Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour Soir Info
00:00:05 qui vous accompagne jusqu'à minuit en direct sur CNews au sommaire.
00:00:08 Ce soir les manifestants qui ont défilé aujourd'hui pour la onzième fois contre la réforme des
00:00:13 retraites alors que les discussions, vous le savez, entre syndicats et gouvernements sont
00:00:16 dans l'impasse.
00:00:17 Une semaine de la décision du Conseil constitutionnel, la participation s'étiole.
00:00:21 Selon le ministère de l'Intérieur, on recense 570 000 manifestants en France, dont 57 000
00:00:26 à Paris.
00:00:27 Le Conseil constitutionnel fait état de 400 000 participants à Paris et 2 millions dans
00:00:31 toute la France.
00:00:32 Participation en légère baisse donc, mais des cortèges un peu partout en France et
00:00:35 comme souvent les manifestations ont été émaillées de violences de la part de plusieurs
00:00:39 centaines d'éléments radicaux, des incidents, des blessés également nombreux du côté
00:00:43 des forces de l'ordre.
00:00:44 On y reviendra évidemment tout au long de l'émission.
00:00:46 On se posera cette question également, à quoi servent désormais ces mobilisations
00:00:52 tant le gouvernement est inflexible ?
00:00:54 Pour discuter avec nous ce soir autour de la table, Patrick Privat.
00:00:57 Bonsoir monsieur, vous êtes trésorier confédéral de force ouvrière.
00:01:01 On sera évidemment attentif à ce que vous nous direz sur cette nouvelle journée de
00:01:04 mobilisation.
00:01:05 A vos côtés, Tatiana Renard-Barzac.
00:01:06 Bonsoir chère Tatiana.
00:01:07 Bonsoir Alexandre Devecquieu, rédacteur de Chefs au Figaro.
00:01:10 De l'autre côté de la table, Gabrielle Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:01:14 Bonsoir chère Gabrielle.
00:01:15 Bonsoir Johan Usaï du service politique de CNews.
00:01:17 Bonsoir au commissaire Mathieu Vallée du syndicat indépendant des commissaires de
00:01:21 police.
00:01:22 Les présentations sont faites.
00:01:23 Je vous rappelle de l'actualité comme chaque soir à la même heure.
00:01:25 Mathieu Devecquieu, on se retrouve.
00:01:27 Gérald Darmanin annonce 154 blessés pour l'instant parmi les forces de l'ordre lors
00:01:35 des manifestations.
00:01:36 Certains, gravement, selon le ministre de l'Intérieur, 111 personnes ont été interpellées
00:01:41 aujourd'hui en France.
00:01:42 Et à Paris, des éléments radicaux ont notamment incendié la devanture de la Rotonde à un
00:01:46 restaurant emblématique du quartier de Montparnasse.
00:01:49 Le mineur de 14 ans soupçonné de préparer un attentat a été mis en examen.
00:01:54 L'adolescent avait été interpellé par la DGSI mardi matin à son domicile à Rosnos
00:01:58 et dans le Haut-Rhin.
00:01:59 Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le mineur avait téléchargé
00:02:03 plusieurs vidéos de propagande de l'Etat islamique.
00:02:06 Emmanuel Macron appelle Xi Jinping à ramener la Russie à la raison.
00:02:10 Le président français a rencontré à Pékin son homologue chinois.
00:02:13 L'entretien s'est conclu par des appels à des pourparlers de paix en Ukraine.
00:02:16 Et selon un diplomate français, le président chinois s'est également dit prêt à appeler
00:02:20 Volodymyr Zelensky.
00:02:21 Et on va se retrouver après une courte pause pour entrer dans les discussions et les débats
00:02:28 autour de cette nouvelle journée de mobilisation et les violences qui ont émaillé les cortèges
00:02:32 aujourd'hui, notamment à Paris.
00:02:33 A tout de suite.
00:02:34 Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info, toujours avec Patrick Privat, trésorier
00:02:41 confédéral de Force Ouvrie et Alexandre Deveco, Tatiana Renard-Bars, Gabriel Cluzel,
00:02:46 Yoann Uzay et Mathieu Vallet.
00:02:48 Le commissaire Mathieu Vallet également.
00:02:49 Retour bien sûr sur cette nouvelle journée de mobilisation.
00:02:52 Je le disais avant la pause, quelques 400 000 personnes ont manifesté à Paris pour
00:02:56 cette 11e journée selon la CGT.
00:02:58 57 000 selon les autorités.
00:03:00 C'est un peu moins que lors de la dernière journée d'action du 28 mars où la CGT avait
00:03:04 fait état de 450 000 participants et 93 000 pour les autorités.
00:03:08 Légère baisse donc.
00:03:09 Malgré des cortèges, je le disais également, un peu partout en France, comme souvent les
00:03:12 manifestations ont été maillées de violences, plusieurs centaines d'éléments radicaux,
00:03:16 des incidents, beaucoup de blessés du côté des forces de l'ordre.
00:03:19 154 selon la communication de Gérald Darmanin.
00:03:21 Retour sur cette journée dans la capitale avec Sarah Varnier.
00:03:25 On commence la discussion.
00:03:26 Cette nouvelle manifestation parisienne a rassemblé 57 000 manifestants selon la préfecture
00:03:32 de police.
00:03:33 Bien loin des 93 000 personnes rassemblées lors de la dernière journée d'action du
00:03:37 28 mars dernier.
00:03:38 Pour cette 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le cortège s'était
00:03:44 lancé de l'Esplanade des Invalides en direction de la place d'Italie.
00:03:49 Les premières heures se sont déroulées au niveau de la Rotonde, le restaurant où
00:03:53 Emmanuel Macron avait célébré en 2017 sa qualification au second tour de la présidentielle.
00:03:58 Des ultras en tête de cortège ont commencé à lancer des projectiles contre les forces
00:04:02 de l'ordre, postés en protection au niveau de la brasserie.
00:04:05 Un fumigène a alors déclenché un début d'incendie au niveau du haut vent du célèbre
00:04:09 restaurant.
00:04:10 Un peu plus loin, c'est une banque qui a été dégradée par des éléments radicaux
00:04:16 présents dans le cortège.
00:04:17 Une manifestation marquée par les violences contre les forces de l'ordre, la préfecture
00:04:23 déplore plusieurs blessés dans leur rang.
00:04:25 Et avant d'entendre nos invités regarder cette image sur la gauche de votre écran,
00:04:30 en direct du côté de la place d'Italie où le cortège a terminé sa route aujourd'hui,
00:04:35 les incidents, les tensions se sont faits sentir également sur la fin de journée.
00:04:38 Mais au moment où l'on se parle, selon nos reporters sur le terrain et selon les images
00:04:42 que l'on peut apercevoir ensemble, tout semble être dans le calme alors que les camions
00:04:46 de police sont en nombre et tentent justement d'évacuer les derniers irréductibles.
00:04:52 Si je puis dire.
00:04:53 Patrick Privas, je rappelle que vous êtes donc trésorier confédéral de force ouvrière.
00:04:57 On l'a dit, on l'a vu dans le sujet, en termes de mobilisation, ça se tasse un petit
00:05:01 peu malgré la réunion avortée d'hier à Matignon, malgré l'appel de l'intersyndicale.
00:05:05 Est-ce qu'on peut parler d'échecs ce soir ?
00:05:07 Pas du tout.
00:05:08 Pourquoi ?
00:05:09 Pas du tout.
00:05:10 Parce que autant de manifestations organisées sur tout le territoire, je ne peux pas parler
00:05:13 d'échecs, y compris lorsqu'il y a des manifestations dans des tout petits villages.
00:05:17 Certains petits villages, j'ai le cas dans l'île Évilène, qui ont fait une manifestation
00:05:21 de 200, 300 manifestants.
00:05:23 Ça ne s'était pas fait.
00:05:24 Je rappelle que ce mouvement, c'est aussi un mouvement, on l'a appelé des préfectures,
00:05:29 voire des sous-préfectures.
00:05:30 C'est aussi ça ce mouvement.
00:05:32 Ça veut dire que partout dans le pays, les salariés de ce pays et au-delà des salariés,
00:05:37 gens sont mobilisés contre ce texte.
00:05:39 On entend et on le voit d'ailleurs, on le constate, que cette colère, la colère de
00:05:44 ceux qui sont dans la rue, elle ne s'arrête pas.
00:05:46 Ça fait 11 journées de mobilisation, ça fait des mois que cette contestation est née.
00:05:51 Pour quel résultat, M. Privat ?
00:05:53 On démontre que dans ce pays, quand on ne veut pas faire du vrai dialogue social, on
00:05:58 a une opposition forte qui se mobilise dans la rue.
00:06:02 Oui, mais rien n'est bloqué, le pays n'est pas à l'arrêt.
00:06:04 Il faut se résoudre à la réalité, peut-être aussi.
00:06:07 Non, non, non, je ne me résous pas à la réalité.
00:06:09 Moi, je suis opposé à ce texte.
00:06:11 Moi, l'organisation est fortement opposée à ce texte.
00:06:14 D'ailleurs, les badges que je porte aujourd'hui, le démontrent.
00:06:17 Retrait et FO.
00:06:18 Voilà.
00:06:19 En tenue, je ne dis pas de combat, parce que je ne suis pas, lorsque je manifeste, moi
00:06:22 je suis un manifestant pacifiste.
00:06:24 Les choses sont très claires.
00:06:26 Nous voulons le retrait de ce texte.
00:06:29 Pas plus compliqué que ça.
00:06:30 C'est ce que nous avons dit à la Première ministre.
00:06:32 Mais est-ce que ça doit passer par autre chose désormais que ces cortèges ?
00:06:37 Puisque, pardon de me répéter, 11 journées de mobilisation et rien à l'arrivée pour
00:06:42 l'intersyndical.
00:06:43 11 journées de mobilisation, tout un tas d'autres mobilisations.
00:06:47 Parce qu'il n'y a pas que des journées bien délimitées.
00:06:50 Il y a eu d'autres mobilisations sur le territoire, des blocages de rend-point, de circulation,
00:06:56 de zones commerciales ou autres.
00:06:57 Il y a eu plus que ça quand même.
00:06:59 Ce qui veut dire que les gens sont mobilisés au-delà de ces journées spécifiques de
00:07:03 mobilisation qui sont pour nous, bien entendu, des temps forts.
00:07:05 Ces journées de mobilisation que nous organisons, et je le dis bien, dans le plus grand calme,
00:07:12 parce que nous mettons les moyens pour organiser de façon sérieuse ces manifestations.
00:07:17 Et encore une fois, on a vu des images ce soir, mais ce ne sont pas des militants syndicaux
00:07:22 qui sont là ce soir.
00:07:23 Mais ils vous volent un petit peu la vedette.
00:07:26 Non, ils ne volent pas la vedette.
00:07:28 Nous, on a toujours condamné ces faits-là.
00:07:30 On continue à le faire.
00:07:32 On les voit, je veux dire, dans les manifestations.
00:07:35 Aujourd'hui, dans la manifestation parisienne, ça se passe devant le carré de tête.
00:07:40 C'est comme ça que ça se passe.
00:07:41 Et on a un commissaire de police ici, il ne peut pas me dire le contraire.
00:07:44 C'est la réalité.
00:07:45 C'est la réalité des choses.
00:07:46 Ça ne se passait pas il y a 10 ans, 15 ans en arrière, ça ne se passait pas comme ça.
00:07:50 Vous aviez le carré de tête et ensuite les manifestants suivaient.
00:07:54 Aujourd'hui, il y a des attroupements parce qu'il y a peut-être des chaînes d'info
00:08:00 en continu qui n'existaient pas il y a 15 ans aussi.
00:08:02 Ça va être de notre faute s'il y a des ultras en tête de manif ?
00:08:06 Non, je n'ai pas dit ça.
00:08:07 Mais certains veulent démontrer qu'ils sont visibles par des exacts.
00:08:11 Ils vous nuisent, nous sommes d'accord.
00:08:12 Bien sûr qu'ils nuisent.
00:08:13 Quel message vous avez envie de leur faire passer ce soir ?
00:08:16 Ça ne sert à rien de casser.
00:08:18 Ça ne sert à rien de casser, de faire ce qu'on a pu voir là.
00:08:22 Ça ne sert à rien, ça n'apporte rien à la cause.
00:08:24 En attendant, ça n'est pas notre combat.
00:08:27 C'est clair.
00:08:28 Nous condamnons clairement, et je rappelle quand même que nous avons des effectifs très
00:08:32 très importants dans la police.
00:08:34 Chez Force Ouvrière.
00:08:36 Chez Force Ouvrière.
00:08:38 Donc on sait de quoi on parle, y compris en termes de force de l'ordre.
00:08:41 Ce que j'ai du mal à comprendre, pardon M.
00:08:43 Privard, mais ce que j'ai du mal à comprendre, et c'est tout à votre honneur et vous faites
00:08:47 bien de le dire, vous condamnez toutes ces violences en marge des manifestations.
00:08:50 Et en même temps, ce que je vous rappelle, et que personne ne peut nier ici, c'est que
00:08:54 les mobilisations « pacifiques » n'apportent rien au mouvement, en tout cas ne remportent
00:09:00 rien dans ce combat, dans ce bras de fer avec l'exécutif.
00:09:03 Donc comment doit se dérouler désormais le combat selon vous ?
00:09:06 Le combat continue avec les armes que nous avons, la grève, les manifestations.
00:09:12 Le droit de manifester est un droit constitutionnel.
00:09:14 Le droit de faire grève est un droit constitutionnel.
00:09:17 Je suis levé depuis très tôt ce matin, mais j'étais en grève toute la journée,
00:09:23 comme tous les autres jours, les grands jours de mobilisation.
00:09:27 Même si je suis syndicaliste, je suis, j'étais en grève aujourd'hui.
00:09:30 Et c'est des grosses journées pour nous, je peux vous le dire.
00:09:33 Et pourtant, ce sont de lourdes pertes financières également, on peut le comprendre aisément.
00:09:37 Et c'est possible, les pertes financières, c'est le trésorier qui parle peut-être.
00:09:41 Vous avez vos caisses ? Vous avez fait le travail ou pas ?
00:09:43 Pour le moment, je n'ai pas commencé à verser des aides sur les dossiers,
00:09:48 les premiers dossiers arrivent.
00:09:49 Et on versera des aides à nos militants, je vous rappelle.
00:09:52 On ne verse pas à tous les salariés de ce pays quand même.
00:09:54 Je voudrais que le plateau réagisse évidemment à ce que vous nous dites.
00:09:57 Écoutez simplement à Rennes aujourd'hui quelques manifestants
00:09:59 interrogés par nos équipes sur le terrain pendant ces cortèges.
00:10:03 Ils n'écoutent rien ces gens-là.
00:10:04 Et non seulement ils n'écoutent rien, mais ils sont dangereux démocratiquement.
00:10:07 Franchement, ça échappe au cadre syndical, mais ça n'échappe pas au cadre démocratique.
00:10:11 Les attaques contre la Ligue des droits de l'homme, c'est inquiétant.
00:10:14 Il va falloir qu'il rame le gouvernement Macron
00:10:17 pour pouvoir discuter maintenant avec les syndicats.
00:10:19 Parce que les gens ne sont pas un peu vénères quand même.
00:10:22 Je trouve que la première ministre, elle manque un peu de démocratie quand même.
00:10:25 On se demande si ce n'est pas plutôt un gouvernement d'autocratie.
00:10:28 Moi j'approuve Laurent Berger qui dit "écoutez, tous dans la rue aujourd'hui".
00:10:33 À un moment donné, il va falloir marquer le ton
00:10:36 sans pour autant aller s'attaquer aux personnes ni aux mobiliers urbains, je l'entends.
00:10:41 Mais par contre, il va falloir à un moment donné qu'ils se décident à nous entendre.
00:10:44 Quel bilan vous faites de cette journée, Yohann Usaï ?
00:10:46 Ça fait longtemps qu'il n'y a plus que des perdants dans ces journées de manifestation.
00:10:51 Ce n'est pas un succès pour le gouvernement le fait de voir que ça s'étiole et qu'il y a des violences ?
00:10:54 Emmanuel Macron misait sur l'usure, je crois que c'est en train de se passer manifestement.
00:10:58 Pardon monsieur, mais il est vrai qu'on constate un repli de la mobilisation
00:11:02 pour la seconde fois maintenant.
00:11:04 Laurent Berger dit quelque chose de très important ce soir.
00:11:06 Il dit que probablement, si le Conseil constitutionnel valide cette loi,
00:11:10 la CFDT n'appellera plus à manifester après le 14 avril.
00:11:14 Donc ça signifie que c'est la fin de l'unité syndicale.
00:11:16 En tout cas, d'ici une semaine, c'est ce vers quoi on semble se diriger.
00:11:21 Donc je dis que les syndicats ont perdu parce qu'ils n'ont rien obtenu.
00:11:23 Ils n'ont pas obtenu le retrait du texte et à mon sens, ils ne l'obtiendront pas.
00:11:26 Mais celui qui a le plus perdu encore, c'est le président de la République
00:11:29 qui a perdu une partie de son pouvoir, puisqu'il a perdu sa majorité relative à l'Assemblée nationale
00:11:34 ou en tout cas, sa capacité à faire voter de prochaines réformes importantes.
00:11:38 Il a perdu une partie de sa popularité, ce qui lui restait avant cette réforme.
00:11:42 Il a perdu la capacité à réformer pour les quatre prochaines années.
00:11:46 Il tient évidemment ce soir, il est solide parce que nos institutions sont solides.
00:11:50 Mais celui qui a le plus perdu manifestement, au-delà des syndicats,
00:11:53 oui, c'est le président de la République qui va sortir de cette crise.
00:11:55 En ayant fait voter cette réforme, j'en suis convaincu qu'elle sera appliquée,
00:11:59 mais en ayant perdu beaucoup sur le plan politique.
00:12:01 Les temps sont comptés pour l'intersyndical Patrick Privat avec l'information.
00:12:05 Ce que nous rappelle Yoann Usaï, à savoir que le patron de la CGT...
00:12:09 Ce ne sont pas les syndicats qui perdent, ce sont les salariés de ce pays qui perdent.
00:12:14 Ce sont les salariés de ce pays qui perdent et qui prennent deux en ferme.
00:12:21 Les syndicats ne perdent rien.
00:12:23 Au contraire, ils ont montré leur capacité dans une intersyndicale particulièrement soudée
00:12:28 à organiser des manifestations partout dans ce pays.
00:12:32 Vous demandez le retrait du texte, vous ne l'avez pas obtenu.
00:12:34 Ne vous trompez pas de débat.
00:12:35 C'est trop facile de dire ça c'est Tchoud ou autre.
00:12:38 C'est trop facile de dire le gouvernement joue...
00:12:40 C'est factuel.
00:12:41 Non, mais le gouvernement joue sur la démobilisation.
00:12:44 Je peux vous garantir que la mobilisation reste intacte.
00:12:47 Oui, c'est difficile de faire grève.
00:12:49 Bien entendu, quand vous perdez plusieurs centaines d'euros,
00:12:52 quand vous faites plusieurs grèves par mois, plusieurs jours de grève par mois.
00:12:55 Oui, c'est difficile.
00:12:57 Mais les salariés, ils sont pris à perdre plusieurs centaines d'euros
00:13:01 pour ne pas prendre deux enfers.
00:13:03 Mais ça peut ne jamais s'arrêter à ce rythme-là.
00:13:04 C'est ça la réalité des choses.
00:13:06 Ne vous trompez pas de débat.
00:13:09 Et ne dites pas que les syndicats perdent dans cette affaire.
00:13:12 Bien au contraire, on a démontré notre capacité à mobiliser
00:13:18 un nombre très conséquent de salariés dans ce pays.
00:13:21 Je mets au défi les partis politiques.
00:13:23 Mais pardon, mais vous n'avez pas obtenu Gainecause.
00:13:25 C'est dans son sable qu'il dit que vous avez perdu.
00:13:26 Vous n'avez pas obtenu Gainecause, pardon.
00:13:28 Quelques partis politiques que ce soit,
00:13:30 de mobiliser autant de monde sur une bonne cause.
00:13:33 Vous avez raison, Patrick Privat.
00:13:37 Mais qu'est-ce qui a changé après 11 journées de mobilisation ?
00:13:40 La détermination, elle est entière.
00:13:42 Ce qui est en train de se passer dans ce pays,
00:13:45 effectivement, un jour ou l'autre,
00:13:46 et vous venez de le dire vous-même,
00:13:48 les quatre années qui vont venir pour ce gouvernement
00:13:54 et le président de la République vont être encore plus compliquées.
00:13:57 Quand on écoute le pays, quand on écoute les salariés de ce pays
00:14:01 et les travailleurs de ce pays,
00:14:03 on met en pause.
00:14:06 On ne fait pas de la provocation, y compris depuis la Chine.
00:14:09 Comment expliquez-vous que les Français ne se rebellent pas, Patrick Privat ?
00:14:14 Parce que les Français...
00:14:15 Puisqu'ils sont exempts, et vous avez raison,
00:14:17 et a priori on est tous d'accord pour dire qu'il y a une grande partie
00:14:20 des Français qui sont en difficulté en ce moment,
00:14:22 pour plein de raisons, et cette réforme des retraites,
00:14:24 c'est un peu la cerise sur le gâteau,
00:14:26 plutôt la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
00:14:27 Ce ne sera plus juste de le dire de cette façon.
00:14:29 Qu'est-ce qui fait que les Français ne se rebellent pas plus,
00:14:32 que les manifestations ne soient pas plus fournies, plus denses,
00:14:35 et que cette pression ne soit pas plus forte sur le gouvernement
00:14:37 de la part du peuple ?
00:14:38 Parce que certains ne peuvent pas aller manifester,
00:14:40 certains ne peuvent pas se mettre en grève.
00:14:43 Parce qu'ils font peur les images également.
00:14:44 Ça fait peur.
00:14:45 Il faut aussi tenir compte de ces réalités.
00:14:47 Il y a certaines situations, quand on montre ce qui se passe,
00:14:50 certaines fins de manifestation qui peuvent faire peur.
00:14:53 C'est en ça que le rapport de force ne fonctionne pas.
00:14:54 Non, le rapport de force est bien en place.
00:14:58 Discuter, y compris avec des patrons,
00:15:02 parler-leur de la réalité de terrain,
00:15:04 de ce qu'ils vivent dans leurs entreprises aujourd'hui.
00:15:07 Y compris des patrons, vous dites aujourd'hui
00:15:08 que ce n'était surtout pas le moment de faire ce type de réforme.
00:15:12 Ce n'était surtout pas le moment de faire ce type de réforme.
00:15:15 On n'est pas là pour casser des entreprises.
00:15:17 On n'est pas là pour casser de l'emploi.
00:15:19 Bien au contraire.
00:15:21 Bien au contraire.
00:15:22 Tatiana ?
00:15:23 Je vais prendre une ligne médiane entre vous deux.
00:15:25 Je pense que les syndicats sortent renforcés de cette mobilisation.
00:15:29 Pourquoi ?
00:15:30 D'abord parce que quand on voit le nombre d'adhésions depuis janvier,
00:15:33 on voit qu'il y a une très forte augmentation du nombre d'adhérents
00:15:36 aux syndicats.
00:15:36 15 000 par exemple pour la CGT, ce n'est pas rien.
00:15:39 Deuxièmement, on voit qu'il y a une défiance aujourd'hui
00:15:41 très forte des Français vis-à-vis des institutions.
00:15:43 Ce n'est pas le cas vis-à-vis des syndicats.
00:15:44 On voit que les syndicats sont revigorés
00:15:47 à la faveur justement de ces mobilisations.
00:15:49 Je veux bien qu'il y ait plein de satisfaction annexe,
00:15:51 mais la vérité c'est qu'à l'arrivée, il n'y a rien.
00:15:52 C'est une réalité, pardon, c'est une réalité.
00:15:54 Il suffit de regarder les sondages, les chiffres.
00:15:56 Du nombre d'adhérents aujourd'hui à la CGT, à la CFDT,
00:15:58 FAU, je ne les connais pas, mais j'imagine que vous avez sûrement
00:16:00 aussi une augmentation.
00:16:02 En cela, je trouve que les syndicats ont remporté,
00:16:05 ont gagné leur pari si je dois dire, parce qu'ils sont arrivés
00:16:08 à montrer qu'ils pouvaient reprendre la main sur un mouvement social.
00:16:11 Souvenez-vous, les Gilets jaunes, les syndicats n'étaient pas arrivés
00:16:13 à capter justement ce mouvement.
00:16:15 Les syndicats, je trouve, ont repris la main, ont repris la force,
00:16:18 et ont montré qu'ils pouvaient défendre les salariés.
00:16:19 Et par les temps qui courraient, surtout dans les années qui vont venir,
00:16:22 et même dans les mois qui vont venir, avec la loi travail,
00:16:24 avec les différents projets qui ont été mis sur la table
00:16:26 par Emmanuel Macron, les syndicats auront un rôle décisif.
00:16:28 Oui, sauf que l'intérêt c'était de faire reculer le gouvernement
00:16:31 sur la réforme des retraites.
00:16:32 Oui, alors ça c'est une autre question.
00:16:33 En revanche, ce qui est vrai, c'est que le mouvement risque
00:16:35 de s'étioler pour deux raisons.
00:16:36 D'abord, parce que la violence vous porte préjudice, en effet,
00:16:39 parce que beaucoup de Français rechignent à aller dans les manifestations,
00:16:42 parce que, comme vous le disiez, en plus, c'est dans le carré de tête désormais,
00:16:44 et non pas en queue de cortège, donc ça devient dangereux.
00:16:47 Écoutez, les images aujourd'hui, c'était quand même des images de guerre parfois.
00:16:50 On voyait des personnes âgées, avec des masques à gaz, avec des casques.
00:16:55 C'était des scènes surréalistes, sincèrement, les gens sont suréquipés
00:16:58 comme si on allait faire la guerre, enfin c'est juste incroyable, sincèrement.
00:17:01 Et puis deuxième chose, les cases de grève.
00:17:04 On voit certains témoignages de manifestants qui expliquent
00:17:07 qu'ils ont perdu au moins 2000 euros,
00:17:10 qu'ils ne peuvent plus aller manifester et faire grève,
00:17:12 parce qu'ils ne pourront plus finir la fin du mois,
00:17:14 et qu'ils auront au moins 6 à 9 mois pour s'en remettre.
00:17:16 Donc ça aussi, c'est une vraie question, la question financière.
00:17:18 Mais sur le plan politique, moi je trouve que les syndicats, sincèrement,
00:17:22 sortent renforcés de cela, et par ailleurs, parce qu'on voit le contraste
00:17:25 entre les manifestations syndicales, quand il n'y a pas de Black Bloc,
00:17:28 qui ont été tout à fait bien encadrées et sans aucun débordement,
00:17:32 et aujourd'hui, quand justement ça part dans tous les sens à cause des Black Bloc.
00:17:35 L'intersyndical a d'ores et déjà annoncé une 12e journée de mobilisation,
00:17:38 ce sera le 13 avril, la date est bien choisie, évidemment,
00:17:41 puisque le lendemain, 24 heures plus tard,
00:17:43 le Conseil constitutionnel rendra sa fameuse décision.
00:17:46 Mais à quoi bon ?
00:17:47 À quoi bon ? On sait que l'exécutif ne lâche rien,
00:17:49 ne lâchera rien, Alexandre de Vecchio.
00:17:51 Il y a eu un grand mouvement,
00:17:53 je pense qu'il est difficile de l'arrêter comme ça.
00:17:55 Je pense qu'ils vont vouloir se battre jusqu'au bout,
00:17:58 mettre aussi la pression sur le Conseil constitutionnel,
00:18:01 ce qui montre par ailleurs que le Conseil constitutionnel
00:18:03 n'est pas un organe purement juridique,
00:18:06 que c'est en réalité un organe politique.
00:18:08 Et on verra de quel côté il va pocher politiquement cette fois-ci.
00:18:13 Moi, je dirais qu'il y a eu un semi-échec des syndicats,
00:18:17 c'est qu'il y avait moyen, avec cette réforme,
00:18:18 on voyait un soutien de 93% des actifs.
00:18:22 Le soutien populaire à tout le temps.
00:18:23 Le soutien populaire très important.
00:18:26 Et ils n'ont pas réussi, ils l'ont fait un peu,
00:18:28 mais pas suffisamment.
00:18:29 Monsieur parlait de manifs dans des villages,
00:18:31 à agréger la France qu'on ne voit pas traditionnellement
00:18:34 dans les manifestations,
00:18:35 notamment la France des Gilets jaunes,
00:18:37 dont parlait Tatiana.
00:18:38 Il faut dire qu'ils n'ont pas été aidés par deux boulets.
00:18:44 Le premier boulet, c'est Jean-Luc Mélenchon,
00:18:46 qui a fait rigoureusement n'importe quoi à l'Assemblée nationale
00:18:50 et qui a permis finalement au Parti de l'Ordre de se reconstituer.
00:18:55 Et le deuxième boulet, c'est effectivement l'extrême gauche
00:18:58 qui a tout cassé.
00:18:59 Ce sont vraiment les alliés objectifs, les deux,
00:19:02 du gouvernement, de manière sans doute involontaire.
00:19:06 Mais Emmanuel Macron et le gouvernement
00:19:07 peuvent leur dire merci.
00:19:08 - Gabrielle, un commentaire.
00:19:10 - Oui, alors moi, je suis d'accord avec monsieur.
00:19:13 Quand même, le mouvement est loin d'être terminé.
00:19:15 Dire que ça s'étiole, c'est une chose,
00:19:17 mais il n'est pas, il n'est pas, il est loin d'être négligeable.
00:19:20 Vous voyez, il faut voir d'où on parle.
00:19:22 - Il est négligé par le exécutif et par le président de la République.
00:19:23 - Oui, il est négligé, mais il n'est pas négligeable.
00:19:25 Et c'est bien là que va se poser un problème.
00:19:27 Ça fait des semaines que ça dure.
00:19:28 Donc, on peut remarquer qu'il y a une forte résistance
00:19:31 des manifestants.
00:19:33 Et puis, pour le président, c'est vraiment une victoire à la pire.
00:19:35 Et s'il y arrive à l'usure par la résignation,
00:19:38 la rancœur rentrée restera.
00:19:40 Maintenant, je suis d'accord avec Alexandre de Véquilleau.
00:19:43 Je pense que le problème est qu'une majorité du pays
00:19:47 était contre cette réforme, qu'elle soit de gauche ou de droite.
00:19:49 Et finalement, le mouvement a été,
00:19:52 parce que je ne parle pas des classiques DLR,
00:19:54 je parle des gens de la France ordinaire
00:19:57 penchant plutôt vers la droite, voire votant Marine Le Pen.
00:20:00 Eh bien, toute cette population-là,
00:20:04 elle a été rejetée par un mouvement qui s'est affiché de gauche.
00:20:08 Or, la réforme des retraites, finalement,
00:20:10 n'avait pas besoin d'être de gauche.
00:20:12 Elle était simplement une grande contre une réforme factuelle des retraites.
00:20:19 Et je pense que ça a été une erreur de laisser ce mouvement
00:20:21 préempté par la gauche.
00:20:22 C'est une erreur d'avoir laissé LFI, Jean-Luc Mélenchon,
00:20:27 s'accaparer un peu ce mouvement.
00:20:28 Qu'est-ce que vous en dites, vous, de cette façon de s'immiscer,
00:20:33 je ne sais plus le mot, de la part de la France sociale ?
00:20:35 A chacun ses responsabilités.
00:20:37 Aux parlementaires, leurs responsabilités.
00:20:39 Pardonnez-moi, mais le cirque, à l'Assemblée nationale,
00:20:42 ça n'apporte rien.
00:20:43 Ah ben ça, oui.
00:20:44 Ça, c'est un tacle à LFI, vous.
00:20:47 Non, et je suis citoyen, d'accord ?
00:20:50 Je suis électeur, comme tout un chacun ici.
00:20:52 Ça n'apporte rien, ça, c'est la première chose.
00:20:55 Ne dites pas que c'est un mouvement de gauche.
00:20:59 Vous n'avez jamais entendu quelqu'un à Force Ouvrière
00:21:01 appeler à voter pour l'un ou contre l'autre.
00:21:06 Je me le rappelle quand même.
00:21:07 Ce n'est pas le cas de vos petits camarades, quand même.
00:21:09 Je rappelle, mes petits camarades, ils ne sont pas là, ce soir.
00:21:12 C'est moi qui suis là.
00:21:13 Vous ne représentez pas tout le mouvement.
00:21:15 Nous sommes d'accord que, par exemple, la CGT a appelé
00:21:18 à voter Macron au deuxième tour.
00:21:19 Non, pas nous.
00:21:21 La CGT n'a pas appelé.
00:21:23 A Martinez, il n'a pas dit.
00:21:25 Je ne parle pas de Force Ouvrière.
00:21:26 C'est en l'occurrence, c'est en représentant de Force Ouvrière.
00:21:28 Oui, mais je parle de l'ensemble du mouvement,
00:21:30 je ne parle pas que de Force Ouvrière.
00:21:32 Je vous écoute avec intérêt.
00:21:33 Je suis un représentant de Force Ouvrière.
00:21:35 Vous n'avez jamais entendu un des représentants de Force Ouvrière,
00:21:39 l'actuel secrétaire général, comme ses prédécesseurs,
00:21:41 ou qui que ce soit dans l'organisation,
00:21:42 appeler à voter pour l'un ou contre l'autre.
00:21:45 Qu'on soit très clair.
00:21:46 Donc, ne nous trompons pas de sujet.
00:21:48 C'est un sujet de société, les retraites.
00:21:50 Ça concerne tout un chacun dans ce pays.
00:21:53 Des plus jeunes au plus âgé.
00:21:56 Y compris lorsque ce gouvernement a voulu,
00:21:58 soi-disant, faire de la pédagogie.
00:22:00 Faire croire aux gens qu'on allait faire baisser les retraites.
00:22:03 Qu'il y avait un risque majeur
00:22:05 qu'on ne construise le système de retraite serait faillite.
00:22:08 C'est du grand n'importe quoi.
00:22:10 Comme toujours.
00:22:11 Je rappelle que les retraites,
00:22:12 elles sont assises sur la masse salariale.
00:22:16 Avec des cotisations et contributions.
00:22:18 Parce qu'il y a aussi des contributions sur la masse salariale.
00:22:21 Les difficultés de financement, elles y sont un petit peu.
00:22:24 Mais regardons de près ce qu'on donne aux entreprises.
00:22:28 167 milliards d'euros d'aide aux entreprises,
00:22:33 sans aucune justification de quoi que ce soit.
00:22:37 Je parle d'un exemple très simple.
00:22:39 Les exonérations bas salaires pour les salariés du privé.
00:22:43 Jusqu'à 160% du SMIC.
00:22:45 Les entreprises ne payent pas de cotisations sociales.
00:22:48 Pourquoi croyez-vous qu'on maintient les salaires le plus bas possible ?
00:22:52 Pour financer cette partie-là,
00:22:54 parce que là ça doit être compensé à la Sécurité sociale,
00:22:57 c'est vos impôts et les miens qui payent.
00:23:00 On fait payer à la collectivité autre chose.
00:23:02 Je suis désolé, M. Privat.
00:23:04 Malheureusement, il y a des contraintes de temps.
00:23:07 Vous savez comment ça se passe.
00:23:08 Non mais c'est pour ça que je me suis permis de vous laisser vous exprimer.
00:23:12 Bien qu'on soit très en retard sur le timing à la régie,
00:23:17 parce que je dois envoyer la pub tout de suite.
00:23:19 Je vous remercie parce que je dois vous libérer également.
00:23:21 J'espère que vous reviendrez parce que c'est très intéressant de vous entendre.
00:23:25 Et j'aurais aimé qu'on puisse avoir vraiment le temps de toute une émission
00:23:27 pour pouvoir débattre ensemble et décrypter tout ce que vous nous dites.
00:23:31 Donc je relance une invitation pour la semaine prochaine, pourquoi pas.
00:23:35 Ou pour le 13 avril.
00:23:37 Ce serait passionnant de vous avoir notamment le 13 avril sur ce plateau.
00:23:40 Donc vous êtes le bienvenu ici sur CNews.
00:23:42 En plus, vous échappez, puisque vous quittez le plateau,
00:23:44 vous échappez à la petite séquence de Sophie Binet
00:23:47 qui a refusé de répondre à CNews.
00:23:49 Peut-être juste en 10 secondes, on entendra juste après la pub
00:23:51 la nouvelle première secrétaire de la CGT
00:23:53 qui a tout simplement snobé le micro de CNews
00:23:55 pour une raison qui nous échappe tous, en tout cas qui échappe à beaucoup.
00:23:58 Je voudrais savoir ce que vous en dites,
00:23:59 vous qui avez pris le parti de venir sur ce plateau ce soir en quelques mots.
00:24:03 Moi, je suis un adhérent de Force Ouvrière.
00:24:06 Voilà ma réponse.
00:24:08 C'est un peu dérobé ça.
00:24:09 Non, non, c'est pas dérobé.
00:24:10 C'est un peu langue de bois.
00:24:10 Non, c'est pas langue de bois du tout.
00:24:12 C'est-à-dire qu'entre Force Ouvrière et la CGT, il y a un monde ?
00:24:14 Je ne suis pas adhérent de la CGT.
00:24:17 Donc vous n'avez pas de commentaire à faire ?
00:24:18 Je n'ai aucun commentaire à faire sur les positions d'un secrétaire général
00:24:23 ou d'un président de confédération.
00:24:25 Autre que la mienne.
00:24:27 Pourquoi vous êtes là et qu'elle ne répond pas à votre avis ?
00:24:30 J'en sais rien.
00:24:30 Ça la regarde.
00:24:32 Ça la regarde.
00:24:32 Vous n'avez pas une petite idée ?
00:24:33 Non, pas du tout.
00:24:34 Ça me... Voilà.
00:24:35 J'aurais essayé.
00:24:36 Il est 22h30, pardon à la régie finale.
00:24:38 On fait la pause et on se retrouve avec le JT de Mathieu Deveze
00:24:40 et puis on vous montrera les images fortes de la journée.
00:24:42 Cette brasserie emblématique parisienne qui a failli prendre feu.
00:24:47 Ces heurts et ces forces de l'ordre qui ont été blessées.
00:24:50 C'était particulièrement tendu.
00:24:51 Merci, Monsieur Privat.
00:24:52 Je vous ai lancé l'invitation pour la semaine prochaine.
00:24:54 J'espère que vous serez parmi nous.
00:24:55 A tout de suite pour la suite de Soir Info.
00:24:57 Le rappel de l'actualité, Mathieu Deveze.
00:25:03 On se retrouve pour plus d'une heure sans pub.
00:25:05 A tout de suite.
00:25:05 570 000 manifestants ont défilé aujourd'hui en France
00:25:12 selon le ministère de l'Intérieur.
00:25:13 Une mobilisation en nette baisse par rapport à la précédente.
00:25:17 Le 28 mars, ils étaient 740 000 dans le pays.
00:25:19 570 actions ont été recensées aujourd'hui sur le territoire.
00:25:23 La baisse du nombre de manifestants se confirme partout en France.
00:25:26 Ils étaient par exemple 8 500 à Rennes selon la préfecture,
00:25:30 10 000 à Marseille et 15 000 à Nantes.
00:25:33 TotalEnergie étant le blocage de ses prix à 1,99 euro le litre à tous ses carburants.
00:25:39 Il y a un mois et demi, le groupe annonçait bloquer ses prix à la pompe
00:25:41 pour le sans-plomb 95 et le diesel classique.
00:25:44 La mesure s'appliquera tant qu'il y aura des problèmes d'approvisionnement
00:25:48 dans certaines stations du groupe.
00:25:50 L'Assemblée nationale, quant à elle, a voté le blocage des prix
00:25:53 de certains produits alimentaires.
00:25:54 Il concerne un minima 5 fruits et légumes de saison.
00:25:57 C'était une proposition des écologistes.
00:25:59 Ils ont en revanche échoué à faire adopter leur proposition phare
00:26:02 d'une prime alimentaire pour aider les plus précaires à faire face à l'inflation.
00:26:06 Une prime d'au moins 50 euros par mois et par personne.
00:26:10 Nous sommes de retour.
00:26:12 Karim Abric nous a rejoint sur le plateau de la rédaction de CNews.
00:26:15 Bonsoir, cher Karim.
00:26:16 Toujours avec Gabriel Cluzel, Tatiana Renard-Barzec, Yoann Huysaï,
00:26:19 Alexandre Devecchio, Mathieu Vallée.
00:26:21 Avant de revenir notamment avec vous, commissaire, sur ces violences,
00:26:24 ces images terribles, inadmissibles qu'on peine à prendre l'habitude de voir
00:26:28 sur les différents cortèges depuis plusieurs semaines maintenant,
00:26:32 je vous le disais, je voudrais qu'on s'intéresse 5 minutes tout de même
00:26:34 à la première secrétaire de la CGT qui nous a passablement snobé.
00:26:38 N'est-ce pas Yoann ?
00:26:40 Tout à l'heure, pour sa première journée de mobilisation intersyndicale
00:26:43 en tant que chef de la CGT, Sophie Binet a tout bonnement refusé
00:26:46 de répondre à une question posée par une journaliste de CNews.
00:26:49 Regardez cette séquence et on fait un petit tour de plateau
00:26:51 pour voir ce que les invités en pensent.
00:26:53 En quoi cette nouvelle journée de mobilisation va changer la donne ?
00:26:57 Elle va changer la donne parce qu'elle montre que...
00:27:04 Non mais moi je ne souhaite pas répondre à CNews.
00:27:06 Et pourquoi ?
00:27:07 Parce que je ne vais pas sur vos plateaux.
00:27:10 Mais là c'est pour s'exprimer devant tous les Français,
00:27:13 vous pouvez nous donner vos revendications.
00:27:16 Et bien non.
00:27:18 Vous choisissez les médias à qui vous vous adressez ?
00:27:21 Je m'adresse à tous les médias qui garantissent une liberté d'expression et une pluralité.
00:27:24 Et on salue Célia Barotte, notre journaliste qui a parfaitement tenu
00:27:28 la répartie face à Sophie Binet.
00:27:30 Cette séquence est surréaliste pour plusieurs raisons.
00:27:32 La première c'est qu'elle nous parle d'un média qui manque de pluralité
00:27:38 et quand on lui tend le micro, elle ne veut pas répondre.
00:27:40 Donc ça paraît assez paradoxal.
00:27:43 Et puis ce qui est surréaliste également, c'est qu'elle commence à s'exprimer
00:27:46 à notre micro et puis qu'il y a quelqu'un, un de ses adjoints,
00:27:51 un de ses camarades qui dit "non, c'est CNews, surtout pas".
00:27:54 Et là, elle prend conscience qu'elle est en train de s'exprimer face au diable
00:27:59 et donc se reprend.
00:28:01 J'aimerais savoir ce que vous en pensez, Yoann Uzaï.
00:28:03 Je veux dire, on ne va pas faire la soirée là-dessus,
00:28:07 parce que ce n'est pas forcément le spoir le plus important dans cette journée,
00:28:10 mais c'est quand même symbolique, je trouve, quelque chose.
00:28:13 Pour toutes les raisons que vous venez de décrire,
00:28:16 je crois qu'on a la démonstration en direct que le sectarisme rend bête, en réalité.
00:28:20 C'est la preuve même que le sectarisme rend bête.
00:28:23 Elle est à ce point sectaire et mentalisée de cette manière-là
00:28:27 qu'en fait elle ne veut débattre qu'avec des personnes qui sont d'accord avec elle.
00:28:30 Donc à ce moment-là, ce n'est plus un débat, c'est un monologue.
00:28:32 Donc il y a là d'abord un véritable problème, me semble-t-il.
00:28:35 Ensuite, d'abord, c'est étonnant qu'elle soit sectaire.
00:28:38 Elle est à la tête de la CGT, donc si vous voulez,
00:28:41 ce n'est pas non plus quelque chose de particulièrement étonnant.
00:28:44 Mais appeler quand même, dans ce grand moment...
00:28:48 Mais parler de pluralisme en boycottant un média, c'est quand même...
00:28:51 Et surtout, appeler à débattre.
00:28:53 Cette réforme, il faut plus de débats, il faut qu'on se réunisse, qu'on se concerte, etc.
00:28:59 Et refuser précisément le débat, c'est quand même quelque chose qui est particulièrement contradictoire.
00:29:04 Donc j'ai du mal à comprendre cette position.
00:29:06 Et en plus, ayons une pensée pour tous les membres de la CGT qui nous regardent ce soir
00:29:09 et qui doivent quand même se sentir un peu comme nous, qui sommes journalistes ici,
00:29:12 qui doivent se sentir un peu insultés quand même.
00:29:15 Voilà, moi c'est surtout, je pense surtout à notre téléspectateur.
00:29:18 Parce que des coups, on en prend régulièrement.
00:29:20 Il suffit d'ouvrir les uns les autres, les réseaux sociaux,
00:29:22 pour voir qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord
00:29:24 et qui aiment le dire avec beaucoup, beaucoup de violence et d'intelligence.
00:29:28 Mais elle diabolise aussi nos téléspectateurs.
00:29:30 En faisant ça, elle diabolise des centaines de milliers de personnes.
00:29:33 Oui, et surtout c'est idiot quand on est dans un combat et qu'on a besoin du maximum de monde.
00:29:38 On ne trie pas effectivement les téléspectateurs.
00:29:42 Cette séquence montre plusieurs choses.
00:29:44 D'abord que c'est une femme, mais qu'elle n'est pas plus ouverte, plus démocrate, plus moderne,
00:29:49 pour autant que ses prédécesseurs.
00:29:51 Ce serait presque le contraire.
00:29:53 Ensuite, je trouve que c'est une indication sur Sophie Binet.
00:29:56 En réalité, Sophie Binet, au-delà du fait que ce soit une femme,
00:29:59 c'est un vrai tournant à l'intérieur de la CGT.
00:30:02 Elle représentait les cadres à l'intérieur de la CGT.
00:30:06 À mon avis, c'est l'aboutissement du tournant sociétal
00:30:09 qu'a connu la gauche depuis une trentaine d'années maintenant,
00:30:12 qu'on a appelé le tournant Terra Nova.
00:30:14 C'est une gauche qui se tourne moins vers les travailleurs,
00:30:16 moins vers les ouvriers, et plus vers les luttes sociétales.
00:30:21 Je pense que ça laisse à augurer de ça.
00:30:23 Elle a voulu montrer qu'elle était féministe,
00:30:26 qu'elle ne parlait pas avec les fascistes.
00:30:28 - Elle n'avait même pas conscience, en fait.
00:30:30 Elle nous parlait. C'est juste quelqu'un à côté qui le dit.
00:30:32 - Oui, oui.
00:30:33 - Elle est première secrétaire de la CGT, mais elle écoute les ordres.
00:30:36 - Quand elle a reconnu le micro.
00:30:37 Je pense que c'était la lutte finale.
00:30:39 Là, on va passer à la convergence des luttes.
00:30:41 Je pense que c'est ce que ça annonce avec Sophie Binet.
00:30:44 - Karim Abrik et Gabrielle Cluzel.
00:30:46 - Exactement. C'est qu'il n'y avait aucun argument.
00:30:48 On a senti qu'elle s'est auto-exclue elle-même.
00:30:51 On ne sait pas exactement pourquoi.
00:30:53 Quand elle cherche un peu la réponse.
00:30:54 - Je rappelle, jusqu'à votre place, il y a cinq minutes,
00:30:56 il y avait un membre de Force ouvrière.
00:30:57 A priori, il n'a pas fini dans une marmite.
00:30:59 - Exactement. Je pense qu'on peut juste déjà regarder la programmation
00:31:02 et écouter les gens qui viennent sur les plateaux
00:31:04 et voir où elle est, justement, cette liberté d'expression,
00:31:07 cette liberté de ton, cette liberté aussi d'avoir des gens de différents courants.
00:31:12 Donc, cela dit, non, je trouve ça déplorable.
00:31:14 Je vous dirais, pour la conversation aussi démocratique,
00:31:17 on nous rabâche depuis plusieurs semaines
00:31:19 une crise démocratique qui se déroule en temps,
00:31:21 particulièrement au cours des derniers jours, crise démocratique.
00:31:24 Mais c'est quoi aussi une démocratie qui est saine?
00:31:26 C'est d'avoir différents médias, d'avoir différents points de vue,
00:31:29 d'avoir la possibilité de se parler,
00:31:30 de ne pas parler simplement, justement, avec ses adhérents de syndicats.
00:31:34 Et je pense que c'est une forme de mépris aussi envers les téléspectateurs,
00:31:37 envers les Français en général aussi.
00:31:40 Pour le reste, bon, est-ce qu'éventuellement, elle va repenser à tout ça?
00:31:43 On ne va pas supplier personne de venir parler.
00:31:47 Mais je pense juste que cette attitude est absolument indéplorable.
00:31:49 Encore une fois, on ne va pas faire la soirée là-dessus.
00:31:51 Il y a des choses bien plus importantes à traiter.
00:31:53 On reviendra sur la mobilisation aujourd'hui.
00:31:56 C'est peut-être un détail pour elle, Gabrielle Cluzel,
00:31:58 mais elle alimente également une haine.
00:32:00 Et je pense à nos journalistes qui sont sur le terrain,
00:32:02 qui la plupart du temps doivent enlever leurs fameuses bonnettes,
00:32:06 marketer CNews, et des jeunes journalistes qui sortent d'école,
00:32:09 qui sont chez nous en stage, en alternance, ou qui commencent leur carrière,
00:32:12 et qui arrivent à un stade où, avec ce genre de déclarations,
00:32:16 ils ont presque peur de dire qu'ils travaillent dans cette rédaction.
00:32:19 Pourtant, il faudrait venir faire un tour.
00:32:20 Peut-être que j'invite tous les gens qui nous critiquent,
00:32:22 et qui ont des idées très péremptoires sur notre rédaction,
00:32:25 à venir faire un tour pour voir à quel point la pluralité est représentée dans cette rédaction.
00:32:29 J'ai été très frappée par cette scène.
00:32:32 Moi, je l'ai trouvée même très humiliante pour la jeune journaliste.
00:32:34 D'ailleurs, si on regardait ça à la façon féministe,
00:32:37 il y a le patriarcat qui lui a dit "Attention, c'est CNews".
00:32:39 Je ne sais pas si vous avez vu, au début, elle parlait, elle répondait.
00:32:41 On a entendu voix d'homme distinctement dire "Attention, c'est CNews".
00:32:44 Alors, elle s'exécute.
00:32:46 Il y a le patriarcat qui lui demande de ne pas répondre à CNews.
00:32:48 Et elle oublie la sororité face à cette jeune journaliste.
00:32:50 Oui, c'est vrai.
00:32:51 C'est triste quand même de sacrifier la sororité au patriarcat.
00:32:54 Et elle le milite devant ses pairs.
00:32:56 Moi, je l'ai trouvé impressionnante, cette journaliste, votre journaliste,
00:33:01 parce qu'elle ne s'est pas laissée démonter.
00:33:04 Et elle a insisté.
00:33:05 La vérité, c'est qu'elle ne trouve pas que Sophie Binet n'a pas assez de pluralité.
00:33:10 Elle trouve qu'il y a trop de pluralité.
00:33:12 C'est ça qui la dérange.
00:33:13 Parce qu'il y a une pluralité qu'il n'y a pas ailleurs.
00:33:15 Parce que sur des chaînes monochrome, où tout le monde pense la même chose,
00:33:19 où il n'y a pas un papier de cigarette entre les avis des uns et des autres,
00:33:24 là, ça ne la dérange pas.
00:33:25 Il n'y aurait que des gens de gauche, de chevet, ça ne la dérangerait pas.
00:33:27 Moi, ce que je trouve intéressant, c'est la remarque d'Alexandre,
00:33:29 je voulais juste dire un mot.
00:33:31 C'est vrai que Philippe Martinez, c'était complètement autre chose.
00:33:34 C'était...
00:33:35 Il a déjà refusé de nous répondre.
00:33:36 Il a refusé du nom d'ouvrier, vraiment.
00:33:38 Il a refusé de nous répondre plusieurs fois, Philippe.
00:33:40 Oui, mais de temps en temps, il a quand même répondu.
00:33:43 Il n'a pas eu de réflexion systémique pour reprendre un terme cher à la gauche.
00:33:48 Et peut-être qu'il faisait partie de ces gens de gauche
00:33:50 qui savaient que s'il fallait reconquérir les classes populaires
00:33:52 là où elles sont parties, il ne faut pas rester dans l'entre-soi.
00:33:55 Sophie Binet ne parle presque qu'avec des convertis.
00:33:58 Je ne vois pas très bien l'intérêt.
00:34:00 CQFD.
00:34:01 Bon, allez, on referme la parenthèse.
00:34:03 On va s'intéresser à des choses beaucoup plus importantes
00:34:05 qui nous ont, pourquoi pas, interpellés aujourd'hui.
00:34:09 Je pense à cette image qui est peut-être le symbole de cette journée.
00:34:12 On va la voir ensemble, cette rotonde,
00:34:15 cette célèbre brasserie parisienne, chère au chef de l'État,
00:34:18 puisqu'il y avait célébré son score du premier tour 2017, n'est-ce pas, Johan ?
00:34:25 Avec ses partisans et ses amis, qui a été enflammé, qui a pris feu,
00:34:31 ce haut vent qui a pris feu, qui a été finalement éteint.
00:34:34 Images hautement symboliques de la rancœur qui existe encore contre le chef de l'État.
00:34:38 Qu'est-ce qu'elle dit, cette image, Johan, aujourd'hui ?
00:34:40 Elle dit que la colère est cristallisée contre le président de la République.
00:34:43 La rotonde, en fait, est à Emmanuel Macron,
00:34:45 ce que le fouquette était un peu à Nicolas Sarkozy, si vous voulez.
00:34:48 Il y a un peu de ça.
00:34:49 Il y avait une détestation personnelle de Nicolas Sarkozy
00:34:52 de la part d'une partie des Français.
00:34:54 Il y a une véritable haine d'Emmanuel Macron,
00:34:57 d'une partie importante aussi des Français,
00:35:00 qui vraiment sont dans la détestation absolue du président de la République.
00:35:04 Ça, c'est quelque chose, quand même, qui est assez nouveau, la détestation.
00:35:07 C'est plus de l'impopularité, c'est de la haine.
00:35:09 Absolument. À ce niveau-là, on n'est plus seulement dans l'impopularité,
00:35:12 vraiment une détestation d'une partie qui n'est évidemment pas majoritaire,
00:35:16 mais d'une partie des Français.
00:35:18 Donc, on est là, effectivement, dans quelque chose d'assez nouveau.
00:35:22 Et il est vrai que la colère est maintenant cristallisée
00:35:26 contre le président de la République.
00:35:27 Dans les manifestations, il n'y a aucune pancarte
00:35:29 qui demande la démission d'Elisabeth Borne.
00:35:31 Les pancartes, elles demandent la démission du président de la République.
00:35:34 Les slogans, ils sont focalisés sur le président de la République.
00:35:37 On parle beaucoup du CPE dans ce mouvement,
00:35:41 parce qu'on se rappelle que le CPE avait été voté, promulgué et jamais appliqué.
00:35:45 Mais, CPE 2006, les manifestants, ils demandaient le départ
00:35:50 et le retrait de la réforme de Dominique de Villepin.
00:35:52 Ce n'était pas Jacques Chirac qui était au cœur des manifestations.
00:35:55 Là, les choses ont profondément changé.
00:35:58 Le président est vraiment en première ligne.
00:36:00 La première ministre ne sert même plus de fusible.
00:36:03 Si elle démissionne dans une semaine ou dans un mois,
00:36:05 ça ne changera rien à la popularité du président de la République.
00:36:08 C'est quelque chose qui est effectivement assez nouveau
00:36:10 et qui est très inquiétant pour Emmanuel Macron,
00:36:12 puisque rappelons que nous sommes au début du quinquennat
00:36:15 et qu'il a encore quatre ans, évidemment,
00:36:17 quatre ans où il espère bien continuer à réformer le pays.
00:36:20 - Je disais à Yohann Uzay, ce n'est plus de l'impopularité,
00:36:22 c'est de la haine, parce qu'il y a des Français,
00:36:25 certains des gens les plus radicaux,
00:36:27 se sont humiliés par le chef de l'État.
00:36:29 C'est comme s'il voulait lui renvoyer cette humiliation.
00:36:32 - Je pense que son intervention lors du JT du 13h de TF1
00:36:35 a vraiment été un carburant de cette colère sociale.
00:36:38 D'ailleurs, j'entendais Besan Snow qui disait de façon assez ironique,
00:36:41 mais j'étais assez d'accord.
00:36:43 Il a beaucoup mieux mobilisé que nous grâce à ce JT.
00:36:45 Il a mis tout le monde dans la rue.
00:36:47 Et c'est vrai que je trouve qu'il a quand même réussi un coup de force,
00:36:50 alors qu'il aurait dû apaiser justement les tensions.
00:36:52 Il aurait dû expliquer cette réforme
00:36:54 et peut-être même faire son mal coupant
00:36:56 en expliquant pourquoi il n'avait pas pu convaincre
00:36:59 et en quoi d'ailleurs sa façon de gouverner
00:37:02 parfois pouvait être un peu brutale.
00:37:04 Il l'avait reconnu, souvenez-vous, il y a un an,
00:37:06 au moment de son élection, où il avait dit
00:37:08 "Voilà, en fait, je me suis rendu compte que vous avez peut-être un peu maltraité,
00:37:11 donc je vais peut-être gouverner différemment."
00:37:13 Je pense qu'il n'a pas retenu cette leçon et c'est bien dommage.
00:37:15 D'ailleurs, un de ses proches disait de façon assez ironique,
00:37:18 il a été trop ferme, trop dur lors du fameux JT justement,
00:37:20 il aurait dû faire du Karim Le Marchand.
00:37:22 Et c'est vrai qu'à ce moment-là, il aurait dû être beaucoup plus...
00:37:25 - C'est-à-dire ? S'allonger sur...
00:37:27 - Il est dans la compréhension de cette grogne
00:37:29 qui monte quand même depuis maintenant plusieurs années.
00:37:31 - Non, c'est son émission, elle est sur un sofa.
00:37:33 - Non, oui. - Non, non, pardon, parce que je vois qu'on me regarde avec des gros yeux.
00:37:35 - Il n'a pas été du tout dans l'empathie de ce mouvement social.
00:37:38 Et cette façon jupitérienne d'exercer le pouvoir,
00:37:41 aujourd'hui, on dit ça, c'est très joli de dire "il est très jupitérien",
00:37:44 mais en fait c'est très brutal. C'est ça la vérité.
00:37:46 C'est qu'en fait ce 49-3, la façon dont il a imposé,
00:37:48 dont il a accéléré les débats et au Sénat et au Parlement...
00:37:51 - Le problème c'est qu'il y a eu 99 49-3 dans l'histoire de la Ve République
00:37:54 et avant celui-là et ils n'ont pas eu le même retentissement.
00:37:57 - Le problème c'est qu'il a imposé non seulement au peuple, mais aussi à sa majorité.
00:38:00 Parce que quand vous parlez en off avec des membres de la majorité présidentielle,
00:38:03 certains députés de la majorité présidentielle vous disent en fait
00:38:06 "nous on n'était pas du tout d'accord avec ce 49-3,
00:38:08 on n'était pas du tout d'accord avec la façon dont il a procédé à l'accélération des débats
00:38:12 et en fait on trouve que cette réforme des retraites est tout à fait inopportune".
00:38:16 Donc le problème aujourd'hui, c'est pas tant la décision du Conseil Constitutionnel,
00:38:19 c'est comment Emmanuel Macron va trouver la sortie de secours,
00:38:22 parce que c'est ça le souci, c'est comment il va arriver à sortir de cette impasse sociale
00:38:26 parce que c'est une vraie crise sociale.
00:38:28 Quand Laurent Berger parle de crise démocratique et sociale, il a raison, il a raison.
00:38:32 Là on est face à un vrai problème démocratique et social.
00:38:34 - On va s'attarder à ce problème social, politique,
00:38:37 je voudrais qu'on reste un instant sur cette séquence de violence
00:38:41 des salariés de La Rotonde d'ailleurs, le restaurant La Rotonde qui a communiqué.
00:38:45 Les gens, on peut le comprendre, sont particulièrement choqués
00:38:49 et évidemment que s'il n'y avait pas eu cette intervention,
00:38:52 peut-être que tout le restaurant aurait pu brûler.
00:38:54 - On les voit au deuxième étage.
00:38:56 - Bien sûr, on voit en train d'éteindre, d'envoyer des sceaux d'eau,
00:38:59 ils étaient retranchés à l'intérieur et complètement paniqués,
00:39:01 on peut très bien le comprendre.
00:39:02 Mathieu Vallée, on n'est plus dans la contestation, on est dans la délinquance.
00:39:06 - Bah moi vous voyez, c'est pas l'image de La Rotonde qui m'a marqué aujourd'hui,
00:39:09 c'est l'image, vous voyez, vous voulez montrer de ces policiers qui ont pris des puits de pavé.
00:39:12 - C'est le symbole, je n'ai pas dit que c'est la plus choquante,
00:39:14 elle est symbolique cette image par rapport aux choses de l'État.
00:39:16 - Je me suis tué pendant une heure, si je peux terminer ma démonstration.
00:39:18 - Non ce n'est pas une heure, c'est terminé.
00:39:20 - Je veux juste pouvoir exprimer mon point de vue,
00:39:22 vous avez dit c'est pareil syndicaliste, comme face au friar, faites la même chose avec moi.
00:39:25 Vous verrez, c'est pratique.
00:39:26 - Ça va bien se passer.
00:39:27 - Non, non, je dégoûte, c'est pratique.
00:39:29 - Tout le monde dit.
00:39:30 - Non, non, je ne voudrais pas être tortue.
00:39:32 - Allez-y, allez-y Mathieu.
00:39:33 - Donc, j'ai l'image du jour aujourd'hui qui m'a choqué, c'est ces policiers surmobilisés depuis trois mois,
00:39:38 qui font l'objet d'exactions inadmissibles et insupportables dans l'État de droit qui est celui de la France.
00:39:43 Moi, cette photo où on voit des policiers subir une pluie de projectiles à côté de la Rotonde,
00:39:48 des bâches, des hauts vents, des façades, ça se répare.
00:39:51 Des policiers et des gendarmes qui sont atteints dans leur chair et qui sont au sol, c'est plus long.
00:39:55 - Oui, enfin ça aurait pu se propager, pardon d'inciter, mais ça aurait pu se propager et ça aurait pu être très grave.
00:39:59 - En France Coupe, ça fait dix jours qu'on nous bassine, sans faire de jeu de mots, avec les braves à moto.
00:40:03 Vous savez que dans ces braves à moto, il y a des pompiers à moto.
00:40:05 Et que c'est ces pompiers à moto qui sont intervenus pour circonscrire l'incendie que vous voyez sur vos images.
00:40:10 - Les braves à moto, c'était une question que je voulais vous poser, la bravème était déployée aujourd'hui.
00:40:13 - Tout à fait, elles étaient déployées. Vous savez, on n'a pas honte de ces braves à moto.
00:40:15 Ceux qui n'aiment pas les braves à moto, c'est ceux qui n'aiment pas les policiers qui dérangent les délinquants.
00:40:19 Parce que ces braves à moto, c'est 90 conducteurs qui subissent des formations drastiques.
00:40:22 Parce que pour être pilote sur un engin motorisé de roue dans la police, il faut subir trois mois de formation à l'école de police de Sens.
00:40:27 Ensuite, les opérateurs qui sont derrière, ils sont posés sur place, ils descendent et ils sont formés au "match and learn".
00:40:32 Et ce n'est pas des amateurs comme on a pu entendre de la part de certains novices, lorsqu'ils font des commentaires sur cette unité.
00:40:37 Et il y a des pompiers qu'on a intégrés dans ces unités à moto, pour permettre d'être mobiles et de pouvoir circonscrire,
00:40:41 comme vous voyez sur vos images, rapidement l'incendie.
00:40:43 Et aussi soigner les blessés et aussi les manifestants blessés.
00:40:46 Et je termine, j'ai une pensée pour cette commissaire de police blessée, qui était sur le dispositif de la Rotonde, Julia.
00:40:51 Qui m'a donné des nouvelles lorsque je lui ai écrit.
00:40:54 - Elle a pris un pavé, je crois, sur le casque.
00:40:55 - Tout à fait, qui a 28 ans, qui est une jeune commissaire de police.
00:40:58 Je rappelle que 30% du corps des commissaires de police, ce sont des femmes.
00:41:00 Donc on a cette diversité au sein de nos rangs, et sociologique, et ethnique, et géographique, et au niveau des hommes et des femmes.
00:41:08 Et donc, elle a été grèvement blessée, elle a pris un pavé avec un casque, qui est censé la protéger.
00:41:12 - Et elle est à son état de santé ce soir ?
00:41:13 - Elle s'est évanouie, elle va mieux, elle a subi des examens à l'hôpital.
00:41:16 Et on a une gendarme aussi qui a été blessée à l'œil, et qui a été transportée à l'hôpital.
00:41:21 Donc tous ces blessés qui sont atteints dans leur chair, je rappelle que le 16 mars, c'était 441 blessés.
00:41:26 Aujourd'hui, à 20h, c'est 154.
00:41:28 Ça veut dire qu'en 3 semaines, pardon de le dire, c'est plus de 1200 blessés chez les forces de l'ordre.
00:41:33 Donc, compte-t-on même expliquer que le problème c'est les violences policières pour démolir notre institution ?
00:41:37 Non, le problème c'est ces individus violents qui s'en prennent à ceux qui portent l'uniforme.
00:41:40 - Je voulais voir cette image en premier, parce qu'elle est symbolique de la contestation, de la haine qui se dégage face à Emmanuel Macron aujourd'hui.
00:41:49 Mais en effet, il y a eu des images beaucoup plus choquantes.
00:41:51 - Mais Julien, les policiers et les gendarmes...
00:41:54 - Je ne vous ai pas interrompu, ne m'interrompez pas Mathieu.
00:41:56 - Les policiers et les gendarmes, ce n'est pas Emmanuel Macron, c'est la République.
00:41:59 Il faut arrêter de nous affiler à des partis ou des figures tutélaires de l'État.
00:42:02 On dirige nos forces de l'ordre sur le terrain pour protéger les gens, on n'est pas là pour servir.
00:42:05 - Je voudrais qu'on voit cette séquence des heurts et des faces à face auxquelles on a pu assister.
00:42:11 Assez... plus que violents même.
00:42:14 Aujourd'hui, regardez cette séquence, cet extrait.
00:42:17 - Mathieu !
00:42:20 - Ouais !
00:42:29 - Mathieu, tu es là !
00:42:33 - Mathieu !
00:42:34 - Mathieu !
00:42:36 - Mathieu !
00:42:38 - Mathieu !
00:42:40 - Mathieu !
00:42:42 - Mathieu !
00:42:44 - Mathieu !
00:42:46 - Mathieu !
00:42:48 - Mathieu !
00:42:50 - Mathieu !
00:42:52 - Mathieu !
00:42:54 - Mathieu !
00:42:56 - Mathieu !
00:42:58 - Mathieu !
00:43:01 - Mathieu !
00:43:02 - Mathieu Vallée, ces images sont terribles, elles sont déplorables,
00:43:14 mais quelle impuissance de l'État pour venir à bout de ces fauteurs de troubles.
00:43:17 Comment se fait-il qu'on retrouve ces quelques centaines de casseurs d'abrutis
00:43:22 chaque semaine au même endroit, à la même heure ?
00:43:24 - D'abord, j'étais content aujourd'hui que Claire Hédon, la défenseure des droits,
00:43:27 qui a toujours un commentaire à faire sur l'action des forces de l'ordre,
00:43:30 puisse être au cœur du dispositif opérationnel de commandement
00:43:33 pour voir que c'est plus difficile de faire manœuvrer des policiers et des gendarmes
00:43:36 dans des scènes de guerre et à l'urbaine, plutôt que de jouer à la PlayStation
00:43:38 et croire qu'on appuie sur une touche et derrière, il y a le jeu vidéo qui s'actionne.
00:43:41 Ça, c'est bien, parce qu'on a beaucoup de gens qui font des commentaires sur notre institution.
00:43:44 Moi, je le dis depuis trois ans où j'ai l'honneur de m'exprimer dans les médias.
00:43:48 On est transparent, on accueille les journalistes, on accueille les observateurs,
00:43:52 on accueille même les commentateurs, et vous verrez qu'avec un casque,
00:43:54 un bouclier avec 22 kilos d'équipements sur le dos, c'est beaucoup plus compliqué
00:43:57 de faire des sons d'histoire, de morale et de culture générale sur le terrain
00:43:59 et de protéger ces manifestants pacifiques dont vous avez invité l'un des représentants syndicals
00:44:03 de Force Ouvrière, et parce que ces images, dans notre démocratie,
00:44:07 c'est ce qui la mine et c'est ce qui l'abîme.
00:44:09 Et vous avez raison, il y a un vrai débat sur notre société à avoir,
00:44:12 sur ces groupuscules majoritairement d'ultra-gauche.
00:44:14 C'était le débat qui a été lancé récemment par nos autorités,
00:44:16 mais que nous, on dénonce depuis des années.
00:44:18 Comment ça se fait qu'on les retrouve chaque semaine, Mathieu ?
00:44:20 - Parce que notre état de droit aujourd'hui ne permet pas de protéger suffisamment...
00:44:23 - Dans le code pénal, il n'y a pas de disposition pour empêcher les fauteurs de troupes d'abgir aux manifestations ?
00:44:26 - Mais aujourd'hui, les interpellations préventives, c'est pas possible.
00:44:28 Aujourd'hui, la prédiction des actions de volonte...
00:44:30 - C'est possible dans le football.
00:44:32 - Comment ? - C'est possible dans le football.
00:44:34 - Eh bien, le Conseil constitutionnel, vous avez raison.
00:44:36 - Le Conseil constitutionnel, si j'ai deux minutes, je vais vous expliquer.
00:44:38 J'essaie de vulgariser la technicité juridique.
00:44:40 Le Conseil constitutionnel a estimé que la loi Casseur, en 2016,
00:44:44 représentée par les Républicains, ne permettait pas de respecter le droit de manifester dans un stade de foot.
00:44:49 En fait, les juges du Conseil constitutionnel vous disent "c'est fermé, il y a une billetterie, c'est allo football,
00:44:53 c'est pas un droit sacré par la Constitution. Manifester, c'est un droit sacré par la Constitution."
00:44:57 Vous me direz "ah, ces gens-là, ils ne viennent pas manifester."
00:44:59 Mais ça contrevient à cette liberté de manifester. - Ils n'ont rien à faire des retraites.
00:45:01 - Et d'ailleurs, je vais aller plus loin, Julien.
00:45:03 Vous savez qu'aujourd'hui, les forces de l'ordre ne peuvent toujours pas utiliser les images des drones.
00:45:07 À Seine-Sauline, par exemple, des adversaires avaient des drones et ont filmé.
00:45:15 Et c'est ça aujourd'hui qui est inquiétant, Julien, parce que c'est que dans ces manifestations,
00:45:19 lorsque vous visez une commissaire de police au niveau du casque,
00:45:22 lorsque vous visez des policiers sur les parties génitales,
00:45:24 lorsque vous visez suffisamment des membres qui permettent de blesser, de mettre à terre
00:45:28 et de laisser au sol, comme on a vu ce policier le 16 mars dont on avait parlé, Loïc,
00:45:32 traîner par ses collègues pour être sauvé.
00:45:34 On a aujourd'hui des individus violents, des groupuscules violents de l'ultra-gauche
00:45:38 qui viennent pour tuer du flic. C'est ça la réalité.
00:45:40 Et le débat qu'on aimerait lancer, c'est qu'aujourd'hui, on a des groupuscules
00:45:44 qui sont classées dans le terrorisme ou qui sont classées tel quel,
00:45:47 parce que c'est des mots qui ont été utilisés récemment,
00:45:49 sauf que les services antiterroristes peuvent, avec un droit exorbitant,
00:45:52 pouvoir travailler sur ces groupes-là.
00:45:55 Et les droits, je vous réponds, le droit terroriste, qui est le droit exorbitant,
00:45:58 le droit commun, que ce soit le proxénétisme, le stupéfiant ou le terrorisme,
00:46:01 permet justement, avec des infractions spécifiques, avec des cas de juridique spécifiques,
00:46:05 de pouvoir laisser plus de latitude aux magistrats et le contrôle des magistrats et des policiers
00:46:09 et de pouvoir enquêter. Là, on est sur du droit commun,
00:46:11 et l'état de droit commun aujourd'hui ne permet pas de faire ce que vous dites,
00:46:14 par exemple d'interdire à des gens préventivement de venir dans des rassemblements
00:46:18 pour brûler, casser, agresser, ou encore pour pouvoir démanquer des groupuscules organisées
00:46:22 qui s'entraînent à des scènes de guerres urbaines et qui donnent les images que vous avez.
00:46:25 Les violences sont devenues malheureusement indissociables des manifestations en France, Tatiana.
00:46:29 Oui, mais moi ce que je ne comprends pas, en fait, c'est qu'en effet,
00:46:31 cette loi anti-casseurs avait été retoquée en effet à l'époque par le Conseil Constitutionnel.
00:46:35 Je crois qu'il y a un droit de fouille en revanche en préventive de ces manifestations,
00:46:39 mais il n'y a pas le droit d'interdiction en fait de paraître, si vous voulez dire, comme léolégale.
00:46:42 Je vais très vite. Il y a les policiers de la police et de transport qui font en amont
00:46:46 des manifestations et même les escadrons de gendarmes mobiles, les CRS, les compagnies d'intervention,
00:46:49 avant la manifestation. Là, aujourd'hui, c'était Place des Invalides à Paris,
00:46:52 dans le 7e arrondissement. Ils ont fait plus d'une vingtaine d'interpellations
00:46:55 avec des objets contordants, avec des mortiers, avec des explosifs liés à des objets
00:46:59 qui peuvent grèvement blesser. Malheureusement, effectivement,
00:47:02 les personnes qui sont en train de manifester, nous on a fait une proposition dans mon syndicat
00:47:05 qui est peut-être très humble et très simple et qui existe dans le Code pénal,
00:47:08 c'est que le juge, en peine complémentaire, lorsqu'il a des casseurs, des agresseurs,
00:47:11 des gens qui viennent sabrer le droit de manifester, des gens honnêtes,
00:47:14 il peut donner en peine complémentaire l'interdiction de paraître dans les manifestations.
00:47:17 Mais est-ce que ça, vous pensez que ça serait possible ? Mais pardon, mais ça c'est une des solutions quand même.
00:47:20 Parce qu'on parle toutes les semaines sur ce plateau de ce problème des casseurs
00:47:23 lors des manifestations et je pense que malheureusement ça risque de durer.
00:47:26 C'est quoi la solution ?
00:47:28 Vous savez, Madame, j'ai parlé avec des collègues de l'anti-terrorisme, par exemple à Seine-Solide,
00:47:31 et ça c'est important que les gens savent qu'on n'en a pas parlé sur les plateaux.
00:47:34 J'ai parlé avec des policiers qui sont anti-terroristes et qui gèrent les groupuscules ultra-droites et ultra-gauches.
00:47:37 Quand vous avez certains magistrats qui, d'une certaine manière, relativisent et disent
00:47:41 "Bon, ben ils ont un idéal un peu évadé, un peu évasif, ou c'est un idéal qu'on ne comprend pas",
00:47:45 il y a un manque de considération et une manque de prise en compte sérieuse
00:47:49 de ces dangers que sont ces groupuscules ultra-violents.
00:47:52 Il ne faut pas croire que ce sont des gens lambda qui viennent manifester et après foutre le désordre.
00:47:56 C'est des gens qui sont entraînés.
00:47:58 Je voudrais qu'on avance, s'il vous plaît.
00:48:00 En fait, maintenant qu'ils sont dans le carré de tête, je pense que ça pose une vraie question d'ordre public
00:48:05 et de sécurité des gens qui viennent manifester paisiblement, des syndicats qui viennent manifester paisiblement.
00:48:09 Vous avez vu que quand on envoie les braves à moto au contact de ces personnes en tête de cortège,
00:48:13 tout de suite violence policière.
00:48:15 Quand on ne vient pas suffisamment assez vite, attention, dommages collatéraux, vous êtes laxistes.
00:48:18 Il faut accepter qu'en public, il y a des mauvaises images à faire
00:48:21 et que quand il y a une volonté politique, effectivement, ça entraîne à ce que les policiers,
00:48:25 et c'est sur ça qu'on s'entraîne, puissent aller au contact de ces têtes de cortège
00:48:28 comme ils l'ont fait cet après-midi avec des blessés.
00:48:30 - Mais même à la haumeur, ils ont soigné au mal.
00:48:32 - S'il vous plaît, vraiment.
00:48:34 - Pardon, mais je ne suis pas convaincue qu'on ne puisse rien faire.
00:48:37 C'est aussi simple que ça.
00:48:39 Non, non, non, mais je pense que vous le dites, c'est un problème de volonté politique,
00:48:44 c'est un problème de peur de l'image, c'est un problème de peur de l'embrasement des universités,
00:48:48 ça c'est possible, peur de l'image, de ce que les médias, un certain nombre de médias militants
00:48:54 vont ressortir des images fortes qu'il pourrait y avoir,
00:48:59 mais en réalité, si on voulait, on le ferait.
00:49:02 Et encore une fois, si ces gens-là étaient d'ultra-droite,
00:49:05 il y a longtemps qu'on les aurait mis hors d'état de nuit.
00:49:07 - Non, mais Gabon, écoutez... - Je ne penche pas, je ne tente pas.
00:49:10 - Non, non, Gabrielle, ça c'est... - On ne peut rien faire.
00:49:12 - Écoutez juste Jean-Luc Mélenchon sur Gérald Darmanin,
00:49:14 le ministre de l'Intérieur et les forces de l'ordre d'aujourd'hui.
00:49:18 - Je vous aurais prévenu, ce type c'est Bolsonaro et Trump,
00:49:24 c'est ça son projet politique, et il n'est pas le seul.
00:49:28 Il y en a plusieurs qui sont candidats à ce rôle.
00:49:31 Donc il est un danger pour notre démocratie.
00:49:35 Il est un problème, sa manière de nous parler, à nous les opposants,
00:49:40 de nous insulter, d'essayer de nous... me repeindre en extrême gauche,
00:49:46 bon, peut-être que ça peut amuser un petit parti à la française
00:49:51 avec des illuminés, mais quand on est là, après,
00:49:54 qu'est-ce que vous voulez qu'on se dise ?
00:49:56 Vous voyez bien que cet homme, la ligue des droits de l'homme,
00:50:00 c'est comme la tour Eiffel, on n'y touche pas. Voilà !
00:50:05 - Qu'est-ce qu'on peut dire de ce qu'on vient de voir ?
00:50:07 - Quel acteur ! Il en est presque sympathique et convaincant,
00:50:12 ce qui n'était pas totalement faux en réalité.
00:50:16 Tout peut être contredit. Il est gonflé aussi de comparer
00:50:22 Darmanin à Bolsonaro et Trump, parce qu'en termes de populistes,
00:50:26 - Il veut nous faire croire dans un état policier.
00:50:29 - Oui, parce que lui est pas mal non plus.
00:50:32 Jean-Luc Mélenchon, ce serait plutôt Chavez lui,
00:50:35 mais c'est quand même le même type de leader.
00:50:39 Et ensuite, il finit sur quoi déjà ?
00:50:42 Sur quelque chose qui m'avait amusé.
00:50:45 - La ligue des droits de l'homme.
00:50:47 - Ah oui, la ligue des droits de l'homme.
00:50:49 Parlons-en, je vous invite à lire un article qu'on a passé
00:50:52 dans le Figaro Vox de Céline Pilla, qui démontre bien
00:50:55 que c'est une association militante qui flirte avec l'islamisme,
00:50:59 qui a été très proche de Tariq Ramadan.
00:51:01 Donc elle s'appelle "Ligue des droits de l'homme",
00:51:03 mais ça fait bien longtemps qu'elle poursuit un agenda politique
00:51:06 et pas les droits de l'homme, et tout ça avec notre argent.
00:51:09 Donc il serait temps de s'y intéresser.
00:51:11 Et pour le coup, je suis d'accord avec Darmanin,
00:51:14 on n'est pas obligé de subventionner ce type d'association.
00:51:17 - Il est 23h, on marque une très courte pause.
00:51:19 Le rappel de l'actualité, Mathieu Deveze.
00:51:21 - Jean-Luc Mélenchon, encore lui, dénonce une crise démocratique
00:51:28 qui peut tourner à la crise de régime.
00:51:30 Le chef de la France Insoumise s'est exprimé lors de la manifestation
00:51:33 contre la réforme des retraites à Paris.
00:51:35 Et l'Inter syndicat appelle ce soir à une 12e journée d'action
00:51:38 jeudi prochain, la veille de la décision du Conseil constitutionnel
00:51:42 sur la réforme des retraites.
00:51:44 Environ 8% d'enseignants se sont mis en grève aujourd'hui
00:51:47 pour cette 11e journée de mobilisation.
00:51:49 C'est en deçà des chiffres du 1er syndicat
00:51:51 dans les écoles maternelles et élémentaires.
00:51:53 Hier, ils prévoyaient autour de 20% de grévistes.
00:51:56 Enfin, la justice suspend les réquisitions
00:51:59 à la raffinerie Total Energy de Gonfreville-Lorchers.
00:52:02 C'est en Seine-Maritime.
00:52:04 Le tribunal administratif de Rouen estime qu'il s'agit
00:52:06 d'une atteinte grave aux droits de grève.
00:52:08 L'Etat est également condamné à verser 2000 euros d'amende.
00:52:11 Une quinzaine de salariés de la raffinerie
00:52:13 ont été réquisitionnés depuis ce lundi.
00:52:15 - Je crois surtout qu'ils ont peur de s'attaquer.
00:52:18 - Il y a quand même 15%, je le rappelle sur les récents sondages,
00:52:21 15% des Français sondés qui estiment que la violence
00:52:25 peut être légitime pour faire reculer l'Etat.
00:52:28 - J'ai l'impression qu'on arrive dans une séquence carémabrique
00:52:32 où seul l'émeute paye.
00:52:34 - Je ne suis pas sûre que ça paie nécessairement.
00:52:37 Non, en fait, il y a aussi la violence qui fait en sorte
00:52:39 qu'il y a un Français sur deux, je crois que c'était
00:52:41 le sondage YouGov Huffington Post, un Français sur deux
00:52:44 qui ne veut pas aller manifester parce qu'il a peur des violences,
00:52:47 il a peur d'être victime de violences aussi.
00:52:49 Donc, ça a un impact.
00:52:51 Mais cela dit, effectivement, ce chiffre est quand même important de 15%.
00:52:54 C'est-à-dire qu'il y a certains radicaux qui se disent
00:52:57 qu'on va y aller, on va déstabiliser l'État,
00:52:59 on va déstabiliser le pays par la violence.
00:53:01 Et je pense aussi le fait qu'il y ait eu pendant un certain temps
00:53:04 une certaine complaisance à l'égard de mouvements d'extrême gauche.
00:53:07 Ça a encouragé aussi certains individus qui avaient l'impression
00:53:11 d'avoir vraiment le champ libre pour faire les choses.
00:53:13 Et moi, je trouve qu'au cours des dernières semaines,
00:53:15 c'est ce qu'on a observé.
00:53:16 Autrefois, on parlait beaucoup de ces casseurs,
00:53:18 d'événements isolés.
00:53:19 Là, on n'est pas dans des événements isolés maintenant.
00:53:21 Depuis le 49.3, on sent qu'on a basculé
00:53:24 et que ces personnes de l'ultra-gauche radicaux,
00:53:27 de ces individus qu'on voit qui créent le chaos en ville,
00:53:31 on voit que ça s'est quand même multiplié
00:53:33 et que cette constellation aussi dans la nouvelle radicalité de gauche
00:53:39 qui part des antifas aux anticapitalistes, aux black blocs.
00:53:42 Il y a même aussi dans l'écologisme radical,
00:53:45 vous allez avoir certains individus
00:53:47 qui vont être attirés par cette fameuse violence.
00:53:49 Donc, je pense que pour la classe politique,
00:53:51 il faut absolument, premièrement, condamner les violences.
00:53:53 Les violences, c'est en tout point.
00:53:55 Et faire attention à ce discours antipolice.
00:53:58 On n'est pas assez de dénoncer.
00:54:00 Oui, s'il y a des bavures policières,
00:54:02 je pense que tout le monde s'entend qu'on doit les dénoncer,
00:54:04 mais ce n'est même plus ça maintenant.
00:54:05 C'est vraiment la haine policière.
00:54:07 On encourage un peu ce discours un peu partout
00:54:09 et ils sont donc les premiers visés maintenant.
00:54:12 - Tatiana Arnaud Arbarzac, la manière dont se passe une manifestation
00:54:14 reflète un petit peu quand même l'ère du temps.
00:54:16 Et les temps sont troubles.
00:54:18 - Je vais prendre à l'envers.
00:54:19 Moi, je pense qu'il y a justement cette montée de la violence,
00:54:22 malheureusement, et certains Français qui ont cette tentation de la violence.
00:54:26 Pour deux raisons.
00:54:27 D'abord, parce que, souvenez-vous des propos de notamment Laurent Berger,
00:54:29 l'intersyndical qui disait "Regardez les gilets jaunes,
00:54:31 ils ont avec la violence obtenu ce qu'ils souhaitaient".
00:54:34 Souvenez-vous quand même de ces propos-là.
00:54:36 Et ça ne légitime pas malheureusement,
00:54:37 mais c'est malheureusement ce que certains pensent.
00:54:39 Et puis deuxièmement, il y a ce ressentiment social
00:54:41 de plus en plus fort malheureusement qui est là, qui monte.
00:54:44 Chez certains, avec évidemment cette frustration du 49.3
00:54:49 et cette attente de l'adhésion du Conseil constitutionnel le 14 avril,
00:54:52 avec pour certains, peu de surprises a priori.
00:54:55 Quoique moi, je suis plutôt...
00:54:57 - Les sages pourraient vous surprendre ?
00:54:59 - Moi, je pense, sincèrement, je pense qu'il ne faut pas oublier quand même
00:55:02 que Laurent Fabius était à la tête du Conseil constitutionnel,
00:55:04 qu'il y a une sortie de secours qui est cherchée par la Macronie
00:55:08 et que cette composition du Conseil constitutionnel,
00:55:10 qui est quand même, je le rappelle, composée de neuf sages
00:55:12 avec deux anciens ministres quand même d'Emmanuel Macron,
00:55:15 je ne dis pas du tout que ce soit politique,
00:55:17 mais je dis quand même qu'il y a un petit ressentiment
00:55:19 de la part de l'ancien Premier ministre Laurent Fabius
00:55:21 à l'égard d'Emmanuel Macron, qui fait que certains disent quand même
00:55:26 qu'il pourrait y avoir la tentation, d'un côté, de taper un peu sur la Macronie
00:55:30 et de l'autre côté, ça pourrait quand même être une porte de sortie
00:55:32 pour Emmanuel Macron.
00:55:33 Ça arrive à sortir de ce "boulgui-boulga" en se disant qu'en fait,
00:55:36 si le Conseil constitutionnel... - "Boulgui-boulga" ?
00:55:38 - "Boulgui-boulga" ! - "Boulgui-boulga" !
00:55:40 - C'est fait à l'envers !
00:55:41 - Alors, Casimir disait un "boulgui-boulga", je crois.
00:55:43 - Si le Conseil constitutionnel retoquait...
00:55:45 Au moins, là, vous m'écoutez, donc c'est pas mal,
00:55:46 parce que vous m'écoutiez pas.
00:55:47 Si le Conseil constitutionnel retoquait ce projet de réforme,
00:55:52 peut-être que ça permettrait justement à Emmanuel Macron
00:55:54 de trouver une solution de sortie.
00:55:56 Parce que sincèrement, on voit pas très bien comment on peut arriver
00:55:59 à sortir de l'impasse.
00:56:00 Regardez, écoutez tout à l'heure le syndicaliste.
00:56:02 Laurent Berger considère que si c'est voté, il continuera pas,
00:56:06 mais cela dit, il y a quand même le RIP qui est là.
00:56:08 Il y a quand même cette solution.
00:56:09 - Il aurait fait un autre, si...
00:56:10 - Ça va durer 9 mois, cette histoire.
00:56:11 On sait pas, demain, la veille, la fin de crise...
00:56:12 - Le Conseil constitutionnel doit aussi se prononcer sur le RIP.
00:56:15 - Sur le RIP, c'est 9 mois, et ensuite, ça sera 6 mois
00:56:17 pour pouvoir justement débattre à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:56:20 Donc c'est pas rien, c'est quand même long, cette démarche.
00:56:23 - Juste une petite parenthèse, parce que les images que vous avez
00:56:25 sous les yeux, elles sont en direct.
00:56:27 Mathieu Vallée, nous sommes avenue d'Italie, dans Paris.
00:56:30 Je disais tout à l'heure, en prenant l'antenne,
00:56:32 que le cortège et les derniers irréductibles avaient été évacués
00:56:36 de la place d'Italie, forcés de constater qu'il y a encore quelques...
00:56:40 Je sais pas comment les appeler.
00:56:42 - Quelques hurluberlux.
00:56:43 - Qui ont décidé de prolonger la soirée avec ce feu de poubelle
00:56:47 au milieu de l'avenue d'Italie, non loin de la place d'Italie.
00:56:50 Donc je fais cette parenthèse avec vous, et puis Johan, vous reprenez derrière.
00:56:52 - Oui, très rapidement, il y avait à peu moins d'une heure,
00:56:55 encore une centaine d'éléments activistes sur la place d'Italie
00:56:58 qui étaient encore en train d'être évacués par les collègues.
00:57:00 C'est une situation figée.
00:57:01 Bon, on a une barricade sur l'avenue d'Italie,
00:57:03 qui donne sur la place d'Italie, et sur laquelle, pour l'instant,
00:57:05 on n'a pas d'autres propagations ou d'autres difficultés à s'y aller.
00:57:07 - Je ne comprends pas l'intérêt, en fait.
00:57:09 - L'intérêt, c'est de montrer que Paris est à feu,
00:57:12 et d'attirer les forces de l'ordre pour pouvoir après les prendre en partie.
00:57:14 Là, c'est pour faire de l'image, et puis vu que c'est sur toutes les chaînes,
00:57:17 ça fonctionne plus ou moins bien, puisqu'ils obtiennent le résultat escompté
00:57:20 par rapport à cette action que vous voyez sur vos images.
00:57:22 - Sauf que ça fait chier à les manifestants, que ça desserre la cause syndicale,
00:57:25 que ça serre le gouvernement.
00:57:26 - On est unanimes de dire que...
00:57:28 - C'est une stupidité crasse.
00:57:31 - En tout cas, ça desserre le mouvement.
00:57:33 Les gens qui se disaient peut-être en famille,
00:57:37 "je vais y aller avec les enfants, on a envie de soutenir ce mouvement",
00:57:41 il y a 80% des Français qui sont contre la réforme,
00:57:43 93% des Républicains...
00:57:45 - Regardez les manifestants, ce ne sont plus les mêmes qu'il y a quelques semaines.
00:57:48 - Oui, mais c'est déplorable, parce que ce mouvement a une forme de légitimité,
00:57:52 il a tout pour se faire entendre,
00:57:54 et il est pollué par ces gens qui sont juste toxiques
00:57:58 et qui desservent complètement la cause.
00:58:00 J'avais promis la parole à Johan, vous reprenez juste derrière.
00:58:02 - Oui, moi je ne dirais pas que le mouvement est en train de se radicaliser,
00:58:05 parce que si vous regardez bien ce qui s'est passé dans la manifestation aujourd'hui,
00:58:09 les manifestants se sont extrêmement bien tenus.
00:58:11 - Oui, mais ils sont moins nombreux parce qu'ils ont peur,
00:58:13 parce que ceux qui n'y vont pas ont peur de se retrouver au milieu de violence.
00:58:16 - Mais ce n'est pas le même débat, là vous posez une autre question.
00:58:18 - C'est ce que j'ai dit il y a un instant,
00:58:19 ces gens-là sont stupides parce qu'ils desservent le mouvement,
00:58:22 et ils empêchent les manifestants pacifiques
00:58:24 et qui ont une vraie légitimité à aller dans la rue, de le faire.
00:58:26 - Mais ce n'est pas ça le problème.
00:58:28 - Le problème c'est qu'ils s'en fichent de la réforme des retraites.
00:58:32 Ce sont des anarchistes, ce sont toujours les mêmes, qui étaient à Saint-Sauline,
00:58:36 qui sont là dans la manifestation contre la réforme des retraites
00:58:38 et qui seront dans les prochaines manifestations contre je ne sais quoi,
00:58:41 la loi immigration peut-être, je n'en sais rien,
00:58:43 qui sont de toutes les manifestations, ce sont des ultra-gauches,
00:58:46 qui sont des anarchistes et qui viennent là tout le temps.
00:58:48 Mais je ne dirais qu'il n'y a pas de radicalisation,
00:58:50 en tout cas aujourd'hui c'est ce qu'on n'a pas vu,
00:58:52 parce que ceux qui viennent là vraiment manifester contre la réforme des retraites
00:58:55 se sont bien tenus et il faut reconnaître ça au syndicat.
00:58:58 Aujourd'hui ils ont parfaitement tenu le cortège,
00:59:01 les Black Blocs n'ont pas réussi à s'infiltrer dans le cortège,
00:59:04 ils étaient en amont, en aval, à côté de ce cortège,
00:59:07 mais les syndicalistes ont vraiment bien maîtrisé le cortège.
00:59:10 Donc je ne dirais pas qu'il y a une radicalisation,
00:59:13 je dirais que les Black Blocs, toujours les mêmes,
00:59:15 se sont incrustés dans cette mobilisation et c'est ça le problème.
00:59:19 - Cela dit, si je peux me permettre, il y a une radicalisation quand même du mouvement syndical,
00:59:22 enfin quand on entend les propos même de Laurent Berger.
00:59:24 - Bien sûr, mais elle parle en termes de violence, en termes de violence physique.
00:59:28 - Les prix de position aujourd'hui de l'intersyndical sont extrêmement radicalisés,
00:59:32 si j'ose dire, par un bon regard qui est plus solide.
00:59:34 - C'est plus le discours d'un certain côté de l'échec politique qui alimente ça,
00:59:38 plutôt que le discours des syndicats de l'autre.
00:59:41 - Absolument.
00:59:42 - Oui, ce n'est pas la CGT qui dit que la censure populaire doit faire le travail,
00:59:46 ce n'est pas Laurent Berger qui dit que la répression est policière
00:59:50 et que ce serait une balade dans les champs s'il n'y avait pas...
00:59:52 - C'est pas ça que je suis en train de dire Julien.
00:59:54 - Comment ?
00:59:55 - C'est pas du tout ça que je suis en train de vous dire.
00:59:56 - Si, vous me dites que ce sont les syndicats qui alimentent et qui ont cette violence.
00:59:58 - Ecoutez pas ce que je dis, je vais répéter.
00:59:59 - Si, je fais que ça, Tatiana de vous écouter.
01:00:00 - Je vais répéter, c'est juste ce que je suis en train d'expliquer,
01:00:02 c'est qu'il y a une colère sociale extrêmement forte qui est méprisée par l'exécutif aujourd'hui,
01:00:06 qui est sous-estimée par l'exécutif et que les syndicats aujourd'hui radicalisent
01:00:09 leur prise de position parce qu'ils comprennent qu'ils ne pourront pas être entourés autrement.
01:00:13 - Laurent Berger jusqu'à présent n'avait pas ce discours aussi puissant et radical, c'est tout ce que je dis.
01:00:17 - Gabrielle Cluzel.
01:00:18 - Oui, le fait est qu'il n'y a quand même pas de parole unanime et forte pour condamner,
01:00:23 et ça à mon avis c'est embêtant, tous ces agissements.
01:00:27 - C'est faux ?
01:00:28 - Non, non, c'est...
01:00:29 - Il faut l'appeler sur ce plateau.
01:00:31 - C'est faux, c'est faux Gabrielle, c'est faux.
01:00:33 - Non, non, je trouve que ça pourrait être fait plus vigoureusement parce que de fait,
01:00:39 Julien a raison, ça desserre fortement le mouvement.
01:00:41 - Il va falloir choisir entre deux narratifs, soit on dit qu'ils ne sont pas nombreux,
01:00:45 que c'est des black blocs isolés, et soit on dit qu'on ne peut pas les maîtriser,
01:00:49 mais on ne peut pas dire les deux, s'ils ne sont pas beaucoup, on doit réussir à pouvoir les maîtriser.
01:00:53 Moi j'ai écouté Karima avec intérêt, elle dit qu'il y a eu une complaisance,
01:00:57 il n'y a pas eu une complaisance, enfin si c'est vrai, vous avez raison, il y a eu une complaisance,
01:01:00 il y a toujours une complaisance.
01:01:02 Moi pour moi, l'exemple le plus patant c'est celui des universités.
01:01:06 Nos universités sont en train d'être détruites pour partie, Bordeaux c'est un vaste scandale.
01:01:12 Moi je vois le ministre de la Culture qui tweet pour un oui ou pour un non,
01:01:15 elle n'a rien dit sur ce désastre patrimonial à l'université.
01:01:20 - Une complaisance de qui ?
01:01:22 - Du complaisance de notre gouvernement, de tous d'ailleurs, d'un écosystème intellectuel,
01:01:29 médiatique, universitaire, qui fait que pendant des jours et des jours,
01:01:33 ces universités peuvent être occupées sans qu'il ne se passe rien.
01:01:37 Et les gars se barrent et on nous dit "ah on a relevé quelques identités,
01:01:41 mais on ne sait pas très bien encore qui, mais essayez de mettre à sac l'école de vos enfants
01:01:44 pour voir ce que ça donne si on ne va pas relever votre identité et vous mettre en garde à vue".
01:01:48 - C'est très incompréhensible.
01:01:49 - Mais c'est une complaisance, vous ça ne vous choque pas.
01:01:52 Le bâtiment du Guay-Savoir à Toulouse est toujours occupé par les antifas,
01:01:58 enfin sauf erreur de ma part, il y a quelques jours il l'était encore,
01:02:01 et personne ne fait rien.
01:02:03 - Mathieu Vallée vous a expliqué tout à l'heure la problématique...
01:02:05 - Non, non, non, moi j'entends bien la problématique.
01:02:07 - Les outils juridiques aujourd'hui ne sont pas efficients pour permettre...
01:02:09 - Je vous ai écouté tout à l'heure...
01:02:10 - Mais vous dites des choses aberrantes.
01:02:11 - S'il vous plaît, écoutez-vous.
01:02:12 - Non, je ne dis pas des choses aberrantes, pas plus aberrantes que ce que vous racontez.
01:02:15 - Il ne verse pas l'enjeu, il ne verse pas l'encompletisme.
01:02:17 - Ce que je veux dire c'est qu'il y a la problématique des policiers
01:02:19 et il y a la problématique politique.
01:02:21 - À qui elles profitent ces images ?
01:02:22 - Aujourd'hui, il y a une complaisance, oui, il y a encore une complaisance,
01:02:28 quelles que soient les déclarations d'Hérald Darmanin,
01:02:30 avec ces Black Blocs, ces antifas, cette ultra-gauche,
01:02:34 et c'est évident, sinon les universités seraient débloquées depuis longtemps.
01:02:38 - À qui elles profitent ces images selon vous ?
01:02:40 Alexandre Devecchio ?
01:02:41 - Au gouvernement.
01:02:43 - Très clairement, elles profitent au gouvernement.
01:02:46 Ces gens-là sont les alliés objectifs du gouvernement, encore une fois.
01:02:49 Alors je ne suis pas dans la théorie complot.
01:02:51 Je pense que quand Gabriel Cluzel parle de complaisance,
01:02:53 ça veut dire qu'il y a faiblesse, il y a une très grande faiblesse en réalité
01:02:56 de l'État vis-à-vis de ces groupes-là.
01:02:58 Effectivement, la manif pour tous, et je le dis encore une fois,
01:03:02 d'autant plus tranquillement que je n'appartenais pas à ce mouvement,
01:03:05 mais à ma connaissance, à Pacassé, à Lampadère,
01:03:08 et on avait, pour le coup, c'était Manuel Valls à l'époque,
01:03:12 qui faisait les grandes déclarations sur la République,
01:03:15 et qui en envoyait certains en prison.
01:03:17 - Sur les dernières années, il y avait eu des événements extrêmement fluoroges.
01:03:20 - Il y a quand même un deux poids deux mesures qui paraît hallucinant.
01:03:24 Et encore une fois, sans être dans la théorie du complot,
01:03:27 il y a la faiblesse du gouvernement, et puis il y a le fait que finalement,
01:03:30 c'est ce qui a mis un coup d'arrêt à une mobilisation
01:03:32 qui avait été relancée par le 49-3.
01:03:34 Les grands perdants de cette affaire sont quand même les manifestants,
01:03:37 la France qui travaille, dont le message est complètement brouillé.
01:03:40 - Mathieu Vallée.
01:03:41 - Ce qui est bien, c'est que l'année prochaine,
01:03:43 on va avoir les élections européennes.
01:03:45 Le terrorisme, vous l'avez vu avec les attentats du 13 novembre 2015,
01:03:48 ils sont passés par l'Europe centrale,
01:03:50 ils sont venus pour une partie de l'Afrique du Nord,
01:03:52 ils sont passés par la Belgique, ils sont revenus en France.
01:03:54 Là, sur l'ultra-gauche et tous ces groupuscules violents,
01:03:57 on a constaté à Sainte-Sauline, et ça c'est documenté par les services de renseignement,
01:04:00 donc c'est pas du tout politique, qu'on a les soulèvements de la terre,
01:04:03 ce groupement qui va être dissous par les autorités,
01:04:06 qui a fait appel à tous les antifas, à tous les anarchistes,
01:04:08 à tous les individus ultra-violents connus des services de renseignement européens
01:04:11 dans la Catalogne, en Espagne, en Allemagne, en Italie.
01:04:15 Vous voyez, donc il y a vraiment des sujets où nos services de renseignement,
01:04:18 la sous-direction antiterroriste par la même occasion,
01:04:21 mais aussi la DGSI et le renseignement de la préfecture de police de Paris et territorial,
01:04:25 travaillent jour et nuit sur ce sujet-là.
01:04:27 Sainte-Sauline, j'en terminerai parce que ça a fait beaucoup l'objet de l'actualité,
01:04:30 moi j'ai des collègues qui m'en ont parlé il y a deux mois,
01:04:32 tout était documenté, la provenance des antifas et des anarchistes
01:04:35 qui venaient semer la violence, où ils étaient appelés, comment ils allaient s'insulter.
01:04:38 C'est encore plus rageant de se dire que tout ça est anticipé, qu'on sait exactement qui est qui,
01:04:42 qui est fiché, est-ce ?
01:04:43 Alors, ils font une volonté politique, et ça effectivement, c'est à ceux qui briquent des mandats
01:04:46 et ceux qui exercent les autorités de s'en expliquer,
01:04:49 mais d'un point de vue policier, modestement, ce que je peux vous dire,
01:04:51 c'est que l'état de droit actuellement tel que sont classés,
01:04:53 c'est un vrai débat que, modestement, moi je peux lancer lorsqu'on évoque ce sujet-là,
01:04:57 ne permet pas aujourd'hui, vous l'avez dit avec la loi anti-casseurs,
01:05:00 on l'a dit avec le suivi et la judiciarisation de ces groupes à risque,
01:05:03 ne permet pas aujourd'hui les mêmes méthodes, les mêmes outils et les mêmes cas juridiques
01:05:07 qu'on peut faire contre le stupéfiant, contre le terrorisme ou contre la proxénétie.
01:05:10 Vous imaginez bien que...
01:05:11 - Un dernier mot carrément, je voudrais qu'on revienne aux volets socials et politiques.
01:05:14 - Je voulais juste dire sur la question des multirécidivistes, par exemple,
01:05:17 il y en a qui sont souvent arrêtés, ça pourrait être aussi...
01:05:20 - Je vais vous faire gagner du temps, Julien.
01:05:22 Ça fait trois ans que depuis des mois, on s'égausille tous les syndicats
01:05:27 à expliquer à nos autorités et à M. Dupond-Morité en tête,
01:05:30 qui gère le ministère de la Justice jusqu'à présent, de faire une loi des peines minimales.
01:05:34 On a Naïma Mouchou, la députée au Réseau, qui a proposé un texte de loi
01:05:39 que le Rassemblement national, que d'autres parties sur les hémicycles, à part l'extrême gauche...
01:05:43 - Je crois qu'il y a une partie de la majorité qui a fait vote.
01:05:45 - Ça revient à ce que Gabriel Clusel disait aussi sur la question de la volonté politique,
01:05:48 parce qu'on pourrait jouer sur les multirécidivistes.
01:05:51 - Je vais plus loin. Pour faire des places de prison, pour faire des peines minimales,
01:05:54 pour demander au parquet...
01:05:56 - On élargit le sujet.
01:05:58 - Non mais là c'est quand même assez précis.
01:06:00 - Vous avez raison, les individus violents, quand on les interpelle et qu'ils ne sont pas
01:06:03 dans une manifestation ou qu'ils ne sont pas mis en prison, ils ressortent et ils recommencent.
01:06:06 On a même interpellé des gens fichés S, qui avaient été condamnés pour des violences
01:06:10 et qui ne sont pas incarcérés, qui reviennent dans les manifestations.
01:06:12 - Absolument.
01:06:13 - Tout à fait, c'est un vrai sujet aussi, vous avez raison.
01:06:14 - Retour à la question sociale politique. Qu'est-ce qui pourrait faire évoluer la situation ?
01:06:20 Tatiana l'a évoqué tout à l'heure, on parle de cette date du 14 avril,
01:06:24 le jour de l'avis du Conseil constitutionnel.
01:06:26 Est-ce que, je le disais tout à l'heure, les sages pourraient surprendre ?
01:06:29 Est-ce que cette séquence qui nous attend d'ici le 14 juillet peut avoir un rôle déterminant ?
01:06:36 - D'ici le 14 avril, absolument.
01:06:38 - Le 14 juillet, oui.
01:06:40 - Alors 14 juillet c'est un peu loin.
01:06:42 - Non, non, non, 14 juillet c'est autre chose.
01:06:44 - Le 14 avril effectivement ce sera décisif.
01:06:46 Alors est-ce que les sages peuvent prendre telle ou telle décision ?
01:06:49 Je me garderais bien de faire des pronostics parce que je n'en sais absolument rien.
01:06:52 - On est dans une salle d'attente en fait en ce moment.
01:06:54 - Absolument, on voit bien que les manifestants, enfin les syndicats comme le gouvernement,
01:06:59 cherchent à gagner du temps et à occuper les esprits durant cette semaine qui nous sépare encore
01:07:03 de cette décision du Conseil constitutionnel,
01:07:06 qui, quelle que soit la décision, changera la nature de ce mouvement.
01:07:11 Parce que Laurent Berger encore une fois l'a dit, après le 14 avril, il n'appellera plus à manifester.
01:07:17 Donc de fait, ça signifiera qu'il y aura moins de monde dans les cortèges
01:07:21 et ça signifie surtout la fin de l'unité syndicale qui, jusqu'ici, a été une très très grande force
01:07:27 pour les syndicats et pour les manifestants.
01:07:29 - Mais j'ai envie de dire que si ça se termine comme ça, ce sera un peu tout ça pour ça.
01:07:32 - Mais tout ça pour ça, c'est-à-dire que...
01:07:34 - Parce qu'ils n'auront rien obtenu.
01:07:35 - Mais les syndicats ont bien compris manifestement qu'ils n'obtiendraient rien d'Emmanuel Macron.
01:07:39 Évidemment, ils ne veulent pas arrêter maintenant parce que ça n'aurait aucun sens.
01:07:41 Ils veulent aller au bout jusqu'à la décision du Conseil constitutionnel.
01:07:44 Mais les syndicats qui en ont vu d'autres, qui connaissent bien ces luttes,
01:07:47 qui connaissent aussi le président de la République, ont bien compris qu'ils n'obtiendraient rien d'Emmanuel Macron.
01:07:52 Maintenant, ils attendent la décision du Conseil constitutionnel
01:07:56 et après, effectivement, le mouvement va, oui, de fait, changer de nature, sous l'évidence.
01:08:00 - Vous évoquiez Laurent Berger qui a donné son avis sur les conséquences d'un avis rendu par le Conseil constitutionnel.
01:08:06 Écoutez-le.
01:08:07 - Il n'est pas la question, je vous le dis pour la CFDT, de contester la légitimité du Conseil constitutionnel.
01:08:13 Parce que quand on commence à faire ça, on conteste à peu près tout.
01:08:16 Donc on reconnaîtra la décision comme étant celle du Conseil constitutionnel, qu'elle nous plaise ou qu'elle ne nous plaise pas.
01:08:22 Mais ça ne veut pas dire qu'on arrêtera de dire ce qu'on pense sur cette réforme
01:08:27 ou qu'on arrêtera de travailler en commun sur tous les sujets qui concernent les travailleurs.
01:08:30 - De certaines façons, ils viennent nous annoncer la fin de l'intersyndical.
01:08:33 - C'est plus ambigu. - Oui, moi aussi je trouve que c'est plus ambigu.
01:08:36 - Ah bon ? - Bah oui.
01:08:37 - Ils disent qu'ils ne contestent pas juridiquement, mais qu'ils vont continuer à se battre.
01:08:41 - Mais vous croyez que c'est le discours que tiendrait Mme Binet ?
01:08:44 - Non, mais c'est presque de dire qu'ils vont faire leur décision, parfait, on ne va pas contester ça,
01:08:48 mais nous, ça ne nous empêche pas dans nos actions.
01:08:50 Enfin, ça va dépendre de ce qui va se passer dans les prochains jours aussi.
01:08:53 - J'ai l'impression qu'il y a un début de risque de dissension pour la première fois depuis le début de cette mobilisation.
01:08:57 - Emmanuel Macron, quand même, est en train tranquillement de gagner son paga.
01:09:03 - Ah oui, mais lui, il a la boîte de popcorn là et puis il se régale.
01:09:06 - Sauf qu'il l'a refait sur le dos de la colère, je dirais, des Français aussi.
01:09:12 - Très vite, oui, Tatiana.
01:09:14 - Et avec une petite tape dans le dos pour le RN aussi, parce que finalement, on voyait dans les sondages...
01:09:18 - Pour l'instant, c'est la grande gagnante, elle ne l'entend pas, elle profite de tout ça.
01:09:20 - Absolument.
01:09:21 - Juste, Laurent Berger apporte ce soir une précision importante.
01:09:24 Il dit clairement qu'après le 14 avril, il n'appellera plus à manifester.
01:09:27 Il dit que ça ne l'empêchera pas de contester cette réforme, de dire que cette réforme, elle est injuste,
01:09:31 de toujours demander le retrait, mais il dit clairement que sa lutte sera différente, que la CFDT n'appellera plus à manifester.
01:09:37 - C'est un peu la clé de la contestation, Laurent Berger, vous le savez, Tatiana.
01:09:40 - Il y a quand même un dialogue qui est rompu avec Emmanuel Macron, il faut quand même le dire.
01:09:43 Hier, Laurent Berger s'énerve en disant "il y a eu deux fois, on m'a deux fois cité, il n'y en aura pas trois".
01:09:48 On sent que le ton est extrêmement énervé, tendu, et on connaît les relations extrêmement tendues.
01:09:54 Et elle date depuis longtemps, sous François Hollande, de Laurent Berger et d'Emmanuel Macron.
01:09:58 C'est quand même un ressentiment qui est là depuis assez longtemps.
01:10:01 Ça, c'est pour la CFDT.
01:10:03 De l'autre côté, il y a la CGT qui joue aussi sa partition, parce que tout à l'heure, on parlait de Sophie Binet.
01:10:06 Il y a quand même une donnée importante, c'est que Sophie Binet arrive au milieu d'une crise interne extrêmement importante au sein de la CGT,
01:10:12 qu'on a vu, qui a été palpable lors du Congrès, avec une radicalisation qui s'est imposée à elle,
01:10:17 et qu'elle doit, et d'ailleurs ce qui aussi traduit certains de ses propos, une radicalisation très importante,
01:10:22 parce que, je vous rappelle quand même que la CFDT est passée devant la CGT,
01:10:26 et donc la CGT est deuxième organisation syndicale aujourd'hui, donc ils sont quand même en première place,
01:10:29 oui en termes d'adhérents, à récupérer, et que Sophie Binet du coup a aussi une partition, si j'ose dire, à jouer,
01:10:37 face à Laurent Berger qui cela dit s'est beaucoup radicalisé aussi.
01:10:40 Après, c'est vrai qu'Emmanuel Macron aujourd'hui, il ne peut pas arrêter cette réforme.
01:10:45 Il n'a pas intérêt, de raison d'abord, parce qu'ils ont déjà perdu une fois avec le 49-3,
01:10:49 ils vont payer très cher s'il abandonne cette réforme.
01:10:51 C'est la marque de fabrique, c'est son ADN, c'est la marque.
01:10:54 Et puis je rappelle quand même qu'il ne se représente pas,
01:10:57 donc il n'a pas grand chose à perdre, très honnêtement.
01:10:59 Quatre années de chanlis, j'ai envie de dire.
01:11:02 Et ça c'est le problème, c'est quel cap, et ça c'est le vrai souci,
01:11:05 c'est qu'est-ce qu'il a à promettre, à proposer par la suite.
01:11:07 Le pire est à venir, j'ai envie de dire.
01:11:10 Dans le cap quand même qu'il a dévoilé lors du JTTF1, c'était que du social,
01:11:14 donc comment il va faire si le dialogue social est rompu avec les syndicats,
01:11:19 pour poursuivre sur la loi travail, sur les conditions de travail, de rémunération,
01:11:23 sur les carrières longues, enfin sur tout ce qu'il a déroulé lors de ce JT, comment il va faire ?
01:11:26 Autre motif de discorde entre Laurent Berger et le chef de l'État,
01:11:31 le secrétaire général de la CFDT, qui a estimé que le conflit social né de cette réforme des retraites,
01:11:36 de cette contestation, avait viré à la crise démocratique.
01:11:39 Écoutez ce que dit le patron de la CFDT.
01:11:42 Ce dont il est question aujourd'hui pour le président de la République,
01:11:45 ce n'est pas les mots de Laurent Berger ou je ne sais qui,
01:11:48 ce dont il est question, c'est la réponse qu'il va donner au monde du travail.
01:11:52 Le mépris ou non qu'il va afficher à l'égard du monde du travail.
01:11:55 Ce qui est important, ce n'est pas ce que je pense moi,
01:11:59 de ces propos qui dénotent une perte de nerfs d'une certaine manière.
01:12:05 Ce que je pense, c'est que, c'est le problème, c'est ce que pensent les gens qui sont derrière nous
01:12:11 et qui manifestent la population qui rejette à 70% cette réforme,
01:12:15 et les salariés et les travailleurs qui la rejettent à 90%.
01:12:18 Voilà, donc oui on a une crise sociale, et oui on a une crise démocratique
01:12:22 quand on est incapable dans notre pays de comprendre que ce qui s'exprime,
01:12:25 c'est de la démocratie sociale, et que cette démocratie sociale mérite d'être écoutée.
01:12:29 Et Jean-Luc Mélenchon a abondé aujourd'hui, écoutez.
01:12:32 Nous sommes en train de passer d'une crise sociale extrêmement ample,
01:12:36 extrêmement profonde, à une crise démocratique.
01:12:39 Et là, nous entrons plutôt dans un registre qui est plus familier
01:12:42 pour les dirigeants et responsables et animateurs et porte-parole politiques.
01:12:46 C'est plutôt le domaine dans lequel nous avons l'habitude d'observer et de voir.
01:12:52 La crise démocratique qui est ouverte par un pouvoir qui veut parler avec personne de rien,
01:12:56 et qui ne veut pas prendre la seule décision qui lui reste maintenant,
01:13:00 qui est le retrait, et bien cette crise démocratique peut prendre la tournure d'une crise de régime.
01:13:06 Qu'est-ce que c'est ? C'est une crise politique, une crise démocratique, une crise de régime, Johan ?
01:13:10 C'est une crise démocratique dans le sens où...
01:13:13 Mais qui attise cette crise démocratique ?
01:13:15 C'est une crise démocratique dans le sens où une partie des Français ont l'impression de ne pas être écoutés,
01:13:20 ont même l'impression de ne pas être représentés,
01:13:22 parce qu'il y a eu beaucoup d'abstentions lors des dernières législatives.
01:13:25 C'est une crise démocratique parce qu'ils ont effectivement l'impression que leur voix ne compte plus.
01:13:30 Donc oui, mais la France par ailleurs n'est pas le seul pays à connaître une crise démocratique.
01:13:36 Elle est particulièrement puissante en ce moment dans notre pays, on le voit,
01:13:39 mais il y a une crise des démocraties en réalité dans beaucoup de pays,
01:13:42 pas seulement en Europe, mais à travers le monde.
01:13:45 Alors je le disais hier sur ce plateau par ailleurs qu'il y avait eu une crise démocratique au Brésil,
01:13:49 on l'a vu quand le président Bolsonaro a quitté le pouvoir,
01:13:53 une crise démocratique aux États-Unis, on l'a vu quand le président Trump a quitté le pouvoir.
01:13:57 Alors bien sûr, ça ne se manifeste pas de la même manière en France.
01:14:00 Quoique, souvenez-vous, pendant la crise des Gilets jaunes,
01:14:02 certains d'entre eux avaient forcé la porte du ministère du porte-parole du gouvernement,
01:14:06 certains avaient tenté de marcher sur l'Élysée à l'appel de certains irresponsables par ailleurs.
01:14:10 Donc on voit effectivement qu'il y a eu une crise des démocraties
01:14:13 qui est particulièrement forte dans notre pays en ce moment.
01:14:16 Emmanuel Macron en parlait beaucoup à une époque.
01:14:18 Il a écrit en 2016 un livre qui s'appelle "Révolution".
01:14:21 Il parlait beaucoup de sa vision des institutions.
01:14:23 Il disait qu'il fallait les repenser, de quelle manière il fallait les repenser.
01:14:28 Il a essayé de réformer nos institutions en 2018.
01:14:32 L'affaire Benalla a mis à mal son projet.
01:14:37 Je suis surpris qu'il n'en ait pas reparlé.
01:14:39 Il a évoqué la réforme des institutions.
01:14:42 Il a consulté Nicolas Sarkozy et François Hollande.
01:14:45 C'est un des sujets qui va venir dans le mois qui vient.
01:14:48 Il devrait en faire dès à présent une priorité.
01:14:50 Je suis surpris qu'il n'en parle pas davantage.
01:14:52 L'une des clés pour le moment dans une séquence.
01:14:55 Ce qu'il met dedans pour l'instant n'est pas la priorité des Français.
01:14:59 Suppression du Premier ministre, réforme du Conseil constitutionnel
01:15:02 et transformation en Conseil d'État en proportionnel.
01:15:05 Ce n'est pas du tout ce qui intéresse les Français.
01:15:07 Il faut plus de facilité pour convoquer un référendum d'initiative partagée.
01:15:11 Jean-Luc Mélenchon nous parle de crise de régime, de crise démocratique.
01:15:16 Il s'en sert finalement.
01:15:19 Il enjouit d'une certaine façon de cette crise démocratique.
01:15:22 Même le 14 avril prochain, admettons que la décision du Conseil constitutionnel
01:15:26 valide tous les points de cette loi.
01:15:29 Mais là encore, la décision du Conseil constitutionnel
01:15:32 pourrait être remise en cause par l'extrême gauche.
01:15:35 Le Conseil constitutionnel serait illégitime pour Jean-Luc Mélenchon ?
01:15:40 Je vais être obligé de prendre la défense de Jean-Luc Mélenchon.
01:15:44 Je pense qu'effectivement, vous avez raison, il s'en nourrit.
01:15:48 Si tous les moyens sont bons pour arriver à la révolution citoyenne.
01:15:51 Il a des références révolutionnaires qui ne sont pas seulement celles de 1789.
01:15:56 C'est un trotskiste.
01:15:59 Donc oui, il le souhaite, il imagine en tirer profit.
01:16:03 Il n'empêche que sur le constat, il a raison.
01:16:06 Nous sommes effectivement dans une crise démocratique à mon avis,
01:16:10 plus qu'institutionnelle.
01:16:12 Comme l'a dit Johan Musa, il n'y a pas que la France qui est touchée.
01:16:15 La plupart des démocraties occidentales sont dans des systèmes institutionnels
01:16:18 très différents les uns des autres.
01:16:20 Donc je crois que les institutions sont un faux problème.
01:16:22 On a une fracture entre les élites et le peuple.
01:16:25 Il a raison de parler de crise de régime, parce que je crois que c'est un régime technocratique.
01:16:28 Les technocrates dominent la vie politique depuis une quarantaine d'années
01:16:32 qui est à bout de souffle, qui ne sait plus parler au peuple
01:16:35 et qui n'a qu'à proposer toujours les mêmes réformes.
01:16:38 D'ailleurs avec toujours le même slogan qui était celui de Margaret Thatcher,
01:16:41 il n'y a pas d'alternative.
01:16:43 S'il n'y a pas d'alternative, il n'y a pas de démocratie,
01:16:45 parce que la démocratie c'est le pluralisme, c'est le débat
01:16:47 et c'est la confrontation des points de vue.
01:16:49 - Confer l'italien avec l'extrême droite,
01:16:51 c'est ce qui se passe dans les différentes démocraties européennes aujourd'hui.
01:16:53 - Je trouve qu'en ce moment, il y a une espèce de lutte
01:16:55 à savoir qui détient la légitimité.
01:16:57 Et on voit dans le discours, je trouve, au cours des dernières semaines,
01:17:00 particulièrement des derniers jours,
01:17:02 on nous mitraille ce concept de démocratie sociale
01:17:06 comme si c'était là où vraiment il y avait une légitimité,
01:17:09 ça appartient au peuple, alors que la démocratie parlementaire
01:17:12 c'est vraiment l'endroit où se vautre Emmanuel Macron,
01:17:15 c'est déconnecté du peuple, déconnecté, ça appartient aux élites.
01:17:19 Alors on est vraiment, je trouve, dans cette lutte-là, dans ce discours
01:17:23 et c'est pas non plus...
01:17:25 Je pense qu'on utilise aussi le discours de la démocratie sociale
01:17:28 pour essayer d'exciter aussi un peu la base,
01:17:30 pour essayer de prolonger le mouvement social dans la rue également.
01:17:34 - Et pendant ce temps-là, je le rappelle à nos téléspectateurs,
01:17:36 le président est en Chine, c'est depuis Pékin qu'il suit ce qui se passe.
01:17:41 D'ailleurs, je crois qu'à aucune des 10 mobilisations, il était en France.
01:17:45 Ou alors, je regarde Johan parce qu'il connaît mieux l'agenda présidentiel que moi,
01:17:50 mais il est souvent en déplacement, comme par hasard.
01:17:52 En fait, ce qu'on comprend, Gabriel, c'est qu'il ne reconnaît
01:17:55 aucune responsabilité dans ce qui se passe, puisqu'il considère que cette réforme
01:17:59 elle était annoncée pendant la campagne.
01:18:02 Il a répété qu'il n'y avait pas de contre-projet des syndicats.
01:18:05 Donc tout ça ne lui évoque aucune leçon, il ne tire aucune leçon
01:18:10 de ce qui est en train de se passer.
01:18:11 - Oui, c'est assez frappant quand même, ces départs à l'étranger,
01:18:14 surtout que les Chinois, visiblement, ne l'ont pas accueilli à bras ouverts.
01:18:16 Donc l'invitation n'est pas de leur côté, ce n'était pas une invitation présente.
01:18:19 - C'était prévu de longue date quand même, ça fait un moment.
01:18:22 Un voyage comme celui-là ne se prévoit pas du jour au lendemain, vous l'imaginez bien.
01:18:26 - Le fait est que, vous pouvez appeler ça une coïncidence,
01:18:30 - Il est parti avec la moitié du CAC 40.
01:18:32 - L'effet est quand même tout à fait désagréable.
01:18:35 Et surtout, ça vient alimenter cette idée qu'on a quand même depuis qu'il a été élu,
01:18:40 même depuis le premier quinquennat, qu'il est un petit peu à l'étroit
01:18:43 dans le rôle de président de la République française.
01:18:45 Français, c'est un peu des bouseux, vous voyez,
01:18:47 donc il aime bien se projeter ailleurs, plus haut.
01:18:49 D'ailleurs, les Français le comprennent mal.
01:18:52 - Mais le pire, c'est que c'est vrai.
01:18:53 - Eh bien oui, parce qu'on nous...
01:18:55 Qui nous avait expliqué qu'ils avaient tous une pensée complexe ?
01:18:58 - Au secours, au secours.
01:18:59 - Pourquoi aussi type de gens ?
01:19:01 On a été trop intelligents, pourquoi vous dites "au secours Yoann" ?
01:19:04 - Alors, le fait qu'il n'est pas là, après vous pouvez protester,
01:19:08 c'est néanmoins l'impression qu'il renvoie quand vos enfants ont un problème à la maison,
01:19:12 vous ne vous barrez pas chez le voisin, c'est un principe de base.
01:19:15 Moi, je veux bien qu'on discute à l'infini en se demandant si c'est...
01:19:18 - Il y a un intérêt à aller en Chine quand même, pour la France.
01:19:21 - Souvent quand il y a des crises, je me dis "non mais très bien qu'il y a tout le monde..."
01:19:24 - Il reprend finalement le rôle du président de la République.
01:19:27 - Il y a toujours des intérêts à aller à l'étranger, c'est évident.
01:19:31 La France doit rayonner.
01:19:32 - Il ne va pas se balader à la Grande Muraille, c'est ça que je veux dire.
01:19:34 - Là, le problème, j'ai jamais dit qu'il était en tongo au bord de la piscine,
01:19:37 ce n'est pas le sujet.
01:19:38 - Non mais c'est une question de liberté quand même, honnêtement,
01:19:40 car moi je me serve ici.
01:19:41 Habituellement, les chefs d'État, quand il y a une crise,
01:19:43 une catastrophe nazophobique...
01:19:45 - Oui mais là, c'est le Premier ministre qui a les choses en main.
01:19:48 - Non mais Julien...
01:19:49 - Alors Yoann veut réagir et je reviens.
01:19:51 - Il y a le feu à la maison, au sens propre et au sens figuré, très honnêtement.
01:19:55 Est-ce que vous partez en Chine dans ces cas-là ?
01:19:58 - Non mais je ne reste pas à la maison s'il y a le feu.
01:20:00 - La semaine, il y a du conglois.
01:20:02 - Vous laissez votre famille...
01:20:03 - Je veux au moins faire le trottoir d'en face, je traverse la rue.
01:20:06 - Très bien.
01:20:07 Le fait est qu'il y a une crise démocratique et institutionnelle
01:20:11 parce qu'il y a une crise générale, institutionnelle, oui,
01:20:14 parce que c'est quand même le costume du général de Gaulle
01:20:17 qui est sûr Emmanuel Macron.
01:20:18 Quand on fait du 36, on ne met pas du 44.
01:20:21 Forcément, ça ne rentre pas.
01:20:23 Non mais il faut quand même être conscient de ça.
01:20:26 C'est évident que les institutions le tiennent
01:20:28 et en réalité, ce n'est plus adapté, ça reste un maintien artificiel.
01:20:34 Vous parlez d'une crise démocratique,
01:20:36 évidemment, on a un pays à qui on répète depuis des années,
01:20:40 "cause toujours, tu m'intéresses".
01:20:42 Même aux dernières présidentielles, ça a été ça.
01:20:44 Emmanuel Macron faisait...
01:20:46 Oh, Alexandre de Vecchio, j'ai confondu.
01:20:48 - Attention !
01:20:50 - Alors ça, c'est du lapsus.
01:20:52 - Je crois que c'est un compliment.
01:20:53 - Alexandre de Vecchio parlait tout à l'heure de cette fameuse phrase
01:20:56 de Margaret Thatcher, "il n'y a pas d'alternative",
01:20:59 TINA, c'est l'acronyme.
01:21:01 C'est ce qu'il a dit aussi aux élections présidentielles.
01:21:05 Il a dit "vous n'avez pas d'autre alternative que de voter pour moi".
01:21:08 C'est une drôle de conception de la démocratie.
01:21:10 - Yoann, qui a failli s'étouffer il y a quelques minutes.
01:21:13 - Non, non, non.
01:21:14 - C'est vrai.
01:21:15 - Ça arrive quelquefois, Gabriel, c'est vrai.
01:21:17 Non, cette fois, il faut raison garder quand même.
01:21:20 Il n'y a pas le feu à la maison.
01:21:22 Il y a une contestation...
01:21:23 - Il n'y a pas le feu à la maison ?
01:21:24 - Non, il y a une contestation qui est extrêmement forte.
01:21:26 - Alors là, c'est moi qui m'étouffe.
01:21:27 - Non, il y a une contestation qui est extrêmement forte.
01:21:29 Le pays n'est pas à l'arrêt, l'économie fonctionne normalement.
01:21:32 Il y a des manifestations qui sont importantes.
01:21:34 - Il y a une heure, on prenait l'antenne et je vous ai donné la parole en premier.
01:21:38 Yoann, vous m'avez dit "je n'ai jamais vu une détestation pareille des Français envers le chef de l'État".
01:21:43 Il y a un peu de péril en la demeure.
01:21:45 - Mais ce qui est vrai, il y a une détestation qui est considérable d'Emmanuel Macron
01:21:48 de la part d'un certain nombre de Français.
01:21:50 Mais pour autant, il n'y a pas le feu à la maison.
01:21:52 On a connu des crises plus graves dans notre pays au cours des dernières décennies.
01:21:56 - Oui, il y a eu la guerre de Cent Ans, il y a eu plein de choses.
01:21:58 - Non, j'ai dit "les dernières décennies".
01:21:59 Vous avez un problème avec l'histoire, chère Gabrielle.
01:22:02 Mais heureusement, quand même, on peut reprocher beaucoup de choses à Emmanuel Macron.
01:22:06 Je lui ai fait certains reproches ce soir d'ailleurs.
01:22:08 On peut lui reprocher beaucoup de choses, mais heureusement que le président préside.
01:22:12 Qu'il aille à l'étranger, qu'il fasse des voyages officiels en Chine.
01:22:15 - Ce n'est pas anodin non plus, Yoann.
01:22:16 - Attendez, un voyage officiel en Chine, ça se programme depuis des mois.
01:22:19 - Il aurait pu l'annuler, pardon la décision de Charles Morin.
01:22:21 - Il aurait pu l'annuler bien sûr, mais je crois qu'à mon sens...
01:22:25 - Il a annulé Charles déjà, il n'a pas annulé deux voyages officiels.
01:22:27 - Mais à mon sens, la situation ne justifiait pas d'annuler ce voyage
01:22:30 parce que sinon le président n'aurait rien fait d'autre depuis trois mois.
01:22:33 Et ça, ça n'est pas possible.
01:22:35 - Deux secondes parce que je voudrais que Mathieu Vallée puisse s'exprimer aussi.
01:22:37 - Je ne suis pas d'accord, je pense que ça l'arrange bien d'être à 8000 km d'ici pendant cette crise.
01:22:42 Ça, c'est la première chose et souvent ça l'a arrangé d'être au loin.
01:22:45 - Mais je n'ai pas dit que ça ne l'a arrangé.
01:22:46 - Pourquoi ? Parce qu'il laisse le Premier ministre qui est son fusible
01:22:48 et qui a toujours d'ailleurs été le fusible dans la politique française, malheureusement.
01:22:51 Mais il laisse le Premier ministre être le fusible et gérer cette crise.
01:22:54 Et lui se contente. Sincèrement, je trouve qu'il a annulé la visite du roi Charles III
01:23:00 qui aurait été extrêmement malvenu à un moment donné où il y a une grande sociale.
01:23:04 - Des raisons de sécurité.
01:23:05 - Un roi qui en déroule un tapis rouge.
01:23:06 Je pense que franchement, le président chinois aurait pu être annulé aussi.
01:23:10 - Non.
01:23:11 - Et à 23h30 de Mathieu Vallée, je vous donne la parole juste après le rappel de l'actualité.
01:23:15 Mathieu Devez, j'ai deux minutes de retard, je suis désolé.
01:23:20 Gérald Darmanin annonce 154 blessés parmi les forces de l'ordre lors des manifestations.
01:23:25 Certains gravement, selon le ministre de l'Intérieur.
01:23:28 111 personnes ont été interpellées aujourd'hui en France.
01:23:31 Et à Paris, des éléments radicaux ont notamment incendié la devanture de la Rotonde,
01:23:35 un restaurant emblématique du quartier de Montparnasse.
01:23:38 570 000 manifestants ont défilé aujourd'hui en France, selon le ministère de l'Intérieur.
01:23:44 Une mobilisation en nette baisse par rapport à la précédente.
01:23:47 Le 28 mars, ils étaient 740 000 dans le pays.
01:23:50 570 actions ont été recensées aujourd'hui sur le territoire.
01:23:53 L'intersyndical revendique de son côté près de 2 millions de manifestants
01:23:57 et appelle ce soir à une douzième journée de mobilisation jeudi prochain.
01:24:01 Nantes-Toulouse, c'est l'affiche de la finale de la Coupe de France.
01:24:05 Les Toulousains se sont imposés ce soir 2-1 sur la pelouse d'Annecy après un match haletant.
01:24:10 L'ouverture du score est signée à Bouclal, un but de la tête après un bon centre côté droit de Van Den Boemen.
01:24:16 Annecy égalise juste avant la pause. Penalty transformé par Bossetti.
01:24:21 Mais Chahibi met fin au rêve des Hauts-Savoyards et trompe le gardien du bout du pied.
01:24:25 Toulouse affrontera donc Nantes le 29 avril prochain au Stade de France.
01:24:29 Toulouse-Nantes en finale de Coupe de France. Affiche inédite.
01:24:33 Qu'est-ce que vous voulez nous dire Mathieu ?
01:24:35 Non mais j'ai réagi aux... C'est important la finale de la Coupe de France aussi.
01:24:38 C'est la plus vieille compétition de football dans notre pays.
01:24:42 On connaît la finale. Voilà.
01:24:44 Je vais faire une parenthèse, mais vous...
01:24:46 Je regardais la haineur de votre émission et je voyais crise démocratique.
01:24:49 Et quand on est policier, avec le recul qu'on a, on a eu les Gilets jaunes le 17 novembre 2018,
01:24:53 qui était aussi une mobilisation populaire avec des revendications légitimes.
01:24:57 Le coût de la vie, l'essence, les zones périurbaines et rurales qui étaient abandonnées.
01:25:01 Et malheureusement, qui a vite été récupérée par des mouvements ultra radicalisés, d'ultra gauche majoritairement,
01:25:07 ce qu'on a appelé les ultra jaunes.
01:25:09 Et à chaque fois, il faut le dire, on constate que tous ces mouvements sociaux, populaires,
01:25:13 de toute cette France qui est celle des oubliés, vous savez, celle que nous on côtoie au quotidien,
01:25:17 par des violences conjugales, par des enfants qui sont maltraités,
01:25:20 par des personnes les plus précaires qui font appel aux policiers jour et nuit, tous les jours de l'année.
01:25:25 Et bien on constate que malheureusement, de mouvement en mouvement, on est 2023-2018 qui avance,
01:25:29 on a ces groupuscules qui veulent récupérer à chaque fois ces mouvements,
01:25:32 qui les infusent et qui en fait les mue en violence.
01:25:36 Et je suis d'accord avec vous, le danger pour nous et je pense du président de la République,
01:25:39 c'est d'écouter ces syndicats.
01:25:41 En 2018, les gilets jaunes avaient débordé les syndicats qui sont censés canaliser, transférer,
01:25:46 exprimer les revendications et les colères du pays.
01:25:49 Moi je suis syndicaliste policier donc je suis bien placé pour en parler.
01:25:52 Si vous n'avez plus de syndicats, si vous n'avez plus ces corps intermédiaires,
01:25:55 qui ont été, il faut le dire avant, méprisés.
01:25:58 Tout à fait, quand j'ai entendu, je n'ai plus le nom du syndicaliste,
01:26:01 c'était monsieur Privat qui était avec nous, Patrick Privat.
01:26:04 Il condamne les violences, il contribue avec la préfecture de police de Paris,
01:26:07 en région avec les préfectures de département, avec les forces de l'ordre,
01:26:09 à organiser les cortèges, à les structurer, à les sécuriser.
01:26:12 Je rajouterais, Yohann, qu'il n'y a pas que les services d'ordre.
01:26:15 Et aujourd'hui, tous les policiers, gendarmes, blessés que vous avez vus,
01:26:18 c'est pour permettre aux cortèges d'avancer, c'est pour disperser et interpeller
01:26:23 les pré-cortèges aujourd'hui qui sont composés d'individus
01:26:26 qui se muent en mouvement d'action des Black Blocs.
01:26:28 Les Black Blocs, ce n'est pas des individus à qui ça donne une idéologie d'adversaire,
01:26:31 c'est une technique.
01:26:32 Avant, ils étaient, il y a 5 ans, 6 ans, sur les lois de Combrie de 2016, en arrière.
01:26:36 Ils étaient tout au fond.
01:26:37 Aujourd'hui, ils se mettent devant pour clairement exprimer le fait
01:26:39 qu'ils méprisent les corps intermédiaires, qu'ils méprisent le syndicat,
01:26:42 qu'ils méprisent les causes qui sont défendues et qu'ils pourrissent notre démocratie.
01:26:44 Non mais c'est important parce qu'on est toujours dans l'immédiateté.
01:26:47 Et en fait, c'est une histoire qui se renouvelle à chaque fois.
01:26:49 Et là, je rejoins Gabriel Cuset, c'est que ça fait des années qu'on sous-estime
01:26:52 ces groupuscules violents et qui, rappelez-vous, ils avaient attaqué l'hôpital Necker
01:26:56 lorsque les manifestations de Combrie étaient passées dans le 15e arrondissement.
01:26:59 On se souvient de ces images insupportables, bien sûr.
01:27:00 Donc vous voyez que ces images se répètent.
01:27:01 On a des enfants malades, Necker.
01:27:02 Les modes d'action sont connus, les personnes sont fichées,
01:27:03 même si fichées ne vaut pas interpellation.
01:27:05 Et d'ailleurs, vous avez oublié, et j'en terminerai là,
01:27:07 quelque chose que tout le monde nous a objecté à la figure.
01:27:09 Il y a eu énormément d'interpellations.
01:27:11 On nous a dit, oui, mais en termes de réponse pénale, c'est pas à la hauteur.
01:27:14 Si la réponse pénale, elle était le corollaire de l'efficacité de l'action policière,
01:27:17 ça ferait longtemps, en fait, que tout irait mieux.
01:27:19 Notre efficacité policière, c'est pas uniquement la réponse pénale.
01:27:22 Parce que oui, il y a beaucoup d'interpellations, mais on sait que ça va jamais très loin.
01:27:25 Et ça va jamais très loin parce que d'abord...
01:27:27 Et c'est pour ça qu'on les retrouve d'ailleurs toutes les semaines dans les cortèges et que l'histoire...
01:27:31 Parce qu'en ordre public, c'est difficile de faire des procédures d'orfèvre.
01:27:33 Quand vous êtes sous la panade des projectiles qui font interpeller
01:27:36 et rapidement présentent à l'OPJ l'individu, l'Officier Pugnissaire interpellé,
01:27:39 et que derrière, il faut laisser des effectifs sur le terrain, c'est compliqué.
01:27:41 Non mais cette technique...
01:27:42 Non mais parce que je voulais qu'on finisse de parler d'Emmanuel Macron.
01:27:44 Mais Karima, dernier mot là-dessus parce que je voudrais qu'on reste sur notre sujet.
01:27:47 Oui, il y a une difficulté de plus.
01:27:49 Je pense qu'aujourd'hui, c'est le discours qui infuse un peu partout contre les policiers.
01:27:53 Chose qu'on voyait moins avant.
01:27:55 Je pense qu'avant, quand on parlait justement de ces bavures policières,
01:27:57 on était capable de dénoncer quelques éléments peut-être perturbateurs.
01:28:01 Mais aujourd'hui, ce discours un peu partout, qui est très populaire aussi
01:28:05 au sein d'une certaine gauche radicale et qui n'est pas condamnée justement...
01:28:10 Je pense que ça n'aide pas du tout l'état de l'ordre en ce moment.
01:28:14 La police, pour terminer votre propos, elle représente 5% de la fonction publique,
01:28:17 55% des sanctions.
01:28:19 Donc il n'y a pas d'impunité dans l'ordre.
01:28:21 D'ailleurs, si on avait la même sévérité avec les quelques cas isolés chez nous
01:28:23 qui ne font pas la maille, avec les multirécidivistes...
01:28:25 C'est l'administration française la plus contrôlée en gros.
01:28:27 Si on avait la même sévérité pour ces cas très isolés de chez nous,
01:28:30 avec les multirécidivistes, tout le monde s'en porterait très bien.
01:28:32 Je voudrais qu'on conclue sur le chef de l'État.
01:28:34 Je disais tout à l'heure, on est dans une espèce de salle d'attente
01:28:37 en attendant le 14 avril et cette décision du Conseil constitutionnel.
01:28:41 Sauf que cette salle d'attente, elle est désastreuse, elle ne sert à rien.
01:28:44 On voit de la violence, des victimes pour rien du tout.
01:28:47 Est-ce que le président aurait pu, aurait dû avoir une attitude différente
01:28:50 pendant cette période de latence ?
01:28:51 On rappelle qu'il est en Chine, donc pour un voyage officiel.
01:28:54 Est-ce qu'il aurait dû agir autrement pendant cette période de latence ?
01:28:58 Manifestement, agir autrement, oui.
01:29:00 Parce que c'est précisément à cause de lui qu'on en est là.
01:29:04 Ça, c'est indéniable.
01:29:05 Mais lui ne croit pas que la rue va s'embraser en fait.
01:29:07 Il n'a pas la lecture de la réalité, tout simplement.
01:29:10 Mais attendons de voir ce qui va se passer cette semaine d'abord,
01:29:12 avant de dire que la rue va s'embraser.
01:29:14 Ça a commencé un peu, pardon.
01:29:15 Oui, mais bien sûr, il y a des débordements, mais des débordements comme ça,
01:29:18 on en a connu dans notre pays de très, très nombreux durant les dernières années.
01:29:21 Donc, il n'y a rien d'extraordinaire non plus.
01:29:23 Malheureusement, j'aimerais que ce soit extraordinaire,
01:29:25 mais hélas, depuis de trop nombreuses années, ce qu'on connaît dans ces manifestations,
01:29:29 on l'a également connu dans le passé lors d'autres manifestations,
01:29:33 contre d'autres réformes.
01:29:35 Donc, il n'y a rien d'exceptionnel, hélas, et je dis bien hélas.
01:29:38 Donc, je vous redis que je considère que sa place est effectivement en Chine,
01:29:41 qu'il doit continuer à présider parce que c'est son rôle.
01:29:44 Mais est-ce que son attitude a été la bonne ?
01:29:46 Vous me posez la question.
01:29:47 A l'évidence, non.
01:29:48 Après, il est convaincu et il a toujours été convaincu que cette réforme était nécessaire,
01:29:51 mais il n'a pas réussi à la faire comprendre aux Français.
01:29:54 Il n'a pas réussi à l'aménager pour que davantage de Français y adhèrent.
01:29:58 Il a dit, c'est son seul regret de ne pas avoir réussi à convaincre les Français
01:30:02 de cette réforme.
01:30:03 Les Français ont bien compris cette réforme, ils n'en veulent pas,
01:30:05 ils n'en veulent pas, pas besoin de les convaincre.
01:30:06 Ils ont dit non.
01:30:07 À ce moment-là, on peut peut-être l'aménager,
01:30:09 essayer de trouver des sources d'économie ailleurs.
01:30:12 Je ne sais pas, ce sont différentes options.
01:30:14 Bon, manifestement, il a échoué.
01:30:16 Donc oui, bien sûr, vous me posez la question, c'est sa responsabilité.
01:30:19 Avec, si je peux me permettre, quelques maladresses quand même,
01:30:21 parce que c'est vrai que quand c'était quand même une bête
01:30:23 de le voir accorder une interview à Peave Gadget,
01:30:26 de voir deux de ses ministres faire play ball et têtu,
01:30:28 franchement, c'est quand même, à un moment donné,
01:30:30 on attend une parole présidentielle avec une explication
01:30:33 de la Peave Gadget d'arrivée.
01:30:34 Ça vous choque, vous, que Marlène Schiappa pose dans Playboy ?
01:30:36 Je trouve que ce n'est pas du tout le moment.
01:30:37 Je ne vous ai pas entendu là-dessus.
01:30:38 Je trouve que ce n'est pas du tout le moment.
01:30:39 Je peux comprendre son explication, je trouve sincèrement
01:30:42 que ce n'est pas du tout le moment.
01:30:43 C'est complètement décalé par rapport à la grogne sociale
01:30:45 et à la colère qu'on voit dans ces manifestations.
01:30:48 Sincèrement, c'est complètement décalé.
01:30:50 Tout comme d'ailleurs Olivier Dussopt, qui est en première ligne,
01:30:52 c'est complètement décalé de faire son coming out dans têtu.
01:30:55 Non mais sincèrement, ce n'est pas du tout le moment.
01:30:58 On ne parle même pas de l'interview présidentielle dans Peave Gadget.
01:31:01 C'est même une huesse.
01:31:02 Peave Gadget, c'était à notre époque.
01:31:05 Sincèrement, je trouve que cela participe, cela dit,
01:31:09 trêve de plaisanterie, ça participe quand même d'un ressentiment.
01:31:13 Vraiment, quand vous parlez aux gens, les gens vous disent
01:31:15 « mais franchement, c'est du foutage de gueule, c'est très vulgaire ».
01:31:17 Mais c'est vraiment ça.
01:31:18 Je trouve que là, il y a un mépris de la part d'Emmanuel Macron.
01:31:21 Déjà, il y avait un mépris dans sa façon d'exercer le pouvoir.
01:31:24 C'est de ne rien comprendre à ce qu'il couvre dans le pays.
01:31:26 Mais écoutez, d'ailleurs, franchement, quand les syndicats aujourd'hui
01:31:29 parlent de déconnexion, de bunkerisation du pouvoir,
01:31:32 et Sophie Binet d'ailleurs disait, il est dans une réalité parallèle.
01:31:35 Il est en Chine, pendant qu'on voit cette grogne,
01:31:38 qu'on voit des gens qui se font tabasser dans la rue,
01:31:41 des policiers qui se font tabasser dans la rue,
01:31:42 pendant qu'on voit des gens qui n'arrivent pas à finir leur fin de mois.
01:31:46 Sincèrement, je pense que là, il y a un vrai souci.
01:31:48 Alors qu'est-ce que vous voulez qu'il fasse ?
01:31:50 Qu'aurait-il dû faire pendant cette période jusqu'au 14 avril ?
01:31:55 Il a trop méprisé les corps intermédiaires.
01:31:57 Il a trop méprisé, comme d'ailleurs l'avait fait en son temps Nicolas Sarkozy,
01:32:00 il fait du Nicolas Sarkozy les syndicats.
01:32:02 C'est-à-dire que considérer que je vais voir dans quelques semaines
01:32:04 après le Conseil Externe, et je verrai dans plusieurs semaines,
01:32:06 les syndicats à l'heure actuelle, je pense que c'est une déconnexion.
01:32:09 Est-ce qu'il pourra renouer le dialogue social un jour ?
01:32:11 Ça va être très compliqué. Encore une fois, d'abord,
01:32:13 il y a une inimitié personnelle avec Laurent Berger.
01:32:17 Et quand on voit les propos de Sophie Binet aujourd'hui
01:32:19 qui vient d'arriver dans la tête de la CGT,
01:32:21 je pense que ce sera très compliqué.
01:32:23 Et je pense qu'il s'est très mal pris parce qu'il aurait pu rattraper le coup,
01:32:26 si j'ose dire, en essayant de renouer un dialogue social.
01:32:29 Et que d'ailleurs cette réunion qui a eu lieu à Matignon
01:32:33 avec Elisabeth Borne a été un fiasco absolu.
01:32:35 Parce que je pense qu'Elisabeth Borne aurait dû arriver aussi
01:32:39 à mettre un peu plus de rondeur dans ses propos
01:32:42 et aurait dû essayer de trouver un chemin de sortie par le haut aux syndicats.
01:32:47 Parce que les syndicats ne peuvent pas non plus ne rien donner,
01:32:51 ne rien obtenir plutôt.
01:32:53 On ne peut pas avoir cette manifestation massive, mais massive,
01:32:56 et ne rien donner aux syndicats. C'est impossible.
01:32:59 L'épuisement, c'est le bon calcul, Alexandre ?
01:33:01 C'est un calcul cynique, pourrissement, mais à court terme, oui.
01:33:05 À long terme, et pour le président de la République,
01:33:08 parce qu'il y a encore quatre ans à gouverner,
01:33:10 et ça va être tout de même compliqué,
01:33:12 d'autant plus qu'il n'a plus de majorité à l'Assemblée nationale.
01:33:15 Mais surtout pour le pays.
01:33:16 Combien de temps on va pouvoir gouverner comme ça,
01:33:18 avec le même type de réformes, contre la majorité de la population,
01:33:22 et sans l'inscrire dans une vision de redressement pour le pays ?
01:33:25 Parce que c'est ça qu'il aurait dû faire.
01:33:27 Le rôle du président de la République, c'est d'avoir une vision.
01:33:29 Et je pense que les gens sont capables de se sacrifier deux ans de plus
01:33:32 s'ils comprennent que ça va permettre de produire plus,
01:33:35 d'avoir un pays plus fort à l'international.
01:33:38 On n'a pas eu ce discours-là.
01:33:40 Le discours, on n'a même pas l'impression que ça va sauver le régime des retraites.
01:33:43 Donc on se demande pourquoi tout ça ?
01:33:45 - On va en avoir une autre. En trois, quatre, cinq ans.
01:33:47 - Après, pour merder les Français, comme dirait l'autre.
01:33:49 - On voit que c'était sa priorité quand même.
01:33:51 Il veut aller jusqu'au bout, comme je dis.
01:33:53 - C'était sa seule promesse de campagne.
01:33:55 - Oui, exactement. Et après, dans deux ans, dans trois ans,
01:33:57 limite, il aura fait ce qu'il voulait faire, disons,
01:34:00 la chose la plus importante.
01:34:02 - Il pourra partir à la retraite le cœur tranquille.
01:34:04 - Oui, mais on a parlé des syndicats.
01:34:06 Moi, je veux revenir sur votre invité, le syndicaliste.
01:34:08 - Il reste 30 secondes.
01:34:09 - Ah bon, d'accord.
01:34:10 Non, mais juste dans ce discours, vous parlez de cette fraction sociale,
01:34:12 de cette France qui souffre.
01:34:13 Il a parlé de deux ans, il a dit deux ans ferme.
01:34:15 Donc, un discours de prisonnier, un discours vraiment
01:34:18 où on se sent piégé. Moi, ça m'a vraiment frappée.
01:34:21 Donc, ça ne règle pas la crise profonde de ce lien,
01:34:23 de ce rapport au travail et du sens qu'on donne au travail.
01:34:26 - Qu'est-ce qui va se passer d'ici le 14 avril ?
01:34:28 - Euh, bien, je ne sais pas. Je n'ai pas de boule de cristal.
01:34:31 Non, ce que je voulais dire, c'est qu'il a un passif de défiance.
01:34:36 C'est ça, vous voyez.
01:34:38 De fait, peut-être que cette réforme,
01:34:40 elle serait amenée par quelqu'un d'autre,
01:34:43 les Français auraient eu confiance.
01:34:45 De fait, intégrer dans un grand projet, avec un volet.
01:34:48 Moi, je reviens toujours à ça, mais néanmoins,
01:34:50 ça me paraît assez évident, démographique,
01:34:52 parce que c'est bizarre de vouloir faire pérenniser
01:34:54 la retraite par répartition sans ce volet-là.
01:34:58 Enfin, on voit bien que ce n'est pas inscrit dans une vision.
01:35:00 Eh bien, peut-être que les Français auraient embrayé,
01:35:03 mais là, ils n'ont plus confiance en Emmanuel Macron.
01:35:06 Donc, je crois qu'il n'est pas capable de porter cette réforme.
01:35:08 Et c'est quasiment la fin de ce soir, Info.
01:35:11 On verra ce qui nous attend d'ici.
01:35:13 Donc, il n'y a rien d'autre à dire.
01:35:15 Même si on peut imaginer qu'il y a des moyens de pression
01:35:20 qui vont être mis en place, différents blocages.
01:35:22 On rappelle que la grève des éboueurs va reprendre à Paris le 13 avril.
01:35:25 Une nouvelle manifestation.
01:35:26 C'est une interview dans marmiton.org.
01:35:28 Dans Marmiton, dans Kikoo Magazine.
01:35:29 On verra ce qui nous attend.
01:35:31 La dernière image, quand même, parce que j'ai envie de vous laisser
01:35:33 avec un peu de légèreté, un peu de sourire,
01:35:35 penser à autre chose.
01:35:37 C'est Sophie Binet qui est avec nous en direct.
01:35:40 Bonsoir.
01:35:41 Non, pardon.
01:35:42 Je plaisante.
01:35:43 Évidemment, ce sont des petits bébés tigres.
01:35:46 Regardez, des petits bébés tigres de Sumatra
01:35:48 qui ont pointé le bout de leur nez au zoo de Chester
01:35:51 pour la première fois.
01:35:52 Ils sont nés le 7 janvier.
01:35:53 Ils s'appellent Alif et Raya,
01:35:55 qui sont deux montagnes de l'île indonésienne de Sumatra.
01:35:58 Ils font partie d'un programme d'élevage
01:36:00 d'espèces menacées du zoo de Chester
01:36:02 qui vise à augmenter le nombre
01:36:03 et à préserver l'avenir de ces tigres de Sumatra.
01:36:05 Non seulement ils sont trop mignons
01:36:07 et ça fait plaisir de voir des beaux animaux comme ça,
01:36:09 n'est-ce pas Mathieu Vallée ?
01:36:10 Vous aimez les tigres ?
01:36:12 Oui, oui, j'aime les tigres.
01:36:14 Il est plus là, Mathieu.
01:36:15 Mathieu, il est déjà couché.
01:36:17 Alors, chaque naissance, je le dis parce que c'est très important,
01:36:19 chaque naissance est importante,
01:36:21 il reste moins de 400 tigres de Sumatra
01:36:23 dans la nature à l'état sauvage.
01:36:25 Cette espèce est au bord de l'extinction.
01:36:27 Donc, nous devons nous féliciter
01:36:29 de ces petites boules de poils qui gambadent
01:36:31 et qui sont heureux auprès de leur maman
01:36:33 dans le zoo de Chester du côté de l'Angleterre.
01:36:35 Combien de temps la gestation ?
01:36:37 La gestation du tigre, je ne l'ai pas en tête.
01:36:39 Je vous dis ça dans quelques heures.
01:36:41 À mon avis, je vais me l'imaginer,
01:36:43 je pense qu'un tigre ça a de quoi, 6-7 mois ?
01:36:45 On va vérifier ça sur l'Internet.
01:36:47 C'est vrai qu'on fait souvent des animaux
01:36:49 qui peuvent être violentés,
01:36:50 où la police ouvre des enquêtes sur les réseaux sociaux
01:36:52 où les gens publient des vidéos cruelles contre les animaux.
01:36:54 Donc c'est aussi un sujet sur lequel on travaille.
01:36:56 Bien sûr, je vous propose qu'on en discute en coulisses.
01:36:59 Je n'ai pas beaucoup parlé, j'étais si calme.
01:37:02 J'ai la réponse.
01:37:03 La gestation du tigre est de 110 jours.
01:37:05 Ça doit être quoi ? Entre 3 et 4 mois ?
01:37:07 C'est très court, mais c'est magnifique.
01:37:09 Ça suffit, regardez le résultat.
01:37:11 Regardez les yeux qu'ils ont.
01:37:13 Après ça évolue avec le temps, c'est comme les chats.
01:37:15 J'ai eu un chat, il avait les yeux tout gris.
01:37:17 Et puis aujourd'hui, il a les yeux verts.
01:37:18 Je ne sais pas pourquoi. C'est la vie.
01:37:20 C'est passionnant ma vie privée.
01:37:22 Merci beaucoup. Merci à l'Oumy, à Audi.
01:37:24 Pardon Tatiana, je sais que t'aimes le regard.
01:37:26 C'est la reconversion contre le mélanie chaque soir.
01:37:28 Le jugement dans l'œil de Tatiana.
01:37:30 Vous aimez les tigres ?
01:37:32 Oui, j'adore les tigres, mais je pense que c'est plus mignon petit que grand.
01:37:35 Je ne suis pas sûre d'avoir un petit dans la main chez moi.
01:37:37 C'est dangereux, mais il se sent magnifique.
01:37:38 Merci à tous. A demain, bonne nuit.
01:37:40 - C'est ça.
01:37:41 [Musique]