Marc Fesneau invité de Questions politiques

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Inflation, produits bio, sécheresse, violences contre les élus, réforme des retraites : Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est l'invité de Questions politiques ce dimanche.

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00:00 (Générique)
00:08 Bonjour, bonjour et bienvenue dans "Questions politiques".
00:10 Le rendez-vous politique du dimanche midi sur France Inter à la radio,
00:13 France Info à la télévision en partenariat avec le journal Le Monde.
00:16 Notre invité en direct avec nous jusqu'à 13h est un ministre en première ligne
00:20 sur plusieurs fronts, l'inflation, les prix des produits alimentaires,
00:23 le dérèglement climatique, mais aussi la crise démocratique.
00:26 Alors que la concertation sur le pacte et la loi d'orientation
00:29 et d'avenir agricole sont pleins, c'est tout notre modèle à agricole
00:33 qui est aujourd'hui interrogé.
00:34 Comment concilier souveraineté alimentaire et agriculture durable ?
00:38 Devons-nous désormais nous habituer à payer plus cher ce que nous mangeons ?
00:42 Ces questions et bien d'autres.
00:43 Nous allons les poser à notre invité, le ministre de l'agriculture
00:46 et de la souveraineté alimentaire, Marc Faino, et l'invité de "Questions politiques".
00:50 (Générique)
00:57 Il vient d'arriver de la réunion où il était avec la Première Ministre...
01:01 - Elizabeth Borne, je vous confirme.
01:03 - J'ai à l'extérieur Nathalie Saint-Cricq, qui n'est pas encore...
01:06 qui est notre Première Ministre à nous.
01:08 - Elisabeth Borne, LR pour finir.
01:10 - Le tour de table de nos trois éditorialistes préférés du jour.
01:14 Karine Bécard de France Inter est avec nous.
01:17 Bonjour Karine. - Bonjour tout le monde.
01:19 - Claire Gatinois du Monde, bonjour Claire. - Bonjour.
01:21 - Et Nathalie Saint-Cricq, donc notre Première Ministre, est avec nous.
01:24 - Bonjour Madame la Première Ministre, Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions.
01:28 Je commence avec vous Karine, avec des annonces du porte-parole du ministre du Budget,
01:34 je reviens de vacances, qui vous a intéressé et vous lui dites "attention, attention, attention aux conséquences".
01:41 - Oui, le gouvernement a forcément suscité pas mal d'espérance cette semaine
01:45 en annonçant très énergiquement sa volonté de ne plus rien laisser passer en matière de fraude fiscale.
01:51 Des moyens colossaux vont y être désormais consacrés.
01:54 Très bien, c'est en substance ce que nous a expliqué effectivement Gabriel Attal, le ministre du Budget,
01:59 qui a détaillé par ailleurs les sanctions civiques et financières qui seront donc appliquées contre ceux qui auront fauté.
02:05 Maintenant, première question intéressante, combien est-ce que tout cela va rapporter ?
02:10 Là c'est déjà beaucoup moins clair, visiblement c'est compliqué de l'évaluer, au moins 10 milliards, ça c'est du côté du ministère.
02:17 Les plus gourmands à l'extrême gauche évoquent le chiffre de 80 milliards
02:21 et les économistes les plus sérieux peut-être se situent eux entre les deux.
02:26 Autrement dit, c'est un plan cette semaine qui a été très fortement vanté
02:30 sans qu'on ait une grande visibilité sur ce que ça va vraiment rapporter.
02:34 Et puis, deuxième sujet intéressant mais probablement plus embêtant encore pour le gouvernement,
02:38 quand on découvre, ce sont des chiffres parfaitement publics,
02:41 que les 37 familles les plus aisées en France affichent un taux d'imposition de 0,26%.
02:49 Vous allez me dire, l'optimisation fiscale est tout à fait légale, et vous avez raison,
02:54 mais de là à arriver à des taux d'imposition aussi bas, il va devenir difficile,
02:58 après les propos tenus cette semaine par Gabriel Attal, de laisser passer ça.
03:02 Donc le chemin emprunté par le gouvernement pour réussir à reconquérir les classes populaires,
03:08 ce chemin pour l'instant, paraît sacrément glissant.
03:11 C'est bientôt le bac philo, optimisation fiscale est-elle morale ?
03:14 C'est nous qui s'en comprenez éventuellement.
03:16 Joli !
03:16 Se poser.
03:17 Claire Gatineau avec vous, on revient à l'Elysée, au château,
03:20 avec Emmanuel Macron qui revient sur ses fondamentaux.
03:22 Tout à fait, et dans le langage des consultants, comme ceux de McKinsey par exemple,
03:26 on appelle ça le "back to basics", le retour aux fondamentaux,
03:29 donc miser sur ce qui marche quand rien ne va plus.
03:33 Et pour Emmanuel Macron, les fondamentaux c'est l'Europe et l'économie en même temps.
03:37 Le chantre de la Start-up Nation a donc vanté cette semaine,
03:40 devant un parterre de plusieurs centaines d'industriels,
03:43 le plan "Industrie verte" qui doit armer le pays face à la concurrence chinoise et américaine.
03:48 Il s'agit d'aider à l'implantation d'usines dites décarbonées en France,
03:51 en réduisant les paperasseries et en augmentant les aides.
03:54 Le projet a été shippé au ministre de l'économie, Bruno Le Maire,
03:57 qui espérait lancer seul sa croisade écologiste en Macronie,
04:01 mais passe maintenant au second plan.
04:02 C'est que la France volontaire et anti-décliniste, c'est celle du Président.
04:06 Celle qu'il vantait déjà dans son livre "Révolution".
04:09 Et oui, c'est encore une petite révolution que nous a promis cette semaine Emmanuel Macron,
04:13 depuis la salle des fêtes de l'Elysée.
04:15 Le chef de l'Etat entend remettre des usines dans le pays,
04:17 et donc des bons emplois pour une classe moyenne séduite par le vote extrême.
04:22 Pour y arriver, il lui faut une petite dose de protectionnisme et d'écologie,
04:25 mais pas trop tout de même, puisque Emmanuel Macron
04:27 demande de mettre sur pause les règles européennes pour préserver la planète.
04:32 Il s'agit de soutenir l'achat de véhicules électriques français,
04:34 en riposte à l'Inflation Reduction Act, l'IRA américain,
04:38 et ses centaines de milliards de dollars d'argent public
04:41 destinés à subventionner l'implantation d'usines décarbonées outre-Atlantique.
04:45 Bingo, vendredi, depuis Dunkerque, Emmanuel Macron a inauguré une gigafactory.
04:49 En français, on dit une très très grosse usine de batterie du groupe taïwanais Prologium.
04:54 3000 emplois directs, un investissement total de 5,2 milliards d'euros.
04:59 On dit que les Etats-Unis ont un temps été envisagés pour ce projet colossal,
05:02 mais c'est bien Dunkerque qui a été choisi grâce à l'attractivité de la France,
05:06 nous dit Emmanuel Macron, et à la politique européenne.
05:09 Une Europe qui n'est plus naïve, explique le chef de l'Etat
05:12 dans une tribune au Financial Times vendredi.
05:14 Dans le quotidien La City, le président emploie même un peu perfidement
05:18 le thème de "take back control", qui avait été utilisé en son temps par le camp du Brexit.
05:23 Cette attractivité sera encore vantée demain, lundi, à Versailles,
05:26 pour le sommet Choose France.
05:28 Depuis le château du Roi Soleil, Emmanuel Macron n'entendra pas les casseroles,
05:32 parce que là-bas, c'est la France qui va bien, celle qui y croit, celle des "winners".
05:36 Les Français râlent la bouche pleine,
05:38 ose nous expliquer le député Karl Olli, fidèle du chef de l'Etat.
05:41 Statistiquement, c'est vrai, le pays ne va pas si mal.
05:44 Il y a bien sûr l'inflation, dont on parlera tout à l'heure,
05:47 qui mange le pouvoir d'achat, mais le chômage est bas et la croissance en hausse.
05:51 La séquence doit donc permettre à Emmanuel Macron de retrouver cet élan perdu
05:54 depuis la crise auto-déclenchée sur les retraites.
05:57 Ça urge, depuis un mois et demi qu'il arpente la France en long, en large et en travers,
06:02 les sondages restent bas et son image mauvaise.
06:05 Emmanuel Macron s'était donné 100 jours pour apaiser le pays.
06:08 Pour le moment, c'est raté, il lui en reste 70 pour remonter la pente.
06:11 Merci Claire, avec vous Nathalie, retour sur le nom d'un collège.
06:16 Exactement, alors le 16 octobre 2020, pour ceux qui auraient oublié,
06:19 on découvrait Samuel Paty décapité sur le trottoir de son village.
06:23 Alors je veux remercier le Parisien tout d'abord, qui lui a fait du suivi,
06:26 ce qu'on nous reproche toujours, c'est de ne pas suivre les histoires,
06:28 c'est-à-dire de se rendre compte que finalement ça devait,
06:30 le collège devait s'appeler Samuel Paty, et puis finalement ça devait toujours,
06:34 mais ça ne s'est pas produit.
06:35 Alors qu'est-ce qui s'est passé ?
06:36 Il y a un certain nombre d'hospitalités venant des parents, venant des professeurs.
06:40 J'ai retrouvé une phrase qui m'a un peu intriguée dans le papier du Parisien,
06:44 c'est d'une dame qui dit "c'est en agissant, en lançant des choses concrètes
06:49 et non symboliques qu'on va lui rendre hommage".
06:51 On n'a pas l'impression que ce qui se passe dans tous les pays,
06:53 c'est de s'asseoir complètement sur la symbolique.
06:54 Alors on nous dit "c'est trop tôt, c'est trop difficile".
06:57 Et finalement, tout le monde, toutes les autorités politiques,
07:00 se sont rangées à l'avis de la communauté éducative, comme on dit.
07:03 Alors, ce n'est pas toujours le cas.
07:04 Il y a des gens qui n'ont pas le culot, n'ont pas le courage,
07:07 parce qu'il ne s'agit pas quand même d'être Jean Moulin pour faire ce genre de choses,
07:10 mais de ne pas caler, par exemple, Michael de Lafosse, le maire PS de Montpellier.
07:14 Ce n'est pas une histoire de droite, de gauche, il y a eu des gens de droite aussi.
07:17 Il y a une petite centaine de lieux qui ont choisi de ne pas l'oublier.
07:21 Alors juste, on dit parfois, toujours dans ce papier du Parisien,
07:24 c'est une question de sensibilité.
07:26 Alors, on a juste envie de dire que, qu'est-ce qu'on dira à son fils,
07:29 qui a 8 ans aujourd'hui, que c'est une question de sensibilité si on a oublié son père ?
07:34 Voilà, alors, on peut se dire aussi qu'avoir la paix et ne pas faire de vagues,
07:38 ce n'est pas forcément l'alpha et l'oméga de l'existence.
07:40 Et puis le nom d'un collège, ce n'est pas symbolique,
07:42 c'est un vrai nom écrit sur un collège.
07:44 Merci à toutes les trois.
07:45 On va accueillir notre invité du jour, Marc Fesneau, et l'invité de Questions politiques.
07:50 France Inter.
07:51 Questions politiques.
07:54 Thomas Négaroff.
07:58 Bonjour Marc Fesneau.
08:00 Bonjour.
08:00 Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire.
08:05 Pour commencer, je vous propose d'écouter un maire qui ne l'est plus,
08:07 Yannick Marès, le maire démissionnaire de Saint-Brévin,
08:10 qui jette l'éponge après les violences des opposants à sa politique d'accueil des migrants.
08:14 On a l'impression que dans le pays, un petit peu, tout s'effrite,
08:17 au niveau de tous les services publics, que ce soit la justice,
08:19 que ce soit l'éducation, que ce soit la santé,
08:22 et j'en sais quelque chose puisque je suis médecin généraliste,
08:24 tous ces gros services publics, en fin de compte,
08:26 commencent à diminuer, à être plus du tout à la hauteur,
08:30 en fin de compte, de ce que les habitants attendent.
08:33 Et en fait, ça fait peur.
08:33 Et on s'aperçoit que la violence, entre temps,
08:35 eh bien pendant ce temps-là, augmente, les extrêmes augmentent.
08:38 Et on peut se poser des questions quand même pour l'avenir,
08:40 notamment pour nos enfants.
08:41 Un maire inquiet qui démissionne, un médecin qui quitte son emploi,
08:45 qui quitte sa ville, qui déménage, harcelé, sa maison brûlée.
08:49 Comment l'élu de la République que vous avez longtemps été réagit ?
08:53 - Et que je suis toujours d'ailleurs,
08:54 puisque je suis resconseillé municipal,
08:56 il réagit comme un ancien maire et comme un élu municipal que je suis,
08:59 sur la pression que subissent les élus locaux,
09:03 que subissent les élus tout court,
09:05 et sur la nécessité que nous avons dans le débat public,
09:07 au-delà du cas de ce monsieur, qui est un cas terrible,
09:10 parce que c'est à la fois un cas de harcèlement,
09:12 et quelqu'un qui est conduit à non seulement démissionner de son poste,
09:14 mais aussi à quitter sa ville.
09:16 Grande responsabilité de ceux qui ont attisé la haine, la querelle,
09:20 sur le projet qui a été porté par ce maire et par ce conseil municipal dans sa ville.
09:23 J'entends monsieur Zemmour aujourd'hui nous expliquer
09:26 qu'il faut appeler à l'apaisement,
09:27 quand il y a un mois ou deux mois,
09:29 il a appelé à faire des manifestations et à s'opposer à ce projet,
09:32 de façon très véhémente, en tout cas par la voix et par le verbe.
09:35 Je dis souvent cela, il y a longtemps que vous m'avez entendu le dire,
09:39 je dis souvent le verbe précède les actes.
09:41 Et attention, toujours dans le débat public,
09:43 et puis par ailleurs, globalement, quand on a un désaccord avec quelqu'un
09:47 sur tel ou tel projet, sur telle ou telle chose,
09:49 à faire attention à ce que les mots ne provoquent pas à la fin,
09:52 la violence, la violence réelle, la violence verbale,
09:55 pour moi, elle est souvent la préfiguration de la violence réelle.
09:58 - Ça dit, qu'est-ce qu'on peut faire contre les mouvements d'extrême droite ?
10:00 Qui souffle effectivement sur les braises ?
10:02 - Non mais, là manifestement, c'est plutôt autour des mouvements d'extrême droite,
10:05 d'ailleurs il y a une enquête qui est en cours sur la question de l'incendie
10:07 qui a été provoquée sur des voitures qui ont provoqué un incendie sur la maison,
10:10 donc la justice doit faire son œuvre, sans fléchir, mais je n'ai aucun doute là-dessus.
10:15 Globalement, qu'est-ce qu'on doit faire pour faire en sorte que des mouvements
10:17 qui prônent la violence, d'extrême droite ou ailleurs,
10:20 il y a des mouvements aussi d'extrême gauche qui prônent la violence,
10:23 il y a parfois des interdictions qui ont été prodiguées,
10:26 on voit bien que parfois il y a aussi des limites,
10:28 parce qu'il y a aussi l'état de droit qui doit s'appliquer,
10:29 c'est normal, sur l'expression de la liberté,
10:31 il y a aussi des dissolutions d'associations qui ont été faites
10:35 par la surproposition du ministre de l'Intérieur,
10:36 je pense aux OIV, en particulier,
10:38 alors après les mouvements se reconstituent,
10:39 mais enfin c'est une lutte sans relâche,
10:40 et puis il y a dans nos attitudes, je le répète,
10:42 collectivement, nous devons faire en sorte que
10:45 ce n'est pas parce qu'on est maire et qu'on porte un projet,
10:47 ce n'est pas parce qu'on est agriculteur et qu'on a un projet,
10:49 ce n'est pas parce qu'on est bouché,
10:50 et simplement parce qu'on est bouché,
10:51 on prend le risque de simplement exercer une activité,
10:54 ce n'est pas parce qu'on est député qu'on doit être menacé,
10:56 ou qu'on doit montrer sa tête et donner des adresses,
10:59 pour au fond inciter à quelque chose qui est de l'ordre du passage à l'acte.
11:02 On n'est pas collégien.
11:03 - Évidemment Marc Fesneau, de la recherche de la cause,
11:06 ou des auteurs de cette chose lamentable,
11:09 est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à améliorer
11:11 dans les procédures d'installation des cadastres ?
11:12 Sur le fond, en gros, on sait qu'il y a un certain nombre de lieux
11:15 dans lesquels on va installer les personnes qui se demandent de papier,
11:19 est-ce qu'on ne peut pas plus expliquer à la population,
11:21 mieux choisir, mieux associer les gens,
11:23 de manière surtout à déminer là...
11:25 - Donc attendez, les cadastres et les centres d'accueil des demandeurs d'asile...
11:28 - Vous avez raison de le préciser, de sortir de l'acronyme,
11:30 oui vous avez raison, mais sur l'ensemble des projets,
11:32 on a ces difficultés-là.
11:34 Et donc on a besoin de reconstruire quelque chose d'un lien,
11:37 d'un dialogue, d'un débat démocratique qui soit plus simple,
11:39 parce que ce que vous dites sur les cadastres est valable
11:40 sur des tas de projets aujourd'hui en France.
11:42 Vous avez une implantation d'une autoroute,
11:44 vous avez de la violence qui s'exprime,
11:46 et des gens qui viennent s'y opposer par des actes de violence,
11:48 vous avez des sujets, on va peut-être en parler autour de l'eau,
11:49 c'est la même chose...
11:50 - Est-ce que c'est de même nature pour vous,
11:51 les violences d'extrême gauche et d'extrême droite ?
11:53 - Moi je ne qualifie pas politiquement la violence.
11:55 La violence, c'est la violence.
11:57 Qu'elle soit d'extrême gauche ou d'extrême droite,
11:59 ou d'extrême centre, si vous me permettez cette expression,
12:01 jamais n'acceptez la violence.
12:03 Il n'y a pas une bonne et une mauvaise violence.
12:04 - Non mais il y a quand même des sujets qui sont un petit peu différents...
12:07 - Non mais il n'y a pas...
12:08 Non, parce que quand on commence à dire qu'il y a des sujets qui sont différents,
12:15 ça vous veut dire, si je poursuis, je n'ai pas dit que vous avez dit ça,
12:18 qu'il y aurait des sujets qui justifieraient de la violence.
12:20 Il n'y a aucun sujet qui justifie de la violence faite à un tiers.
12:24 Jamais.
12:24 - Non mais je veux dire, Karine, tout à l'heure,
12:25 il y a des sujets, tous les sujets justifient une forme d'écoute.
12:28 - Mais c'est ce que je vous dis.
12:29 - Qu'est-ce qu'on fait pour éviter ?
12:30 - Non mais je tire l'aploi de ce que vous dites,
12:32 parce que je le répète, si vous commencez à dire,
12:34 il y a des sujets plus ou moins graves en termes de violence...
12:37 - Non mais il y a des violences sur les personnes,
12:38 et des violences qui ne sont pas sur les personnes.
12:40 Vous parliez d'autoroutes, il n'y a pas eu de violences sur les personnes.
12:42 - Quand au bout, il y a des violences sur les personnes,
12:44 je condamne les violences sur les personnes,
12:46 quelles que soient les violences, y compris sur des opposants.
12:48 - Et ce maire-là, qu'est-ce qu'il nous dit aussi ?
12:49 Il dit aussi qu'il manque de soutien politique,
12:52 puisqu'il démissionne un mois après avoir alerté tout le monde
12:55 et n'avoir reçu aucune aide.
12:56 - J'allais répondre à la deuxième partie de votre question,
12:58 mais je ne pouvais pas laisser passer l'idée
12:59 qu'il y aurait des bonnes et des mauvaises violences
13:01 selon la cause physique.
13:02 Deuxième élément, on a besoin, ça fait écho à ce que vous avez dit,
13:05 on a besoin de construire sur les projets,
13:08 et nous sommes un pays qui a quand même une culture conflictuelle.
13:10 On a besoin de mieux accompagner globalement.
13:12 Alors ici, c'est parfois l'État, là, c'est parfois la collectivité,
13:15 là, c'est parfois l'État et la collectivité, enfin bref,
13:17 c'est parfois le tissu associatif.
13:18 On a besoin de mieux expliquer ce que sont les projets,
13:20 ce que sont leurs périmètres.
13:21 - Voir de voter, non ? De faire des référendums ?
13:23 - Oui, alors si on est dans un pays, alors je sais que...
13:27 - Attendez, on peut se demander, Notre-Dame de Londres,
13:29 il y avait eu des consultations...
13:30 - J'essaie de répondre à votre question.
13:31 On peut se poser la question de voter,
13:33 mais si vous voyez bien que sur chaque projet
13:34 que nous implantons en France,
13:36 quelle que soit la nature du projet, on vote,
13:38 ça veut dire qu'il n'y a plus de démocratie représentative
13:40 et qu'il n'y a plus besoin d'élus.
13:41 Les élus, et j'en suis un, local,
13:45 ils sont là pour prendre des responsabilités.
13:46 - Donc quelle aide doit apporter l'exécutif ?
13:48 Comment les aider, ces élus qui sont de plus en plus...
13:49 - Il y a deux choses à mon avis à faire.
13:50 Il y a un, comment on arrive à mieux encore structurer
13:53 le réseau de vigilance quand ta mère est en difficulté.
13:55 Moi, j'ai connu personnellement,
13:56 j'ai connu des adjoints dans ma commune
13:58 qui se font insulter, menacer de mort.
13:59 Bon, c'est des choses qui sont très courantes malheureusement.
14:02 Et donc, il faut que la parole se libère,
14:04 parce que souvent, moi, quand ça m'est arrivé,
14:05 je ne suis pas passé à la gendarmerie pour aller raconter.
14:07 Je l'ai dit comme ça aux gendarmes,
14:08 je n'ai pas été porté plainte.
14:09 Tout ça va s'apaiser.
14:11 On a besoin quand même que ce réseau de vigilance,
14:14 qui est le quotidien de beaucoup d'élus, s'active,
14:16 c'est-à-dire le réseau des gendarmes qui le font,
14:18 très régulièrement, que la justice,
14:20 et c'est des instructions qui ont été données
14:22 de ce point de vue-là pour faire en sorte
14:23 qu'elle soit plus sévère avec des actes,
14:24 y compris des actes de menaces verbales
14:26 qui sont des actes préfigurateurs,
14:29 comme je l'ai dit tout à l'heure.
14:30 Et puis, troisième élément, on a besoin de construire
14:31 avec les élus locaux.
14:32 Ça a été fait d'ailleurs, je le rappelle,
14:34 maintenant, les associations d'élus peuvent se porter
14:36 partie civile et peuvent agir en justice
14:39 pour le compte d'un élu qui, parfois, n'ose pas.
14:40 Donc, on a besoin de ça.
14:41 Premier élément, c'est que la justice,
14:43 l'état de droit soit respecté,
14:45 et donc, les services de l'État en territoire
14:47 soient aux côtés d'eux.
14:48 Puis deux, quand on a un projet qui nécessite
14:50 de la conflictualité, on a besoin de mieux armer,
14:52 au sens intellectuel du terme, vous l'imaginez bien,
14:56 de mieux armer les élus pour comment on dénoue
14:57 la conflictualité.
14:58 J'ai toujours été frappé quand on porte des projets,
15:00 des fois, qui sont importants.
15:01 - Parce que là, ça se dénoue, la conflictualité,
15:02 avec les mouvements d'extrême droite,
15:05 dont on parlait tout à l'heure,
15:06 sur un sujet d'immigration, dont, effectivement,
15:09 on a quand même le sentiment...
15:10 Pardonnez-moi, je vais finir aussi.
15:12 On a quand même le sentiment que,
15:13 cette bataille idéologique sur l'immigration,
15:16 l'extrême droite est en train de la gagner.
15:18 Et qu'on n'ose pas aller taper.
15:20 - Je ne suis pas sûr de ça, c'est pour ça que...
15:22 - Pour prolonger, juste pour prolonger, ce matin,
15:23 un maire de l'Indre raconte que...
15:24 - Oui, j'ai vu, de belle avoie.
15:25 - Voilà, dans sa commune, il y a à peu près
15:26 les mêmes types de problématiques que...
15:29 - Dans l'Indre, oui.
15:29 - ... qu'à Saint-Brévent.
15:31 Et il dit, sur le terrain,
15:33 il y a énormément de militants de reconquête,
15:36 du Rassemblement national.
15:38 Et, sous-entendu, il y a un vide aussi politique
15:40 laissé par des gens, par exemple, de la majorité.
15:42 Est-ce que vous entendez ça ?
15:43 Aussi, Laurent Berger, c'est un autre domaine,
15:45 mais qui dit, aujourd'hui, à la sortie des usines,
15:47 les gens qui tractent, c'est le RN.
15:49 Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir aussi,
15:50 un peu, peut-être, abandonné le terrain ?
15:52 - Mais, collectivement, je veux bien prendre ma part.
15:55 Je ne veux pas difficulter ça.
15:56 - Pas Marfaino, bien sûr.
15:57 - Non, non, non, mais quand je dis "je",
15:59 je veux bien mettre un "on".
16:00 Nous sommes, collectivement, responsables
16:02 de ne pas arriver toujours à essayer, sur le terrain,
16:06 d'expliciter, de dialoguer, de faire en sorte,
16:08 sur des projets, comme vous l'avez évoqué,
16:09 il y a des territoires où les choses
16:10 se sont plutôt bien passées.
16:12 Alors, il y a parfois des territoires
16:13 où il y a plus de conflits d'héritage que d'autres.
16:15 C'est difficile de voir comment fonctionnent les écosystèmes.
16:18 Souvent, ce sont des militants, d'ailleurs,
16:19 qui ne sont pas du territoire,
16:20 y compris dans la commune que vous évoquez.
16:21 C'est-à-dire des gens qui ne sont pas de ce territoire
16:23 et qui viennent attiser,
16:24 parce qu'ils viennent en faire un lieu symbolique.
16:27 Il y a aussi quelque chose,
16:28 il faut que les habitants se saisissent de leur sujet
16:30 et que nous, nous les accompagnons.
16:31 Mais que nous ayons besoin, collectivement,
16:32 comme le dit Laurent Berger,
16:33 de nous ressaisir de cette question
16:34 et de ne pas laisser prospérer le terrain de la haine
16:38 ou le terrain du populisme et de la démagogie,
16:40 je pense que c'est l'œuvre que nous devons porter tous,
16:43 ceux de la majorité, comme ceux de l'opposition,
16:45 que je crois être dans le champ républicain
16:46 et qui doivent, eux aussi,
16:47 apporter leur pierre à l'édifice.
16:49 Ils sont dans l'opposition,
16:50 je ne leur demande pas d'aller dans la majorité.
16:51 On a besoin, collectivement, de travailler sur ces sujets.
16:54 On voit bien que ces sujets-là sont des sujets complexes.
16:56 - Très concrètement, on a besoin de travailler sur ces sujets ?
16:59 Ça veut dire on dit quoi ?
17:00 On affronte comment ?
17:01 - On a besoin de ces cadenas,
17:03 on a besoin de ces centres,
17:04 parce qu'on a des demandeurs d'asile,
17:05 on a besoin de traiter leurs dossiers,
17:06 on a besoin de lieux où ils soient hébergés
17:08 dans des conditions dignes.
17:09 - Et ça, ça va suffire à convaincre la population
17:11 qui s'inquiète de plus en plus de l'arrivée de réfugiés ?
17:13 - Je ne dis pas que ça suffise.
17:14 - Et surtout, c'est un discours qu'on n'entend pas du tout.
17:16 Excusez-moi.
17:18 - Vous me demandez ce qu'on fait ?
17:19 Je vous dis qu'on a besoin de mieux dire ce que sont les cadenas,
17:23 à quoi ils servent,
17:24 en quoi ça relève quand même de la plus élémentaire dignité
17:27 qu'on doit aux personnes qui sont demandeurs d'asile
17:29 et dont on doit examiner les cas.
17:30 Et en quoi les endroits, on a besoin de montrer que
17:33 dans les endroits où il y a des cadenas aujourd'hui,
17:34 il n'y a pas de difficultés majeures.
17:35 - Et d'expliquer comment vous les choisissez ?
17:37 - Oui, mais il faut que ce soit sûr.
17:39 - Parce que le projet, au début, il est bien passé.
17:42 Bernard Cazeneuve d'essayer de faire un dispatching
17:44 pour ne pas avoir des concentrations.
17:45 Et d'ailleurs, le cas de l'Inde, c'est 38 migrants, je crois, ou 28.
17:48 Je ne me souviens plus. - Une trentaine.
17:49 - C'est une trentaine.
17:51 Mais est-ce qu'on ne doit pas, toujours dans une obsession,
17:54 associer les gens et dire les critères ?
17:56 Pourquoi des gens, c'est dans telle commune, dans tel hôte ?
17:59 - Je vais dans votre sens.
18:00 Je ne peux pas mieux vous dire que ce que je vous dis,
18:02 c'est-à-dire de dire, il faut qu'on explique sur ces projets-là
18:04 qui sont les plus parfois à source de conflictualité.
18:07 Il faut que collectivement,
18:09 ce qui sont des responsables publics responsables.
18:12 Si je peux dire cette phrase comme ça.
18:14 Il y a des gens qui, dans le champ républicain,
18:15 savent qu'il y a des sujets à traiter,
18:16 qu'il faut les traiter avec sérieux et pas de démagogie.
18:18 Et donc, on a besoin, territoire par territoire,
18:20 de se dire, ici, on a besoin de ce type de centre.
18:23 Ici, on a besoin de traiter comme ça les choses pour avancer.
18:25 - Pour clore ce chapitre, le maire de Saint-Brévin
18:27 évoque aussi le manque de soutien de la part de l'État.
18:31 On a aussi aujourd'hui des dossiers dans la presse quotidienne régionale
18:33 qui mettent en avant beaucoup de maires
18:35 qui se sentent un peu isolés, un peu oubliés.
18:38 Est-ce que vous entendez ça et comment est-ce qu'on y...
18:41 - D'abord, il faut l'entendre parce que...
18:42 - L'entendre, qu'est-ce qu'on en fait ?
18:43 - Non, mais ce que je veux dire, c'est sentiment ou réalité,
18:46 il faut l'entendre parce que quand vous vous sentez...
18:47 - C'est qu'un sentiment ?
18:48 Le maire de Saint-Brévin était bien soutenu ?
18:49 - Je vous dis, sentiment et réalité.
18:52 Oui, mais j'essaie de répondre
18:53 parce que c'est des sujets qui sont importants,
18:54 parce que je pense que c'est des sujets
18:55 très toxiques pour la République.
18:57 Les sujets où la violence vient s'imposer,
19:00 où quelqu'un est appelé à déménager, vous imaginez pas.
19:02 C'est pas seulement une démission,
19:03 parce que des maires qui démissionnent sur des projets
19:05 qui ont généré de la conflictualité, y compris dans leur conseil,
19:07 ça a déjà existé.
19:08 Mais qu'ils viennent à quitter le lieu de résidence
19:11 parce qu'ils se sentent menacés et détestés
19:13 par une partie des gens qui sont dans leur territoire,
19:15 ça, c'est un problème très grave.
19:16 C'est pour ça que ça mérite ce temps-là.
19:17 Donc, on a besoin sans doute d'une plus grande attention.
19:19 Je ne suis pas sûr, je ne sais pas si dans ce cas-là particulièrement,
19:22 mais il y a besoin, c'est ce que je disais tout à l'heure,
19:23 d'une forme de chaîne qui doit se consolider
19:25 entre les forces de police et de gendarmerie,
19:28 la justice, les élus eux-mêmes entre eux,
19:31 et nous-mêmes dans nos prises de parole,
19:33 de faire en sorte que nous fassions attention
19:35 à ne pas exacerber les passions.
19:38 Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire,
19:48 l'un des enjeux pour nous tous, ici, consommateurs,
19:51 c'est évidemment combien on paye quand on veut se nourrir,
19:55 qui est quand même une activité nécessaire pour notre survie.
19:58 C'est un sujet essentiel que l'inflation.
20:00 Il y en a un qui a une solution, clé en main.
20:02 Ce n'est pas n'importe qui, c'est Michel-Edouard Leclerc, on l'écoute.
20:05 Donc, ce qu'on va aller chercher, c'est des prix plus bas,
20:07 c'est des rabais, des remises.
20:09 Leclerc va faire le tour de l'Europe
20:11 pour aller chercher ce qui est de moins cher partout en Europe.
20:14 On a des Leclerc en Pologne, on a des Leclerc au Portugal,
20:17 Lidl est pareil en Allemagne et tout ça.
20:19 Et c'est...
20:20 Mais on demande que la loi française nous autorise à faire ça.
20:24 Et donc il faut que les ministres...
20:25 - Parce qu'aujourd'hui, vous n'avez pas le droit d'aller chercher des produits moins chers ailleurs.
20:27 - Non, il faut que les ministres, au-delà de la promesse,
20:30 au-delà de nous accompagner et de nous faire rencontrer les industriels,
20:33 il faut qu'ils nous donnent le cadre juridique
20:35 qui nous autorise de renégocier, de renégocier des prix,
20:38 de renégocier des prix à la baisse.
20:41 - C'est du bon sens, ça, non ?
20:43 Oui, enfin, je ne sais pas si c'est du bon sens.
20:44 C'est d'abord...
20:45 Ça me paraît assez caricatural.
20:46 Alors, ça pose plusieurs séries de problèmes,
20:48 mais moi, j'en vois deux.
20:49 Le premier, c'est qu'il y a une loi française.
20:50 Donc, au fond, ce que nous propose M. Leclerc,
20:52 c'est de contourner la loi française.
20:54 Ben, c'est rien d'autre que ça qu'il propose.
20:55 C'est quand même un peu gênant.
20:56 - Mais pour le bien de la nation.
20:57 - Oui, mais contourner la loi...
20:59 - Je dis pas que c'est vrai, je dis ce que c'est.
21:00 - Non, mais contourner la loi, c'est quand même un problème.
21:02 Puis deuxièmement, enfin...
21:03 - Il ne veut pas contourner la loi.
21:04 Il vous demande d'améliorer les choses ou de changer les choses.
21:08 Il ne dit pas qu'il va être hors la loi.
21:09 - Je n'ai pas envie d'en faire une querelle avec Michel-Édouard Leclerc pour tout vous dire.
21:11 Mais allons-y, puisque c'est lui qui pose ces questions-là.
21:14 Il a été opposé, depuis le début, à la loi EGalim,
21:17 considérant que le meilleur prix, c'était le prix qui payait le moins cher au producteur.
21:20 Résultat des causes, on a perdu en souveraineté.
21:22 Alors, si la politique de Michel-Édouard Leclerc,
21:24 c'est de faire en sorte qu'on perd en souveraineté
21:26 et qu'on détruise l'agriculture française, il faut qu'il l'assume.
21:28 Et moi, je considère que quand on est une entreprise française,
21:31 qu'on a des salariés français, qu'on a des consommateurs français,
21:33 qu'on a des agriculteurs français, on doit porter une part de patriotisme.
21:37 - Et vous considérez qu'il fait défaut ?
21:39 - Comment ?
21:40 - Vous considérez qu'il fait défaut ?
21:41 - En disant ça, il me semble que...
21:43 - Et en faisant ce qu'il fait ?
21:44 - En faisant ce qu'il fait, et surtout en disant là ce qu'il exprime,
21:47 c'est, au fond, j'irai chercher des produits à l'extérieur.
21:49 Poussons la logique jusqu'au bout.
21:51 Plus personne ne va acheter des produits français dans les supermarchés.
21:54 Plus personne ne s'approvisionne.
21:56 Donc, très rapidement, il n'y a plus d'agriculteurs françaises.
21:58 Et dans cinq ans, quand on a une grande crise, qu'est-ce qu'il ira faire ?
22:01 Il ira chercher à l'extérieur des frontières,
22:02 et donc on sera en situation de dépendance,
22:04 et d'absolue dépendance, comme le sont un certain nombre de...
22:07 Vous voyez pas, le risque qu'on prend en étant...
22:10 Mais je sais que vous partagez, mais j'imagine que vous partagez.
22:12 Le risque qu'on prend en expliquant qu'à la vérité, vous aurez mieux à aller chercher...
22:15 Parce que pourquoi il ira en Europe ?
22:16 À ce moment-là, il faut qu'il pousse sa logique le plus loin possible.
22:18 Il faut qu'il aille dans des pays qui ne respectent aucune de nos normes environnementales,
22:21 qui n'ont pas notre même modèle social.
22:23 Et là, il aura les prix les plus bimodes.
22:25 - Oui, mais il n'a pas dit ça.
22:26 - Il parle de l'Espagne. - Poussons la logique.
22:28 - Oui, mais là, vous allez au-delà de la logique.
22:29 - Non, parce que si la logique, c'est "je veux avoir les prix les plus bas",
22:32 pourquoi ça s'arrêterait aux frontières de l'Europe ?
22:34 - Oui, mais alors, ce que vous dites fondamentalement aussi, ça veut dire
22:37 "est-ce qu'on peut aujourd'hui acheter des produits à des prix abordables,
22:42 tout en respectant les contraintes écologiques et sociales ?"
22:46 Et comment faire pour respecter l'agriculteur,
22:49 et respecter aussi les classes moyennes ?
22:51 - Le portement du consommateur.
22:52 - C'est l'extrême tension dans laquelle on est en particulier,
22:55 dans ce moment inflationniste.
22:56 Quand il n'y avait pas d'inflation, qu'est-ce qui s'est passé pendant 10 ans ?
22:59 Ceux qui viennent maintenant sur les antennes dire ce genre de propos,
23:02 ils ont fait de la déflation agricole.
23:03 Résultat des courses, on est à 50% au taux suffisant aux fruits et légumes.
23:06 C'est ça ce qui s'est passé.
23:07 Donc, l'inflation est un sujet pour les Français,
23:11 ne l'instrumentalisons pas d'une politique qui date depuis 10, 15 ou 20 ans.
23:14 - Alors, pourquoi on n'est pas...
23:15 Alors, juste pour qu'on comprenne tous, pourquoi on est plus cher que les autres ?
23:18 Pourquoi, quand on va au marché,
23:19 les trucs, tout ce qui est espagnol, par exemple, sur les poivrons, sur le reste,
23:23 tout ce qui vient d'ailleurs est moins cher que nous ?
23:25 - Pardon, ça n'est pas exact sur tous les produits.
23:27 - Ah bah, attendez, c'est pas sur tous, hein.
23:29 Mais honnêtement, tomates, poivrons, brocolis...
23:32 - Et à quel niveau on rémunère correctement l'agriculture ?
23:35 - Je reprends ta question.
23:35 Pardon, ça n'est pas exact sur tous les produits,
23:37 ça dépend, y compris avec les espagnols, de la saison, parce que ça répond au monopolymarché.
23:41 Deuxième élément, pardon.
23:42 C'est étonnant que, pourquoi, quand vous regardez la culbute qui est faite sur les fruits et légumes,
23:47 elle est si forte sur les fruits et légumes,
23:48 mais moins forte sur d'autres produits de grande consommation,
23:50 y compris des produits qui sont en situation monopolistique.
23:52 Pourquoi ? Parce que la marge est beaucoup plus grande là-dessus,
23:55 et donc il y a aussi une part, que j'ai souvent soulignée auprès de la grande distribution,
23:58 qui est une part d'effort pour faire en sorte que les marges ne soient pas là, les plus fortes.
24:01 Sauf qu'évidemment, c'est plus facile d'aller négocier avec un producteur tout seul
24:05 qu'aller négocier avec un grand groupe d'agroalimentaire.
24:07 - Donc vous dites que les distributeurs profitent en ce moment de l'inflation ?
24:09 - Non, je n'ai pas dit que... Non, je ne dis pas ça.
24:10 - Et les producteurs ?
24:11 - Non, non, mais je dis qu'il y a...
24:12 Je ne dis plus... J'ai horreur de cette thèse de la...
24:14 - La FNSEA parle de profiteurs, effectivement.
24:17 - Non, non, non.
24:19 On va reprendre. Pardon, je réponds à votre question.
24:21 Parce que là, vous mettez plusieurs questions au même moment,
24:24 si je peux essayer de répondre à toutes.
24:25 Donc, on a un sujet parfois de compétitivité, en particulier sur les fruits et légumes.
24:29 C'est pour ça qu'on a besoin d'investir, de moderniser,
24:32 de consolider les outils de baisse de charge, comme l'a fait le président de la République.
24:35 - On peut décliner compétitivité, pourquoi ?
24:37 Est-ce qu'on est plus cher dans la main d'œuvre ?
24:39 Est-ce qu'on a trop de contraintes écologiques ?
24:40 - Il y a la part de la main d'œuvre.
24:43 Il y a sans doute le fait que la rémunération ayant été trop faible depuis 10 ans...
24:47 - Il y a la volonté de récupérer un peu.
24:48 - On n'a pas été capable de réinvestir et donc de gagner en compétitivité.
24:51 Ça, c'est un élément important.
24:52 Il y a parfois une forme de suradministration,
24:55 mais ça n'est pas une question seulement de normes.
24:57 C'est une question de suradministration.
24:58 Quand vous voulez développer un projet, c'est plus compliqué en France qu'ailleurs.
25:01 Et par ailleurs, on a besoin de penser notre marché,
25:03 c'est-à-dire de dire à quel moment, en particulier,
25:05 je reprends sur les fruits et légumes, à quel moment on arrive sur le marché,
25:08 parce qu'on voit bien qu'il y a une forme de saisonnalité,
25:09 et à quel moment c'est le mieux pour les produits français d'arriver en saisonnalité.
25:13 Et on a besoin d'une grande distribution, pardon,
25:15 qui mette en valeur les produits français.
25:17 Or aujourd'hui, vous savez très bien à quel point dans un étal,
25:20 quand vous mettez en valeur plus ou moins un produit,
25:22 vous le vendez plus ou moins.
25:23 - C'est ce que disait.
25:24 - Et comment ?
25:25 - Mais pourquoi ils font ça ?
25:27 Ils distribuent-ils juste pour augmenter leur marge ?
25:29 - Non mais il y a une partie qui a été faite sur les fruits et légumes,
25:31 une partie de marge qui sont parfois trop élevée.
25:33 Vous regardez là...
25:34 - Mais pourquoi vous ne pouvez pas dire quand même qu'ils s'en mettent dans les poches ?
25:36 - Non mais l'équilibre économique...
25:38 - C'est quand même l'impression qu'on a, non ?
25:39 - Madame Becker, je ne serais pas gêné de vous dire qu'ils s'en mettent dans les poches
25:42 si vous pensiez qu'ils s'en mettent dans les poches.
25:44 Vous me connaissez suffisamment pour dire que je suis assez indépendant d'esprit pour le dire.
25:47 Donc ce n'est pas le sujet.
25:48 Le modèle économique qui s'est fait,
25:49 que les grandes marches faisaient plutôt sur les fruits et légumes
25:51 que sur les grands produits de grande consommation,
25:53 parce que là, ils avaient moins de capacité à négocier avec des grands groupes,
25:56 parce que vous avez besoin de certaines marques dans les grandes surfaces,
25:59 et donc vous êtes moins en situation de force.
26:00 - Alors là, on pouvait.
26:01 - C'est comme ça que s'est construit l'équilibre économique.
26:03 Vous voyez, c'est ça le sujet principal.
26:05 Et donc on a besoin d'un modèle économique qui pense différemment les choses.
26:07 Et donc, il me semble que plutôt que de dire "on va aller chercher à l'extérieur des frontières",
26:11 on peut essayer de se dire, dans ce moment inflationniste,
26:14 parce que je trouve M. Leclerc très prompt à demander les baisses
26:17 quand il était très lent à pratiquer les hausses, au moment où il y avait des hausses.
26:20 Comment ça se passe pour être concret sur un produit ?
26:22 Je fais juste un exemple.
26:23 Vous produisez, vous mettez dans une bouteille en verre ou en plastique,
26:28 même si on a la nécessité de sortir du plastique.
26:29 Mettez-le dans une bouteille en verre.
26:31 Le verre, vous ne l'avez pas acheté au moment où il est mis en marché aujourd'hui,
26:33 vous l'avez acheté il y a six mois.
26:35 Donc le prix du verre que vous vendez aujourd'hui,
26:37 c'est le prix du verre que vous avez mis il y a six mois.
26:39 Donc c'est normal qu'il y ait un délai de latence.
26:41 C'est normal qu'à un moment, on repose la question de ce que disent les uns et les autres.
26:46 Ça a baissé suffisamment longtemps pour qu'on puisse rediscuter des prix.
26:50 Il n'y a qu'une renégociation, c'est normal.
26:52 Mais vous pensez bien que les pattes qu'on a aujourd'hui dans les étals,
26:54 ce n'est pas des pattes du prix du blé d'aujourd'hui.
26:55 Ce n'est pas du prix du blé d'il y a deux, trois, quatre ou cinq mois.
26:58 Donc on peut comprendre que la décrue soit aussi lente que la montée
27:02 et que donc on a besoin d'un peu de temps.
27:03 Mais ça n'empêche pas que, évidemment,
27:05 les industries agroalimentaires puissent, à ce moment-là,
27:07 quand ça sera avéré, faire leurs efforts.
27:09 Mais ce que vous nous dites aussi en filigrane finalement,
27:11 c'est que la loi EGalim, ça ne fonctionne toujours pas,
27:13 que les distributeurs n'en font qu'à leur tête.
27:15 C'est inexact parce que quand vous en parlez d'ailleurs aux agriculteurs,
27:18 ça a permis quand même de construire le prix par ce qu'on appelle la marche avance.
27:21 C'est-à-dire qu'on se mit d'accord sur un certain nombre de critères de prix,
27:25 de prix moyens et à partir de là, on construit le prix.
27:26 Donc le débat qu'il y a, vous voyez bien que le débat
27:28 que portent les uns et les autres, ce n'est pas avec les agriculteurs,
27:31 c'est avec l'agroalimentaire.
27:32 Mais c'est un tout.
27:34 S'il n'y a plus d'unité agroalimentaire,
27:35 s'il n'y a plus d'usine agroalimentaire, il n'y aura plus d'agriculteurs
27:38 parce qu'au bout, il faut bien que les produits soient transformés en France.
27:40 On ne va pas envoyer nos produits dans des pays tiers pour les transformer.
27:42 - Ce qu'on fait beaucoup. - Comment ?
27:43 - Ce qu'on fait ? - Ce qu'on fait sur certains produits, pas sur tout.
27:45 - Non mais sur les chips, par exemple, c'est ce qu'on fait.
27:47 - Oui, sur les chips ou certaines céréales, on le fait,
27:50 mais globalement, sur un certain nombre d'autres, sur les fruits et légumes,
27:52 on les fait plutôt en fait. - Les pommes de terre, on les transforme en chips.
27:53 - Sur la viande et sur le lait, on transforme dans notre pays quand même.
27:56 - Oui, il y a moins de transformation, il faut dire.
27:57 - Oui, sur le lait, il y a un peu de transformation.
27:59 Quand vous voyez toute la variété des yaourts que vous avez dans un supermarché,
28:01 il y a un tout petit peu de transformation sur le lait.
28:03 Ce n'est pas que du lait.
28:04 - L'inquiétude qu'on a quand même, là, c'est avec les phénomènes de sécheresse qui se multiplient.
28:09 Quand on voit ce qui se passe déjà dans les Pyrénées-Orientales,
28:13 dans les Rho, dans le Var, je crois aussi,
28:15 on se dit que forcément cet été, les fruits et les légumes en France vont exploser.
28:20 - Alors, difficile de le dire à date, mais si la situation se prolongeait,
28:23 ce d'autant que nous ne sommes pas les seuls concernés,
28:25 puisque comme vous l'avez vu, les Espagnols sont bien plus concernés que nous.
28:28 Et on sait bien à quel point la saisonnalité des fruits et légumes
28:32 et le prix des fruits et légumes est dépendant de la météo.
28:34 Honnêtement, objectivement, ça ne date pas de cette année.
28:37 À date, difficile d'y répondre, mais évidemment, on a une vigilance
28:40 sur un certain nombre de fruits, je pense aux pêches et nectarines,
28:42 où la grosse zone de production est dans les départements que vous venez de citer.
28:46 Et pour le coup, l'un ne viendra pas rattraper les autres.
28:48 - Mais vous ne dites pas que là, avec la sécheresse,
28:50 dont on parle quasiment maintenant chaque année,
28:52 il va y avoir un problème de prix et de plus en plus régulièrement ?
28:54 - J'allais faire une deuxième partie de réponse.
28:55 C'est qu'après, dans notre question de souveraineté,
28:57 c'est pour ça qu'on a besoin d'accompagner les agriculteurs dans les transitions.
29:00 Il ne faut pas que chaque année ou tous les deux ans soient dans un système
29:03 qui risque de collapser, si vous permettez cette expression,
29:05 parce qu'il y aurait de la sécheresse et qu'il ferait des fluctuations de prix trop grandes.
29:08 Parce que les fluctuations de prix trop grandes, c'est bon pour personne.
29:10 Quand c'est haut, on croit que c'est bon pour les producteurs,
29:12 mais à la fin, ça finit que généralement, les prix se cassent la figure.
29:14 Donc ça ne stabilise pas un marché. On a besoin de stabiliser.
29:16 Donc c'est là qu'on a besoin de penser dans chaque territoire,
29:19 quels sont les moyens pour améliorer la résilience au choc climatique.
29:23 Ici, il n'y a pas assez d'eau.
29:24 Je vous disais ce matin que dans le Nord, il y a trop d'eau déjà,
29:27 on ne peut pas planter des pommes de terre.
29:29 Le dérèglement climatique, il pose une obligation de transition un peu accélérée,
29:34 même si c'est très difficile de faire des transitions.
29:36 On va revenir sur cette question-là, mais sur la question des prix,
29:37 est-ce qu'on peut avoir des stabilisateurs ?
29:41 À la hausse et à la baisse.
29:43 Il me semble que le système...
29:44 Vous parliez de résilience, c'est important pour les agriculteurs.
29:45 Oui, alors moi, je pense que le meilleur stabilisateur, au fond, c'est la contractualisation.
29:50 C'est une forme de stabilisation, la contractualisation.
29:52 Vous m'étiez d'accord sur un volume et vous m'étiez d'accord sur un pluriel,
29:54 avec des ajustements.
29:56 Ça permet à tout le monde de pouvoir investir en conscience,
29:58 parce que quand vous êtes agriculteur, si vous avez un contrat sur trois ou cinq ans,
30:02 ça vous permet de savoir la visibilité, même s'il y a des fluctuations.
30:04 Et je pense que la contractualisation, et c'est ce à quoi pousse Egalim,
30:07 donc il y a un certain nombre de secteurs dans lesquels on a cette contractualisation,
30:10 c'est un élément de stabilisation.
30:12 Je pense que c'est le meilleur stabilisateur, parce que pour les consommateurs,
30:14 mais aussi pour les industries agroalimentaires, pour la distribution,
30:17 parce que ça leur assure l'approvisionnement,
30:20 et pour les producteurs, évidemment, parce que ça leur assure à la fois la quantité
30:23 qu'ils pourront livrer et par ailleurs une forme de stabilisation.
30:25 - Et est-ce que du côté des consommateurs,
30:28 il n'y a pas aussi peut-être besoin d'une sorte de pédagogie, d'un travail de pédagogie ?
30:33 On le voit, Karine en parlait tout à l'heure,
30:36 il y a le ministre du Budget qui lance un site,
30:39 Ayez-en pour vos impôts, en expliquant combien ça coûte en réalité,
30:43 un soin, une opération à l'hôpital, qui coûte monstrueusement cher.
30:48 Aujourd'hui, est-ce qu'il ne faut pas aussi expliquer aux Français
30:50 combien coûte réellement une tomate pour un producteur,
30:53 pour éviter d'avoir cette espèce de vision complètement floutée
30:56 à cause des pratiques de la grande distribution ?
30:59 - Alors, sachant que je n'ai pas en tête les chiffres,
31:00 mais effectivement, dans les années 50-60,
31:02 la part de l'alimentation était bien plus importante dans nos budgets qu'aujourd'hui.
31:05 - On est à entre 13 et 16% selon la nature de revenu,
31:08 quand on était plutôt à 25 ou 30%.
31:10 A la vérité, je méfie toujours, pour moi-même, du terme pédagogie,
31:13 parce qu'on a l'impression que les gens ne comprennent pas,
31:15 et qu'il faudrait leur expliquer avec de la pédagogie française.
31:17 - Le patron de votre parti aime beaucoup les termes.
31:19 - Parfois, on nous fait le reproche, le gouvernement,
31:21 que si vous faites de la pédagogie, vous prenez les gens pour des imbéciles,
31:23 ce qui n'est pas mon tempérament en nature.
31:25 - Non mais c'est vrai, c'est ce que je veux dire.
31:26 - La raison, c'est qu'il me semble que François Bayrou nous explique
31:29 qu'on n'a pas fait suffisamment de pédagogie sur la réforme des retraites.
31:31 C'est un mot qui est quand même très, très utilisé en France.
31:34 Mais bon, on va faire la parenthèse.
31:36 - On ne va pas ouvrir la parenthèse, Bayrou.
31:37 - C'est adressé à nous, principalement.
31:39 Je vois bien que vous essayez de me taquiner avec François Bayrou,
31:41 mais vous aurez du mal à le faire.
31:43 Mais je reviens à notre affaire de pédagogie.
31:45 Reprenons le mot.
31:46 On a besoin de mieux expliquer comment se construisent les prix.
31:49 On a besoin de mieux expliquer en quoi l'acte d'achat d'un produit français,
31:53 c'est un acte de souveraineté au final.
31:54 Parce que quand vous n'avez plus d'agriculteurs
31:56 et que vous n'êtes plus capable de vous nourrir,
31:58 vous vous mettez dans les mains des autres.
32:00 Qu'on fasse ce qui se passe avec la guerre en Ukraine et M. Poutine,
32:02 dont dépendent beaucoup de pays pour se nourrir et pour avoir des céréales.
32:05 Parfois parce qu'ils l'ont choisi,
32:06 parfois parce qu'ils ne peuvent pas le faire autrement,
32:07 parce qu'ils ont un mauvais climat.
32:09 Puis un deuxième sujet, dans cette attaquation à la pédagogie,
32:12 il faut que nous-mêmes on donne l'exemple, nous État.
32:14 C'est-à-dire que les circuits courts, les produits bio,
32:17 il faut qu'on...
32:17 D'ailleurs c'est la décision qui a été prise par la première ministre,
32:19 il faut qu'on fasse en sorte que à l'école,
32:22 ça c'est plutôt les collectivités, que dans les grands services...
32:25 On n'a pas atteint aujourd'hui les objectifs qui avaient été assignés à Gallup.
32:29 C'était 20% dans les jardins, on en est très loin.
32:34 Entre 6 et 10%, donc on est assez loin.
32:36 Plus de 2 fois moins.
32:37 Vous n'entendrez jamais dire que ça ne marche pas.
32:39 Donc on a besoin d'accélérer, et le mieux pour accélérer,
32:41 parce qu'il y a une part, c'est les collectivités,
32:43 et elles peuvent être dans des sujets budgétaires,
32:44 mais certaines le font.
32:45 Mais il y a une deuxième part, c'est l'État exemplaire.
32:47 Et donc le travail que nous allons faire dans les semaines qui viennent,
32:49 c'est de dire, dans la commande publique,
32:51 quand vous intégrez des produits de circuit court et des produits locaux,
32:54 vous faites vous-même une pédagogie par la preuve de votre capacité à faire.
32:58 Et donc vous agissez là-dessus ?
32:59 On va demander aux administrations de répondre aux objectifs des galimes,
33:03 très clairement, dans les semaines et dans les mois qui viennent.
33:05 La meilleure pédagogie, c'est celle de la vérité.
33:07 Est-ce qu'on doit dire aux gens que les prix des produits alimentaires ne baisseront pas ?
33:11 Peut-être que l'inflation va se tasser, mais il n'y aura pas de déflation.
33:15 Les prix ne baisseront pas ?
33:16 Ou bien au contraire, vous pouvez leur dire,
33:17 si, si, l'année prochaine, les prix seront moins élevés.
33:19 Il y a une partie des prix, sans doute, qui vont baisser, honnêtement.
33:21 Sur un certain nombre de produits...
33:22 Ne reviendra pas comme avant.
33:23 ... qui sont liés aux emballages.
33:25 Oui, il y a un certain nombre de prix qui peuvent baisser.
33:27 Quand vous avez beaucoup d'emballages,
33:28 et que les emballages sont une partie du prix de la...
33:30 C'est évidemment un élément important.
33:31 Quand c'est du produit brut,
33:33 quand c'est du produit comme les céréales,
33:35 si les engrais baissent,
33:37 les céréales, logiquement, devraient baisser dans un marché mondial qui serait normal.
33:40 Non, les cours, mais est-ce que ça se retrouvera dans les magasins ?
33:42 En voie logique, oui.
33:43 Alors après, est-ce qu'on revient...
33:44 Attendez, est-ce qu'on revient...
33:46 Quand vous avez une poussée inflationniste comme celle-là,
33:48 historiquement, vous ne redescendez pas...
33:50 Jamais.
33:50 Jamais, mais ni pour les salaires, ni pour les coûts...
33:52 Non, mais c'est bien de le dire.
33:53 Oui, mais l'important, c'est la trajectoire.
33:55 La trajectoire, c'est une stabilisation,
33:58 et la deuxième trajectoire, c'est quand même une baisse relative
34:00 par rapport à ce qui se passe aujourd'hui.
34:02 Parce que si...
34:02 On voit bien que sur les céréales,
34:04 on va assister à un moment à une forme de décru.
34:05 Est-ce qu'il faut faire une pause dans les normes ?
34:08 On a cru comprendre,
34:09 et il y a eu beaucoup d'explications derrière pour nous dire qu'on n'avait rien compris,
34:12 que...
34:12 Pédagogie.
34:13 ... il y avait un moment où les normes environnementales étaient tellement contraignantes
34:19 qu'on risquait soit d'être peu compétitifs,
34:21 soit de poser un problème à un certain nombre de métiers, comme les agriculteurs.
34:25 Qu'est-ce qu'il faut faire ?
34:26 Ou qu'est-ce que les autres ne font pas qu'on fait ?
34:28 Ou qu'est-ce qu'on devrait faire ?
34:30 Vous faites écho à ce qu'a dit le président de la République,
34:32 en particulier jeudi dernier.
34:35 Reprenons les mots et les éléments précis.
34:37 Absolument, mais je n'ai pas cité mot pour mot les paroles du chef.
34:40 Je sens que...
34:41 Non mais il a demandé une pause dans les normes environnementales,
34:44 ça veut dire qu'il a demandé à ce qu'on n'en rajoute pas.
34:46 Voilà.
34:46 Qu'on applique celles qui existent et qu'on n'en rajoute pas.
34:48 On a un sujet déjà,
34:49 on a un sujet qui s'appelle le pacte vert,
34:51 qui est une décision européenne,
34:52 qui est une décision qui vise à la neutralité carbone en 2050.
34:56 Est-ce qu'on est tous d'accord là-dessus ?
34:57 Je pense que oui.
34:58 Est-ce qu'on est tous d'accord sur les objectifs de l'accord de Paris ?
35:02 Il me semble que oui, globalement nous sommes d'accord.
35:04 Donc si on arrive simplement à faire ça,
35:07 on aura gagné la partie pour ce qui est...
35:08 Vous êtes d'accord avec ce message ?
35:09 Laissez-moi finir, je vous explique.
35:11 Ça a des conséquences, par exemple,
35:13 je vais vous donner juste un exemple,
35:14 sur la réglementation des logements,
35:16 ce qu'on appelle la réglementation 2020,
35:19 toujours des acronymes en France,
35:20 R.E. 2020 ça s'appelle.
35:21 Réglementation sur les normes de logement,
35:23 nature de l'isolant, isolant autorisé,
35:25 en quoi ça...
35:26 Qu'est-ce qu'on accepte comme consommation par mètre carré ?
35:29 Vous n'allez pas faire une R.E. 2020, une R.E. 2022, une R.E. 2023.
35:32 On a besoin pour que se construisent des filières industrielles
35:34 d'avoir des trajectoires,
35:35 sinon ce n'est pas la peine de parler de planification.
35:37 La planification, elle souffre un objectif,
35:40 neutralité, pour prendre cet exemple, neutralité carbone.
35:43 Il y a des textes qui sont en train d'être déclinés,
35:45 soit au niveau national, soit au niveau européen.
35:48 Finissons de décliner ces textes
35:50 et si nous arrivons déjà à ça,
35:51 on sera le continent le plus exemplaire
35:54 et celui qui répondra aux objectifs de l'accord de Paris.
35:56 Donc parfois, et nous-mêmes politiques en sommes responsables,
35:59 je pense, collectivement,
36:01 on pense qu'en produisant de la norme, on produit des effets.
36:04 Déjà, il faut qu'on arrive à obtenir nos effets.
36:06 Je vous donne la question que je viens d'évoquer des galimes.
36:08 On a dit 50% de produits locaux ou de circuits ou de bio.
36:12 On n'y est pas.
36:13 Au lieu de mettre 75%, peut-être qu'on pourrait être à 50.
36:16 Et quand on aura fait 50, on en reparlera.
36:17 Vous voyez, c'est ça la question.
36:19 Cette espèce de course à la norme
36:22 que parfois on produit pour répondre à une émotion du moment, etc.
36:26 Elle ne produit pas des résultats.
36:28 Et donc, on a besoin.
36:29 Sauf que peut-être que la nature va aller beaucoup plus vite
36:31 que les normes dont vous parlez.
36:33 Peut-être que cet été, on aura encore des méga-feux
36:36 et que le changement climatique va aller beaucoup plus vite que ça.
36:41 Donc, c'est quand même assez étonnant,
36:43 ce message qu'envoie le chef de l'État en disant
36:45 "faisons une pause, calmons-nous, on en fait assez comme ça".
36:48 Est-ce que vous, ce message, vous êtes à l'aise avec ?
36:51 Madame Gattinoir, si on était un peu modeste collectivement,
36:54 les défis qu'on a devant nous climatiques,
36:56 c'est des défis pour des siècles, compte tenu de ce qui s'est passé.
37:00 Et donc, penser qu'on va résoudre par une réglementation supplémentaire
37:02 en 2023, les feux de 2023...
37:04 Donc ne faisons rien.
37:04 Attendez.
37:05 N'anticipons pas.
37:06 Non.
37:07 Madame Gattinoir, essayons de ne pas caricaturer
37:09 ce qu'on se dit les uns les autres, ni vous ni moi.
37:12 Reprenons les feux.
37:13 On équipe mieux.
37:14 Gérald Darmanin l'a annoncé,
37:16 sous l'autorité du président de la République et de la Première ministre,
37:18 on équipe mieux pour lutter contre les incendies.
37:20 On met 150 millions d'euros pour renouveler le patrimoine forestier.
37:23 Pardon, quand on plante un arbre, un chêne, il y en a pour 100 ans.
37:26 Alors, vous pouvez me raconter ce que vous voulez,
37:27 on peut faire toutes les normes pour faire pousser les chênes en tirant dessus,
37:30 ça ne va pas marcher notre affaire.
37:31 Donc on a besoin, si on veut faire, on a besoin de renouveler 30%...
37:33 On n'a qu'à ne pas les couper déjà.
37:34 On a besoin de renouveler 30%...
37:35 Peut-être qu'on peut essayer de...
37:36 De tirer sur les arbres ?
37:37 Non, ne pas les couper.
37:38 Oui.
37:39 Les placerades et les autres.
37:40 Oui, parce que, excusez-moi, si on veut décarboner le logement,
37:43 on a besoin d'en couper pour le stocker,
37:45 pour éviter de faire du ciment qui lui-même produit du carbone.
37:49 C'est un tout petit peu compliqué notre affaire.
37:51 Oui, on a besoin.
37:51 Quand vous mettez des arbres dans la charpente de Notre-Dame,
37:54 vous les mettez pour des siècles.
37:55 Et donc vous stockez du carbone.
37:56 Non, mais du coup, c'est très intéressant.
37:58 Ça veut dire que peut-être il y a une partie des terres agricoles
38:00 où il y a beaucoup d'élevage qui pourrait être réduite
38:04 pour mettre des forêts à la place.
38:05 Oui, alors vous allez...
38:07 Ce n'est pas mon idée, ce sont des idées de climatologues.
38:10 Non, mais que dans certains cas, ce soit la réponse.
38:12 Mais pardon, vous allez dans les Pyrénées-Orientales,
38:14 il y a de l'élevage.
38:16 Vous n'allez pas faire pousser un arbre.
38:17 C'est où l'élevage et un peu d'herbe.
38:19 Mais est-ce qu'on peut anticiper ?
38:20 Pardon, les climatologues disent ça,
38:22 mais d'autres disent que dans les prairies,
38:24 il y a de la biodiversité qui est très riche.
38:27 Si on pouvait essayer de trouver pas des caricatures...
38:29 Je n'ai pas dit que vous aviez dit ça.
38:30 Mais au fond, des compromis sur ces sujets-là.
38:31 Ce n'est pas on va transformer tous les sujets en arbres,
38:34 on ne va pas arracher tous les arbres.
38:36 Plan TDE, par exemple.
38:37 On va plan TDE, je l'ai dit moi-même,
38:38 parce que je pense que c'est un sujet très important.
38:40 Mais il faudrait qu'on accepte de se dire, on a des sujets...
38:43 On n'est pas là pour répondre seulement à l'immédiateté incendie 2023.
38:47 On est pour faire en sorte qu'il y ait moins d'incendies en 2050.
38:50 Pour comprendre ces coups, ça s'adresse à qui ce message ?
38:54 Le côté "faisons déjà ce qu'on a dit qu'on ferait et n'en rajoutons pas".
38:58 Le président de la République a dit deux choses.
38:59 Il a dit, un, il faut déjà qu'on...
39:03 - La norme... - La norme...
39:06 Je vais le redire différemment.
39:07 La norme ne produit pas...
39:08 Non, non, mais ce n'est pas pour faire...
39:09 Je sens que vous avez l'impression que j'essaie de faire de la pédagogie.
39:12 - Je suis un peu idiot, toi. - Non !
39:14 C'est moi qui m'exprime mal.
39:15 Ça vous va mieux comme ça ?
39:16 La norme ne produit pas le résultat forcément.
39:19 Donc on a déjà besoin de s'assurer que la norme que nous produisons,
39:21 elle produit le résultat que nous voulons.
39:23 Ce n'est quand même pas compliqué d'arriver à faire ça déjà.
39:26 Et une fois qu'on aura fait ça, peuvent se reposer des questions.
39:28 Et donc le message, c'est un message collectif de "ne croyons pas".
39:31 On a une idée parfois en France que la norme, elle règle le problème.
39:35 C'est "je vais interdire toutes les passoires thermiques".
39:38 Oui, sauf qu'il faut une trajectoire, il faut des financements,
39:40 il faut de la planification.
39:41 Et si demain matin, je veux dire, ce n'est plus les E.E.F.
39:44 mais c'est les C.E.D.
39:45 OK, une fois que j'ai dit ça, est-ce que j'ai fait avancer le...
39:47 Oui, fixer un objectif, c'est un peu facile.
39:48 Il faut l'organiser.
39:49 Et donc, oui, c'est ça ce que je veux dire.
39:51 Et donc sur la question forestière, c'est pareil.
39:53 On a besoin non seulement de penser les étés, les incendies de forêt,
39:56 mais on a besoin de renouveler sans doute 30 à 40 % de la forêt française.
39:58 30 à 40 % de la forêt française, il faut des bras, il faut des plans,
40:01 il faut du temps.
40:02 Et donc, il va falloir qu'on accepte aussi ça.
40:04 Parce que si on n'est pas capable de se dire...
40:06 Il y a de l'urgence.
40:08 Mais en même temps, il faut être modeste à l'échelle de la vie humaine.
40:11 On essaye de faire le chemin qu'on a à faire sur le reste.
40:14 Alors à ce moment-là, on fait un défaut.
40:15 On fait du yak à faucons et on n'avance pas.
40:17 Nous, on va essayer d'avancer avec vous encore, Marc Fesneau,
40:25 un bon quart d'heure avec nous également dans questions politiques.
40:28 On a évoqué les politiques, on a évoqué les consommateurs.
40:31 J'aimerais qu'on s'arrête maintenant sur les agriculteurs.
40:32 Est-ce que vous diriez à un jeune agriculteur qui veut se lancer aujourd'hui
40:35 que c'est un peu inconscient face aux incertitudes économiques,
40:38 aux incertitudes climatiques aussi, de se lancer dans cette belle profession ?
40:42 Je ne dirais jamais à quelqu'un qui a un rêve et qui a un projet,
40:46 quel que soit le sujet, agriculture ou pas, de ne pas se lancer.
40:50 Et simplement, mon exigence, moi, comme ministre de l'Agriculture,
40:52 c'est de faire en sorte qu'il soit le mieux armé possible
40:54 dans le moment qu'on traverse, qui est un moment de grand dérèglement,
40:57 et pour l'agriculture particulièrement de grand dérèglement,
40:59 des règlements géopolitiques qui font des fluctuations de prix,
41:02 des règlements économiques, on vient d'en parler,
41:03 des règlements climatiques.
41:04 Enfin, le tout cumulé peut faire beaucoup et donner le sentiment.
41:07 De quoi on a besoin ?
41:08 Et ça va être l'objet du travail que nous faisons pour préparer la loi d'orientation.
41:12 C'est d'essayer de mieux armer les agriculteurs pour leur faire face à ces défis.
41:16 Non, mais elle va ressembler à quoi l'agriculture ?
41:17 Exactement.
41:18 On a du mal à voir quelle est la vision de l'exécutif aujourd'hui sur l'agriculture de demain.
41:22 Est-ce que c'est une agriculture de rendement ?
41:24 Est-ce que c'est une agriculture écologiste ?
41:26 Et si on n'était pas dans la caricature et qu'on disait...
41:29 Non, mais dites-nous !
41:30 Nous, on demande, on pose la question.
41:32 C'est quoi votre vision de l'agriculture de demain ?
41:34 Si on disait qu'il n'y a pas une agriculture, mais des agriculteurs,
41:37 qu'il y a des endroits où on va faire plutôt de l'élevage,
41:39 qu'il y a des endroits où on fera plutôt du maraîchage,
41:40 parce que ça s'y prête, parce qu'il y a accès à l'eau,
41:42 qu'il y a des endroits où peut-être on fera plutôt de la grande culture,
41:45 parce que c'est la vocation naturelle de ces territoires de faire de la grande culture.
41:48 C'est ça qu'on a besoin de construire.
41:49 Ce qu'on a besoin en revanche de construire,
41:51 c'est de se dire qu'il n'y a pas un territoire et une agriculture en France
41:54 qui ne va pas être soumise aux contraintes du dérèglement climatique.
41:56 Et donc, on a besoin d'engager les agriculteurs,
41:58 et en particulier les jeunes, mais pas que les jeunes, sur...
42:01 C'est quoi votre modèle sous dérèglement climatique ?
42:05 Je reprends les cas de l'élevage.
42:06 - Oui, mais c'est intéressant, parce que du coup, ça veut dire...
42:08 C'est quoi le modèle ? Est-ce que dans la...
42:10 - Territoire, enfin territoire.
42:11 - Ce qu'on appelle aujourd'hui l'agriculture conventionnelle,
42:13 est-ce que par exemple, ça fait partie des modèles qui continueront à exister ?
42:16 - Mais ça fait partie des modèles qui peuvent exister, oui, bien sûr.
42:18 Mais je reprends, j'allais prolonger, mais ça va répondre à votre question.
42:23 Vous avez un modèle dont on vante les vertus en France,
42:25 et à juste titre, qui est le modèle d'élevage extensif dans le Massif central.
42:28 Bon, quel est le problème sur cet élevage ?
42:31 C'est que si vous avez des épisodes comme 2022 trop répétitifs,
42:34 vous allez avoir un sujet d'accès au fourrage.
42:36 Or, ce modèle, il est vertueux pour lutter contre les incendies,
42:38 parce qu'il est vertueux en termes de production,
42:40 de qualité de la production qui est faite.
42:43 Il est vertueux en termes de biodiversité, enfin il est vertueux à bien des enseignes.
42:47 Et dans l'espace public, il est plutôt vanté.
42:50 Comment on fait en sorte qu'on gère mieux la contrainte de l'accès au fourrage ?
42:53 Est-ce qu'il faut qu'ils aient des bâtiments...
42:55 Pour répondre concrètement, c'est de l'agriculture conventionnelle.
42:57 Est-ce qu'il faut qu'ils aient des bâtiments plus grands
42:58 pour que les années où il y a beaucoup de fourrage,
43:00 ils en stockent plus pour passer les mauvaises années ?
43:01 Est-ce qu'il faut qu'ils puissent avoir accès à quelques cultures
43:04 qui leur permettent de diversifier l'alimentation de leurs bétails ?
43:06 Parce qu'on leur demande par ailleurs d'être autonomes
43:08 pour pas que viennent du soja venant du Brésil.
43:10 C'est ça qu'il va falloir qu'on fasse territoire par territoire.
43:12 L'agriculture conventionnelle elle-même fait sa transition.
43:16 Chacun doit faire le...
43:17 - Les céréaliers, vous trouvez qu'ils font leur transition par exemple ?
43:19 Vous trouvez qu'ils sont moins consommateurs en eau,
43:21 qu'ils essaient de trouver des solutions ?
43:22 - Quand vous, moi, ceux que je croise,
43:23 et je crois pas croiser un échantillon qui soit un échantillon...
43:28 plus avancé que les autres,
43:29 ils ont tout à fait conscience des sujets d'eau.
43:30 Il suffit de regarder d'ailleurs,
43:32 dès qu'on lance des appels à manifestation d'intérêts
43:34 ou d'appels à investissement pour avoir des systèmes d'irrigation
43:39 qui sont beaucoup plus économes en eau,
43:40 ils se jettent dessus.
43:41 D'ailleurs, ils le savent parce que, à la vérité,
43:43 quand vous êtes dans une zone comme la mienne, dans le Rocher,
43:45 vous avez un quota qui est déterminé en fonction du niveau de la nappe
43:49 et ils savent qu'ils dépasseront pas le quota.
43:51 Donc, ils sont en train de faire évoluer les pratiques.
43:53 Alors, on peut dire que c'est trop lent.
43:54 Moi, mon sujet c'est d'engager les transitions parce que...
43:57 - Vous voulez pas les accélérer par exemple en limitant l'accès à l'eau ?
44:01 Parce que l'eau, tout le monde doit faire des efforts,
44:04 mais pas les agriculteurs.
44:05 - Non mais, pardon, dans un certain nombre de cas,
44:07 de toute façon, excusez-moi de faire une phrase qui est un peu idiote,
44:09 mais je la préviens tout de suite.
44:11 Quand il n'y a plus d'eau, il n'y a plus d'eau.
44:12 Donc, quand il y a des mesures de restrictions...
44:14 - Pardonnez-moi, quand il n'y a plus d'eau,
44:15 vous gouvernez, c'est prévoir.
44:16 - Non mais, attendez, ce que je veux dire par là,
44:19 c'est que les agriculteurs, quand,
44:20 c'est pas seulement une trajectoire à moyen long terme,
44:22 chaque année, il y a des mesures de restrictions qui sont faites
44:24 où on réduit l'utilisation d'eau.
44:26 Donc, le système lui-même est en train de se réguler par ce motif-là.
44:30 Quand vous avez des projets...
44:31 - Non, il ne faut pas l'anticiper.
44:32 Il ne faut pas expliquer.
44:33 - Mais si, c'est ce qu'on fait.
44:34 - Parce que là, vous subissez de cléments.
44:35 - Non, c'est pas ce que je dis.
44:37 Quand on est sur un sujet comme Saint-Sauline, par exemple,
44:40 on est sur un sujet où on demande aux agriculteurs
44:42 de réduire d'un tiers leur consommation d'eau,
44:44 de planter des...
44:46 de faire évoluer un certain nombre d'assolements.
44:48 Donc, c'est bien le sujet qu'on a devant nous.
44:50 C'est moins d'eau à l'hectare consommée.
44:54 Donc, c'est sobriété à l'hectare.
44:56 Mais il y a des territoires aujourd'hui qui vont avoir besoin d'eau
44:58 qui n'en avaient pas besoin hier.
44:59 Donc, c'est que par la sobriété qu'on y arrivera à notre affaire.
45:02 Deuxièmement, c'est d'avoir des variétés qui soient plus économes.
45:04 Les variétés de maïs qu'on a aujourd'hui
45:05 consomment 30% moins d'eau qu'il y a 30 ans.
45:08 Bon, donc, on a besoin de faire de la recherche véritable.
45:10 On a besoin, par ailleurs, d'avoir du matériel qui soit plus économe en eau.
45:13 Quand vous passez d'un système classique à un système au goût à goutte,
45:15 vous réduisez de 30 à 50% votre consommation.
45:17 Donc, c'est tout ce chemin-là qu'il faut faire, qu'on accompagne au travers...
45:20 qu'on a accompagné d'abord au travers de France Relance
45:22 et maintenant au travers de France Biotech.
45:23 - Il y a une filière qui est très en colère.
45:25 C'est la filière bio aujourd'hui.
45:26 Considérant que vous ne l'avez pas suffisamment soutenue,
45:28 10 millions, ça représente 166 euros par exploitation,
45:30 à ce que j'ai pu lire, en disant que ce n'était vraiment pas assez.
45:33 Il demandait 800 millions, je crois.
45:34 10 millions, 800 millions.
45:35 Est-ce que vous considérez effectivement que là,
45:37 il n'y a peut-être pas assez d'Etat ?
45:38 - Non, non, on avait besoin de qualifier, de documenter.
45:42 Je ferai des annonces ce mercredi prochain autour de quoi ?
45:44 D'abord, d'un plan d'urgence pour mieux soutenir la filière qui est en grande difficulté.
45:48 Deuxièmement... - Vous mettez combien sur la table ?
45:50 - Mais je l'annoncerai mercredi, une fois que j'ai fait le tour.
45:51 Pardon, je suis désolé, mais...
45:53 - Non mais c'est mon rôle de tante et on peut s'attendre à...
45:56 - Oui, non mais c'est... - Plus que 100 millions, par exemple.
45:58 - Non mais attendez, il y a plusieurs...
46:00 Oui, globalement, ça sera plus que 100 millions.
46:01 Pourquoi ? Parce qu'on va avoir à la fois le plan d'urgence,
46:03 on va avoir la commande publique.
46:06 - Également.
46:06 - Quelle est la crise qu'on a sur le bio ?
46:08 C'est une crise de baisse de consommation.
46:09 On a eu un moment une crise d'offres.
46:10 On disait, il n'y a pas assez de producteurs bio,
46:12 ça vient de tous les pays européens,
46:14 on n'a rien d'extérieur, on n'en a pas.
46:15 Alors résultat, on pourrait dire d'ailleurs et le mettre à notre crédit,
46:18 qu'on est quand même un pays qui a plutôt progressé.
46:20 Alors on nous dira que ce n'est pas assez.
46:21 Je connais par cœur tous les griefs qui nous sont faits,
46:24 mais on a plutôt avancé.
46:25 On a doublé les surfaces et ça joint avec le quinquennat de François Hollande.
46:28 Donc je ne tire pas les marrons du feu,
46:30 je dis juste qu'on a plutôt progressé dans ce pays.
46:32 On a doublé les surfaces.
46:34 Résultat des courses, on a une crise liée à l'inflation,
46:36 qui est une baisse de consommation qui est très puissante.
46:38 Bon, donc crise d'urgence, on a besoin de moyens.
46:42 Urgence aussi, on sait que la seule baisse de consommation
46:45 qu'on a dans la grande surface, ce serait compensée
46:47 si simplement on atteignait les objectifs d'Egalim.
46:49 On va essayer de faire ça parce que ça, c'est pour le coup,
46:51 ça fait écho à l'affaire de la contractualisation.
46:53 C'est un moyen de stabiliser une offre.
46:55 Quand vous savez que vous allez alimenter la cantine,
46:57 le collège, le lycée, etc.
46:59 Vous savez que vous en avez pour plusieurs années
47:00 parce que c'est un marché public.
47:02 Donc c'est mieux de faire comme ça.
47:03 Donc ça, c'est un deuxième volet.
47:04 - Egalim, juste une question de curiosité,
47:06 Egalim, c'est du bio français ?
47:08 - C'est du bio en général.
47:08 Non, c'est du bio général, mais c'est du bio...
47:10 Non, mais on vit, oui, d'accord.
47:12 - Mais c'est un petit sujet, non, ça ?
47:14 - Non, mais quand vous êtes sur circuit court et bio,
47:16 on peut avoir quand même la pensée que globalement,
47:19 c'est plutôt du bio français qui soit...
47:21 Dès lors qu'on a une offre française,
47:22 il me semble que c'est plutôt comme ça que ça se passe.
47:23 Après, on peut aussi décider qu'on vit sur une île
47:26 et qu'on n'a pas de voisins européens.
47:27 La question sur le bio, c'est plutôt une question
47:30 d'avoir une demande qui soit poussée
47:31 et le bio français y trouvera sa place.
47:33 D'ailleurs, non.
47:34 Et puis, un troisième sujet sur le bio,
47:36 et c'est un troisième volet pour moi,
47:37 c'est auquel je tiens particulièrement.
47:39 C'est pour ça que je le dis, c'est la question de la communication.
47:41 On a besoin de repositionner le bio comme un produit de qualité
47:45 qui est le plus abouti en termes de pratique
47:48 et en même temps, c'est un produit de proximité.
47:50 Et qu'est-ce qui s'est passé depuis 2020-2021, crise Covid ?
47:53 C'est que les gens se sont beaucoup retournés vers les circuits courts.
47:55 D'ailleurs, les grandes enseignes sont allées beaucoup
47:57 sur les circuits courts et les circuits de proximité.
48:00 Que ce soit bio ou pas bio.
48:00 Et donc, il y a une forme de concurrence.
48:02 Alors, c'est la vie, on ne va pas faire de grief au consommateur,
48:04 qui s'est nouée au moment de la crise Covid.
48:05 Vous savez que tout le monde allait dans les marchés
48:08 parce que c'était les lieux d'abord plutôt à l'extérieur
48:10 et deux, il y avait une forme de distance qu'on ne pouvait pas parcourir,
48:13 donc nécessité faisant loi.
48:15 Et peut-être qu'on n'a pas bien vu ça à l'époque.
48:16 Et tout le monde, je veux dire.
48:17 Donc, je ne fais pas de grief.
48:18 Donc, on a besoin de reconstruire l'image du bio
48:20 comme son excellence et en même temps, comme un produit de proximité.
48:24 Claire, Yatimra.
48:25 Oui, vous parliez tout à l'heure de l'aide pour la transition écologique.
48:29 Il y a quand même un gros sujet avec les pesticides.
48:32 Votre décision de demander à l'Agence nationale de sécurité alimentaire
48:36 de revenir sur l'interdiction du S-méthylachlore.
48:41 Merci.
48:42 A fait beaucoup de bruit.
48:45 Qu'est ce que ça veut dire, en fait, que aider les agriculteurs à cette transition,
48:50 c'est sans cesse repousser les délais ou est-ce qu'il y a autre chose que...
48:54 C'est un herbicide qui détruit, qui pollue sérieusement les nappes phréatiques.
49:01 Quand on retrouve des résidus dans un certain nombre de nations.
49:02 Donc, on a du mal à comprendre pourquoi...
49:03 Potentiellement cancérogène.
49:04 Oui, potentiellement.
49:07 Donc, l'ANSES dit on supprime.
49:09 Pourquoi vous n'êtes pas contre cette chose-là ?
49:10 Je vous mets au défi de trouver une citation dans laquelle je mets en cause l'avis de l'ANSES
49:14 et je ne dis pas que c'est la trajectoire vers laquelle on va.
49:16 Je vous mets au défi d'en trouver une.
49:18 La polémique est née de quoi ?
49:21 Elle est née du fait qu'au niveau européen,
49:22 nous avons une décision qui est attendue pour le 25 mai et que j'estimais...
49:26 Alors, j'ai franchi un Rubicon démentiel.
49:28 Je sens que j'ai été révolutionnaire.
49:30 J'ai dit 25 mars, 25 mai, si on attendait le 25 mai.
49:35 Je n'ai pas l'impression d'avoir été révolutionnaire.
49:37 J'ai juste dit on attend une décision de l'EFSA la semaine prochaine,
49:40 enfin dans dix jours, qui va dire j'interdis ou pas.
49:43 Et théoriquement, dont on me dit qu'elle va être dans le même sens que l'ANSES.
49:46 C'est ce que disent les premiers éléments de l'EFSA.
49:48 Bon, très bien.
49:49 Mais si jamais l'EFSA dit "mais", au niveau européen, sauf en France,
49:53 puisque nous, nous aurions pris notre décision,
49:54 on n'interdit pas parce qu'on n'a pas la même analyse.
49:55 Qu'est-ce qu'on fait ? Vous voyez ce que je veux dire ?
49:57 Donc, jamais vous m'avez entendu.
49:59 Parce que moi, je pense qu'il ne faut jamais remettre en cause la science,
50:01 parce que ceux qui ont remis en cause la science, c'est les mêmes...
50:03 - Justement, l'ANSES, c'est quand même la science.
50:04 - Est-ce que vous m'avez entendu ?
50:05 - Si, effectivement, l'avis de l'ANSES, c'est de dire que ça pollue les nappes phréatiques,
50:08 pourquoi les remettre en question ?
50:09 - Madame Gatineau, est-ce que vous m'avez vu remettre en cause en disant
50:13 "non, non, il n'y a pas de problème avec l'accord" ?
50:14 - De leur demander de décaler leur avis.
50:16 Quel intérêt, excusez-moi ?
50:17 - Mais de toute façon, leur avis, ce n'est pas d'inter...
50:19 - Si ce n'est d'anticiper...
50:20 - Madame Gatineau, pardon, excusez-moi, je connais un peu le dossier.
50:23 La décision de l'ANSES, c'est 6 mois + 18 mois.
50:26 Donc, de toute façon, c'est entre 18 et 24 mois.
50:29 Peut-être qu'on peut attendre d'avoir une décision européenne
50:31 pour la qualifier au même niveau, au niveau européen.
50:33 Mais je vois bien que ça nourrit des polémiques un peu faciles.
50:37 Mais moi, je... Et par ailleurs, quand l'ANSES prend d'autres décisions,
50:40 il y a un certain nombre d'autres gens qui sont parfois...
50:42 Des gens qui sont des adversaires politiques.
50:44 Quand il s'agit de confiner les volailles, on me dit "il ne faut plus confiner les volailles".
50:46 Je dis "ah oui, mais c'est la demande de l'ANSES".
50:48 On me dit "ah bah non, mais il faut s'affranchir de la demande de l'ANSES".
50:50 Alors, c'est à la carte ou c'est pas à la carte ?
50:51 - Allez, une question politique, Nathalie Saint-Patrick.
50:53 - Je vais en mettre deux même pour avoir le temps de les faire.
50:55 Le 8 juin, proposition de loi, déposée par l'IOT,
50:58 pour revenir sur la réforme des retraites et le report à 64 ans.
51:02 Qu'est-ce qu'on fait dans la majorité ?
51:03 On fait de l'obstruction ou on laisse la vie démocratique se dérouler ?
51:07 - Est-ce qu'on peut faire l'obstruction jusqu'à après minuit ?
51:09 - Alors, il y a une possibilité de...
51:11 - Pardon, ça serait quand même cocasse.
51:13 Alors, c'est l'ancien ministre des Relations qui...
51:14 - Avec le Parlement.
51:15 - Oui, avec le Parlement qui parle.
51:17 Ce serait quand même cocasse que, parce qu'il y aurait 50, 100 ou 200 amendements
51:20 quand d'autres, on en fait 20 ou 30 000, on vient de nous faire le reproche.
51:22 - Mais ça dépend si c'est pour des amendements ou si c'est juste pour planter le texte.
51:25 - Oui, mais pardon, est-ce qu'on peut respecter aussi le Parlement dans ses prérogatives ?
51:29 Je ne sais pas ce que décideront les groupes.
51:32 - Vous souhaitez quoi, vous ?
51:33 - Acceptons qu'il y ait le débat.
51:34 - Vous souhaitez quoi, vous ?
51:35 - Deuxième élément, il y a un débat.
51:36 - Vous connaissez bien le Parlement.
51:37 - Mais moi, je n'ai aucun problème avec le débat.
51:38 - Quitte à ce qu'il y ait soit voté.
51:39 - J'ai pas peur des parlementaires, mais j'ai pas peur des parlementaires
51:40 qui ont fait dans leurs prérogatives.
51:41 - Quitte à ce qu'il y ait soit voté.
51:42 - Moi, vous ne m'avez pas entendu dire "il y a 20 000 amendements, c'est de l'obstruction".
51:43 Je ne vais pas me rentrer dans le terrain et me faire intoxiquer par ce qu'ils disent.
51:46 S'il y en a 300, c'est de l'obstruction.
51:47 Attendez, il faut que les gens soient cohérents dans la vie.
51:49 Il y a des gens qui ont fait de l'obstruction sur ce texte, qui ont empêché qu'on aille
51:52 au vote d'ailleurs à l'Assemblée nationale.
51:53 Parce qu'on était déjà à deux semaines et demie ou trois semaines de débat et il
51:56 en restait 25 000.
51:57 Et ils viennent maintenant vous faire la leçon parce qu'il y en a qui oseraient faire des
52:00 amendements.
52:01 - C'est un débat qui est dans la majorité, c'est pas moi qui l'invente.
52:02 - Je pose par contre une deuxième question.
52:04 Moi je suis aussi respectueux de la Constitution.
52:07 Il se trouve que dans la Constitution, il y a un article qui s'appelle l'article 40.
52:10 Lequel dit qu'on ne peut pas faire un texte…
52:13 - Qui ne va pas dans le même sens…
52:15 - Non, pas du tout.
52:16 - Qui revient sur un texte qui est déjà…
52:17 - Non, pas du tout.
52:18 Ça c'est la question du référendum.
52:19 L'article 40 dit qu'on ne peut pas faire un texte, sauf si le gouvernement lève le
52:24 gage qui augmente les charges.
52:25 Et alors ce texte-là, il fait quoi ?
52:27 - Et bien alors si on l'utilise, il n'y a pas de débat.
52:29 - En tout cas, c'est une question qu'on peut poser.
52:31 - Qui veut utiliser cet article ?
52:33 - C'est le président de la Commission des finances.
52:35 - Éric Coquerel.
52:36 - Parce que, à la vérité, on est en train de dire aux gens qu'on fait un texte qui
52:39 pourrait être, qui serait sans doute censuré.
52:42 Je ne préjuge pas des décisions du Conseil constitutionnel.
52:44 Parce que ce serait un texte qui engage une dépense supplémentaire sans que l'État
52:47 ait levé le gage.
52:48 - Donc il faut tout envisager.
52:49 - Mais donc il faut tout envisager.
52:50 - Comme dit Thomas, c'est quoi votre position ?
52:51 - Moi j'aimerais bien que dans ce domaine, un, on ne fasse pas d'obstruction.
52:53 Deux, qu'on puisse accepter qu'il y ait du débat.
52:55 Et donc, des amendements.
52:56 Trois, qu'on respecte aussi la Constitution.
52:58 Et moi je ne passe pas de l'article 39 à l'article 41.
53:01 Il y a un article qui s'appelle l'article 40.
53:02 - Et celui-là, il ne vous dérange pas ?
53:03 - Non, vous n'avez pas l'impression ?
53:04 - Aucun ne me dérange dans la Constitution.
53:05 - Si, il y a un truc qui vous dérange, c'est le vote.
53:07 - Mais pas du tout.
53:08 - Vous voulez aller au vote ?
53:09 - Ah ben il n'y avait pas de vote.
53:10 - Non mais aucun ne me dérange.
53:12 Mais simplement, est-ce qu'on pourrait… On a commencé avec le fait qu'il fallait
53:16 respecter un certain nombre de principes républicains.
53:17 Si jamais vous dites, on peut faire toutes les dépenses qu'on veut, on va avoir que
53:21 des PPL à 15 ou 20 milliards.
53:23 Mais qui paye au bout ?
53:24 - Mais sur le fond…
53:25 - A la fin, c'est les Français qui payent.
53:26 - Mais sur le fond…
53:27 - Ça dépend si c'est…
53:28 - C'est une fonte d'irréponsabilité constitutionnelle.
53:29 - Je vais vous dire, c'est gagé sur les tabacs.
53:31 Si c'est gagé sur les tabacs, je crois que ça fait un paquet de cigarettes à 800
53:36 ou 900 euros.
53:37 Bon, de qui se moque-t-on ?
53:38 Des gens qui, dans la rue, nous diraient…
53:42 - Mais juste, sur le fond, cette loi-là, selon vous, elle peut passer ou pas ? Parce
53:45 que c'est quand même juste ça qui nous intéresse.
53:46 - Je ne fais pas de l'arithmétique, je n'en sais rien, mais je pense qu'à vrai
53:50 dire, au-delà du débat initial que nous avons eu, on a un débat de gens qui proposent
53:54 de revenir sur une réforme sans répondre à la question de base sur laquelle, sans
53:57 doute, je vais me déjuger, nous n'avons pas fait assez de pédagogie, qui est comment
54:01 on équilibre le système de retraite.
54:03 - Mais ce serait…
54:04 - Ce qui ne répond pas…
54:05 - Elle ne va pas voter.
54:06 - Non, mais on peut faire aussi…
54:07 - Elle va être probablement acceptée.
54:08 - Donc ce serait très gênant pour l'exécutif.
54:09 - On peut faire ce qu'on veut, on peut voter, on peut faire des amendements, on peut appliquer
54:12 l'article 40, on peut aussi faire comme on… vous voyez, je veux dire, respecter
54:15 la démocratie et les institutions, c'est d'en respecter les règles.
54:18 - Et nous, on peut rendre l'antenne.
54:19 Merci Marc, merci beaucoup.
54:20 - C'est à dire qu'on se retrouve dimanche prochain pour un nouveau numéro 2, Question

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