Guillaume Bigot : "Tout est manœuvre dans cette réforme des retraites !"

  • l’année dernière
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-06-02##
Transcript
00:00 - A 7h38, l'édito politique du vendredi, comme chaque vendredi avec vous,
00:04 Guillaume Bigot. Bonjour Guillaume.
00:07 - Bonjour Patrick.
00:08 - J'ai eu un petit bug, comme il y a eu un bug démocratique à l'Assemblée nationale. C'est ce que certains disent. Alors est-ce que c'est vrai ou pas ?
00:14 Vous le pensez à travers ce qui s'est passé donc en début de semaine, un abaissement du Parlement ?
00:21 - Ah bah oui, ça hoquette. C'est vraiment des bugs en série depuis le début de cette réforme des retraites.
00:26 Le gouvernement a vraiment utilisé toutes les ressources de la Constitution, le fameux 49.3 qu'on ne présente plus, qui permet
00:31 d'adopter une réforme sans voter en fait, le 47.1 qui permet de limiter le temps de débat, le 44.2 qui permet de supprimer les amendements,
00:40 le 44.3 qui permet le vote bloqué et maintenant l'article 40 qui interdit aux parlementaires, vous savez, de proposer des textes qui vont
00:46 aggraver les dépenses de l'État sans prévoir des recettes en face. Mais le groupe Lyot qui voulait
00:50 annuler cette réforme des retraites, ils avaient prévu le coup. Ils avaient prévu deux articles. Un premier article
00:55 pour amener l'âge limite à 62 ans, mais un deuxième article, ils savaient que ça allait créer des dépenses,
01:00 qui prévoyait des nouvelles taxes sur le tabac et de réunir une convention sociale.
01:03 Et le texte avait déjà franchi deux barrages, le bureau de l'Assemblée nationale,
01:06 au lendemain du 49.3 c'était un peu le traumatisme, ils l'ont laissé passer,
01:10 et puis la commission des finances dirigée par Coquerel, il n'a rien vu de mal lui.
01:14 Donc la seule et la dernière chance, c'est la commission des affaires sociales,
01:17 c'est la dernière chance de le bloquer. Eh bien ils l'ont bloqué, voilà. Et encore c'était pas gagné Patrick, parce que
01:22 il fallait une majorité, ils l'avaient pas, ils ont changé deux députés LR, enfin ça c'est M.Marlax qui l'a fait au dernier moment.
01:27 Ensuite, il fallait tuer le texte Lyot, et pour ça maintenir l'article 2, qui prévoyait des nouvelles ressources, c'est un peu compliqué,
01:34 tout en éliminant l'article 1, ce qu'ils ont fait, et il fallait
01:37 neutraliser même le droit d'amendement et de sous-amendement d'opposition, ce qu'ils ont fait aussi.
01:41 Voilà, donc maintenant c'est shooté, il reste plus que l'article 2 de Lyot, donc ça n'a plus aucun sens, qui sera
01:47 examiné le 8 juin. - Donc, faute de parti alors pour la contestation de la réforme des retraites ? - Pas tout à fait, d'abord comme vous savez, il y a une
01:53 manifestation, une mobilisation de l'intersyndicale le 6 juin, qui va mettre la pression sur le parlement,
01:57 et le 8 juin on va voir, parce que Lyot n'a pas dit son dernier mot, va déposer un amendement
02:01 pour rétablir son article 1, mais ça va permettre à la présidente de l'Assemblée nationale de déclarer
02:06 irrecevable, parce que contraire à la constitution,
02:09 le seul article 1 qui sera l'objet de l'amendement, ce qui évidemment sera de la pure mauvaise foi,
02:14 parce que ce texte, il comprend deux articles, et là, ça sera que l'article 1 par amendement, qui sera examiné, donc déclaré
02:20 contraire à la constitution, article 40. Et en fait, de nombreux textes du gouvernement ignorent l'article 40, de nombreux textes proposés par la majorité
02:27 favorables au gouvernement ignorent l'article 40, et créent des dépenses supplémentaires, la loi Grandage par exemple, la loi sur la sécurité globale,
02:34 et ça ne gêne personne. Alors je ne dis pas qu'on nage en pleine magouille,
02:36 tout est illégal,
02:38 mais quand même, on joue sur la lettre des textes, on joue sur la procédure.
02:41 Les députés LR ont placé au dernier moment, la commission des affaires sociales qui est obligée de maintenir un texte alors qu'elle n'en veut plus,
02:46 même Lyot qui sait que son texte n'a aucune chance d'être revoté par le Sénat. En fait, dès le départ, dans cette réforme de retraite,
02:52 tout est manœuvre, Patrick.
02:54 - Bon, et donc, vous voulez dire que la démocratie a été un peu abîmée, alors, c'est ça ?
02:58 - En tout cas, la démocratie, elle est vraiment mal en point. Déjà, le Parlement, lui, il y a peu de Français, de moins en moins de Français qui lui font confiance.
03:05 Il y a un baromètre, Sévi Pov, Sciences Po, l'an dernier, il y avait 38% des Français qui faisaient confiance au Parlement.
03:11 Ils ne sont plus que 28% et les Français, ils voient toutes ces magouilles. Et ce ne sont pas des magouilles, encore une fois, c'est légal, mais encore une fois, on joue de la manœuvre.
03:19 Souvenez-vous, on nous a dit "pas de démocratie sociale, le président ne reçoit pas les syndicats", on veut préférer le Parlement.
03:25 On nous a dit "pas d'article 11, pas de référendum, pas de peuple", on veut préférer le Parlement et à la fin, le Parlement, on le vide de sa substance.
03:31 C'est donc extrêmement dangereux. C'est l'historien Eric Anceau qui dit "a-t-on vu dans l'histoire d'une démocratie parlementaire,
03:37 une minorité présidentielle se comporter comme une majorité absolue ?" La réponse est évidemment non. Il a raison.
03:42 La situation actuelle fait penser à ce député socialiste André Lagnel en 81 qui disait à ses opposants
03:48 "vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire". Ici, c'est l'inverse.
03:52 La majorité gouvernementale essaye à voir juridiquement raison parce qu'elle est politiquement minoritaire.
03:57 Merci Guillaume Bigot. D'accord, pas d'accord, vous pouvez réagir au 0826 300 300, parlons vrai sur Sud Radio.

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