En finir avec un monde pénocentré, C’est le leitmotiv de nombreuses féministes. Cette fois, c’est au tour d’un homme cis gay de dépeindre une vie où la place omnipotente accordée à l’appareil génital masculin s’est révélée être un handicap et un danger. Dans son ouvrage "Pourvu qu’elle soit dur" (éd. Albin Michel), Thomas Gravereau relate sa vie et les difficultés qu’il a rencontrées dans une société pénocentrée.L’idée sous-jacente de l’homme viril qui pénètre altère aussi les conceptions que l’on peut avoir du viol. A 17 ans, Thomas Gravereau subit un viol lors de son premier rapport sexuel. Dans son livre, il le confesse : "Je ne savais même pas qu’un homme pouvait être violé". Une raison qui s’appuie sur la culture du viol surreprésentée dans notre société. "Dans les fictions que l’on voyait au cinéma ou à la télévision, à chaque fois, c’étaient les femmes qui étaient violées. Les scènes de viol tournaient toujours autour d’agressions où il y avait des cris, des pleurs, de la violence, ce que je n’ai absolument pas vécu parce que je ne connaissais pas le concept du consentement. C’est pour cela que j’ai mis plusieurs années à comprendre que oui les hommes peuvent aussi être violés, que ce soit par des femmes ou par des hommes.".
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00:00 J'ai mis plusieurs années à comprendre que, oui, les hommes peuvent aussi être violés.
00:03 Alors du coup, quand on est homosexuel, c'est vrai que parfois on vit caché.
00:09 Et quand on vit caché, on peut faire des mauvaises rencontres.
00:11 J'en ai fait une quand j'étais adolescent sur un site de rencontre,
00:15 où en fait, j'ai rencontré quelqu'un.
00:16 En fait, je me suis rendu compte que ma première fois était un viol,
00:18 parce que quand j'étais adolescent, je ne connaissais pas le mot,
00:21 la définition du mot consentement.
00:23 Et je ne savais pas non plus ce qu'était la culture du viol.
00:26 Et je ne savais pas qu'un homme pouvait être violé.
00:28 Parce que dans la représentation populaire, en tout cas dans les
00:30 représentations, dans les fictions qu'on voyait au cinéma ou à la télévision,
00:33 à chaque fois, c'était les femmes qui étaient violées.
00:35 Et les scènes de viol tournaient toujours autour d'agressions, en fait,
00:40 où il y avait toujours des cris, des pleurs de la violence,
00:43 ce que je n'ai absolument pas vécu parce que je ne connaissais pas le mot,
00:47 en tout cas, le terme du consentement.
00:48 Et c'est pour ça que j'ai mis plusieurs années à comprendre que, oui,
00:52 les hommes peuvent aussi être violés, que ce soit par des femmes ou par des hommes.
00:56 Les hommes sont aussi victimes de viol.
00:58 Aujourd'hui, en vie encore dans une société qui est homophobe,
01:00 il m'arrive encore parfois d'avoir peur quand je marche seul ou avec mon mec
01:03 dans la rue, on a toujours peur d'être vu côte à côte.
01:06 On ne se tient jamais la main parce qu'on sait très bien que parfois,
01:08 il y a des regards qui peuvent engendrer des insultes ou parfois
01:13 de la violence, qu'elle soit physique ou verbale.
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