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The Good Forum #4 : Finance Durable
23 mai 2023

Table ronde - Comment les financements à impact aident à la transition des PME ? Comment les financements accompagnent la transformation des entreprises de taille moyenne ?
- Emmanuel MILLARD, Président national, DFCG, Réseau national des dirigeants financiers, Secrétaire general, Groupe Endrix
- Jérémi LEPETIT, Co-fondateur et CEO, Retreeb
- Marie BOZZONI, Directrice Générale,Vedette de Paris

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Transcription
00:00 rôle jouent les financements dans la transition des PME et des ETI ? Réponse tout de suite
00:05 avec Marie Bozzoni, directrice générale de Vedette de Paris, Jérémy Lepetit, cofondateur
00:10 et CEO de Retrib et Emmanuel Millard, président national du réseau national des dirigeants
00:16 financiers des FCG. On peut les accueillir et les applaudir. Installez-vous. Bonjour
00:29 à tous les trois. Merci d'être avec nous ce matin. Marie Bozzoni, on va commencer
00:35 avec vous. Est-ce que vous pouvez nous raconter les difficultés de financement, pour mettre
00:41 les pieds dans le plat tout de suite, de votre projet de transition qui consiste à rendre
00:46 une partie, quasiment la totalité de votre flotte, je vais vous raconter ça, la rendre
00:52 électrique. Et vous avez rencontré un certain nombre de difficultés. Racontez-nous.
00:58 Oui, alors merci, bonjour. Vedette de Paris c'est une compagnie de croisière touristique
01:03 sur la Seine, donc on a cinq bateaux, on est une PME, on a une centaine d'employés, 12
01:09 millions de chiffres d'affaires. Et donc on a eu cette volonté liée à une prise de
01:15 conscience environnementale de transformer, rétrofiter la quasi-totalité de notre flotte,
01:22 c'est-à-dire quatre bateaux sur cinq. C'est une initiative qu'on a lancée en novembre
01:27 2021, ou en octobre 2021, donc il y a un petit moment maintenant, et le premier bateau devrait
01:31 sortir d'ici juillet, donc vous voyez, déjà ça prend du temps d'un point de vue technique
01:35 et technologique. Et novembre 2021, si on s'y remet, le tourisme à Paris venait de
01:41 subir deux années de crise Covid, donc on n'était quand même pas merveilleux, merveilleux,
01:46 avec un chiffre d'affaires qui avait été divisé par six, enfin bref, voilà. Et donc
01:50 effectivement quand je suis allée voir mes partenaires bancaires, grands partenaires,
01:54 j'aurais dit voilà le projet, voilà combien ça va nous coûter, et la première réaction
02:00 c'était "ouh, ma bonne dame, vous voulez pas vous désendetter un peu avant de lancer
02:04 tout ça ?" Bon, donc ça c'était en novembre 2021.
02:07 Voilà, parce qu'effectivement Covid était passé par là et en tant qu'entreprise touristique,
02:11 vous n'avez pas pu logiquement exercer votre métier en plein Covid, en plein confinement.
02:16 Donc on avait suspendu nos dettes, on avait pris les PGE, les PGE saison, et effectivement
02:20 on avait un niveau d'endettement assez élevé, je le reconnais, mais ça m'a pas arrêtée.
02:26 Donc on a poursuivi, il y a un peu moins d'un an je repars à la charge, donc là avec un
02:32 petit peu une meilleure oreille puisque le tourisme reprenait en France et à Paris.
02:38 Donc oui oui oui, on va regarder ça, on commence à me proposer une solution qui est le PPR,
02:43 qui était parfaite puisque donc je pouvais rembourser mes PGE et après rembourser la
02:48 dette liée à cet investissement.
02:50 Au final, donc très bien, il m'avait assuré que j'aurais cette dette là, en novembre
02:58 part le premier bateau au chantier, je commence à le désosser, on enlève le moteur thermique,
03:03 donc il était à sec sans moteur, et là mi-décembre on m'appelle, on m'a dit "finalement on va
03:08 pas pouvoir te faire un PPR".
03:10 Je dis "pas de problème, vous allez me trouver une solution".
03:14 Et là ils ont dit "bah en fait non".
03:18 Donc globalement, là je dois reconnaître que la BPI a été vraiment très très moteur,
03:25 sans mauvais jeu de mots, pour trouver des solutions.
03:27 Mais pour tout vous dire, aujourd'hui, donc je ne sais même plus quelle date on est, mais
03:31 je n'ai toujours pas signé mes contrats de financement avec mes partenaires bancaires.
03:35 Ils sont en cours, depuis deux mois, ils sont en cours de rédaction.
03:39 Donc fort heureusement nous avions de la trésorerie pour assurer ce premier bateau, mais je suis
03:45 sûre qu'on a envoyé, censé en envoyer deux autres au chantier à l'automne.
03:48 Et donc je ne sais pas si je vais pouvoir le faire.
03:52 Emmanuel Millard, le cadre de Vedette de Paris n'est pas isolé malheureusement ?
03:56 Alors non, aujourd'hui je pense qu'on est sur une tendance quand même, je dirais, assez
04:04 compliquée pour les entreprises pour trouver des financements, plus qu'il y a quelques
04:09 semaines, même quelques mois naturellement.
04:11 On a plusieurs effets qui se conjuguent, on a déjà une augmentation des taux, et ça
04:16 c'est effectivement un facteur important.
04:17 On a aussi, je dirais, pour les entreprises, vous l'avez dit, des PGE qui avaient été
04:25 assez largement versés aux entreprises et qui n'ont pas été utilisées pendant un
04:30 certain temps.
04:31 Et aujourd'hui les entreprises, TPE, PME, même les grandes entreprises, tirent sur
04:34 ces PGE.
04:35 Donc on est sur une situation en matière de trésorerie qui est assez tendue aujourd'hui.
04:38 Il faut quand même le préciser.
04:41 Et puis on a quand même des banques, ça a été dit tout à l'heure, des banques
04:44 qui malheureusement ne jouent pas le jeu.
04:46 Je suis désolé de dire, les banques ne jouent pas le jeu.
04:48 C'est-à-dire qu'aujourd'hui il faut qu'elles prennent des risques.
04:49 Quand on voit, je vais pas faire mon, je dirais, en tout cas, il faut qu'elles puissent, je
04:59 dirais, revoir ou alléger un petit peu leurs critères d'appréciation du risque et qu'elles
05:05 puissent aussi soutenir l'économie.
05:06 Les banques sont là pour ça.
05:07 Je rappelle juste qu'elles sont là pour ça.
05:09 Qu'elles sont aussi aujourd'hui soutenues par les Etats, par notre Etat, par l'Union
05:13 Européenne.
05:14 Et qu'il y a effectivement aujourd'hui une crise de liquidité qui, me semble-t-il, n'est
05:18 pas complètement fondée.
05:19 Il faut être clair aussi là-dessus.
05:20 Donc oui, c'est compliqué pour les entreprises.
05:23 Oui, ça le sera de plus en plus dans une période relativement courte parce qu'on va
05:27 nous demander de mettre en place plein de choses.
05:28 On a parlé de CSRD tout à l'heure.
05:30 Mais tout ça, c'est un coup.
05:31 Ça se fait pas, ça tombe pas du ciel.
05:32 C'est un coup.
05:33 Il va falloir mettre en place, mettre en œuvre, former des équipes, adapter, ajuster
05:38 les logiciels de suivi, mettre en place des bases de données, etc.
05:44 Et former des équipes naturellement.
05:46 Et tout ça, naturellement, rend un coup.
05:48 Je rappelle quand même que la CSRD, c'est quelque chose qui est important, qu'il faut
05:51 mettre en place.
05:52 Ça va concerner 50 000 entreprises.
05:53 50 000 entreprises à partir de 2025.
05:56 Et même les petites.
05:57 Tout à l'heure, j'entendais dire que les petites étaient pas concernées.
05:59 C'est pas vrai.
06:00 Il y a une incitation pour les petites entreprises à mettre en œuvre la CSRD.
06:05 Donc tout ça fait qu'aujourd'hui, les entreprises ont besoin de trésorerie.
06:07 Elles ont besoin de liquidité.
06:08 Et effectivement, moi, je vous conseille peut-être aussi de continuer de mettre la pression sur
06:13 votre banquier.
06:14 Je pense qu'il n'y a pas d'autre solution.
06:16 A un moment donné, il faudra aussi que, peut-être avec un taux plus important, avec des garanties
06:20 différentes, avec une progressivité dans le financement, j'en sais rien.
06:23 Mais je pense que ce qui est important, vraiment, c'est aussi que les banques, qui sont des
06:27 partenaires indispensables de l'économie, prennent vraiment conscience qu'elles ont
06:30 un rôle important.
06:31 Ou la solution peut aussi se trouver hors des circuits traditionnels de financement.
06:37 C'est votre cas, Jérémy Lepetit.
06:39 Vous, pour RETRIB, vous n'êtes pas allé chercher l'argent dans les circuits traditionnels
06:45 entre guillemets.
06:46 Racontez-nous.
06:47 Oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
06:48 Donc déjà, RETRIB, c'est le maillon paiement d'une chaîne de consommation qui, elle-même,
06:54 se veut de plus en plus responsable.
06:55 Et comme le paiement est à la racine de notre relation individuelle à la finance, c'est
06:59 peut-être le meilleur moyen de remonter la chaîne de valeur demain.
07:01 Donc on partait avec un avantage certain, puisque RETRIB se trouve être au sommet
07:05 de l'innovation technologique et au sommet de l'innovation sociétale, ce qui, normalement,
07:09 aurait dû faciliter, finalement, nos financements.
07:13 Et l'histoire commençait bien, puisque si je reviens à la Genèse, en 2019, on avait
07:17 100 000 euros en précide, ce qui nous permet de poser l'infrastructure, rejoindre des incubateurs
07:24 comme station AF et, finalement, commencer le développement et la recherche sur notre
07:29 premier proto.
07:30 Et en fait, alors qu'on commence un tour d'Equity pour aller élever 600K sur des marchés
07:34 de manière très conventionnelle, c'est le début du Covid.
07:37 Et donc, comme beaucoup d'entreprises, on va rentrer dans une sorte de phase d'hibernation
07:40 qui va durer un an.
07:41 Et comme je ne suis pas un romantique de l'entreprenariat, il faut bien que les choses aboutissent.
07:47 On a bien failli arrêter le projet fin 2019.
07:51 Et en fait, ce qui va se passer, c'est que, au tout début du janvier 2021, le Covid a
08:00 aussi été le moteur pour générer une masse monétaire absolument considérable.
08:06 On parle de 8000 milliards d'euros.
08:07 Je passe sur la quantité faramineuse de dollars qui a été créée pendant cette période.
08:11 Et en fait, cet argent va se déverser sur les stakes exchange, sur les indices boursiers,
08:15 va se déverser dans les marchés immobiliers, va finir par se déverser aussi dans les marchés
08:18 cryptos.
08:19 Et en fait, j'observais tout début 2021 des projets qui n'avaient ni fondamentaux, le
08:25 début d'un powerpoint, levé quelques centaines de milliers d'euros en quelques jours, voire
08:28 en quelques heures dans certains cas.
08:30 Et donc, je vais saisir la balle au bond et je vais à mon projet qui avait déjà une
08:34 dimension Web 3/4, je vais créer et émettre un token utilitaire qui va avoir une quantité
08:41 limitée, mais une valeur variable.
08:43 Et on va...
08:44 Un token utilitaire, parce que peut-être que tout le monde n'est pas familiarisé avec
08:47 le token utilitaire, on est dans la crypto monnaie.
08:50 Donc vous créez votre propre monnaie.
08:52 On crée notre propre monnaie, un peu à la manière d'une banque centrale, on va être
08:55 en capacité de l'émettre et de le vendre.
08:57 Et on va lever 1,8 million de dollars en 10 jours sur les marchés cryptos, qu'on va venir
09:03 compléter d'un financement puisque notre token va être valorisé au top du marché,
09:06 ce qui est complètement virtuel, mais 296 millions de dollars pendant à peu près 3
09:11 mois.
09:12 Et donc, on va compléter ce financement d'à peu près 600K sur la période, parce qu'on
09:16 a managé notre token.
09:17 Et donc, on va financer le projet, on va remonter des équipes, prendre les bureaux, lancer
09:22 la R&D, développer les protos.
09:24 Et c'est comme ça qu'on va réussir à se financer.
09:28 Mais peut-être avec une conscience un peu différente de la plupart de mes petits camarades
09:32 dans cette industrie, c'est que cet argent, on a parfaitement conscience que c'est de
09:36 l'argent magique qui a été créé avec Snilo, et qu'aujourd'hui ce sont les peuples qui
09:40 les remboursent.
09:41 Soit sous forme d'inflation, soit sous forme de perte de service public, soit sous forme
09:45 de nouvelles taxes qui pourraient émerger.
09:47 Et donc, on considère chez Retrib que la moindre des choses, c'est que ces projets
09:51 aient une utilité, tout ou partie en tout cas, aient une utilité au service de la société
09:55 et de l'économie.
09:56 Et donc, c'est ce qu'on fait, c'est ce qu'on porte avec Retrib.
09:59 Marie Bozzoni, ça vous donne envie de créer, vous aussi, votre token pour peut-être sortir
10:06 de vos problématiques actuelles ?
10:08 Moi, je trouve ça génial.
10:09 Mais je pense que tout comme il faut former nos interlocuteurs bancaires aux dérèglements
10:14 climatiques, il faut également former les DG et les directeurs financiers à la crypto-monnaie
10:19 parce que moi, rien comprendre.
10:21 Vous disiez, Marie, en préparant cette table ronde, que la difficulté n'était pas tant
10:26 de connaître les financements pour vos projets de transition, et encore, c'est un sujet
10:32 en soi parce qu'il y en a beaucoup et que j'imagine que vous ne les connaissez pas
10:36 toutes, tous, voilà, mais que le problème résidait plutôt dans le fait d'avoir de
10:42 la trésorerie justement pour pouvoir, derrière, anticiper ces dépenses puisque vous allez
10:49 toucher les aides qu'après avoir réalisé vos travaux, donc après avoir engagé de
10:54 l'argent.
10:55 Oui, tout à fait, effectivement, nous, ce programme de rétrofit de bateaux pour passer
11:02 en 100% électrique, il fait l'objet de nombreuses subventions, qu'elles soient publiques ou
11:06 privées, que ce soit par l'ADEME ou par la vente de certificats d'économie d'énergie.
11:11 Ça représente grosso modo 35% de l'investissement, donc c'est quand même pas neutre. La difficulté,
11:17 c'est que les aides publiques, on les touche peut-être un petit peu pendant les travaux
11:23 mais surtout 6 mois après la fin des travaux, et les certificats d'économie d'énergie
11:27 tels qu'ils sont faits pour le transport fluvial de passagers, on les touchera au mieux
11:32 18 mois après la fin des travaux. Donc il y a une vraie question de financement de ces
11:37 subventions et là, mes partenaires bancaires m'ont dit "on finance pas ça, il y a trop
11:43 de risques". Donc moi j'ai dit "il y a trop de risques sur l'état", on m'a dit "oui,
11:46 il y a trop de risques sur l'état". Donc effectivement, le nerf de la guerre, on revient à la trésorerie,
11:52 fort heureusement on avait une trésorerie sympathique, mais au bout d'un moment, c'est
11:56 compliqué.
11:57 C'est compliqué, Emmanuelle Millard, c'est compliqué, vous l'avez dit, surtout en ce
12:01 moment, et c'est pas amené à être moins pire, j'allais dire, c'est amené à s'aggraver,
12:09 au contraire, justement dans ce contexte là, comment les PME peuvent-elles continuer à
12:14 investir dans la transition écologique quand elles ont en face d'elles des murs en fait ?
12:20 Alors, je voudrais faire quand même une précision, il y a aussi, vous avez tous vu que la note
12:25 de la France a été dégradée, on est pour, on est contre, bref, peu importe, en tout
12:29 cas, on attend aussi avec impatience les notes de Moody's et de S&P, on verra. Moi je pense,
12:36 je fais partie de ceux qui pensent que ça peut avoir un impact sur le moral des entreprises,
12:40 sur le financement des entreprises, parce que naturellement, c'est un signal important
12:45 qui va être donné aux banques sur la relative fragilité, je dis relative fragilité finalement,
12:50 de nos entreprises, donc là aussi c'est un facteur potentiel d'augmentation du coût
12:56 du crédit et d'augmentation également de la difficulté à pouvoir avoir accès au crédit.
13:00 Il existe plein d'autres solutions aujourd'hui sur le marché, auprès de la BPI qui fait
13:05 plein de choses, qui veut mettre vraiment beaucoup d'argent sur le marché, c'est ce
13:09 qu'a annoncé Nicolas Dufour en début de semaine, donc je pense que la BPI aussi, il
13:14 faut quand même saluer cet effort qui a été fait depuis pas mal d'années maintenant,
13:19 pour les entreprises, pour toutes les entreprises, et en réalité, je voulais aussi insister
13:25 sur le plan Industrie Verte 2030 qui a été annoncé la semaine dernière par Emmanuel
13:32 Macron, alors il y a beaucoup de choses positives, la DFCG on a analysé au crible finalement
13:38 ses propositions, sur le papier on n'a pas grand chose à redire, simplement, ce qui
13:43 est important c'est de s'assurer, parce que là ils vont mettre plein de pognon, excusez-moi,
13:47 sur la table, c'est vraiment de s'assurer que cet argent infuse et diffuse auprès des
13:51 entreprises, on parle de garantie, on parle de subvention, c'est très bien, je pense
13:56 qu'il faut continuer d'aider les entreprises pendant cette période, mais notre rôle,
14:01 nous à la DFCG, va être naturellement de faire attention à ce que ces subventions,
14:05 ces garanties, garanties pour des financements, pour des subventions, etc., puissent être
14:09 effectivement réellement effectives, donc il va y avoir de l'argent, il ne faut pas
14:14 que ça tarde, il faut que ça arrive maintenant, il va y avoir de l'argent pendant cette période
14:17 qui est un petit peu compliquée, je comprends complètement les entreprises, je disais aussi
14:21 dans un papier récent qu'aujourd'hui on a quand même, on a retrouvé, recouvré
14:25 le niveau des faillites d'avant Covid, qui n'était pas un niveau très bon, très positif,
14:31 donc je ne suis pas là pour casser l'ambiance, je dis simplement qu'il y a quand même des
14:34 signaux qui sont structurels et qui ne sont pas forcément très positifs, qu'il faut
14:40 quand même, qu'il y a beaucoup de choses qui sont mises en place, notamment par le
14:43 gouvernement sur des aides, etc., donc il faut que tout ça puisse se desserrer rapidement,
14:48 rapidement, parce qu'on a une économie qui est solide mais qui reste quand même fragile,
14:53 il y a encore une fois, il suffit de quelques signaux qui puissent encore fragiliser vraiment
14:59 l'ensemble de cet écosystème, donc il va y avoir des financements, il en existe déjà,
15:03 il ne va rien avoir, et je pense qu'effectivement, c'est de la responsabilité à la fois des
15:09 banques, c'est de la responsabilité des pouvoirs publics, c'est de la responsabilité
15:12 aussi des organisations professionnelles de faire en sorte que les entreprises puissent
15:16 avoir accès à ces crédits, pour moi c'est vraiment essentiel, mais attention effectivement
15:21 à une recrudescence possible quand même de ce fameux taux de faillite qui n'est pas
15:27 très bon, c'est un signal qui n'est pas très positif.
15:28 Jérémy, pour vous l'avenir des PME passera aussi par cette alternative des crypto-monnaies,
15:36 des systèmes décentralisés de la blockchain et de tout ce jargon à condition qu'on le
15:41 comprenne, c'est un peu ça aussi l'enjeu, on en est qu'au prémice, mais c'est aussi
15:45 une solution très crédible, vous en êtes la preuve vivante.
15:48 Oui exactement, je pense que la blockchain et le web3 ont démontré sa capacité à
15:53 flécher les financements, maintenant il ne faut pas confondre blockchain et crypto,
15:58 la blockchain est une technologie sous-jacente qui va être la technologie d'infrastructure
16:02 de très nombreuses industries et a fortiori de l'industrie financière dans les prochaines
16:05 années, la crypto-monnaie c'est un levier d'échange à l'intérieur de cette infrastructure
16:10 et toutes les entreprises n'ont pas vocation à créer une crypto-monnaie, quand bien même
16:14 elles auraient potentiellement demain toute vocation à utiliser la blockchain.
16:18 Donc vraiment il faut comprendre que c'est un levier qui nécessite quand même un très
16:22 haut niveau de technicité et de compréhension à la fois du marché de manière macro-économique
16:27 parce que c'est une industrie et un secteur d'activité, un marché qui est très dépendant
16:32 de la macro-économie et de son influence et également de la compréhension de ce qu'est
16:36 le marché crypto.
16:37 Donc il ne faut pas donner de faux espoirs par rapport à ça.
16:42 Et je conclurai là-dessus pour rejoindre ce qui vient d'être dit, c'est que du cash
16:45 il y en a énormément, quand on crée 8000 milliards d'euros il n'a pas été intégralement
16:49 injecté dans l'économie cet argent-là, il est gelé d'une certaine manière dans
16:53 le permafrost financier et j'assiste moi depuis 3-4 ans, qui connaît très bien, ça
16:57 fait 15 ans que j'entreprends, je connais très bien l'écosystème start-up français,
17:02 j'assiste quasiment depuis 3-4 ans à presque plus de création de fonds d'investissement
17:07 que de start-up et donc ça c'est un signal qui est quand même intéressant, je trouve.
17:13 Merci beaucoup à tous les trois pour vos témoignages, justement on va parler des fonds d'investissement
17:18 maintenant.
17:19 Merci.
17:20 Merci.
17:20 (Applaudissements)
17:25 (...)