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00:00 *Musique*
00:12 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire.
00:15 Vous savez que nous sommes diffusés dans 200 pays et en 22 langues.
00:18 Nos partenaires pour cette émission, ce sont les titres de presse Ouest France Nice matin,
00:23 France Antille 20 minutes, Centre France La Montagne et le magazine Le Point également,
00:28 qui est donc partenaire de Face au Territoire.
00:30 Aujourd'hui mon invité c'est Eric Ciotti. Bonjour Eric.
00:32 Bonjour.
00:33 Ciotti merci d'être avec nous. Vous êtes président des Républicains, nul ne l'ignore.
00:37 Vous êtes député des Alpes-Maritimes.
00:39 Première question, Eric Ciotti, on vous connaît sur ces thématiques là.
00:42 Est-ce que les problèmes liés à l'immigration sont pour vous le problème numéro 1 de ce pays ?
00:48 C'est incontestablement un des problèmes les plus graves du moment
00:53 et les plus préoccupants pour l'avenir du pays.
00:55 Parce que cette immigration de masse qui ne cesse de croître depuis quelques années,
01:01 notamment depuis 2012 où quasiment on atteint aujourd'hui 500 000 étrangers en situation légale
01:09 qui arrivent chaque année de façon supplémentaire dans notre pays,
01:12 sans compter ceux qui y rentrent de façon illégale, irrégulière, clandestine.
01:19 Ça veut dire qu'on a les conséquences de cette immigration de masse.
01:24 C'est la montée du communautarisme, c'est la montée de la délinquance.
01:28 Le lien est évident, ce n'est pas moi qui le fais d'ailleurs, c'est le ministre de l'Intérieur,
01:32 au travers des statistiques de son ministère et toutes les problématiques que l'on a aujourd'hui.
01:39 Vous pensez que les Français pensent comme vous ?
01:41 En tout cas, ils regardent cette immigration avec beaucoup de préoccupations
01:48 et ils considèrent très majoritairement, on a vu dans le regard qu'ils portaient
01:52 sur les propositions formulées par les Républicains, qu'ils y adhéraient au minima à 75%.
02:00 Les Français veulent qu'on change de politique migratoire,
02:03 ils veulent qu'il y ait moins d'étrangers qui arrivent,
02:06 ils veulent qu'il y ait plus d'expulsions, ils veulent qu'il y ait plus d'intégration.
02:10 C'est les trois axes d'une grande politique migratoire que nous voulons totalement refonder
02:16 par rapport à une forme de naïveté et d'inertie que nous subissons depuis 2012.
02:23 On voit bien que tous les chiffres sont en revenu.
02:26 Pas avant ?
02:27 Non, il y a eu avant.
02:29 Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, ils n'ont aucune responsabilité dans ce qui se passe aujourd'hui.
02:33 Si vous comparez les chiffres avec le quinquennat de Nicolas Sarkozy,
02:36 je ne dis pas que tout était parfait, mais en tout cas, en matière de délivrance de nationalité,
02:41 en matière d'expulsion, en matière de demandeurs d'asile,
02:46 les demandeurs d'asile du temps de Nicolas Sarkozy, on était à 50 000.
02:49 On est à plus de 150 000 l'année dernière.
02:52 Sur les titres de ces jours, 327 000 titres de ces jours en 2022,
02:58 on était 50 % de moins du temps de Nicolas Sarkozy.
03:02 On aurait sans doute dû faire beaucoup plus fort,
03:07 mais regardons les chiffres, comparons, ils sont incontestables.
03:12 C'est Éric Ciotti, président des Républicains et député des Alpes-Maritimes,
03:16 qui est notre invité d'en face au territoire aujourd'hui.
03:18 Dans un instant, Stéphane Vernet de Ouest-France sur ce plateau.
03:21 Bonjour Stéphane Vernet, vous dirigez la rédaction en chef de Ouest-France à Paris.
03:28 Merci d'être avec nous.
03:30 Où en sont les Républicains aujourd'hui ?
03:32 Bonjour, bonjour.
03:33 Oui, où en sont les Républicains aujourd'hui ?
03:34 On voit qu'il y a du côté de la majorité présidentielle,
03:37 on aimerait bien créer des alliances, on en parle beaucoup,
03:39 ils font même des réunions entre eux pour évoquer le sujet, mais sans vous.
03:43 Alors vous, une union avec la majorité présidentielle, ça vous intéresse ?
03:47 Vous avez souligné le contexte et je rappellerai qu'il est un peu grotesque,
03:53 que la majorité débatte d'une alliance...
03:58 Sans les alliés possibles ?
04:00 Une alliance, théoriquement, et sur une feuille de papier, elle nécessite deux partenaires.
04:07 Pour un gouvernement, elle nécessiterait un contrat de gouvernement sur des idées précises.
04:12 Et ça c'est lié.
04:13 Qu'un parti, aujourd'hui, lui-même, prenne cette initiative pour dire, d'ailleurs, au demeurant,
04:19 que cette alliance n'est pas possible, là on est dans les grosses ficelles de la communication.
04:24 La réalité, c'est que le gouvernement actuel, qui est plongé dans ces contradictions,
04:30 ne souhaite pas, sous l'autorité du président de la République, rien modifier à sa politique actuelle.
04:36 Nous, nous sommes indépendants.
04:38 Nous sommes indépendants par rapport aux blocs qui veulent notre disparition.
04:42 Nous portons des idées, nos convictions, elles sont fidèles à notre histoire.
04:45 Vous êtes dans l'opposition, vous serez dans l'opposition jusqu'au bout.
04:47 On a été élus dans l'opposition, mais nous sommes dans une opposition intelligente,
04:51 une opposition qui porte des idées.
04:54 Nous avons pris nos responsabilités, on l'a vu sur les retraites.
04:57 J'ai assumé mes responsabilités, j'ai soutenu ce texte, et nous le faisons sur l'immigration,
05:02 nous le ferons sur beaucoup de sujets, sur des idées fortes.
05:05 Il y a quand même quelques voix au sein des Républicains qui prônent ce type d'alliance,
05:09 notamment Nicolas Sarkozy.
05:10 Est-ce qu'il est tout seul ? Pourquoi il fait ça ?
05:12 En tout cas, nous, nous avons des instances, nous avons des groupes parlementaires,
05:16 nous avons la présidence du Sénat, nous travaillons à la tête de notre famille politique dans l'unité,
05:22 et nous ne sommes pas sur cet axe aujourd'hui.
05:24 – Dans l'unité, vraiment, on a vu quand même qu'il y avait une sacrée fronde,
05:27 notamment à l'Assemblée Nationale, au sein des Républicains.
05:30 Est-ce que cet épisode laissera des traces ?
05:33 – Non, il est derrière nous. – Vraiment ?
05:35 – C'est un épisode qui, j'en conviens, a été difficile, mais nous avons décidé…
05:43 – C'est difficile à apercevoir aussi pour les gens qui sont en dehors du parti…
05:47 – Mais nous avons défini une majorité, et moi j'assume la position des Républicains.
05:52 Sans les Républicains, il n'y aurait pas eu de réforme des retraites.
05:55 Ce n'est pas un cadeau à M. Macron, c'est parce que cette réforme,
05:58 elle était utile, nécessaire, voire indispensable pour le pays,
06:03 pour sauver notre système de retraite.
06:05 On est vraiment dans l'exemple où on a démontré que nous,
06:09 et peut-être nous sommes les seuls dans l'opposition à assumer cette responsabilité,
06:12 nous étions un parti de gouvernement qui se basait sur des valeurs,
06:18 mais aussi sur une responsabilité.
06:20 Ne pas dire n'importe quoi, ne pas être un parti de slogan,
06:24 être un parti de proposition, sérieux, responsable, rigoureux,
06:28 c'est ce qui fait notre différence.
06:30 – Éric Ciotti, notre invité d'En face au territoire,
06:32 Chonu qui est collaborateur et dessinateur bien connu de Ouest-France,
06:36 et c'est la tradition de cette émission, une question à vous poser en duplex.
06:39 On écoute, on regarde Chonu.
06:41 – Éric Ciotti, monsieur le président des Républicains, bonjour.
06:45 En voyant Emmanuel Macron boire cul sec une bière Corona,
06:50 vous vous êtes écrié, si il se met à la tête de veau,
06:54 plus rien n'avancera dans le pays car il sera atteint de chirachi aigu.
06:58 Votre combat, c'est la loi immigration,
07:02 qui reprend trait pour trait les propositions du Rassemblement national.
07:07 En tant que Niçois, vous scrutez le sismographe pour savoir
07:11 quand aura lieu le prochain tremblement de terre
07:14 dont l'épicentre se situerait à Matignon
07:17 et qui bien entendu entraînera la nomination d'une ou d'un Premier ministre,
07:23 peut-être issu de vos rangs.
07:25 L'immigration est entrée par la grande porte.
07:29 En effet, mardi, Emmanuel Macron a reçu Georgia Meloni à l'Élysée
07:35 et vous, Éric Ciotti, l'Italie, ça vous parle.
07:40 D'ailleurs, en voyant passer le cercueil de Silvio Berlusconi,
07:46 une question existentielle se pose.
07:49 Soit vous entrez en Macronie et c'est la mort annoncée des Républicains,
07:56 soit vous réussissez le coup du cavalieret
08:00 faire l'unité de toutes les droites françaises.
08:04 Bon courage.
08:06 Vaste défi.
08:08 Alors, l'union des droites.
08:10 L'union des électeurs de droite.
08:12 Mais pas l'union des appareils.
08:15 La droite est majoritaire dans le pays.
08:17 Les valeurs de droite.
08:18 Ce que c'est les valeurs de droite, pour moi, l'autorité, l'ordre dans la rue,
08:23 l'identité, conserver le modèle dont nous sommes les héritiers, notre civilisation,
08:28 la liberté, la liberté, notamment économique,
08:31 face à ce déchaînement, déferlement de technocratie, de bureaucratie.
08:36 Et les Français adhèrent très majoritairement à ces valeurs.
08:39 Il faudra un moment que ces électeurs portent leurs idées au pouvoir.
08:43 Quand Chouinu insinue que vous avez piqué le texte d'immigration au RN,
08:49 il exagère ou il y a un peu de vrai ?
08:51 Est-ce que vous avez vu un texte d'immigration du RN à l'Assemblée nationale ?
08:55 Depuis un an, Mme Le Pen préside un groupe important.
08:58 Pendant la présidentielle, elle avait un programme.
09:00 Elle avait un programme très détaillé sur ces questions.
09:02 Ça fait un an qu'il y a 89 députés RN,
09:05 ils n'ont pas été en capacité de déposer le moindre texte.
09:09 C'est ce que je disais tout à l'heure, la différence entre un parti de slogan
09:12 et un parti de gouvernement.
09:14 La communication, les actes, les Français en ont soupé.
09:18 Les constats, on les connaît. Il y a trop d'immigration.
09:21 Elle nourrit le communautarisme.
09:23 Elle nourrit une forme de danger pour notre société.
09:26 Sur une possible union des droites, vous dites une union des électeurs,
09:30 pas une union des partis.
09:32 Votre ligne rouge, c'est toujours le RN ?
09:35 Pas de rapprochement ?
09:37 Ma ligne, c'est l'indépendance.
09:39 C'est vrai aussi avec le Conquête, Eric Zemmour ?
09:41 Indépendance vis-à-vis du pouvoir,
09:43 indépendance vis-à-vis des groupes que vous avez cités.
09:47 Nous avons une histoire, on est le parti du général de Gaulle.
09:50 On a vocation, et moi je n'ai pas d'autre ambition,
09:52 à ramener les Républicains à l'Elysée.
09:55 C'est mon objectif en 2027.
09:57 On ne sera pas les supplétifs des uns ou des autres.
09:59 On a une vocation à occuper la Première Ligue.
10:01 Quand Dominique de Villepin parle d'une dérive extrêmement dangereuse des Républicains, qu'est-ce que...
10:05 Ça fait très longtemps qu'il s'est éloigné de la vie politique.
10:07 Je crois qu'il ne mesure pas l'état du pays, de dégradation.
10:12 Il parle de nos textes sur l'immigration sans les connaître.
10:16 80% des Français adhèrent à ces textes, à leur philosophie, à leur esprit.
10:22 C'est ce qui m'importe.
10:24 Laurent Bernard, qui est journaliste à La Montagne, Eric Ciotti,
10:27 c'est notre partenaire également dans cette émission,
10:29 a une question à vous poser depuis Quermont-Ferrand.
10:31 On l'écoute, Laurent Bernard.
10:33 Dans la longue interview qu'il a donnée au Point,
10:35 Laurent Wauquiez a épargné Emmanuel Macron
10:37 dans le but manifeste de ne pas frosser son électorat
10:40 pour les présidentielles de 2027.
10:43 Que pensez-vous de cette stratégie, et la partagez-vous ?
10:46 Je n'ai pas totalement perçu la question.
10:50 Alors, la question est simple.
10:52 Est-ce que Laurent Wauquiez, qui épargne Emmanuel Macron
10:55 à cause de 2027, ça vous pose un problème ?
10:59 Je ne crois pas que Laurent Wauquiez épargne Emmanuel Macron.
11:03 On l'a souvent accusé d'être dans une opposition comme moi,
11:07 très claire et très ferme.
11:10 Ça ne vous a pas posé de problème que dans ses interviews récentes,
11:14 il ne négratigne même pas le président de la République ?
11:17 Il a parlé de questions internationales, il a pris de la hauteur.
11:21 Son interview a été portée vers l'avenir, et j'en approuve les termes.
11:26 C'est toujours votre candidat, pardon, c'était pour jeter la question.
11:29 Bravo.
11:30 Bien, je considère...
11:32 Votre accord avec lui, moral, tient toujours ?
11:34 Laurent est un ami, on travaille en harmonie quasiment quotidiennement.
11:39 Je considère qu'il a le plus de qualités pour porter le succès
11:44 de notre famille politique à l'élection présidentielle.
11:47 Après, c'est à lui de définir sa stratégie et son tempo.
11:52 Encore une dernière question politique, avant la présidentielle de 2027,
11:55 il y a les européennes l'année prochaine.
11:56 Si les républicains ne faisaient pas 5% à cette élection-là, c'est la fin du parti ?
12:00 Rassurez-vous, ils feront 5%.
12:03 Avec qui ?
12:04 Et bien plus, on n'est pas au stade de la définition et du choix
12:10 de celui qui comptera la liste.
12:12 Vous pourriez le faire vous-même ?
12:14 Non, ce n'est pas une possibilité.
12:17 Nous y réfléchissons, nous y travaillons.
12:19 Lundi prochain, le 27, nous réunissons une commission
12:25 avec François-Xavier Bellamy, avec Michel Barnier,
12:29 avec les députés européens, pour travailler sur notre projet
12:35 pour ces élections européennes et pour commencer à anticiper ces grands défis.
12:39 J'étais à Strasbourg au Parlement européen la semaine dernière.
12:42 Je suis intervenu devant le groupe du PPE.
12:45 Il y a une attente du retour d'une France forte au sein de nos institutions politiques,
12:50 du PPE, mais aussi au sein de l'Europe, parce que la voie de la France
12:54 s'est considérablement affaiblie et c'est cette voie que nous voulons porter
12:58 lors des élections européennes.
12:59 La couvre de Ouest-France, la une.
13:01 La très violente explosion hier au cœur de Paris.
13:04 Merci Stéphane Vernet, vous dirigez la rédaction de Ouest-France à Paris
13:08 dans un instant sur ce plateau. Denis Carreau, Denis ce matin, un local de l'État.
13:12 Voilà, et c'est Éric Ciotti, le président des Républicains, qui est notre invité ce matin.
13:18 Bonjour Denis Carreau. Nous allons du côté de Fort-de-France,
13:21 avant que vous puissiez interviewer Éric Ciotti, puisque Cyril Boutier,
13:25 qui est directeur éditorial de ce titre, qui appartient au même groupe que vous,
13:28 France Antille, a une question à vous poser.
13:31 Bonjour Éric Ciotti. Il y a un petit peu plus d'un mois, vous avez présenté
13:36 un contre-gouvernement. Dans ce dispositif, comment voyez-vous et comment placez-vous l'Outre-mer ?
13:41 Et s'il y avait une première mesure et une seule première mesure phare à proposer,
13:47 quelle serait-elle ?
13:49 Alors, nous avons installé, avec Mansour Kamardine, qui occupera la responsabilité
13:55 des Outre-mer dans ce château-cabinet, un comité des Outre-mer,
13:59 au sein de notre formation politique.
14:02 La priorité, c'est le développement des Outre-mer. Mais pour que ce développement ait lieu,
14:08 il faut gommer aujourd'hui les handicaps lourds qui paralysent nos Outre-mer,
14:14 notamment la question de la sécurité, de la violence. On le voit en Guyane,
14:18 on le voit en Martinique, mais aussi une question basique, celle de l'accès à l'eau.
14:23 Aujourd'hui, à Mayotte, il y a des coupures d'eau sept à huit fois par jour.
14:28 C'est insupportable, on ne peut pas vivre. Pour porter ce développement,
14:33 il faut remettre à niveau, par rapport à l'Hexagone, les Outre-mer.
14:37 - Eric Ciotti, sur le terrain des idées, on voit que la droite a du mal à être audible
14:42 au-delà des questions d'immigration et de sécurité.
14:45 Samedi, lors des états généraux de la droite, vous avez défendu, je cite,
14:49 "une droite d'action qui se préoccupe du quotidien, notamment des déserts médicaux
14:53 et des territoires ruraux abandonnés".
14:56 Sur ces sujets, est-ce que vous avez vraiment... Est-ce que la droite a des idées neuves ?
15:00 - Absolument. Je veux, en effet, vous le soulignez, refaire des Républicains
15:05 à le parti des idées. On reviendra au pouvoir, je le redis, c'est mon objectif,
15:10 pour 2027, par les idées. On a porté un projet profond de rupture en matière d'immigration,
15:17 on vient d'en parler, mais nous allons le faire sur beaucoup de thématiques,
15:21 et notamment sur ces questions, aujourd'hui, de déséquilibre de nos territoires,
15:26 comme vous le soulignez. Je prends un exemple. J'ai porté cette idée lors des états généraux.
15:30 Je souhaite, c'est une idée neuve, personne ne l'a évoquée,
15:34 que nous faisions de l'augmentation de l'espérance de vie
15:37 un objectif phare de nos politiques publiques.
15:40 - Comment, derrière ? - Derrière, il y a les problématiques de santé,
15:44 il y a les problématiques de dépendance, il y a les problématiques de mortalité infantile,
15:48 il y a les problématiques d'écart entre les territoires.
15:52 Un chiffre, nous vivons deux ans de moins dans les zones rurales
15:56 que dans les grands centres urbains. C'est une disparité insupportable,
16:01 inacceptable, dans un pays qui, territorialement, est assez petit.
16:04 - Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les métropoles ont trop grandi au détriment des zones rurales ?
16:08 - Des déséquilibres se sont installés, il faut aujourd'hui les corriger,
16:13 l'accès aux soins, l'accès aux services publics,
16:16 on en parle comme une ancienne depuis des années,
16:19 mais plus on en parle, plus les déséquilibres se creusent.
16:22 Il faut, aujourd'hui, recoudre, repâtir une grande politique d'aménagement du territoire.
16:28 On ne peut plus vivre avec ces périphéries, des grands centres urbains boboisés, très riches,
16:35 et des périphéries paupérisées, précarisées,
16:39 et puis des personnes qu'on renvoie dans des zones plus éloignées,
16:44 en leur interdisant, avec ce délire que sont les ZFE,
16:48 de rentrer dans les zones urbaines.
16:51 - Alors justement, vous parlez des ZFE, on vous entend assez peu,
16:55 on entend assez peu la droite sur les questions d'environnement,
16:58 vous dénoncez les ZFE, les questions d'artificialisation des sols,
17:03 les programmes de rénovation thermique,
17:06 est-ce qu'on peut ignorer ces sujets quand on prétend vouloir accéder au pouvoir ?
17:11 - Et qu'on s'adresse aux jeunes ?
17:13 - On ne les ignore pas, mais on les prend différemment.
17:16 Ces problèmes, on les réglera par le progrès, par la science,
17:20 et non pas par un retour sur des libertés fondamentales.
17:24 Ces trois exemples, les ZFE, ça veut dire que les personnes avec des revenus modestes
17:30 ne pourront plus aller travailler dans les coeurs de ville.
17:33 C'est une ségrégation sociale insupportable.
17:39 Les DPE, ça veut dire que l'année prochaine, dès l'année prochaine,
17:43 600 000 logements vont sortir du marché alors qu'on a une crise du logement insupportable,
17:49 qu'on a des gens qui dorment dans leurs voitures,
17:52 et les zones d'artificialisation nette, c'est un retour en arrière sur 40 ans de décentralisation.
17:58 Les maires ne maîtriseront plus leur territoire.
18:01 Ségrégation sociale, retour sur les libertés fondamentales, le droit de propriété.
18:06 Le DPE, c'est une atteinte au droit de propriété.
18:08 Comment ? Ça ne veut pas dire que nous sommes dans une approche qui conteste l'urgence climatique.
18:14 Mais abordons cela par le progrès, par la science, par la recherche.
18:18 J'étais au Bourget sur le salon aéronautique, j'ai visité l'entreprise Safran,
18:22 qui est un fleuron français, 60 milliards d'euros de capitalisation boursière,
18:27 qui produit des moteurs pour Boeing.
18:29 Ils sont en train de produire des moteurs qui pollueront deux fois moins.
18:34 C'est ça l'avenir, ce n'est pas les interdictions, les délires,
18:39 où on va avoir quatre vols dans une vie.
18:41 Mais comment on peut revenir en arrière sur tout ce qui est le progrès de l'humanité ?
18:47 - Denis Carreau, la Une de Nice matin.
18:49 - La Une de Nice matin, un projet de troisième coulée verte à Nice.
18:52 C'est Christian Estrosi qui l'annonce à Nice matin.
18:55 Il y a déjà une coulée verte et c'est plutôt un succès.
18:57 Il y a une deuxième qui a créé la polémique avec la destruction du Théâtre National de Nice.
19:02 C'est donc ce troisième projet qui démarre.
19:05 - Vous y êtes favorable ?
19:07 - Pourquoi pas ? Pourquoi pas ?
19:09 Mais le deuxième, c'est un alibi extraordinaire.
19:13 Vous savez mieux que quiconque combien les niçois sont en colère
19:17 face à la destruction du Théâtre et du Palais des Congrès.
19:20 On n'a plus de Palais des Congrès dans une ville touristique comme Nice.
19:25 On n'a plus de Palais des Congrès.
19:27 D'ailleurs, un conseiller municipal de la majorité de Christian Estrosi
19:30 vient d'être sanctionné parce qu'il a dit ce que pense l'immense majorité des niçois
19:35 en disant que c'était un gabegi d'argent public.
19:37 Détruire un théâtre, détruire une médiathèque, détruire un auditorium...
19:41 - C'est un débat qui est derrière nous aujourd'hui.
19:43 - Oui, mais ce n'est pas un débat qui est derrière l'esprit des niçois
19:47 parce qu'ils voient que leur argent est gaspillé.
19:49 Pendant qu'on gaspille cet argent, la métropole est en quasi-faillite
19:53 et arrête les travaux de reconstruction dans les vallées
19:56 qui avaient été dévastées par la tempête Alex.
19:58 C'est une injustice totale.
20:00 - Eric Ciotti, tout le monde se pose la question.
20:02 Vous y pensez tous les matins en vous rasant à l'élection municipale à Nice ?
20:07 - Ce qui est sûr, c'est que je me rase tous les matins.
20:09 Et ce qui est sûr, c'est que je pense à ma ville tous les matins.
20:13 J'y serai encore dans quelques instants.
20:19 Je ne répondrai pas à cette question aujourd'hui.
20:22 Les élections municipales sont dans trois ans.
20:24 J'ai été élu quatre fois député de Nice.
20:27 Deux fois contre tout le système municipal
20:30 qui avait mis des moyens colossaux pour me faire battre.
20:34 Ils n'y sont pas arrivés.
20:35 Ça veut dire que j'ai la confiance des niçoises et des niçois
20:38 et je ne trahirai pas cette confiance.
20:40 - Mais qu'est-ce qu'ils pourraient faire que vous n'iriez pas au municipal à Nice ?
20:43 - Écoutez, il y a un temps pour tout.
20:45 Il y a un calendrier.
20:47 Je l'ai dit, je me prépare à cette échéance.
20:50 Et de quelque façon que ce soit, j'y prendrai toute ma part
20:53 pour sortir Nice de la situation de difficulté,
20:57 de quasi-faillite budgétaire,
20:59 mais aussi de montée de la violence et de l'insécurité
21:01 de façon inédite dans notre ville.
21:03 Encore cette nuit, trois agressions au couteau à Nice
21:06 et des blessés graves.
21:07 - Merci Denis Caro, directeur des rédactions du groupe Nice Matin,
21:10 partenaire de cette émission.
21:11 Dans un instant, Tom Benoît pour des questions financières sur ce plateau.
21:14 - Bonjour.
21:17 Bonjour Tom Benoît.
21:19 Vous dirigez la rédaction de Géostratégie Magazine
21:22 et le magazine trimestriel du groupe La Font Presse.
21:25 Tout de suite, avant que vous ne démarriez avec Éric Ciotti-Hermel-Legoff,
21:29 qui est directrice adjointe de la rédaction du Point,
21:32 a une question à vous poser. On l'écoute.
21:34 - Il évoque l'immigration, son alopécie ou les vacances scolaires.
21:39 Il multiplie les déplacements en province et les interviews dans les médias.
21:44 Édouard Philippe place clairement Sépion pour 2027,
21:49 de même que Laurent Wauquiez.
21:52 Que pensez-vous, quel regard portez-vous sur ces ambitions
21:55 qui s'aiguisent dans votre propre camp ?
21:58 - Laurent Wauquiez, on l'a dit il y a quelques instants,
22:03 fait partie de ma famille politique. Il emporte les espérances.
22:08 - Non là, il s'agit d'Édouard Philippe.
22:10 - Oui, Madame Legoff a parlé des deux.
22:13 Édouard Philippe ne fait pas partie de notre famille politique.
22:17 Il a été Premier ministre dans une période
22:20 où la situation de notre pays s'est considérablement dégradée.
22:24 Nous avons 700 milliards d'euros de dettes de plus
22:28 que lorsque M. Édouard Philippe a été nommé à Matignon.
22:33 Alors il y a eu d'autres Premiers ministres après lui.
22:36 Mais la montée de l'immigration dont il parle,
22:39 c'est aussi la loi Colomb qu'il a portée lorsqu'il était Premier ministre,
22:43 avec un élargissement du regroupement familial aux fratries pour le droit d'asile.
22:48 C'est aussi les questions de sécurité et de justice qui se sont dégradées.
22:54 Donc j'entends le discours d'Édouard Philippe, j'entends ses habitions.
22:57 Mais regardons ses actes. La politique, ce n'est pas que de l'image,
23:01 ce n'est pas que de la communication. Je veux y redonner du sens et un sens sur l'action.
23:06 - Vous parliez de la dette précédemment. Justement, je voudrais entamer avec la Chine,
23:09 qui est un pays qui nous a prêté beaucoup d'argent.
23:12 Il y a beaucoup de titres obligataires français qui sont détenus aujourd'hui par des Chinois.
23:17 Le secteur du numérique occidental est largement dépassé en termes de technologies
23:23 sur les semi-conducteurs les plus avancés par les Asiatiques.
23:26 Très récemment, Bruno Le Maire, le ministère de l'Économie,
23:29 a apporté une aide de 2,9 milliards à ST Microelectronics,
23:33 qui installe une usine dans l'Isère.
23:36 Pourquoi apporter une aide avec des fonds publics ?
23:39 Comment ça se passe exactement à ce niveau-là ? Vous qui avez l'habitude des arcanes...
23:44 - En tout cas, vous posez un vrai problème. C'est le problème de l'indépendance
23:49 entre les deux grandes puissances aujourd'hui qui dominent le monde,
23:53 les États-Unis et la Chine. - On pourrait dire les trois d'ailleurs.
23:57 - La troisième doit s'affirmer, et mieux s'affirmer, c'est l'Europe.
24:01 Donc le dimensionnement européen est le seul qui me paraît aujourd'hui pertinent sur ces enjeux.
24:07 Et notamment sur les enjeux que vous évoquez, sur les semi-conducteurs,
24:10 sur les composants essentiels pour le développement de notre économie.
24:15 Il faut qu'il y ait une réponse européenne, puissante, forte.
24:19 Il faut qu'on accompagne nos entreprises. Aujourd'hui, il y a un déséquilibre.
24:23 Il y a des relations commerciales entre la Chine et l'Europe majeure,
24:27 près de 1 000 milliards d'euros. - Entre la Chine et les États-Unis également.
24:31 - 20 % de nos importations viennent de la Chine et 10 % de nos exportations.
24:37 - Donc on ne pourra pas se dissocier de la Chine, même dans la situation où il y aura un conflit majeur.
24:42 - Il vaut bien qu'il y ait un déséquilibre. Et il faut résorber ce déséquilibre
24:47 pour ne pas être dépendant, notamment s'il y a un conflit majeur,
24:51 qu'on ne revive pas la situation de dépendance qui est apparue lors du Covid,
24:55 notamment pour les médicaments. C'est un enjeu prioritaire.
24:59 - Le président Macron a pris des mesures, d'ailleurs, à ce propos.
25:02 - Il a annoncé des mesures. Je ne sais pas si elles sont à la hauteur.
25:06 J'en doute un peu. En tout cas, la réponse, à mon avis...
25:10 - Ce serait peut-être la moutarde au moment du dessert. Ça arrive un petit peu tard, en tout cas.
25:14 - Sur ces enjeux, la réponse, j'en suis convaincu, elle doit être européenne,
25:19 parce que c'est le périmètre. - Alors, je rebondis sur ce que vous disiez.
25:22 C'est assez intéressant. Vous dites les grandes puissances.
25:24 Effectivement, il y a actuellement 89 millions, donc 89 000 milliards d'euros.
25:30 On parle en euros d'argent en circulation. 89 000 milliards en circulation.
25:35 L'essentiel est détenu par la Chine. Donc le PIB par habitant le plus élevé
25:39 se situe également en Chine. Par contre, le PIB, selon nos façons de quantifier,
25:45 est très occidental et encore le plus élevé aux États-Unis.
25:48 Donc est-ce qu'on peut considérer pour autant que la Chine n'est pas la première puissance économique ?
25:53 Quelle est la première puissance financière économique aujourd'hui ?
25:56 - Sans doute les États-Unis au regard de plusieurs paramètres,
26:01 mais j'aimerais pouvoir dire l'Europe. Et ça doit être l'Europe, parce que l'Europe, c'est un espace...
26:08 - L'euro, c'est 20 % de monnaie de réserve, 60 % pour le dollar.
26:12 - Pour le dollar, mais il faut qu'on rattrape ces retards.
26:15 Et on voit bien qu'un pays... Je suis pour une Europe des nations,
26:22 avec une souveraineté sur des sujets essentiels, notamment sur l'immigration,
26:28 pour l'immigration, sur la sécurité. Il faut que les nations conservent leur souveraineté.
26:34 La France est une puissance nucléaire, membre du conseil de sécurité de l'ONU,
26:39 membre permanent du conseil de sécurité. Elle doit conserver sa place.
26:43 Mais nous avons la nécessité, sur les enjeux climatiques,
26:47 au travers du développement de programmes massifs de recherche,
26:53 sur les enjeux de santé publique, sur les enjeux d'industrie, de relocalisation en Europe,
27:04 nous avons besoin de cette échelle de masse, qui concurrencera la montée de cette Chine,
27:12 qui a bien des égards, représente une menace pour nous. Ne soyons pas naïfs.
27:18 Les Allemands l'ont été. Il y a eu beaucoup d'erreurs en Europe.
27:22 - Est-ce qu'on pourrait imaginer en France, dans les pays européens...
27:25 - La fin du nucléaire, l'immigration. Attention à la relation avec la Chine.
27:29 Soyons indépendants.
27:31 - La une du point d'abord, tout de suite. Notre partenaire de face au territoire,
27:36 qu'on va voir dans un instant. Voilà. Armin Le Goff représente ce magazine dans notre émission.
27:40 Le moment de vérité. Il s'agit bien sûr de l'Ukraine et de l'Occident.
27:44 Et puis la une de Géostratégie Magazine, du groupe Lafond Brics.
27:47 - Oui, les banques centrales face aux Brics, un sujet intéressant,
27:49 puisque je voulais vous poser cette question. Est-ce que les banques centrales,
27:52 est-ce que la Banque Centrale Européenne a eu tort de garder des taux trop bas
27:56 pendant des années, des années 90 à 2000 ?
27:58 - Non, je ne crois pas. Parce que nous avons permis que,
28:03 notamment pendant les périodes de crise, l'économie...
28:06 - De créer de la monnaie.
28:07 - Merci Tom Benoît, directeur de la rédaction de Géostratégie Magazine.
28:11 - Merci à vous Cyril Huguet. Merci Eric Ciotti.
28:13 - Nous attendons Mohamed Kassi de TV5Monde sur ce plan. Merci.
28:16 Bonjour Mohamed Kassi. - Bonjour Cyril.
28:20 - Voilà, vous présentez le 60 Minutes sur cette chaîne.
28:22 Et surtout, le magazine phare sur le Moyen-Orient,
28:26 que vous pilotez donc sur cette chaîne. Et vous avez des questions à poser.
28:30 - Et qui est diffusé sur France 3 Corse via Stella, j'en profite pour vous le dire,
28:32 puisqu'on est sur une émission qui s'intéresse et qui parle des régions.
28:35 - Bonjour Eric Ciotti. - Bonjour.
28:37 - Si vous voulez bien vous prêter au jeu du "oui/non" sur trois petites questions.
28:39 Vous avez parlé de technocratie et de bureaucratie tout à l'heure.
28:42 Le salaire d'Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
28:45 va passer d'ici quelques mois de 29 200 euros à 33 000 euros,
28:49 plus 3 800 euros par mois. C'est trois fois le SMIC français.
28:52 Indécent oui ou non ? - Oui.
28:54 - Joe Biden a-t-il eu raison de qualifier Xi Jinping de dictateur
28:57 au lendemain de la visite du chef de la diplomatie américaine ?
29:00 - Oui. - Vous me laissez voir.
29:01 - Ah vous jouez le jeu. - Qui s'était bien passé malgré le différent Taïwan.
29:04 Et alors tout à l'heure sur la crise migratoire,
29:06 j'avoue que cette question n'était pas prévue.
29:07 Vous avez cité l'explosion des flux migratoires à 2012.
29:10 2012, on est quelques mois après le renversement et la mort de Muammar Gaddafi.
29:13 Nicolas Sarkozy, qui appartient à votre famille politique, en a été l'un des artisans.
29:17 A-t-il oui ou non une responsabilité dans ce qu'on appelle la crise migratoire ?
29:21 - Non.
29:23 - Venons-en donc à cette conférence maintenant qui se tient à Londres
29:26 sur la reconstruction de l'Ukraine.
29:28 La guerre n'est pas terminée, on parle de reconstruction paradoxale.
29:31 - Il faut préparer cette reconstruction parce qu'on espère tous le retour le plus rapide à la paix
29:37 et les enjeux de reconstruction seront importants.
29:41 Il faut les anticiper, il faut les projeter dans l'avenir.
29:47 Mais là, nous devons encore porter tous les efforts sur le retour à la paix.
29:52 - Quoi qu'il en coûte pour l'Ukraine, la France et l'Europe doivent continuer à...
29:56 - Je crois qu'il y a un devoir pour l'Europe, pour la France,
30:01 d'être dans le camp de la liberté contre une agression qui est insupportable.
30:05 - Un autre sommet ?
30:07 - Autre sommet qui se tient à Paris, celui-ci à l'initiative d'Emmanuel Macron.
30:10 Alors l'idée, la grande idée, c'est de réformer le pacte financier mondial
30:15 et l'une des questions c'est l'aide à apporter au pays du Sud pour faire face au changement climatique.
30:20 Quel système prenez-vous à l'échelle internationale ?
30:23 Est-ce qu'il faut réformer l'EFMI, la Banque mondiale,
30:26 les banques notamment de solidarité avec les pays du Sud ?
30:29 - Aujourd'hui, on a un système qui a montré ses limites et ses échecs sur les enjeux climatiques,
30:35 mais c'est lié aussi à cette organisation mondiale, aux écarts de développement.
30:40 On voit bien qu'on a des pays qui sont les premières sources d'émissions de gaz à effet de serre.
30:47 - Les Etats-Unis, la Chine ?
30:49 - Les Etats-Unis, la Chine, l'Inde.
30:51 Donc ces efforts, ils doivent porter vers ces pays.
30:55 Les messages doivent aller vers ces pays.
30:58 - Mais comment aider les pays du Sud, notamment d'Afrique francophone, Éric Ciotti ?
31:01 - C'est un enjeu majeur. La population de l'Afrique va doubler d'ici 2050,
31:07 2 milliards et demi d'habitants.
31:10 Des enjeux notamment sur les flux migratoires résident derrière ces chiffres.
31:15 Donc nous devons porter une nouvelle coopération, collaboration avec les pays d'Afrique.
31:20 C'est un enjeu pour la France qui a perdu pied en Afrique.
31:23 J'étais il y a quelques jours au Maroc, qui a une influence dans les pays subsahariens.
31:29 La France est en train de perdre cette influence.
31:32 C'est regrettable.
31:34 Nous devons ne pas laisser aujourd'hui la Turquie, la Russie, la Chine s'insérer dans ce continent africain
31:45 où la francophonie est forte, où le lien historique avec notre pays et avec l'Europe est fort,
31:52 et où nous perdons de l'influence, nous perdons des parts de marché économiques,
31:57 mais bien au-delà, nous perdons cette influence.
32:00 Donc oui, nous devons porter et être les moteurs d'un nouveau développement.
32:05 C'est un enjeu mondial essentiel du nouveau développement.
32:08 - Est-ce qu'il faut instaurer une taxe financière sur les transactions financières mondiales ?
32:12 Emmanuel Macron ne proposera pas forcément une taxe infinitésimale.
32:17 Quel est votre avis à ce sujet ? Il y a des milliardaires qui disent oui, chiche, il faut qu'on mette la main à la poche.
32:21 - Tout à l'heure, on parlait des 89 000 billions, je crois.
32:26 - Avec Tom Benoît, oui.
32:27 - Voilà, avec Tom Benoît sur les enjeux financiers.
32:30 Oui, je ne suis pas hostile à cette taxe, pour autant qu'elle soit partagée par tous les pays.
32:35 La France seule ne peut pas aller dans ce sens.
32:39 Si nous y allions, on perdrait en compétitivité.
32:43 Si nous allons dans cette démarche, et je ne suis pas hostile, Nicolas Sarkozy avait ouvert cette voie.
32:50 Il faut que toutes les transactions financières au monde en soient comptables et qu'aucune en soit exonérée.
32:57 Ça ne peut pas être qu'une zone et pas une autre.
32:59 - Je vous garde Mohamed Kassi.
33:00 - Allez-y, avec plaisir.
33:01 - Mais nous allons du côté de 20 minutes, qui est notre partenaire aussi dans cette émission d'En face au territoire.
33:05 Et c'est Floreal Hernandez, le rédacteur en chef, qui a une question qui est posée par Sabrina à Éric Ciotti.
33:11 Sabrina, c'est une lectrice de 20 minutes.
33:14 - Éric Ciotti, si Emmanuel Macron vous propose le poste de Premier ministre, l'accepteriez-vous ?
33:19 - C'est clair, c'est net.
33:20 - Cette question ne se pose pas.
33:23 Si elle se posait, ça voudrait dire que le président de la République veut rentrer avec les Républicains
33:28 dans une forme de cohabitation sur un pacte de gouvernement, sur les idées que nous-mêmes nous proposons.
33:36 Ce n'est pas le cas aujourd'hui et je n'entends aucun message en ce sens.
33:40 - Vous pourriez tout de même servir d'appoint à une majorité ?
33:44 - Sûrement pas, sûrement pas.
33:46 Je l'ai dit tout à l'heure, on n'a pas vocation à être les supplétifs des uns ou des autres.
33:52 On a vocation et ambition à occuper la première place.
33:56 - Éric Ciotti, on revient à Édouard Philippe dont on a parlé tout à l'heure.
34:00 Il a préconisé dans une interview très récente dans l'Express la dénonciation de l'accord de 1968 avec l'Algérie.
34:07 Il a exposé une forme de nouvelle doctrine très personnelle en matière d'immigration.
34:11 Est-ce que c'est votre doctrine ?
34:13 - Sur la révocation de l'accord de 68 avec l'Algérie,
34:18 j'ai été sans doute un des premiers à le proposer lors de la campagne présidentielle en 2021.
34:26 - Donc il y a des ponts avec Édouard Philippe ?
34:28 - Non, il n'y a pas de pont, il se rallie peut-être à notre position.
34:31 En tout cas, ce qui est sûr c'est que nous, nous avons déposé une résolution,
34:35 je vous l'annonce, à l'Assemblée nationale pour demander la révocation de cet accord.
34:41 Elle a été déposée par le groupe il y a une dizaine de jours.
34:46 J'en suis le premier co-signataire avec Olivier Marlex, avec Annie Gennevard.
34:50 Et la même résolution est déposée par Bruno Rotailleau au Sénat.
34:54 Donc nous, nous agissons très concrètement, ce ne sont pas des mots, je le disais tout à l'heure.
34:59 Il y a, vous le verrez, vous le voyez, cette résolution.
35:02 - Mais qu'est-ce que ça changerait de la remise en cause de cet accord bilatéral qui date de 68, concrètement, selon vous ?
35:07 - Aujourd'hui, cet accord octroie des facilités aux Algériens pour venir en France.
35:14 Ils n'ont pas les mêmes contraintes que d'autres étrangers, alors que l'Algérie continue à nous insulter.
35:21 Le dernier couplet de l'hymne national algérien est encore une insulte, une surenchère.
35:28 La France va d'humiliation à humiliation avec l'Algérie.
35:35 Il faut peut-être rompre avec cette politique.
35:38 Nous avons des partenaires beaucoup plus fiables au Maghreb, notamment le Maroc.
35:43 - Oui, vous parlez du Maroc, vous êtes allé récemment.
35:45 - Qui, aujourd'hui, regarde la rupture qui se passe avec la France avec beaucoup de tristesse.
35:52 Le Maroc est un grand pays démocratique, un partenaire économique de la France.
35:57 Et on fait une espèce de danse du ventre devant l'Algérie, qui est insupportable.
36:02 Et l'Algérie nous le rend avec un mépris permanent.
36:05 J'avoue ne pas comprendre cette politique.
36:08 - Le Maroc est un pays démocratique.
36:09 Toutes les associations de défense des droits humains ne l'entendraient pas comme vous, Éric Ciotti.
36:12 - En tout cas, si on compare avec les autres pays, je crois qu'il suffit d'aller au Maroc pour voir qu'il y a cette liberté.
36:20 C'est un pays qui est tourné vers l'avenir.
36:22 Est-ce qu'on peut en dire autant de l'Algérie ? Je ne le crois pas.
36:25 - On revient aux questions un peu politiques.
36:26 Il y a Bruno Le Maire qui est ministre de l'Economie et des Finances.
36:29 Il y a Gérald Darmanin qui est ministre de l'Intérieur.
36:31 Au fond, il y a beaucoup de gaullistes ou de membres de ce qui était l'UMP au gouvernement aujourd'hui.
36:38 Comment vous entendez-vous avec eux au quotidien, en dehors de ce qu'on voit du positionnement politique ?
36:44 Est-ce que vous dialoguez ? Est-ce que vous parlez ?
36:46 Vous les connaissez très bien, Gérald Darmanin, à diriger la campagne de Nicolas Sarkozy.
36:50 - Bien sûr, moi, je suis été le porte-parole.
36:51 - Alors, est-ce que vous pouvez les convaincre de venir à jouer sur votre ligne ?
36:54 Les Français comprennent mal ça.
36:56 Il y a des gens, des gaullistes au gouvernement.
36:59 En tout cas, des gens qui s'en réclament.
37:00 - On va rentrer dans une nouvelle phase politique.
37:03 On y est déjà.
37:04 - Et on pourra parler avec eux, du coup ?
37:05 - Emmanuel Macron ne pourra plus être candidat.
37:08 Sauf si l'idée assez étrange de M. Ferrand, qui voudrait un troisième mandat, arrivait.
37:14 La donne va changer.
37:16 - Donc vous pourriez parler avec eux ?
37:18 Ouvrir l'esprit de LR ?
37:21 - Vous savez, la vie politique, ce n'est pas une guerre.
37:23 J'ai des relations.
37:24 Quand on se croise à l'Assemblée nationale, on se parle.
37:27 Puisqu'on a parlé avant, il n'y a qu'avec certains insoumis qui refusent de nous parler
37:32 parce qu'ils sont dans une haine et ils installent une politique de révolution, de violence politique.
37:39 Mais avec tous les démocrates, avec tous les républicains, avec les communistes
37:44 ou avec des membres du Rassemblement national, comme avec des membres du gouvernement,
37:48 heureusement, on se parle.
37:50 On est dans un pays civilisé.
37:52 Il n'y a que les insoumis qui se mettent à part de ce pacte où on peut au moins dialoguer.
37:58 Donc je souhaite que ceux qui nous ont quittés,
38:01 et ils ont été nombreux depuis 2017, reviennent.
38:05 - C'est possible d'en ouvrir les portes ?
38:07 Vous leur donnerez de nouvelles bulletins d'adhésion ?
38:09 - Moi, je ne fermerai aucune porte.
38:11 Ils reviendront lorsque les républicains auront retrouvé leur place.
38:15 La première, je le redis, sur les idées et lorsque nous serons en mesure de gagner l'élection présidentielle.
38:21 Mais nous aurons besoin, naturellement, de rassembler tout le monde.
38:25 Mes mains sont ouvertes, ma porte est ouverte.
38:30 Aujourd'hui, dire cela, ça peut paraître, ça sera peut-être traité avec dérision,
38:34 mais vous verrez, j'en prends le pari, dans l'avenir,
38:36 c'est nous qui allons être le pôle du rassemblement de tous ceux qui ont des valeurs de droite.
38:41 - C'est pour cette raison que vous allez déménager, quitter la rue de Vaugirard,
38:46 dans le 15e arrondissement, vous y avez de mauvais souvenirs,
38:49 pour aller, je crois, plus proche de l'Assemblée nationale, c'est officiel, vous pouvez l'annoncer ?
38:52 - En tout cas, c'est en bonne voie.
38:55 Ce qui a été annoncé n'est pas faux.
38:58 Nous, nous allons nous rapprocher de l'Assemblée nationale.
39:01 Le siège, aujourd'hui, n'était plus adapté aux enjeux d'une politique d'un parti moderne.
39:08 On n'a jamais rien gagné lorsqu'on a occupé ce siège, je ne suis pas superstitieux,
39:12 mais il était démesuré par rapport, aujourd'hui, à ce que nous devons faire.
39:17 Il y a des nouvelles méthodes de communication, on n'a pas besoin d'un siège de 5000 m².
39:23 On va agir différemment, plus efficacement, sur les idées, sur nos outils,
39:28 qui parlent aux Français, qui parlent aux jeunes.
39:31 On doit parler à tous les Français, à la jeunesse, aux actifs, à ceux qui nous ont quittés.
39:35 Il faut adresser le constat lucide, mais nous le ferons de façon plus réactive et plus moderne.
39:41 - Les élections européennes, c'est un test politique capital pour vous mesurer ?
39:46 - Non, pas capital. Ce qui est capital, c'est la présidence de la République,
39:50 sous la Ve République. C'est l'élection présidentielle, c'est là où tout se décide.
39:55 - Oui, mais alors vous n'y serez pas candidat.
39:57 - Et puis derrière, l'élection législative, qui donne la majorité.
40:02 Aujourd'hui, pourquoi on est dans le chaos ?
40:04 Parce qu'il y a une absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale,
40:07 pour la première fois, quasiment pour la première fois, sous la Ve République.
40:11 Donc, l'échéance capitale, ce ne sont pas les européennes.
40:14 C'est une étape, il faut la franchir avec sérieux, nous nous y emploierons.
40:18 - Merci beaucoup. Eric Ciotti, vous êtes le dernier invité de la saison
40:21 de Face au territoire, qui reprend en septembre.
40:24 Vous êtes président des Républicains et député des Alpes-Maritimes.
40:27 Merci Mohamed Kassi. Les programmes continuent sur TV5MONDE.
40:30 Au revoir à tous et bonne journée.
40:32 (Générique)

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