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Rachida Dati, présidente du Conseil national des Républicains, maire LR du VIIe arrondissement de Paris répond aux questions de Sonia Mabrouk.
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Transcription
00:00 8h13 sur Europe 1, Sonia Mabrouk, vous recevez ce matin Rachida Dati.
00:03 Ex-ministre et maire du 7ème arrondissement de Paris, bienvenue sur Europe 1, bonjour Rachida Dati.
00:09 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:10 Et vous, qu'auriez-vous fait à la place du ministre Papandjaï, bloqué hier, gare du Nord,
00:16 qui n'a pas pu descendre de son train, attendu de pied ferme avec casserole et huée sur le quai ?
00:21 Qu'auriez-vous fait ?
00:22 Moi j'ai déjà vécu ce type d'événement, j'ai mené comme garde des Sceaux des réformes difficiles,
00:28 rappelez-vous de la carte judiciaire, dont aujourd'hui on ne parle plus,
00:31 et personne ne souhaite la remettre en cause, d'ailleurs certains veulent même aller plus loin sur cette réforme.
00:36 Moi je suis toujours allée au contact, j'ai jamais été agressée, j'ai jamais été insultée,
00:41 mais je vais au contact, y compris avec des opposants, parce que je pense que le mieux c'est de discuter.
00:46 Même si vous prenez quelques coups de casserole, ils ne vont pas vous agresser physiquement,
00:51 en plus vous êtes entouré, il y a un dispositif de sécurité.
00:54 Moi je pense que je serais descendue, je serais allée voir évidemment ces personnes qui manifestaient,
01:00 et puis vous avez dans ces cas-là le soutien des Français,
01:02 parce que les Français ne supportent pas quand même ces agressions gratuites.
01:07 Donc s'il y a agression gratuite, vous avez le soutien des Français.
01:10 C'est quand même une situation inédite, Rachida a dit, des ministres qui modifient leur agenda,
01:13 des comités d'accueil maintenant, à chaque fois,
01:16 est-ce que c'est tenable malgré tout pour un gouvernement, en plus qui ne change pas ?
01:20 Ce sont les mêmes têtes, c'est la même première ministre, avec le même décor,
01:24 et une page des retraites qui ne se tourne pas.
01:26 Oui mais bon, quand vous faites de la politique, vous avez une colonne vertébrale, des convictions,
01:31 puis vous avez de la combativité, la combatitivité si je puis dire,
01:34 donc après c'est une question de tempérament et de caractère.
01:37 Moi je conçois la politique évidemment, dans la confrontation des idées...
01:40 Et non pas assez de caractère ces ministres ?
01:42 Non mais enfin, en tous les cas, dans la situation que vous décrivez,
01:45 moi je pense qu'il fallait aller au contact.
01:47 Emmanuel Macron le fait, et même il le met en scène et en avant,
01:52 il a reconnu le président de la République qui n'a pas suffisamment mouillé la chemise
01:56 lors de la séquence de la réforme des retraites, cela aurait changé quelque chose selon vous ?
02:00 Il reconnaît implicitement la faiblesse de son gouvernement et de ses ministres.
02:02 Donc effectivement, le président de la République, les Français en attendent beaucoup,
02:06 c'est lui qu'ils ont élu, ils n'ont pas élu le Premier ministre ou les ministres.
02:10 Et donc en disant "j'aurais dû mouiller ma chemise un peu plus",
02:13 ça démontre la faiblesse de son gouvernement.
02:16 Ah, c'est-à-dire alors qu'il renouvelle dans la même interview la confiance à la Première ministre,
02:19 vous vous y voyez au contraire un constat d'échec de son propre gouvernement, de sa propre équipe ?
02:24 C'est sa décision de vouloir renouveler la confiance à sa Première ministre,
02:28 mais ça ne changera rien.
02:29 Qu'est-ce qu'elle incarne encore aujourd'hui selon vous, Mme Borne ?
02:31 Non mais même s'il vient changer de Premier ministre,
02:33 le sujet aujourd'hui c'est que tout est entre les mains du président de la République.
02:37 Quel est le projet qu'il va proposer aux Français pour les quatre ans à venir ?
02:42 Mais aussi, moi je parle aussi pour ma famille politique,
02:45 quelles sont les propositions que nous allons faire pour les quatre ans à venir ?
02:48 Parce que moi je considère que la droite,
02:50 soit tous les sujets, toutes les fractures que nous connaissons aujourd'hui,
02:54 ce sont l'ADN de la droite, que ce soit l'immigration,
02:57 que ce soit la sécurité, que ce soit l'école, que ce soit le pouvoir d'achat,
03:01 que ce soient les enjeux environnementaux.
03:02 Regardez aujourd'hui, les enjeux environnementaux aujourd'hui sont totalement dévoyés
03:06 entre les mains de radicaux.
03:08 Parlons-en. Alors comment reprendre la main ?
03:10 Non mais oui, mais attendez, ces enjeux environnementaux
03:14 qui génèrent quand même beaucoup de violence,
03:17 ça conduit à un divorce entre les Français favorisés et les Français défavorisés.
03:21 Aujourd'hui, nous avons en responsabilité,
03:24 nous devons faire des propositions.
03:27 Qui a fait la première loi sur l'eau ? La droite.
03:30 Qui a fait le Grenelle de l'environnement ? La droite.
03:32 - Mais aujourd'hui, Rachel Terati ? - Non mais c'est important de le dire.
03:35 - Aujourd'hui, attendez, j'entends, mais Paulette Cézange vous en signale, vous le savez.
03:38 - Et si c'était vous ? Et si c'était vous ?
03:40 - Maire de Paris ? - Non.
03:43 - Vous savez à quoi je pense ?
03:44 À quoi certains pensent peut-être ?
03:46 À Matignon, si c'était vous le changement de Premier ministre,
03:48 qui pourrait redonner un peu d'air et d'oxygène à Emmanuel Macron,
03:51 Premier ministre venant d'une autre majorité ?
03:54 - Peut-être que madame Hidalgo serait contente.
03:57 Non mais je vais vous dire,
03:59 qu'est-ce que je viens de vous décrire sur les premières minutes ?
04:02 Ce n'est pas une question de personne, c'est une question de projet.
04:04 Aujourd'hui, je vous le répète, tout est entre les mains du président de la République.
04:08 Ça ne changera rien.
04:09 Le sujet, ce n'est pas le changement de Premier ministre,
04:11 c'est quel est le projet pour les quatre ans à venir ?
04:14 Comment on fait pour que les quatre ans à venir soient quatre ans utiles ?
04:19 Mais qui l'évoque les grands projets ?
04:21 Mais nous, au lieu d'attendre les débauchages individuels,
04:25 d'être collés à la porte ou sur le paillasson,
04:27 on ferait mieux de bosser et de faire des propositions.
04:29 - C'est ça la situation des LR aujourd'hui,
04:30 ils sont en train d'attendre à la porte de l'Elysée d'Emmanuel Macron
04:33 qu'il fasse un geste ou un signe.
04:35 - Oui, mais aujourd'hui, il nous enjambe.
04:37 Il n'a pas eu besoin de nous et il n'a peut-être pas besoin de nous.
04:40 - Il a tort. - Mais les Français ont besoin de nous.
04:41 - Attendez madame Dati, il a tort Emmanuel Macron
04:43 quand il a dit comment vous avez réagi lors de la séquence des retraites.
04:47 - On n'a pas été à la hauteur.
04:48 Et je veux vous dire, d'ailleurs, aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
04:52 Il faudrait effectivement que ma famille politique
04:54 puisse faire des propositions claires sur des sujets
04:57 qui aujourd'hui fracturent la société.
04:59 Sur les retraites, il n'y a pas eu d'accord en amont de ce projet.
05:03 Et donc aujourd'hui, on a négocié au fil de l'eau des amendements,
05:08 voire des sous-amendements qui ont tous été retoqués d'ailleurs
05:10 par le Conseil constitutionnel.
05:12 Ça, ça crée de la confusion, y compris dans notre électorat.
05:15 Parce que notre électorat, il nous dit quoi ?
05:16 Les Français en général, ils nous disent quoi ?
05:18 Y compris nos opposants.
05:20 Qu'est-ce que vous voulez ?
05:21 Quel est votre projet ?
05:22 Eh bien nous, on a un projet clair.
05:24 Moi, je vais vous dire, moi je suis à droite.
05:26 Nous avons des projets clairs sur les retraites, sur l'immigration,
05:29 sur l'école, sur l'environnement.
05:31 - Entre madame Dati, avec monsieur Pradié, monsieur Ciotti, monsieur Wauquiez,
05:35 il y a toutes les nuances de la droite ici.
05:37 - D'abord, un parti politique ou une famille politique,
05:41 c'est pas une caserne.
05:42 Il y a des sensibilités différentes.
05:44 Mais maintenant, à nous de travailler ensemble.
05:46 Avant, il y a toujours eu des sensibilités différentes.
05:48 - Donc vous n'avez pas travaillé jusque-là ?
05:49 - Non, mais on a toujours eu des sensibilités différentes.
05:51 Mais ces sensibilités ont toujours travaillé ensemble.
05:54 Aujourd'hui, il ne faut pas qu'on se tourne le dos.
05:56 Il ne faut pas qu'on s'invective.
05:58 - À qui le dites-vous ? À qui vous parlez ce matin ?
06:00 Demain, à votre place, il y aura Éric Ciotti.
06:02 C'est ce que vous lui dites ?
06:03 - Mais on se le dit.
06:04 - Travaillons ensemble.
06:05 - On travaille déjà ensemble.
06:07 Avec Éric Ciotti, ce n'est pas le sujet.
06:09 Mais même en comité stratégique ou au bureau politique,
06:11 on se le dit.
06:12 C'est qu'à un moment donné, il faut bosser.
06:14 Certains attendent sans doute un débauchage.
06:16 D'autres attendent peut-être une opportunité.
06:19 D'autres attendent de voir quelle est l'air du temps sur des projets.
06:24 Eh bien non.
06:25 Nous, on a des convictions profondes.
06:26 Vous croyez que sur l'immigration, on n'a pas des propositions ?
06:28 - Ah bah parlons-en.
06:29 - Vous croyez que sur l'école, on n'a pas des propositions ?
06:31 Sur l'écologie, on n'a pas des propositions ?
06:33 - Allons sur le fond des sujets.
06:34 Mais justement, vous aviez quand même plaidé,
06:36 il y a encore peu pour un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron,
06:40 à vous entendre.
06:41 Le président a déjà fermé la porte.
06:43 Il n'y pense pas du tout.
06:44 D'ailleurs, il ne donne aucun signe.
06:45 Reconnaissez-le.
06:46 - Oui, mais c'est pour ça que je vous dis, il nous enjambe.
06:49 Voilà.
06:50 Donc moi, je dis à mes amis, arrêtez d'être à la porte.
06:53 Bossez, c'est mieux.
06:54 Voilà.
06:55 Il vaut mieux être reconnu sur ce que nous incarnons
07:00 et notre compétence.
07:01 Pas le fait d'être à la porte.
07:02 Mais moi, je pense à l'intérêt des Français et à l'intérêt de la France.
07:05 Je vous le disais, il faut que les quatre années qui restent soient utiles.
07:08 Et l'intérêt de la France, c'est que nous ayons un projet politique.
07:14 - Alors, lequel ?
07:15 - Ce projet politique.
07:16 - Allons-y.
07:17 Sur l'immigration.
07:18 - Alors, sur Mayotte.
07:19 - Alors, sur Mayotte.
07:20 - Gangrenée par la Dali, Kansra, Chidadati.
07:21 Les habitants excédés par l'immigration clandestine comorienne.
07:23 L'opération Wambushu, autrement dit reprise en main, est en cours.
07:26 On a appris ce matin, quand même, je voudrais en parler avec l'ex-ministre de la Justice
07:30 que vous êtes,
07:31 que la Justice vient de suspendre l'évacuation d'un bidonville.
07:34 Donc, blocage.
07:35 Que le tribunal judiciaire suspende l'évacuation d'un bidonville,
07:39 considérant que ces expulsions sont irrégulières.
07:41 Qu'en pensez-vous ?
07:42 - Moi, je pense que quand vous avez, d'abord, la première chose,
07:46 il faut être en soutien total à toutes les opérations de fermeté à Mayotte.
07:50 Moi, je pense que tout responsable politique qui ne soutient pas ces opérations
07:54 est un irresponsable politique.
07:56 C'est un chaos total à Mayotte.
07:59 Chaos dans les services publics, chaos à l'école, chaos dans l'espace public.
08:03 Moi, je renvoie les auditeurs à votre émission d'hier
08:07 où vous avez interviewé Madame Youssoupha.
08:10 - Estelle Youssoupha, députée de Mayotte.
08:12 - Oui, et qui est une centrise.
08:13 - Elle a parlé d'une situation préinsurrectionnelle.
08:15 N'hésite pas à qualifier ces délinquants de barbares.
08:17 Elle évoque une immigration qui est en train de submerger le département.
08:20 Certains lui ont dit qu'elle est en train de s'extrême-droitiser.
08:23 - Non, mais c'est trop facile.
08:24 Parce que nous, il ne faut pas qu'on détourne le regard.
08:27 Voilà. Moi, j'en veux à cette gauche qui a détourné le regard pendant très longtemps.
08:30 Et tout le monde aujourd'hui parle de territoire perdu de la République.
08:33 Voilà un territoire perdu de la République.
08:35 Voilà, il est là le territoire perdu de la République.
08:38 Et donc, il faut soutenir ces opérations de fermeté à Mayotte.
08:41 Sinon, on va tout perdre.
08:42 - Mais fermeté, ça donne quoi ?
08:43 Aujourd'hui, les Comores ne veulent pas récupérer leur ressources.
08:47 - On a peut-être un moyen d'action vis-à-vis des Comores.
08:49 - Lequel ? Et est-ce qu'on agit ?
08:50 - On donne beaucoup d'argent aux Comores.
08:52 On donne beaucoup d'argent.
08:53 Et d'ailleurs, l'accord de 2019, qui est un accord de coopération,
08:56 il y a de l'argent qu'on donne tous les ans.
08:59 Pour ne pas dire tous les mois aux Comores.
09:01 Et donc, peut-être qu'on a un moyen d'action.
09:03 On peut arrêter de se faire humilier tout le temps.
09:05 - C'est le cas ? C'est une humiliation ?
09:07 - Vous savez, même la justice suspend.
09:10 Parce qu'évidemment, l'opération, il fallait qu'elle soit bien anticipée.
09:13 Là, on se retrouve dans Ocean Viking.
09:16 On est dans la même opération.
09:17 - C'est-à-dire comment vous qualifiez ça ?
09:18 On dirait que vous pensez que c'est un naufrage qui est en train de se passer.
09:20 - Non, mais d'abord, il fallait l'anticiper.
09:23 Vous ne faites pas une évacuation de cette ampleur sans l'avoir anticipée et préparée.
09:27 Donc là, il faut tout reprendre en main.
09:29 Vous savez, moi, je ne veux pas que Mayotte soit...
09:31 Comme si ce qui est passé à Rio a abandonné l'État sur les favelas et autres.
09:36 C'est totalement déresponsabilisé.
09:38 Elle a donné des titres de propriété aux gens qui vivaient dans ces favelas.
09:42 Je ne veux pas que Mayotte se transforme comme ça.
09:44 - Quel est le risque ?
09:45 Est-ce que Mayotte peut devenir notre future métropole ?
09:48 Est-ce que c'est l'image de ce que peut advenir de la France ?
09:51 - C'est comme la non-maîtrise de l'immigration.
09:53 Il y a un effet papillon.
09:54 Et l'effet papillon, c'est ce que décrivait hier Mme Youssoupha,
09:57 vous retrouvez dans une école qui est totalement cassée, l'école de la République.
10:02 Où elle dit elle-même, je la cite, vous étiez, et elle était sur votre plateau hier,
10:06 elle dit "on se retrouve avec des barbus, des jeunes adolescents, des personnes barbus en CP".
10:13 L'école primaire.
10:15 - Donc ce département français est aujourd'hui, pour vous,
10:17 vous le considérez comme un territoire perdu de la République.
10:19 Territoire perdu de la République, ça se concrétise très clairement en ce département français pour vous ?
10:24 - Oui.
10:25 Une école qui n'est plus une école publique.
10:27 - Avec des habitants abandonnés alors Mme Netty ?
10:29 - Tout le monde est abandonné.
10:30 Les maorais, d'ailleurs hier j'écoutais des policiers qui disaient
10:34 "nous sommes acclamés par la population en disant venez à notre secours".
10:39 Vous avez des familles qui pleurent parce qu'ils ont été pris en otage
10:45 par des mafias dans leur maison.
10:49 À un moment donné, il faut quand même réagir.
10:52 Et là, il faut être au soutien des maorais pour que la République soit rétablie.
10:58 - Pour cette opération, et plus largement sur l'immigration,
11:01 le chef de l'État a finalement indiqué vouloir sur le projet de loi
11:04 que soit présenté un texte, un seul bloc.
11:07 Est-ce que vous dites qu'il y a urgence, compte tenu de tout ce que vous venez de dire,
11:11 il faut qu'il y ait une majorité pour ce texte ?
11:14 - Heureusement, moi je trouve que j'approuve la décision du président de la République
11:17 de dire que sur cette maîtrise des flux migratoires et sur le volet intégration,
11:22 puisque c'est aussi un volet fort qui doit être dans ce texte,
11:25 qu'on le mette dans le même texte.
11:26 Il y avait une partie de sa majorité qui souhaitait saucissonner le texte,
11:31 c'est-à-dire l'affaiblir, voire même le détruire.
11:37 Et donc je trouve que c'est une décision importante.
11:39 Et d'ailleurs le texte existe déjà.
11:41 Puisque le texte sur lequel travaille le gouvernement,
11:45 c'est celui qui a été proposé par les Républicains.
11:48 Donc moi je souhaite effectivement que ce texte soit repris par le gouvernement.
11:51 Il y a des mesures de cohérence, des mesures qui ont aussi été adaptées
11:56 à l'époque dans laquelle nous vivons.
11:58 Parce que je veux vous dire, les dispositifs que nous proposions en 2000,
12:01 en 2007, même en 2012, aujourd'hui ne sont plus adaptés.
12:04 Regardez les pays européens qui sont...
12:07 - En quelques années c'est devenu totalement inadapté selon vous.
12:09 - Parce que le contexte international a changé.
12:14 Regardez ce qui s'est passé en Syrie,
12:17 les printemps arabes ont beaucoup percuté aussi cette vague migratoire.
12:23 Les réfugiés climatiques, il y a d'autres types d'immigration aujourd'hui.
12:28 Et donc aujourd'hui il faut avoir plus de clarté, plus de fermeté
12:32 vis-à-vis de ceux qui n'ont pas à être sur notre territoire.
12:35 Mais aussi il faut réadapter les dispositifs d'intégration
12:38 vis-à-vis de ceux que nous souhaitons accueillir sur notre territoire.
12:41 Par exemple l'apprentissage de la langue.
12:43 Il y a l'Allemagne par exemple, elle demande à ceux qui veulent venir en Allemagne
12:49 de connaître, de maîtriser la langue avant d'arriver.
12:52 - Ça paraît être une condition, j'allais dire, sine qua non,
12:54 mais est-ce que vous pensez, vous Rachida Dati, qu'il suffit de connaître la langue
12:57 pour qu'il y ait une intégration... - Ça je suis d'accord.
12:59 On a des exemples de gens qui maîtrisent parfaitement la langue française
13:03 et qui sont totalement séparatistes.
13:05 Ça c'est une réalité.
13:07 - Mais ça reste une condition.
13:09 - Ça peut être la langue, c'est les valeurs de la République,
13:12 c'est aussi dans quel projet vous vous inscrivez, vous venez pour quoi ?
13:15 - Et ça se décrète ça ? Comment on fait accepter cela ?
13:17 - Mais non, c'est pas que ça se décrète, c'est une volonté politique.
13:19 À un moment donné, s'il n'y a pas de volonté politique,
13:23 vous vous laissez submerger.
13:24 - Ce dont vous parlez rejoint l'école. - Regardez le Mayotte.
13:27 - Le président a annoncé un grand chantier et dans le même temps,
13:30 je voudrais qu'on revienne au ministre de l'Éducation, Papandjaï,
13:32 mais cette fois-ci sur le fond, il évoque d'autres pistes.
13:35 - Il y a plus de mixité sociale dans les écoles privées,
13:37 c'est une priorité pour vous ?
13:38 - Vous savez, moi Papandjaï me fait penser à qui ?
13:40 À Jospin89.
13:41 - Je ne sais pas si c'est un compliment.
13:43 - Oui, mais c'est là où on a mis le verre dans le fruit.
13:46 Parce que là, la gauche, toujours en disant "il faut se reconstruire,
13:51 il faut se refonder", elle a une responsabilité sur le délitement de la France
13:54 et notamment sur le délitement de la République.
13:57 Et pour cause, rappelez-vous, le droit à la différence et SOS racisme,
14:01 on en paye les conséquences aujourd'hui, et très gravement.
14:03 Jospin89, c'est quoi ?
14:05 Nous avons la première affaire de foulard à Creil en 89.
14:08 Il ne prend pas de décision.
14:10 On voit le résultat aujourd'hui.
14:12 Papandjaï est exactement dans ce même renoncement.
14:16 Regardez le comité des sages.
14:18 - Sur la laïcité ?
14:20 - Oui, sur l'ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel a démissionné.
14:24 Il veut affaiblir l'école de la République.
14:28 - Le ministre de l'Éducation nationale veut affaiblir l'école de la République ?
14:32 - Je vais vous dire, il s'attaque à l'école privée.
14:34 C'est une attaque gratuite.
14:36 Il s'attaque au mérite et à l'excellence.
14:38 Et je ne crois pas que le président de la République soit sur cette ligne.
14:42 Je vais vous dire, moi je défends l'école privée, parce que j'en suis un produit.
14:46 Et vous savez, l'école privée, elle fait de l'inclusion et elle fait de la mixité, depuis toujours.
14:52 Et elle ne fait pas une sélection par l'argent.
14:54 J'en suis issue.
14:56 Et je vais vous dire, j'invite Papandjaï à aller en Seine-Saint-Denis rencontrer les écoles privées,
15:00 qui font beaucoup dans la mixité, dans l'inclusion et dans l'excellence.
15:05 Lorsque j'étais magistrat à Bobigny, je plaçais des enfants dans le cadre d'une assistance éducative
15:10 au sein d'institutions privées pour leur permettre d'avoir une promotion sociale,
15:15 pour permettre d'accéder à l'excellence.
15:17 Récemment encore, avec le diocèse de Paris, j'ai lancé une initiative avec l'Institut catholique de Paris
15:23 pour favoriser cette mixité.
15:25 Pourquoi veut-il détruire ce qui marche ?
15:27 - Détruire ?
15:28 - Pourquoi veut-il détruire ce qui marche ?
15:30 Il ferait mieux de réduire les inégalités dans l'école publique.
15:33 L'école publique est en danger aujourd'hui.
15:35 D'ailleurs, les enseignants vous le disent eux-mêmes.
15:37 Dans certains endroits, il faudrait avoir des méthodes d'apprentissage différenciées.
15:42 Il faut avoir des équipes d'enseignants volontaires formées et beaucoup mieux payées.
15:47 Si on voulait évidemment, non seulement réduire ces inégalités
15:50 et faire accéder tous les enfants de France à l'excellence.
15:54 - C'est ça la priorité selon vous, Rachida Dati.
15:57 Merci d'avoir été notre invitée.
15:59 On aura l'occasion de parler des JO 2024 très bientôt.
16:03 - Gros doucier.
16:04 - Vous êtes avec nous, Rachida Dati, parce que Caspar Proust est avec nous dans quelques instants.
16:08 Je ne sais pas pourquoi, j'ai le sentiment qu'il a quelques messages pour vous.
16:11 - Moi aussi, j'ai le même sentiment.
16:13 - Ce sera le Club de la presse avec Mathieu Boccote et Olivier Dardigolle.
16:17 7h, 9h, Europe 1 Matin.

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