Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la 7e édition du sommet Choose France, le silence de Radio France après l'éviction de Guillaume Meurice et le dernier match de Mbappé au Parc des Princes.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 - La revue de presse d'Europe, Olivier Delagarde.
00:03 Ce matin, vous nous posez une question.
00:06 Est-ce qu'il faut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, Olivier ?
00:08 - Oui, j'ai envie de vous la retourner, Dimitri.
00:12 Parce que ce matin, la lecture de la presse peut vous rendre optimiste ou pessimiste.
00:16 Alors choisissez, par quoi voulez-vous que nous commencions ?
00:18 - Par ce qui va mal. Aller, commençons par là.
00:20 - Alors, prenez le Figaro, où vous devrez lire une très longue note de Jérôme Fourquet.
00:24 Mais vous ne perdrez pas votre temps, parce que le texte va faire date.
00:28 C'est un peu à l'instar de "La France qui tend", vous vous souvenez,
00:31 et le livre de Nicolas Baverez, qui en 2003 nous alertait avec 20 ans d'avance
00:35 sur notre addiction au déficit, à la bureaucratie et à la spirale de la désindustrialisation.
00:42 Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégie Halifaux,
00:45 lui, nous explique surtout ce qui nous est arrivé.
00:48 En fait, le vrai problème de la France, démontre-t-il,
00:51 c'est que nous avons sacrifié la production à la consommation.
00:55 Et il ne s'agit pas de faire le procès d'un camp politique plus que d'un autre,
00:59 parce que depuis 40 ans, tous les gouvernements qui se sont succédés
01:03 ont adhéré à ce même dogme, celui de la consommation comme soutien de la croissance.
01:09 Peu importe pour eux que les fleurons industriels français passaient sous pavillons étrangers,
01:13 ce qui était essentiel, c'est que les Français consomment,
01:16 et pour qu'ils en aient les moyens, alors que dans le même temps, ils travaillaient moins,
01:20 il fut donc nécessaire que l'État leur verse des subventions.
01:25 C'est ce que Fourquet appelle le modèle stato-consumériste.
01:29 Un système qui s'est appuyé sur une fonction publique de plus en plus importante,
01:33 une population immigrée fournissant de nouveaux consommateurs,
01:37 le tout sous l'emprise d'une administration droguée aux normes et aux réglementations,
01:42 résume Vincent Trémolet de Villers dans son éditorial.
01:45 Mais nous arrivons à la fin d'histoire,
01:47 on peut bien encore inventer quelques primes à l'achat de vélos
01:50 ou subventions au reprisage des chaussettes, mais le modèle a vécu.
01:55 - Il y a aussi des raisons d'espérer ce matin dans les journaux, Olivier Delagarde,
02:00 de croire encore en l'économie française.
02:02 - Et bien oui, Choose France !
02:04 Deux mots aux anglais pour soigner les mots français.
02:07 Choose France !
02:08 À Versailles, où un nombre en record de projets et d'investissements étrangers vont être annoncés,
02:12 se félicitent les échos en une.
02:14 En première page, le Parisien Aujourd'hui en France affirme notamment que Microsoft,
02:18 on en parle ce matin sur Europe, s'apprête à investir 4 milliards dans notre pays.
02:23 L'entreprise va renforcer ses data centers, mais également en créer un tout neuf,
02:26 la commune de Petitlandau dans le Haut-Rhin pourrait être l'heureuse élue,
02:30 selon le journal d'Alsace, qui avance le chiffre de 200 emplois créés.
02:35 Et tout cela est un succès pour Emmanuel Macron,
02:37 reconnaît Marie-Christine Tabay dans ses colonnes.
02:40 Et c'est de bonne guerre électorale, ajoute-t-elle.
02:42 Ils ne se privent pas de le faire savoir.
02:46 Mais qu'ils se taisent !
02:48 Ça, ce cri du cœur, écrit Corinne Laïc à l'une de l'Opinion,
02:51 les députés Renaissance l'entendent souvent sur le terrain.
02:54 Oui, qu'ils se taisent !
02:56 Les électeurs ont remarqué qu'Emmanuel Macron parle.
02:59 Parle beaucoup.
03:00 Parle beaucoup trop.
03:01 Des annonces, des commentaires, des tweets, des indiscrétions.
03:05 Les discours s'ajoutent aux interviews, les hommages aux commémorations.
03:09 Emmanuel Macron, ou l'art de ne pas se taire, titre Le Quotidien,
03:13 qui s'intéresse à cette com à tout va, qui finit par en agacer beaucoup.
03:18 Bernard Sananès, le président des Lab, confirme
03:20 "Le fait marquant est la démonétisation de la parole présidentielle."
03:24 Comme si les Français avaient déjà tourné la page,
03:27 Emmanuel Macron intervient tellement, poursuit-il,
03:30 qu'on ne différencie plus le signal du bruit.
03:33 - Alors après le bruit, le silence ?
03:36 - Celui de Radio France, hier, qui était en grève, en soutien à Guillaume Meurice,
03:40 et dans le même numéro de l'Opinion, Antoine Oberdorf,
03:42 nous raconte la guerre sourde à France Inter
03:44 entre les amuseurs de gauche et les comiques de gauche.
03:48 Les partisans de Guillaume Meurice, le gauchiste de service,
03:51 comme l'appelle le journal, et Sophia Aram, la hicarde de gauche, elle aussi,
03:55 mais tendance printemps républicain, précise Le Quotidien.
03:58 Sophia Aram, qui signa hier, dans Le Parisien,
04:00 une tribune au vitriol pour dégommer son petit camarade de France Inter.
04:05 De toute façon, les salariés de Radio France vont rapidement avoir d'autres motifs d'irritation,
04:10 parce que ça y est, annoncent les échos,
04:12 le groupe radiophonique public va être fusionné à la télé nationale.
04:16 Les derniers arbitrages ont eu lieu après la création d'une holding en 2025.
04:20 L'exécutif prévoit dès le 1er janvier 2026,
04:24 une fusion de France Télé, Radio France, France Média Monde et Lina,
04:28 tout cela au sein d'une nouvelle entité qui s'appellera France Média.
04:32 Cela devrait faire du bruit dans le landerneau et du silence radiophonique.
04:36 - Allez, on termine par des adieux, Olivier.
04:39 - Ce bien sûr de Kylian Mbappé, qui jouait hier son dernier match au Parc des Princes.
04:45 Et pour célébrer l'événement, le PSG a d'ailleurs perdu.
04:48 Trois buts à un contre tous.
04:49 Le club n'avait d'ailleurs rien prévu ou presque pour rendre hommage à son ancienne idole,
04:54 raconte José Barroso dans L'Équipe.
04:56 "Une fin en eau de boudin", écrit-il,
04:58 qui confirme l'impression tenace d'une séparation vécue dans l'amertume et le ressentiment.
05:05 Et à contre-coup de l'actualité, finalement, Dimitri,
05:07 parce que tandis que certains de Choose France, Mbappé, lui, choose de partir.
05:12 - Oui, effectivement, ce n'est pas un bon signal tout ça, le jour de Choose France.
05:16 Merci beaucoup, Olivier Delagarde, à la revue de presse d'Europe 1.