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00:00 7h45 sur France Bleu, Saint-Etienne-Laurent ce jeudi matin.
00:05 On vous écoute sur la mobilisation des agriculteurs.
00:07 Appelez-nous dès maintenant pour nous donner votre avis, votre ressenti au 04 77 10 0 0 10.
00:13 Dites-nous si vous comprenez ce mouvement de grogne qui touche de nombreuses questions,
00:16 normes et rémunérations notamment.
00:18 Ce matin, vous le savez, des actions surtout en cours dans la Loire avec un blocage routier
00:22 à la fouilleuse sur l'A72.
00:24 Les agriculteurs sont aussi encore présents sur l'A47 dans le Rhône.
00:28 Ces deux axes sont partiellement fermés à la circulation.
00:32 Bonjour Lucas.
00:33 Oui bonjour.
00:35 Bienvenue sur France Bleu, Saint-Etienne-Laurent.
00:37 Vous nous appelez de Saint-Etienne.
00:38 Lucas, vous partagez la colère des agriculteurs ?
00:41 Alors oui, en soi je la partage légitimement, sachant qu'en plus aujourd'hui on sait qu'en
00:48 agriculture sur 5 je crois que c'est le seuil de pauvreté et puis surtout qu'ils font des
00:51 semaines de plus de genre 60 heures quoi.
00:55 Du coup tout ça, ça se comprend.
00:56 Après, aujourd'hui, est-ce que je me demandais au niveau des contraintes et au niveau des
01:04 normes environnementales, en delà des démarches que peuvent se faire par exemple agroalimentaire
01:09 et la grande distribution, on sait que maintenant aujourd'hui les agriculteurs sont dépendants
01:14 aux semences mais aussi à tout ce qui est engrais chimiques qui coûtent de plus en
01:20 plus cher, surtout depuis la guerre en Ukraine.
01:23 Je me demandais, est-ce que finalement aujourd'hui toutes ces transitions écologiques qu'on
01:29 nous demande en France mais aussi en Europe, est-ce que les agriculteurs doivent y continuer
01:36 à faire ce qu'ils veulent aujourd'hui ou finalement essayer de rentrer dans cette transition
01:42 écologique avec bien sûr les pouvoirs publics qui les accompagnent ou avec par exemple la
01:48 prise de risque ou tout ça, ou alors essayer une forte réduction de ces produits pour
01:53 que les agriculteurs soient plus autonomes et libres dans leurs plantations.
01:56 Alors est-ce que M. Perrin serait plutôt d'accord pour lancer des démarches en ce
02:01 sens où finalement aujourd'hui ceci est impossible ?
02:04 Il va vous répondre Lucas Jean-Luc Perrin, le président de l'AFD, celle-là, qui effectivement
02:08 vient de nous rejoindre.
02:09 La question est assez précise Jean-Luc Perrin, qu'est-ce que vous répondez à Lucas ?
02:13 Oui bonjour, bonjour à tout le monde.
02:15 Bonjour Lucas, c'est une question très intéressante et qui nous est souvent posée.
02:20 Il faut savoir que les agriculteurs depuis des années nous avons fait un énorme progrès
02:27 sur tout ce qui est domaine environnemental, notamment dans nos territoires d'élevage
02:32 qui est le territoire ligérien.
02:34 Certes il y a encore des progrès à faire, dans la décarbonation nous sommes fortement
02:40 impliqués mais pour que tous ces progrès se fassent ça passera par une juste rémunération
02:44 de nos produits.
02:46 Si on a un revenu décent et qu'on arrive à vivre de notre métier et que nos produits
02:51 soient bien valorisés, on arrivera à plus emprunter l'aspect environnemental, décarbonation
02:57 et tout ce qui va avec.
02:58 Sachant qu'on est la première agriculture la plus environnementale du monde depuis 5
03:05 ans, donc on n'a pas à rougir et ce domaine-là il faut que ça se fasse au niveau mondial.
03:10 Si il n'y a que la France qui fait les bon élèves et que les autres pays et notamment
03:15 les grosses puissances, je pense notamment aux Etats-Unis, à l'Argentine, au Brésil,
03:19 à l'Inde, aux Chinois, ne font rien dans ce sens-là, malheureusement on ne va rien
03:24 changer.
03:25 Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas qu'on fasse, on y est, on est à l'oeuvre.
03:30 Il faut des accompagnements, des reconnaissances et surtout un revenu digne à nos agriculteurs.
03:36 On est avec Jocelyne, bonjour Jocelyne.
03:40 Jocelyne Affeur, est-ce que vous nous entendez ? Bonjour Jocelyne.
03:43 Je vous entends, je vous entends.
03:45 Quel regard vous portez-vous sur l'exaspération qu'expriment aujourd'hui les agriculteurs,
03:50 ont-ils raison de l'exprimer ainsi ?
03:52 Oui, parce que je pense qu'ils sont l'élément déclencheur d'une société qui ne va plus
03:56 et je les comprends entièrement.
03:58 Il faut faire en sorte que justement le français puisse quand même vivre en France dignement,
04:04 acheter des produits français locaux avant tout, avant justement de faire de l'import-export
04:10 et de laisser ces gens qui ont du mérite justement de se lever tous les matins pour justement
04:14 nourrir la France et pour retrouver justement le salaire qui correspond à tous leurs efforts.
04:19 Jocelyne, justement, est-ce que vous vous essayez d'acheter français, d'acheter local ?
04:23 Oui, je suis issue d'une famille de commerçants, j'ai grandi dans le commerce où c'était
04:29 loco, où c'était justement tout du travail local, du travail français et je resterai
04:34 dans ces valeurs, je serai dans ces valeurs tout le temps.
04:36 Je vais chercher mon fromage à la ferme, je vais chercher tout ce que je peux chez
04:41 mon petit, je veux dire, agriculteur ou mon petit artisan, le marché, le matin, tout
04:48 ça, je ferai toujours en sorte que je me nourrirai comme ça et je continuerai et je
04:52 les soutiendrai jusqu'au bout.
04:53 Il faut qu'on se réveille tous, on ne veut pas faire la révolution de 1789 mais presque,
05:01 il faut quand même que quand on travaille on puisse vivre de sa sueur et de ce qu'on
05:06 mérite au travail.
05:07 Merci Jocelyne pour ce témoignage de soutien, ça doit forcément vous toucher Jean-Luc
05:11 Perrin, aider Jocelyne, j'imagine que vous en aimeriez des milliers autour de vous aujourd'hui.
05:16 Oui, c'est vrai, merci Jocelyne pour votre soutien et il y a beaucoup de français qui
05:21 nous soutiennent et je les en remercie malgré...
05:24 Mais pas assez visiblement puisque vous êtes dans la rue.
05:26 C'est pas pas assez, et Jocelyne l'a bien résumé dans ses propos, elle a dit "il faut
05:31 qu'on écoute la France du bas, il faut arrêter que toutes les décisions se prennent à Paris
05:36 ou à Bruxelles, il faut nous écouter".
05:38 Certes, il faut revenir dans le bon sens, on parle du bon sens des paysans mais pas
05:45 que le bon sens...
05:46 Alors je représente les agriculteurs mais comme elle a très bien dit aussi Jocelyne,
05:51 il y a des autres professions qui gravitent autour et tout, il faut revenir sur le terrain
05:55 et écouter un petit peu ce qui se passe et voir ce qui se passe sur le terrain.
05:57 C'est ce qui manque un petit peu aujourd'hui.
05:59 Est-ce que vous avez l'impression Jean-Luc Perrin, vous représentez la FDSEA de la Loire,
06:03 de porter justement une parole plus large et d'être entendu peut-être plus facilement
06:08 que d'autres corporations, d'autres professions qui sont aussi à la peine, comme l'a rappelé
06:13 Jocelyne.
06:14 C'est vrai, ce qui fait notre force avec notre organisation syndicale, la FNSEA et
06:20 les GIA, c'est que nous sommes regroupés en réseau et ça part de la commune au canton,
06:25 département, région et ça monte jusqu'en nationale et c'est comme ça que ça se passe.
06:29 Notre base est hyper importante et malheureusement aujourd'hui on bloque la France parce que
06:34 tous ces dossiers qu'on parle aujourd'hui, ça fait des mois, des années pour certains
06:39 que c'est sur le bureau du ministre, du premier ministre et du président de la République.
06:44 Donc vous n'êtes pas plus entendu qu'à d'autres corporations.
06:47 Alors voilà, on fait remonter mais malheureusement il faut bloquer la France pour pouvoir commencer
06:51 à ouvrir le dossier et regarder ce qu'on peut faire.
06:54 René, bonjour.
06:55 Bonjour, donc je suis un fidèle auditeur de Radio Bleu et je soutiens à 100% mais les
07:04 paysans, il faudrait qu'ils aillent chez les ministres, les députés et même monter
07:11 à Paris voir le Macron qui soutient toute la racaille et les terroristes.
07:17 Il y a des mots qui n'ont pas forcément cette place sur la télé.
07:20 C'est vous qui le dites René, en tout cas, votre position on la comprend et c'est vrai
07:24 que vous n'êtes pas la seule à nous dire ce matin.
07:25 On soutient les agriculteurs mais il y a peut-être d'autres manières de se faire entendre.
07:30 Jean-Luc Perrin, président de la FDSA dans la Loire, vous comprenez que vous dérangez
07:34 aussi certaines personnes avec ces blocages comme ce matin sur la 72.
07:37 Est-ce qu'il n'y a pas d'autres portes auxquelles il faut aller frapper comme le dit René ?
07:41 Oui, j'entends ce que dit René.
07:43 Je suis tout à fait d'accord qu'il y a des propos qu'il faut faire attention à tenir.
07:48 Par rapport à ça, je le redis, je m'en excuse de causer des agréments par rapport à cette
07:57 journée.
07:58 Nous avons décidé de faire sur qu'une journée, pas trois jours.
08:01 C'est vrai que c'est un déploiement.
08:03 Mais malheureusement, on n'a aujourd'hui que cette manière pour se faire entendre.
08:07 Je le redis, je ne passe pas une semaine sans alerter le préfet sur nos sujets.
08:12 Le préfet fait remonter.
08:14 Le préfet fait remonter.
08:16 Le problème c'est que ça ne remonte pas mais ça ne redescend jamais.
08:18 Il se trouve que de temps en temps, je suis à Paris.
08:21 C'est nécessaire qu'il faut que nous, les gens de la base, du rural, on monte à Paris
08:26 pour faire remonter.
08:28 Mais le problème, il faut se mettre au boulot.
08:30 Il faut se mettre au boulot et arrêter que ça ne redescende toujours que de Paris et
08:34 de Bruxelles où ces gens n'ont aucune vision et qu'ils ne voient pas ce qui se passe sur
08:38 le terrain.
08:39 Et les actions devant les industriels comme la semaine dernière devant l'actualiste
08:41 à Andrézieux, ça n'a pas d'impact Jean-Luc Perrin ?
08:44 Les actions contre l'actualiste, c'était une action ciblée.
08:46 C'est vrai que c'est un industriel qui, pour l'instant, ne joue pas le jeu sur la fixation
08:53 du prix de lait.
08:54 Donc on est en train de lui tirer les oreilles pour qu'il rentre dans le rang.
08:57 Et c'est ce qui fait de notre force.
08:59 Aujourd'hui, nous prenons un cran supplémentaire pour mettre une pression supplémentaire.
09:03 On a fait remonter 40 revendications au Premier ministre.
09:08 On lui a dit de prendre son temps, de ne pas nous annoncer des mesurettes.
09:11 Vous allez être fortifaits de ce qu'il va dire aujourd'hui quand même ?
09:14 Oui, c'est demain.
09:15 C'est plutôt demain qu'il prendrait la parole.
09:17 Il ne faut pas s'attendre à un grand jour non plus.
09:21 Ça va continuer.
09:23 On aura encore un après-crise.
09:26 Donc il faut qu'on soit prêt aussi.
09:28 Il ne faut pas faire croire à nos agriculteurs que demain, ce sera le grand jour.
09:31 Surtout pas.
09:32 Ce n'est pas mon rôle.
09:33 Malgré tout, il faut qu'on travaille les dossiers.
09:35 Il y a des dossiers qui peuvent se régler à court terme, des dossiers à moyen terme
09:38 et puis des dossiers à plus long terme.
09:40 Quand il faut questionner l'Europe, comment on fait les choses, ça sera toujours plus
09:43 long.
09:44 Mais on ne lâchera rien.
09:45 Comptez sur nous pour le revenu de nos agriculteurs et nous laisser produire.
09:50 Il faut nous laisser produire parce que notre première vocation, c'est de nourrir la population
09:53 française.
09:54 En tout cas, vous êtes mobilisé aujourd'hui, Jean-Luc Périn, et aujourd'hui uniquement
09:57 pour l'instant dans la Loire.
09:58 On le rappelle sur la 72 dans le secteur de la Foyouz.
10:02 Merci d'être venu répondre aux questions des auditeurs directement.
10:05 Ils en avaient effectivement pas mal pour vous.
10:07 Jean-Luc Périn, président de la FDSEA de la Loire.