Jean-Louis Debré, ancien ministre de l’Intérieur, ancien président du Conseil constitutionnel, est l’invité de 90 Minutes sur BFMTV.
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00:00 Je suis frappé depuis le début de la mauvaise communication du gouvernement,
00:07 aussi bien sur les retraites que sur la vie quotidienne des Français.
00:13 Il ne s'est pas communiqué, parce qu'il n'écoute pas.
00:18 – Mais pardon, la code de popularité d'Emmanuel Macron est très abîmée,
00:22 notamment par le contexte de la réforme des retraites,
00:24 mais on a tous de la mémoire, la code de popularité de François Hollande
00:28 était au plus bas, vous avez vécu des sondages d'opinion pour Jacques Chirac
00:33 qui étaient encore plus bas.
00:34 – Et alors quel est votre conclusion ?
00:35 – Alors quelle est la différence ?
00:36 Est-ce que quelque chose est différent dans ce rejet ou cette déconnexion ?
00:41 C'est quoi la différence entre le Chirac qui était rejeté par l'opinion,
00:45 le François Hollande rejeté ou aujourd'hui Emmanuel Macron ?
00:48 – Oui, sauf que derrière ça, il y a 70% des Français
00:51 qui refusent une loi votée par le président de la République.
00:57 La constitution de la Ve République, il y a deux lectures possibles.
01:02 Il y a, ce qu'on a eu dans le premier 5 ans,
01:07 c'est une lecture présidentialiste parce qu'il y a concordance
01:11 entre la majorité parlementaire et la majorité présidentielle.
01:15 Mais à la suite des dernières élections législatives,
01:17 il n'y a pratiquement plus cette concordance.
01:19 – Il n'y a pas de majorité absolue.
01:20 – Et là, oui, le voit, et là, il y a une lecture parlementaire,
01:27 c'est-à-dire de prendre les choses différemment,
01:31 de discuter en amont avec les groupes parlementaires…
01:36 – Ça impose d'exercer le pouvoir différemment.
01:39 – Oui, avec un rôle très important qui est le Premier ministre.
01:45 Et dans ces cas-là, il vaut mieux prendre un Premier ministre
01:49 issu du monde politique, qui connaisse le monde politique.