Thomas Gravereau ("Pourvu qu’il soit dur") : "Il est important de redéfinir le concept de la masculinité"

  • l’année dernière
En finir avec un monde pénocentré, C’est le leitmotiv de nombreuses féministes. Cette fois, c’est au tour d’un homme cis gay de dépeindre une vie où la place omnipotente accordée à l’appareil génital masculin s’est révélée être un handicap et un danger. Dans son ouvrage "Pourvu qu’elle soit dur" (éd. Albin Michel), Thomas Gravereau relate sa vie et les difficultés qu’il a rencontrées dans une société pénocentrée.Une façon de s’extraire du "bitriarcat" est d’arrêter d’opposer les concepts de "masculinité" et "féminité".
Transcript
00:00 J'ai choisi le titre "Pourvu qu'il soit dur" pour faire référence à deux détournements culturels.
00:05 À savoir "Pourvu qu'elle soit douce" de Mylène Farmer, que je préférais mettre dans le côté dur
00:12 pour faire écho à la virilité ou l'injonction à ce que les hommes bondent en permanence.
00:16 Et aussi pour faire un écho à "Pourvu que ça dure" de Patrick Sébastien,
00:19 donc dans un univers totalement opposé, où à chaque fois aussi les hommes ont cette injonction
00:23 à toujours durer plus pour maintenir l'acte sexuel le plus longtemps possible.
00:26 Ma volonté première avec ce livre, c'était de donner un témoignage pour le gamin que j'étais en fait,
00:31 donc pour tous les jeunes d'aujourd'hui, pour qu'ils apprennent rapidement toutes les choses que j'ai mis du temps à apprendre
00:36 sur le féminisme, mais aussi en fait sur la communauté gay,
00:39 et qu'ils comprennent que le problème ne vient pas d'eux, mais le problème en fait vient de la société qui est homophobe.
00:44 J'ai voulu aussi écrire ce livre pour mes amis qui commencent à avoir des enfants,
00:48 et je trouvais que c'était plutôt un bon moyen de leur apprendre ce qu'un enfant pouvait vivre
00:53 quand il ne correspondait pas en fait au cliché de la masculinité telle qu'on l'imagine aujourd'hui dans la société.
00:59 Aujourd'hui, il est très important de redéfinir la masculinité, déjà en fait il vaut mieux parler de masculinité au pluriel,
01:04 parce qu'il existe plusieurs masculinités.
01:06 Il faut déconstruire la masculinité en arrêtant de l'opposer systématiquement aux féminités.
01:10 Parce qu'en fait, oui, les hommes et les femmes sont complémentaires,
01:14 mais on n'a pas besoin de s'opposer à chaque fois pour être complémentaires.
01:16 On peut penser les mêmes choses, faire les mêmes choses, en étant en fait complémentaires l'un avec l'autre.
01:22 Donc arrêter en permanence d'opposer des caractères, des manières d'être quand on est un homme ou une femme.
01:27 Je pense qu'on peut être similaire et complémentaire à la fois,
01:30 en partageant des mêmes looks, des mêmes activités, des mêmes caractères, etc.
01:35 [Générique]

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