Ca se dispute du 01/04/2023

  • l’année dernière
Eliot Deval anime un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour votre rendez-vous du
00:04 week-end 19h. Ça se dispute avec ce soir l'ancien député François Puponi.
00:09 Bonsoir François, merci de remplacer Julien Dreyl, un empêchement ce soir.
00:13 On le salue d'ailleurs. En face de vous comme tous les samedis
00:16 soirs Alexandre de Véghio, rédacteur en chef le Gui-Gaôt. Bonsoir Alexandre, dans un
00:20 instant place au débat. On va revenir notamment sur cette une qui fait beaucoup
00:24 parler d'elle ces derniers temps, celle de Marlène Schiappa en une de Playboy.
00:29 Ce sera à 19h30 mais avant on reviendra sur cette nouvelle mobilisation contre la
00:33 réforme des retraites à Vire en Normandie, le fief d'Elisabeth Borne.
00:37 Mais tout de suite le rappel des titres avec vous Isabelle Piboulot.
00:41 Les écologistes déclinent une proposition de rendez-vous avec Elisabeth
00:46 Borne. La première ministre souhaitait évoquer la pré-réforme des retraites, un
00:51 exercice de communication selon les Verts qui n'en démorte pas.
00:54 Ils réclament le retrait ou à minima la suspension du projet rejoignant ainsi
00:59 le boycott de LFI et du PCF. Aux Etats-Unis, les tempêtes meurtrières
01:04 se poursuivent, au moins huit morts et plusieurs dizaines de blessés sont à
01:08 déplorer après le passage de tornades dans l'Arkansas, l'Indiana et l'Illinois.
01:13 Des vents violents et des orages se déplacent désormais vers le nord-est du
01:17 pays et pourraient frapper l'état de l'Ohio. Au moins 154 000 foyers américains
01:23 ont été privés d'électricité. Et puis cette image insolite à Paris, ce
01:28 n'est pas un poisson d'avril. La dame de fer s'est trouvée une petite soeur. Une
01:32 réplique de la tour Eiffel est apparue au pied de l'emblématique monument à
01:36 l'occasion de ses 134 ans. Baptisée Eiffela, mesurant en 32 mètres de haut,
01:42 elle a été installée la nuit dernière par Philippe Mindron, un performeur
01:46 vendéen. Une oeuvre à observer jusqu'au 10 avril.
01:51 Merci beaucoup Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
01:55 Ce sera 19h30. On va donc démarrer avec cette nouvelle mobilisation
02:00 aujourd'hui contre la réforme des retraites. C'était à Vire en Normandie.
02:04 C'est le fief de la première ministre Elisabeth Borne. 3100 personnes ont bravé
02:09 la pluie. Rassemblement pour cette commune sans précédent depuis le début
02:12 du mouvement d'opposition à la réforme des retraites. Quelques légères tensions
02:17 en fin de rassemblement. Un important dispositif avait été mis en place.
02:21 Le maire de Vire Marc-Andre Sabater s'est exprimé sur notre antenne cet
02:26 après-midi. Écoutez-le. On n'est pas habitué évidemment de ce type de mouvement
02:30 dans une ville comme la nôtre. Et donc effectivement on avait une certaine
02:33 appréhension par rapport à la fois au nombre de personnes et aussi au risque
02:39 que des personnes mal intentionnées accompagnent ce mouvement. Et la
02:43 manifestation s'est déroulée dans le calme. Et je remercie les organisations
02:47 syndicales d'avoir permis cela. C'est important. On voit bien qu'il y a
02:52 quelques individus qui sont là et qui ont d'autres intentions. Forcément ça
02:56 crée une tension dont on se serait bien passé.
02:59 Alors la commune de Vire donc, capitale de la manifestation contre les
03:05 réformes des retraites cet après-midi. Aux dernières législatives. Pour
03:08 information, Elisabeth Borne était arrivée en tête avec plus de 52% devant
03:12 le candidat de la NUPES. 49% d'abstention si on peut le noter. On le disait.
03:17 3100 manifestants François Puponi dans une commune de 10 000 habitants. Est-ce
03:22 que cela reste un rassemblement symbolique ? On le répète dans le
03:26 fief d'Elisabeth Borne. Ou au contraire ça dit quelque chose tout de même d'une
03:31 opposition forte dans le pays contre la réforme des retraites selon vous ?
03:34 Non je pense que c'est plus symbolique que toujours. 3500 c'est important.
03:37 Certes pour une ville de 10 000 habitants. Mais c'est pas non plus une grande
03:40 manifestation dans une région comme celle-là. Donc je pense que c'est
03:43 symbolique. Je pense qu'on est en train de toucher la fin du mouvement. On voit
03:47 bien que petit à petit ça s'essouffle. L'Assemblée nationale a voté ou plutôt
03:52 n'a pas voté la censure. On attend le conseil constitutionnel et donc on
03:56 verra bien. Mais plutôt le sentiment que les gens ont compris que malgré 10, 11
04:01 journées de manifestation, les choses se passent et que ce projet ira jusqu'au
04:05 bout. Alexandre Devecchio, un rassemblement symbolique. Néanmoins vous sentez
04:09 effectivement une mobilisation qui s'essouffle ? On verra si la mobilisation
04:15 s'essouffle. Je pense que les événements de Sainte-Sauline par exemple et les
04:20 violences ont sans doute une responsabilité dans le fait qu'il y ait
04:23 cette mobilisation s'essouffle. Donc peut-être si les choses sont un peu
04:28 plus apaisées jeudi, les gens voudront de nouveau manifester. Je crois moi que
04:33 plutôt qu'une résignation, ce sont ces mouvements d'extrême gauche qui
04:37 paradoxalement ont cassé un mouvement qui avait de bonnes raisons d'être.
04:43 Ensuite, plusieurs choses. D'abord, Elisabeth Borne a été finalement assez
04:48 mal élue en tant que députée. C'est une techno qui a du mal en réalité avec la
04:54 politique. Ça explique une partie de ses difficultés donc c'est pas si surprenant
04:57 que cela. Ça illustre moi je trouve malgré tout à quel point cette
05:03 opposition elle est profonde. Y compris dans les FIEF où le gouvernement était
05:08 majoritaire et y compris dans une partie de la France qui manifeste peu.
05:13 Des manifestations comme ça en Normandie, on en voit peu. Donc ça veut dire que, et c'est
05:18 ce qui est intéressant avec ce mouvement social, c'est qu'il dépasse le public
05:22 traditionnel des syndicats, de la gauche, de la fonction publique. Que c'est vraiment
05:28 la France du travail qui ne comprend pas cette décision. Et c'est symbolique je
05:33 crois d'une fracture profonde aussi entre les dirigeants et une partie du
05:38 peuple français qui ne comprend plus sa classe dirigeante et ses élites.
05:42 En tout cas, il y avait un dispositif des forces de l'ordre très important une
05:45 nouvelle fois aujourd'hui à Vire pour prévenir les violences. Et selon un
05:48 sondage publié par le Figaro, 59% des sondés pensent que le mouvement va
05:53 perdurer en devenant de plus en plus violent. François Puponi, est-ce content
05:58 effectivement vers des manifestations peut-être plus petites néanmoins qui
06:03 resteront plus tendues ? C'est le risque. Tout le monde savait que dès lors que le
06:08 processus parlementaire est à son terme, que les syndicats allaient mobiliser mais de
06:12 moins en moins parce que effectivement les manifestations s'étirent un peu, les
06:15 durs allaient basculer dans une espèce de radicalisation. C'est le risque, on le
06:19 sait. Et quelque part c'est un peu ce que pensait le gouvernement aussi en disant
06:23 il y a un moment ça va se radicaliser et ça deviendra moins populaire donc ça
06:27 essoufflera le mouvement social. Malheureusement c'est ce qu'on est en
06:30 train de constater. On verra bien la manifestation de jeudi mais on voit bien
06:32 que maintenant alors que les premières manifestations s'étaient passées dans
06:35 d'excellentes conditions, que systématiquement les casseurs sont là et
06:38 qu'on bascule dans autre chose. C'était le risque. Malheureusement nous y sommes.
06:41 On l'a vu encore le week-end dernier dans les Deux-Sèvres. Mais ça les gens ne
06:46 l'acceptent pas parce que autant ils disent on est contre cette réforme oui
06:49 mais on sait qu'elle va aller jusqu'au bout parce que quelque part il y a une
06:52 majorité mais on ne veut pas de violence. Et donc quelque part effectivement le
06:56 mouvement social est en train d'être fracturé par le rêve un peu fou de la
07:00 NUPES qui est de dire je t'en... et des Black Blocs avec une convergence entre les
07:05 deux en disant allons-y prenons la rue et on gagnera par la rue.
07:09 Et justement venir venir à l'isle, Alexandre de Vécu.
07:10 Non mais vraiment les Black Blocs et effectivement plus largement François Puponi a raison
07:16 d'élargir au moins une partie de la NUPES ont été dans cette affaire
07:19 vraiment les idiots utiles du gouvernement. Macron peut leur dire merci
07:23 et les travailleurs peuvent être très en colère je crois. La France qui
07:28 travaille après cette gauche qui n'a je crois pas défendu les intérêts des
07:33 retraités. On est sûr que les Black Blocs n'ont rien à faire de la réforme des
07:36 retraites. Ils sont dans une volonté de détruire l'état, d'imposer une espèce de
07:42 révolution anticapitaliste. Mais l'erreur absolue je crois c'est Jean-Luc
07:47 Mélenchon et la NUPES de les avoir suivis après avoir donné une
07:52 mauvaise image d'eux-mêmes à l'Assemblée nationale. On voit une forme de
07:57 porosité avec l'extrême gauche dans la rue et encore une fois non seulement
08:01 c'est condamnable sur le plan politique mais sur le plan stratégique si on est
08:05 opposé à cette réforme c'est faire le jeu du gouvernement.
08:08 Justement on va y revenir dans un instant peut-être une petite parenthèse sur ce
08:11 qui va se passer François Puponi en début de semaine prochaine.
08:13 Elisabeth Borne qui doit rencontrer les syndicats. Qu'est-ce que vous y
08:18 attendez ? Est-ce que c'est une réunion pour rien finalement ? Une stratégie du
08:21 gouvernement qui peut-être voulait diviser l'intersyndical ? On voit que ça
08:24 ne fonctionne pas aujourd'hui. Non c'est pas une réunion pour rien. Dans une démocratie
08:28 comme la nôtre il faut toujours avoir un dialogue en particulier avec les
08:32 organisations syndicales. Donc ils vont pas tomber d'accord. Le risque c'est
08:36 qu'effectivement il y aura un débat sur les retraites mais il y aura pas un
08:39 retrait du texte par la première ministre. Mais il faut qu'on discute
08:42 parce que de toute façon cette réforme si le conseil constitutionnel la valide
08:45 elle sera mise en oeuvre et je vois mal dans un pays comme le nôtre les
08:49 syndicats dire à partir d'aujourd'hui on est vexé, on ne parle plus de
08:52 gouvernement avec celui-là ou le suivant ou les suivants. Donc il faudra discuter,
08:56 il faudra dialoguer et la première ministre l'a bien compris, les syndicats
08:59 l'ont bien compris puisqu'ils vont tous venir à cette rencontre.
09:01 Oui le dialogue social est indispensable dans une démocratie comme la nôtre et
09:05 il reprendra malgré effectivement ce qui s'est passé pendant le conflit. Il
09:09 laissera des traces mais on sait très bien que et syndicats et gouvernement
09:12 sont appelés à discuter ensemble. Un retour au dialogue possible alors Alexandre
09:15 Devecchio à partir du début de semaine prochaine ? J'ai commencé avec l'idée
09:19 qu'il y avait une fracture profonde entre les élites et le peuple, une impasse
09:24 démocratique même puisque le texte va passer mais en réalité pour le moment le
09:28 gouvernement n'a pas de majorité. Je pense qu'il y a donc une impasse
09:33 démocratique aussi bien au Parlement aussi bien avec les Français qu'en terme
09:38 de démocratie sociale je crois. Je crois que là le gouvernement veut donner une bonne
09:42 image de lui-même peut-être montrer que c'est pas lui qui bloque que ce sont les
09:46 syndicats qui sont fermés mais il peut remettre aussi une pièce dans la
09:50 machine. On parlait de démobilisation, les syndicats peuvent aussi s'en servir
09:54 pour dire regardez on se fout de nous parce qu'on les reçoit pour faire quoi ?
09:59 Le point de crespation pour le monde c'est la réforme de la retraite et c'est les 64 ans.
10:06 Et c'est de ça que le gouvernement ne veut pas parler donc c'est quand même
10:10 une rencontre pour pas grand chose. François Puponi.
10:13 La Première Ministre a dit qu'on parlerait de tout y compris des retraites.
10:16 Après qu'il ne tombe pas d'accord c'est autre chose.
10:19 On peut penser qu'il sortira pas grand chose de tout cela.
10:21 En tout cas un constat désolant ces derniers jours depuis quelques jours on en a
10:25 beaucoup parlé sur notre antenne et bien en marge des manifestations de nombreux
10:28 symboles de l'état ont été visés un peu partout en France dans plusieurs villes
10:32 par exemple l'incendie du Porche en bois de la mairie de Bordeaux en marge de la
10:36 manifestation du 23 mars dernier. Dans l'université de sciences humaines
10:41 toujours à Bordeaux la direction n'a pu que constater les dégâts occupés depuis
10:46 le 21 mars. Elle a été évacuée par les forces de l'ordre dans la nuit de jeudi
10:50 à vendredi. Vous voyez à l'antenne les images des dégâts. Un million de dégâts.
10:55 Et à Lyon c'est un poste de police municipale qui a été tagué, dégradé et
11:01 puis on peut aussi nommer la commune de Bronze cette fois. C'est un centre des
11:05 impôts qui a été visé. Alors ces violences, ces dégradations c'est vrai
11:08 que François Puponi on n'entend pas véritablement de condamnation unanime de
11:13 la classe politique. Finalement on aurait presque le sentiment que notre société
11:18 s'habitue. Est-ce que c'est le cas ? Non seulement elle s'habitue mais certains
11:22 la cautionnent. Qu'est ce qui se passe ? Quand Jean-Luc Mélenchon dit
11:26 nous n'avons pas gagné dans l'hémicycle il faut maintenant gagner dans la rue
11:29 c'est dire aux gens allez-y, cassez, on peut le faire.
11:33 Quand on met en cause la police en disant que la police tue etc.
11:36 on tend les choses dans notre pays entre une partie de gens qui sont dans le
11:41 radicalisme, qui sont dans la lutte forte et violente et puis les institutions.
11:46 C'est-à-dire que quand un parti comme la DUPES veut mettre en cause les
11:50 institutions, certains passent aux actes et effectivement tous les symboles des
11:53 institutions républicaines sont tagués. La ville de Lyon, la ville de Bordeaux,
11:57 en plus ce sont des maires qui sont plutôt proches des idées de la DUPES,
12:01 ça n'empêche pas les casseurs d'aller s'attaquer aux symboles républicains
12:05 qu'est une mairie. C'est-à-dire qu'on veut mettre les institutions par terre et
12:07 c'est ce qu'ils essayent de faire concrètement et physiquement.
12:10 Ça veut dire que vous faites un lien Alexandre de Véritieux entre la montée de la
12:13 violence, la montée de ces dégradations finalement et bien une idéologie de
12:17 l'extrême gauche de plus en plus présente, c'est le cas ?
12:20 Oui ça fait en réalité des décennies. Alors il y a plusieurs responsables,
12:25 l'extrême gauche elle-même mais aussi je crois l'État qui a été incroyablement
12:31 faible et complaisant parce que ça fait des décennies que les black blocs sont
12:34 là et qu'il n'y a pas de combat réel, qu'on les a pas mis hors d'état de nuire,
12:39 qu'on n'a pas adapté la législation à la menace et qu'on les a pas condamnés trop
12:45 fort moralement parce que ce serait, imaginons que ce soit l'extrême droite
12:48 qui commette de telles dégradations, je pense que la condamnation serait
12:52 unanime, massive et pas du bout des lèvres. Même Emmanuel Macron a du mal
12:57 à nommer qui sont les casseurs, on a l'impression que la violence vient de nulle
13:01 part alors qu'elle vient d'une idéologie qu'on connaît bien.
13:04 Ensuite le deuxième responsable dans la classe politique c'est effectivement
13:08 Jean-Luc Mélenchon et la NUPES qui là sont quasiment complices en réalité
13:13 puisque comme l'a dit lui-même François Pupeni, ils encouragent aux violences et
13:18 là la gauche dans son entièreté, celle qui siège aux côtés de la NUPES,
13:24 aux côtés de la France Insoumise, donc qui a une responsabilité.
13:29 On a cette gauche qui a fait la morale quand même à la droite alors même que
13:32 la droite ne s'est jamais alliée à une extrême droite non-violence qui a monté
13:39 des dits, qui a adopté une stratégie du cordon sanitaire, là elle est dans le
13:44 même parti que ces gens là qui veulent mettre à bas la République, qui cassent
13:49 du bien public, qui prétendent que la police est criminelle.
13:55 Donc là il va falloir s'interroger mais surtout que ces gens là ne viennent plus
13:59 faire la morale, ils sont complètement disqualifiés.
14:01 S'interroger sur le terrain politique aussi sur le terrain de la justice
14:04 puisque depuis avril 2019 la loi visant à renforcer et garantir le maintien de
14:09 l'ordre public lors des manifestations, vous le voyez en l'antenne, punit d'un an
14:12 d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende le fait de dissimuler toute une
14:15 ou une partie de son visage sans motif légitime. On les voit ces black blocs
14:20 notamment dans les manifestations. Alors des peines dans les faits difficiles à
14:23 appliquer c'est ce que nous explique Jérémy Calfon, il est avocat pénaliste.
14:26 Écoutez, on trouve que la plupart du temps il n'y a pas d'éléments tangibles
14:32 permettant de dégager, de caractériser ce qu'on appelle un commencement
14:37 d'exécution donc il y a la plupart du temps un classement conscieux. Les lois
14:41 concernant le maintien de l'ordre qu'elles soient pour contrôler les
14:45 policiers ou pour limiter un petit peu le champ d'action des manifestants sont
14:50 de toute façon des lois qui sont vouées être peu efficaces parce qu'applicables
14:54 seulement à postériori. Alors on le disait François Puponi, des violences, des
14:58 dégradations pas suffisamment condamnées par une certaine classe
15:01 politique, est-ce que la justice aussi finalement elle n'est pas trop laxiste
15:04 vis-à-vis de ces casseurs ? On a le sentiment qu'il n'y a pas réellement de
15:08 punition, que ces 15 000 euros d'amende cette année de prison finalement elle n'est
15:11 jamais appliquée. La loi est relativement punitive parce que 15 000 euros d'amende
15:15 même si effectivement il n'y a pas de condamnation. Mais ce qui est compliqué et les
15:19 policiers le disent c'est qu'ils interpellent, ils remettent ça à un
15:22 procureur, la procédure et souvent c'est effectivement classé sans suite et quand
15:26 on va jusqu'au tribunal, le tribunal dit non non il n'y a pas assez de preuves et
15:30 c'est le vrai problème des policiers. Moi j'ai connu les émeutes de
15:33 banlieue, les magistrats prenaient moins de gants avec les jeunes de banlieue où
15:36 il y avait des interpellations préventives, on était plus que borderline de
15:40 niveau juridique mais là on a le sentiment qu'une partie de la justice vis-à-vis de
15:44 ces casseurs, il y a une certaine tolérance parce que la loi elle est très claire
15:46 vous venez cagouler, masquer dans une manifestation c'est interdit et souvent
15:50 les policiers font leur travail, interpellent les individus et ensuite
15:53 effectivement c'est soit les procureurs soit ensuite les juges qui disent non et
15:57 il y a maintenant des avocats qui mettent en cause et ça permet même à la France
15:59 insoumise de dire la police fait n'importe quoi et on met en cause. On
16:04 envoie les policiers rétablir l'ordre dans des conditions qui sont extrêmement
16:07 difficiles et il y a des responsables politiques et pour pas dire des députés
16:11 qui systématiquement mettent en cause la police et parfois sont aidés par
16:16 l'élection de justice. On va écouter un gendarme justement dans un instant mais
16:18 réagissez Alexandre de Vécure. Sur la justice je partage ce qui a été dit, il y a un indice
16:22 quand même qui nous dit qu'il y a un problème avec la justice c'est que le
16:26 syndicat de la magistrature vous vous souvenez le syndicat qui avait fait le mur des cons
16:30 et on rappelle que le mur des cons c'était pas seulement des politiques qui
16:33 étaient épinglés c'était aussi des familles de victimes
16:35 là c'est manifesté mais non pas pour dénoncer les violences mais pour
16:38 dénoncer les violences policières donc on voit bien qu'il y a une idéologie
16:43 qui pèse sur la justice. Maintenant le pouvoir politique a quand même une
16:46 responsabilité c'est à dire qu'on arrive à interpeller de manière préventive
16:51 encore une fois l'extrême droite je cite toujours ce match France-Maroc où il
16:55 y avait eu des interpellations de quelques pieds nickelés d'extrême droite
16:58 avant même qu'il ne se passe quoi que ce soit
17:00 on y arrive avec les hooligans pour reparler du foot parce que une fois qu'ils
17:04 sont interpellés ces hooligans même si la condamnation n'est pas très lourde
17:07 ils doivent aller pointer au commissariat et ils ne peuvent plus retourner dans les
17:12 manifs donc ça se gère en amont et là il n'y a pas eu de volonté politique et
17:15 je m'étonne quand même je trouve ce gouvernement c'est pas le seul mais là
17:19 c'est particulier extrêmement faible avec les forts et fort avec les faibles
17:24 parce que dans le même temps où les black blocs cassent tout depuis 15 jours
17:27 à Paris ou à Sainte-Solène on envoie des gendarmes à l'hôpital
17:30 eh bien on apprend qu'on a mis en garde à vue une dame dans le nord qui traitait
17:38 Emmanuel Macron d'ordure sur les réseaux sociaux donc c'est pas bien mais il y a un
17:42 deux fois deux mesure qui paraît délirant, délirant, fort avec les faibles
17:47 faible avec les forts. Je pense que le gouvernement, on prend le
17:50 prophète police sur Paris mais c'est vrai pour les commandants de gendarmerie dans les
17:54 Deux-Sèvres, essaie d'appliquer la loi et de rétablir l'ordre républicain mais
17:58 aujourd'hui ils ont une difficulté c'est qu'ils ont à la fois en face des casseurs
18:01 des députés qui viennent avec leurs écharpes pour expliquer qu'effectivement
18:05 la police est responsable le lendemain des avocats et donc il y a quand même une
18:09 partie de la société qui n'accepte plus que la police essaie de rétablir l'ordre
18:13 républicain. Regardez les sondages François Puponi c'est 80% des
18:17 français qui soutiennent les... donc en fait c'est pas une partie de la société
18:22 ce sont des minorités actives toujours les mêmes et le gouvernement a décidé de
18:26 se soumettre à ces minorités là. Personne ne les a honlés à faire ça.
18:29 Ce serait l'extrême droite encore une fois ou juste la droite
18:33 il n'y aurait pas ces scrupules là. Laurent Nunes qui est je pense un
18:37 excellent préfet de police systématiquement porte plainte maintenant
18:40 à chaque fois qu'on est en cause des policiers. Je ne disais pas les policiers...
18:43 Mais on sent bien que pour eux il y a la difficulté d'être sur le terrain
18:46 parce qu'ils se font caillasser donc il faut qu'ils interviennent dans des
18:48 conditions extrêmement difficiles mais dès le jour de la manifestation ils sont
18:52 mis en cause par effectivement une minorité de personnes mais qu'ils soient
18:56 des journalistes qu'ils soient des juges puisque effectivement les juges les ont
19:00 mis en cause et donc ça complexifie encore plus leur travail.
19:03 Alors justement on va en parler. On va écouter le témoignage d'un lieutenant de gendarmerie mobile.
19:07 Il nous a accordé son interview hier sur ce plateau. Il était à la tête d'un
19:11 peloton lors des événements de Sainte-Sauline. C'était il y a une semaine.
19:14 On a vu les images des affrontements très violents et il se souvient
19:18 justement d'un maintien de l'ordre d'une rare violence. Écoutez-le.
19:21 On était vraiment jeu dans les yeux et en fait on a vu à quel point ils étaient
19:25 équipés. Ils avaient tout du matériel défensif, des boucliers, des bâches, des
19:29 casques, des masques à gaz et du matériel offensif avec des clous dans les
19:34 boucliers, des barres de métal, des frondes, des cocktails molotov en
19:37 quantité phénoménale, des chandelles romaines, des artifices, des mortiers.
19:42 Ils étaient venus très très préparés. Voilà la réalité de ce lieutenant de
19:47 gendarmerie. Toute la semaine alors plusieurs médias, des politiques, on l'a
19:51 entendu. Il y a Le Monde, Libération, il y a Mediapart notamment qui ont remis en
19:54 cause les méthodes des forces de l'ordre notamment en disant ils ont empêché le
19:58 secours d'arriver sur place. Rien finalement ne permet de l'attester
20:03 aujourd'hui. Il n'y a pas eu d'enquête ni d'enquête parlementaire encore ouverte.
20:06 Est-ce que justement vous notez depuis une semaine, François Puponi, une certaine
20:11 manipulation comme si on transformait une manifestation interdite en
20:15 manifestation légitime, comme si on saluait une belle conscience chez les
20:19 écologistes en faisant passer au fond les violences en second plan. Est-ce qu'il y a
20:24 une manifestation, une volonté en tout cas de manipuler les événements ces
20:29 derniers temps ? Moi je pense qu'il y a une stratégie de la gauche radicale qui est de
20:32 mettre en cause nos institutions. Si on reprend ce qui s'est passé
20:35 effectivement pour les supermassines, il y a des gens des droits de l'homme, d'un
20:39 ligue des droits de l'homme qui sont là, qui appellent le SAMU, qui font parler
20:43 le respect du SAMU alors qu'ils sont en pleine période de crise puisqu'ils doivent
20:46 gérer les blessés. Ils enregistrent, ils ne sortent qu'une partie de
20:50 l'enregistrement pour dire vous voyez c'est les gendarmes qui ont empêché les
20:54 seconds-guerriers. Donc tout ça est organisé, c'est-à-dire qu'il y a des avocats, il y a des
20:57 gens qui sont là, ils enregistrent, ils communiquent, ils diffusent. Donc il y a
21:01 toute une stratégie, c'est on va au combat et on organise en même temps la
21:05 mise en cause des institutions. Donc c'est une stratégie qui est assumée par la
21:09 gauche radicale qui est de dire on veut mettre en cause les institutions et on le
21:12 fait systématiquement. Ce que vous expliquez très bien d'ailleurs
21:15 Alexandre de Vécuiaux dans le Figaro ce week-end, cette tentative de
21:19 manipulation de certains justement après les événements de Sainte-Solide.
21:23 On peut effectivement employer le mot avec l'affaire du SAMU.
21:28 Évidemment le SAMU n'a pas été interdit d'intervenir, c'est juste que c'était une
21:33 zone de guerre et que comme ces gens-là ne font pas la différence même entre les
21:38 policiers et le SAMU, ça mettait en danger ceux qui venaient porter secours. Et dès
21:44 qu'il a été possible de porter secours, cela a été fait. Et je trouve qu'on parle
21:48 trop effectivement des personnes militantes, fichées S, avec un long casier
21:55 judiciaire qui sont dans le coma. Alors je leur souhaite pas de mal, je leur
21:57 souhaite de s'en sortir, mais pas assez des 42 gendarmes blessés dont un qui ne
22:04 remarchera peut-être plus jamais. Faudrait peut-être que notre compassion
22:08 aille d'abord aux gendarmes. Ensuite il y a cette manipulation, ce qui est plus
22:13 problématique dans nos institutions je dirais, c'est effectivement ceux qui
22:18 y accordent du crédit, parce que la manipulation est quand même grossière,
22:22 un enfant de 5 ans ne s'y trompera pas. Donc ce qui est
22:27 inquiétant c'est quand même que effectivement encore une fois la nupes
22:30 a fait comme si c'était la réalité, a accrédité une fake news et qu'une partie
22:35 de la presse, c'est même venu d'une partie de la presse soi-disant de
22:39 référence, Le Monde et Libération, ont adopté ce discours-là. Donc ça veut dire
22:44 qu'aujourd'hui on a des journalistes complètement militants mais qui ont même
22:49 perdu leur honnêteté, parce que moi je suis un journaliste qui a une
22:52 subjectivité, une sensibilité, je m'en cache pas, mais je ne transforme pas
22:57 les faits. Eux ils ont transformé les faits et encore une fois ce sont des donneurs
23:00 de leçons, donc c'est extrêmement problématique et je crois qu'il va
23:03 pas falloir s'y laisser prendre parce que ces gens-là qui défendent des fake
23:08 news à tout bout de champ, qui font une rubrique pour vérifier les faits,
23:13 ne sont pas très crédibles. - François Puponi, pourquoi le parti socialiste
23:17 par exemple auquel vous appartenez,
23:22 pourquoi on ne l'entend pas aujourd'hui ? Par exemple, quelle évolution vous avez
23:26 constaté justement pour qu'il y ait cette absence de réaction lorsque des
23:32 gendarmes mobiles se font taper dessus ? - Un parti qui fait 1,5% en présidentiel, qui s'allie avec la
23:37 NUPES, avec la gauche radicale pour garder ses postes, c'est ça le parti
23:41 socialiste aujourd'hui. Ils n'ont plus d'idées, ils ne sont même plus capables de
23:44 défendre les forces de l'ordre, enfin ils étaient encore au pouvoir il y a
23:48 six ans, même plus capables de défendre les forces de l'ordre lorsqu'elles sont
23:51 attaquées, même plus capables d'avoir un mot, ils sont à la traîne de la NUPES
23:55 pour une seule raison, garder leur poste. Donc les idées ne les intéressent plus,
23:59 le combat idéologique ne les intéresse plus, c'est garder mon poste et pour ça
24:03 s'il faut crier avec la rue pour que mes électeurs me réalisent, et bien je
24:07 vais le faire, c'est honteux, c'est scandaleux, mais c'est ça aujourd'hui et
24:10 c'est pour ça que la gauche est devenue une gauche radicale parce que la
24:14 sociale démocratie n'existe plus en tant que telle au parti socialiste.
24:16 Allez on va marquer une très courte pause, Gérald Darmanin sera l'invité
24:20 demain matin à 10h de Sonia Macbrouk dans le Grand Rendez-Vous, Grand Rendez-Vous
24:25 C News, Europe 1, Les Echos demain à 10h, il sera bien évidemment en question de
24:30 ces dégradations de l'opposition contre la réforme des retraites mais
24:36 également de Sainte-Soline à noter. Donc Gérald Darmanin, l'invité du Grand
24:40 Rendez-Vous demain à 10h, on marque une très courte pause, dans un instant on va
24:44 s'interroger Marlène Schiappa en une du magazine de Charm Playboy, est-ce que
24:48 c'est une erreur de com ? Votre avis dans un instant.
24:53 De retour sur le plateau de Sass Dispute, bienvenue, si vous nous rejoignez
24:59 toujours avec François Puponi et Alexandre Devecchio, dans un instant on va
25:02 s'interroger Marlène Schiappa en une du magazine Playboy, est-ce que c'est une
25:07 erreur de com ? Votre avis dans un instant mais tout de suite le rappel des
25:10 titres c'est avec vous Isabelle Piboulot.
25:14 Dans le Calvados plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Vire, fief
25:19 électorale d'Elisabeth Borne lors des dernières législatives, au moins 6000
25:23 personnes selon les syndicats, 3100 d'après la préfecture, tous venus
25:28 exprimer leur colère contre la réforme des retraites alors que la première
25:31 ministre recevra à l'intersyndicale mercredi à Matignon.
25:35 L'ordre des médecins s'exprime sur l'euthanasie et se dit défavorable à ce
25:40 que des médecins puissent participer à un tel processus. Après trois mois de
25:44 réflexion la convention citoyenne sur la fin de vie achève ses travaux et
25:49 devrait recommander la légalisation d'une aide active à mourir. Les membres
25:53 de la convention seront reçus lundi par Emmanuel Macron. Et puis
25:57 consécration pour Tony Parker, le basketeur de 40 ans va faire son entrée
26:02 au prestigieux Hall of Fame, le panthéon du basketball. Une première pour un
26:07 français. La cérémonie se tiendra le 12 août à Springfield dans le Massachussetts.
26:11 Entre autres quadruple champion de la NBA avec San Antonio, Tony Parker a mis fin
26:16 à sa carrière professionnelle en 2019.
26:20 Merci beaucoup Isabelle. Prochain point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
26:24 Ce sera à 20h. Et l'actualité c'est aussi sur CNews. Demain 10h, Gérald
26:29 Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer est l'invité du grand
26:33 rendez-vous de Sonia Mabrouk. Grand rendez-vous CNews Europe 1 Les Echos.
26:37 Ce sera donc demain à 10h. Le ministre de l'Intérieur qui reviendra sur les
26:41 violences et les dégradations en marge des manifestations
26:46 contre la réforme des retraites mais également à Saint-Sauline. On en parlait
26:50 en première partie. Mais tout de suite, l'actualité ces dernières heures, c'est
26:55 aussi cette une qui fait parler. Marlène Schiappa a accepté de poser pour Playboy.
27:00 Je vous le rappelle, Playboy, un magazine de charme. Une communication
27:04 alors c'est vrai étonnante après celle d'Emmanuel Macron dans Peef Gadget ou
27:07 encore d'Olivier Dussopt dans Têtu. Playboy avec Marlène Schiappa qui doit
27:11 paraître le 6 avril avec une longue interview sur la liberté des femmes mais
27:15 aussi le féminisme, la politique, la littérature.
27:17 On y verra. La secrétaire d'État à l'économie sociale et solidaire est bien
27:21 posée messieurs de manière sexy dans une robe blanche. On parle même de
27:26 la voir enroulée dans un drapeau français. Alors Marlène Schiappa a réagi sur
27:30 Twitter il y a quelques heures en début d'après-midi. "Défendre le droit des
27:35 femmes à disposer de leur corps c'est partout et tout le temps en France. Les
27:39 femmes sont libres, n'en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites". On verra
27:43 si vous êtes des rétrogrades et des hypocrites dans un instant. Mais on a
27:46 demandé avant qu'en pensaient les Français. Écoutez.
27:49 "Je pense que c'est de la com, après je sais pas si ça sert la cause des femmes et
27:53 si ça sert vraiment à mettre en avant les femmes". "On peut un peu les juger, oui, mais
28:00 bon, pourquoi pas". "Si ça lui fait du bien, si ça lui fait plaisir, c'est le principal".
28:06 "Du buzz, j'en sais rien, je sais pas". "Si elle est sur Playboy, à mon avis c'est
28:12 pas une bonne publicité". Des avis partagés à Alexandre de Véquiau.
28:17 "Défendre le droit des femmes à disposer de leur corps c'est partout et tout le
28:20 temps en France. Les femmes sont libres, c'est ce que dit Marlène Schiappa, n'en
28:23 déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites". Elle a raison. D'abord, on peine
28:29 parfois à distinguer ce qui relève du poisson d'avril et de ce qui relève de la
28:32 réalité, si je peux me permettre. Il a fallu qu'on vérifie hier, qu'on envoie des
28:36 textos, qu'on recoupe. Mais c'est vrai. Première chose. Deuxième, je pense que ce
28:43 que fait Marlène Schiappa ne sert pas du tout la cause des femmes, mais
28:46 simplement son propre narcissisme. Donc elle ne mêle pas la cause des femmes à
28:50 tout cela. Je fais partie des rétrogrades qui sont choqués par Playboy, mais il y a
28:55 quand même un mélange des genres qui est plutôt surprenant. Je pense pas qu'elle
28:59 va aider qui que ce soit comme ça. Et puis en plus, il faudrait savoir, parce
29:03 qu'aujourd'hui les féministes sont totalement puritaines, expliquent que tous
29:06 les hommes sont des prédateurs, qu'il faut pas de mauvais regard et qu'une femme
29:10 n'est pas une femme. Enfin, je suis plus très bien, mais si on écoute les
29:13 néo-féministes. Alors c'est vrai que Marlène Schiappa n'est pas tout à fait de ce
29:16 féminisme là. Mais je pense que certaines d'entre elles vont être choquées et que
29:20 sur le fond idéologique des choses, elle va avoir plus de critiques des
29:23 féministes que des soi-disant rétrogrades. Moi c'est pas un
29:27 problème de rétrograde, c'est que effectivement Tétu, Pif Gadget et
29:31 maintenant Playboy, j'ai l'impression que le gouvernement se fout de notre...
29:34 Pardon d'être mal poli, mais se fout de nous. En réalité, il y a le contexte en
29:39 plus de la réforme des retraites où une partie des Français sont à cran. Et donc
29:43 là, il y a un gouvernement qui semble bien s'amuser dans son coin sans être du
29:50 tout en empathie avec les Français. Je crois que c'est le problème. Donc
29:54 il faut se méfier des symboles parce qu'ils nous reviennent parfois en
29:58 boomerang à la tête. Et moi je pense que cette légèreté, comme l'a dit, voilà,
30:03 n'est pas de saison par rapport à la situation dramatique du pays.
30:06 François Pluponnier, elle vous choque cette une de Marlène Schiappa dans Playboy ?
30:09 Non, en fait, Marlène Schiappa, on la connaît, elle a l'habitude d'avoir des discours
30:13 parfois qui décoiffent, de prendre des positions et des actions qui décoiffent
30:17 un peu, donc elle le fait. Après, effectivement, il y a un plan de
30:20 communication. Le président l'a dit, il faut parler d'autre chose. Et ça marche.
30:23 Effectivement, on en parle ce soir. Il y a eu l'article d'Olivier Dussopt dans
30:28 Têtu qui a fait un peu aussi couler d'encre. Là, il y a Marlène Schiappa, on voit bien
30:32 effectivement que Pif Gadjet... Oui, ben voilà, on en parle et on parle d'autre chose.
30:36 On aborde d'autres sujets. C'est bien, c'est pas bien, il y en a qui sont pour et
30:39 qui sont contre, mais au moins c'est discuté. Après, sur le fond, moi j'attends de
30:42 lire l'article. C'est ça aussi qui m'intéresse. C'est leur questionnement et on sait à peu
30:45 près ce qu'elle peut dire et ça va animer le débat sur la place des femmes
30:48 dans notre société. Alors, effectivement, c'est aussi fait pour que
30:51 on parle d'autre chose et ça fonctionne pas trop mal.
30:54 Mais est-ce que Pif Gadjet, Marlène, Têtu, Playboy, est-ce qu'il y a pas un côté
31:00 désacralisation tout de même de la fonction ? Oui, de la fonction,
31:03 effectivement. Puis vous avez remarqué qu'Emmanuel Macron, en pleine réforme des
31:07 retraites, parle à 13h aux retraités, à Pif Gadjet, à des enfants qui ne votent pas,
31:12 quand est-ce qu'il parle réellement au français ? Donc, effectivement, il y a
31:17 désacralisation de la fonction, il y a stratégie de diversion. Moi, je pense que
31:23 ça ne peut que renforcer la colère. Maintenant, François Puppenny dit "j'attends
31:27 de voir ce qu'il y aura, ce qu'est-ce qu'elle pourra dire sur les femmes".
31:30 Je pense pas qu'elle va révolutionner le débat et puis j'en ai un peu marre
31:34 qu'on fasse croire qu'on vit dans un enfer patriarcal en France. Je pense que
31:38 c'est pas non plus le débat prioritaire. Il y a des questions à régler sur les
31:42 femmes, c'est notamment les violences en Espagne. Ils l'ont fait de manière très
31:46 pragmatique en protégeant les femmes qui sont battues. On n'arrive pas à le faire
31:51 en France. C'est ça qu'on aimerait avoir du concret.
31:53 Il y a aussi des questions dans certains quartiers, généralement, les politiques
31:58 sont très gênés pour en parler. Mais on peut pas dire que la France est un
32:02 enfer patriarcal, donc n'en faisons pas trop non plus avec la cause des
32:05 femmes. Du reste, je croyais que c'était plus tout à fait son ministère
32:09 aujourd'hui. Elle a une nostalgie de ses fonctions précédentes.
32:13 C'est vrai qu'il y a un plan de communication qui est évident. Le journal
32:18 de 13 heures pour parler aux retraités, on parle à une certaine France,
32:21 Peave Gadgets et un autre public, mais la Playboy, on voit bien à peu près...
32:25 Ni l'Elysée ni Matignon n'auraient été mis au courant.
32:28 Au conditionnel. À partir du moment où on dit "il faut parler d'autre chose", chacun
32:31 des ministres va essayer un peu de parler ce qu'il a envie de parler.
32:34 Mais là, on voit bien... Alors, ça serait pas dans le contexte de la réforme des
32:37 retraites. On voit bien à peu près quel est le public, le lecteur de Playboy.
32:41 On voit bien pourquoi Marlène Schiappa va s'adresser à ces lecteurs-là.
32:44 Je suis pas sûr que les lecteurs de Playboy ou ceux qui aiment les
32:49 photos de charme avaient très envie d'avoir Marlène Schiappa.
32:53 C'est peut-être elle aussi. Je vois pas très bien quel électorat ou électorat
32:58 elle va venir chercher. Mais quelque part, elle va chercher ces électeurs-là pour leur
33:01 passer un message. Parce qu'effectivement, ça peut être un peu contradictoire.
33:04 Mais elle le fait. Je remets, ça ne serait pas dans le contexte de la réforme des
33:07 retraites. On pourrait dire "oui, pourquoi pas". Là, on voit bien que tout le monde,
33:11 les personnes éduques, en disant "oui, c'est aussi une manière d'étourner
33:14 l'attention". Mais bon, voilà. Mais est-ce que c'est une manière d'étourner
33:17 l'attention ? Mais est-ce que François Pubony, c'est une faute aussi ? On l'a
33:20 rappelé, le contexte de la réforme des retraites. Les Français qui ont du mal à
33:23 remplir leur caddie. Et on voit Marlène Schiappa en une de playboy. Est-ce que, si
33:28 vous étiez Emmanuel Macron, vous considériez que c'est une faute ?
33:31 On verra à la fin. Si effectivement la stratégie de communication, parce que
33:35 c'est une stratégie de communication, on prend une têtue, "pif gadget", ou ça, c'est
33:40 une stratégie de communication du président public et du gouvernement.
33:44 Si à la fin, effectivement, on commence à parler d'autre chose que la réforme de
33:48 retraite derrière nous et que les gens en parlent moins, ça serait une stratégie
33:50 gagnante. Si effectivement ça crispe encore plus les gens, c'est un pari que fait le
33:54 gouvernement. Si ça crispe encore plus les gens, on dirait qu'ils se sont trompés.
33:57 Ça fait penser quand même à Marie-Antoinette "ils ont pas de pain qu'ils
34:01 mangent de la brioche". En réalité, elle n'a jamais dit ça, mais c'était un
34:04 élément, on a cru qu'elle l'avait dit, c'était un élément déclencheur de la
34:07 révolution. Donc encore une fois, on verra le résultat à la fin.
34:11 On verra ce qu'il y a dans Playboy Magazine qui sort le 6 avril. C'est une bonne
34:16 publicité aussi pour ce magazine-là qu'on avait pour la première fois.
34:20 Un peu oubliée, c'est vrai. Autre actualité qui provoque des réactions, c'est Valérie
34:26 Pécresse, la présidente Les Républicains de la région Île-de-France, qui veut
34:30 débaptiser un lycée, le lycée Angela Davis. Il se trouve en Seine-Saint-Denis
34:35 et elle en appelle à l'État, Valérie Pécresse. Angela Davis, je vous le
34:40 rappelle, c'est une militante féministe, antiraciste, emblématique aux États-Unis.
34:45 Et cette dernière a fait des déclarations sur le racisme en France
34:49 dans une tribune qui a été publiée avec de nombreux intellectuels et des propos
34:53 tenus inadmissibles pour Valérie Pécresse.
34:57 "Pensez que la loi de notre pays sur l'interdiction des signes religieux
35:02 relève d'une loi raciste et non de la laïcité. Un, c'est faux et deux, c'est
35:09 dangereux. Angela Davis a dénoncé dans cette
35:12 tribune, je cite, cette mentalité coloniale qui se
35:16 manifeste dans les structures de gouvernance de la France."
35:21 Angela Davis qui critique la France dans cette tribune, Alexandre de Véquiau.
35:26 Est-ce qu'elle a raison, Valérie Pécresse, finalement, au nom des valeurs
35:29 républicaines, il faut débaptiser ce lycée Angela Davis ou alors la polémique
35:35 au fond n'est pas nécessaire ? Sans vouloir être désagréable, je pense
35:38 qu'on avait aussi un peu oublié Valérie Pécresse et qu'elle a trouvé un moyen de
35:42 faire parler d'elle. Ceci étant dit, le sujet n'est pas inintéressant parce
35:47 qu'en réalité ça met l'accent sur le fait qu'un certain nombre d'établissements
35:52 scolaires sont baptisés, ça peut être Angela Davis, il y a sans doute d'autres
35:57 exemples, par des noms de militants qui n'ont pas grand chose à voir avec la
36:03 France, avec son combat universaliste. C'est souvent en plus dans des zones où il y a
36:08 beaucoup d'immigration, donc ça participe d'un discours victimaire parce
36:12 qu'effectivement Angela Davis est une militante américaine, proche des
36:17 Black Panthers, qui prenait l'action violente, proche en France des
36:22 indigènes de la République qui sont dans une forme de racisme anti-blanc, qui
36:26 prétendent qu'il y a des violences policières, un racisme systémique en
36:29 France. Donc moi ça me choque qu'un établissement scolaire choisisse ce type
36:33 d'individus comme représentant, d'autant plus dans ces quartiers-là
36:38 qui sont difficiles, c'est mettre dans la tête de jeunes enfants qui peuvent par
36:42 ailleurs avoir, ou d'adolescents, des difficultés scolaires, des difficultés
36:47 d'intégration, leur mettre dans la tête que la France est raciste et les déteste.
36:51 Donc ça participe je crois des fractures françaises et ça fait le
36:55 contraire de ce que ça prétend faire, parce que sans doute on l'a baptisé par
36:58 anti-racisme, mais je crois que ça ne fait que nourrir le communautarisme et
37:03 la haine de la France. Et d'ailleurs, il y a l'idée de renommer ce lycée Rosa
37:06 Park, elle aussi... Alors c'est un personnage plus consensuel déjà, parce qu'elle
37:12 avait refusé de s'asseoir aux Etats-Unis à l'époque, dans les bus il y avait
37:18 des places réservées aux blancs et des places réservées aux noirs, elle avait
37:21 refusé cette aperceté, donc c'est quelqu'un de beaucoup plus courageux, mais
37:25 je rappelle qu'en France il n'y a jamais eu ce type de politique, ce serait quand
37:28 même bien de rappeler que la France n'est pas les Etats-Unis, que c'est un
37:32 pays qui n'est pas parfait, mais qui, dès la révolution française, a donné une
37:39 forme d'égalité aux minorités, qui a été dans un discours universaliste et qui
37:44 n'a jamais pratiqué ce type de discrimination-là, donc ça on devrait le
37:47 rappeler, battre notre culpe, mais rappeler aussi les choses qu'on a fait de
37:51 positif. Alors du coup, François Puponi, c'est quoi le nœud du problème selon
37:55 vous ? C'est la figure d'Angela Davis ou alors au contraire c'est le fait d'appeler
37:59 un lycée français par le nom d'une figure américaine.
38:03 Non, ça je pense que c'est déjà arrivé, que ça peut arriver, non, le vrai sujet,
38:07 mais ça va être dit, de plus en plus, dans l'ensemble de quartiers, là on est
38:13 en Seine-Saint-Denis, on est à Saint-Denis, de plus en plus dans l'ensemble de quartiers, des
38:16 professeurs sollicitent et incitent les élèves, parce que c'est la grande mode,
38:21 c'est-à-dire on va demander aux élèves de voter pour choisir le nom de leur
38:25 collège ou de leur lycée. Bon, ok, on les fait participer, très bien. Et
38:29 systématiquement on sort avec des noms qui sont proches de ça, qui luttent
38:32 contre l'antiracisme, qui luttent contre le colonialisme, qui ont des gens
38:36 qui ont lutté contre la traite négrière, qui ont dénoncé la traite négrière.
38:41 On voit bien comment dans ces quartiers-là, de manière de le savoir, ça a été pendant 20 ans,
38:45 il y a ce prisme-là, c'est-à-dire de donner des noms à des gens qui ont
38:49 mené des combats, qui sont tout à fait louables. Et là, la présidente de région
38:54 dit "on va peut-être un peu réfléchir", parce que qui nomme ? C'est l'État et la
38:59 région, puisque la région finance le bâtiment. Donc il y a tout un débat
39:02 juridique. Est-ce qu'on laisse les élèves et les professeurs seuls ou est-ce que
39:05 c'est l'institution qui nomme ? Et on voit bien qu'il y a une espèce de bras de
39:09 fer maintenant, où certains disent "on va essayer de renommer nos
39:12 établissements scolaires pour passer les messages", que le nom de l'établissement scolaire
39:15 n'est pas neutre, c'est aussi passer un message, avoir un symbole, essayer de
39:19 véhiculer une édologie. Et là on voit bien que certains disent "stop", parce que
39:23 ça va un peu trop loin. Parce que dans ces établissements aussi, il y a des gens
39:27 qui sont proches des régions indigénistes, qui sont proches de
39:30 l'islam radical, et qui incitent les jeunes à dire "ne vous laissez pas faire,
39:33 c'est votre institution, il faut qu'on se défende contre la République, pour ne pas
39:37 dire contre la France". Valérie Pécresse qui en appelle au ministre de l'éducation
39:40 nationale, Papandyaï, ça va être intéressant, Alexandre de Vecchio, d'avoir son avis.
39:45 Alors oui, c'est assez malin politiquement, parce qu'on sait que Papandyaï est
39:49 fasciné par les États-Unis, il a été étudié là-bas, c'est un amateur du
39:53 modèle anglo-saxon, sans doute un admirateur d'Angela Davis, et donc je
39:58 pense qu'il va être pris dans ses propres contradictions. Et je pense que
40:02 c'était une erreur d'Emmanuel Macron, je le redis, d'avoir
40:06 choisi Papandyaï comme ministre, parce qu'il a envoyé justement lui
40:10 aussi un message de complaisance face à tous les réseaux que décrivait
40:14 François Puponi, face à ceux qui font du militantisme sur le terrain, je dirais
40:19 même de la propagande pour laver le cerveau d'élèves qui n'ont pas besoin
40:23 de ça, et la nomination de Papandyaï a envoyé un message finalement
40:30 d'approbation pour ces militants-là, et pas du tout de fermeté en termes de
40:34 laïcité, de principe républicain. C'est vrai ça François Puponi, il y a eu des
40:37 messages dans l'éducation nationale, notamment dans les quartiers réputés un
40:42 peu plus difficiles, justement ce type de messages comme le dit Alexandre de Vecchio.
40:46 C'est évident qu'on essaye dans ces quartiers-là de passer à un...
40:50 Moi j'y ai participé aussi quelque part, parce que j'avais beaucoup travaillé
40:54 sur les descendants des victimes de l'esclavage, sur se réapproprier leur
41:00 mémoire, leur histoire, pour justement essayer d'éviter les fractures, et quand
41:05 on fait ça, on se demande mais jusqu'à où on va ? Donc bien sûr que le débat doit
41:07 avoir lieu, et il y a eu le débat lieu, et effectivement les professeurs jouent aussi là-dessus,
41:11 parce que quand on visite ces écoles, ou ces collèges, ou ces lycées, on s'aperçoit
41:14 que la mixité il n'y en a plus. Donc bien entendu que c'est un sujet, mais ce que
41:19 fait aussi Valérie Pécresse, je pense, c'est aussi prendre le contre-pied de ce qui
41:23 se passe dans certaines villes, où on veut débaptiser des rues, où on veut
41:26 déboulonner des statues, où on veut réinventer l'histoire de France.
41:30 Un virage identitaire en quelque sorte de Valérie Pécresse.
41:32 Voilà, puisque vous voulez qu'on débaptise, on peut débaptiser, parce qu'il n'y a pas que des gens
41:37 qui ont fait des choses mal dans l'histoire de France, il y a aussi des gens
41:39 que vous défendez, qui ne sont pas forcément des gens exemplaires.
41:42 Donc il y a aussi ce combat-là qui est là. Ça pose la question de savoir comment on
41:46 doit nommer les lieux, comment on doit expliquer l'histoire, et comment on doit
41:50 accepter ou pas. Alors après, la vraie question aussi, c'est la grande tendance,
41:53 c'est de nommer des gens qui sont encore vivants, des habitants, qui peuvent
41:57 parfois aussi, après avoir leur nom sur les frontons d'une école ou d'un lycée,
42:01 prendre des positions qu'on n'apprécie pas. Donc ça c'est tout un débat, mais ce n'est pas
42:05 neutre comme débat.
42:06 Une vraie réflexion, effectivement. On va parler de la jeunesse,
42:09 toujours, avec cette étude de deux organismes de l'État français,
42:14 l'INSEE et l'INED, qui révèlent que le port du voile en France est en nette
42:19 augmentation, 55 %, en 10 ans. Et une hausse particulièrement marquée,
42:24 notamment chez les jeunes femmes. C'est ce que nous explique le sociologue
42:27 Michel Maffesoli.
42:30 Il y a en quelque sorte cette espèce de pulsion communautaire,
42:33 qui était plus ou moins masquée, et qui là se manifeste véritablement,
42:39 au travers de ces jeunes filles. C'est participer à une communauté.
42:45 Tout à la fois, il y a ces jeunes filles voilées, et en même temps,
42:49 sont à côté de leurs copines, de leurs jeunes filles. D'autres filles, d'ailleurs,
42:54 peut-être musulmanes, je n'en sais rien, mais qui justement n'ont pas le voile.
42:58 Donc vous voyez, ce n'est pas exclusif.
42:59 François Puponi, vous le disiez, vous avez été maire de Sarcelles de longues années.
43:03 Comment est-ce que vous interprétez ces chiffres, notamment chez ces jeunes femmes
43:07 qui se voilent de plus en plus ?
43:09 Écoutez, je n'ai pas besoin de l'étude pour constater un phénomène qui est
43:13 visible à l'œil nu.
43:15 telle évidence. Mes enfants étaient scolarisés dans une école publique à Sarcelles,
43:20 où on boit le café tous les matins en face. En 10 ans, quand j'accompagnais les enfants,
43:25 il n'y avait quasiment pas de femmes voilées dans l'école.
43:27 Aujourd'hui, il n'y a quasiment plus de femmes qui ne sont pas voilées.
43:31 Pour plusieurs raisons. Il y a des communautés qui sont arrivées,
43:33 par exemple la communauté pakistanaise, la communauté turque,
43:36 où les femmes sont voilées parce que c'est une culture.
43:39 Et puis, il y a des jeunes filles françaises qui ne sont pas d'une communauté
43:43 qui vient d'arriver, qui décident très vite de se voiler.
43:47 Et de plus en plus. Avec une revendication identitaire.
43:51 On parlait de Valérie Pécresse, elle a dans son conseil régional,
43:54 dans sa majorité, un élu de Gargé-Gonès qui s'appelle Benoît Jiménez.
43:58 Il a organisé la semaine dernière le premier salon du ramadan.
44:03 Devant l'hôtel de ville, payé sur fonds publics.
44:05 Voilà, donc il a fait le soir même aussi, dans l'hôtel de ville, une rupture du jeûne.
44:11 Et donc, dans ce salon du ramadan, il n'y avait effectivement
44:14 pratiquement que des femmes voilées. Et puis des stands où on vendait des voiles.
44:19 Voilà, dans ces quartiers-là, c'est devenu presque la règle.
44:24 Et attention, on est un pays libre, laïc, où le port du voile est tout à fait autorisé.
44:31 Mais il y a une revendication, qui n'est pas que religieuse,
44:34 qui est aussi identitaire, communautaire, qui est de dire "nous sommes là".
44:38 Et ça veut dire aussi que ça vient combler un manque quelque part,
44:41 que la France n'arrive plus à donner, Alexandre de Vécuiaux.
44:44 Oui, moi je pense que c'est un mauvais signe.
44:47 D'abord parce que c'est la troisième génération,
44:49 et que ça devrait être la génération la plus intégrée,
44:53 qui se serait fondue totalement dans la culture française.
44:55 Alors le voile, je suis désolé, ne fait pas partie de notre culture et de nos mœurs.
45:00 Donc ça prouve d'abord un problème d'intégration.
45:04 Et ensuite, c'est mauvais signe parce que je pense que le voile n'est pas un bout de tissu,
45:08 n'est même pas un symbole religieux.
45:10 C'est un symbole identitaire, communautaire,
45:14 une forme de drapeau pour l'islam et l'islam radical.
45:17 Ça ne veut pas dire que toutes les femmes qui le portent sont des militantes islamistes.
45:22 Mais malgré tout, ce sont les islamistes qui ont voilé les femmes,
45:25 et c'est un moyen d'être plus présent dans l'espace public.
45:30 Donc ça veut dire que cette idéologie-là travaille en profondeur une partie de la France.
45:35 Donc il y a de quoi s'en inquiéter.
45:37 Et ça me permet de faire aussi le lien avec Marlène Schiappa.
45:40 Elle voulait parler des femmes dans Playboy.
45:42 On verra si elle a le courage d'évoquer cette question-là.
45:45 Et si elle l'évoque, est-ce que c'est vraiment le bon endroit pour l'évoquer ?
45:48 Parce qu'une partie de ces jeunes filles mettent aussi le voile par réaction,
45:53 en trouvant peut-être que la société occidentale est trop décadente, etc.
45:57 Et de voir une ministre posée dans Playboy,
45:59 je ne suis pas sûr que ça va les encourager à faire tomber le voile.
46:03 Ça va peut-être plus les conforter dans l'idée que l'Occident est décadent.
46:09 Donc encore une fois, je ne comprends pas le message de Marlène Schiappa.
46:14 Pardonnez-moi, j'ai fait le lien entre les deux.
46:16 Et pour ce qui est du voile, oui, c'est extrêmement inquiétant.
46:19 C'est une question de la société française.
46:22 Est-ce que le port du voile signifierait finalement une opposition à une France décadente ?
46:27 Non, non, non.
46:30 Un peu.
46:31 En tout cas, c'est un message que nous passe un certain nombre de jeunes filles françaises
46:37 qui ont fait toute leur scolarité dans l'école de la République
46:39 et qui, à la majorité, une fois qu'elles ont décidé de s'émanciper,
46:43 disent "moi je vais mettre le voile".
46:44 Donc c'est effectivement un message qu'il faut qu'on entende.
46:47 Tout le concept de l'école républicaine, c'était de dire
46:49 "on va élever les citoyens, les femmes en particulier, pour les émanciper,
46:54 pour qu'elles ne soient pas sous le joug des réseaux,
46:55 et qu'elles décident de réfléchir par elles-mêmes".
46:57 Oui, certaines, après toute leur scolarité, disent "je réfléchis par moi-même
47:01 et moi je vais mettre le voile".
47:02 Donc ça envoie un message à la République, bien entendu.
47:05 Et or, moi je suis sidéré depuis des années,
47:07 que la République n'entend pas le message, ne le comprend pas et n'essaye pas d'y répondre.
47:12 Oui, effectivement, certains réseaux sont plus efficaces que nous
47:15 par rapport à la place de la femme.
47:18 Et qu'est-ce qu'on fait ? Pas grand-chose.
47:20 Mais bien entendu que ça nous interpelle.
47:22 Bien entendu que, je répète, on est dans une République laïque
47:24 où le port du voile est tout à fait autorisé,
47:27 le port d'un signe religieux ostentatoire sur l'espace public,
47:29 c'est tout à fait autorisé,
47:31 mais on voit bien que la France a un problème avec ça.
47:33 Arrêtons d'avoir un problème, parlons-en.
47:36 Certains peuvent condamner cela et combattre idéologiquement,
47:39 mais aujourd'hui c'est toléré et c'est tout à fait normal que ça soit toléré.
47:42 Dans le cadre de la loi sur le séparatisme, on en avait beaucoup parlé,
47:44 certains avaient déposé des amendements pour interdire le port de voile
47:47 et on a tous été contre ces amendements en disant non,
47:49 dans une République laïque tolérante, le port du voile est autorisé.
47:53 Mais interrogeons-nous pourquoi ces jeunes filles ressentent le besoin,
47:56 à un moment, de dire "moi je considère qu'en étant voilé,
48:00 je serai mieux respecté, mieux protégé".
48:02 Ça nous interpelle.
48:03 Il faut noter que dans certains pays de culture musulmane,
48:07 pour le coup, le voile a été interdit dans la rue.
48:09 On parlait de la Turquie tout à l'heure.
48:11 Il a été interdit dans la rue.
48:12 Moi je pense qu'il aurait fallu l'interdire et que maintenant c'est trop tard.
48:15 Et qu'en réalité, la raison de l'opposition de la classe politique à cette interdiction,
48:19 c'est que le nombre fait que ce ne serait pas appliqué.
48:22 Donc effectivement, dans ces conditions, il vaut mieux ne pas le faire.
48:25 Mais je continue à penser que oui, pour le coup, c'est un symbole de régression
48:30 pour la femme, de soumission de la femme.
48:33 Et moi, je suis opposé idéologiquement à ce symbole.
48:37 Et je pense qu'il faut le dire franchement,
48:39 que ça dépasse même la question de la laïcité.
48:42 Un grand merci à tous les deux.
48:43 On arrive au terme de cette émission.
48:46 Merci François Puponi.
48:48 Merci Alexandre de Vecchio.
48:49 Cette émission est à revoir, bien évidemment, sur notre site www.cnews.fr.
48:54 Ne manquez pas ce rendez-vous demain matin à 10h.
48:57 Alexandre Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer,
49:00 l'invité du grand rendez-vous CNews Europe 1 Les Echos.
49:04 Charles Darminin, invité de Sonia Mabrouk.
49:06 Ce sera donc demain à 10h.
49:08 Restez avec nous sur CNews.
49:10 Excellente émission tout de suite.
49:12 Celle de Mathieu Bocote face à Bocote avec Arthur De Vatrigan.
49:16 Le tout orchestré par Eliott Deval.
49:18 C'est tout de suite.
49:19 Restez avec nous sur CNews.
49:20 [Musique]

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