Matignon, la bataille des 100 jours

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse aux 100 prochains jours de l'exécutif et notamment d'Élisabeth Borne.

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00:00 politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:03 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:07 Elisabeth Borne, pour beaucoup d'observateurs, devait être la première
00:10 victime de la crise des retraites. Elle a finalement vu son contrat durer
00:13 déterminé, prolongé trois mois, au moins jusqu'au 14 juillet. Ses ministres
00:17 échappent également au remaniement. Pourtant le président Vincent n'a cité
00:21 ni le nom d'Elisabeth Borne, ni celui d'aucun de ses ministres dans son
00:24 allocution de lundi soir. - Oui, il a maintenu tout le monde, mais il a mis tout
00:28 le monde en sursis. En fait il a lancé avec ce délai de 100 jours la bataille
00:32 de Matignon. Depuis hier c'est une grande partie d'Hunger Games qui a commencé.
00:36 Elisabeth Borne veut passer l'été et plus encore, et les ministres venus de la
00:40 droite ont trois mois pour faire la preuve qu'ils peuvent agréger à la
00:43 majorité une quarantaine de députés LR. Alors pour le faire la tactique est
00:47 simple, s'appuyer sur les chantiers lancés par le président, faire des
00:50 propositions qui décoiffent afin de déclencher la colère de la gauche
00:53 morale, ce qui en retour vous assure l'oreille bienveillante de la droite de
00:57 conviction. Gérald Darmanin a commencé le premier avec Brillo en remettant en
01:01 cause les financements publics de la Ligue des droits de l'homme, mais on a
01:03 vu hier que Bruno Le Maire en ciblant les aides sociales envoyées au Maghreb
01:07 pouvait déclencher les mêmes indignations. Gabriel Attal qui ne vient
01:10 pas de la droite mais qui sait lui parler pourrait renchérir. Pour
01:13 schématiser on pourrait dire qu'être mis en cause par Mediapart, La France
01:16 Insoumise et Olivier Faure, c'est le meilleur moyen d'obtenir en retour le
01:20 soutien d'Eric Ciotti et de Bruno Retailleau. - Oui mais on a bien vu que la stratégie de
01:23 Gérald Darmanin, Vincent, déplait à l'aile gauche du gouvernement et de la
01:28 majorité. - Et c'est tout le problème, jouer l'opinion majoritaire contre le
01:32 microcosme médiatique ça fonctionne si on accepte d'avancer avec le vent de
01:36 face, mais si le ministre transgressif fait demi-tour à la première bourrasque
01:39 ça ne sert à rien. Le problème pour lui est que s'ajoute aux critiques venues de
01:43 l'extérieur celles qui viennent de l'intérieur du gouvernement et de la
01:45 majorité, celles de Clément Beaune, d'Olivier Véran, de Yael Brown-Pivet et même en
01:49 privé d'Elisabeth Borne. Tous se présentent alors comme membres du parti
01:53 de l'apaisement contre le parti de l'attention. Au fond, quand on recommande
01:57 à Emmanuel Macron d'aller à droite pour trouver une majorité, l'aile gauche
02:01 invoque immédiatement le dépassement, principe fondateur du
02:05 macronisme. C'est la coalition stable contre la majorité de projets. La première
02:09 exige de sortir de l'ambiguïté et la seconde permet d'y rester. Et pour le
02:13 moment c'est toujours la seconde qui gagne, comme si en même temps était
02:17 l'assurance vie d'Elisabeth Borne. - Bon, il faut dire, Vincent, aussi que la droite
02:20 n'a pas vraiment été au rendez-vous des retraites. - Oui, mais c'était un texte
02:23 foncièrement impopulaire. Ne pas rejoindre une majorité faible sur une
02:27 réforme radioactive, c'est pas glorieux, mais on peut le comprendre. Mais sur la
02:31 fraude sociale, sur l'immigration, sur la sécurité, sur le niveau scolaire,
02:35 LR soutiendrait volontiers des textes vigoureux qui seraient certainement
02:39 approuvés par la majorité de l'opinion. Le problème, c'est que depuis 2017,
02:43 Emmanuel Macron a toujours préféré sa minorité progressiste à la majorité
02:47 de l'opinion. Son électorat est de plus en plus à droite, mais son système est de
02:51 centre-gauche. Vous noterez que le président, lors de son allocution, n'a pas
02:55 fait une phrase, pas un signal à destination des LR. Et cela fait six ans
02:59 qu'à chaque épisode du macronisme, on nous promet le basculement du président
03:03 à droite. Et puis, ce basculement n'arrive pas. On cherche désespérément des
03:08 raisons tactiques ou stratégiques sans se poser la question la plus évidente.
03:12 Et si Emmanuel Macron n'était pas de droite ? Et si la droite n'était pour lui
03:17 qu'un flotteur ? Sa quille, en vérité, c'est un socialisme tempéré, une sorte de
03:21 gauche à l'américaine. Quoi qu'il en dise, le chef de l'État se rêve en Barack
03:25 Obama beaucoup plus qu'en Nicolas Sarkozy. Mais à force de pas une chose dire, il
03:29 prend surtout le risque de finir aussi impopulaire que François Hollande.
03:33 L'édito politique sur Europe, un merci Vincent Trémolet de Villers à la Une du Figaro
03:37 ce matin. L'impopularité d'Emmanuel Macron, justement, qui vient heurter sa
03:41 stratégie, même dans son camp le doute à fleurs. On en parlera dans le club de la
03:44 presse européenne tout à l'heure à 8h40 avec votre confrère Yves Tréhard et
03:47 Jérôme Béglé du journal du dimanche.

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