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Mardi 9 mai 2023, SMART JOB reçoit Vincent Corrèges (Cofondateur, Yoti)

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00:00 ...
00:05 -Notre rubrique, "Les entreprises s'engagent",
00:08 à la rencontre d'une entreprise engagée.
00:10 On parle aujourd'hui de l'insertion pro sous main.
00:13 C'est un vilain mot qui veut dire
00:16 donner du travail aux détenus en maison d'arrêt
00:19 et leur permettre d'avoir un revenu autre que les revenus
00:22 qui leur sont apportés par leur famille.
00:24 On en parle avec Vincent Correge.
00:26 Bonjour, Vincent. -Bonjour.
00:28 -On est ravis de vous accueillir, cofondateur de Yotty.
00:31 Une question traditionnelle,
00:33 puis on va parler de vous, de votre parcours
00:36 et de l'action que vous menez en recyclage de jouets.
00:39 C'est le coeur de votre métier.
00:41 Pourquoi vous vous êtes inscrit dans cette grande communauté
00:44 qui grossit de jour en jour, des entreprises s'engagent ?
00:47 -Alors, tout simplement parce que nous,
00:50 on est partis du principe avec mon associé
00:52 que mener une action entreprenariale,
00:55 c'était bien, mais qu'il fallait un sens derrière ce qu'on faisait.
00:58 Il fallait quitter nos travails respectifs
01:01 pour s'engager.
01:02 -Je rappelle que vous étiez à Londres,
01:04 dans la salle de marché, dans les devises.
01:06 Vous étiez trader, pour le dire rapidement.
01:09 Vous basculez tout, très bon niveau de vie,
01:11 très bon revenu, la vie à Londres, et vous vous dites que vous voulez plus.
01:15 -C'était un monde qui tournait exclusivement autour de l'argent.
01:19 Quand on est jeune, ça attire.
01:21 Quand on mature, on se pose plus de questions.
01:24 Le Covid m'a laissé plus de temps pour réfléchir.
01:27 On a décidé de faire autre chose, d'utile,
01:29 et surtout, quelque chose qui n'existe pas en France.
01:32 On a créé un modèle avec Jacques, mon associé.
01:35 On est en train de le maturer,
01:36 mais on fait quelque chose d'unique en France.
01:39 -Vincent, le modèle, c'est le recyclage des jouets.
01:42 Il y a des tonnes de jouets qu'on jette,
01:44 qui sont incinérés ou enterrés dans des décharges.
01:47 Et l'autre modèle, c'était aussi de pouvoir donner
01:50 une 2e chance, parce que c'est une 2e vie pour les jouets,
01:53 et une 2e chance aussi pour les détenus,
01:55 parce que ça les insère et ça leur donne aussi, j'imagine,
01:59 l'envie de continuer à travailler.
02:01 -Il y a beaucoup de choses à dire.
02:03 Quand on a monté ce projet, on avait tout de suite décidé
02:06 qu'il y allait y avoir deux chevaux de bataille.
02:09 Avec tous ces jeux jetés chaque année,
02:11 à peine 10 % trouvent une solution en France.
02:14 Donc, créer un modèle vraiment qui puisse être important en France,
02:18 qui s'inscrive dans une filière qui est en train de se créer,
02:22 pour aider les particuliers à donner facilement,
02:24 pour reconditionner ces jouets et pour offrir aux consommateurs
02:28 une alternative aux jouets neufs.
02:30 -Il y a deux casse-têtes dans votre sujet.
02:32 L'accès est rentré en prison.
02:34 Deux salariés, il y a quelques mois, vous en avez 32.
02:37 Donc, ça veut dire montrer pas de blanche pour entrer en prison,
02:41 ce qui n'est pas simple. Et vous avez réussi.
02:44 Le deuxième enjeu, c'est d'aller sourcer vos jouets.
02:47 Comment on fait pour aller chercher des jouets ?
02:50 -C'est un bon point. -On peut faire des notes.
02:52 -J'aimerais bien. Noël, c'est une très bonne période pour ça.
02:56 Mais toute l'année, les gens ont des jeux et des jouets à donner.
03:00 Tout le monde stocke ça dans son grenier, dans son garage.
03:03 Le gisement est abondant.
03:05 L'enjeu, c'est d'aller le chercher et de faciliter le don.
03:08 Tout le monde veut bien donner, mais si il faut faire 30 minutes
03:12 de voiture et devoir passer 3 heures à trier, c'est pas possible.
03:16 Au niveau des dons, on accepte absolument tout.
03:19 On est prêt à trier, reconstruire, compléter, etc.
03:22 Sur le gisement, on va voir des particuliers,
03:25 des entreprises, des associations, qui ont des dons,
03:28 mais pas les moyens humains ou matériels de retraiter les jouets.
03:32 Imaüs est très bon sur les meubles, ils ont des jouets.
03:35 Ils vont nous donner une partie de leur stock.
03:38 -Ils vous donnent leur stock.
03:40 En termes de logistique, on en revient à votre désir
03:43 d'être entrepreneur. C'est une association,
03:45 mais ça veut dire des réseaux de camionnettes,
03:48 qui viennent chercher les jouets. C'est une entreprise à part entière.
03:52 -Il faut avoir une grosse organisation,
03:55 on manque de moyens. Avec ce qu'on a,
03:57 il faut répondre à tous les appels aux dons.
04:00 Chaque journée, à la minute près,
04:02 notre logisticien doit se débrouiller
04:04 pour voir toutes les personnes qu'il doit voir,
04:07 remplir le camion. C'était un challenge
04:09 au niveau logistique, on n'était pas avec mon associé,
04:13 donc on a découvert sur le tas.
04:15 Aujourd'hui, ça marche très bien.
04:17 -Le volet "Les détenus", c'est jouer arrive en maison d'arrêt,
04:21 à Bois-d'Arcy, pour dire que c'est une maison d'arrêt historique.
04:24 Ensuite, j'imagine que votre boulot,
04:27 c'est aussi de les mettre sur des chaînes de travail.
04:30 -On a un modèle qui est un peu industriel,
04:32 car l'enjeu, c'est d'être efficace dans le reconditionnement.
04:36 On ne peut pas accepter beaucoup de collecte.
04:38 -Il faut du volume. -Il faut traiter.
04:41 Il faut pouvoir donner toujours du travail aux détenus.
04:44 L'enjeu du OTI, c'est qu'il y a beaucoup de concessionnaires
04:47 qui viennent, mais qui ont des activités assez fluctuantes.
04:51 On a 32 détenus qui travaillent avec nous,
04:53 ils doivent toujours avoir du travail.
04:55 Tous les jours, ils ont du travail.
04:58 Après, on a une organisation spécifique.
05:00 -On vous voit, je veux le montrer,
05:02 parce qu'Eric Dupond-Moretti et Thibault Guillou
05:05 étaient venus faire des annonces très concrètes
05:08 sur l'emploi en prison et l'emploi après.
05:11 -Je suis avec mon associé, Jacques.
05:13 Il est venu inaugurer l'atelier.
05:15 Il est dans une grande opération de communication
05:18 pour promouvoir le travail en prison,
05:20 qui fait très peur. Il y a beaucoup d'a priori.
05:23 C'est un monde très caché,
05:25 mais il y a beaucoup d'entreprises qui pourraient venir.
05:28 -Vincent, j'ai vu quelques ateliers en prison,
05:31 il m'est arrivé de les filmer.
05:33 C'est souvent des ateliers industriels,
05:35 il y a un côté ludique pour les détenus.
05:38 Il y a quelque chose qui renvoie à l'enfance.
05:41 -Le cadre dans lequel ils travaillent est agréable.
05:44 Vous avez le retour des détenus ? -Absolument.
05:47 On a réussi aussi à créer une espèce d'esprit d'équipe,
05:50 parce que c'est des jouets.
05:52 On est tous très bien dans cette ambiance,
05:54 qui est très détendue.
05:56 On a une ambiance de travail particulière.
05:58 On a fait beaucoup d'investissements
06:01 pour en faire quelque chose de professionnel
06:03 et quelque chose qui va les aider à sortir à l'extérieur
06:07 et avoir un cadre identique à ce qu'ils ont mis à Bois-d'Orcy.
06:10 -La suite de l'aventure entrepreneuriale,
06:13 vous avez commencé à Bois-d'Orcy,
06:15 et vous avez le soutien d'Eric Dupond-Moretti,
06:18 et c'est important que l'Etat vous accompagne.
06:21 D'autres prisons, il y a beaucoup de prisons en France,
06:24 une à deux par département.
06:26 C'est quoi, là, la suite du développement ?
06:28 -L'enjeu, c'est d'ouvrir d'autres ateliers en détention,
06:32 puisqu'on connaît maintenant ce secteur-là
06:34 et ce modèle qui est le travail en prison.
06:37 On est très soutenus par le ministère ou la TIGIP,
06:40 donc on va essayer de se développer dans d'autres ateliers.
06:43 On a 3 ou 4 projets de développement.
06:45 -On est un peu en retard, mais avant qu'on se quitte,
06:49 Vincent Corrèges, l'adresse yoti, il y a un 3W, j'imagine.
06:52 Si des personnes nous voient, des entreprises,
06:55 vous avez des jouets, des stocks,
06:57 c'est chez Yoti qu'il faut les envoyer.
06:59 -yoti-shop.fr.
07:00 On viendra chercher les jouets,
07:02 quels que soient les états, on se débrouille.
07:05 -Partout en France.
07:06 -En Ile-de-France, on vient les chercher,
07:09 on voit des bons, et vous les envoyez par la poste.
07:12 -D'abord, c'est l'Ile-de-France, le premier espace.
07:15 Merci, Vincent, d'être venu nous rendre visite.
07:18 Bon vent pour la suite de cette très belle opération
07:21 côté humain et aussi côté recyclage
07:23 et obsolescence programmée des objets.
07:26 Vous leur redonnez une seconde vie.
07:28 Merci à vous. On fait une courte pause
07:30 et on va accueillir dans le cercle IRASH
07:33 l'une des candidates à la présidente du MEDEF.
07:36 Elle souhaite succéder à Geoffroy Roux de Bézieux.
07:40 Sportive de haut niveau, très engagée sur ses questions,
07:43 elle va nous parler d'elle,
07:45 de ses ambitions et de son combat,
07:47 parce que c'est une véritable campagne qu'elle a engagée.
07:50 On l'accueille juste après le jingle.

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