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00:00Et on poursuit nos débats nourris sur cette lettre qui fait parler, une lettre sous forme d'ultimatum de la part de l'ambassade américaine
00:08qui vient d'écrire à plusieurs grandes entreprises françaises, une dizaine, je crois, alors on ignore l'identité de ces entreprises,
00:14a priori plutôt dans le luxe, vous en savez plus, peut-être Philippe ?
00:17Je crois avoir compris que c'était les entreprises qui étaient en contrat avec l'administration fédérale.
00:23Mais elles ne sont pas citées nommément.
00:25Elles ne sont pas citées nommément.
00:26En tout cas, ces entreprises, on leur demande clairement de renoncer à toute pratique de discrimination positive.
00:31Je rappelle que c'est une façon de favoriser, entre guillemets, l'égalité des chances officiellement.
00:39Charlotte Dornelas, clairement, est-ce qu'on est peut-être allé trop loin dans cette discrimination positive ?
00:46Et maintenant, effectivement, ça a cristallisé certaines crispations, notamment du côté de certains électeurs.
00:54Est-ce qu'il faut rééquilibrer les choses ?
00:57En fait, il y a deux sujets dans le sujet.
01:00C'est-à-dire qu'il y a votre question et moi, je vais répondre oui.
01:03Et il y a la question de savoir qui doit régler ce problème en France.
01:06Et donc, la question de savoir si c'est en effet l'extraterritorialité du droit américain qui doit s'imposer aussi sur ce terrain-là.
01:14Alors, les États-Unis ont beau jeu.
01:16Là, en l'occurrence, c'est une extraterritorialité un peu particulière,
01:19parce qu'ils expliquent que si vous voulez remporter l'appel d'offres pour bosser avec le gouvernement fédéral américain,
01:24ils sont en droit de le faire.
01:25Et je crains que la France n'ait pas vraiment les moyens de répondre.
01:29Enfin, je crains sur le principe.
01:30Parce que sur le fond, et pour en venir à votre question très directement,
01:33oui, je pense qu'on a été trop loin, qu'on est encore en plein dedans en ce qui nous concerne.
01:38Et je vais prendre un autre exemple qui concerne moins la discrimination positive telle qu'on l'entend aux États-Unis
01:44et qui est pratiquée très allègrement, qui était pratiquée en tout cas très allègrement aux États-Unis.
01:48Vous savez que les statistiques ethniques existent,
01:50donc la discrimination positive se fait sur des critères ethniques très sereinement.
01:53Ce n'est pas le cas en France.
01:54Non, aux États-Unis.
01:55Mais quand vous avez un président de la République qui vous explique qu'on va rebaptiser des noms de rue
01:59pour que chacun, notamment dans les minorités, se sente représenté.
02:03Moi, je trouve ça hallucinant de dire une chose pareille dans la mesure où on explique,
02:08et on l'explique également aux femmes,
02:10que pour se sentir représenté, on ne peut être représenté que par quelqu'un
02:14qui a les mêmes critères physiques, en l'occurrence, que nous.
02:17Donc une femme doit se sentir représentée par des femmes,
02:19une minorité X doit se sentir représentée par la minorité X.
02:22Or, je trouve que précisément le débat démocratique et le débat politique
02:27et tous les débats d'ailleurs qui occupent les hommes avec un grand H,
02:31donc incluant les femmes,
02:32devraient précisément dépasser ces critères-là
02:36et qu'on peut très bien se sentir, sur le terrain politique,
02:39se sentir parfaitement représenté par un homme.
02:41Et ça me fait bien rigoler que tout ça arrive à l'époque
02:44où précisément on veut absolument que les femmes soient représentées par des femmes
02:47et que la femme qui vole dans les scores à l'approche de la présidentielle
02:53est précisément une femme que tout le monde rejette dans le même mouvement.
02:56Donc on voit bien, Marine Le Pen est un bon exemple
02:58pour tous ces gens qui prônent la discrimination positive
03:01ou la représentativité par critères physiques.
03:04Tous ces gens nous expliquent par ailleurs
03:06qu'il faut faire barrage à Marine Le Pen,
03:08quitte à voter pour un homme.
03:10Donc on comprend par cet exemple-là
03:13que finalement, ça ne suffit pas.
03:15La représentativité des personnes ne se fait pas que sur ces critères-là
03:19puisqu'on peut avoir un accord ou un désaccord
03:21avec une personne, qu'elle soit un homme, une femme
03:23et qu'elle soit noire, jaune ou blanche, évidemment.
03:26Donc je trouve ça assez hallucinant qu'au moment
03:28où on a un problème d'intégration, c'est-à-dire d'unité nationale,
03:31c'est-à-dire d'harmonie culturelle dans le pays,
03:34on a un président de la République qui vient nous expliquer
03:36qu'on va donner à chacun les moyens d'être représenté
03:39précisément par les critères
03:41que le wokisme aujourd'hui utilise pour nous diviser.
03:45En France, c'est extrêmement limité, la discrimination positive.
03:48Je vois effectivement la parité en politique
03:51des quotas de femmes
03:55dans les conseils d'administration,
03:57dans les directions de grandes entreprises,
03:59mais autrement, on a toujours refusé la discrimination physique.
04:07Elle est extrêmement limitée.
04:09Il n'y a pas de discrimination positive
04:11en faveur des minorités raciales ou religieuses.
04:14Et fort heureusement, c'est complètement contraire
04:16à toute notre conception républicaine.
04:19Que ce soit contraire à notre conception.
04:21Donc de ce point de vue-là,
04:23on n'est pas concerné, hormis sur la question des femmes.
04:26Et je redis, même si vous avez une expérience l'une et l'autre
04:29dans les médias, ou effectivement dans les médias
04:31qui jouent forcément sur l'image,
04:34ce phénomène-là a pu exister.
04:37Je vous assure, dans les grandes entreprises françaises,
04:39dans les grands cercles dirigeants privés,
04:41ou des grandes entreprises privées ou publiques,
04:43c'était des milieux extrêmement masculins, il y a 25 ans.
04:47Vous parlez des médias, Philippe Guibert.
04:49Chaque année, l'ARCOM rencontre.
04:51Je l'ai devant, le rapport que mon électeur en chef,
04:53Thomas, vient de m'envoyer.
04:55Chaque année, l'ARCOM rencontre au Parlement
04:57des actions des éditeurs en faveur de la diversité
04:59de la société française.
05:01Oui, dans les médias, c'est ce que je viens de vous dire.
05:05On peut même, si vous voulez vous moquer,
05:07on peut se moquer.
05:09Dans les séries du service public,
05:11par exemple, de la télévision,
05:13vous avez très clairement,
05:15on voit très bien dans le cahier des charges,
05:17il faut que toutes les minorités soient représentées.
05:21On peut trouver ça ridicule,
05:23à ce point-là,
05:25et de façon parfois tout à fait caricaturale.
05:27Mais je reviens sur la question des entreprises,
05:29qui est quand même celle qui est posée.
05:31C'est deux fois extravagant,
05:33de courrier de l'ambassade américaine.
05:37D'abord, l'extraterritorialité du droit américain
05:41sur les entreprises qui seraient amenées
05:43à travailler avec le gouvernement fédéral.
05:45Je trouve ça scandaleux.
05:47Ou alors, il faut qu'on prenne des mesures
05:49à l'inverse de réversion.
05:51Et puis, d'autre part,
05:53sur les entreprises,
05:55dans une entreprise privée,
05:57a fortiori publique,
05:59il n'y a pas de loi,
06:01de dispositifs,
06:03de règlements qui disent
06:05on va prendre, je dis n'importe quoi, 10% de noirs
06:07ou je ne sais quoi.
06:09Ça n'existe pas en France.
06:11Ce que vous disiez tout à l'heure,
06:13c'est exactement le même ressort qui est utilisé pour les minorités.
06:15De nous dire, il y a 25 ans, les entreprises étaient très masculines.
06:17Ben oui, on vous explique qu'aujourd'hui,
06:19les entreprises ne sont pas assez représentatives des minorités.
06:21Il n'y a pas de loi, il n'y a pas de...
06:23Je précise quand même, à toute fin utile,
06:25que les femmes ne sont pas une minorité dans la vie.
06:27C'est interdit dans la Constitution.
06:29C'est pour cette raison.
06:31En fait, ce serait quand même bien
06:33que cette évolution puisse...
06:35Ça a amené quand même des femmes,
06:37à la fois dans les entreprises et en politique,
06:39à des responsabilités qu'elles n'avaient pas
06:41il y a 30 ans. Alors qu'il y ait des abus,
06:43qu'ils puissent y avoir...
06:45C'est le principe qui est abusif.
06:47Le principe n'est pas abusif à un moment où il fallait être volontariste.
06:49Maintenant que le principe puisse
06:51amener à des abus,
06:53par exemple dans les médias, puisque vous y faisiez référence,
06:55ça j'entends tout à fait.
06:57Mais à un moment donné, il fallait passer un gap.
06:59Et ce gap a été passé.
07:01Encore une fois, quand toutes les associations
07:03que, par exemple,
07:05l'attribution de subventions se fait avec un vocabulaire
07:07qui parle des racisés,
07:09qui parle des personnes en fonction de LGBT,
07:11en fonction de toutes leurs orientations sexuelles,
07:13en en créant extrêmement régulièrement,
07:15qu'on parle de la question de la parité,
07:17que cette question soit omniprésente dans le débat
07:19et jusqu'au débat politique.
07:21Et je vous prenais un exemple
07:23extrêmement précis d'Emmanuel Macron lui-même
07:25qui explique que chacun doit être représenté
07:27par celui qui lui ressemble.
07:29C'est donc bien omniprésent.
07:31Légalement, c'est vrai, vous avez raison,
07:33on n'est pas au niveau des Etats-Unis pour la simple raison
07:35que nous n'avons pas le même rapport
07:37à cette question-là initialement.
07:39Mais vous voyez aussi
07:41que depuis l'élection de Donald Trump,
07:43le mouvement est contradictoire
07:45entre les Etats-Unis et la France.
07:47C'est pour ça qu'à l'extrême-gauche, les indigènes de la République
07:49ou d'autres, ils ont théorisé le fait que
07:51la République française était
07:53par nature raciste.
07:55Et donc en reprochant à la France
07:57son système fondé sur l'égalité des droits
07:59et des devoirs et sur l'offus de la
08:01discrimination positive.
08:03Donc je trouve que la France n'est pas
08:05le pays, même si c'est omniprésent
08:07dans le débat public, vous avez raison,
08:09parce que c'est poussé...
08:11Vous vous dites en gros que c'est de la communication
08:13mais dans les faits ça n'arrive pas.
08:15Pour la France, non. Je vous dis encore une fois
08:17le seul point qui est entré
08:19dans des textes
08:21et qui est entré dans les mœurs, c'est sur les femmes.
08:23Et il leur dit qu'il n'y a pas un 6%
08:25de personnes...
08:27Et d'ailleurs que les entreprises souvent
08:29ne respectent pas et préfèrent payer des amendes.
08:31Donc est-ce que, effectivement,
08:33peut-être que parfois il est de bon ton de
08:35légiférer pour forcer
08:37quand même les choses fermées dans les lattes ?
08:39Le mouvement est beaucoup plus large que ça en fait.
08:41Et par ailleurs, les mœurs se changent assez peu par la loi.
08:43Non, bah non,
08:45vraiment je n'y crois pas.
08:47On peut restreindre,
08:49mais je pense que le mouvement existe
08:51de toute façon. C'est-à-dire qu'il y a eu
08:53un immense mouvement, d'abord
08:55de la question du travail des femmes
08:57et que, par la force des choses,
08:59ça met beaucoup de temps à se mettre en place.
09:01L'inertie d'un changement de mœurs, c'est immense.
09:03Il a redécollé dans les années 70.
09:05Oui, c'est ce que je voulais dire.
09:07Pour arriver en haut des entreprises
09:09du CAC 40...
09:1140 ans après, vous n'y étiez pas.
09:13Et franchement...
09:15Avant que ces lois existent,
09:17vous connaissez tous des femmes qui travaillaient absolument partout
09:19et certaines qui avaient des carrières magnifiques.
09:21On parle de cadre dirigeant,
09:23soit dans le monde de l'entreprise,
09:27soit dans le monde de la politique.
09:29Et là, je peux vous dire,
09:31je suis un tout petit peu plus âgé que vous,
09:33largement plus âgé que vous,
09:35qu'il y a 30 ans, c'était des réalités
09:37qui étaient tout à fait différentes.
09:39Il y a 30 ans, on parle d'aujourd'hui.
09:41C'était à 90...
09:43C'est pour ça que ces lois-là
09:45ont un impact utile, à mon avis.
09:47Vous vous souvenez de la mairie de Paris
09:49qui avait reçu une amende parce qu'il y avait trop de femmes qui travaillaient ?
09:51Qui a été annulée, l'amende.
09:53Oui, bien sûr, mais elle a existé.
09:55Vous vous rendez compte du délire dans lequel on est ?
09:57Amélie de Montchalin a annoncé aujourd'hui
09:59l'amende de 90 000 euros annulée
10:01pour avoir nommé trop de femmes à des postes de direction en 2018.
10:03C'est du délire, en fait.
10:05On ne voit plus que la femme,
10:07on ne voit plus que la minorité,
10:09on ne voit plus que...
10:11Oui, mais ils ont abusé.
10:13Il y a des compétentes qui ont bien leur face.
10:15Moi, je n'ai aucun problème.
10:17Elles pourraient être 16 femmes sur 16,
10:19que ça ne changerait rien si elles font leur boulot.
10:21Anne Hidalgo avait assumé de ne prendre que des femmes à l'époque.
10:23Oui, mais parce qu'elle voulait choisir des femmes.
10:25C'est quand même un rapport, je trouve,
10:27une manière de gérer la relation humaine,
10:29le rapport les uns par rapport aux autres.
10:31Et maintenant, on arrive quelque part et on me dit
10:33il n'y a que des hommes, il n'y a que des femmes.
10:35On ne voit plus que ça tout le temps.
10:37Dans la vie publique, la vie politique
10:39et dans la vie des grandes entreprises,
10:41cet comportement me semble avoir apporté quelque chose.
10:43Après, qu'il y ait des endroits
10:45ou des lieux, la mairie de Paris
10:47ou d'autres, où il y ait des abus,
10:49où il y ait des outrances, où il y ait des excès,
10:51vous en trouverez toujours partout.
10:53Mais vous partiez vraiment d'une situation
10:55que vous n'avez pas l'air de mesurer
10:57où vraiment le monde dirigeant
10:59était masculin
11:01à 80%.
11:03Je trouve malvenu que les Américains
11:05viennent nous expliquer
11:07ce qu'on doit faire dans ce domaine.
11:09Par ailleurs, les Américains
11:11ont influé sur notre révolution culturelle
11:13pendant des années et des années.
11:15En tout cas, ce sont manifestement eux
11:17qui donnent le lard.
11:19Ils entendent bien nos sentiments.
11:21Ce qui me fait rigoler, c'est que ça énerve tout le monde maintenant.
11:23Mais qu'on passe d'un voquisme idiot
11:25à un voquisme que je trouve aussi idiot
11:27me paraît pas du tout un problème.
11:29De chercher les gens sur leurs compétences,
11:31je ne vois pas ce qu'il y a d'idiot.
11:33Restez avec nous, Charlotte, on est là.
11:35On va parler de cette première en Europe
11:37un Autriche qui durcit sa politique migratoire
11:39qui a décidé de suspendre
11:41le regroupement familial.
11:43Un sondage CSA pour Europe 1,
11:45CNews et JDD dévoilent que 57%
11:47des Français sont prêts
11:49pour l'arrêt de la politique de regroupement familial
11:51en France. C'est dans quelques instants
11:53sur Europe 1.

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