En finir avec un monde pénocentré, C’est le leitmotiv de nombreuses féministes. Cette fois, c’est au tour d’un homme cis gay de dépeindre une vie où la place omnipotente accordée à l’appareil génital masculin s’est révélée être un handicap et un danger. Dans son ouvrage "Pourvu qu’elle soit dur" (éd. Albin Michel), Thomas Gravereau relate sa vie et les difficultés qu’il a rencontrées dans une société pénocentrée.La vision hétéronormée est palpable aussi dans la sexualité gay, avec cette question récurrente : qui pénètre qui ? Il est commun de dire "il est le pénétrant et/ou le pénétré". "J’ai grandi avec des pornos gay qui montraient toujours l’homme plutôt baraqué, plutôt viril, poilu et plus vieux comme étant "l’actif", celui qui pénétrait son partenaire. A contrario, celui qui était pénétré, c’était le passif, qui était toujours plus jeune, ce qu’on appelle un "twink" ou un "minet", où en fait c’était un mec plutôt crevette, sans poils et plutôt jeune. Ça reproduisait des clichés que l’on pouvait avoir dans le porno hétéro.".La follophobie est reconnue comme une discrimination à part entière et les applications de rencontre s’emploient à bannir les comptes qui en font la promotion. Dans son ouvrage, Thomas Gravereau tente de déconstruire une autre idée reçue sur la sexualité des personnes homosexuelles, un argument souvent déterré par les homophobes : leur sexualité débridée. Selon l’auteur, il faudrait la considérer davantage comme un acte de militantisme que comme pure provocation.
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00:00 et les homosexuels peuvent être eux aussi homophobes.
00:02 Quand j'ai commencé à me rendre compte que j'étais homosexuel,
00:07 je me rendais compte que l'hétéronormativité
00:10 m'avait aussi fait voir la vie avec le male gaze
00:12 que les femmes peuvent avoir aujourd'hui,
00:14 où en gros, dans toutes les représentations d'un couple que j'avais,
00:16 comme à chaque fois le couple était hétérosexuel,
00:18 j'idéalisais le garçon que je voyais comme un prince charmant,
00:20 un mec fort, viril, qui serait là pour me protéger.
00:23 Et je me voyais toujours à la place de la fille,
00:25 alors que je me sentais totalement garçon
00:27 et que je savais que j'étais un garçon.
00:28 Chez les homosexuels,
00:30 c'est vrai qu'il y a toujours eu ces deux rôles qui ont été mis en avant,
00:32 à savoir le mec viril ou le mec un peu folle.
00:36 Il y a beaucoup de phallophobie dans le milieu gay qui est très décomplexée.
00:40 Je sais qu'aujourd'hui, ça change, notamment sous l'application de rencontres,
00:43 où on ne peut plus dire qu'on ne veut pas rencontrer de mecs folles.
00:45 La phallophobie n'est pas une liberté de penser, c'est une discrimination.
00:48 Et beaucoup de mecs homosexuels reprochent aujourd'hui
00:51 aux mecs trop efféminés d'être la source de l'homophobie,
00:54 alors que ce n'est pas du tout vrai en fait.
00:55 On peut retrouver chez les homosexuels une homophobie intégrée.
00:59 Le regard hétéronormé, il a aussi distribué les cartes d'une sexualité gay,
01:03 étant donné qu'on va toujours avoir ce côté "qui fait l'homme qui fait la femme"
01:06 par rapport au côté à l'homme qui est pénétrant ou à l'homme qui est pénétré.
01:10 Et j'ai découvert la sexualité homo dans le porno quand j'étais enfant.
01:14 Et à chaque fois, je voyais toujours des clichés de mecs
01:17 où il y avait toujours l'homme qui était un peu plus barraqué,
01:20 plutôt viril, plutôt vieux et plutôt poilu,
01:23 qui était donc l'actif.
01:24 C'est celui qui pénétrait son partenaire.
01:26 Et à contrario, celui qui était pénétré, c'était donc le passif,
01:30 qui était toujours plus jeune, ce qu'on appelle un twink ou un minet,
01:32 où en fait c'était un mec plutôt crevette, plutôt filiforme, sans poils et plutôt jeune.
01:38 Ça reproduisait des clichés qu'on pouvait avoir dans le porno hétéro.
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