Olivier Poels, dégustateur à La Revue du vin de France, a eu l'occasion de déguster en primeur le millésime 2022 à Saint-Julien et Margaux. Voici ses coups de coeur.
Category
🛠️
Style de vieTranscription
00:00 Lorsqu'on déguste les vins de Saint-Julien et de Margot dans le millésime 2022, on ne
00:06 peut évidemment être que frappé par cette fraîcheur, cet équilibre inattendu. On se
00:11 rappelle de l'été 2022, un été particulièrement chaud, particulièrement sec et on aurait pu croire
00:17 que nous aurions des vins dans un profil de millésime très solaire comme a pu l'être en
00:22 son temps en 2003. Pas du tout, les vins ont un admirable équilibre. Alors évidemment Margot,
00:29 dans ces années très chaudes, est toujours une appellation un peu plus hétérogène parce que les
00:33 terroirs, on le sait, ont parfois tendance à souffrir du petit manque d'eau qu'il peut y avoir
00:39 et donc on peut retrouver des blocages de maturité sur certaines parcelles et sur certaines vines.
00:43 Il fallait donc maîtriser très bien les extractions pour ne pas assécher les vins. Il y a tout de même
00:49 des réussites vraiment fantastiques. Je pense que Château-Palmeur par exemple est au sommet
00:54 absolu de l'appellation avec un vin qui est une légende pour le cru mais aussi probablement une
01:00 légende pour l'appellation tout court. Et puis on trouve de très belles surprises avec des crus
01:04 plus abordables et je pense par exemple à Priory-Dichine, un cru qui a retrouvé tout son
01:10 lustre et qui signe probablement avec 2022 le plus grand vin de son histoire récente. Du côté de Saint-Julien,
01:19 les vins sont plus homogènes. L'appellation est aussi un peu plus petite avec des vins de profil
01:24 très classiques pour cette appellation qui souvent mêle un peu la finesse, la délicatesse mais aussi
01:31 la constitution et la densité dans les vins. Ce sont des vins très harmonieux. Deux grandes signatures
01:37 sont à leur sommet. Léoville d'Ascasse pour sa puissance évidemment et son potentiel. Ducru-Beaucaillou
01:43 pour sa suprême élégance et sa brillance. Et puis je pense à un cru un peu moins connu comme
01:48 Langot-Abarton, le petit frère de Léoville qui conformément à ce qu'il fait d'habitude réalise
01:55 un vin très délicat, très parfumé, très élégant mais en même temps constitué comme le sont les 2022.
02:01 [Musique]