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Transcription
00:00 Au Soudan maintenant, après sept semaines de guerre, les combats se poursuivent toujours entre l'armée du général Al-Bourhan et les paramilitaires du général Daghlo.
00:06 Bombardement toute la nuit dernière, notamment aux abords de la télévision d'État.
00:11 De son côté, Washington hausse le ton et annonce des sanctions à l'encontre de groupes d'armement et de sociétés liées aux deux camps.
00:18 Alors, ces sanctions auront-elles un impact ? Écoutez l'analyse de notre correspondant régional, Bastien Renouilh.
00:25 Selon mes contacts au Soudan, la réponse à votre question est non. Il y a peu de chance qu'elles aient réellement un impact sur le terrain.
00:32 Et pour vous expliquer pourquoi, je vais vous détailler les deux types de sanctions qui ont été mises en place par les États-Unis.
00:37 Tout d'abord, il y a les sanctions contre les hommes. Contre les hommes derrière cette guerre, donc le général Bourhan, le général Emmetti,
00:43 et des leaders de l'ancien régime, à l'époque d'Omar el-Bechir, le dictateur au pouvoir au Soudan pendant une trentaine d'années, jusqu'en 2019.
00:52 Alors, ces sanctions peuvent-elles avoir un impact sur ces hommes ? La réponse est évidemment non. Ils sont engagés dans une guerre à grande échelle.
00:59 Ils savent que la lutte de pouvoir entre Bourhan et Emmetti est une lutte à mort. Alors, savoir s'ils vont pouvoir voyager ou non en direction des États-Unis,
01:07 il y a très peu de chance que cela les affecte et que cela change le cours de la guerre qui a lieu en ce moment au Soudan.
01:12 La deuxième vague de sanctions touche des entreprises, vous le disiez. Alors, il y a quatre entreprises qui ont été visées par ces sanctions.
01:19 Deux d'entre elles appartiennent aux forces de soutien rapide. L'une d'entre elles est une entreprise de production d'or qui exporte de l'or à l'étranger,
01:26 notamment en direction des Émirats Arabes Unis et de la Russie. La deuxième est une entreprise qui importe du matériel militaire.
01:32 Et côté militaire, justement, aussi deux entreprises qui sont visées. L'une d'entre elles produit de l'armement, l'autre en importe.
01:39 Alors, l'objectif des États-Unis est en réalité d'envoyer un message à ses alliés, qui peuvent fournir des équipements à l'armée et aux forces de soutien rapide,
01:48 notamment les Émirats Arabes Unis, qui sont très, très proches du Soudan. Ils ne doivent plus envoyer d'armes sur place.
01:55 Ils ne doivent plus acheter l'or des forces de soutien rapide afin de ne pas les financer. Mais est-ce que cela va pouvoir avoir un impact ?
02:00 Là aussi, il y a peu de chance que ce soit le cas, puisque des deux côtés, les deux parties ont de nombreux alliés dans le monde qui, peut-être,
02:06 n'écouteront pas ces sanctions. Donc il y a peu de chance qu'elles aient un impact réel sur le terrain. Mes contacts à la Carthoom me disent qu'en fait,
02:13 ces sanctions arrivent beaucoup trop tard. Elles auraient dû être mises en place dès 2021, après le coup d'État de l'armée, dirigé par le général Burhan
02:20 et par le général Emethi, le chef des forces de soutien rapide. À l'époque, ils avaient renversé le gouvernement de transition civile.
02:26 Et selon mes contacts dans la capitale, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu mettre en place des sanctions pour qu'elles aient un réel impact.
02:31 Merci.

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