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Alexis Michalik, dramaturge, comédien et réalisateur, répond aux questions de Dimitri Pavlenko à l'occasion de la sortie du film "Une histoire d'amour" le 12 avril dans les salles de cinéma.
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NewsTranscription
00:00 Très bon début de journée avec Europe 1, il est 7h12.
00:03 Dimitri Pavlenko, vous recevez Alexis Michalik.
00:06 Claire, Katia, Katia, Claire.
00:08 Je crois que j'ai envie d'un enfant avec toi.
00:12 Votre cancer est revenu.
00:14 William, j'ai besoin que tu t'occupes de Jeanne.
00:16 Tu m'as bien regardé, je suis incapable de me faire une omelette.
00:18 Tu sais, c'est compliqué l'amour.
00:21 Tu crois qu'on est incapable d'avoir une histoire d'amour ?
00:23 Qui dure, je sais pas.
00:26 Bonjour Alexis Michalik.
00:28 Bonjour, bonjour.
00:29 Bienvenue sur Europe 1, vous êtes dramaturge, comédien, réalisateur
00:32 et donc à l'affiche cette semaine d'Une histoire d'amour,
00:35 film dont vous êtes aussi le réalisateur.
00:37 Et il se trouve qu'Une histoire d'amour, initialement, c'est une pièce que vous avez écrite.
00:41 Et même destin finalement que pour Edmond.
00:45 Alors pas tout à fait le même, mais oui, effectivement, c'est une adaptation.
00:48 Mais Edmond, c'était un film que je voulais faire à la base,
00:50 dont j'ai fait une pièce au final, et qui m'a permis de faire le film.
00:53 Là, j'avais pas du tout prévu de faire le film,
00:55 et il se trouve que les spectateurs m'ont convaincu d'en faire un film.
00:59 Alors justement, peut-être avant qu'on parle d'Une histoire d'amour,
01:01 c'est très intéressant, je trouve, qu'aujourd'hui, le cinéma aille trouver l'inspiration au théâtre.
01:07 C'est quoi ? C'est un retour aux sources, quelque part, Alexis Michalik ?
01:10 Je pense que ça a toujours été un peu le cas.
01:12 Le cinéma s'est toujours inspiré du théâtre, depuis le début, quoi.
01:15 Depuis les premiers films de Méliès, depuis les premiers films du muet,
01:20 on a allé chercher les acteurs de théâtre, on a adapté Cyrano, Mendes et Mendefoy,
01:24 toutes les grandes œuvres, Shakespeare, etc.
01:26 Comme vous voyez Florence Zeller, par exemple, ces pièces de théâtre qui deviennent des films à succès.
01:30 Absolument, oui, oui, c'est aussi des exceptions, d'arriver à faire en sorte de transformer une pièce en film,
01:36 mais quand c'est le cas, on est très contents.
01:38 Alors justement, vous dites, c'est le public qui m'a donné envie d'adapter au cinéma Une histoire d'amour,
01:45 c'est-à-dire que les gens qui venaient voir la pièce vous disaient, quel film magnifique ça ferait, Alexis Michalik ?
01:50 En gros, enfin pas tous, évidemment, mais ouais, une partie, dès le début, m'ont dit ça, m'ont dit,
01:54 mais c'est un film, il y a un film là-dessous, quoi, et donc j'ai fini par me faire à l'idée,
01:59 et puis, et puis, et puis, trois mois plus tard, trois mois après la première, c'était le confinement,
02:03 et donc j'ai eu le temps d'écrire, puisque les théâtres étaient à l'arrêt,
02:07 j'avais pas vraiment d'autres projets, donc on m'avait parlé de ça, j'ai commencé à écrire le scénario,
02:11 et puis je me suis pris au jeu, et très vite est venue l'idée de le monter avec le casting de la pièce.
02:18 Alors justement, une histoire d'amour, on va entrer un peu dans l'histoire,
02:21 c'est celle d'une relation amoureuse qui se noue entre deux femmes, Justine et Katia,
02:26 vous, vous êtes le frère, qui va les présenter, et elles vont décider de faire un enfant ensemble,
02:32 mais évidemment ça va pas si bien se passer que ça, sinon il y aurait pas de film, quelque part.
02:35 C'est ça, la plupart des histoires d'amour, elles commencent au cinéma,
02:39 elles se terminent au moment où l'histoire d'amour commence, on va dire,
02:42 ils vécurent heureux, ils ont beaucoup d'enfants, puis celle-là, elle commence vraiment quand l'histoire d'amour se termine,
02:47 puisque Justine va quitter Katia en pleine grossesse,
02:51 après lui avoir fait faire une fille d'un enfant dont elle avait pas particulièrement envie ou besoin,
02:57 et puis elle va se retrouver toute seule à élever cet enfant,
02:59 et dans la deuxième partie du film, Katia est atteinte d'un cancer,
03:03 et elle va aller s'adresser à son frère William pour lui demander de s'occuper de cette petite,
03:08 et pourtant, on rit beaucoup.
03:10 - Justement, c'est assez étonnant,
03:13 je m'observe qu'il y a de plus en plus de films qui volontiers mêlent les genres, Alexi Michalik,
03:18 ça fonctionne mieux quand on déroute un peu son public en lui disant
03:21 "cette histoire d'amour, vous allez voir, c'est aussi un mélo et c'est une comédie, en passage".
03:25 - J'espère que ça va fonctionner mieux, en tout cas,
03:27 ce qui est sûr, c'est que moi j'aime bien être surpris en tant que spectateur,
03:30 j'aime bien arriver au cinéma et ne pas connaître la fin dès le début,
03:34 dès les dix premières minutes, et donc, pour ce faire,
03:37 ça aide aussi d'aller mêler plusieurs genres,
03:40 de laisser le public sur une attente, sur un suspense,
03:45 et puis de leur dire "ok, vous allez peut-être pleurer, mais vous allez peut-être aussi rire,
03:49 vous allez peut-être mélanger les deux", et c'est comme ça pour moi qu'on ouvre la porte vers les émotions.
03:52 - Alors, pour les gens qui ne vous connaissent pas,
03:55 ou qui ne vont pas souvent au cinéma,
03:57 vont découvrir de nouveaux visages, Juliette Delacroix, Marika Soyer, Pauline Bression, Léontine Dancieux,
04:02 qui sont d'ailleurs les comédiennes que vous aviez choisies pour la pièce, initialement,
04:06 qui ne l'ont pas tellement usée sur les planches,
04:09 pour les raisons que vous nous avez expliquées.
04:11 - Au début, au début, mais depuis elles l'ont jouée.
04:13 - C'était un choix délibéré.
04:14 - Oui, c'est une vraie famille qui s'est créée,
04:17 elles l'ont jouée la pièce à peu près 300 fois depuis la création,
04:21 elles jouaient leur dernière d'ailleurs ces derniers jours.
04:25 - Qu'est-ce qu'elles vous ont dit justement au moment de passer...
04:27 - Au cinéma ?
04:28 - Oui.
04:29 - Déjà, comme on n'était pas sûr d'arriver à le financer,
04:31 on ne leur a pas dit, on leur a caché un peu,
04:33 et on leur a fait croire qu'on allait le financer avec d'autres comédiennes
04:36 pour ne pas les décevoir si on n'y arrivait pas.
04:38 - C'est cruel ça !
04:39 - Bah non, c'est justement...
04:40 - Vous ne serez pas vos personnages ?
04:42 - On leur a dit "Rêvez pas", quoi.
04:44 Parce qu'à priori, il y a peu de chances qu'on arrive à financer un film sans tête d'affiche,
04:48 mais moi, c'était mon envie, mon rêve,
04:51 et puis quand on y arrivait, on les a convoqués,
04:54 on leur a fait un petit goûter, c'était autour de Noël,
04:57 et on leur a dit "Voilà, le film va se faire avec vous".
04:59 - Chouette cadeau.
05:00 - Chouette cadeau.
05:01 Et c'était super, parce que c'était à la fois une belle histoire d'amitié,
05:04 celle qui nous a unis tous à jouer cette pièce,
05:06 à aller chercher ses émotions tous les soirs,
05:08 et puis à prolonger l'aventure au cinéma.
05:10 - Et alors vous, vous le disiez, le film c'est vraiment deux parties,
05:13 et vous, vous entrez vraiment pleinement en scène,
05:15 vous devenez l'acteur central, la pièce centrale de l'histoire dans cette seconde partie,
05:21 avec donc Jeanne.
05:24 - La petite de Katia qui a 12 ans, et donc...
05:28 - Attends, ne me dites pas trop !
05:30 - On va rencontrer William.
05:31 - Effectivement, il y a cette rencontre qui va se dérouler.
05:34 C'était délibéré d'avoir véritablement deux films en un, quelque part ?
05:40 Ça aurait pu faire une suite, finalement.
05:42 - Oui, encore une fois, le but c'est de surprendre les gens,
05:45 c'est de les amener ailleurs, et qu'à un moment, on quitte des personnages principaux,
05:49 et qu'on découvre des nouveaux personnages principaux,
05:51 je trouvais ça assez chouette, je trouvais que ça enrichissait l'ensemble.
05:56 - Alors ça s'appelle donc "Une histoire d'amour",
05:59 c'est à l'affiche cette semaine au cinéma, de et avec Alexis Michalik.
06:03 Et alors, ajoutons quand même Alexis Michalik, vous serez aussi chef d'orchestre très prochainement,
06:07 la nuit des Molières, ce sera le lundi 24 avril au Théâtre de Paris.
06:11 - Tout à fait.
06:12 - Ce rôle-là de "Master of Ceremony", "Maître de Cérémonie",
06:15 Alexis Michalik, comment l'appréhendez-vous ?
06:17 - Ah là là...
06:18 Ben avec un peu d'angoisse, évidemment, un peu de stress, mais ça va être salutaire,
06:22 je ne serai pas tout seul, je me suis bien entouré,
06:24 j'ai une chouette équipe d'auteurs qui viendront sûrement ponctuer la cérémonie de petites blagues.
06:30 Il y aura Nicole Ferroni, Laura Domange, Pierre Benézy, Benoît Coden et Véronique Hata.
06:35 - Vous avez regardé celle des Césars peut-être, c'est-à-dire qui a tenté de se réinventer ?
06:38 - J'ai regardé vraiment beaucoup de cérémonies,
06:41 j'ai regardé les Oscars, les Césars, les Molières des dix années précédentes,
06:44 tout ça, je me suis un peu inspiré.
06:46 On va essayer, déjà modestement, de s'inscrire dans la lignée des plus réussis,
06:52 et puis surtout, on va garder le rythme,
06:56 le but, c'est de ne pas s'ennuyer, le but, c'est que ça dure deux heures.
07:00 - Oui, c'est du spectacle, ça n'est que du spectacle.
07:03 Merci beaucoup Alexis Méchalik d'être venu nous voir sur Europe 1.
07:06 Une histoire d'amour, donc, votre film à l'affiche cette semaine.
07:09 Bonne journée à vous.