• il y a 10 mois

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00:00 8h moins les quarts, quatrième jour de blocage donc des agriculteurs en drôme Ardèche,
00:04 aujourd'hui que le gouvernement doit réagir en tout cas, parler.
00:07 On est avec la présidente de la FDSEA Drôme ce matin, Emmanuelle Champal.
00:11 Bonjour Sandrine Roussin.
00:12 Bonjour.
00:13 Est-ce que de nouveaux blocages sont prévus par la FDSEA aujourd'hui dans nos deux départements ?
00:19 Pour ce qui est de la Drôme, non, on garde ce que l'on a.
00:23 Par contre aujourd'hui l'Ardèche vont faire deux blocages.
00:26 Vivier, on en a parlé ce matin.
00:28 Et je ne vais pas vous dire de bêtises parce que hier on était en train de changer de
00:34 lieu quand ça s'est décidé au niveau Ardèche.
00:36 Mais je sais qu'ils vont bloquer la 86 et la 7.
00:40 La nationale 7.
00:41 Oui.
00:42 Vous vous dites que le Premier ministre doit parler dans la journée et que donc non seulement
00:46 il ne faut pas lâcher mais il faut mettre encore un coup de pression ce matin, c'est ça ?
00:48 Oui.
00:49 C'est exactement ça ?
00:50 Tout à fait.
00:51 Ça c'est la situation sur les routes.
00:53 Maintenant pour essayer de vraiment bien comprendre ce qui pose problème aux agriculteurs, ça
00:57 fait des jours et des jours qu'on entend effectivement vos revendications, la concurrence des loyales,
01:03 une meilleure rémunération aussi que vous attendez.
01:05 Dans les faits, très précisément, quelle loi, quelle modification de loi est-ce que
01:11 vous attendez ?
01:12 Qu'on comprenne bien parce qu'effectivement quand on n'est pas dans votre métier c'est
01:15 difficile parfois.
01:16 Donc ce que l'on attend c'est que la loi EGalim soit respectée et contrôlée.
01:22 Donc la loi qui fait le lien entre vous et les distributeurs.
01:27 Oui.
01:28 Donc si cette loi était respectée, nos agriculteurs et nous-mêmes, et moi-même, on trouverait
01:35 du revenu.
01:36 On retrouverait du revenu.
01:38 Très simplement aujourd'hui on ne paye pas vos marchandises assez chères, c'est ce que
01:41 vous dites ?
01:42 Tout à fait.
01:43 C'est pas qu'elles ne sont pas payées assez chères mais c'est surtout que nos coûts
01:48 de production ne sont pas pris en compte.
01:50 Les distributeurs en face de vous disent quoi quand vous négociez ? C'est fait chaque année,
01:56 on en est sorti et la grande distribution dit non mais on fait ce qu'il faut pour qu'ils
02:01 s'en sortent, c'est pas nous les fautifs ?
02:02 Si c'est eux les fautifs, en partie.
02:05 En partie ?
02:06 En partie parce que quand on nous dit, un exemple, en viticulture quand il y a eu l'inflation
02:12 des coûts, on nous a dit on prend le coût de la verrerie sous attestation mais par contre
02:19 votre main d'oeuvre, votre travail, on n'en tient pas compte.
02:22 Quand vous dites entre autres, les autres responsables, c'est qui ?
02:25 L'Etat, je dirais que tu as bien ce à dire.
02:30 Qui ne fait pas respecter la loi ?
02:31 Qui ne fait pas respecter la loi, tout à fait.
02:33 C'est vraiment ça ?
02:34 Par manque de contrôle.
02:35 La concurrence étrangère déloyale, ça aussi on en a beaucoup entendu parler ces derniers
02:41 jours.
02:42 Très concrètement, vous voulez quoi ? Là ça se joue au niveau de l'Europe.
02:45 Oui.
02:46 Ça ne va pas se régler dans les deux trois jours à venir ?
02:48 Non, ça on en est tout à fait conscient.
02:50 Ce que nous souhaitons c'est que les cahiers des charges et les normes françaises que
02:54 nous avons, elles soient applicables sur tous les pays européens, dans les mêmes produits
02:58 que ce que nous avons nous.
02:59 Ou alors, on nous enlève certaines normes que nous avons en France, ou alors dans les
03:05 autres pays, on fait appliquer les mêmes normes que les nôtres.
03:09 Là, je pense que vous allez me poser la question de ce qui s'est passé sur Montélimar.
03:13 Il faut savoir que nous avons ramassé des produits qui sont partis à l'analyse.
03:18 Tous produits qui ont été malencontreusement déversés ont été pris et portés à l'analyse.
03:26 Pour faire quoi ?
03:27 Pour vérifier qu'ils sont bien aux normes qu'il y a sur les étiquettes et qu'on ne
03:30 trouve rien qui n'est pas interdit en France.
03:33 Ce que vous dites c'est que vous n'avez pas les mêmes normes pour les pesticides,
03:35 notamment c'est beaucoup plus strict en France que chez nos voisins.
03:39 Oui.
03:40 C'est ça ?
03:41 Tout à fait.
03:42 En gros, pour que ça se calme, il faudrait quoi ? Il faudrait que Gabriel Attal dise
03:44 "Aujourd'hui, je m'engage moi à aller au niveau de l'Europe, dire voilà, ça doit
03:48 changer et ça, ça suffirait ou pas ?"
03:50 Je pense qu'il faut des preuves.
03:51 Vous savez très bien que ça va prendre du temps.
03:52 Ça va prendre du temps, il va y avoir des mesures à court terme, moyen terme et long
03:57 terme, mais on peut faire pression, on peut s'en aller, on peut revenir, ça je ne sais
04:03 pas.
04:04 Mais cette fois, je pense que le monde agricole est déterminé et nous irons au bout.
04:08 Il ne faudra pas des mesures, aujourd'hui.
04:10 Tout à fait.
04:11 J'ai entendu le discours de Gabriel Attal devant l'Assemblée, ça vous dites, ça
04:16 ne pourra pas passer ?
04:17 Non, ça ne passera pas parce que la colère, elle monte et en face de nous, nous avons
04:20 des agriculteurs, des hommes et des femmes qui sont à bout, parce qu'ils travaillent
04:26 tous les matins et derrière, ils n'ont pas de revenus, il n'y a plus d'argent.
04:31 Sandrine Roussin, vous êtes présidente de l'AFDS ou de la DROM, on a entendu parler
04:34 beaucoup du GNR ces derniers jours, le gazole non routier, ça permet de faire tourner vos
04:39 équipements, vos tracteurs, notamment.
04:41 La mesure concrète qui doit être annoncée maintenant, c'est quoi ?
04:44 C'est que l'on revienne sur le GNR exactement comme nous étions avant.
04:47 Avant, c'était quoi ?
04:49 Avant la nouvelle négociation qui a eu lieu ces derniers mois.
04:56 C'est ce qui a mis la colère et la fiscalité dans le monde d'élevage et ça n'a pas été
05:02 respecté par rapport aux annonces.
05:03 Pour qu'on comprenne bien, qu'est-ce qui a changé fondamentalement ?
05:07 C'est le taux de remboursement.
05:09 Le taux de remboursement qui a changé.
05:13 Sur ce que vous versez.
05:15 Est-ce que finalement ce n'est pas tout un système qui est en crise ?
05:19 Il y en a qui disent aujourd'hui, finalement il faudrait revenir peut-être à des exploitations
05:24 plus petites.
05:25 Ça c'est un discours que vous entendez, que vous supportez ou pas ?
05:28 Alors à aujourd'hui, je pense que ce n'est pas la taille de l'exploitation qui fait le
05:33 problème pour moi.
05:34 N'importe qu'on ait peu de surface ou que le prix de coûts reviennent pour une exploitation
05:44 est la même.
05:45 Bien sûr, si tu as des exploitations qui sont moins grandes, tu as peut-être moins
05:49 de domaine d'œuvre.
05:50 Mais attention, comment on va nourrir nos Français et nos Françaises si on n'a plus
05:55 de quoi pouvoir produire ?
05:56 Ça c'est la vraie question que vous vous posez effectivement depuis quelque temps.
06:01 Les revendications sont là.
06:04 On a entendu beaucoup de colère aussi sur les barrages et on a finalement l'impression
06:08 que quoi que Gabriel Attal puisse dire ce soir, ça ne va pas calmer, ça ne va pas
06:13 arrêter le mouvement.
06:14 C'est une impression ça simplement ou pas ?
06:15 Vous l'avez senti, vous êtes allé sur les barrages vous.
06:18 Oui, alors je pense que ce que nos agriculteurs et agricultrices ont, c'est qu'il y a des
06:24 années qu'on tire la sonnette d'alarme, qu'on dit les choses mais qu'elles ne sont
06:28 pas entendues.
06:29 C'est quand même triste de falloir en arriver là et faire que le monde agricole soit, moi
06:34 j'appelle ça, on est en révolution à quelque part, en arrive à ce stade-là afin
06:38 de pouvoir être entendu.
06:39 Mais est-ce que vous êtes en train de nous dire que effectivement le mouvement ne va
06:45 pas s'arrêter, quelles que soient les annonces ?
06:46 J'ai bien peur que même les annonces d'aujourd'hui fassent que le mouvement ne s'arrêtera
06:51 pas avant au moins 48 heures, si ce n'est lundi.
06:54 Pour vous c'est quasiment une certitude ?
06:56 J'ai bien peur.
06:58 Aucune annonce ne trouvera grâce à vos yeux ?
07:01 Ce n'est pas à aucune qui trouvera grâce à nos yeux, nous sommes un réseau, nous
07:04 sommes une grande maison et à aujourd'hui il n'y a pas de fuite.
07:08 Mais on a très très peur que les annonces ne soient pas à la hauteur de ce que nos hommes
07:14 et nos femmes atteindent.
07:15 Selon vous le gouvernement ne vous a pas encore entendu, pas assez en tout cas ? Le message
07:20 n'a pas été assez clair ?
07:21 Le message est très clair je pense mais qu'ils peuvent prendre conscience aujourd'hui,
07:25 et ce n'est pas de lundi à vendredi qu'ils vont pouvoir faire un grand plan agricole,
07:32 une refonte agricole française.
07:34 Parce que pour vous c'est ça, il faut une refonte agricole française ?
07:37 Oui, venant de l'Etat.
07:39 Ça prendra du temps évidemment, on entend ce matin votre… bon on ne peut pas parler
07:43 de pessimisme malgré tout.
07:44 Oui, parce que je suis un peu pessimiste dans le sens où je vois ce désarroi et ces sonnettes
07:53 d'alarme que je les tire même auprès de nos élus depuis des mois.
07:58 Et là aujourd'hui il a fallu en arriver là, à déblocage, à bloquer une partie
08:02 de notre territoire dromaud et français pour pouvoir être entendu.
08:08 Peu d'espoir selon vous, donc que ça se débloque rapidement la situation, ces blocages
08:13 sur les routes.
08:14 Merci à vous Sandrine Roussin, je rappelle que vous êtes viticultrice à Tulette, vous
08:17 êtes aussi présidente de la FDSA de la Drôme.
08:20 Merci, passez une bonne journée.

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