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Aujourd'hui, dans "Bienfait pour vous", Mélanie Gomez et Julia Vignali ouvrent le dossier santé du jour avec Aline Richard et Claire Mounier Véhier.
Retrouvez "La question du jour" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vite-fait-tres-bien-fait

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00:00 maintenant d'accueillir nos invités. Je commence par vous Aline Richard. Bonjour.
00:03 Bonjour. Alors vous êtes rédactrice en chef du Figaro Santé, notre partenaire
00:07 aujourd'hui et puis avec nous également ce matin il y a le professeur Clermont-Nieveyer.
00:12 Bonjour. Bonjour. Alors vous êtes cardiologue, chef de service au CHRU de Lille et cofondatrice
00:17 de la fondation Agir pour le cœur des femmes. Aline Richard, dans l'édito qui ouvre justement
00:23 ce dernier numéro du Figaro Santé, vous donnez un exemple qui illustre bien je trouve comment
00:27 les femmes ont été traitées par le corps médical pendant longtemps. C'est une étude sur l'effet de
00:31 l'obésité sur le cancer du sein et l'utérus. Racontez-nous. Absolument. Alors il faut dire
00:36 tout de suite pour ces pauvres chercheurs qu'il y a quand même assez longtemps, donc 1986 à New York,
00:42 à une université américaine, on fait effectivement une étude des plus classiques, une étude
00:47 scientifique, une étude clinique sur l'incidence, enfin sur les conséquences d'une obésité sur
00:52 ces deux cancers dont vous venez de parler. Et savez-vous quoi ? On recrute des patients,
00:59 je dis bien des patients et non pas des patients. Donc l'étude a été faite sur les hommes.
01:03 Pour le cancer de l'utérus et du sein. C'est assez impressionnant et tout à fait innovant
01:09 au niveau des organes. Je crois qu'il faut dire aussi que c'est une espèce de démonstration
01:16 par l'absurde de ce que la médecine finalement, comment est-elle centrée sur le corps masculin
01:22 et sur l'homme. Alors rassurez-nous quand même aujourd'hui en 2023, j'espère qu'il y a plus de
01:26 parité dans les essais cliniques et des femmes quand même ? Oui tout à fait, on est à 90% de
01:31 participation des femmes en France dans les essais cliniques qui sont faits en France. En fait ce
01:36 qu'il faut expliquer quand même, non pas pour les excuser mais pour donner des éléments
01:40 d'information. Pendant assez longtemps je pense que l'industrie pharmaceutique et les cliniciens
01:45 ont exclu les femmes parce que risque de grossesse, parce que contraception qui peut changer les
01:51 choses. Mais le résultat c'est quoi ? Le résultat c'est qu'on soigne moins bien les femmes et moins
01:56 bien les enfants d'ailleurs aussi. Il faut préciser c'est-à-dire que si vous essayez un médicament sur
02:02 un corps masculin, c'est pas parce que vous mettez moins de médicaments parce que la femme est moins
02:07 grosse ou moins grande, ou qu'on est petit quand on est un enfant, on est mal soigné.
02:14 Professeur Claire Mounier-Veillé, dans votre spécialité, je crois que c'est pareil, il y a de
02:19 nombreux diagnostics qui ont longtemps été fondés sur le masculin. L'exemple de l'infarctus est
02:24 célèbre. Un infarctus féminin ou masculin, ça se ressemble pas forcément ? Alors l'infarctus
02:31 féminin et masculin, on est vraiment dans la médecine du genre. Avant 65 ans, effectivement,
02:36 la maladie est différente sur le plan anatomique. C'est-à-dire que les lésions, les petites plaques
02:41 de cholestérol qui provoquent l'infarctus chez les femmes sont différentes. Les femmes sont plus
02:46 sensibles au stress, au fait que l'artère se referme sur elle-même, le spasme. Donc voilà,
02:51 donc avant 55 ans, effectivement, on peut se dire que les facteurs de risque hormonaux, la maladie
02:57 anatomique est différente entre un homme et une femme. Donc les symptômes sont différents, mais
03:02 la douleur thoracique est quand même toujours présente, pas toujours typique, moins typique
03:07 que chez les hommes. Mais il ne faut quand même pas dire des bêtises. Dans 90% des cas, il y a
03:11 une douleur thoracique et des symptômes associés. Vous dites d'ailleurs qu'il faut arrêter de
03:15 penser que les problèmes cardiaques, c'est un truc de bonhomme, du quinquage stressé,
03:18 bedonnant. Les maladies du cœur et des vaisseaux sont aussi une cause majeure de mortalité chez
03:23 la femme. Alors j'ai envie de vous répéter trois chiffres. Le 233 200, c'est deux femmes par jour
03:30 qui décèdent aujourd'hui en France d'un accident de la route. C'est trop. 33 d'un cancer du sein,
03:35 c'est trop. Mais 200 d'une maladie cardio-cérébro-vasculaire. Et là, on plante le décor.
03:40 Donc il ne faut pas faire peur. C'est une maladie de l'environnement. Dans 8 cas sur 10, si on
03:45 propose à ces femmes un dépistage approprié, on peut éviter l'accident. Mais voilà, c'est un
03:51 constat épidémiologique. On en reparlera peut-être tout à l'heure, mais on vient de sortir un
03:55 observatoire national de la santé des femmes sur les 4 300 femmes dépistées. Et là, 90% des femmes
04:02 ont au moins deux facteurs de risque classiques, 50% deux facteurs de risque gynéco-obstétriquaux,
04:07 ce qui est énorme. Et 78% d'entre elles, précaires ou pas, n'ont pas de suivi cardiovasculaire.
04:13 - Donc vous nous avez donné des chiffres, mais on va le voir dans cette émission. Il y a des
04:16 choses, on peut les faire changer ces chiffres. On peut agir. Aline, pour les femmes, pourtant les
04:21 femmes, on sait très bien, ont une meilleure espérance de vie que les hommes. Mais attention,
04:25 ça ne veut pas dire qu'on vit en meilleure santé. - Oui, il y a un espèce de paradoxe qui est
04:29 quand même assez effarant. C'est à dire qu'effectivement, nous, les femmes, on vit plus
04:35 longtemps que les hommes. Mais quand vous regardez ce qu'on appelle l'espérance de vie en bonne
04:41 santé, c'est à dire sans invalidité, eh bien, les chiffres se resserrent. C'est à dire, on est
04:47 toujours un petit peu au-delà. C'est à dire que notre espérance de vie en bonne santé
04:54 est de 65,9 ans pour les femmes et 64,4 pour les hommes. - On est sur la planète plus longtemps,
05:04 mais on est dans mauvais état. - Oui, on peut considérer que ça ne vaut pas vraiment le coup
05:09 pour être criblé de douleurs et de soucis. Donc, vous voyez, c'est un vrai paradoxe. C'est un vrai
05:15 paradoxe qu'il faut vraiment souligner. - Et puis, parmi les mots sous-estimés chez la femme,
05:20 il y a aussi le cancer du poumon pour lequel le clignotant est au rouge ces derniers temps.
05:24 Ou encore celui du sein à cause de la consommation d'alcool. C'est bien ça, Aline ? - Oui, c'est bien
05:28 ça. C'est à dire que ça, ça s'explique. L'explication est assez simple, si je puis dire.
05:33 C'est à dire que les modes de vie se ressemblent de plus en plus. C'est à dire que les femmes font
05:38 globalement le même genre de mode de vie que les hommes, y compris dans les comportements qui sont
05:43 des comportements à risque avec usage de toxiques. Puisque rappelons que le tabac et l'alcool,
05:48 même si ça peut être sympa de boire un verre de vin, c'est quand même des toxiques. Et donc,
05:52 ce qu'on voyait moins avant, on le voit de plus en plus avec le poumon pour les femmes. Et puis,
06:01 alors le cancer du sein, ça c'est malheureusement pas assez connu. Nous, on insiste beaucoup dans
06:07 notre magazine sur ce facteur de risque-là. C'est vrai que si on boit un petit peu trop,
06:11 on accroît son risque de cancer du sein. De 17% des cancers du sein sont présumés dus à l'alcool.
06:20 On va en reparler. On va parler aussi de toutes les choses que vous pouvez faire pour améliorer
06:23 votre santé, mesdames. Donc, restez avec nous. Comment mieux soigner les femmes ? C'est notre
06:27 sujet ce matin. Coeur, capital osseux, douleur ou même santé mentale. Autant de points à
06:31 surveiller chez les femmes. On vous dit tout dans un instant sur Europe 1.
06:34 Julia Vignali, Mélanie Gomez.
06:38 Ravi de vous retrouver dans Bienfait pour vous. Nous sommes ensemble jusqu'à midi. On s'intéresse
06:42 à la santé des femmes ce matin. Un dossier en partenariat avec le dernier numéro du Figaro
06:48 santé dont vous êtes la rédactrice en chef, Aline Richard. Et puis avec nous ce matin également,
06:51 il y a le professeur Claire Mounier-Veillé, cardiologue, chef de service au CHRU de Lille
06:56 et cofondatrice de la fondation Agir pour le cœur des femmes. Aline Richard, on en a un peu parlé
07:02 juste avant, mais on ne le sait pas toujours, les médicaments ont un sexe. Expliquez-nous ce
07:08 détail-là. Alors, pourquoi les médicaments ont-ils un sexe ? On a parlé tout à l'heure,
07:13 on s'est dit que les essais cliniques sont faits sur les hommes et parce qu'il y a des différences
07:20 physiologiques. C'est pareil pour les médicaments. En fait, on n'est pas les mêmes. Tout le monde
07:27 le sait, on n'est pas les mêmes. Et quand on est, par exemple, on a des hormones qui ne sont pas les
07:34 mêmes, on a des fonctionnements digestifs. Mais ce n'est pas une question de taille et de poids.
07:40 En général, les femmes ont un plus petit gabarit. C'est aussi une question de gènes, je crois.
07:44 Oui, alors vous êtes soit XX, soit XY. À partir de ce moment-là, ce n'est pas les gènes qui sont
07:51 différents, c'est ce qu'on appelle l'expression du gène. Le gène s'exprime dans les tissus, dans les
07:56 organes, de certaines façons différentes chez les hommes comme chez les femmes. Donc, ça change tout
08:02 ou ça peut tout changer. Je vais donner un exemple tout bête. Quelqu'un qui a la malchance d'avoir un
08:09 cancer, on lui prescrit une chimiothérapie. Mais si c'est à une dose, mettons, standard, elle risque
08:16 d'être pas assez dosée pour un homme et trop pour une femme. Vous voyez, c'est ce genre de choses.
08:19 Donc, ça change beaucoup de choses. On ne va pas rentrer dans le détail des molécules, mais il y a
08:24 certaines molécules qui sont plus genrées que d'autres.
08:27 Et je crois que c'est le cas du Stilnox, non, aux États-Unis ? C'est un somnifère, c'est ça ?
08:31 Voilà, c'est ça. C'est l'Agence américaine du médicament qui, devant des soucis qu'ont eus les
08:36 femmes, prenait du Stilnox. Donc, ça, c'est pour faire dormir. Donc, vous en prenez typiquement le
08:42 soir. Mais le matin, il en restait un petit peu trop dans le sang des personnes et des femmes. Et
08:48 donc, avec des risques sur la vigilance, etc. Donc, l'Agence a recommandé une dose bien inférieure
08:55 pour les femmes par rapport aux hommes, ce qui n'est pas fait encore en Europe.
09:02 Professeur Claire Mounier-Veillé, vous disiez tout à l'heure que chaque jour, 200 femmes décèdent d'une
09:07 maladie cardiovasculaire. Mais vous dites évidemment, heureusement, que ce n'est pas une fatalité si on
09:11 prenait mieux en compte certains signes avant-coureurs. Lesquels, par exemple ?
09:15 Alors, si on prend, par exemple, les symptômes de l'infarctus, ça va être une fatigabilité à l'effort,
09:20 des douleurs entre les homoplates. Elles vous décrivent une gêne dans la poitrine. Ce n'est pas
09:24 vraiment la douleur qui comprime la poitrine. Une gêne dans la poitrine avec des difficultés à
09:28 respirer. Et il y a un très bon signe chez les femmes, c'est l'angoisse. Elles se connaissent.
09:33 Ça, je l'ai souvent, malheureusement.
09:35 Non, mais on connaît notre corps très, très, très bien avec les règles, avec l'accouchement. Et
09:39 finalement, il y a des petits symptômes qui ne sont pas comme d'habitude.
09:42 Mais ça, c'est combien ? Des semaines avant, parfois, l'infarctus ?
09:44 Ça peut être des semaines avant. Mais surtout, les femmes vont mettre ces symptômes-là sur le compte
09:48 du stress, sur le compte de la prise de poids, sur le compte de la ménopause. Il ne va pas y avoir
09:52 le raccord entre symptômes et peut-être maladie du cœur. Un autre exemple, pour être rapide,
09:58 l'artérite des jambes. Les femmes, quand elles ont des douleurs à la marche, elles vont dire
10:03 "je marche 50 mètres, 100 mètres, j'ai une crampe dans le mollet, dans la cuisse". On va
10:07 prendre ça pour une sciatique. On va les mettre sous anti-inflammatoire, qui est contre-indiqué
10:11 dans cette maladie artérielle. Alors qu'on ne pense pas examiner les femmes, l'auscultation,
10:16 la palpation, est juste l'interrogatoire. Et là, ces femmes, elles ont une authentique maladie
10:21 artérielle, parce que ce sont des fumeuses, parce qu'elles ont une héréditée.
10:23 Des artères des jambes qui se bouchent.
10:25 Exactement. Et donc finalement, on va penser qu'il va y avoir une errance diagnostique.
10:29 Et finalement, ces femmes vont aller de spécialistes en spécialistes quand elles
10:32 consultent. Parce qu'il faut quand même savoir que dans 75% des cas, elles diffèrent leur rendez-vous
10:37 et qu'elles pensent ne pas être malades tant qu'elles n'ont pas fait l'accident.
10:41 Tant qu'elles n'ont pas envoyé toute la famille chez le docteur, et après elles vont consulter.
10:44 Exactement. Elle passe après.
10:44 Elle passe après.
10:45 Justement, je pense à toutes les auditrices qui nous écoutent et qui commencent à flipper,
10:49 comme nous. Mais justement, de manière préventive, qu'est-ce qu'une femme de 40,
10:53 50, 60 ans devrait vérifier régulièrement pour être certaine d'avoir un coeur et des vaisseaux au top?
10:58 Alors justement, c'est la très bonne question. C'est quand se faire dépister.
11:01 Et nous, les femmes, on a trois phases. Pas que 40 ans. La première contraception.
11:05 On vérifie qu'on n'est pas avec une hérédité familiale de phlébite, par exemple.
11:09 Donc, on examine l'hépide, le glucocide. La grossesse aussi.
11:13 Est-ce que vous avez des grossesses tardives? Donc des femmes qui ont déjà un environnement
11:17 métabolique défavorable. Il faut faire un bilan après l'accouchement.
11:20 Puis, la fameuse pré-ménopause, où là, on insiste à agir pour le coeur les femmes
11:26 pour que toutes les femmes en France puissent avoir une consultation comme la première MAMO
11:30 autour de 45-50 ans. Une consultation cardiovasculaire. Voilà, cardiovasculaire,
11:35 bilan lipidique, glycémie, mesure de tension artérielle, tout bêtement, poids, taille et
11:40 l'interrogatoire. Le cholesterol, le risque de diabète, toutes ces choses-là.
11:42 Ce qu'on a prévu de faire avec Agir, c'est une fiche technique.
11:45 Je prépare ma consultation avec mon médecin. Un truc très concret.
11:49 Vous dites aussi que les femmes, professeur Clermont-Nieveyer, ne doivent pas dégliger
11:53 le poids de la charge mentale et du stress sur leur santé cardiovasculaire.
11:58 C'est quoi le lien entre les deux?
12:00 C'est aussi une très bonne question. La charge mentale, les femmes sont deux fois plus soumises
12:06 à la charge mentale que les hommes. C'est le troisième facteur de risque de l'infarctus du myocarde.
12:10 La charge mentale, c'est au travail, c'est à la maison.
12:13 Ça peut se traduire par le stress, la dépression, le burn-out.
12:19 On sait que c'est lourd à porter, mais c'est quoi le lien? C'est lourd pour le cœur aussi?
12:22 Cette charge mentale va activer un système nerveux qui n'est pas gentil,
12:27 qui s'appelle le système nerveux sympathique, la sécrétion de cortisol, la prise de poids,
12:30 le mauvais sommeil, les addictions. On parlait de l'alcool et du tabac pour se déstresser.
12:34 Je vous invite à aller regarder Youtube Agir pour le cœur des femmes.
12:39 C'est un film sur les bruits du quotidien. C'est l'impact de la charge mentale,
12:45 j'en dis pas plus pour que vous aillez le découvrir, sur le cœur d'une femme.
12:49 Cette charge mentale, on peut aussi la copier, agir dessus de façon positive.
12:54 On peut dire à nos maris qui laissent traîner les chaussettes,
12:57 "tu fais du mal à mon cœur si tu ne mets pas un ramassé".
12:59 Il y a aussi le travail, mais il y a des moyens pour agir aussi sur ce stress.
13:04 C'est d'abord l'activité physique, on en a parlé. C'est faire la sieste de la méridienne,
13:09 entre midi et deux on se repose. C'est rire, c'est génial pour la santé.
13:13 C'est la respiration, faire de la cohérence cardiaque.
13:16 Vous avez des applications comme petit bambou.
13:18 - Il ne faut pas hésiter. - Il ne faut pas surtout hésiter à dire,
13:22 "je ne vais pas bien".
13:24 - Aline, il y a un autre problème aussi qui est typiquement féminin,
13:27 c'est l'ostéoporose qui est très fréquente.
13:29 Est-ce que vous pouvez nous expliquer à quel point c'est fréquent ?
13:32 Parce que généralement c'est une maladie vraiment silencieuse.
13:35 - C'est une maladie silencieuse, c'est le gros problème.
13:38 Il n'y a pas de symptômes avant d'avoir une fracture.
13:42 C'est un peu tard.
13:45 Il faut savoir que c'est extrêmement fréquent.
13:47 J'ai découvert ça d'ailleurs en pilotant ce numéro sur les femmes.
13:51 Un tiers des femmes de plus de 50 ans sont touchées par cette maladie,
13:56 qui est une vraie maladie.
13:57 Ce n'est pas simplement les os qui sont fragiles,
14:00 ils sont réellement attaqués à la fois sur leur contenu que sur leur qualité.
14:06 - J'ai lu dans le Figaro Santé que pour certaines femmes,
14:08 ou dans des cas très graves,
14:10 elles peuvent perdre à cause de l'ostéoporose la moitié de leur squelette.
14:12 - Oui, c'est complètement allusion.
14:14 Il faut dire aussi que les hommes sont également touchés,
14:18 ce qu'ils ne savent pas du tout.
14:19 Ce qu'ils ne savent pas du tout.
14:20 C'est vraiment un problème de santé publique énorme.
14:23 On peut le détecter en faisant un examen qui s'appelle l'ostéodensitométrie,
14:28 qui serait quand même bon, en tout cas pour nous les femmes,
14:31 de faire ça en consultation juste avant la ménopause,
14:35 pour savoir où on en est.
14:36 Comme ça, vous avez une photographie à l'instant T,
14:39 et vous pouvez vérifier après.
14:41 - Vous savez, dans cette émission, on aime bien prévenir plutôt que guérir.
14:43 Est-ce qu'il y a des choses qu'on peut faire dans son quotidien,
14:45 même dès la trentaine pour garder un bon capital osseux ?
14:47 - Absolument.
14:48 C'est comme avec pas mal de choses,
14:52 protection du soleil et tout ça.
14:53 Ce qu'il faut, c'est du calcium et de la vitamine D.
14:56 Ce n'est pas la peine de se bourrer de calcium,
15:00 parce que si vous en prenez trop, après vous faites pipi et il n'y en a plus.
15:03 Donc vous prenez du calcium, deux produits laitiers par jour, c'est parfait.
15:07 Et puis de la vitamine D, ça c'est quand même quelque chose de très important
15:11 pour effectivement solidifier, faire que l'os soit en bonne santé.
15:17 Et alors, surtout de l'activité physique.
15:21 Il y a un truc très bête, il se trouve que j'ai de l'ostéoporose un petit peu.
15:23 Donc je peux vous en parler. On marche, on marche,
15:27 on va au boulot en partie, en marchant si on peut,
15:31 le week-end, petite balade.
15:35 Ça, l'os, il adore, parce qu'il aime bien la contrainte, il aime bien le choc.
15:39 La gravité renforce nos os en marchant.
15:42 - Eh bien, c'est très clair. Merci.
15:43 J'ai envie de rajouter le sel.
15:45 - Ah oui, à éviter !
15:45 - Manger salé, on fait pipi, le sel avec le calcium.
15:49 Et donc si on mange trop salé, on aggrave, on accélère la déperdition des os.
15:55 Et les femmes en France mangent 12 à 14 grammes de sel par jour.
15:57 - Ah, on garde cette astuce aussi.
15:59 - C'est une astuce pour tout le monde.
16:01 - C'est très clair.
16:01 - Je dis ça à Aline si jamais elle mangeait un peu trop salé.
16:04 - Non, non, non, je ne mange pas du tout salé.
16:06 - C'est très clair. Merci à toutes les deux.
16:08 On va continuer à parler de la santé des femmes.
16:09 On va parler de santé intime aussi dans quelques minutes.
16:12 Comment prendre soin de notre périnée, mais aussi de notre santé mentale.
16:16 On va détailler tout ça, alors restez sur Europe 1.
16:18 [Musique]
16:22 Europe 1, bien fait pour vous.
16:25 - Mélanie Gomez et Julia Vignali.
16:27 - Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Europe 1.
16:30 Comment prendre soin de notre santé au féminin ?
16:32 C'est notre dossier du jour en partenariat avec le dernier numéro Figaro Santé,
16:36 dont vous êtes la rédactrice en chef Aline Richard.
16:39 Et puis avec nous également ce matin, Claire Mounier-Veillé, cardiologue,
16:42 chef de service au CHU de Lille,
16:45 et cofondatrice de la fondation Agir pour le cœur des femmes.
16:48 Alors Aline, puisqu'on parle de santé des femmes,
16:50 on ne peut pas ne pas parler de santé intime.
16:53 D'ailleurs, c'est une thématique qui fait fureur en ce moment sur les réseaux sociaux.
16:56 Comment on l'explique et surtout, je crois qu'il faut être prudente
17:00 avec les recettes miracles qu'on trouve justement sur ces réseaux sociaux.
17:03 - Oui, tout à fait. Ce qu'il faut voir, on le sait toutes,
17:06 c'est que c'est un sujet qui est tabou, en tout cas dans un certain nombre de milieux.
17:09 Il ne faut pas du tout penser qu'on parle aussi facilement de fuites vérinaires,
17:14 - De cystites.
17:15 - d'odeurs, de cystites, etc.
17:17 Même avec son médecin.
17:18 Donc il y a tabou et alors du coup, il y a réseaux sociaux et souvent...
17:23 - Et fois on a de recettes miracles.
17:24 - Et souvent n'importe quoi.
17:26 - Des paillettes pour le vagin, j'ai vu.
17:28 - Alors il y a les paillettes pour le vagin, il y a le sauna vaginal.
17:31 Alors ça, c'est vraiment absolument à fuir, mais vraiment à fuir.
17:35 C'est incroyable comme truc.
17:37 Vous risquez de vous brûler,
17:39 parce qu'il s'agit en gros de s'asseoir avec une casserole d'eau fumante.
17:45 Donc vous risquez juste de vous brûler.
17:47 - Prenez soin de vous et ne suivez pas toutes ces tendances TikTok et compagnie.
17:51 - Et puis c'est idiot, ça ne va rien purifier du tout.
17:54 Votre corps purifie parfaitement les choses,
17:56 ce n'est pas la peine de l'agresser.
17:59 Donc prudence, prudence, mais parlez-en.
18:03 Il faut parler de nos problèmes intimes au médecin.
18:06 Il ne faut pas avoir honte, c'est notre corps, il est à nous et on doit en prendre soin.
18:12 - Et justement, un point sur lequel vous insistez dans ce numéro du Figaro Santé,
18:15 c'est qu'on devrait enseigner aux jeunes filles,
18:17 alors c'est vrai que nous la quarantaine, on en parle maintenant de plus en plus du périnée,
18:20 mais nos jeunes filles qui ont entre 15 et 25 ans,
18:23 on devrait leur apprendre à entretenir leur périnée tout de suite.
18:26 Pourquoi c'est si important ?
18:28 - En fait, je suis sûr qu'on fera un micro-trottoir dans la rue parmi les jeunes femmes,
18:33 - Les lycéennes, tiens, par exemple.
18:35 - Oui, ou de 15 à 30 ans.
18:36 Je pense qu'il ne doit pas y en avoir beaucoup déjà qui connaissent même le terme.
18:41 - Périnée.
18:41 - Alors la définition, le fait que ce soit comme un plancher musculaire en bas du bassin,
18:45 - Qui soutient les organes.
18:47 - Qui soutient les organes, qui est extrêmement utile à plein de choses,
18:51 que ce soit pour la sexualité, justement pour la rétention urinaire, etc.
18:58 - Moi j'ai découvert Jean Réveillant quand j'étais enceinte, avant ça.
19:00 - Oui, c'est ça. Donc on n'en parle pas.
19:02 Donc il faudrait pour le moins informer, il faudrait informer les gens,
19:06 et puis c'est aussi important que de se préoccuper des muscles, des bras, etc.
19:13 - Alors si on revient justement au cœur des femmes, professeur Claire Mounier-Veillé,
19:17 en fait là aussi les jeunes filles, si je comprends bien, devraient être davantage sensibilisées
19:21 aux risques qu'elles encourrent, et notamment, j'imagine au moment de l'adolescence, c'est ça ?
19:25 - C'est la première contraception, on parlera tout à l'heure des bus du cœur,
19:30 on a arrêté 40% des contraceptions avec oestrogène qui étaient formellement contre-indiquées.
19:37 Donc la migraine, l'hypertension, des femmes qui avaient des histoires familiales de thrombose,
19:43 des femmes qui étaient en gros gros surpoids, des femmes diabétiques, des jeunes femmes,
19:48 ou même des femmes, pas plus tard qu'à Toulouse, 52 ans,
19:52 elles étaient encore avec une contraception avec oestrogène à 52 ans,
19:56 parce qu'elle était renouvelée de façon automatique.
20:00 Donc en fait il faut apprendre aux femmes à se prendre en charge aussi,
20:03 il ne faut plus attendre que ça vienne verticalement, il faut leur donner l'information.
20:07 C'est pour ça que le Figaro Santé c'est très bien.
20:09 - Achetez le Figaro, et/ou alors peut-être aller voir un bus du cœur.
20:14 Alors justement Claire Mounier-Veillé, vous avez mis en place une opération
20:16 avec le Fonds de dotation Agir pour le cœur des femmes, qui va à la rencontre des femmes,
20:20 ce sont donc les bus du cœur, expliquez-nous le principe.
20:23 - Alors c'est avec Thierry Drion, je ne suis pas toute seule, sinon on ne serait pas là aujourd'hui.
20:26 Donc lui c'est un dirigeant d'entreprise, donc on a lié nos expertises,
20:30 parce que ce bus du cœur est financé par des partenaires privés, que je remercie d'ailleurs,
20:34 il n'y a aucun fonds public.
20:36 Donc finalement c'est le secteur privé qui finance une opération nationale de dépistage et de prévention.
20:43 Donc pour faire court, on est à la 24e ville, donc c'est 15 villes par an,
20:48 c'est du aller-revoir sur le territoire, il y a 60 professionnels de santé bénévoles
20:53 qui s'engagent pour dépister en moyenne maintenant presque 300 femmes sur 3 jours,
20:59 avec un dépistage qui dure 1h15, 1h30, cardiovasculaire, entretien gynéco,
21:04 électrocardiogramme, doppeler artériel.
21:07 Là-dessus, on a fait la première analyse, donc les fameux 4300 femmes,
21:11 qui nous donnent une auscultation quelque part de l'état de la santé des femmes en France.
21:17 Et c'est génial, parce qu'on n'avait pas de data comme ça,
21:19 on a du déclaratif, des enquêtes, on interroge les femmes,
21:22 mais là c'est du concret, et à partir de ça, on va pouvoir travailler sur une prévention plus efficace.
21:27 Donc effectivement, pour les parisiens, Bobigny sera la dernière semaine de juin,
21:32 mais vous pouvez aller voir sur le site d'agirpourlecoeurdesfemmes.com
21:35 Le calendrier 10, 11, 12 mai, le bus sera à Privas en Arrêche.
21:39 On va également dans les petites villes.
21:41 N'hésitez pas à aller évidemment voir ce bus si vous êtes une femme, parce que c'est l'idée.
21:45 Tout à fait, mais on a des hommes également qui viennent nous aider.
21:47 Ou accompagner vos élèves dans vos heures, n'hésitez pas.
21:50 Vous accueillez tout le monde.
21:51 Aline, enfin, il y a un article dans votre magazine sur la santé mentale aux féminins,
21:56 sur la dépression, l'anxiété.
21:57 Est-ce que nous sommes vraiment plus touchées, nous les femmes,
22:00 et est-ce que c'est une simple question d'hormones ?
22:02 Alors, je voudrais finalement faire passer un message,
22:06 qui est un message d'ailleurs qui n'est pas seulement uniquement sur ce sujet,
22:09 santé mentale des femmes, c'est un sujet plus général.
22:12 C'est-à-dire que c'est jamais une cause.
22:16 C'est jamais une cause biologique toute seule,
22:18 c'est jamais une cause environnementale toute seule.
22:20 C'est un ensemble de facteurs de risque et un ensemble d'événements
22:24 qui fait que vous pouvez être plus ou moins sujet à la dépression,
22:28 aux anxiétés, aux addictions.
22:31 Donc en fait, on voit bien que pour nous les femmes,
22:33 on peut effectivement de temps en temps, s'il y a des fluctuations hormonales,
22:38 on sait que ça peut induire des troubles de l'humeur.
22:40 Il ne s'agit pas de raconter que ça n'existe pas.
22:43 Mais on peut aussi être au chômage,
22:45 on peut avoir des problèmes dans sa vie personnelle.
22:48 - Un accident de la vie tout simplement.
22:50 - Tout ça met vraiment les femmes à risque.
22:53 Elles sont, je le rappelle, plus touchées par le chômage,
22:56 par la précarité, par les violences sexuelles et sexistes.
23:00 Donc ce n'est finalement pas très étonnant.
23:03 Et je crois qu'il faut vraiment le dire de façon très claire et très balancée.
23:08 C'est-à-dire qu'il y a de la biologie, il y a de l'environnement et il y a du psychosocial.
23:13 - Et donc pour réduire justement cette charge mentale dans le Figaro Santé,
23:17 il y a quelques conseils que vous donnez notamment.
23:19 - Oui, alors le docteur Schneider qui a bien voulu nous répondre,
23:23 nous donne cinq conseils, je vous les laisse les découvrir avec le magazine.
23:29 En gros, si vous voulez, il faut se réapproprier notre vie.
23:33 Il faut penser un petit peu à nous.
23:36 Par notre éducation, on nous a dit que finalement, il fallait s'occuper des autres.
23:40 - Et plus égoïste, c'est ça ?
23:42 - Oui.
23:43 - On va résumer ça comme ça.
23:45 - Oui, alors j'avais un professeur d'arts martiaux,
23:48 j'ai fait beaucoup d'arts martiaux dans ma vie,
23:50 qui disait toujours, il était japonais donc il ne parlait pas très bien le français,
23:52 il disait "la moitié pour soi, la moitié pour les autres".
23:56 Et je trouvais que c'était très bien.
23:58 - Professeur, vous voyez clairement, la cardiologie aussi a des conseils contre le stress justement,
24:02 parce qu'apparemment c'est très mauvais aussi pour le cœur.
24:04 Alors qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce que vous conseillez à vos patients ?
24:06 - J'ai envie de vous dire, comme Aline, il faut être égoïste,
24:08 il faut prendre soin de soi, il faut s'écouter,
24:10 il faut s'accorder du temps.
24:12 Ce qu'il faut dans nos agendas blindés,
24:14 c'est se dire "finalement, cette demi-journée, elle est pour moi et je m'organise pour ça".
24:19 - Julien, mon maître en la matière.
24:21 - On rigolait sur la sieste, je la fais tous les jours.
24:23 - Et pourtant vous êtes une chef de service.
24:25 - Non mais une demi-heure, j'ai un fauteuil de la fuma dans mon bureau,
24:27 masque à avion, boule, caisse,
24:29 et pendant 20 minutes,
24:31 même si j'arrive en retard en consulte, j'ai mes patients,
24:33 c'est pour être plus à l'écoute de vous.
24:35 Et ça, faites-le, même vous, vous êtes sous pression tout le temps,
24:37 faites-le, vous allez voir,
24:39 ça permet de perdre du poids,
24:41 d'être mieux avec soi-même,
24:43 de faire baisser la pression artérielle,
24:45 donc ça c'est démontré scientifiquement.
24:47 Ca fait partie de...
24:49 - Bon, écoutez, je vais vous quitter, je fais une petite sieste.
24:51 - On va pas que ça fait finir, on a un pré-promis.
24:53 - Juste après l'émission, merci beaucoup.

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