Michael Delafosse : "Quand la gauche est dans l’outrance, elle s'égare !"

  • l’année dernière
Avec Michael Delafosse, maire PS de Montpellier

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-04-26##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Benjamin Gleize.
00:04 Et l'invité ce matin, Mickaël De La Fosse, maire PS de Montpellier.
00:08 Bonjour Mickaël De La Fosse.
00:10 Bonjour.
00:10 Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:12 Elisabeth Borne qui dévoile aujourd'hui sa feuille de route pour les 100 jours,
00:15 la mobilisation contre la réforme des retraites, stop ou encore,
00:18 mais aussi votre vision du socialisme à l'écart de la NUP.
00:21 On va revenir sur l'ensemble de ces sujets,
00:24 mais d'abord Emmanuel Macron et ses ministres qui multiplient les déplacements
00:27 pour tenter de tourner la page des retraites, déplacements,
00:30 on le voit perturbés par des casseroleades,
00:33 mais aussi parfois par des coupures de courant.
00:35 Vous comprenez ces modes d'action ? Vous les encouragez ?
00:38 Surtout la réforme des retraites, on ne peut pas tourner la page.
00:42 Elle n'est pas partagée par une immense majorité du pays parce qu'elle est injuste.
00:47 On demande de passer de 62 à 64 ans pour les camionneurs, les rippers, les ad-sem,
00:53 tous les gens qui ont eu du mal à vivre de leur travail.
00:56 C'est très dur.
00:58 Et donc moi j'appelle le 1er mai à une grande mobilisation,
01:03 au côté ou derrière les organisations syndicales qui sont unies.
01:07 La réforme des retraites, elle n'a obtenu le soutien d'aucun député par un vote
01:11 et d'aucune organisation syndicale.
01:14 Et donc on ne va pas tourner la page comme ça.
01:17 Et je crois qu'il serait sage que le gouvernement,
01:22 qui n'a pas multiplié les déplacements comme si rien n'était,
01:26 comprenne qu'il est en train, ou de faire une réforme injuste,
01:31 d'affaiblir la confiance démocratique.
01:34 Il ne faut pas oublier qu'Emmanuel Macron a été élu,
01:37 après une quasi absence de campagne, pour raison de la guerre en Ukraine.
01:41 Il a été élu par des gens qui, au second tour,
01:44 ont combattu l'extrême droite en le choisissant.
01:47 Et ça, ça confère des responsabilités.
01:50 - La réforme des retraites, on voit par exemple à Grenoble,
01:53 hier un mannequin a l'effigie du président de la République,
01:56 qui a été brûlé et frappé par des manifestants.
01:59 - C'est complètement idiot, ce type de mobilisation.
02:02 C'est même dangereux, parce que ça ressemble à une montée en escalade
02:06 de violences symboliques qui peuvent conduire à de la violence physique
02:10 dont personne n'a intérêt.
02:13 Et vraiment, les organisations syndicales,
02:17 elles ont montré qu'on pouvait se mobiliser dans le respect.
02:20 Elles ont appelé à des jours de grève,
02:23 les gens se sont mis en grève. C'est comme ça qu'on se mobilise.
02:26 - Avec des coupures de courant aussi ?
02:29 - À Gange, dans le département de l'Hérault,
02:32 il y a eu une coupure de courant dans une clinique privée.
02:35 Je veux saluer la sagesse de la secrétaire générale de la CGT,
02:38 Sophie Binet, qui a dit que ce n'était pas concevable.
02:41 Mais personne n'a intérêt à une stratégie de la tension.
02:45 En tout cas, les Français et les Françaises n'ont pas intérêt
02:48 à une stratégie de la tension. Il faut de la raison,
02:51 il faut du dialogue, et il faut entendre aussi.
02:54 Il faut entendre les sondages d'opinion, vos auditeurs
02:57 qui s'expriment souvent sur vos ondes sur cette réforme.
03:00 L'ensemble des leaders syndicaux, il faut entendre.
03:03 Et le gouvernement doit entendre que cette réforme des retraites
03:07 apparaît injuste à une grande majorité de nos concitoyens,
03:10 à fortiori ceux qui ont du mal à vivre de leur travail,
03:13 qui doivent être écoutés.
03:15 - Vous dites entendre, mais est-ce qu'il n'y a pas parfois
03:17 un peu de provocation de la part du gouvernement ?
03:19 Gabriel Attal qui affirmait hier que ceux qui ont le temps
03:22 d'accueillir des ministres de 14h à 18h, je le cite en pleine semaine,
03:25 a priori ce ne sont pas les Français qui travaillent
03:27 et qui ont du mal à boucler les fins de mois.
03:29 Ce n'est pas un peu provocateur ça ?
03:31 - Il est candidat au prix de l'humour politique ?
03:36 Non mais ce n'est pas sérieux. Les syndicalistes,
03:39 ils défendent leur conviction, c'est leur droit.
03:42 Ça ne sert à rien d'aller rajouter de l'huile sur le feu.
03:45 Je crois que quand on est ministre du gouvernement,
03:48 comme d'ailleurs quand on est dans l'opposition,
03:50 on doit faire preuve d'une certaine hauteur
03:53 et être capable d'expliquer ce qu'on fait,
03:55 de faire des propositions, de se montrer ouvert au dialogue.
03:59 Ça ne sert à rien de chercher à dresser les uns contre les autres.
04:03 Moi je crois qu'on doit avoir du respect pour les syndicalistes.
04:06 C'est des gens qui, toute l'année, sont dans des entreprises
04:08 et veillent au respect du droit du travail.
04:10 Voilà, ça c'est des propos blessants.
04:13 Personnellement, dans mon histoire militante,
04:16 comme beaucoup, j'ai combattu Nicolas Sarkozy
04:18 parce qu'il avait ce type de punchline
04:21 servi par des communicants.
04:23 Ça ne grandit pas le débat démocratique
04:25 qui a besoin de hauteur et qui a besoin de sérieux.
04:27 - Du côté des casserolades, ça vous encourageait ?
04:30 C'est un mode d'action pacifique ?
04:31 - Non mais attendez, on ne va pas faire 4 ans sur les casseroles.
04:34 Ce n'est pas ça qui règle les problèmes des gens.
04:36 Les gens, ils ont des soucis.
04:38 Les soucis, c'est les soucis du fin de mois.
04:40 Ce sont l'avenir des enfants à l'école.
04:42 Est-ce qu'on trouve encore des médecins ?
04:45 Moi, je crois qu'aujourd'hui, il faut que notre pays
04:48 retrouve de la sérénité, de la capacité à se parler
04:52 et à formuler des propositions pour relever les difficultés
04:56 qui sont posées.
04:58 Je crois qu'il y a des formes d'expression de colère.
05:02 Mais on ne va pas faire 4 années à faire des casseroles.
05:05 Moi, je crois par contre qu'il faut qu'on soit très nombreux
05:07 à la manifestation du 1er mai et que sur cette question,
05:10 ce sont les responsables syndicaux qui donnent le rythme.
05:13 Et le rythme qu'ils ont su donner montre qu'ils s'exprimaient démocratiquement.
05:18 Il faut écouter Pierre Rosanvalon, qui est un professeur
05:22 du Collège de France, qui a été très partagé sur les réseaux sociaux
05:26 après son émission en disant qu'il y a malaise dans la démocratie.
05:29 Et donc comment on répond par le malaise ?
05:31 Par l'invective, par l'outrance ou par la capacité à essayer de se parler.
05:36 Même si nous ne sommes pas d'accord, dans le respect.
05:39 C'est ça qu'on attend, comme exemple, les professeurs dans les salles de classe.
05:44 C'est ça qu'on attend quand on est dans nos relations de travail.
05:47 Ce n'est pas de chercher tous les jours à tout conflictualiser,
05:50 à tout aiguiser, à tout mettre en excès.
05:53 Parce qu'à la fin, je vais vous dire, il y en a une qui attend,
05:56 elle est assise, elle observe, et c'est l'extrême droite
06:00 qu'espère récolter.
06:01 - On va y revenir justement sur cette question de l'extrême droite.
06:03 Mais d'ailleurs, d'abord, sur cette feuille de roue
06:06 qui va être présentée aujourd'hui par Elisabeth Borne.
06:09 Est-ce que vous en attendez quelque chose ?
06:11 - Il faut un agenda social, il faut un agenda du dialogue,
06:15 il faut un agenda pour essayer de relever les problèmes.
06:18 - Le gouvernement parle d'un plan Marshall pour les classes moyennes,
06:21 notamment, vous y croyez ça ?
06:23 - Écoutez, on va voir.
06:26 Je ne veux pas préjuger ce que dit madame la Première Ministre,
06:29 mais on voit bien qu'il y a des sujets majeurs.
06:31 Il y a des départements dans le sud de la France,
06:34 et y compris à Montpellier, où il est difficile de trouver des médecins.
06:37 Que va-t-elle dire ?
06:39 On voit bien que dans un certain nombre de services publics,
06:42 les choses sont difficiles.
06:43 La question de la mixité sociale à l'école est un enjeu.
06:46 La question des gens qui sont confrontés à l'inflation,
06:49 comment on les aide ?
06:51 Il y a un problème majeur dans notre pays qui se pose,
06:53 qui est complètement absent des démasques,
06:55 c'est la question du logement.
06:57 Aujourd'hui, il faut être héritier pour pouvoir devenir propriétaire,
07:00 et de plus en plus d'endroits,
07:02 les gens les plus fragiles se retrouvent exclus
07:04 parce que la production de logement social n'a jamais été aussi bas.
07:08 Voilà les sujets qu'il faut mettre dans l'agenda démocratique,
07:11 et d'inviter les uns et les autres à formuler des propositions
07:15 pour qu'il y ait des réponses.
07:17 Vos auditeurs, vos auditrices,
07:19 mes administrés à Montpellier,
07:21 ils n'attendent pas du commentaire.
07:23 Ils attendent des propositions,
07:24 ils attendent des choix pour essayer de régler nos problèmes.
07:27 La France, c'est un pays magnifique,
07:31 un grand pays, un pays qui est puissant,
07:33 mais qui ne peut pas s'enfermer dans le conflit permanent,
07:36 et on doit régler les problèmes concrets des gens.
07:38 Justement, concrets, l'immigration,
07:41 notamment, ça doit faire partie de cette feuille de route
07:44 avec un projet de loi unique, a priori présenté avant le mois de juin,
07:48 comprenant à la fois un durcissement des règles
07:50 pour faciliter les expulsions,
07:52 et puis dans le même temps, la mise en place d'un titre de séjour
07:54 pour les métiers sous tension,
07:55 qui sont tout aussi indispensables, ces deux mesures, selon vous.
07:58 - On va voir concrètement ce qui est proposé.
08:01 Moi, je le dis très tranquillement,
08:04 la France a su accueillir les réfugiés ukrainiens,
08:07 et notre pays doit savoir accueillir ceux et celles qui fuient la guerre.
08:12 Par contre, on doit être intraitable sur les filières de migration illégales,
08:16 qui sont les passeurs, qui sont ceux qui exploitent la misère,
08:19 et qui ensuite mettent des familles dans des situations de détresse,
08:22 et dans des situations de conflit.
08:23 J'attends de savoir ce que proposera le gouvernement,
08:26 moi j'espère, une immense fermeté contre tous les filières de passeurs,
08:31 qui sont des marchands de misère humaine,
08:33 qu'on retrouve nous, moi comme maire, à travers les marchands de sommeil,
08:37 qui justement s'emparent de certains logements,
08:41 et construisent des fières.
08:43 Et je le dis, comme maire, nous avons besoin de plus de moyens sur ces sujets,
08:48 plus de soutien.
08:50 A Montpellier, il y avait une copropriété dégradée,
08:53 où un marchand de sommeil travaillait sur des filières de migration.
08:59 Nous, nous avons eu la fermeté, on a racheté ce bien,
09:02 on va aller en justice avec la fondation Abbé Pierre,
09:05 pour dénoncer ces pratiques.
09:07 Et voilà, ça c'est le type d'appel d'air qu'il faut étouffer,
09:10 parce que ce sont des spéculateurs sur la dignité des personnes.
09:14 - Venons-en au Rassemblement National,
09:16 on pensait qu'avec le débat sur la réforme des retraites,
09:18 la gauche en sortirait peut-être grandi,
09:21 qu'elle pourrait en profiter finalement,
09:23 on le voit dans les sondages, c'est Marine Le Pen et le RN,
09:26 qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu.
09:29 Qu'est-ce qui fait que Marine Le Pen,
09:32 soit désormais la meilleure opposante à Macron ?
09:35 Et de loin, qu'est-ce qui a cloché pour la gauche ?
09:38 - Quand la gauche est dans l'outrance, elle s'égare.
09:41 Quand elle donne un spectacle pathétique à l'Assemblée Nationale,
09:44 - Vous visez la France Insoumise ici ?
09:46 - Oui, parce que le populisme dont certains se réclament à gauche,
09:49 et notamment Jean-Luc Mélenchon, c'est une impasse politique.
09:53 Ça ne donne pas confiance.
09:55 L'excès, l'outrance, de chercher à tout conflictualiser,
10:01 à tout invectiver en permanence,
10:03 ne permet pas de convaincre.
10:06 Les regards se détournent, on se dit "mais tout ça est bruyant, on ne comprend pas".
10:10 Et la gauche, elle doit se concentrer sur des propositions.
10:13 Moi, ce qui m'a frappé, je vais vous le dire,
10:15 c'est que dans l'opposition au projet de réforme des retraites,
10:18 à l'Assemblée Nationale, il n'y a pas eu de contre-proposition.
10:22 J'ai signé avec Nicolas Meier-Rossignol, le maire de Rouen,
10:25 un texte qui expliquait que nous, si nous étions en responsabilité,
10:29 nous ne toucherions pas à l'âge de départ en retraite à 62 ans,
10:33 sauf pour les métiers pénibles, où là, ça doit être 60 ans.
10:36 J'évoquais tout à l'heure les RIPER, les ADSEM,
10:39 je pense aux caissières, je pense à tous ces métiers en tension,
10:42 le calcul de cotisation, la durée légale de départ en retraite
10:46 doit être prise en compte en fonction de l'expérience de vie.
10:48 Et donc la gauche, elle doit proposer,
10:50 et donc elle doit mobiliser son temps à formuler des propositions.
10:54 Marine Le Pen, elle a joué une stratégie très simple,
10:57 celle du calme, celle d'une forme de sérieux, ce qu'elle n'est pas,
11:01 parce que demain, le gouvernement LPI,
11:03 nous serions précipités dans la faillite,
11:05 les populistes d'extrême droite,
11:08 et notre pays monterait encore en violence.
11:11 Mais c'est parce que la gauche n'est pas force de proposition,
11:15 et ne se montre pas toujours digne dans le débat parlementaire,
11:20 et bien qu'on sent bien qu'aujourd'hui,
11:23 une partie de nos électeurs, malheureusement,
11:25 malheureusement s'égarent en allant vers l'extrême droite.
11:28 Donc à la gauche, de retrouver le chemin du sérieux,
11:30 d'être une force de proposition,
11:32 il y aura en 2027 une alternance politique,
11:35 et la gauche doit être au rendez-vous.
11:37 Mais si elle a une stratégie populiste, alors assurément...
11:40 - Ça veut dire d'ici là, pour le PS, pas d'avenir avec l'ANUB, quoi, si on vous entend.
11:44 - Par exemple, l'année prochaine, il y a les élections européennes.
11:47 - Oui. - C'est le prochain scrutin.
11:49 Eh bien, les socialistes, dont ils ont dans leur glorieux héritage Jacques Delors,
11:55 François Mitterrand, ils sont pro-européens.
11:58 À l'heure où Vladimir Poutine provoque un nouvel impérialisme,
12:02 a déclenché la guerre en Europe,
12:04 il faut affirmer l'engagement européen.
12:07 Il faut porter cela.
12:09 Et dans la gauche, la gauche, elle est, en tout cas celle à laquelle j'appartiens,
12:13 elle est pro-européenne et elle pense que l'Europe,
12:15 même s'il y a des choses à améliorer,
12:17 elle est plutôt une solution pour protéger les Français.
12:20 - Mais c'est aussi grâce à l'alliance avec l'ANUB que l'EPS a réussi à avoir 31 députés.
12:25 On sait qu'après les scores, moins de 2% à la présidentielle pour Annie Delgo.
12:29 - Mais à quoi sert un parti politique ?
12:31 À sauver des postes ou à porter des projets et à défendre des idées et des valeurs ?
12:35 Moi, je crois à cette deuxième option.
12:37 Et donc, si demain on s'alliait avec la France insoumise,
12:41 qui a été plutôt très attendrie par Vladimir Poutine,
12:45 qui appelle à désobéir sur les traités européens,
12:48 ce qui va donner aux dirigeants hongrois toute la légitimité
12:51 pour remettre en cause les libertés publiques que l'Europe s'efforce de défendre.
12:55 Bon, donc n'allions pas des contraires.
12:58 La France insoumise, elle a ses convictions sur l'Europe.
13:01 Il y a une gauche pro-européenne qui a les siennes et il nous faut les défendre.
13:06 - Donc Jean-Luc Mélenchon qui appelle à une phase 2 justement de cette NUP,
13:13 qui ouvre d'une certaine manière, qui ouvre à de nouvelles discussions.
13:17 Pour vous, c'est non, quoi ?
13:19 - Jean-Luc Mélenchon, il a dit que grâce à la NUP, il serait Premier ministre.
13:22 Est-il Premier ministre ? Non.
13:25 L'intérêt des alliances électorales, c'est dans la cohérence et la clarté des idées,
13:30 c'est de remporter des victoires électorales, et surtout pour la gauche,
13:33 pour ensuite espérer changer la vie des gens.
13:36 Et je crois que si aux élections européennes, il y a des alliances qui ne sont pas sincères,
13:43 et la question européenne est une question sur laquelle nous avons des appréciations différentes,
13:47 eh bien elle montra que ça ressemble plutôt à des petits arrangements entre amis
13:51 qu'à des expressions de sincérité dans le débat démocratique.
13:55 Et je crois que beaucoup de gens de gauche, ils ont besoin d'entendre des voix fortes en faveur de l'Europe,
14:00 rappeler que l'Europe à vocation est une puissance,
14:03 la jeunesse a besoin d'entendre que l'Europe peut négocier sur la question du climat.
14:07 - Le PS aujourd'hui veut ouvrir ses discussions justement pour trouver un accord,
14:10 potentiellement avec la NUP. Alors, qu'est-ce que vous faites encore aux partis socialistes dans ces cas-là ?
14:14 - Que le PS dise, prenne acte des désaccords et discute.
14:18 Moi, je veux le comprendre, mais je nous invite à bien rappeler qui nous sommes,
14:24 ce en quoi nous croyons, et je crois qu'aux élections européennes,
14:28 les valeurs de gauche pro-européenne doivent être portées, affirmées et a fortiori dans un contexte
14:35 de retour de la guerre où, aux portes de l'Europe, il y a une menace qui a engagé la guerre
14:41 et dont nos amis polonais des pays baltes mesurent bien le danger.
14:46 Donc, il doit y avoir plus d'Europe pour nous protéger. Voilà ce que doit dire les socialistes.
14:50 - Donc, pour vous, pas de question finalement de quitter le parti socialiste,
14:53 comme l'a fait effectivement Bernard Kezmène notamment.
14:55 - Moi, je ne quitte pas le parti socialiste pour une raison simple.
14:59 C'est le parti qui a été fondé par Jean Jaurès. J'ai défendu ses idées.
15:04 Je peux avoir des appréciations différentes avec ceux qui le dirigent,
15:07 c'est-à-dire ceux qui s'occupent de l'appareil, mais j'appartiens à ce courant politique,
15:13 socialiste, écologiste, républicain, qui pose les questions de laïcité, de justice sociale,
15:21 de défense des services publics, d'engagement pro-européen,
15:25 qui croit profondément dans notre pays, qui a gouverné de par le passé,
15:30 Lionel Jospin, François Hollande, même s'il faut en tirer des enseignements,
15:35 François Mitterrand, et je crois que la gauche, elle a un avenir,
15:39 mais son avenir ne passe pas par la case du populisme et de la conflictualité.
15:44 - Est-ce que l'avenir à gauche, c'est vous finalement ?
15:46 Et vous faites l'objet d'un livre écrit par Christine Ducroix, François de Létrasse,
15:51 du Figaro, qui vous prédise un avenir national.
15:55 Vous y pensez ? Alors je sais que vous êtes tout occupé aujourd'hui,
15:58 votre mandat de maire, ça va se terminer en 2026, ça n'en va pas aller à la présidentielle.
16:02 - Non, moi je vais m'occuper de mon mandat de maire de Montpellier, qui est passionnant.
16:06 On fait une mesure très radicale pour répondre aux enjeux du climat et de la justice sociale,
16:13 c'est la gratuité des transports.
16:15 Comme maire, je m'occupe de sujets qui sont essentiels, la sécurité des habitants,
16:19 parce que je pense que c'est la règle qui nous protège, et à la rentrée prochaine,
16:24 par exemple, on va créer notre police des transports,
16:27 on va créer une brigade du logement social.
16:30 Comme maire, je suis très engagé sur les enjeux de l'eau, parce que c'est une vulnérabilité.
16:35 Donc moi, le mandat qu'on m'a confié, c'est d'être maire de Montpellier,
16:38 et président de cette métropole, c'est passionnant.
16:41 Mais effectivement, je participe au débat national,
16:44 parce que je crois que la gauche ne doit pas s'égarer.
16:47 Si elle prend le chemin du populisme, c'est une impasse,
16:50 elle ne reviendra jamais aux responsabilités, et donc elle n'améliorera pas la vie des gens.
16:55 Voilà ce que moi, je viens dire aujourd'hui, et avec l'expérience qui est la mienne,
17:01 les convictions qui sont les miennes,
17:03 très engagé sur un sujet où la gauche doit cesser d'être silencieuse,
17:07 c'est la question de la laïcité, qui est une question qui est très importante,
17:11 qui vient des bancs de la gauche, que les socialistes ont toujours défendu.
17:15 Eh bien, continuons.
17:17 - Michael Delafosse, maire PS de Montpellier, en attendant la suite, on verra.
17:20 En tout cas, un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur SUDRADIO.
17:23 Très bonne journée à vous.
17:24 - Merci à vous, et merci à vos auditeurs et auditrices.
17:26 - À 8h34 sur SUDRADIO, on revient dans un instant avec la revue de presse.
17:30 #OnEnParle, Maxime Trolleau.

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