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00:00 *Générique*
00:12 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de TV5MONDE pour Face au Territoire,
00:16 une émission qui, vous le savez, est diffusée dans 200 pays et en 22 langues,
00:20 en direct ce matin bien sûr, chez nos partenaires également Ouest France,
00:24 Nice matin, France Antille, 20 minutes, Centre France La Montagne
00:28 et le magazine Le Point qui est récemment partenaire de cette émission.
00:31 Mon invité ce matin c'est Bruno Le Maire. Bonjour Bruno Le Maire.
00:34 – Bonjour Cyril Wiguet.
00:35 – Merci d'être avec nous.
00:36 Vous êtes ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
00:42 et vous êtes surtout aussi l'auteur de "Fugue américaine" chez Gallimard,
00:46 un livre qu'on voit à l'antenne.
00:48 Je rappelle que vous écriviez avant de faire de la politique.
00:52 Malgré tout, l'économie française s'installe dans une croissance à petite vitesse,
00:56 la hausse des taux d'intérêt va peser sur la croissance en France,
00:59 le PIB a progressé de seulement 0,2% au premier trimestre.
01:04 Quel tintamarre autour de ce livre était-ce le bon timing ?
01:09 C'est ça la question ce matin.
01:11 – Je crois que pour ceux qui critiquent, ça n'est jamais le bon timing.
01:13 En fait ce qu'il y a derrière, c'est le refus d'avoir un ministre,
01:17 ou un responsable politique qui puisse écrire.
01:19 Mais vous voulez parfois me rappeler, j'ai toujours écrit avant ma vie politique,
01:23 pendant ma vie politique, après ma vie politique je continuerai d'écrire.
01:27 – Premier à l'agrégation de lettres depuis toujours dans l'écrit,
01:30 – Ça ne garantit pas la bonne écriture, mais en tout cas voilà,
01:33 ça a toujours fait partie de ma vie et ça continuera à faire partie de ma vie.
01:35 – C'est vous qui l'avez écrit entièrement, pas de nègre comme on dit.
01:38 – Oui ça, bien entendu, comme chacun de mes ouvrages.
01:41 Mais ce qui compte surtout pour moi, c'est que les lecteurs découvrent le livre.
01:45 Et qu'au-delà de ce tintamarre, dans le silence de la lecture,
01:49 chacun découvre le personnage de Vladimir Horowitz,
01:52 découvre des passions pour la musique,
01:54 découvre ce voyage qui va de Cuba à New York en passant par Moscou,
01:59 découvre des personnages qui ont leurs failles, qui ont leurs fragilités.
02:02 Certains qui tiennent bon, comme Vladimir Horowitz,
02:05 soutenu par sa femme Vanda, la fille du grand chef d'orchestre Arturo Toscanini,
02:09 et d'autres qui s'effondrent.
02:10 C'est une fugue au sens à la fois de la fuite,
02:13 mais c'est aussi une fugue au sens musical, avec des lignes de vie qui se croisent,
02:17 celles du grand pianiste Vladimir Horowitz,
02:20 et celles d'autres personnages qui sont plus fragiles
02:23 et qui n'arrivent pas à résister à la vie.
02:24 – Un commentaire de la Première ministre et du Président de la République sur votre livre ?
02:28 Ils vous ont fait un commentaire ?
02:29 – Non, nous parlons politique économique, nous parlons budget,
02:33 nous parlons taux d'intérêt avec le Président de la République et la Première ministre.
02:37 – On va en parler dans un instant.
02:39 C'est donc Bruno Le Maire qui est notre invité ce matin dans "Face au territoire".
02:43 Dans un instant, François-Xavier Lefranc de Ouest-France sur ce plateau.
02:46 [Générique]
02:49 Bonjour François-Xavier Lefranc, vous êtes directeur des rédactions de Ouest-France,
02:54 futur président du directoire de Ouest-France à partir du 22 juin.
02:57 Merci d'être avec nous ce matin.
02:58 – Bonjour Bruno Le Maire.
02:59 – Dans un instant, je vous cède Bruno Le Maire, mais tout de suite,
03:03 Chonu qui est dessinateur et collaborateur de Ouest-France bien connu,
03:08 qui a une question à poser à Bruno Le Maire, c'est la tradition de cette émission.
03:11 On commence par Chonu.
03:14 – Monsieur le ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire, bonjour.
03:18 Alors qu'au Royaume-Uni, Charles III a revêtu ses plus beaux atours pour son sacre,
03:24 en France, le roi est nu et sa politique n'est pas couronnée de succès.
03:30 L'intersyndicale a annoncé une nouvelle journée de mobilisation,
03:34 le 6 juin, tout un symbole quand on sait qu'à tout moment,
03:38 Elisabeth Borne peut être débarquée.
03:41 Marine Le Pen ne cesse de grimper dans les sondages
03:44 et rien n'arrête son ascension vers l'Élysée.
03:49 Dans le concert des nations, la Chine, la Russie, l'Iran, le Venezuela,
03:54 ont repris tous en cœur le discours de Jean-Luc Mélenchon sur les brutalités policières
04:00 et permettez-moi d'avoir une pensée pour le policier gravement brûlé
04:04 lors des manifestations du 1er mai.
04:07 Alors, quelques grammes de volupté dans ce monde de brut ne nous feront pas de mal.
04:13 Et voici ma question.
04:15 Croyez-vous que si l'agence Fitch, au lieu de consulter les comptes de la France,
04:21 était tombée sur les bonnes feuilles de votre dernier roman, "Fugue américaine",
04:27 la note de notre pays aurait-elle été relevée ?
04:32 Je n'en suis hélas pas certain.
04:34 J'apprécie beaucoup son humour.
04:38 Je partage aussi le message qu'il a adressé aux policiers brûlés.
04:41 C'est quelque chose qui me révolte profondément.
04:44 Ces milliers de casseurs qui viennent en tête de cortège uniquement pour casser du flic,
04:51 c'est épouvantable, c'est révoltant, ça mérite, je crois, la sévérité la plus extrême.
04:57 Et pour le reste, juste sur l'ascension de Marine Le Pen, je la vois là, qui monte les casseroles,
05:02 je pense que des sondages ne font pas une élection
05:05 et que Marine Le Pen peut et doit être battue aux prochaines élections.
05:10 François-Xavier Lefranc.
05:12 Bruno Le Maire, je voulais vous interroger sur le climat.
05:13 Il va falloir beaucoup d'argent pour répondre à ce défi gigantesque
05:17 sur lequel vous, les politiques, êtes très attendus, notamment par les jeunes générations.
05:21 Les Américains ont mis le paquet en annonçant un plan,
05:23 l'Inflation Reduction Act, de 370 milliards d'investissements.
05:29 Là-dedans, il y a beaucoup de subventions, notamment pour les entreprises américaines.
05:32 Ça peut faire un peu peur à l'Europe.
05:33 Et en Europe, il y a des gens qui défendent l'idée
05:36 d'une taxe sur les transactions financières à l'échelle européenne.
05:41 Elle permettrait de récupérer 57 milliards chaque année.
05:46 Le Parlement européen a voté le 16 février, un vote de principe positif à 80%.
05:51 Un nouveau vote est prévu le 9 mai.
05:54 Ce sont des votes qui ne sont pas contraignants,
05:55 mais il se dit que la France n'en veut pas.
05:59 Alors, est-ce que vous le confirmez ?
06:00 Et quelle est votre position là-dessus ?
06:01 Pourquoi ? Non, c'est faux.
06:03 Nous avons une taxe sur les transactions financières.
06:05 Enfin, moi, j'adore les conseilleurs, qui ne sont pas souvent les payeurs.
06:09 Mais nous, nous avons une taxe sur les transactions financières
06:12 qui rapporte environ un milliard d'euros.
06:14 Qui concerne 1% des transactions. C'est une taxe française.
06:16 Oui, mais la vraie question derrière, c'est celle que vous posiez.
06:19 C'est comment est-ce qu'on finance la transition climatique ?
06:22 Chacun voit bien que l'argent public manque et qu'il ne suffira pas.
06:26 Donc, nous mobilisons de l'argent public au niveau national et au niveau européen.
06:30 Des sommes qui sont d'ailleurs très importantes, mais ça ne suffira pas.
06:33 La deuxième solution, c'est de faire appel à l'argent privé.
06:36 Vous voyez bien que si vous taxez aussi trop l'argent privé,
06:39 vous n'arrivez pas à lever les fonds nécessaires
06:42 pour financer les investissements et accélérer la transition climatique.
06:46 Et la troisième solution, ça peut être effectivement la taxe sur les transactions financières.
06:49 Mais je le redis, nous en avons déjà une.
06:51 Mais faisons attention à ne pas être contradictoire.
06:55 On ne peut pas dire qu'il faut mobiliser massivement les financements privés
06:58 et dans le même temps vouloir les taxer toujours plus.
07:00 Mais pourquoi est-ce qu'on serait taxé quand on achète une baguette de pain,
07:02 par exemple avec la TVA ?
07:03 Pourquoi est-ce qu'on ne le serait pas quand on fait des transactions financières ?
07:08 – Mais je vous rassure, en France, nous le sommes.
07:11 Nous sommes un des pays en Europe, tous ne l'ont pas,
07:13 qui ont une taxe sur les transactions financières
07:16 qui rapporte près d'un milliard d'euros.
07:17 – Et vous êtes prêt à soutenir au niveau européen cette idée ?
07:19 – Mais on l'a soutenue dans le cas d'une coopération renforcée.
07:21 Elle a échoué parce que les partenaires n'en voulaient pas.
07:23 Moi, je suis ouvert à tous ces dispositifs.
07:26 Du moment, une fois encore, qu'ils n'affaiblissent pas
07:28 le financement privé de la transition climatique.
07:30 – C'est Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie,
07:32 qui est notre invité en direct ce matin sur TV5 Monde.
07:35 Floréal Hernández, qui est rédacteur en chef Bruno Le Maire de 20 Minutes,
07:39 vous pose la question des lecteurs et des lectrices de 20 Minutes.
07:42 Sur leur site internet cette semaine, une alerte a été donnée.
07:45 C'est Julien qui s'interroge, on l'écoute.
07:48 – Bruno Le Maire, plusieurs lectrices et lecteurs de 20 Minutes
07:51 vous interpellent sur le salaire des fonctionnaires.
07:54 Julien vous demande pourquoi n'est-il pas indexé sur l'inflation ?
07:59 – Réponse rapide.
08:00 Tout simplement parce que le combat majeur que nous livrons aujourd'hui,
08:04 c'est contre l'inflation, faire baisser l'inflation qui pénalise nos compatriotes.
08:08 Si vous indexez les salaires sur l'inflation,
08:10 le traitement des fonctionnaires sur l'inflation,
08:13 vous allez nourrir la spirale inflationniste.
08:16 Alors qu'on augmente les fonctionnaires,
08:18 oui d'ailleurs on l'a fait l'été dernier,
08:20 on a augmenté le point de 3,5%, c'est une augmentation très importante.
08:24 Mais si vous indexez l'ensemble des traitements sur l'inflation,
08:27 vous allez nourrir l'inflation.
08:29 Et puis ce n'est pas très juste parce que
08:30 ceux qui ont les niveaux de rémunération les plus faibles
08:33 vont être augmentés autant que ceux qui ont les niveaux de rémunération les plus élevés.
08:36 Or l'inflation touche d'abord les plus modestes et les salaires les plus faibles.
08:40 – On a vu la une de 20 Minutes sur les champignons hallucinogènes.
08:43 Notre partenaire de Face au territoire, François-Xavier Lefranc sur les autoroutes.
08:46 – Autour du coût de la vie, parmi les augmentations
08:48 qui ont été annoncées récemment, il y a celle du prix des autoroutes.
08:52 Alors je vais vous donner un exemple très précis
08:53 qui concerne une région que vous connaissez bien, la Normandie,
08:55 entre Rouen et Alençon, 163 km, on paie 30 euros.
08:58 Et l'augmentation est de 9%.
09:00 Et vous avez dit récemment, sur ce sujet, nous nous sommes trompés.
09:05 Alors pourquoi cette augmentation qui visiblement n'était pas nécessaire
09:10 et qui a fait beaucoup parler ?
09:12 – D'abord je partage totalement…
09:13 – Dominique de Villepin dont vous avez été le directeur cabinet.
09:15 – Oui, mais il y a deux sujets, il y a les tarifs d'autoroutes.
09:18 Je vais en parler avec Clément Beaune, je le vois dans quelques instants,
09:21 pour être tout à fait précis.
09:22 Il a pris un certain nombre de mesures d'ailleurs assez efficaces.
09:24 Il a demandé aux sociétés d'autoroutes de réduire leurs tarifs,
09:28 notamment pour les usagers qui se rendent sur le lieu de travail.
09:31 Il y a des efforts qui ont été faits.
09:32 Évidemment tout ce qui ira dans cette direction, ira dans la bonne direction.
09:36 Et après il y a le taux de rentabilité des sociétés d'autoroutes.
09:41 Moi j'ai reconnu, je le refais sur ce plateau,
09:43 qu'on avait probablement mal évalué cette rentabilité
09:46 qui était plus élevée que ce qui était prévu.
09:49 Nous avons demandé au Conseil d'État d'évaluer
09:51 s'il y a eu vraiment une rente pour les concessions d'autoroutes.
09:54 Et en fonction de la décision du Conseil d'État,
09:57 de l'appréciation du Conseil d'État,
09:59 nous verrons si nous pouvons raccourcir la durée des concessions.
10:02 Dans quel délai ? Parce que les gens vont partir en vacances cet été.
10:05 On a vu la carte derrière vous de tous les autoroutes français.
10:07 Je ne peux pas vous dire quand est-ce que le Conseil d'État rendra sa décision.
10:09 Mais si le Conseil d'État estime qu'effectivement
10:11 il y a eu une surrentabilité par rapport à ce qui était prévu,
10:14 dans ce cas-là il faudra raccourcir la durée des concessions
10:17 des sociétés autoroutières.
10:18 Est-ce que cet argent-là ne peut pas être utilisé
10:19 pour verdir peut-être la politique routière ?
10:23 Tout ce qui permettra d'aller vers le verdissement de notre économie
10:26 aura mon soutien.
10:28 – D'accord. François-Xavier Lefranc, d'autres questions ?
10:30 – Très bien, alors la décision de l'agence Fitch
10:33 a fait beaucoup parler bien évidemment.
10:35 Les Français en entendant ça peuvent se sentir inquiets.
10:38 Alors qu'est-ce que ça signifie ?
10:40 Beaucoup de nouvelles réformes sont annoncées.
10:42 Est-ce que la France aura les moyens de mener toutes les réformes
10:45 qui sont nécessaires ?
10:47 Des réformes ambitieuses ?
10:49 Il faut de l'argent pour la défense ?
10:51 Il faut de l'argent, c'est la Une de West France d'ailleurs ce matin,
10:53 pour la justice.
10:54 Il y a un gros effort qui est fait.
10:56 Est-ce que la France aura les moyens de mener ces réformes ?
10:59 – Quelles sont les marges de manœuvre comme on dit Bruno Le Maire ?
11:02 – Les marges de manœuvre c'est celles qu'on se donne
11:05 en prenant les bonnes décisions sur les finances publiques.
11:08 Moi je prends note de la décision de Fitch.
11:10 Je rappelle qu'il y a une autre agence, Moody's,
11:13 qui auparavant avait pris une décision différente,
11:15 qui avait décidé de ne pas changer la note française.
11:17 Et nous aurons une troisième agence début juin,
11:19 Sainte-Anne-en-Pource, qui prendra une décision.
11:21 – Vous en attendez quoi de cette troisième agence ?
11:23 – Nous verrons. – Une amélioration ?
11:25 – Je ne fais aucun pronostic sur le sujet.
11:27 Je sais simplement que ma responsabilité c'est de rétablir,
11:32 dans les délais les plus rapides possibles,
11:33 les finances publiques françaises.
11:35 Nous avons dépensé pour protéger.
11:37 Protéger contre les conséquences de la crise du Covid,
11:40 crise la plus importante depuis 1929.
11:41 – Quoi qu'il en coûte.
11:42 – Protéger contre les conséquences de la crise inflationniste,
11:46 c'est bouclier tarifaire sur l'électricité, sur le gaz.
11:49 Nous revenons à la normale,
11:50 donc nous devons rétablir les finances publiques.
11:53 Je pense très profondément que la protection
11:56 que nous avons accordée à nos compatriotes
11:57 était la bonne décision politique,
11:59 celle qui a protégé notre économie et aussi nos finances publiques,
12:02 parce que ça évite d'avoir à réparer et de dépenser
12:04 pour compenser l'explosion du chômage
12:06 ou compenser l'explosion des faillites.
12:08 Mais maintenant, il faut désendetter
12:11 et accélérer le désendettement.
12:13 C'est ce que j'ai proposé au président de la République
12:15 et c'est ce qu'il a décidé.
12:16 Comment est-ce qu'on va faire ?
12:17 1. Nous allons sortir des dispositifs exceptionnels,
12:20 plus de chèques exceptionnels,
12:22 qui étaient justifiés pendant la crise,
12:23 qui ne le seraient plus aujourd'hui.
12:25 2. Nous allons sortir du bouclier énergétique.
12:28 Et d'ici la fin 2024,
12:30 nous aurons mis fin au gel sur les prix du gaz
12:33 et au plafonnement sur les prix de l'électricité.
12:35 On va commencer par le gaz,
12:36 parce que le prix du gaz aujourd'hui,
12:37 il est revenu au niveau d'avant-crise
12:39 et on le fera plus progressivement sur l'électricité
12:42 parce que les prix d'électricité restent hauts.
12:44 Mais d'ici fin 2024,
12:45 il n'y aura plus de bouclier sur le gaz et sur l'électricité.
12:49 3. Nous allons poursuivre les réformes de structures,
12:51 parce que la réforme de l'assurance chômage,
12:53 la réforme des retraites,
12:55 permettent de rétablir nos équilibres financiers
12:57 et, comme vous me posiez la question,
12:59 de dégager des moyens
13:01 pour ce qui est absolument prioritaire,
13:02 l'hôpital, l'école, notre sécurité,
13:05 la justice avec ce que vient d'annoncer le garde des Sceaux.
13:09 Enfin, dernière chose,
13:10 il faut aussi réduire les dépenses publiques
13:12 pour qu'elles augmentent moins vite que notre croissance.
13:15 C'est la revue des dépenses publiques.
13:16 C'est toujours été difficile.
13:17 Oui, mais c'est difficile.
13:18 Mais nous avons mis en place, je le rappelle,
13:20 des décisions très fortes avec le Premier ministre.
13:22 Nous engageons sur une base annuelle
13:24 une revue de toutes les dépenses publiques françaises.
13:27 Et laquelle est la plus importante ?
13:29 Les dépenses les plus importantes sont les dépenses sociales.
13:31 C'est à peu près 50%.
13:33 Les dépenses de l'État, c'est 30%.
13:34 Et les dépenses des collectivités locales,
13:36 c'est 20% de l'ensemble de la dépense.
13:37 Mais la méthode a quelque chose de très nouveau
13:40 en ce que ces revues de dépenses publiques,
13:43 ce n'est pas une fois dans l'année, c'est tous les ans.
13:45 On va passer à l'examen les dépenses publiques françaises
13:49 pour voir celles qui répondent vraiment aux besoins des Français
13:51 et celles qui sont vraiment efficaces.
13:53 Le calendrier, pour que je sois bien clair,
13:54 revue des dépenses publiques maintenant,
13:56 A6 des finances publiques début juin,
13:58 où nous commencerons à préciser là où nous ferons les économies,
14:01 et loi de programmation des finances publiques à l'été,
14:03 où tous ceux qui croient dans le rétablissement des finances publiques
14:06 doivent pouvoir voter ce texte.
14:07 C'est difficile dans le teint amarre politique actuel,
14:10 le teint amarre médiatique actuel,
14:12 d'expliquer, de faire de la pédagogie ce que vous faites là.
14:15 Est-ce que ce n'est pas finalement une tâche extrêmement compliquée aujourd'hui ?
14:19 Est-ce que les politiques ont encore le temps d'expliquer ce qu'ils veulent faire ?
14:23 Parce qu'on a l'impression qu'il faut le faire en dix secondes.
14:28 Or, ce sont des mécanismes très compliqués à comprendre.
14:30 Comment résoudre ça ?
14:32 – Justement, vous avez dix secondes.
14:34 – C'est très difficile. C'est bien d'avoir le temps
14:35 dans une émission comme celle-là, mais il faut être très simple.
14:38 Nous avons rétabli les finances publiques
14:40 quand la situation était normale, 2017-2018.
14:43 Nous avons protégé face aux crises, gilets jaunes, Covid, inflation.
14:46 Nous sortons de la crise.
14:47 Nous revenons à ce qui est fondamentalement
14:49 l'identité de notre majorité, des comptes publics bien tenus.
14:53 Je serai totalement intraitable, déterminé et ferme sur ce sujet.
14:58 – La Une de West France.
14:59 – La Une de West France, c'est précisément ce que l'on disait tout à l'heure,
15:01 le budget historique pour la justice, qui a bien besoin d'argent.
15:05 Et puis il y a alors un éditorial qui pose une question intéressante,
15:07 le fameux référendum d'initiative populaire.
15:09 Est-ce qu'on n'a pas finalement inventé un truc
15:11 qui est impossible à mettre en œuvre, tout simplement ?
15:13 – François-Xavier Lefranc, directeur des rédactions de West France
15:16 et futur président le 22 juin du directoire de West France.
15:19 Merci François-Xavier Lefranc, Denis Caron,
15:21 Denis ce matin dans un instant.
15:23 [Musique]
15:25 Denis Caron, vous êtes le directeur des rédactions du groupe Nice Matin,
15:28 qui a joué Vare Matin et Monaco Matin.
15:31 Sébastien Dubois, depuis Limoges, vous êtes né d'ailleurs à Limoges,
15:35 ça tombe bien, qui est journaliste au populaire du centre,
15:38 du groupe Centre France La Montagne, qui est notre partenaire dans cette émission,
15:42 a une question à poser à Bruno Le Maire, on l'écoute.
15:46 – Bruno Le Maire, bonjour.
15:47 Aujourd'hui les Français connaissent toujours des difficultés,
15:49 vous avez déjà demandé aux entreprises d'augmenter les salaires,
15:53 à la grande distribution de baisser les prix avec des effets contrastés.
15:56 Demander est-il suffisant ?
15:58 Un ministre de l'économie devrait-il dire ça ?
16:02 – Non, enfin je rejoins ce qui vient d'être dit,
16:04 demander n'est pas suffisant, il faut obtenir.
16:06 Mais nous avons obtenu, nous avons obtenu sur les salaires,
16:10 une augmentation de près de 5% en moyenne en 2022.
16:13 Et nous devrions avoir en 2023 une augmentation équivalente de près de 5%.
16:18 Donc oui, les entreprises ont augmenté les salaires, pas toujours suffisant.
16:24 – Mais la question c'est pourquoi les Français ne le perçoivent pas ?
16:26 – Non mais la question c'est, est-ce que vous avez obtenu ?
16:27 Oui, nous avons obtenu.
16:28 – Mais pourquoi on ne le perçoit pas ?
16:30 – Parce que lorsqu'on a une inflation sur les prix alimentaires qui est aussi élevée,
16:34 je comprends qu'il puisse y avoir des inquiétudes,
16:37 notamment de la part de ceux qui ont des familles nombreuses
16:39 et qui ont des bouches à nourrir.
16:40 Mais est-ce que nous avons obtenu sur les salaires ?
16:42 Oui, nous avons obtenu.
16:43 Notamment grâce à la prime défiscalisée, la fameuse prime Macron,
16:47 7 millions de salariés l'ont touchée pour une moyenne de 730 euros.
16:51 Et sur l'inflation des prix alimentaires,
16:54 est-ce que nous avons demandé à la distribution ?
16:55 Oui.
16:56 Est-ce que nous avons obtenu ?
16:57 Oui aussi.
16:58 Le trimestre anti-inflation est un succès,
17:00 les produits qui sont dans le trimestre anti-inflation,
17:02 leur prix a baissé de 5 à 7%
17:05 alors que le prix des autres produits a augmenté de 15 à 17%.
17:08 – Vous avez annoncé hier que vous alliez recevoir
17:11 ou convoquer les industriels et la grande distribution.
17:15 Est-ce que ça ne veut pas dire que vous n'avez pas obtenu tout ce que vous vouliez ?
17:20 Et est-ce que vous êtes prêt, si vous n'obtenez pas ce que vous voulez
17:24 et n'obtenez pas les baisses de prix que vous souhaitez,
17:27 à mettre en œuvre des mesures contraignantes ?
17:29 – Oui, je le dis très simplement, nous demandons.
17:32 – Et lesquelles ?
17:32 – Nous obtenons, et je pense que nous avons obtenu sur les salaires
17:36 et sur les prix de la part de la grande distribution,
17:38 des efforts significatifs.
17:40 Après, si les choses ne bougent pas,
17:41 évidemment que nous gardons en dernière possibilité
17:45 l'usage de mesures qui sont contraignantes.
17:48 – Ça pourrait être des mesures de quelle nature ?
17:49 – Pour l'instant, nous n'en sommes pas là.
17:51 Je constate que les distributeurs, et je salue leur action,
17:54 ont accepté de prolonger au-delà du 15 juin
17:57 les mesures pour lutter contre l'inflation des produits alimentaires.
18:01 Tous, et je tiens vraiment à saluer leur engagement,
18:03 parce que chacun sait que nous n'en avons pas terminé
18:06 avec des prix alimentaires qui sont très élevés.
18:08 Le 15 juin, c'est le début de l'été,
18:10 on ne peut pas laisser les ménages, les familles, seules
18:13 face à l'augmentation des prix.
18:14 Donc je salue la décision de la distribution.
18:16 Ensuite, il y a les grands industriels.
18:17 Moi, je constate de manière très simple…
18:19 – Sans qu'ils n'ont pas forcément répercuté la baisse des matières premières.
18:21 – Exactement, quand les prix des matières premières ont augmenté,
18:24 ils ont répercuté tout de suite.
18:25 – Mais comment un ministre des Communes contraint ?
18:26 Comment il contraint ? Quel est le levier ?
18:29 – Quand les prix baissent, je souhaite que les grands industriels
18:32 répercutent rapidement et nous les verrons avec Olivier Grégoire
18:35 dès la semaine prochaine pour nous assurer qu'ils répercutent à la baisse,
18:39 la baisse des prix de gros.
18:41 Vous savez, quand il y a eu un effet de rente sur les énergéticiens,
18:44 nous n'avons pas hésité à taxer les surprofits des énergéticiens
18:48 pour financer le bouclier tarifaire.
18:50 Donc je veux que les choses soient très claires.
18:51 Lorsque les prix de gros baissent, les grands industriels
18:54 doivent répercuter aussi à la baisse pour le consommateur.
18:57 – Bruno Le Maire, Armelle Le Goff qui est directrice adjointe
19:00 de la rédaction du Point, notre partenaire dans cette émission,
19:03 a une question à vous poser, on l'écoute, Armelle Le Goff.
19:06 – Bruno Le Maire, bonjour.
19:07 Véronique Bédag, la patronne de Nexity, a tiré la sonnette d'alarme
19:11 il y a quelques jours concernant une crise du logement
19:14 qu'elle verrait poindre.
19:16 En effet, elle liste trois raisons à cela.
19:19 La chute de la construction de logements neufs,
19:23 les difficultés d'accès à la propriété par les postulants
19:28 du fait de la hausse des taux d'intérêt,
19:30 et enfin le retrait par les propriétaires
19:32 des passoires thermiques du marché de la location.
19:35 Que pensez-vous de cette situation ?
19:37 Quelle est votre analyse ?
19:40 – Je partage ce que vient de dire madame sur le caractère prioritaire
19:46 des réponses à la crise du logement ou aux difficultés du logement.
19:50 J'ai reçu aussi Véronique Bédag.
19:53 La première chose c'est de construire, mais de construire là où c'est nécessaire.
19:57 Le tout ce n'est pas de construire le plus de logements possible,
19:59 c'est de construire des logements là où il y a de la densité,
20:01 là où il y a des salariés qui attendent d'avoir un logement
20:04 et c'est le plus difficile.
20:05 Et ça ne peut être fait que si on s'y met tous.
20:07 Pas simplement les promoteurs, pas simplement l'État,
20:10 mais aussi les collectivités locales, aussi les maires,
20:12 qui je le comprends, ils sont parfois sous pression,
20:14 on leur dit "attendez, nous on ne veut pas de construction nouvelle".
20:16 Donc c'est compliqué, c'est difficile, il faut se rassembler,
20:20 dialoguer tous ensemble pour construire vite au bon endroit.
20:23 Il faut aussi que les Français aient les moyens d'acheter.
20:26 On voit que de plus en plus de Français se voient refuser des prix de l'immobilier.
20:30 Est-ce que le relèvement du taux maximal d'endettement,
20:34 qui est aujourd'hui de 35%,
20:36 est-ce que ça peut être une piste que vous pourriez activer ?
20:38 Il y a deux pistes.
20:39 L'accès au crédit immobilier c'est absolument prioritaire à mes yeux.
20:43 Il y a deux pistes sur lesquelles nous travaillons
20:45 avec le gouverneur de la Banque de France.
20:46 Je verrai demain pour une séance de travail,
20:48 le gouverneur de la Banque de France pour travailler sur deux pistes très concrètes.
20:52 La première, c'est sur la mensualisation du taux d'usure.
20:55 Je voudrais que nous étudions avec le gouverneur la possibilité de prolonger
20:58 cette mensualisation du taux d'usure qui permet d'ajuster le taux d'intérêt
21:01 de manière beaucoup plus régulière.
21:03 C'est une des choses qui bloque, donc on va étudier ça dès demain
21:07 avec le gouverneur de la Banque de France.
21:08 La deuxième chose, c'est que vous avez une règle de 20%
21:13 qui est accordée aux banques,
21:15 qui ont le droit de déroger pour 20% des crédits qu'elles accordent
21:18 aux règles très strictes d'endettement des ménages.
21:21 Est-ce qu'à l'intérieur de cette règle des 20%,
21:24 on peut envisager des assouplissements ?
21:25 C'est un sujet qui est très sensible,
21:27 qui relève du Haut Conseil de Stabilité Financière,
21:29 dans lequel il y a des personnalités qualifiées,
21:30 il y a le gouverneur, il est présidé par le ministre des Finances.
21:34 Nous allons en discuter demain aussi avec le gouverneur de la Banque de France.
21:38 Est-il possible d'assouplir cette règle dérogatoire des 20%
21:42 à l'intérieur de cette règle pour que les banques aient plus de souplesse
21:46 pour accorder des crédits ? Nous allons y travailler dès demain.
21:48 Emmanuel Macron avait promis lors de sa campagne la voiture à 100 euros,
21:52 voiture électrique à 100 euros pour les ménages les plus modestes.
21:55 Elisabeth Borne a annoncé qu'elle allait mettre en œuvre cette promesse.
22:00 On voit la difficulté, les voitures électriques sont chères.
22:03 Cette règle, elle sera pour les voitures construites en Europe.
22:07 Il n'y en a pas à moins de 25 000 euros.
22:09 Quels modèles seront concernés et comment vous financerez cette mesure ?
22:13 - Et vous avez vu ou essayé le monomère ?
22:15 - J'en ai une, j'ai une 208 électrique Peugeot,
22:20 que je recommande vivement, c'est un très bon véhicule.
22:23 - Mais qui est à 25 000 euros.
22:24 - Mais qui est effectivement, elle a un seul défaut, c'est qu'elle est très chère.
22:27 Donc la première chose, je suis évidemment extrêmement favorable à cette mesure,
22:32 nous allons y travailler, mais ma première ambition,
22:35 c'est qu'on construise le plus possible de véhicules électriques sur le sol français.
22:39 Et qu'au moment où on a cette grande transition du véhicule thermique
22:43 vers le véhicule électrique du 20ème siècle, vers le véhicule du 21ème siècle,
22:47 la France reste une grande puissance industrielle automobile
22:51 et qu'on construise le plus possible de véhicules électriques sur notre sol.
22:54 Ce qui suppose d'avoir toute la chaîne de valeur qui se développe en France.
22:58 Nous ouvrons des usines de batteries électriques, c'est un premier succès.
23:01 Renault a déjà annoncé la relocalisation,
23:04 notamment sur la R5 d'un certain nombre de véhicules électriques en France.
23:06 C'est un deuxième succès.
23:08 J'espère que Stellantis, qui a déjà annoncé des décisions positives,
23:11 continuera dans ce sens-là.
23:12 Nous devons faire de la France une des grandes puissances
23:15 du véhicule électrique au 21ème siècle.
23:17 Et évidemment, avec des voitures moins chères, donc aussi plus petites.
23:21 Il y a un côté un peu aberrant de dire,
23:23 on va faire des véhicules électriques et mettre moins de CO2,
23:25 mais on continue à faire des véhicules très lourds et surtout des SUV.
23:30 Donc je plaide pour, notamment en ville,
23:32 des petits véhicules électriques produits en France.
23:35 – Alors vous allez rencontrer demain le créateur de Chad GPT.
23:40 Qu'est-ce que vous allez lui demander ?
23:42 Est-ce que vous allez lui dire qu'il est nécessaire
23:44 d'encadrer l'intelligence artificielle ?
23:46 – Pour l'instant, j'écoute. C'est un sujet qui me passionne.
23:48 L'intelligence artificielle, Chad GPT, je l'ai essayé,
23:51 c'est totalement phénoménal.
23:52 – Pas pour écrire votre livre, rassurez-vous.
23:54 – Non, non, je vous rassure, mais ça pose des problèmes moraux,
23:56 éthiques, de sécurité absolument considérable.
23:59 Je prendrai position et je ferai des propositions sur ce sujet
24:03 avant l'été avec Jean-Noël Barraud,
24:05 qui est chargé de ce sujet à mon ministère.
24:06 Mais avant de prendre des positions sur un sujet aussi difficile et complexe,
24:11 il faut écouter ceux qui connaissent.
24:12 Écouter les industriels qui ont travaillé dessus, Sam Altman,
24:15 écouter les scientifiques, j'en consulte beaucoup.
24:18 Comprendre comment cela fonctionne.
24:20 Il faut avoir l'humilité de savoir qu'on ne connaît pas
24:23 et avant de s'exprimer, commencer à comprendre et commencer à connaître
24:27 en écoutant les spécialistes.
24:28 – La une de Nice matin, Denis Carreau.
24:29 – La une de Nice matin, le panier de course toujours trop cher.
24:32 On revient au sujet de l'inflation avec les prix des produits Nice matin
24:37 dans les supermarchés qui continuent à grimper.
24:39 – Voilà, et puis la une du point, Bruno Le Maire,
24:41 cette semaine, devrait-il claquer la porte ?
24:47 Un commentaire là-dessus ?
24:48 – La question ne se pose même pas.
24:51 Quand les choses sont difficiles, l'inflation,
24:54 l'augmentation des taux d'intérêt, la préoccupation de nos compatriotes,
24:59 on reste à son poste, ferme, à la barre et on tient.
25:02 Je l'ai fait pendant la crise du Covid,
25:04 je continuerai à le faire pendant la crise de l'inflation.
25:06 – Denis Carreau, directeur des rédactions de Nice matin, du groupe Nice matin.
25:09 – Merci Denis Carreau.
25:09 Dans un instant, Tom Benoit, directeur de la rédaction de Géostratégie sur ce plateau.
25:13 [Générique]
25:16 Bonjour Tom Benoit, vous êtes directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
25:20 un nouveau trimestriel qui est édité par le groupe La Font-Presse.
25:24 Dans un instant, nous parlerons avec vous économie et monétarisation,
25:28 mais dans un instant seulement,
25:30 car nous allons partir pour Fort-de-France.
25:32 Bruno Le Maire, France Antique est notre partenaire ici,
25:36 face au territoire, nous n'oublions pas les Dom-Tom sur cette chaîne.
25:39 Et Cyril Boutier, qui est directeur éditorial,
25:41 a une question à vous poser depuis les Antilles, Fort-de-France, on l'écoute.
25:46 – Bonjour Bruno Le Maire,
25:48 vous avez évoqué la nécessaire poursuite des réformes
25:51 après l'abaissement de la note de la France par l'agence Fitch.
25:56 Si dans ces réformes, il n'y en avait qu'une,
25:59 une prioritaire pour les Outre-mer, quelle serait-elle ?
26:06 – Nous allons en discuter au comité interministériel sur l'Outre-mer
26:10 qui doit avoir lieu autour de la Première ministre dans quelques semaines.
26:13 Donc ce sera la seule question sur laquelle je réserve ma réponse,
26:15 que je vais échanger avec les autres ministres
26:18 avant de savoir ce qui vraiment est le plus urgent.
26:21 – Qu'est-ce qui vous apparaît à vous urgent ?
26:23 – Pour les Outre-mer c'est la même chose, c'est les prix.
26:25 Les prix sont très élevés,
26:26 très élevés en particulier pour nos compatriotes d'Outre-mer.
26:30 Donc il faut qu'on regarde quelles sont les mesures supplémentaires
26:33 qui peuvent là aussi améliorer la vie quotidienne,
26:35 le pouvoir d'achat de nos compatriotes d'Outre-mer.
26:37 – Donc réponse dans quelques jours.
26:39 – Je revends dire ce propos par rapport à l'importance
26:41 de la dégradation de la note de la France par l'agence Fitch.
26:44 On a entendu plusieurs commentaires à ce propos
26:47 qui nous disaient que finalement ce n'était pas si grave que cela,
26:49 que la vraie note était celle de Standard & Poor's.
26:51 Qu'en est-il réellement ?
26:53 – Moi je prends tous les signaux toujours au sérieux.
26:58 Et je pense que la responsabilité du ministre des Finances
27:01 c'est de prendre tous les signaux au sérieux.
27:03 Moody's n'a pas dégradé, Fitch l'a fait.
27:06 Je pense que chacun peut garder confiance et son froid.
27:11 La France n'a aucune difficulté à émettre de la dette.
27:14 Le spread avec l'Allemagne,
27:17 ça a à peine bougé à la suite de la décision de Fitch.
27:20 – L'écart, c'est l'écart.
27:22 – C'est la preuve que l'économie française est solide.
27:24 Elle a fait une croissance positive au premier trimestre.
27:26 Elle crée des emplois et elle a des investissements qui se poursuivent.
27:30 Mais pour autant, il faut impérativement
27:33 que notre réduction accélérée de la dette,
27:36 notre réduction des déficits, soit crédible aux yeux des investisseurs.
27:40 Ça demande beaucoup de détermination.
27:42 Je pense avoir fait comprendre que je ne manquais pas.
27:44 – Une croissance à zéro à la fin de l'année 2022,
27:46 0,2% au premier trimestre 2022, une forte inflation.
27:50 Est-ce que nous ne sommes pas en situation de stagflation en France ?
27:54 – Je ne crois pas et je pense que c'est ce que nous avons réussi à éviter.
27:56 Au mois de septembre dernier, tout le monde me disait qu'il y aurait une récession.
27:59 Septembre, octobre, novembre, décembre, tous les spécialistes me disaient
28:01 "vous allez avoir une récession, vous serez en territoire négatif", comme on dit.
28:05 J'ai regardé les chiffres, je suis attentivement à la situation.
28:08 J'ai toujours défendu l'idée que nous aurions une croissance positive en 2023.
28:12 Ce sera le cas.
28:13 L'inflation, j'indiquais qu'à partir de l'été, elle devrait commencer à refluer.
28:16 On a des tout petits signaux de reflux.
28:18 Ils sont encore très modestes.
28:20 Mais quand vous regardez la moyenne de l'inflation, notamment la zone euro,
28:24 on voit que nous commençons à maîtriser l'inflation.
28:27 C'est lié essentiellement à l'augmentation des taux directeurs par la Banque Centrale Européenne.
28:31 Oui, bien sûr, c'est la politique monétaire.
28:32 C'est aussi le fait que les prix du fret baissent, que les prix de l'énergie baissent.
28:36 Donc tout ça commence à avoir un impact.
28:38 Donc je crois que nous pouvons garder une croissance solide en 2023,
28:42 nous débarrasser de l'inflation et en même temps rétablir nos finances publiques.
28:46 C'est un pilotage très fin.
28:48 Ce sur quoi je veux peut-être insister, c'est que quand j'entends certains
28:51 qui se sont donné un grand coup de barre d'un côté, un grand coup de barre de l'autre,
28:54 non, ce dont on a besoin aujourd'hui, c'est d'un pilotage ferme, mais d'un pilotage fin.
29:00 Il ne s'agit pas de donner des grands coups de barre.
29:02 Est-ce que la BCE va augmenter ses taux aujourd'hui ?
29:04 Ça, elle est indépendante.
29:05 Oui, la BCE est indépendante.
29:07 Elle a acheté beaucoup de dettes françaises.
29:09 Il y a eu des achats massifs de la dette souveraine.
29:11 La Banque Centrale Européenne s'était engagée, lorsqu'elle a été créée,
29:14 à ne jamais se procurer la dette souveraine des États.
29:17 Ça a été fait pourtant depuis 2015.
29:19 Est-ce que c'était une opération pertinente ?
29:22 La BCE prend des décisions indépendantes.
29:25 Et je pense qu'il y a de bonnes politiques
29:27 que les ministres des Finances européens ne commentent jamais.
29:30 Jamais, les décisions de la BCE.
29:32 Sur 3 000 milliards de dettes quasiment souveraines en France,
29:36 52% sont à l'extérieur, sont détenus par des prêteurs étrangers.
29:40 Qui sont ces prêteurs ?
29:41 Est-ce que des audits ont été effectués à ce propos ?
29:44 Est-ce qu'on connaît l'origine de la dégestion ?
29:47 Ceux qui peuvent se poser légitimement, les Français.
29:48 C'est totalement transparent.
29:50 Vous pouvez demander à l'agence France Trésor qui sont les investisseurs.
29:54 Le plus important, c'est de savoir que lorsque nous émettons de la dette,
29:59 que nous cherchons des investisseurs pour la dette française,
30:01 nous n'avons pas de difficulté à placer la dette.
30:03 Et ça, c'est le plus important.
30:06 Ça peut être des fonds, ça peut être...
30:07 – Mais les Italiens détiennent 90% de leur dette,
30:10 les Japonais également, qui ont quasiment 260% d'endettement.
30:13 – Mais chacun a ses choix qui peuvent être différents.
30:15 On parlait tout à l'heure des taux d'intérêt.
30:16 Par exemple, nous, nous avons une singularité en France
30:18 à laquelle je suis profondément attaché,
30:20 c'est que lorsque vous avez un prêt immobilier, il est à taux fixe.
30:26 J'étais dans les pays du Nord il n'y a pas très longtemps, à Stockholm,
30:30 les taux sont variables.
30:31 Je peux vous dire, ça crée une insécurité, une incertitude
30:34 absolument considérable pour l'emprunteur.
30:36 Donc il y a un modèle français sur l'émission de la dette,
30:38 sur les taux d'intérêt, sur les crédits immobiliers.
30:40 Je pense que ce modèle est bon et je le défends.
30:43 – Bruno Le Maire, depuis les années 80,
30:44 le volume monétaire dans la zone euro a été multiplié par 4.
30:49 L'appareil productif, lui, ce serait plutôt dégradé.
30:52 Est-ce qu'il n'y a pas un problème d'appareil productif en France ?
30:55 Est-ce qu'il ne faudrait pas trouver des solutions
30:57 pour relancer l'économie libérale ?
30:58 On pourrait par exemple imaginer de supprimer l'ISF
31:02 sur la fortune immobilière, aujourd'hui à 1,3 million
31:06 jusqu'à 20 millions de patrimoine par exemple,
31:08 alléger considérablement la taxation pour les sociétés
31:12 qui font moins de 20 millions de chiffres d'affaires.
31:14 Et ainsi, on permettrait de générer de l'épargne
31:17 qui pourrait être investie dans de la productivité.
31:20 – Je rappelle que vous êtes ministre de la Souveraineté industrielle aussi.
31:23 – Oui, mais je crois que nous avons fait beaucoup
31:26 avec le Président de la République sur la transformation fiscale du pays.
31:29 Nous avons fait en 2017 des choix fiscaux radicaux
31:34 pour alléger la fiscalité sur le capital
31:37 et donc réindustrialiser le pays.
31:39 Parce que moi, ils me font marrer tous ceux qui nous expliquent
31:40 "il faut réindustrialiser mais il faut alourdir la fiscalité sur le capital".
31:43 Mais enfin, comme l'industrie consomme beaucoup de capital,
31:45 si vous fiscalisez le capital, vous n'avez pas d'industrie.
31:48 C'est ce qu'on fait depuis 30 ou 40 ans en France.
31:50 Nous, nous avons pris le taureau par les cornes.
31:52 Nous avons transformé la fiscalité
31:55 pour rendre l'investissement productif plus important.
31:57 Et je vous rejoins totalement, la question de la production,
31:59 notamment de la production industrielle,
32:01 mais aussi de la production agricole en France,
32:03 est une des questions stratégiques pour la nation française.
32:05 – S'il n'y a pas suffisamment d'épargne,
32:06 il ne peut pas y avoir d'épargne dans la productivité.
32:09 – Exactement, je plaide pour la stabilité fiscale
32:11 qui va donner de la visibilité aux investisseurs.
32:13 – Et la stabilité de la monnaie qui est essentielle.
32:15 – Oui, mais la stabilité fiscale est essentielle,
32:17 d'abord parce qu'elle a donné des résultats
32:18 avec la réindustrialisation du pays.
32:20 Elle donne des résultats sur l'attractivité de la France
32:23 qui est devenue le pays le plus attractif
32:25 pour les investissements étrangers en Europe.
32:27 Et on le verra à nouveau lors du sommet de Chouces France du 15 mai
32:31 où nous pourrons annoncer des investissements importants
32:33 avec le Président de la République.
32:35 Et ensuite, si on veut accélérer le développement
32:37 de la production industrielle en France,
32:39 ce sera l'objet du projet de loi Industrie Verte,
32:42 avoir plus de production et de la production verte.
32:44 – La une de Géostratégie en kiosque le 10 mai prochain, Tom Benoît.
32:48 – Le prochain numéro absolument en kiosque
32:50 consacré aux banques centrales face aux BRICS,
32:53 des pays émergents, on pourrait dire qui ont déjà émergé
32:56 et qui commencent à bien s'organiser sur le plan monétaire également.
33:00 – Tom Benoît, directeur de la rédaction de Géostratégie
33:03 qui est édité par le groupe La Fond Presse.
33:05 Merci Tom Benoît. – La Fond Presse, merci Cédric.
33:07 – Merci Bruno. – Et c'est dans un instant
33:08 Demet Korkmaz de TV5MONDE.
33:10 [Générique]
33:14 Bonjour Demet Korkmaz, vous êtes journaliste à la rédaction de TV5MONDE
33:17 et un peu spécialiste des questions internationales.
33:19 On commence avec l'ONU bien sûr.
33:21 – Avec l'ONU, mais d'abord une question un peu naïve.
33:25 Est-ce que vous êtes satisfait de l'image de la France à l'étranger ?
33:28 – Oui.
33:30 – Est-ce qu'on a parlé précédemment de la note Fitch
33:33 qui a baissé la note française ?
33:35 L'ONU, le Conseil des droits de l'homme, a consacré une réunion de 3 heures
33:39 sur la question des droits humains en France et des violences policières.
33:43 Plusieurs pays se sont émus de la situation en France.
33:46 Vous avez parlé tout à l'heure des casseurs,
33:48 mais vous n'avez rien dit des abus.
33:52 – Je suis d'abord ému par la manière dont les policiers
33:56 sont systématiquement pris à partie par des manifestants
34:01 qui n'ont rien à faire dans l'expression libre et démocratique
34:05 de l'opposition et de la réforme.
34:07 C'est ce qui me choque le plus.
34:09 Qu'est-ce qu'ils viennent faire ?
34:10 Enfin, c'est milliers de personnes qui débarquent avec des clous,
34:13 avec des armes tranchantes, avec des engins incendiaires.
34:17 – Pardonnez-moi de vous couper.
34:18 – Mais qu'est-ce qu'ils viennent faire sinon ?
34:19 Mettre le désordre, casser du flic et tuer ?
34:22 – Dominique Ponceau, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté,
34:25 elle a fait le même constat, elle a visité 9 commissariats.
34:28 Qu'est-ce qu'elle dit ?
34:29 Elle dénonce des atteintes graves aux droits fondamentaux,
34:31 elle relève des interpellations violentes, massives,
34:34 des fouilles au corps sous les vêtements,
34:36 pour finalement un classement de 80% des cas.
34:40 Il y a un problème.
34:41 – Pour tout ça, il y a l'inspection générale, la police nationale,
34:44 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, l'a rappelé à plusieurs reprises,
34:48 on ne laisse jamais passer des actes qui seraient contraires à la loi,
34:53 contraires à un état de droit.
34:55 Mais moi je trouve ça un peu stupéfiant quand même,
34:57 je trouve ça vraiment un peu stupéfiant.
34:59 – C'est une agent de l'État, c'est une agent de l'État qui le dit.
35:02 – C'est peut-être une agent de l'État, mais je suis un responsable politique.
35:06 Et je voudrais dire à quel point, moi ce qui me choque,
35:08 moi ce qui me révolte, c'est de voir des policiers,
35:11 qui sont des hommes ou des femmes, qui peuvent avoir 25, 30 ou 35 ans,
35:15 qui ont des gosses, qui ont des gamins, qui ont une vie de famille,
35:17 qui sont pris à partie par des gens qui n'ont rien à faire dans ces manifestations,
35:20 qui leur balancent des engins incendiaires en plein milieu du ventre,
35:24 avec un seul objectif, tuer.
35:26 Ça, ça me révolte.
35:27 – Monsieur le maire, vous avez tout de suite réagi à l'annonce de Fitch,
35:30 vous avez dit que vous alliez mettre en place des réformes structurelles,
35:34 mais sur cette question-là, personne n'a réagi au gouvernement.
35:38 – Parce que c'est la responsabilité du ministre de l'Économie et des Finances,
35:41 vous savez il y a un principe en Allemagne, qui s'appelle,
35:43 qui est un très bon principe, le "Resorts Principe",
35:46 chacun s'occupe de son périmètre ministériel.
35:50 Donc je pense que c'est important que la communication soit celle
35:54 de la Première ministre, du Président de la République, ou des ministres des Finances,
35:57 sur un sujet qui est un sujet sensible,
35:59 qui est celui de la note de la France auprès des investisseurs étrangers.
36:03 – Ça donne l'impression que ce que pensent les marchés
36:05 est plus important que la cohésion nationale, non ?
36:08 – Mais non, là aussi je suis très surpris de la manière
36:11 dont on surévalue parfois les agences de notation.
36:14 Les agences de notation sont un thermomètre,
36:17 donc oui il faut faire attention au thermomètre,
36:18 il ne faut pas dire "je casse le thermomètre".
36:20 Si vous voulez vous financer correctement sur les marchés,
36:23 il faut que vos finances publiques soient bien tenues,
36:26 c'est ce que nous faisons,
36:28 que le désendettement s'accélère, c'est ce que nous faisons,
36:31 et que nous évitions les dépenses inutiles, c'est ce que nous faisons.
36:34 – Alors nous allons parler de cela, l'économiste français Gabriel Zucman
36:38 a reçu la médaille de Clarke pour ses travaux sur les inégalités
36:42 – Et l'évasion fiscale !
36:44 – L'optimisation fiscale on va dire plutôt.
36:48 Est-ce que… alors il dit surtout quelque chose qui a beaucoup frappé les esprits,
36:52 il dit "la France est un paradis fiscal,
36:54 le taux d'imposition des ultra-riches sur l'impôt sur le revenu n'est que de 2%".
36:59 La charge pèse davantage sur la classe moyenne
37:03 qui paye proportionnellement beaucoup plus d'impôts que les ultra-riches,
37:07 c'est-à-dire quelque chose comme 380 familles.
37:10 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
37:11 – La France est un paradis fiscal.
37:13 – On va se permettre de féliciter Gabriel Zucman,
37:16 je pense que c'est très bien pour le pays,
37:17 c'est très prestigieux pour le pays.
37:19 Oui, j'irai revenir, j'aimerais bien le rencontrer à nouveau.
37:23 Ça montre qu'il y a une école d'économie française qui est très forte,
37:26 avec Esther Duflo, Gabriel Zucman, avec d'autres.
37:29 Ensuite, sur l'optimisation fiscale,
37:32 je rappelle que j'ai porté depuis maintenant 5 ans
37:36 l'idée d'une imposition minimale à l'impôt sur les sociétés
37:40 qui avait été mise en place sous l'impulsion de la France
37:42 et du président de la République,
37:43 que c'est un vrai succès,
37:44 que ça va éviter l'optimisation fiscale des grands groupes.
37:46 C'est déjà un premier résultat très significatif
37:49 pour réduire l'optimisation fiscale des grands groupes.
37:52 Ensuite, moi je serais très heureux de discuter
37:54 avec Gabriel Zucman de ce sujet,
37:56 ce que c'est un sujet que je prends très au sérieux.
37:57 Est-ce qu'effectivement, il y a une part des Français
38:01 qui échappent à l'impôt alors que les classes moyennes
38:03 le payent plein pot ?
38:05 Je pense que ça mérite de se pencher
38:06 avec beaucoup d'attention là-dessus.
38:08 Je suis prêt à en discuter avec Gabriel Zucman,
38:09 je suis prêt à ce que mes services travaillent dessus avec lui
38:12 pour qu'on compare nos données, qu'on compare nos chiffres
38:14 et qu'on vérifie si c'est le cas
38:16 et qu'on puisse en tirer les conséquences.
38:17 – Il dit qu'entre 2009 et 2022,
38:19 le patrimoine des milliardaires en France a augmenté de 439%.
38:25 C'est plus de deux fois plus que l'Allemagne par exemple.
38:29 – Oui, alors ça, ça…
38:30 – Vous avez parlé tout à l'heure justement…
38:31 – Non mais ça mérite aussi des discussions,
38:33 est-ce que l'on parle du patrimoine,
38:34 est-ce qu'on parle de la valorisation des entreprises ?
38:36 C'est deux choses totalement différentes.
38:39 – Mais ça fait partie de la fortune tout de même.
38:41 – Oui mais la valorisation du patrimoine,
38:43 la valorisation des sociétés et votre propre patrimoine,
38:45 ce n'est pas forcément la même chose.
38:46 En revanche, le point qu'il souligne,
38:49 je pense qu'on ne peut pas l'écarter comme ça d'un revers de la main,
38:51 parce que c'est quelque chose de grave, d'important
38:53 pour la cohésion de la société.
38:55 Est-ce qu'il y a un certain nombre de personnes
38:58 qui ont des niveaux de revenus très élevés,
39:00 qui paieraient moins d'impôts que ceux qui ont un niveau de revenu moyen ?
39:02 Ça, ça pose un véritable problème.
39:04 Il faut vérifier ce que dit Gabriel Zucman,
39:07 échanger avec lui.
39:08 Je suis prêt à le faire, prêt à mettre mes services à disposition
39:11 pour qu'on confronte nos données
39:13 et pour qu'on regarde quelles sont les solutions que nous pouvons apporter.
39:15 Est-ce que vous regrettez votre déclaration sur BFMTV
39:19 à propos de la fraude sociale,
39:20 au regard de ce que l'on apprend avec Gabriel Zucman ?
39:24 Non, ce n'est pas parce que vous cherchez la justice fiscale
39:27 et s'assurer que tout le monde paye ce qu'il doit comme impôts,
39:30 que pour autant, vous ne luttez pas contre la fraude sociale.
39:32 La justice, elle n'est pas à géométrie variable.
39:35 La justice, elle doit concerner tout le monde.
39:37 C'est exactement ce que j'essaye de faire.
39:39 Et une fois encore, je prends très au sérieux
39:41 les déclarations de Gabriel Zucman
39:43 et je suis prêt à échanger avec lui sur ce sujet
39:45 pour voir quelles conséquences nous en ferons.
39:46 Merci, Demet Korkmaz, journaliste à la rédaction de TV5MONDE,
39:49 spécialiste des questions internationales.
39:51 Bruno Le Maire, puisqu'on en est aux déclarations
39:53 que vous pourriez regretter,
39:55 est-ce que vous regrettez celles que vous aviez faites
39:57 il y a quelques mois sur l'économie russe
39:59 qu'il fallait mettre à plat ?
40:01 Non, pardon, mais en général,
40:05 il m'arrive, comme tout le monde,
40:07 de faire des erreurs, d'avoir des expressions maladroites.
40:11 Dans ce cas-là, je m'excuse tout de suite.
40:12 Pas celle-là, donc.
40:13 Mais quand je dis qu'il est important aujourd'hui
40:16 que les sanctions soient efficaces,
40:19 qu'elles nous permettent de faire évoluer le rapport de force
40:23 pour qu'on mette fin à cette guerre
40:26 qui cause tellement de souffrance au peuple ukrainien,
40:28 oui, je pense que c'est la stratégie des sanctions.
40:30 Je pense que cette stratégie est efficace,
40:32 qu'elle affaiblit progressivement l'économie russe
40:35 et que c'est un moyen aussi de faire revenir
40:37 tout le monde à la table de négociation.
40:38 Voilà, vous avez soutenu François Fillon
40:39 aux dernières présidentielles.
40:40 Vous avez vu que devant la commission d'enquête
40:43 parlementaire sur les ingérences,
40:45 il a déclaré qu'il pouvait aller vendre des rillettes
40:48 sur la plage rouge quand, et bon, il lui semblait.
40:50 Est-ce qu'il a raison, François Fillon ?
40:52 Je ne veux pas faire ça.
40:53 Je rappelle par ailleurs que j'ai été le premier de ma famille politique
40:57 à quitter la campagne de François Fillon
40:59 quand j'ai estimé que pour le coup,
41:01 la parole qui avait été donnée par le candidat
41:03 n'avait pas été respectée.
41:04 Mais un ancien Premier ministre,
41:05 qui comme ça participe à des conseils d'administration,
41:08 donc en Russie, il a démissionné, il faut le rappeler,
41:10 mais aujourd'hui fait du commerce de son carnet d'adresses.
41:14 C'est quelque chose que vous comprenez ou pas ?
41:16 Il s'est exprimé sur le sujet, il a répondu aux parlementaires.
41:19 Un ancien ministre de l'économie et des finances pourrait le faire, ça ?
41:22 Si j'avais plus de temps libre,
41:23 je pense que je consacrerais davantage à l'écriture
41:26 qu'à la vente de rillettes sur la place rouge.
41:28 Bruno Le Maire est notre invité d'en face au territoire.
41:31 Un mot sur Matignon.
41:32 On vous dit possible Premier ministre,
41:35 en concurrence avec un certain nombre de personnalités
41:37 dans la majorité, dont Gérald Darmanin,
41:39 d'ailleurs le ministre de l'Intérieur.
41:40 Est-ce que Matignon vous y pensait en vous rasant le matin ?
41:44 Je n'aime pas ces spéculations.
41:46 Je vous le dis très sincèrement,
41:47 c'est Elvigier, je n'aime pas ces spéculations.
41:49 Et je les trouve totalement…
41:50 Elles sont légitimes ?
41:51 Non, je les trouve illégitimes.
41:52 Tous les ministres de l'économie et des finances
41:54 ont fini, ont pu aller à Matignon ?
41:56 Je vais vous dire pourquoi je trouve ces spéculations déplacées.
42:00 D'abord, elles sont déplacées vis-à-vis de la Première ministre,
42:02 Elisabeth Borne, qui fait un travail remarquable,
42:05 qui se bat, qui est solide,
42:07 qui aujourd'hui anime l'équipe gouvernementale
42:11 de manière très efficace.
42:12 C'est une bonne Première ministre ?
42:14 Je ne pense pas qu'un ministre ait à juger la Première ministre.
42:16 Là aussi, je trouve tous ces débats
42:18 profondément malsains et profondément déplacés.
42:21 Oui, mais les Français se posent ces questions.
42:23 Mais les Français, eux, eux, ils ont le droit de juger.
42:25 Ils peuvent juger la Première ministre,
42:26 peuvent juger le président de la République,
42:28 peuvent juger le ministre de l'Économie et des Finances,
42:29 peuvent dire qu'il est bon, il est nul,
42:30 il fait bien son boulot, il ne le fait pas bien.
42:32 C'est eux qui jugent.
42:33 Ça s'appelle la démocratie.
42:34 Mais quand un ministre commence à juger
42:37 la Première ministre en off ou en on,
42:40 je trouve ça déplacé.
42:41 Elisabeth Borne est une très bonne Première ministre,
42:43 je travaille très bien avec elle.
42:44 C'est la première raison pour laquelle c'est déplacé.
42:45 Est-ce que c'est légitime de vous poser la question ?
42:46 Est-ce que vous auriez envie d'aller à Mathieu ?
42:47 Non, je trouve, je vous le redis,
42:49 cette question déplacée et malsaine.
42:52 Et la deuxième raison,
42:53 c'est que je pense à tous nos compatriotes
42:56 qui aujourd'hui font leurs courses,
42:58 trouvent que les prix alimentaires ont explosé,
42:59 ne s'en sortent pas,
43:00 se disent "je ne peux pas acheter mon logement
43:02 parce que les crédits immobiliers sont trop élevés".
43:04 Ils n'attendent qu'une seule chose,
43:06 au ministère de l'Économie et des Finances,
43:07 comme nous venons de le faire d'ailleurs
43:08 pendant une heure dans cette émission,
43:09 qu'ils leur apportent des réponses, des solutions,
43:11 qu'ils se battent avec distributeurs,
43:13 industriels, banquiers,
43:14 pour améliorer leur vie quotidienne.
43:16 Je ne fais que ça.
43:18 Et je pense qu'il est malsain de penser à autre chose.
43:21 Est-ce qu'Emmanuel Macron a un exercice
43:23 très solitaire du pouvoir ?
43:25 Vous qui avez été ministre sous un autre président de la République,
43:30 est-ce que vous trouvez, comme tout le monde le dit,
43:31 comme les critiques à la fois des Français,
43:33 mais aussi du milieu politique l'indiquent ?
43:36 – Non, en tout cas, moi ce n'est pas ce que je vis au quotidien.
43:38 Je travaille très bien avec le président de la République.
43:41 J'échange régulièrement avec lui sur tous les sujets…
43:44 – Vous avez conscience de cette critique ?
43:45 – Oui.
43:46 – Ce qui pointe est que le milieu politique…
43:47 – J'ai conscience de cette critique.
43:49 Ce n'est pas ce que je vis.
43:51 Moi je vis une relation de travail qui est simple,
43:55 qui est directe, qui est respectueuse.
43:58 On peut avoir des différents, nous les gardons pour nous.
44:00 Et il y a un véritable dialogue qui montre qu'il y a un travail d'équipe.
44:04 – Vous avez envoyé donc "Fugue américaine",
44:06 ce roman chez Gallimard au président ?
44:08 – Bien sûr.
44:09 – Et à la Première ministre.
44:11 – Et vous attendez quand même un petit commentaire de leur part ou pas ?
44:15 En privé on va dire.
44:16 – Moi, vous savez, je n'attends rien.
44:18 Je travaille, je travaille et je travaille.
44:21 – Voilà, Bruno Le Maire, ministre de l'économie,
44:24 mais également des finances, de la souveraineté industrielle et numérique,
44:29 était notre invité ce matin dans "Face au territoire".
44:31 Vous voyez cette émission sur le replay de TV5MONDE.
44:34 Et puis, j'allais dire, "Français de l'étranger" pourront vous voir,
44:39 monsieur le ministre, dans les heures qui viennent,
44:41 sur les antennes de TV5MONDE dans 200 pays et en 22 langues.
44:44 "Fugue américaine", son roman chez Gallimard de Bruno Le Maire.
44:47 Merci. – Merci Cécile Guy.
44:49 – Monsieur Le Maire d'avoir été notre invité.
44:50 La semaine prochaine, Émeric Caron sera notre invité dans "Face au territoire".
44:54 Au revoir à tous et bonne journée.
44:56 [Générique]

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