoire que l'on voit ces jours-ci s'enflammer sur les campus américains", écrit-elle.
01:28 Et cette peste antisémite est nourrie par l'inquiétante dérive post-marxiste de la mouvance woke.
01:34 Pour ces jeunes, poursuit Bacharan, le monde se divise en deux. Les oppresseurs, blancs, mâles, et les opprimés, non blancs, membres d'une minorité religieuse ou sexuelle.
01:44 Les premiers ont toujours tort, les seconds toujours raison, les juifs, qui furent longtemps le groupe le plus menacé du monde, n'ont plus le droit au statut de minorité.
01:51 Les voici devenus oppresseurs, blancs, qualifiés de nazis. C'est le retour du beau kéméssère sur lequel se concentrent toutes les pulsions de mort, c'est-à-dire à la une de West France.
02:03 - Oui, on change complètement de sujet avec la une du Parisien, qui pourrait sembler, après cela, anecdotique.
02:09 - Oui, et même franchement parisien, parce que depuis quelques jours, un viaduc autoritier qui enjambe la scène est coupé.
02:16 Des fissures ont été détectées, alors il y a bien sûr des embouteillages monstres, mais il y a plus grave.
02:21 Qu'a derrière le cas de la 13 ? C'est l'ensemble du réseau français qui se fissure, raconte Frédéric Mouchon.
02:29 Et certains verront sans doute le signe de plus d'un décrochage de notre pays, qui jusqu'en 2012, était considéré par des classements internationaux comme ayant les meilleures infrastructures routières.
02:40 Depuis, il y a eu une baisse du financement de l'entretien des routes, admet un spécialiste.
02:45 Nid de poule, glissière de sécurité hors d'âge, 25 000 ponts seraient aujourd'hui jugés dangereux.
02:52 Évidemment, tout cela coûte cher à entretenir, mais le journal rappelle que l'automobiliste, à travers les taxes sur les carburants, verse 45 milliards chaque année à l'État pour l'entretien de la chaussée.
03:02 Seulement, cet État a perdu le réflexe d'utiliser cet argent pour entretenir le réseau.
03:08 - Allez, on reste dans le monde de l'automobile, mais on parle cette fois d'art contemporain.
03:12 - Et c'est une histoire singulière que nous raconte Martine Robert dans les échos.
03:16 Celle de la régie Renault qui, dans les années 70, est devenue l'un des premiers collectionneurs d'art au monde.
03:23 Le constructeur automobile invitait effectivement des floppés d'artistes à créer dans ses usines.
03:28 Armand, Vasarely, Dubuffet, Nikit Sinfa, La Rochenberg et beaucoup d'autres.
03:33 C'est un certain Claude Renard, cadre à la régie, qui arrive à convaincre le PDG de l'époque de faire venir des artistes dans les usines pour qu'ils s'approprient les moyens de production.
03:43 Sans Renault, Armand n'aurait jamais pu faire toutes ces célèbres compressions, explique le journal.
03:49 En 10 ans, la collection Renault va s'enrichir de 550 pièces, parfois monumentales.
03:55 Puis, tout s'arrête au tournant des années 80.
03:57 Commence alors une autre histoire, celle du détournement de la collection.
04:01 Un scandale incroyable, mais qui n'intéresse plus grand monde chez Renault.
04:05 Aujourd'hui, cette collection pourrait enfin retrouver un peu de lumière.
04:10 Une partie des toiles va tout de même être vendue aux enchères.
04:13 Alors, ce tableau-là, aucune chance qu'il soit un jour vendu par le Louvre, mais on se demandait quand même un peu ce qu'il était devenu.
04:19 On termine avec le grand retour du tableau le plus célèbre de Delacroix, "La liberté guidant le peuple".
04:26 Alors même si vous n'êtes pas amateur d'art, vous avez forcément vu sa reproduction des centaines de fois.
04:32 Cette dame dépoitrayée, brandissant un drapeau tricolore sur une barricade.
04:36 Les plus vieux d'entre nous se souviennent qu'il ornait les billets de 100 francs.
04:40 Eh bien, le tableau est de retour après 6 mois de restauration, nous indique le parisien.
04:44 Yves Géglé, qui a pu le voir, affirme que les couleurs sont superbes.
04:48 On pourra le redécouvrir à partir de jeudi au Louvre et y emmener les étudiants de Sciences Po.
04:54 On leur expliquera que le tableau n'est pas inspiré par 1789, mais par les Trois Glorieuses de 1830.
05:00 Normalement, ils doivent avoir appris ça. On leur montrera aussi, et ça c'est moins sûr, que c'est bien la liberté, et non pas le wokisme, qui doit guider le peuple.
05:09 La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde. Merci beaucoup, Olivier.