The Good Forum #4 - Finance Durable
23 mai 2023
Table ronde - Grands groupes : comment les financements à impacts se sont imposés au passif de leur bilan
Comment les grandes entreprises ont-elles intégré les financements au service du bien commun?
- Muriel NAHMIAS, Managing Director, Conseil en dette, Redbridge
- Stéphanie ROUSSEAU, Présidente de la commission Financements de l’Afte, directrice Financement Trésorerie de Saur
- Benoit ROUSSEAU, Trésorier, Groupe BEL
23 mai 2023
Table ronde - Grands groupes : comment les financements à impacts se sont imposés au passif de leur bilan
Comment les grandes entreprises ont-elles intégré les financements au service du bien commun?
- Muriel NAHMIAS, Managing Director, Conseil en dette, Redbridge
- Stéphanie ROUSSEAU, Présidente de la commission Financements de l’Afte, directrice Financement Trésorerie de Saur
- Benoit ROUSSEAU, Trésorier, Groupe BEL
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00:00 Nous allons parler des grands groupes.
00:02 Venez, venez, ne soyez pas timide.
00:05 On va se demander comment est-ce que les financements à impact se sont imposés dans les grands groupes.
00:11 Qu'est-ce que ça change concrètement dans les entreprises ?
00:19 Quelle pression cela représente
00:22 pour les dirigeants de grands groupes et est-ce que ceux qui ne jouent pas le jeu pourraient se voir bientôt
00:28 sanctionner ? Voici toutes les questions que j'ai posées à mes intervenants. Alors à mes côtés
00:32 Muriel Namias
00:34 Bonjour Muriel. Bonjour Cécile.
00:36 Managing Director, conseiller en dette chez Redbridge. Alors Redbridge
00:40 montre des financements pour pas mal d'entreprises de la place et donc elle peut nous raconter un peu les coulisses de ce qui se passe.
00:48 À tes côtés
00:50 Stéphanie Rousseau. Bonjour Stéphanie. Bonjour.
00:53 Vous êtes Directrice Financement et Trésorerie du groupe SOR, mais vous intervenez aujourd'hui au nom de la place j'ai envie de dire
00:59 puisque vous êtes
01:01 Présidente de la Commission Financement de l'AFTE, l'Association Française des Trésoriers d'Entreprise.
01:06 À vos côtés Benoît Rousseau. Alors je tiens à le dire il n'y a aucun lien, ça arrive.
01:12 Bonjour à tous.
01:14 Benoît Rousseau. Vous êtes Trésorier et Responsable des Assurances du groupe BEL,
01:19 le groupe La Vache qui Rit, tout ces choses là,
01:23 dans un géant de l'agroalimentaire.
01:26 Alors justement Benoît j'ai envie de commencer avec vous.
01:29 Vous n'êtes pas là par hasard, vous êtes très connu pour vos financements et votre
01:35 position
01:39 d'innovation, d'innovateur, dans le domaine de la finance durable. Alors j'ai envie de vous raconter un peu l'histoire, rapidement, mais
01:47 comment c'est arrivé chez BEL, tous ces financements durables, quand est-ce que vous y êtes mis et comment est-ce que vous avez
01:53 à la fois tracé la route et tracé votre route dans ces différents financements ?
01:58 Alors je rappelle donc que BEL est un groupe
02:03 familial et qui est très engagé
02:06 dans le durable depuis des années. Notre stratégie en fait a commencé il y a un peu plus de 20 ans avec notre engagement
02:15 avec la signature du pacte des Nations Unies en 2003. Et donc notre président a toujours été très très impliqué sur
02:23 être une entreprise responsable et aujourd'hui le durable et le
02:28 rentable sont les deux piliers en fait de notre stratégie et c'est vraiment deux piliers qui ont la même taille.
02:35 Donc
02:37 pendant très longtemps, on a eu un département RSE très actif
02:41 et qui travaillait un petit peu en silo et puis en 2017, en fait, au moment où notre président remettait,
02:48 réinsistait pour
02:50 mettre l'ARSE au coeur de notre stratégie et a demandé à tous nos départements, tous les entreprises, que ce soit l'ARH, le marketing,
02:57 la production, la communication et aussi la finance, de travailler sur des sujets et de mettre
03:03 les critères et l'ARSE au sein de son activité propre. Et en 2017, donc au moment où on était
03:12 refinancé une ligne de crédit, on a commencé à associer
03:16 dans notre ligne de crédit des critères extra financiers. Donc à cette époque, on était une des premières entreprises
03:23 et la première entreprise du secteur agroalimentaire donc à
03:26 associer critères financiers et critères non financiers
03:31 dans notre stratégie financière. Donc ça a permis un énorme rapprochement entre
03:38 le département ARSE et la finance pour définir ces critères
03:41 extra financiers.
03:44 Donc on était assez fier de cette opération et en
03:46 2022, quand on a commencé à refinancer
03:49 nos premières lignes de crédit, on a décidé d'aller encore plus loin puisque ces critères financiers en 2017, ils n'étaient certifiés
03:56 par nos auditeurs et uniquement par nos éditeurs et il n'y avait pas de tiers parti qui
04:03 exprimaient si ces critères étaient ambitieux ou pas. Et donc au moment où on a refinancé nos lignes de crédit et au moment où
04:10 on réfléchissait à d'autres financements, on a décidé en fait en 2022 de mettre en place
04:16 un framework
04:20 - Un cadre de travail.
04:22 Absolument, un cadre à ces opérations là et de le faire noter par une agence extra financière.
04:27 Le rôle de l'agence extra financière justement, elle est là pour
04:32 mesurer que vos critères sont
04:34 ambitieux, mesurables. Donc cette tiers partie est extrêmement importante aujourd'hui pour les investisseurs.
04:42 Donc ça s'est fait en plusieurs étapes.
04:44 Une première étape, on a aussi un peu appris et puis au fur et à mesure, on se professionnalise sur ces sujets là et on est de plus en plus ambitieux.
04:52 Stéphanie, c'est représentatif de ce qui se passe dans les grands groupes aujourd'hui. Vous voyez dans les différentes
04:57 membres de l'association, c'est la tendance, tout le monde le fait.
05:02 Les entreprises travaillent à la définition, à la mise en oeuvre de leur stratégie RSE
05:08 en partie en lien avec l'évolution de la réglementation.
05:12 Et cette mise en oeuvre et l'établissement de plans d'action durable se traduit
05:21 dans leur financement et effectivement les financements durables prennent de plus en plus d'ampleur.
05:27 On a eu en 2022 37% d'émissions
05:31 durables et il y en avait 10% en 2020.
05:35 Il y a
05:37 deux grandes catégories de financement durable
05:40 de type ESG. La première catégorie c'est les financements qu'on appelle
05:47 non fléchés qui sont des financements dédiés à des projets identifiés comme étant des projets verts
05:55 durables. En fléchés ? Fléchés, tout à fait. Pardon, excusez-moi, fléchés.
05:59 Donc ça c'est
06:02 ce qu'on appelle les green bonds. Et il y a une deuxième catégorie de financement qui sont les financements non fléchés, des financements
06:09 sustainability linked dont le coût en fait est lié à l'atteinte de critères de performance
06:15 ESG qui ont été fixés dans le cadre notamment de l'établissement d'une politique et d'une stratégie RSE.
06:24 Muriel, les deux se développent beaucoup aujourd'hui ?
06:26 C'est surtout les sustainable linked qui se
06:29 développent. Donc ceux qui sont non fléchés c'est plus facile à mettre en place ? Ceux qui sont non fléchés, donc c'est des financements en général
06:34 ce qu'on appelle general corporate purpose, objectifs
06:37 de financement généraux des besoins d'une entreprise à travers des lignes de crédit
06:43 type RCF, lignes de crédit renouvelable, lignes de liquidité ou des lignes des capex lines où
06:51 évidemment pour les grands groupes ou les plus grosses ETI le marché obligataire
06:55 qu'il soit public ou privé. En gros pour résumer. Tous les financements d'une entreprise aujourd'hui peuvent être, ce financement bancaire
07:02 obligataire, tout peut être maintenant avec... On le voit même aujourd'hui dans des programmes d'affecturage, ça commence à venir, on peut l'imaginer
07:10 se propager à tous les compartiments de marché y compris sur le court terme.
07:19 C'est un avantage, c'est un inconvénient ? Benoît ?
07:21 Moi je pense que c'est un énorme avantage, je voudrais rebondir en fait sur
07:28 ce que disait madame la ministre tout à l'heure sur les sujets de communication.
07:32 Mettre en place ces critères extra financiers c'est effectivement souvent à destination
07:37 de nos prêteurs, de nos investisseurs aussi, mais il ne faut pas sous-estimer
07:41 l'impact extrêmement positif que ça a en termes de communication
07:48 interne. C'est un énorme vecteur pour
07:51 diffuser ce qu'est l'ARSE, ce qu'est
07:56 le Science Based Target, le scope 1, le scope 2, le scope 3, tous ces
08:01 définitions qui peuvent paraître parfois un peu compliquées et
08:06 qui au travers de ces engagements qu'une entreprise va prendre vont vous permettre de communiquer en air terne.
08:15 Vous faites par exemple la fraise du crime Lima, il y a beaucoup d'entreprises qui ont développé la fraise du climat aujourd'hui à l'intérieur de leur
08:21 entreprise, mais voilà, ces KPIs c'est vraiment quelque chose de concret sur lequel on peut vraiment
08:28 avoir une communication
08:30 active et opérationnelle vis-à-vis de ses salariés et donc diffuser auprès de ses salariés, qu'il va le diffuser auprès de sa famille, etc.
08:37 C'est une assurance anti greenwashing en fait ? Absolument, absolument.
08:42 Est-ce qu'il y a aussi des inconvénients Stéphanie ? C'est difficile à mettre en place ?
08:46 Oui, alors je vais dans le sens de Benoît, c'est un cercle vertueux, un prérequis à la mise en place d'un financement,
08:52 c'est effectivement la politique
08:55 et l'établissement du plan d'action. Effectivement dans la mise en oeuvre
08:59 ça nécessite de la mobilisation de toute l'organisation
09:03 des opérations, de la finance, des RH et donc un changement d'état d'esprit, un changement de paradigme
09:11 et donc ils peuvent prendre parfois du temps à des horizons lointains puisqu'en fait un financement
09:18 a une maturité longue et donc... On est sur quel ordre de maturité ? Ça peut aller 7 ans, 5 ans, 7 ans...
09:26 En termes de coût, tout à l'heure on a entendu que
09:31 les investisseurs attendaient du 15% et que quand on était sur du green il fallait plutôt être à 5.
09:36 En réalité c'est quoi l'ordre de grandeur ou de différence entre un financement classique et un financement
09:44 pluriel ?
09:46 En fait dans les financements sustainability linked, les financeurs, les prêteurs, soit les banques ou les fonds obligataires
09:54 ou les investisseurs obligataires en placement privé vous vendent en fait une indexation
09:59 à l'atteinte des objectifs qui sont définis dans
10:04 le financement, donc des indicateurs
10:07 environnementaux, sociaux, de gouvernance, entre 3 et 5 indicateurs
10:12 généralement et donc le coupon de l'obligation ou la grille de marge de la ligne bancaire va varier
10:19 en fonction de l'atteinte de ces objectifs.
10:21 Donc le coût du financement de l'année d'après va varier en fonction des performances de l'année
10:26 de l'année n-1. Bon, ceci dit...
10:30 On peut espérer faire une économie de quel ordre ?
10:32 Ces bonus/malus, voilà, ces bonus/malus comme on appelle, sont
10:35 extrêmement faibles, ils sont de l'ordre de
10:39 je dirais entre 5 et 10 Bp, c'est ce qu'on voit en moyenne sur nos opérations, donc entre 0,05% et 0,10%
10:48 sur le bancaire. Sur l'obligataire ça peut aller un peu plus, mais je voudrais quand même
10:54 déjà dire que souvent on nous pose la question, nous,
10:57 sur des clients qui viennent nous voir
11:02 c'est pas fait pour baisser le coût de ces financements.
11:04 Enfin, ça c'est mon avis personnel.
11:07 Mettre en place des financements durables...
11:09 Je maintiens, en fait, je maintiens en tant qu'entreprise, on ne fait pas ça pour baisser son coût de financement.
11:13 Ça ne sert pas à baisser les coûts de financement.
11:15 Par contre, indirectement, par l'appétit que ça va générer, de proposer un financement durable avec des indicateurs
11:23 ambitieux,
11:25 pertinents, des trajectoires ambitieuses,
11:27 on a de l'appétit, on a des opérations qui sont sursouscrites et donc par la taille, par le volume,
11:33 on peut effectivement avoir un pouvoir de négociation.
11:35 Mais le bonus/malus, moi-même à type personnel, je crois même que le bonus va un jour disparaître.
11:41 Enfin, ça sera plutôt un malus qu'un bonus.
11:44 Je confirme, chez Bell on n'a pas de bonus sur nos financements.
11:49 En cas d'atteinte, on n'a que du malus si on ne l'atteint pas.
11:53 Par contre, je pense que c'est un facteur d'accès à la liquidité, ça va faciliter l'accès à votre liquidité.
12:00 Mais en aucun cas, l'enjeu en termes de taux d'intérêt reste extrêmement faible.
12:07 Par contre, l'enjeu en termes de liquidité est beaucoup plus important.
12:10 Stéphanie, on parle de faciliter l'accès à la liquidité.
12:14 J'ai envie de renverser la question en disant, si on ne fait pas ça,
12:19 est-ce qu'on commence à avoir des difficultés ou est-ce qu'on va avoir des difficultés ?
12:22 Si on n'a aucune indexation sur sa durabilité, est-ce qu'on va avoir des difficultés à se financer ?
12:29 L'accès, en fait, le recours à des financements durables
12:37 permet d'élargir effectivement le nombre d'investisseurs auxquels une société a accès.
12:45 Il y a effectivement de plus en plus de financements durables,
12:51 je donnais chiffres tout à l'heure, auxquels les entreprises ont recours.
12:56 Demain, effectivement, c'est compliqué de dire que ça deviendra la norme,
13:04 puisque je n'ai pas la boule de cristal.
13:07 Néanmoins, c'est sûr qu'aujourd'hui, c'est quelque chose qui devient de plus en plus présent.
13:13 Les investisseurs, en fait, sont vraiment en demande d'avoir accès à ces informations,
13:21 à de la donnée, notamment disclosée par les entreprises.
13:26 Murielle, on a vu qu'aujourd'hui, c'était déjà de plus en plus important.
13:29 Les tendances à moyen terme, toi, tu les analyses comment ?
13:32 Déjà, au niveau de la relation bancaire, sur les marchés français, européens en général,
13:37 le financement bancaire reste quand même prégnant pour l'ensemble des entreprises,
13:43 pas seulement le CAC 40, mais pour l'ensemble des entreprises.
13:46 On voit, en fait, dans les banques, se développer, à défaut aujourd'hui,
13:53 des systèmes qui vont venir un jour, on ne sait pas quand,
13:56 mais des systèmes coercitifs de bonification de fonds propres prudentiels dans les banques,
14:02 à mettre en phase des actifs, c'est la réforme peut-être,
14:05 ça veut dire que les banques pourront plus prêter si c'est...
14:07 Les BAL 5, BAL 6, après BAL 3 et BAL 4, qui vont entrer en...
14:11 La Banque de France sera sur la salette tout à l'heure.
14:14 D'accord. En tout cas, ce qu'on voit aujourd'hui en termes pratiques,
14:17 c'est que les banques, la plupart des grandes banques,
14:20 ont instauré des labels internes dans lesquels elles flaguent leurs actifs.
14:24 Ça dépend des...
14:26 Elles vont colorer leurs actifs.
14:28 Elles vont les colorier, enfin ça c'est une image que je donne,
14:31 mais marron foncé jusqu'au vert,
14:34 enfin le vert étant évidemment un abus de langage,
14:37 ça englobe également des indicateurs sociaux,
14:40 c'est la performance durable en général, E, S et G.
14:43 Et donc elles vont colorier leurs actifs du marron foncé au vert foncé.
14:47 Et aujourd'hui, certaines banques même, allouent du capital économique,
14:51 donc le capital réglementaire reste le même,
14:53 puisque les normes de BAL n'ont pas encore changé aujourd'hui,
14:56 et elles allouent leur capital économique,
14:59 beaucoup plus de capital économique, ce qu'on appelle les RWA,
15:02 aux opérations, plus elles sont vertes, plus elles allouent du capital.
15:06 - Elles sont déjà en train de prendre de l'avance sur une réglementation attendue.
15:09 - Voilà, c'est déjà le cas.
15:11 C'est un peu aussi ce qu'on disait dans l'élargissement à la liquidité.
15:14 Une opération qui ne présente pas d'objectif
15:18 ou un programme ESG ambitieux, pertinent, etc.,
15:23 aura moins d'appétit, encore une fois, aura moins de liquidité,
15:27 sera même probablement presque plus chère à la limite, à terme,
15:31 qu'un financement dit durable.
15:35 Et donc en fait, ce qu'on s'aperçoit aujourd'hui,
15:37 c'est que la relation bancaire, qui jusqu'à aujourd'hui,
15:40 jusqu'à récemment, se bâtissait autour des deux comités,
15:44 ce qu'on appelle le comité business,
15:46 qui analyse la rentabilité du P&L d'une relation bancaire,
15:52 entre une entreprise et sa banque,
15:54 et le comité de crédit, qui lui, se focalise sur le risque de crédit,
15:59 l'analyse crédit, la notation interne de la banque.
16:02 On a maintenant quasiment toutes les banques qui ont des comités ESG,
16:05 et donc quand un deal passe dans les fourches,
16:10 enfin dans les analyses, comité business, comité ESG,
16:13 qui est parfois intégré un petit peu au comité de crédit,
16:16 ça dépend des banques, mais comité ESG vraiment formalisé,
16:19 et comité de crédit, qui vont en analyser.
16:22 Elle va passer, il y a maintenant une transaction bancaire,
16:25 elle passe sous trois fourches.
16:29 En guise de conclusion, j'avais envie de vous demander,
16:34 est-ce qu'il y a un point d'attention, un point de vigilance,
16:37 sur lequel vous souhaitez mettre l'accent,
16:43 et interpeller peut-être notre public ? Stéphanie ?
16:47 Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que l'atteinte des objectifs
16:50 dans le cadre de financement lié à des indicateurs de performance ESG,
16:54 elle est suivie par les investisseurs,
16:58 et donc je parle au nom de l'AFTE,
17:01 qui souligne en fait l'importance d'avoir une définition normalisée
17:06 et standardisée au maximum de ces indicateurs,
17:10 qui rentre dans le cadre aussi d'un reporting,
17:14 ultimement ESG, qui doit être mis en œuvre par ces entreprises,
17:18 dont certaines sont petites et n'ont pas des ressources très étendues,
17:24 et donc d'aller vers des choses simples et pragmatiques.
17:28 Patrick de Cambour en premier rang vous écoute avec attention,
17:31 nous allons bientôt avoir la réponse.
17:34 Ce que je voudrais dire aussi, c'est qu'il faut faire attention
17:37 à ne pas mettre la charrue avant les bœufs,
17:40 il ne faut pas se lancer dans des financements durables
17:43 et définir sa stratégie en même temps.
17:47 Il faut commencer par définir sa stratégie RSE,
17:51 commencer à collecter de la data,
17:54 être sûr que cette data est fiable,
17:57 et c'est une fois qu'on aura mis en place tous ces prérequis,
18:01 qu'on pourra se lancer sur des KPI
18:05 qui seront inclus dans ces financements.
18:09 Je pense que c'est un travail qui réclame beaucoup de préparation,
18:16 beaucoup de données chiffrées,
18:19 c'est pour ça que chez Bell, la RSE est aujourd'hui rattachée à la finance.
18:25 On voit que dans tous ces sujets là,
18:29 il y a beaucoup de traitements de données,
18:31 il faut que cette donnée soit extrêmement fiable,
18:34 et c'est naturellement à la finance qui est en charge
18:39 de la fiabilisation de ces données.
18:44 Et donc ça montre bien que finance et durable sont aujourd'hui extrêmement proches.
18:52 Muriel, un point d'attention ou un souhait pour cette progression ?
18:58 Il y en a beaucoup, mais nous par rapport à ce qu'on voit dans la lignée de ce que vient de dire Benoît,
19:04 notamment l'enjeu aujourd'hui, il est surtout sur les ETI,
19:10 que j'appelle les ETI au sens assez large du terme,
19:14 qui sont les trois quarts de l'économie,
19:18 et qui sont beaucoup moins staffées que dans des groupes comme Bell ou les groupes du CAC 40.
19:25 Il y a d'abord s'y prendre très en amont avec la RSE et la finance,
19:31 et c'est un travail de plusieurs mois,
19:34 de trois, quatre mois, avant de pouvoir approcher son pouls bancaire.
19:39 Ça c'est un premier prérequis ou point d'attention important.
19:46 Mais nous on les pousse énormément,
19:49 parce qu'avant que ça devienne obligatoire,
19:52 puisqu'à un moment donné, comme disait une intervenante précédente,
19:56 il faudra bien que ça devienne obligatoire,
19:59 donc on sent que ça devient mainstream.
20:01 Pour l'instant aujourd'hui ça se fait en bonne entente avec ses financeurs.
20:04 C'est des discussions qui sont parfois d'ailleurs assez ardues,
20:07 puisque les banques ont édicté des principes pour les Sustainable Link Loans.
20:12 Ces principes ont l'avantage d'être assez flexibles,
20:15 mais ils ont été édictés uniquement par les banques,
20:18 sans prendre en compte l'avis des emprunteurs et des entreprises.
20:21 Donc là aussi, peut-être, ce serait de rebâtir un cadre,
20:24 peut-être, en tout cas de l'amender,
20:27 pour avoir quelque chose de plus...
20:30 qui reste flexible malgré tout, mais de plus cadré,
20:34 plus standardisé.
20:36 Quand on parle à un pool bancaire,
20:38 on est sur des discussions qui sont agréables,
20:40 sur des sujets qui nous changent un peu du financier pur,
20:43 mais on a une hétérogénéité entre banques
20:46 sur la perception d'une politique RSE
20:49 vis-à-vis de son client emprunteur,
20:52 sur ses indicateurs, etc.,
20:54 qui peut être assez hétérogène,
20:56 même très hétérogène d'une banque à l'autre.
20:58 Merci beaucoup à tous les trois.
21:01 On peut vous applaudir.
21:03 (Applaudissements)
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