Julie Fichera, directrice du théâtre du Cormier, et Caroline Vigoureux, journaliste à l'Opinion, autrices de "Tout s'est bien passé, merci" (Fayard), sont les invitées de 7h50. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-22-mai-2023-7450996
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00:00 Depuis 7h48, Léa Salamé, vos invitées ce matin sont l'une journaliste au quotidien
00:05 L'Opinion et l'autre médiatrice culturelle.
00:08 Oui, elles ont écrit sur ? L'infertilité.
00:11 Merci Nicolas.
00:12 Bonjour Caroline Vigoureux et bonjour Julie Fichera.
00:15 Merci d'être avec nous ce matin, toutes les deux.
00:18 Caroline, on vous connaît comme journaliste politique à L'Opinion, mais c'est pour
00:20 un témoignage intime et courageux qu'on vous reçoit ce matin, vous et votre amie
00:24 Julie.
00:25 Vous êtes amie depuis vos 5 ans et vous publiez aujourd'hui un livre à 4 mains pour
00:29 briser le tabou et les non-dits sur l'infertilité qui touche aujourd'hui un couple sur 6 en
00:36 France.
00:37 Son titre "Tout s'est bien passé, merci" est évidemment ironique puisque tout ne s'est
00:41 pas bien passé dans votre parcours pour être mère, ni l'une ni l'autre.
00:45 Vous dites Caroline, avec ce livre on voulait arrêter de faire semblant.
00:49 Oui en fait, quand on parle d'infertilité on parle souvent de chiffres et de statistiques
00:54 et nous on a voulu mettre des mots derrière la douleur, les sentiments extrêmement ambivalents
01:00 qu'il peut y avoir derrière l'infertilité, qui est quelque chose qui lorsqu'on le vit
01:04 nous obsède, ça devient une question assez obsessionnelle au quotidien et on voulait
01:09 raconter ça, raconter le drame souvent invisible que peut constituer l'infertilité.
01:15 Donc l'une et l'autre on a eu des parcours extrêmement différents et des ressentis
01:20 parfois similaires.
01:22 Donc l'idée c'était de raconter de manière brute ce qu'on a vécu l'une et l'autre
01:28 parce qu'on s'est rendu compte que la question était assez sous-traitée comparée à la
01:32 place qu'elle occupe dans la société.
01:34 Il y a une honte encore, c'est quelque chose dont on parle à voix basse quand on en parle.
01:38 Il y a un mélange de gêne, de pudeur, de honte et en fait on est habitué à nous montrer
01:43 que la happy end de tout ça, sans raconter tout le parcours parfois sinueux et très
01:48 douloureux qu'il y a derrière et c'est ce qu'on a voulu faire avec Julie, de dire
01:53 c'est merveilleux d'avoir un enfant mais il y a souvent autre chose avant.
01:57 En tout cas on voulait rompre avec l'idée qu'être mère ou être enceinte n'était
02:01 qu'un pur bonheur, qu'il y avait aussi autre chose derrière.
02:04 Ce livre c'est aussi une promesse, la promesse que vous avez faite Caroline à Julie quand
02:07 en Julie vous aviez 16 ans, toutes les deux d'ailleurs, et qu'on vous a annoncé que
02:11 vous ne pourriez jamais avoir d'enfant parce que vous souffriez d'une malformation de l'utérus
02:14 qui touche une femme sur 4500 et vous avez donc promis à votre copine qu'un jour vous
02:19 écririez son histoire.
02:21 Qu'est-ce qu'on vous a annoncé précisément à l'âge de 16 ans et comment on réagit
02:25 quand on comprend si jeune au fond qu'on ne pourra pas avoir d'enfant ?
02:29 À l'âge de 16 ans effectivement on m'a appris que je ne pourrais pas porter d'enfant
02:33 mais que j'avais un cycle ovarien classique et donc j'avais des oviles.
02:36 Ce qui se passe quand on apprend ça c'est que le désir d'être mère il était même
02:42 pas né qu'on me l'avait déjà enlevé.
02:44 Du coup on se construit différemment, on se construit autrement.
02:48 Je pense qu'on se pose beaucoup de questions sur le principe même d'être femme.
02:52 Et puis quand j'ai rencontré mon conjoint, en fait on avait gardé en tête qu'on pouvait
02:58 avoir génétiquement un enfant qui était neutre et donc on décide de se lancer dans
03:02 l'aventure titanesque qu'est la GPA.
03:05 Titanesque c'est le mot, c'est ça que vous racontez.
03:08 Exactement, les embûches, l'ambivalence, l'ambiguïté qu'il peut y avoir dans ce
03:14 parcours.
03:15 Parce que la GPA d'abord c'est interdit en France tout simplement donc il faut aller
03:19 aux Etats-Unis pour le faire.
03:20 Avant la GPA vous essayez tout, vous pensez même à une greffe d'utérus et je tiens
03:26 à le dire parce que entre temps, depuis vous avez eu votre fille, mais entre temps et c'est
03:31 une réussite française.
03:32 C'est-à-dire pour la première fois on a pu greffer un utérus à une femme qui a pu
03:36 porter son enfant, qui avait la même malformation que vous, qui a pu porter son enfant et avoir
03:40 un enfant et ça c'est une réussite française de l'équipe du professeur Ayoubi à l'hôpital
03:44 Foch je tiens à le dire.
03:45 Mais vous vous dites, vous avez consulté d'ailleurs, mais vous n'aviez pas envie
03:50 forcément d'être un cobaye donc la GPA.
03:52 La GPA aux Etats-Unis d'abord ça a un prix, 120 000 euros.
03:57 120 000 euros et je pense qu'on peut même monter jusqu'à 150 000 euros si on prend
04:01 tout le billet d'avion, les transports, l'appartement qu'il faut louer là-bas.
04:05 Effectivement quand on a un salaire qui reste plutôt correct mais pas énorme, ça reste
04:12 des embûches.
04:13 Il faut aller trouver cet argent, il faut aller le chercher et c'est ce qu'on a fait.
04:16 On a tapé à toutes les portes, on a frappé à toutes les banques.
04:20 Et il y a un banquier qui a compris votre histoire et qui a suivi.
04:23 Vous racontez avec beaucoup de sincérité la relation ambivalente, douloureuse que vous
04:27 avez eue vis-à-vis de Samantha, la mère porteuse américaine.
04:30 Vous parlez d'une grossesse par procuration, une grossesse via WhatsApp.
04:34 Vous ressentez à la fois de la gratitude pour elle mais aussi de la jalousie, voire
04:38 pire que de la jalousie.
04:40 Un sentiment ambivalent ?
04:41 Oui, un sentiment ambivalent où Samantha, je lui dois tout.
04:46 Cette femme pour moi, ça ne serait jamais de la remercier.
04:49 Et quelque part, c'est difficile de vivre la maternité à des milliers de kilomètres,
04:57 de matérialiser ce que c'est la maternité, ce qu'est être enceinte.
05:01 Et finalement, ce n'est pas de la jalousie mais de l'envie de pouvoir vivre ces neuf
05:10 mois que je n'ai pas eus.
05:12 Et vous dites d'ailleurs à un moment, puisque c'est vous qui avez coupé le cordon, vous
05:15 êtes rentrée dans la pièce avec elle, il fallait le couper ce cordon.
05:18 Et ça a été dur.
05:19 Oui, ça a été dur.
05:20 Et il fallait qu'à un moment donné, je trouve ma place en tant que mère et que je
05:25 me sente aussi légitime de l'être.
05:27 Et vous l'êtes, et aujourd'hui Rose, à trois ans.
05:29 Ce que vous ne saviez pas Caroline quand vous aviez promis à 16 ans à votre copine
05:32 d'écrire son livre, d'écrire son histoire, c'est que vous aussi, vous alliez avoir
05:36 un parcours douloureux pour avoir un enfant.
05:39 Après dix mois d'essai infructueux avec votre compagnon Cyril, après des batteries
05:43 de tests, vous allez être obligée d'en passer par la PMA.
05:46 Pourquoi ? C'est vrai que le hasard de la vie a fait
05:49 que ma grossesse a eu lieu de manière complètement simultanée à celle de la femme porteuse
05:54 de Julie, donc nos enfants en 14 jours d'écart.
05:57 Et moi, j'ai d'autant plus mal vécu mon impatience que je la jugeais illégitime parce
06:02 que Julie, elle, se battait depuis des années et que moi, au bout de quelques mois, j'étais
06:08 déjà meurtrie d'angoisse à l'idée de jamais être parent.
06:11 Et en fait, en comparant nos histoires et nos parcours, j'avais un sentiment d'injustice
06:16 puisque moi, tout m'a été offert au bout de quelques mois à peine et de trois tests.
06:22 Je suis rentrée dans un parcours médicalisé de PMA où je n'ai jamais su combien on
06:26 a coûté à la société quand Julie, tout lui était interdit et chaque obstacle était
06:31 une montagne.
06:32 Je donne un exemple, on a toutes les deux faits de la stimulation ovarienne.
06:36 C'est elle qui m'a appris que les piqûres coûtaient 2000 euros.
06:39 Moi, j'avais juste eu à sortir ma carte vitale au comptoir d'une pharmacie.
06:43 Je n'aurais jamais su combien ça aurait coûté sans elle et je me suis toujours demandée
06:49 pourquoi moi, tout m'avait été offert quand elle, tout lui était interdit.
06:53 L'OMS a déclaré que l'infertilité devient un problème de santé publique majeur, notamment
06:57 à cause de la baisse de qualité des spermatozoïdes.
06:59 La qualité du sperme a diminué de 50% en 50 ans, c'est colossal.
07:03 C'est effectivement un problème de spermatozoïdes de votre mari, vous le racontez très bien,
07:09 qui a conduit à vous faire faire une PMA parce qu'il avait ce qu'on appelle des
07:14 spermatozoïdes paresseux, enfin je ne sais pas comment on dit, à faible mobilité.
07:17 Et les médecins vous préviennent, attention, il risque de mal le vivre parce que ça a
07:21 rapport avec la virilité, ce qui n'a pas été votre cas.
07:23 Oui, c'est vrai que le gynécologue en question m'avait dit que quand on touche à la qualité
07:28 du spermatozoïde d'un homme, on peut vite toucher à sa virilité.
07:32 J'ai eu la chance d'avoir un mari qui avait assez d'intelligence et de recul pour pas
07:35 le vivre comme ça, mais manifestement c'est souvent le cas et ça participe sans doute
07:40 à rendre les problématiques d'infertilité invisibles parce qu'on touche à l'intime
07:47 et parfois à la dignité des uns des autres.
07:49 Ce qui est intéressant dans ce livre et qui touchera beaucoup de femmes, j'en suis sûre,
07:52 c'est que vous dialez, vous dites les choses sans tabou.
07:55 Vous parlez de la pression sociale à partir de 30 ans, les "alors c'est pour quand le
07:59 bébé" et vous dites aussi l'obsession d'en avoir, le fait de ne penser à ça que matin,
08:03 midi et soir parce qu'on n'y arrive pas.
08:05 Vous parlez de la culpabilité, pourquoi je ne suis pas normale.
08:07 Vous parlez de la jalousie aussi, tous ces sentiments que traversent les femmes quand
08:11 elles ont du mal à avoir des enfants, les hommes aussi.
08:14 Mais vous parlez de la jalousie quand vous croisez une femme enceinte ou que vous voyez
08:17 sur Instagram les photos des mères qui montrent leurs enfants comme des trophées ou encore
08:20 la trosse marketing qui vous propose des couches quand vous n'avez pas d'enfants, que vous
08:24 n'arrivez pas à en avoir.
08:25 Vous avez même, Julie, coupé tous vos réseaux sociaux tellement vous en aviez marre de voir
08:28 ça à un moment.
08:29 Oui, malheureusement, quand on a 30 ans, en fait, on nous signifie que c'est l'âge et
08:37 c'est le moment.
08:38 Sauf que quand pour nous, ce n'est pas possible, qu'est-ce qu'on fait alors que tout le marketing,
08:42 tout nous renvoie que c'est notre moment.
08:43 Non, et c'est vrai que quand on se compare aux autres femmes, aux autres couples autour
08:48 de nous, on a un sentiment terrible d'impuissance et d'injustice.
08:52 On a l'impression que ce qui est naturel est très facile d'accès pour les autres et pour
08:57 nous totalement inaccessible.
08:59 Et ça développe évidemment des sentiments de jalousie, des choses un peu inavouables.
09:04 On se sent hyper égoïste de ressentir ce qu'on ressent et en même temps, c'est légitime
09:10 que de ressentir ça.
09:11 Donc, il y a quelque chose d'assez compliqué quand on est une femme entre 30 et 35 ans
09:15 avec cette idée d'épée de Damoclès au-dessus de la tête, d'horloge biologique que ne vivent
09:20 pas les hommes pour nous.
09:21 Et de devoir faire carrière en même temps, mais ça c'est une autre histoire.
09:24 Voilà, c'est ce témoignage sincère, courageux sur l'infertilité qui touche de plus en plus
09:28 de couples dont vous parlez dans ce livre-là.
09:31 Tout s'est bien passé, merci.
09:32 C'est Chef Aïer, merci à toutes les deux.
09:34 Merci.
09:35 Merci Léa, il est 7h58.
09:37 France Inter.
09:39 Mathieu Noël, la semaine ne pouvait pas mieux démarrer avec deux invités qu'on entend
09:45 trop rarement dans la matinale d'Inter.
09:47 Oui, Nicolas, Léa Salamé et vous, chère Julie et chère Caroline, je ne sais pas si
09:52 vous mesurez la chance qu'est la vôtre ce matin, je sais que vous êtes des auditrices
09:56 d'Inter fidèles de la matinale de Jérôme Cadet, mais une légende dit que parfois,
10:00 quand toutes les conditions sont réunies, qu'il n'y a ni pince-fesses à Cannes,
10:04 ni semaine de trois jours à cause du pont de l'Ascension, et si la maison du Bélier
10:08 est dans le cycle du Capricorne, alors quelque part entre les Kinox de printemps et l'autre
10:11 pont du 1er mai, l'auditeur d'Inter a une chance d'entendre Nicolas Demorand et Léa
10:15 Salamé simultanément à l'antenne, le doyen de la bande, Dominique Seul a certainement
10:20 déjà vécu cet incroyable alignement des planètes.
10:23 « Je suis trop jeune pour ça ». Oui, bien sûr, autant pour moi, Dominique, mais Laure
10:26 Adler me disait « quand ça arrive, c'est merveilleux ». Non, c'est vrai qu'on vit
10:30 ce matin un moment rare, Demorand est à la matinale d'Inter, ce que Neymar est au
10:33 PSG, une star trop souvent blessée.
10:35 « C'est les adducteurs ». C'est le même problème.
10:38 Caroline, vous allez repartir des étoiles plein les yeux, merci pour votre témoignage
10:42 ce matin, témoignage auquel j'apporterai néanmoins un bémol.
10:45 Certes, l'infertilité est un problème qui concerne beaucoup de français, pour qui avoir
10:48 un enfant relève du parcours du combattant, mais je pose la question, à quoi bon tous
10:51 ces efforts si infinis, vous n'arrivez pas à nourrir ces enfants ? Prenons l'exemple
10:55 bouleversant de Bruno Le Maire.
10:57 On dit qu'il vous a fallu, Caroline et Julie, beaucoup de courage pour évoquer dans un livre
11:00 le tabou de l'infertilité.
11:02 Imaginez le courage qu'il a fallu à notre ministre de l'économie, samedi soir chez
11:05 Léa sur France 2, pour évoquer le tabou des fins de mois difficiles de ceux qui gagnent
11:09 9 940 euros net par mois.
11:11 « J'ai moi-même une famille nombreuse, j'ai 4 enfants à nourrir et je paye beaucoup
11:14 de prix de paquets de pâtes ».
11:16 Je vous ai apporté des mouchoirs, parce que moi, imaginez, Bruno Le Maire rentrait chez
11:19 lui le soir, sa petite Masur, obligé de rationner ses enfants en lustu cru.
11:23 Non, pas de gruyère ce soir les enfants, je suis désolé, un filet d'huile, de tournesol,
11:27 de tournesol, pas de folie.
11:28 Oui, comprendre rétrospectivement que s'il avait mis en place le bouclier tarifaire,
11:31 ce n'était même pas de l'altruisme, c'était pour lui.
11:33 Il est pris à la gorge, le marquis de Sade du point d'indice, le dorsel du PIB.
11:36 Car à moins de 10 000 nets, vous le savez Léa, aujourd'hui on ne vit plus, on survit.
11:40 Et on rogne sur tous les budgets, par exemple, là, à l'évidence, c'est même plus Mackenzie
11:44 qui conseille le gouvernement, c'est Tchatché pété.
11:45 Dit Tchatch, je vais chez Salamé samedi soir, fais-moi une phrase émouvante qui donne l'impression
11:49 que je fais mes courses moi-même chez Champion, pardon, chez Carrefour, peu importe comment
11:52 ça s'appelle, cet endroit où vont les gens.
11:54 D'où cette formulation, cette formulation qui trahit clairement le recours à l'intelligence artificielle.
11:59 J'ai 4 enfants à nourrir et je paye beaucoup de prix de paquets de pâtes.
12:02 Oui, je paye beaucoup de prix de paquets de pâtes.
12:05 Une phrase aux accents si sincères, moi ça m'émeut.
12:07 C'est pourquoi, outre le livre de nos invités, je vous conseille celui de Bruno Le Maire
12:10 sur son intervention samedi chez Léa.
12:12 Tout s'est mal passé, merci.
12:13 Merci Mathieu Noël, et merci à vous d'écouter Inter, il est 8h.
12:18 Le journal Florence Paracuellos, bonjour.
12:27 Bonjour Nicolas, bonjour à tous.
12:29 Démolir les bidonvilles du département le plus pauvre de France.
12:33 L'opération du ministère de l'Intérieur à Mayotte a repris ce matin, interrompue
12:38 le mois dernier par la justice.
12:40 413 milliards pour l'armée d'ici 2030, c'est le chiffre du jour.
12:45 Le projet de loi arrive à l'Assemblée qui veut notamment enlever, doubler le nombre
12:49 des réservistes.
12:51 On dira ce qu'en dit votre invité Nicolas.
12:54 Oui, aujourd'hui le secrétaire national du Parti Communiste, député PCF NUP du Nord.
13:00 Fabien Roussel à notre micro avec Léa dans une vingtaine de minutes.
13:05 Le standard d'Inter vous attend, 0,1, 45, 24, 7000.
13:09 A la une ce matin, il y a aussi ces nouvelles propositions contre les violences intrafamiliales.
13:15 Des voitures électriques à 100 euros par mois, la promesse d'Emmanuel Macron est
13:19 en train d'être mise en musique.
13:20 Le coup de gueule d'Harrison Ford pour le climat et contre l'inaction.
13:25 Et puis le livre Inter.
13:26 2023, 10 auteurs en lice, l'un d'entre nous nous parle de son livre tous les matins.
13:32 Cette fois, les pelleteuses ne vont pas s'arrêter.
13:37 Entrée en action ce matin pour démolir les cases du plus gros bidonville de Mayotte,
13:42 appelé le TALU2.
13:43 L'opération Wambushu, lancée il y a un mois par Gérald Darmanin contre l'habitat
13:48 insalubre et l'immigration illégale avait été suspendue par la justice.
13:52 Bonjour Lola Fourmy.
13:53 Bonjour.
13:54 C'est donc véritablement aujourd'hui, ce matin, que tout commence.
13:58 Oui, les forces de l'ordre sont même arrivées dès la nuit dernière dans ce quartier informel
14:04 de Magicavo, au nord-est de l'île.
14:06 Cette nuit, quelques échanges tendus ont eu lieu entre les gendarmes et les personnes
14:09 jeunes du quartier, mais pas d'incidents graves.
14:12 Ce matin, TALU2 est bouclé par les camions de gendarmes.
14:15 Une levée de doutes est en cours pour vérifier qu'aucun bébé n'est resté dans un banga,
14:19 selon les mots de la préfecture.
14:21 Les bangas, ce sont ces habitats de tol.
14:23 La plupart des 400 habitants qui y vivent sont déjà partis.
14:27 Hier, ils démontaient et récupéraient tout ce qui pouvait l'être.
14:30 Seuls quelques enfants tentent encore de rentrer dans le quartier.
14:33 Et il y a aussi Sophia, sa petite mère de famille, dont la maison va être trop détruite.
14:37 Elle est installée face au quartier et refuse d'en partir.
14:40 « Je veux voir jusqu'au bout, même si ça fait mal », dit-elle.
14:43 Méthodiquement, les gendarmes passent au cri de chaque banga.
14:46 L'électricité a été coupée il y a deux heures et les pêleteuses, vous l'entendez
14:50 peut-être derrière moi, ont commencé leur travail sous le regard et les fleurs des
14:55 tout derniers habitants de TALU2.
14:56 Lola Fourmy en direct de Mayotte où l'on estime que la moitié des 350 000 habitants
15:03 de l'île ne possèdent pas la nationalité française.
15:06 Gérald Darmanin au commissariat de Roubaix ce matin auprès des collègues des trois
15:10 policiers tués hier dans un accident de la route.
15:12 A Villeneuve-D'Ascq, leur voiture est entrée en collision avec un véhicule qui roulait
15:17 à contresens.
15:18 Son conducteur est mort lui aussi et deux personnes ont été grièvement blessées.
15:22 Il est 8h04, militaires à temps partiel, c'est la réserve opérationnelle.
15:27 Il y a 40 000 réservistes en France.
15:30 Le gouvernement en veut le double.
15:32 C'est l'une des lignes de son projet de loi de programmation militaire qui arrive
15:36 aujourd'hui à l'Assemblée.
15:37 Eric Biegala est allé rencontrer ses engagés au 2e Régiment d'Infanterie de Marine de
15:43 Champagny près du Mans.
15:44 Sur le champ de tir du 2e RIMA, une longue plaine terminée par un talus devant lequel
15:53 posent quelques cibles à figure humaine, le groupe de combat progresse en tirant tous
15:57 les 30 mètres.
15:58 Tirs à balles réelles.
15:59 Tous sont affectés à la 12e compagnie, l'une des deux compagnies du régiment formée
16:03 exclusivement de réservistes.
16:05 Le commandant de la 12e compagnie, le capitaine Emmanuel, est lui aussi réserviste.
16:09 En temps normal, il est…
16:10 « Je suis enseignant en SVT, biologie géologique.
16:13 »
16:14 Les motivations pour s'engager dans la réserve sont variées, explique-t-il, mais beaucoup
16:16 d'étudiants y souscrivent.
16:18 « Pour certains, c'est un job étudiant, c'est rémunéré, ce sont des professionnels
16:22 à temps partiel.
16:23 Et c'est vrai que par rapport à un travail étudiant autre, ils ont tous cette volonté
16:26 d'être utiles.
16:27 C'est important dans leur motivation.
16:28 »
16:29 Le doublement de la réserve, prévu par la loi de programmation militaire, donnera au
16:31 régiment des moyens financiers supplémentaires, explique le chef de corps, le colonel
16:34 Rousseau.
16:35 « Je vais toucher un budget supplémentaire sous la forme de jours d'emplois possibles
16:39 supplémentaires.
16:40 Et donc, soit j'ai davantage de réservistes qui viennent, soit les réservistes qui sont
16:43 déjà là sont encore plus employés.
16:45 Et ça se fera sans doute sous ces deux biais.
16:47 »
16:48 Quant à organiser ces recrutements, tout le monde s'y collera, jure le colonel.
16:51 Les 1500 hommes et femmes du 2e régiment d'infanterie de marine ont tous vocation
16:55 à jouer les sergents recruteurs pour la réserve.
16:58 « Au-delà de la réserve, la loi de programmation militaire, c'est un budget inédit.
17:02 313 milliards d'euros d'ici 2030 pour acheter du matériel, investir dans le cyber et dans
17:08 l'espace.
17:09 Des investissements qui n'auraient sans doute jamais atteint ce montant sans la guerre
17:13 en Ukraine, marqués ce week-end par la prise de Barmout, annoncée par les Russes, démentie
17:18 hier soir par Volodymyr Zelensky, mais quasiment confirmée par le commandant des forces terrestres
17:24 ukrainiennes.
17:25 Il reconnaît que ses troupes ne contrôlent plus qu'une partie insignifiante de la ville.
17:29 C'est la langue qu'utilise Volodymyr Zelensky pour parler au monde entier, ce week-end
17:35 encore au sommet du G7.
17:36 L'anglais.
17:37 Ou la langue de l'ennemi pour le pouvoir en Russie.
17:40 En guerre contre l'Ukraine, mais plus largement contre les valeurs décadentes de l'Occident.
17:45 L'anglais que Moscou tente d'effacer à l'école comme dans l'espace public.
17:50 Nouveau signe d'un pays qui se referme sur lui-même et qui ne veut plus regarder vers
17:55 l'Ouest, Sylvain Tronchet nous raconte à Moscou.
17:58 Si le gouvernement russe n'a pas officiellement déclaré la guerre à la langue anglaise,
18:02 il y a des signes qui ne trompent pas.
18:04 Fin avril, déjà, un député russe a proposé de supprimer les cours d'anglais obligatoires
18:08 du programme scolaire.
18:09 Et la semaine dernière, c'est le président de la Douma, Vyacheslav Volodin, qui a eu
18:13 cette sortie lors d'une réunion avec plusieurs dirigeants d'ancienne république soviétique.
18:17 « Apprenons nos langues nationales, les langues de communication entre États.
18:23 Le chinois.
18:24 L'anglais est une langue morte.
18:29 C'est tout.
18:30 C'est du passé.
18:31 » A Moscou, les dernières stations de métro inaugurées n'ont plus d'indication en anglais.
18:36 Tout est écrit en cyrillique.
18:37 Et dans certaines écoles, la culture anglaise peut être un sujet de discorde.