Le sénateur socialiste de la Loire, Jean-Claude Tissot fait sa rentrée médiatique sur TL7. Invité de 7 Minutes Chrono, il revient sur la situation nationale et la nomination Michel Barnier comme 1er ministre.
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00:00– Sous-titrage ST' 501
00:15– Bonjour à tous, bienvenue sur TLC, dans 7 minutes chrono,
00:19très heureux de vous retrouver pour lancer ensemble
00:21une nouvelle saison d'entretien dans 7 minutes chrono.
00:24Nous nous sommes quittés au mois de juin dernier,
00:27la situation politique évoluait,
00:29et bien elle a beaucoup évolué dans le pays pendant cet été,
00:32nous abordons cette rentrée politique très particulière
00:34en compagnie de Jean-Claude Tissot aujourd'hui, qui est sénateur de la Loire.
00:37Bonjour monsieur le sénateur, merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:39– Bonjour.
00:40– Sénateur socialiste, nous vivons une rentrée éminemment unique,
00:46en tout cas c'est vraiment du jamais vu,
00:48un Premier ministre qui vient d'être nommé,
00:50un gouvernement qui ne l'est pas,
00:51une dissolution de l'Assemblée nationale qui est survenue juste avant l'été,
00:55dans quel état d'esprit vous vous êtes
00:56et dans quel état d'esprit vous avez passé l'été Jean-Claude Tissot ?
01:00– Un peu comme chaque concitoyen, en fait aujourd'hui on est suspendu
01:03à ce que va décider le nouveau Premier ministre,
01:06puisque enfin on a un Premier ministre.
01:09– C'est pas celui que vous auriez voulu.
01:10– C'est pas celui qu'on aurait voulu et c'est surtout,
01:12c'est pas celui qui devrait être là, il est issu,
01:17comme chacun sait maintenant depuis la semaine dernière,
01:20issu du plus petit groupe ou quasiment du plus petit groupe de l'Assemblée nationale,
01:23issu d'un groupe politique, Les Républicains, qui a fait 6%
01:27et donc pour moi, il est complètement illégitime,
01:30pour nous il est complètement illégitime,
01:31donc maintenant on va voir comment il construit son gouvernement,
01:34mais ça fait une rentrée quand même quelque peu particulière
01:37et surtout un sentiment d'injustice,
01:42parce que finalement c'est un vrai hold-up sur la démocratie,
01:44un vrai hold-up, c'est jamais arrivé, espérons que ça ne se renouvelle jamais,
01:47mais en tout cas c'est jamais arrivé, il aurait fallu,
01:49alors j'entends bien que le nouveau Front populaire n'était pas majoritaire,
01:53mais on était quand même le premier groupe à l'Assemblée nationale
01:56et ça aurait été complètement normal et ça aurait été légitime,
01:58et c'est la règle de base, où normalement le Premier ministre
02:01est issu du groupe le plus important de l'Assemblée nationale.
02:04– Sauf qu'il y avait censure à la clé.
02:05– Mais ça on en sait rien, ça c'est un procès d'intention,
02:08de la même manière qu'il peut y avoir une censure à la clé
02:10avec le gouvernement Barnier, ça on ne sait pas,
02:13et c'est ce qui est quand même absolument regrettable,
02:15et si quand bien même il y avait une censure à la clé,
02:18c'était à l'Assemblée nationale de décider,
02:20mais pas le fait du Prince, comme ça l'a été,
02:22Emmanuel Macron a décidé que comme il y aurait censure,
02:25comme il imaginait qu'il pouvait y avoir censure,
02:27il nomme quelqu'un de droite, c'est un non-sens politique,
02:29et c'est surtout, moi je vais presque dire,
02:32enfin je le dis complètement même,
02:33c'est une malhonnêteté absolue vis-à-vis des concitoyens français,
02:37et d'ailleurs il y a des sondages qui le démontrent,
02:40il y a 74% des Français qui ne sont pas d'accord avec cette décision-là,
02:44donc de droite et de gauche.
02:46– Quelles sont les répercussions pour vous au Sénat
02:48de cette situation politique quand même assez unique ?
02:52– Ben disons que ça perturbe complètement le travail parlementaire.
02:54– Vous n'avez pas repris d'ailleurs le Sénat ?
02:56– On n'a pas encore repris, on a eu trois mois d'arrêt,
02:59trois mois d'arrêt suite à la dissolution,
03:01après les 50 et quelques jours pour trouver un Premier ministre,
03:04qui finalement, on peut tout à fait imaginer qu'il était déjà là,
03:07dans la tête d'Emmanuel Macron depuis le début,
03:09mais ce simulacre de… – Il fallait voir comment l'amener.
03:12– Ce simulacre de consultation a fait que finalement on a perdu un mois et demi,
03:16et aujourd'hui on est dans l'expectative,
03:18mais ce qui est quand même très très grave,
03:20c'est qu'on se doit de travailler sur le budget pour l'État français.
03:23Maintenant on devrait être en train d'en parler,
03:27et on ne sait encore pas quand est-ce qu'on reprend quoi.
03:28Donc c'est très très grave parce qu'au-delà des querelles politiques,
03:33politiciennes, à savoir qui sera ministre, etc.,
03:35moi je pense au fonctionnement du pays, au fonctionnement de nos collectivités.
03:38– Ça peut mettre le pays en stand-by ?
03:40– Ben on peut imaginer, alors non, j'imagine que là les délais seront respectés,
03:45mais on va travailler comme des forces aînées, sans avoir le temps de débattre,
03:49moi je suis co-rapporteur du budget de la mission agricole,
03:51et généralement on a le temps de faire des auditions pour se faire un avis,
03:54et pour faire des propositions alternatives à ce que nous propose le gouvernement,
03:57et là je ne sais pas de quelle manière on va travailler.
03:58– Il va falloir un budget hyper maîtrisé,
04:01parce que le dérapage financier est grave et conséquent.
04:04– Oui bien sûr, mais ça c'est après,
04:07c'est les propositions que fera le gouvernement,
04:08et nous on verra de quelle manière on le gère,
04:10mais en attendant je pense qu'on devrait déjà en parler,
04:14et j'ai l'impression que c'est le dernier souci du Président de la République.
04:18– Quels sont, quand vous rencontrez les gens sur le terrain, dans la Loire,
04:20parce qu'évidemment vous êtes un homme de terrain,
04:22qu'est-ce qu'on vous dit de la politique aujourd'hui,
04:24et l'image que donne la politique depuis deux mois ?
04:27– Il y a plusieurs lectures, mais celle qui ressort le plus,
04:29et c'est celle qui me gêne le plus, et ce qui me fait le plus de peine si j'ose dire,
04:33c'est au moment des élections législatives, au deuxième tour,
04:37moi élu de gauche, clairement identifié à gauche, socialiste,
04:40j'ai appelé des amis, j'ai appelé publiquement,
04:42peut-être même sur vos trentaines, je ne me souviens plus,
04:44mais dans la presse en disant, il faut faire barrage au Front National,
04:48votons pour le candidat et la candidate LR,
04:51et aujourd'hui c'est une vaste blague, c'est une trahison complète,
04:55mais c'est surtout nos concitoyens,
04:56moi je fais de la politique et je sais comment ça se passe,
04:58mais les gens qu'on a plutôt poussé, qui n'avaient pas envie d'aller voter,
05:02déjà au premier tour ils n'avaient pas très envie,
05:03au deuxième tour il a fallu quelqu'un qui est de gauche lui dire,
05:07il va falloir voter pour le candidat de droite, et qui se fait trahir,
05:10comment on va aller les chercher là ?
05:12Comment on va aller leur dire, il faut aller voter ?
05:13C'est un déni de démocratie et c'est la pleine responsabilité
05:17du Président de la République qui s'est complètement moqué des Français.
05:19– Jean-Claude Tissot, quand tout reprendra,
05:21quels sont les dossiers qui vont vous mobiliser sur cette nouvelle année qui commence ?
05:25On reste sur l'agriculture en priorité ?
05:27– J'espère, alors là c'est pareil, on avait un texte de loi,
05:30la loi de l'ALOA, la loi d'orientation agricole,
05:32qui était prête, qui était passée à la haine,
05:33qui allait arriver chez nous au Sénat.
05:34– Et qui devait calmer toutes les problématiques.
05:37– Quelle est devenue cette loi ? Poubelle, donc on ne sait pas
05:40quel ministre de l'agriculture on va avoir, donc quelles lignes il va soutenir,
05:45plutôt la mienne, plutôt celle de droite, on ne sait pas,
05:48j'ai une vague imagination de la ligne qui va être soutenue,
05:54mais en attendant, oui bien sûr, j'espère qu'il y a des textes,
05:56comme sur le texte sur la fin de vie, j'espère qu'on ne va pas le mettre
05:59à la poubelle, on va pouvoir rembrier assez vite pour travailler au niveau national.
06:03Et puis après, j'ai entendu comme vous, j'imagine, le Premier ministre dire
06:06que sa priorité sera la santé, moi je l'attends tout de suite,
06:09le centre hospitalier du Forêt qui a 20 millions de déficits,
06:13j'espère qu'il va nous mettre deux, trois sous de plus pour arriver à fonctionner,
06:16on parle aussi de l'EHPAD de Ferr, c'est aussi un sujet
06:20qui me tient particulièrement à cœur, on va voir comment,
06:22si c'est déjà que des effets d'annonce de la part du Premier ministre,
06:26en nous disant la santé c'est ma priorité, on va voir,
06:29donc ça c'est des sujets, et puis après toujours les sujets récurrents
06:31pour la loi, bien sûr Casino, les 3 000 emplois supprimés,
06:36les entreprises qu'on va continuer de soutenir,
06:38l'aménagement de la 47 qui est déjà pas mal lancée,
06:42la RN7, pour parler du nord du département,
06:44c'est tous des sujets qui sont récurrents qu'on va évidemment,
06:46que je vais évidemment continuer de suivre.
06:48– Cette situation-là, ça peut mettre de côté certains sujets,
06:51ça peut ralentir des dossiers avancés ?
06:53– Oui je pense, parce qu'en fait la problématique qu'on va rencontrer,
06:55c'est que quel que soit le gouvernement,
06:57quels que soient les ministres qui vont être là,
06:58ils ne vont pas durer les ministres, le ministère ne va pas durer,
07:02donc on ne va pas pouvoir avoir de projet à long terme,
07:05comment imaginez-vous un ministre qui arrive aujourd'hui,
07:07d'ailleurs c'est suicidaire à mon sens,
07:09mais il va arriver dans son ministère,
07:10il sait que dans 3 mois il n'est plus là,
07:12comment voulez-vous qu'il engage un programme, un projet ?
07:15Oui, c'est quasiment impossible,
07:17donc oui, cette situation va scléroser le pays, la loi en particulier,
07:21et surtout que 2027 va être tout de suite là,
07:25donc on va être en campagne électorale très rapidement,
07:27et là ça va être un statu quo complet pour le fonctionnement du pays.
07:31– Merci beaucoup Jean-Claude Dizot, sénateur de la Loi,
07:32d'être venu faire votre rentrée ici avec nous sur TL7.
07:36Merci de nous avoir suivis,
07:37on se retrouve demain pour un nouveau 7 minutes chrono sur TL7.
07:39À demain.
07:41– Sous-titrage ST' 501