Immigration : "Nous allons vers une situation dramatique" - Philippe Fontana

  • l’année dernière
Avec Philippe Fontana, avocat, pour son livre « La vérité sur le droit d’Asile » aux éditions de l’Observatoire

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##LE_FACE_A_FACE-2023-06-01##

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Transcription
00:00 Sud Radio Bercoff dans tous ses états, le face à face.
00:05 Le face à face d'André Bercoff avec Philippe Fontana, avocat, pour son livre "La vérité sur le droit d'asile" aux éditions de l'Observatoire.
00:16 Bonjour Philippe Fontana.
00:17 Bonjour, bonjour André Bercoff, merci pour votre invitation.
00:21 Écoutez, c'est une invitation vraiment, non seulement à mériter, mais c'est une invitation qui devait avoir lieu depuis que j'ai lu votre livre "La vérité sur le droit d'asile".
00:34 Vous êtes avocat, Philippe Fontana, je rappelle que vous êtes auditeur de l'Institut des hautes études de défense nationale, d'ailleurs vous en parlez,
00:41 par rapport à une certaine réunion avec Gérald Darmanin, et puis celui du ministère de l'Intérieur aussi, justement, à propos de cette réunion.
00:49 Et ce qui est très intéressant, c'est que quand on lit votre livre, c'est un peu comme on l'entend le député de Mayotte Mansour Kamardine,
01:01 on se dit "est-ce qu'il n'est pas trop tard ?" C'est pas "il est minuit, docteur Fontana", mais "est-ce que c'est pas trop tard ?"
01:07 C'est-à-dire quand, moi je voudrais qu'on dise l'état des lieux, d'abord parce que vous savez, le droit d'asile, évidemment, évidemment,
01:13 la France, pays des droits de l'homme, la France qui doit accueillir, tout ça, ça on le sait, on l'a dit, mais quand la réalité, quand le réel frappe à la porte,
01:21 ce que je dis souvent, et je voudrais qu'on rappelle l'état des lieux, par rapport à il y a encore un an, encore dix ans, Philippe Fontana,
01:29 où en est effectivement, en France, le droit d'asile ? Combien de personnes arrivent ? Combien de personnes, régulières, et surtout irrégulières,
01:37 parce que c'est ça le problème, comment, où en est, de ce point de vue-là ?
01:41 Alors, nous en sommes à 156 000 demandes d'asile en France en 2022. Mais en fait, vous résumez très bien la difficulté du droit d'asile en France,
01:54 parce que vous mélangez le caractère régulier et le caractère irrégulier. La plupart des demandeurs d'asile arrivent en France de manière irrégulière,
02:04 mais le seul fait qu'ils demandent l'asile leur confère un caractère régulier à leur séjour. Et c'est cette dichotomie que j'expose dans mon livre.
02:15 La première dichotomie, c'est celle entre le caractère sacré de l'asile et son dévoiement massif dans des proportions jamais égalées en France aujourd'hui.
02:26 Je vais vous rappeler ce chiffre de 156 000. En 2012, vous n'aviez que 61 000 demandeurs d'asile.
02:33 Donc, c'est un chiffre qui va sans gravant. Et surtout, aujourd'hui...
02:37 - On est à 122, on était à 61. - On est à 156 000.
02:41 - 156 000. - 156 000 en 2022.
02:44 - Et en... - En 2012, on était à 61 000.
02:48 En 10 ans, le chiffre a été multiplié quasiment par 3, puisqu'on attend 200 000 demandeurs d'asile dans notre pays en 2023.
02:57 Aujourd'hui, on a les chiffres donnés par l'Union européenne et par Frontex.
03:01 Le nombre d'irréguliers qui traversent la Méditerranée centrale a augmenté de 300 %.
03:10 Il va y avoir sans doute cette année une augmentation de la demande d'asile quasiment dans les mêmes proportions que dans l'année 2015,
03:18 l'année qui a vu 1 million de personnes arriver dans l'Union européenne.
03:23 Donc, la situation est dramatique.
03:25 Et rien... La réponse des autorités étatiques n'est pas à la hauteur de l'enjeu.
03:35 Pourquoi ? Parce que nous sommes corsetés par un certain nombre de règles.
03:38 Et en outre, les associations, comme le disait le député de Mayotte, font tout pour promouvoir le dévoiement du droit d'asile.
03:46 - Vous en parlez dans votre livre, et d'ailleurs nous allons en parler en détail,
03:49 parce qu'effectivement, honnêtement, le tableau est préoccupant et c'est une litote.
03:55 En fait, le tableau est dramatique. C'est-à-dire qu'on a l'impression que, soi-disant, on fait des choses,
04:00 puisque ces mystères nous dépassent, venions de les organiser, comme disait Cocteau,
04:04 et on a l'impression que voilà, ça tourne.
04:07 Et votre livre, vraiment, il est passionnant, et je le recommande aux éditeurs et aux résistants du Sud Radio,
04:14 regardez ce qui se passe. Et quelque chose est là, de façon étonnante,
04:18 et je voudrais qu'on parle tout de suite de cela, Philippe Fontana,
04:21 c'est la mainmise de l'Union Européenne sur les politiques nationales.
04:25 - Alors, le terme de "mainmise" n'est pas totalement inexact,
04:30 mais c'est surtout... L'asile est devenu une compétence partagée.
04:35 Or, on peut difficilement sortir de ce corset juridique que nous impose l'Union Européenne.
04:42 C'est-à-dire qu'il y a un certain nombre de parlementaires qui se rendent aujourd'hui au Danemark,
04:47 et qui rendent de visite Ex-Baudier en disant "Voilà, le Danemark a trouvé la solution au traitement de l'asile".
04:55 Mais pour que la France suive l'exemple danois, on en parlera,
05:00 encore faut-il que les Français puissent voter contre le traité de Maastricht en 1992.
05:08 Les Danois ont voté contre le traité de Maastricht,
05:11 et ça leur a permis de déclencher une négociation et d'obtenir une clause de "opt-out"
05:17 qui leur a permis de ne pas appliquer les dispositions en matière de sécurité intérieure et de justice, donc d'asile.
05:26 Donc le Danemark a la liberté entière de faire ce qu'il veut.
05:30 - Ah oui, et donc quand ils vont dire "Célébrez les vertus du Danemark",
05:35 ils disent "Oui, mais le Danemark a voté..." c'est ça,
05:38 "le Danemark n'est pas sujet aux réglementations européennes".
05:42 - Oui, non seulement ils le font avec frénésie, mais c'est un véritable leurre.
05:46 Vous parliez de désespoir.
05:48 En fait, ils contribuent à désespérer nos concitoyens,
05:52 parce qu'il y a des solutions qui existent.
05:54 Les solutions danoises, il y a des solutions qui existent.
05:56 Les solutions hongroises.
05:58 Le Danemark est en dehors du corset européen,
06:01 et la Hongrie en est à peu près ci, sous cet manquement,
06:05 parce qu'ils refusent d'appliquer la législation européenne sur l'asile.
06:09 Mais vous savez, la Hongrie a des résultats absolument spectaculaires.
06:13 En 2015, il y avait 175 000 demandes d'asile en Hongrie.
06:18 Vous savez combien il y en a eu en 2020 ?
06:21 90.
06:22 - Bah oui, drastiquement baissé.
06:25 - Or, la Hongrie démontre bien qu'il n'y a pas de corollaire
06:29 entre le droit d'asile et la migration,
06:31 comme nous le font croire les associations en France.
06:34 Pourquoi ? Parce que la Hongrie a besoin de travailleurs.
06:36 La Hongrie fait venir des travailleurs étrangers,
06:40 le plus souvent d'extrême-orient,
06:42 mais la Hongrie ne supporte pas le dévoiement,
06:45 ne supporte pas l'hypocrisie,
06:47 et ne supporte pas le fait accompli.
06:50 En France, on est devant un fait accompli.
06:52 Vous avez une personne qui rentre sur le territoire national
06:56 de manière irrégulière.
06:57 Il suffit qu'elle demande l'asile en France
07:00 pour qu'elle soit hébergée,
07:02 et pour surtout que son séjour devienne régulier.
07:05 - Oui, c'est ça qui est extraordinaire.
07:07 C'est formidable, c'est cette artuferie sémantique,
07:10 tout à fait institutionnalisée ou presque.
07:13 On va tout de suite en reparler après,
07:15 une petite pause avec Philippe Fontanin.
07:17 A tout de suite, restez avec nous.
07:19 - Et vous avez la parole sur Sud Radio 0826 300 300.
07:23 Vous nous appelez pour interpeller Philippe Fontanin
07:25 sur son nouveau livre "La vérité sur le droit d'asile".
07:28 A tout de suite sur Sud Radio.
07:30 - Les Français parlent au français.
07:35 Je n'aime pas la blanquette de veau.
07:38 Je n'aime pas la blanquette de veau.
07:41 - Sud Radio Bercov dans tous ses états.
07:44 - Avec Philippe Fontanin, l'avocat Philippe Fontanin
07:47 a un livre tout à fait choc au bon sens du terme.
07:51 "La vérité sur le droit d'asile"
07:53 paru aux éditions de l'Observatoire.
07:55 Philippe Fontanin, peut-être mettons un peu les choses au point
07:59 et les mots MOTS sur les mots MAUX.
08:03 On confond trop souvent, ou très souvent,
08:07 droit d'asile et migration.
08:09 Et quelle est la différence ?
08:12 Parce qu'elle existe.
08:14 Pourquoi fait-elle les effets et les conséquences que l'on sait ?
08:18 - On peut reprendre le préambule de la Constitution
08:22 qui a été cité par Gérard Darmanin
08:24 dans sa dernière interview aux Parisiens
08:27 en début de semaine.
08:29 "Tout homme persécuté pour son action en faveur de la liberté
08:33 a droit d'asile sur les territoires de la République."
08:37 Voilà, tout est dit.
08:39 La Convention de Genève...
08:40 - C'est dans la Constitution.
08:41 - C'est dans le préambule de la Constitution.
08:43 - Et puis on est en 1946.
08:45 On est sortis de l'oppression nazie.
08:48 Et le législateur, le constituant,
08:51 a souhaité qu'on vienne rappeler les droits élémentaires.
08:55 Le droit au travail, le droit à l'éducation.
08:58 Et il rappelle le droit à l'asile.
09:00 C'est un droit sacré depuis l'origine du monde.
09:02 Les Grecs l'appliquaient, les Romains l'appliquaient,
09:04 l'Église catholique l'a appliqué,
09:06 l'État l'applique depuis l'ordonnance de Villers-Cotteray.
09:09 C'est sacramentel, l'asile.
09:12 C'est quelque chose auquel nous sommes tous attachés.
09:15 C'est une infusion.
09:17 On sait que l'étranger est persécuté.
09:22 D'ailleurs, lorsqu'on reprend le texte biblique,
09:26 tu connais l'étranger parce que toi-même,
09:31 tu as été persécuté en Égypte.
09:33 Il y a ce sens de la persécution qui rend l'étranger sacré.
09:37 On l'accueille parce qu'il est persécuté.
09:38 Donc il y a le préambule de la Constitution.
09:40 Il y a aussi la Convention de Genève de 1951
09:42 qui dit que toute personne persécutée à raison,
09:45 ça c'est très important, à raison,
09:47 pour ses opinions politiques,
09:50 en raison de sa race,
09:52 en raison de sa nationalité,
09:54 en raison d'un certain nombre de critères,
09:57 elle a le droit à l'asile.
09:59 Alors la difficulté, c'est que l'asile a été de plus en plus étendu
10:04 et a été étendu à la protection subsidiaire.
10:07 La protection subsidiaire, elle couvre une catégorie
10:10 beaucoup plus large que les demandeurs d'asile.
10:12 Par exemple, toute personne qui est confrontée
10:15 à une situation de violence aveugle issue de la guerre
10:20 peut venir demander une protection subsidiaire en Europe.
10:23 C'est exactement le cas du Syrien qui est allé...
10:27 - C'est un droit d'asile, ça rentre dans les droits d'asile ?
10:30 - Ça rentre dans la protection internationale,
10:33 mais il n'est pas aussi fort que le droit d'asile.
10:36 Mais ça a permis l'entrée d'un certain nombre de personnes
10:39 sur le territoire de l'Union Européenne.
10:41 - D'accord. Et alors justement, continuons comme ça,
10:44 et après ça s'est étendu, étendu, étendu,
10:48 jusqu'au jour où quand même, et on va parler des associations,
10:52 on ne sait plus qui... je veux dire, où mettre le curseur.
10:57 On a l'impression que le curseur a été jeté dans la rivière,
11:02 et que voilà, quand Rocard dit "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde",
11:07 mais justement, où ça s'arrête ?
11:10 - Alors justement, je cite Michel Rocard dans mon livre,
11:13 parce que la déclaration de Michel Rocard,
11:15 qui est connue par tout le monde,
11:17 "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde",
11:19 elle vient justement sur le sujet de l'asile.
11:23 Bon, il faut rappeler quelques chiffres.
11:25 En 1973, il y a 1600 demandeurs d'asile en France.
11:29 - 1600 ?
11:30 - Oui, 1600. Et ils en bénéficient tous.
11:33 C'est-à-dire que toute personne qui demande l'asile en bénéficie.
11:36 Aujourd'hui, j'ai rappelé les chiffres, il y en a 156 000.
11:39 Mais la différence, c'est qu'auparavant, c'était des Espagnols qui sollicitaient l'asile,
11:44 c'était des Basques qui sollicitaient l'asile, c'était des Chiliens.
11:48 Les Chiliens qui ont sollicité l'asile après le coup de Pinochet en 1973,
11:53 ils venaient en France parce que toute personne sait que la France est la patrie des droits de l'homme.
11:59 J'ai relu récemment "La promesse de l'homme" de Romain Garry.
12:03 - "La promesse de l'aube", oui.
12:05 - Vous voyez, Romain Garry, qui vient en France parce qu'il est persécuté en raison de sa judéité, soyons clairs.
12:14 Il est persécuté par les Cossacks en Lituanie.
12:17 Il vient en France et il discute en français avec sa maman.
12:21 Alors qu'il n'a comme seule relation avec la France que l'amour pour notre pays.
12:27 Ça, entre Romain Garry et le Bangladais qui demande l'asile en France, il y a un monde incommensurable.
12:34 Or, on sait qu'aujourd'hui, les trois pays dont les demandeurs demandent le plus d'asile en France
12:41 sont dans l'ordre l'Afghanistan, le Bangladesh et la Turquie.
12:46 Or, l'Asie ne leur est pas accordée, surtout pour les Bangladais.
12:51 Et la difficulté, c'est que, on y reviendra si vous voulez bien dans le détail,
12:55 une fois qu'ils sont entrés sur le territoire national, une fois qu'ils ont mis l'État devant le fait accompli,
13:00 eh bien, ils ne peuvent quasiment pas revenir dans leur pays d'origine.
13:04 Ne serait-ce que parce que nous n'avons pas d'ambassade en Afghanistan.
13:07 Donc, comment voulez-vous organiser le rapatriement de tous ces Afghans qui n'ont pas obtenu le bénéfice de leur demande d'asile ?
13:15 - Et c'est très important, on peut enchaîner là-dessus, Philippe Fontanin,
13:19 c'est que, en fait, vous dites dans votre livre que pratiquement, à 100%,
13:25 les gens qui arrivent, entre l'aide des associations, les aides juridiques,
13:30 les subventions auxquelles ils ont droit, presque, très vite, sinon immédiatement,
13:37 eh bien, c'est très difficile qu'ils repartent.
13:39 - Bon, on va reprendre quelques chiffres. Je vous disais qu'en 2012, il y avait 61 000 demandeurs d'asile.
13:44 - Oui.
13:45 - Et sur ces 61 000 demandeurs d'asile, l'OFPRA ne leur accordait ce droit qu'à 10% des demandeurs.
13:53 Aujourd'hui, l'OFPRA accorde ce droit à 25% des demandeurs.
13:57 Ensuite, ceux qui ont été déboutés par l'OFPRA peuvent saisir la Cour nationale du droit d'asile
14:03 qui leur donne raison sur 40% des dossiers.
14:07 C'est-à-dire que vous avez...
14:09 - En plus, c'est ça.
14:10 - Oui, vous avez des chiffres très simples.
14:11 - Ouais.
14:12 - En France, sur 100 demandeurs d'asile, in fine, vous en avez seulement 60 qui sont déboutés.
14:21 Or, sur les 60 qui sont déboutés, en 2012, vous aviez 22% de reconduction à la frontière.
14:28 - Hum-hum.
14:29 - En 2022, vous n'en avez que 5,6%.
14:32 Donc, la personne qui demande d'asile en France, elle a toutes les raisons,
14:38 elle a toutes les chances pour rester sur le territoire national.
14:42 Elle arrive, elle demande l'asile, elle est logée.
14:47 C'est une directive européenne qui nous y contraint.
14:50 Un accueil digne.
14:52 Au bout de 6 mois, elle a le droit de travailler.
14:55 Avec les délais...
14:56 - Automatiquement.
14:57 - Automatiquement, au bout de 6 mois.
14:59 On peut faire un peu d'histoire.
15:02 En 1985, c'est la circulaire Fabius qui donne le droit de travailler à tout demandeur d'asile immédiatement.
15:09 On est arrivé à ce que maintenant, on soit passé de 9 mois à 6 mois.
15:13 Et encore une fois, c'est une directive européenne qui nous l'impose.
15:16 Donc, la personne peut travailler au bout de 6 mois.
15:18 Malgré les 103 millions d'euros accordés annuellement à l'OFPRA,
15:23 et aux 48 millions alloués annuellement à la CNDA,
15:27 la CNDA, la Cour Nationale du Droit d'Asile,
15:29 a autant de budget que les 8 cours administratifs d'appel dans toute la France.
15:36 Malgré ces budgets colossaux,
15:38 il faut un minima, un minima, un an,
15:42 pour qu'une personne voit sa demande traitée entre l'OFPRA et la CNDA.
15:48 Alors même que les chiffres,
15:50 et c'est là où on voit encore une fois le paradoxe,
15:52 les chiffres contenus dans la législation ne sont pas du tout les mêmes.
15:55 Les chiffres imposants.
15:57 Par exemple, une personne qui vient d'un pays d'origine sûre,
16:01 l'OFPRA devrait traiter sa demande en 15 jours.
16:05 Et la CNDA devrait traiter son recours en 5 semaines.
16:10 Donc vous voyez, entre le réel et ce que prévoit le législateur,
16:15 il y a un vide, encore une fois, très important.
16:18 Vous me parliez des associations.
16:20 La première action des associations,
16:22 c'est de contester systématiquement la liste des pays d'origine sûres
16:26 qui est définie par l'OFPRA.
16:28 Et le plus souvent avec raison.
16:30 La Serbie, non, ce n'est pas un pays d'origine sûre.
16:32 La Turquie, non, ce n'est pas un pays d'origine sûre.
16:34 A chaque fois. Pourquoi ?
16:36 Parce qu'on sait que la meilleure manière de traiter la demande asile,
16:39 c'est de faire le constat, et d'ailleurs ici en point,
16:41 à la CNDA et à l'OFPRA,
16:43 avec des dizaines de personnes qui travaillent sur des implications géopolitiques,
16:47 c'est "Est-ce que ce pays est sûr ou pas ?"
16:50 Avec une présomption.
16:52 Évidemment qu'une personne qui est persécutée par le pouvoir georgien
16:55 peut demander l'asile en France, et elle l'aura.
16:58 Mais on ne parle pas de l'immense majorité.
17:01 Donc voyez, on prend toujours l'exemple du vrai demandeur d'asile,
17:04 de celui qui est vraiment persécuté dans son pays,
17:07 pour masquer la réalité économique.
17:10 En France, encore aujourd'hui,
17:12 sur les 325 000, il y a 325 000 personnes
17:15 qui obtiennent un titre de séjour.
17:17 On va schématiser, il y a 110 000 étudiants,
17:19 il y a 90 000 personnes pour le groupe familial,
17:21 il y a déjà 50 000 personnes qui obtiennent
17:24 leur venue régulière en France pour des considérations humanitaires.
17:27 Vous avez les 300 000 qui regroupent toutes les demandes,
17:31 et ensuite vous avez les 156 000 demandeurs d'asile.
17:34 Donc vous, aujourd'hui, c'est devenu la filière
17:37 pour obtenir une régularisation en France.
17:40 On va en parler après cette petite pause,
17:43 et on va parler d'économie, parce que l'économie
17:45 joue un rôle au moins aussi important que le politique,
17:48 et on aimerait vous en parler, Philippe Montaner.
17:50 A tout de suite.
17:51 Le droit d'asile, vous avez des questions sur ce sujet brûlant ?
17:54 Philippe Fontana est là pour y répondre au 0826 300 300.
17:58 On attend vos appels 0826 300 300.
18:00 A tout de suite sur Sud Radio.
18:01 Ici Sud Radio.
18:03 Les Français parlent au français.
18:08 Les carottes sont cuites.
18:11 Les carottes sont cuites.
18:13 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
18:16 Le tsunami du droit d'asile,
18:19 un droit d'asile qu'il faut dire, je ne sais pas s'il est déformé,
18:22 je ne sais pas s'il est troqué, je ne sais pas s'il est dévoyé ou autre.
18:27 D'ailleurs, vous le dites vous-même,
18:29 le système dévoyé coûteux et militant,
18:32 dites-vous Philippe Fontana.
18:33 Mais parlons un peu, vous en parlez dans votre livre aussi,
18:37 on parle de politique, mais il y a aussi
18:39 cette espèce d'incitation économique,
18:41 en disant, chez certains,
18:43 eh bien oui, mais enfin, dans les métiers en tension,
18:46 ce qu'on appelle les métiers en tension,
18:48 le besoin d'immigration, d'abord ils coûteront moins cher,
18:51 c'est clair, ils seront prêts à accepter beaucoup de choses,
18:53 on le voit, un certain nombre de métiers.
18:55 Est-ce que ça ne joue pas à ça aussi, quelque part, fortement ?
18:58 Oui, parce qu'il y a une certaine coalition
19:01 qui fait croire
19:04 que la demande d'asile
19:07 est encore appuyée sur des réalités,
19:09 alors qu'en fait, elle est économique.
19:12 En fait, soyons clairs,
19:14 parlons clairs, puisque vous aimez cette expression,
19:17 la personne qui vient solliciter l'asile en France,
19:20 elle ne va pas attendre les 6 mois pour travailler,
19:23 puisque la plupart du temps, elle est dans un cada,
19:26 alors qu'est-ce qu'elle fait dans un cada ?
19:28 On ne lui apprend même pas le français.
19:30 - Centre de droit d'asile.
19:32 - Centre d'accueil des demandeurs d'asile.
19:34 Donc, cette personne,
19:36 c'est naturel qu'elle cherche à travailler
19:39 pour aider sa famille
19:41 qui reste dans son pays.
19:43 Alors, une des caractéristiques du droit d'asile,
19:45 c'est que lorsqu'on est réfugié,
19:47 lorsqu'on obtient le fameux sésame,
19:49 on a le droit de faire venir toute sa famille
19:51 par le regroupement familial,
19:53 sans les bornes qui ont été établies
20:00 en matière de regroupement familial
20:02 sur une immigration classique.
20:04 Il n'y a pas l'obligation
20:06 de pouvoir disposer d'un appartement
20:09 et d'un certain nombre de revues.
20:11 - Vous voulez dire que quand on a le droit d'asile,
20:14 on peut faire venir sa famille tout de suite ?
20:16 - C'est même une obligation qui pèse sur l'État.
20:19 - Alors justement, parlons-en.
20:21 Il y a ce côté économique incontestablement,
20:23 la main d'œuvre, les métiers en tension,
20:25 on a besoin de ça.
20:27 Et puis on a vu cette situation régulière.
20:32 Mais au fond,
20:34 quand on lit votre livre, Philippe Fontanin,
20:36 on se dit "mais attendez, il n'y a plus de garde-fou".
20:38 Je veux dire que la machine avance,
20:40 qu'on s'en réjouisse pour certains,
20:42 qu'on le déplore pour d'autres,
20:44 mais on ne voit pas du tout,
20:46 alors on va en parler,
20:48 mais comment il pourrait y avoir des freins ?
20:50 Le Parlement européen fonctionnant comme il fonctionne,
20:52 on l'a vu dans le Covid et autres,
20:54 la Commission européenne faisant ce qu'elle veut,
20:56 où peut-il y avoir des garde-fous ?
21:00 Au moins, des freins à tout cela.
21:03 - Bon, le garde-fou, c'est la frontière.
21:06 Qu'elle soit nationale ou européenne.
21:08 - Vous dites que si on n'a pas de frontière,
21:10 il n'y a pas de pays.
21:12 Un pays sans frontière, ça n'existe pas.
21:14 - Ça me paraît évident, mais ce n'est pas l'idéologie
21:16 des promoteurs du droit d'asile dévoyé.
21:18 Quand vous voyez le député Carême au Parlement européen,
21:21 sur sa sacoche, il y a écrit "no border".
21:24 Pas de frontière.
21:26 Et donc lui, il fait partie de tous ces gens
21:29 qui se servent du caractère sacré du droit d'asile
21:32 pour faire rentrer des migrants économiques,
21:34 puisque pour eux, il n'y a pas de frontière.
21:36 La France est un pays d'accueil sans limite.
21:39 Donc la frontière, elle est soit étatique,
21:42 c'était la frontière avant Schengen,
21:44 d'ailleurs le président Mitterrand était très rétif
21:47 envers Schengen.
21:49 Il sentait quand même qu'il y aurait des répercussions.
21:52 Et c'est Jean-Marc Sauvé qui est un des peurs.
21:55 - Cela dit, le président Mitterrand a fait voter Maastricht, quand même.
21:58 - On en tire les conséquences aujourd'hui.
22:00 Mais en tout cas, il sentait.
22:02 Il ne s'est pas opposé à Schengen,
22:04 mais il sentait que ça serait un changement.
22:06 En fait, depuis 30 ans, il y a un changement
22:09 de souveraineté, il y a un changement de frontière.
22:12 Donc on est passé d'une souveraineté nationale
22:14 à une souveraineté européenne, même si c'est un oxymore.
22:16 Donc la frontière, elle n'est pas défendue nationalement,
22:19 elle est défendue européennement.
22:21 Or, le Parlement européen vient de voter le 20 avril
22:25 un texte qui permet la négociation
22:29 entre la Commission, le Parlement et le Conseil,
22:32 c'est le fameux Trilog, c'est pour ça que ça n'avance pas.
22:35 - Le 20 avril dernier, là.
22:37 - Oui, alors que ça fait depuis 2020
22:39 que la Commission européenne a lancé son pacte
22:42 sur la migration et l'asile.
22:44 Et le précédent pacte qui n'avait pas abouti,
22:46 c'est en 2016.
22:48 Donc effectivement, l'Union européenne
22:50 n'arrive pas à traiter la question de l'asile,
22:52 en particulier, et la question de la migration.
22:55 Et donc, ce fameux accord pour négocier
22:58 comporte la relocalisation.
23:01 Et j'ai écouté avec beaucoup d'attention
23:03 l'entente précédente invitée, le député LR de Mayotte,
23:06 qui parlait du danger de la relocalisation.
23:08 Mais en fait, la relocalisation,
23:10 ça range les Italiens, c'est pour ça qu'il y a
23:12 cette friction entre les Italiens et les Français
23:14 sur la migration et sur le caractère d'asile.
23:16 Parce que les Italiens disent "on n'en peut plus".
23:19 "On aimerait bien que vous preniez à votre compte
23:21 un certain nombre de migrants."
23:23 - "Que vous preniez votre part."
23:25 - "Et qu'on prend notre part."
23:26 Et donc, en fait, à force de prendre la part,
23:28 c'est comme les cadas.
23:29 Les cadas, à l'origine, c'était en Ile-de-France.
23:31 Mais maintenant, les cadas, on les retrouve à Saint-Brévin.
23:33 - À Calaques et ailleurs, oui.
23:35 - Il y a les cadas à Saint-Brévin
23:37 et dans la ville que vous avez citée.
23:40 Mais il y a pire que la relocalisation.
23:42 Il y a la réinstallation.
23:43 Monsieur Bercoff, est-ce que vous savez
23:45 que non-content d'accueillir des réfugiés
23:47 sur le territoire national,
23:49 il y a un programme monté
23:51 entre la France-Union européenne
23:53 et le HCR, le Haut Commissariat aux Réfugiés,
23:57 qui impose à la France
24:00 d'aller chercher des demandeurs-asile,
24:03 ceux à qui le HCR a reconnu la qualité de réfugié
24:07 dans l'Afrique subsaharienne.
24:09 Entre décembre 2017 et décembre et février 2019,
24:14 la France s'était engagée sur 10 000 réinstallés.
24:21 Vous savez combien on en a réussi à réinstaller ?
24:23 - Combien ?
24:24 - 9 8 960.
24:25 Pour une fois que la politique française marche,
24:28 en tout cas, elle marche sur la réinstallation.
24:30 Il y a la délocalisation et la réinstallation.
24:32 Il faut bien comprendre que la migration,
24:36 c'est un sujet qui est partagé
24:39 entre l'Europe et la France.
24:41 Mais il faut s'y investir.
24:44 Quand on prend la directive du 26 juin 2013,
24:48 directive procédure, directive accueil,
24:51 elle permet à un État de déclarer irrecevable
24:55 une demande d'asile si la personne est passée
24:58 par un pays tiers sûr.
25:00 Donc, on reprend la lente migration d'un Afghan
25:03 ou d'un Bangladé.
25:05 Le Bangladé peut-être qui va passer par le Pakistan.
25:08 Bangladé, Pakistan, c'était un peu pareil
25:10 jusqu'à début de la guerre des années 70.
25:13 Ensuite, il va passer par l'Inde.
25:15 Ensuite, il va passer par un certain nombre d'États
25:17 avec qui il aura plus de relations qu'avec la France.
25:22 Eh bien, cette directive n'a pas été transposée
25:26 ni dans la loi Immigration Asile de 2015
25:29 ni dans la loi Immigration Asile de 2018.
25:31 Donc, lorsqu'on parle d'Europe,
25:34 la France, l'État, le gouvernement
25:37 pourraient se saisir de ces substantivités juridiques
25:40 pour faire baisser la demande d'asile des foyers.
25:46 - Oui, ça c'est "encore faut-il qu'il en ait la volonté".
25:50 Ce qui n'est pas du tout joué, mon cher maître.
25:53 - Vous savez ce que le général de Gaulle évoquait
25:57 en parlant de Lebrun en 40.
25:59 "Encore faut-il qu'il y ait un État et encore faut-il qu'il y ait un chef".
26:04 - Voilà, tout est dit.
26:06 - C'est une volonté politique.
26:09 Et pourquoi j'ai écrit ce livre ?
26:11 Pour nos concitoyens.
26:13 Pour qu'ils sachent ce qui se passe en matière d'asile
26:16 et en matière de dévoiement de ce droit sacré.
26:19 - Et qu'ils aillent voter aux prochaines élections européennes
26:21 parce que ça en vaudra la peine eu égard à la situation.
26:25 Luciane, nous avons des auditeurs, des auditrices.
26:28 - Nous avons beaucoup d'auditeurs qui nous appellent sur le sujet du droit d'asile.
26:32 Et on commence avec Anna Maria de Bagnères de Bigorre.
26:34 Bonjour Anna Maria.
26:35 - Bonjour Anna Maria.
26:36 - Bonjour, bonjour.
26:38 - Très très contente de pouvoir prendre la parole.
26:43 Alors, bon, bien sûr qu'il y a le droit de recréer.
26:46 Donc je suis traductrice interprète.
26:48 - Oui.
26:49 - Et donc en tant que traductrice interprète,
26:52 j'ai eu, bien sûr, depuis 1992,
26:56 j'ai eu l'occasion de contrôler beaucoup d'immigrants.
27:00 - Oui.
27:01 - Bon, dans ce cas précis, c'est des migrants roumains et hongrois.
27:06 - D'accord.
27:07 - Donc bien sûr qu'un traducteur ne fait que traduire.
27:10 Mais ça ne veut pas dire que je n'ai pas assisté à des situations complètement folles.
27:16 - Oui.
27:17 - C'est-à-dire qu'on sait très bien que le régime de Ceausescu est tombé en 1989.
27:23 - Oui.
27:24 - Et donc en 1992, j'ai commencé à être donc traductrice interprète.
27:30 - Oui.
27:31 - Et 93 jusqu'à aujourd'hui.
27:33 Et j'ai vu des gens qui demandaient des droits d'asile.
27:36 Depuis la Roumanie.
27:38 - Oui, alors que le régime est tombé il y a plus de 20 ans.
27:41 - Alors pour vous dire que mes parents et moi-même,
27:44 enfin surtout mes parents, ils ont demandé 20 ans de partir, de quitter la Roumanie.
27:50 Et donc vous savez très bien la réalité.
27:54 - Oui, bien sûr.
27:55 - Donc voilà.
27:56 Donc on a été complètement baillonnés, complètement voilà.
28:00 - Mais Anna Maria, ce que vous dites vous, c'est qu'il y a des gens aujourd'hui,
28:03 30 ans après, Roumanie ou Hongrie, qui profitent en fait,
28:09 ce sont des pays aujourd'hui qui ne sont plus en dictature.
28:12 - Depuis 1989.
28:13 - Voilà, absolument.
28:14 - Ça demande toujours.
28:15 Alors le problème c'est que la plus grande hypocrisie que j'ai trouvée jusqu'à maintenant,
28:21 c'est ce qu'on appelle les sans-papiers.
28:23 C'est pas les sans-papiers parce qu'on ne veut pas leur donner les papiers.
28:26 C'est qu'ils jettent leurs papiers à la frontière.
28:29 Et la loi française dit que si la personne n'a pas de papier,
28:33 on ne peut pas dire d'où elle venait et donc on ne peut pas la renvoyer dans son pays.
28:39 - Exact.
28:40 - Et entre le moment où ils demandent le droit d'asile,
28:44 où ils rentrent dans une association qui n'a ni les moyens,
28:49 enfin n'a pas le moyen d'aller jusqu'au bout,
28:53 donc c'est juste de la poudre aux yeux parce que ces gens-là, ils sont voilà.
28:57 Le problème c'est que ces gens-là, trois mois après,
29:01 quand il y a une réponse qui arrive administrative dans une fausse adresse
29:05 ou dans des adresses loufoques, s'ils sont en Roumanie ou en Hongrois inversement,
29:11 les gens sont déjà partis et clandestinement assis quelque part en ouverte.
29:18 - Et puis on ne sait pas où ils sont, etc. Bien sûr.
29:20 - Voilà. Le problème c'est que je n'ai pas le droit, si vous voulez, de m'exprimer,
29:24 je pense que depuis 92, je ne dis pas qu'aujourd'hui on demande des droits d'asile,
29:31 mais on jette les papiers.
29:33 Et donc si vous voulez, jusqu'à aujourd'hui je sais que tu dois prouver ton identité,
29:38 donc si tu veux avoir une demande ou quoi que ce soit, il faut que tu prouves.
29:42 - Bien sûr.
29:43 - Sinon c'est à l'envers, à l'envers, c'est-à-dire que si tu n'as pas les papiers,
29:46 automatiquement tu as tous les droits.
29:48 - Voilà. Anna-Maria, merci justement.
29:50 - Vous n'avez pas évoqué ça, Philippe Fontana, c'est intéressant,
29:54 les gens qui jettent leurs papiers, ou alors vous demandez des papiers,
29:57 moi je n'ai pas de papier, et puis débrouillez-vous.
29:59 - Alors justement, madame a apporté un synonyme, vous évoquiez la tartufferie,
30:05 madame, et évoque l'hypocrisie, c'est très vrai,
30:08 mais l'union opérenne se défend quand même.
30:11 Il y a Eurodac, qui est un mécanisme qui permet de prendre les empreintes digitales
30:16 de toute personne arrivant à la frontière.
30:19 Mais qu'est-ce qu'on fait d'une personne qui arrive d'un pays tiers sur,
30:23 ou d'un pays d'origine sur la frontière ?
30:25 Est-ce qu'on le refoule, c'est ce que font les grecs,
30:29 ou est-ce qu'on l'accueille le temps d'examiner sa situation ?
30:32 Vous voyez, c'est toujours le paradoxe entre Frontex,
30:36 entre ceux qui souhaitent pousser le curseur vers l'humanitaire,
30:44 et ceux qui disent "non, vous venez de la Turquie".
30:46 On retourne toujours au même point, au même point nodal, Lucien.
30:52 Restez bien avec nous, chers auditeurs, c'est votre moment.
30:55 Vous avez la parole sur Sud Radio 0826 300 300,
30:58 et après la pub, on ira voir Edgar de Paris.
31:01 A tout de suite sur Sud Radio.
31:02 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
31:05 appelez maintenant pour réagir 0826.
31:08 Les français parlent au français.
31:11 Je n'aime pas la blanquette de vous.
31:15 Je n'aime pas la blanquette de vous.
31:18 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
31:20 Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercov
31:23 avec Philippe Fontana, avocat pour son livre
31:25 "La vérité sur le droit d'asile" aux éditions de l'Observatoire,
31:28 et vous avez la parole au 0826 300 300.
31:31 On accueille tout de suite Edgar de Paris. Bonjour Edgar.
31:33 Bonjour. Bonjour Sud Radio.
31:37 À vous Edgar, on vous écoute.
31:39 Bonjour Monsieur Bercov.
31:40 Alors, je vais vous dire, j'étais avocat au barreau de Paris,
31:44 pendant 10 ans.
31:46 J'ai donc fait l'asile jusqu'en juillet.
31:50 J'ai arrêté de travailler en juillet 2021.
31:53 D'accord.
31:54 J'ai entendu les chiffres que mon confrère m'a donnés.
31:59 Là, j'ai sursauté, j'ai sauté de ma chaise.
32:02 Les chiffres qu'il donne,
32:04 non, non, non, on n'est pas à un taux d'admissibilité de 40%.
32:09 On est dans les belles années entre 8 et 12%.
32:14 Et je vais rajouter quelque chose de pire encore et de plus cynique.
32:18 C'est que maintenant, on a ce qu'on appelle les ordonnances.
32:22 C'est-à-dire que les ordonnances,
32:25 les ordonnances, c'est-à-dire que votre demande est rejetée au stade de la recevabilité.
32:31 Vous ne franchissez même pas l'obstacle de la recevabilité.
32:34 Vous savez, Monsieur Bercov, vous allez à mon treuil.
32:38 Regardez juste sur les panneaux comment c'est affiché.
32:42 Et là, ce que je vous donne, c'est les ordonnances, les ordonnances.
32:46 C'est-à-dire que...
32:47 - Les panneaux, attendez, c'est affiché sur des panneaux à mon treuil.
32:50 C'est ce que vous dites.
32:51 - Ah, c'est public, oui.
32:52 C'est affiché, mais pas les ordonnances, évidemment.
32:55 Parce que les ordonnances, c'est la demande est rejetée avant même,
32:59 elle ne franchit même pas l'obstacle de la recevabilité de la CNDA.
33:02 Donc, 10 ans de pratique de CNDA, quand même, je sais un peu de quoi je parle.
33:07 - Alors, je vais répondre à mon ancien confrère.
33:12 Bon, alors, mon cher confrère, d'abord, j'invite tous les auditeurs de Sud Radio
33:19 à procéder au fact-checking.
33:22 C'est-à-dire d'aller sur le site de la CNDA, sur le site de l'OFPRA,
33:28 et de confronter mes chiffres aux rapports annuels de ces deux institutions.
33:33 Et on verra lequel d'entre nous donne les bons chiffres.
33:38 Ça, c'est la première des choses.
33:39 Deuxièmement, j'en profite pour rappeler que toute personne
33:42 qui présente une requête devant la CNDA bénéficie automatiquement de l'aide juridictionnelle.
33:47 Donc, il faut que tous les auditeurs de Sud Radio sachent que leurs impôts contribuent
33:54 pour les demandeurs asiles qui ne sont pas satisfaits de la décision de l'OFPRA
33:59 à permettre à la personne qui a été déboutée de retenter sa chance devant la CNDA.
34:05 Et c'est une exception.
34:07 Troisièmement, je rappellerai que mes confrères ont organisé plusieurs fois devant la CNDA
34:14 pour des raisons qui leur appartiennent, des mouvements qui visent à faire renvoyer les affaires.
34:20 Et ça, ça fait perdre de nombreux mois, voire une année.
34:24 Et ça permet aux requérants de rester de manière régulière sur les territoires nationaux.
34:31 Donc, c'est quand même des considérations qui sont réelles.
34:35 Mon livre est justement extrêmement documenté.
34:39 Ce n'est pas un livre qui a été fait pour des raisons idéologiques.
34:42 Et à chaque fois, je m'appuie sur des rapports pour que chacun puisse bien prendre conscience.
34:47 Je terminerai sur les ordonnances.
34:49 Quand mon confrère parle des ordonnances d'irrecevabilité, c'est peut-être 5%.
34:56 Au grand maximum.
34:58 C'est-à-dire que, justement, le projet du gouvernement,
35:01 c'est de faire passer l'examen des requêtes devant la CNDA,
35:06 non pas devant plusieurs magistrats, c'est-à-dire un président et deux assesseurs,
35:12 mais de le faire passer devant un juge unique,
35:15 comme on le fait pour les pays d'origine sur ces mêmes pays,
35:20 dont la liste est contestée régulièrement par les associations.
35:23 - D'accord. Je voudrais peut-être qu'on prenne un dernier auditeur.
35:27 - Oui, rapidement, on a le temps de recevoir Emmanuel de P5.
35:29 - Oui, bonjour Emmanuel. - Bonjour Emmanuel, on vous écoute.
35:32 - Bonjour André, bonjour à votre invité et à toute l'équipe.
35:34 Alors, je vais être rapide parce que c'est la fin.
35:36 - Oui.
35:37 - Bon, vous avez une citation de Camus que vous citez souvent,
35:39 c'est "Mal nommer les choses, c'est ajouter aux malheurs du monde".
35:41 - Oui.
35:42 - Puisqu'on parle justement de toutes ces juridictions,
35:44 alors là on est effectivement dans le technique,
35:46 mais il faut savoir qu'il y a quand même une enquête européenne
35:48 qui a montré qu'un tiers des juges de la CEDH
35:50 étaient quand même financés ou ex-financés par les organisations de Soros.
35:53 - C'est ce que... Effectivement, on a eu quelqu'un qui nous a corboré ça.
35:57 - Voilà, je ne fais que du factuel.
36:00 - Grégory Peugret.
36:01 - Un bateau comme Ocean Viking, c'est 15 000 euros d'affrêtement par jour.
36:05 Et il n'y a pas d'adhérent.
36:06 Il faut bien que quelqu'un, comme disaient les Anglais,
36:08 qui paye, décide.
36:10 "Follow the money", il disait exactement.
36:12 Donc, tant qu'on a les institutions qui sont financées par des projets
36:16 qui sont effectivement, pour le coup, pas ceux que décident les peuples,
36:20 mais ceux que décident certaines personnes,
36:22 eh bien, on n'en sortira pas.
36:24 Parce que vous aurez toujours une confrontation avec des juges
36:26 qui pour prendre des décisions,
36:27 on pourra toujours mettre 10 ans à les contester.
36:30 Mais tant que ces juges seront effectivement sortis de ces organisations,
36:34 ils prendront les mêmes décisions.
36:36 Et j'avais une dernière chose, juste une citation
36:38 d'un ancien diplomate anglais de mémoire
36:40 qui reprend aussi des émissions sur lesquelles je vous avais permis d'intervenir avant.
36:44 Et il disait "Nommez toujours un Français à la tête d'une organisation supranationale
36:48 parce que c'est le seul qui ne défendra pas ses intérêts."
36:50 - Oui, c'est...
36:52 - Alors, il est vrai que la CODH a condamné la France
36:58 parce que celle-ci avait renvoyé un Tchétchène en Russie
37:01 alors même que celui-ci avait été condamné pour des faits de terrorisme.
37:05 Et il est vrai que la CNDA a débouté l'offre
37:11 quand celle-ci avait refusé le droit d'asile
37:15 à encore un autre Tchétchène qui avait été condamné pour des faits de terrorisme.
37:19 Donc c'est vrai que les juridictions qui travaillent sur l'asile
37:24 sont des juridictions qui ont des jurisprudences extrêmement libérales.
37:29 - Et peut-être peut-on dire idéologisées ?
37:32 - Alors, je vous renvoie à mon livre et à sa partie sur la CNDA
37:38 et je crois que mon confrère en fera son miel
37:41 parce que quand je parlais de collégialité, vous avez un président,
37:44 un assesseur, ce qu'on appelle assesseur conseil d'État,
37:47 et un assesseur H.R.
37:49 Et c'est vrai que chez certains, et je fais bien attention de dire "certains" assesseurs H.R.,
37:55 il y a une idéologie qui peut surpasser la lecture de droit.
37:59 Mais vraiment, je le renvoie à la lecture de mon ouvrage.
38:01 - Mais écoutez, on vous renvoie tous, chers auditeurs,
38:04 auditeurs sur radio, résistants sur radio à la lecture de l'ouvrage de Philippe Fontana.
38:08 En tout cas, vous avez les faits, à vous de juger et à vous de voir si vous êtes d'accord ou pas.
38:13 Mais vous savez, toujours mettre les points sur les i et tout sur la table, c'est ce que nous faisons.
38:20 - Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours aussi nombreux à nous écouter.
38:24 Merci à Philippe Fontana pour son livre "La vérité sur le droit d'asile" aux éditions de l'Observatoire.
38:29 Tout de suite l'émission de Brichelet, à tout de suite sur Sud Radio.

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