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00:00 Il est 7h45, la défense des urgences de l'hôpital de Ferr se poursuit malgré la fermeture du service il y a presque un mois.
00:07 Cette fermeture sera l'un des points au cœur d'une conférence débat sur la lutte contre la désertification médicale demain à Ferr.
00:13 Et ce sera à votre initiative Jean-Claude Tissot, bonjour.
00:15 Bonjour.
00:16 Vous êtes sénateur socialiste de la Loire, vous réinitiez demain des élus, des médecins de la Loire et de la Nièvre
00:21 pour débattre des solutions face à la désertification médicale.
00:25 Est-ce que ce débat est donc organisé à Ferr, c'est pour le symbole ?
00:28 Pas du tout, ce débat avait été organisé, enfin j'ai prévu ce débat depuis de longs mois,
00:33 ça fait la suite de mon travail parlementaire de rendre compte et comme je n'avais été qu'au signataire d'une proposition de loi sur la désertification médicale,
00:41 et bien c'est tout à fait normal de le faire à Ferr parce que c'est au centre du département, c'est complètement au hasard.
00:45 Près de 2000 personnes ont encore manifesté samedi justement devant l'hôpital de Ferr contre la fermeture du service d'urgence il y a plus de 3 semaines maintenant.
00:54 Est-ce qu'il y a encore un espoir finalement de voir ce service rouvrir rapidement sans les médecins intérimaires ?
01:01 Oui, moi j'y crois. J'ai écrit au ministre une première fois, je lui ai posé une question il y a maintenant deux semaines,
01:06 on attend toujours sa réponse, j'espère qu'on aura une réponse via l'ARS,
01:12 l'Agence régionale de santé.
01:13 Voilà, on a fait des propositions, j'ai fait des propositions très claires, il faut qu'il nous réponde si oui ou non, il accepte les propositions qu'on a pu faire,
01:19 mais moi oui je crois qu'on peut à nouveau ouvrir très rapidement parce que non seulement c'est pas une volonté, c'est pas un caprice de vouloir rouvrir,
01:26 c'est pas parce que j'habite et je suis élu dans ce coin-là, c'est parce qu'on peut pas accepter qu'on n'ait pas le même accès aux soins en fonction de là où on habite.
01:36 Et en fermant le site de Ferr, au profit si j'ose dire du site de Montbrison qui est bien évidemment légitime et il faut garder le site des urgences de Montbrison,
01:45 c'est moi la seule chose qui m'anime, c'est qu'on garde le même accès aux soins quel que soit l'endroit où on habite, quel que soit son niveau de revenu, son statut social, économique, environnemental.
01:55 - Et on peut faire comment alors avec ces médecins manquants Jean-Claude Tissot ? Vous dites qu'il y a des solutions ?
01:59 - Oui il y a des solutions qui ont été proposées aujourd'hui avec des effectifs connus et rien n'est écrit pour dire que des intérimaires ne vont pas revenir.
02:09 Aujourd'hui les intérimaires disent "nous on veut bien revenir" et c'est pas parce qu'il y a quelques brebis galeuses qui n'acceptent pas le montant, le plafond on va dire,
02:17 - Pour leurs gardes ?
02:18 - En termes d'euros pour les gardes de 24 heures, il y a des gens qui veulent bien venir.
02:24 Donc je pense que c'est une volonté de la direction du CHF de fermer le site de Ferr, des urgences de Ferr,
02:33 et aujourd'hui si le directeur démontre sa volonté d'attirer des nouveaux médecins, je pense qu'on aura les moyens de réouvrir ce site de Ferr, les urgences de Ferr.
02:44 - Il y a peut-être un argument en plus dans ceux des défenseurs justement de ce service, il vient des pompiers de la Loire qui disent "attention nos délais d'intervention sont allongés"
02:52 parce qu'on doit aller jusqu'à Montbrison et ça pose un souci pour les pompiers volontaires, ça vous inquiète Jean-Claude Tissot ?
02:57 - Bien sûr que je suis inquiet, j'ai eu plusieurs témoignages directement des gens qui m'ont appelé, qui m'ont écrit pour me dire
03:01 "aujourd'hui je suis pompier volontaire, mon employeur m'autorise à partir de l'entreprise pour 1h, 1h30 et aujourd'hui pour la même intervention,
03:11 aller à Montbrison et revenir c'est 1h ou 2 de plus".
03:13 Donc aujourd'hui l'employeur dit "non, j'acceptais une absence d'1h, 1h30, mais aujourd'hui je ne peux pas pour l'équilibre économique de mon entreprise".
03:22 - On l'entend bien cette problématique des urgences à faire, elle est importante dans le maillage médical de la Loire,
03:29 vous en parlerez donc demain avec cette conférence débat.
03:31 Hier Emmanuel Macron était en déplacement sur ce thème aussi de la lutte contre les déserts médicaux,
03:36 lui il dit "il faut qu'on continue ce qu'on a lancé et donc on continue de déléguer les actes médicaux possibles aux infirmiers, aux kinés".
03:45 Ça vous va comme solution Jean-Claude Tissot ?
03:47 - Non, non, non, c'est peut-être une des solutions, mais en tout cas ce n'est pas la solution.
03:52 Pour moi l'hôpital public doit perdurer, doit durer, on doit tout faire pour le garder.
03:55 Là la volonté du président Macron c'est de vendre l'hôpital public à la découpe.
03:59 Alors un coup la cardio dans le privé, la chirurgie dans un autre secteur, les laboratoires privés.
04:07 Donc si on veut garder un hôpital public avec un attrait certain, c'est pas comme ça qu'on va s'y prendre, on ne doit pas s'y prendre de cette manière là en tout cas.
04:18 - Il y a vraiment des disparités aujourd'hui, c'est prouvé, pour la santé des habitants de milieux ruraux par rapport aux milieux urbains ?
04:26 - Oui bien sûr, il y a un chiffre qui est assourdissant plutôt.
04:31 Pour les habitants des territoires ruraux, nous vivons deux ans de moins que les habitants des territoires urbains.
04:41 Donc c'est quand même un chiffre...
04:43 - C'est une étude de la Sécurité Sociale des Mères de France ?
04:45 - Voilà, c'est ça, des mères ruraux.
04:46 Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on n'a plus accès aux soins, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de prévention, parce qu'il n'y a pas de médecin traitant.
04:51 Et il y a des études récentes qui démontrent quand même qu'il y a 11% de la population, plus de 11% de la population française qui n'a pas de médecin traitant.
04:59 Donc ça veut dire que les gens s'auto-censurent, ne demandent pas de médecin, et bien voilà, pas de prévention.
05:05 Et bien quand on découvre une maladie, c'est trop tard et l'issue est fatale.
05:09 - Et vous tenterez donc d'apporter des solutions demain Jean-Claude Tissot, avec les élus, avec les médecins de la Loire, lors de cette conférence débat organisée à Ferr.
05:17 Merci beaucoup. - Je vous en prie.
05:18 - Merci à vous. - Merci.
05:20 - Merci à vous et bonne journée. Cette interview est à retrouver sur francebleu.fr.
05:24 8h au moins 10.

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