ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Brice Lambert, réalisateur, pour le reportage "Les chorales du silence" dans "Envoyé spécial" sur France 2.
Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Brice Lambert, réalisateur, pour le reportage "Les chorales du silence" dans "Envoyé spécial" sur France 2.
Retrouvez "L'invité média" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-du-grand-direct
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour Brice Lambert, journaliste, reporter, enquêteur, vous avez travaillé pour France Télé, pour le groupe Canal +, M6, Arte, Première, la RTBF et même Netflix.
00:07 Et votre dernière enquête s'intitule "Les cœurs brisés", le titre de travail c'était "Les chorales du silence".
00:12 Ça passera ce soir dans "Envoyé spécial" à 21h sur France 2. On peut également lire son premier volet dans "Le Parisien du jour", c'est la double page centrale
00:20 sous la plume de Florent Loisy. Le reportage est produit par Studio Fact en collaboration donc avec "Le quotidien, le parisien".
00:26 C'est une première, comment avez-vous travaillé ensemble ?
00:29 Alors c'est d'abord Florian qui a trouvé cette histoire, Florian Loisy, journaliste au Parisien, qui a trouvé cette histoire et qui enquête dessus par intermittence depuis près d'un an.
00:43 Il est venu nous voir il y a de ça 4 ou 5 mois parce qu'il a compris le potentiel de cette histoire, il a eu raison.
00:50 Et à partir de ce moment-là, on a vraiment travaillé à 4 mains pour enquêter, parce que c'est un gros travail d'enquête, ce sont des sujets compliqués, sensibles,
00:58 où la parole est difficile à libérer et donc oui, gros travail d'enquête.
01:02 Alors il faut dire que c'est encore peut-être plus difficile, ceux qui ont fait de la presse écrite comme moi on le sait, mais c'est encore plus difficile quand on fait de la télévision
01:09 parce qu'il faut faire parler les gens face caméra, il y a un gros travail de confiance que vous devez obtenir de la part des gens qui vous parlent
01:16 et ce qui plane au-dessus de toute cette enquête c'est le silence Lomerta.
01:21 Tout à fait, donc effectivement déjà je me permets de saluer les personnes qui ont eu le courage de parler parce que ce n'est pas simple,
01:29 il y a souvent de la honte, on le décrit dans le reportage, il y a aussi un rejet parfois de la famille, des proches,
01:37 et effectivement l'angle de ce reportage et de ce que vous pourrez lire dans le Parisien, c'est le silence, c'est comment il y a différentes chapes de plomb qui se mettent en place
01:48 et qui malheureusement permettent à des prédateurs de continuer leur crime.
01:53 Un témoin vous raconte ceci, il vous raconte d'abord les attouchements dont il a été victime de la part d'un homme quand il était enfant,
01:59 quand il chantait dans une chorale, c'était annoyant, mais le plus étonnant c'est lorsque l'affaire éclate, c'est l'attitude des parents.
02:05 Dans cette église oui, il y a beaucoup d'enfants qui ont chanté et qui n'ont pas parlé, effectivement, beaucoup trop.
02:11 J'ai même vu des parents devant moi demander à leur enfant s'ils avaient eu quelque chose et c'était directement "t'as rien eu toi mon fils de toute ta vie, je sais que t'as rien eu".
02:22 Donc ouais, quand on a 10 ans face aux parents, je pense qu'on parle pas.
02:25 Mais moi c'est des copains que j'ai vus après qui étaient en colère en fin de compte contre leurs parents.
02:30 Ça se passait en 92, seul, 5 familles sur plus d'une quinzaine portent plainte, les autres choisissent de se taire alors que tout le monde était au courant, il y a eu un procès.
02:38 La personne s'appelle Claude Desprez, vous donnez son nom donc je vais le donner aussi, a été condamné pour agression sexuelle, 21 mois de prison exsurcie, 3 mois ferme sur le régime de soli-liberté.
02:46 Il quitte la chorale en 92, on pourrait penser que les ennuis sont terminés, pas du tout.
02:50 En 2001, la même chorale engage un nouveau chef de chœur déjà accusé d'agression sexuelle par le passé, comment est-ce possible ?
02:58 Eh bien il a été effectivement accusé par quelqu'un qui témoigne dans le reportage, dans les années 80.
03:04 Mais, comment dire, cette plainte n'a donné lieu à aucune procédure de justice.
03:12 C'est-à-dire que les parents ont été, d'après ce qu'ils racontent, ont subi des pressions, ou disent avoir subi des pressions pour ne pas porter plainte.
03:21 Et finalement cette affaire est restée dans un petit cercle professionnel, ça se passait à Nantes, au cœur de l'Opéra, et donc cette personne a pu poursuivre tout simplement sa carrière sans être inquiétée.
03:32 Il y a un enfant qui a subi ces attouchements, il s'appelle Gilda, il alerte la direction de l'Opéra, il alerte ses parents, les parents prennent un avocat, ils reçoivent plein de coups de fil,
03:41 pression pour ne pas aller plus avant, de la part d'une professeure de chant de la chorale, de la part d'un homme politique nantais,
03:46 vous ne donnez pas son nom mais on voit sur un courrier qu'il était maire adjoint, vous les avez contactés, ils disent ne se souvenir de rien, je ne vais pas vous demander de donner leur nom ici, ce n'est pas le lieu.
03:54 Il y a quelque chose qui m'a vraiment étonné, le directeur sera quand même renvoyé, mais l'action des parents de Gilda ne change pas grand-chose.
04:02 Je suis obligé de résumer pour les auditeurs d'Europe 1.
04:04 Denis Dupay, puisque c'est son nom, a quitté Nantes mais il a continué sa carrière, carrière brillante.
04:10 Après Nantes, il prend la direction de la plus prestigieuse chorale de France, au point qu'il s'est retrouvé avec sa chorale, avec les petits chanteurs, dans une émission de Jacques Martin.
04:20 Ecoutez ce son avec le recul, quand on a toutes les données, cette séquence fait froid dans le dos.
04:25 Nous accueillons et nous allons applaudir la maîtrise de Radio France avec à sa tête Denis Dupay, la maîtrise de Radio France sous vos applaudissements.
04:38 La séquence est complètement dingue avec Jacques Martin qui regrette un petit peu, qui fait des commentaires un peu aigriards.
04:44 Il dit "il y a plus de petites filles que de petits garçons" et la personne dit "les petits garçons sont pas mal non plus, c'est absolument glaçant".
04:51 Oui, alors après, dans le contexte que nous on décrit et dans le cadre de notre enquête, évidemment c'est glaçant.
04:58 A l'époque je pense que c'est uniquement une petite boutade entre Jacques Martin et lui, mais à la lumière de ce qu'on en découvre, effectivement c'est glaçant de le découvrir.
05:08 Il va rester à la tête de la maîtrise de Radio France pendant près de 9 ans.
05:10 Dans le reportage, je vous ai découvert qu'il a fait l'objet d'une enquête de la brigade de la protection des mineurs à la suite d'un signalement.
05:16 Qu'a donné cette enquête ?
05:18 Bien écoutez, rien. On a beaucoup passé de temps à savoir ce qui s'était passé.
05:23 On sait qu'il y a eu cette enquête, on sait qu'il y a plusieurs enfants qui ont été entendus, qui ont posé des questions très précises,
05:29 savoir s'ils s'étaient rendus à son domicile, savoir s'ils avaient reçu des cadeaux de sa part.
05:34 Mais cette enquête n'a rien révélé. Ce qu'on pense, c'est qu'il y avait des faits problématiques, mais que les personnes victimes n'ont pas souhaité en parler.
05:44 En 2015, une voix célèbre, il s'appelle Cédric, il accuse cet homme de l'avoir violé pendant une tournée de la chorale aux Etats-Unis.
05:51 Il avait 14 ans à l'époque. Il s'est passé quoi ?
05:54 D'un mot avant, j'aimerais qu'on entende un son, mais d'un mot, ce qui s'est passé ?
05:57 Il accuse Denis Lippéi de l'avoir violé, de lui avoir demandé une fellation pour être précis.
06:02 Le jeune Cédric va s'exécuter et la conséquence, parce que du coup il se sent coupable d'avoir fait ce geste,
06:08 dépression, tentative de suicide, hospitalisation, vous l'avez retrouvé, interview extrêmement touchante.
06:14 Pendant l'interview, les larmes montent sur le visage de Cédric quand il revoit les photos de l'époque.
06:19 Il avait fait une sorte de déni de ce moment-là, donc il n'a pas revu ses photos depuis des années et des années.
06:24 Et puis aussi, il vous raconte sa vie d'aujourd'hui.
06:27 J'ai des angoisses assez fortes, des choses comme ça tous les jours, régulièrement.
06:32 J'ai des choses que je ne peux pas faire aujourd'hui.
06:35 J'ai pas d'enfant.
06:38 Et quelque part quand je y pense, en fait c'est peut-être pas si mal,
06:44 parce que je ne sais pas comment j'aurais pu me comporter avec mes propres enfants.
06:48 Demain j'ai un enfant, mon enfant à moi, qui a une dizaine d'années, qui vient sur mes genoux.
06:55 Je lui pose la main sur sa cuisse.
06:58 La première chose que je penserais, c'est à Denis Dupay.
07:01 C'est une peur que j'ai.
07:04 Je l'aurais tout le temps.
07:05 Donc quelque part c'est peut-être pas plus mal que j'ai pas d'enfant.
07:08 D'où le titre "Les cœurs brisés puisque la vie a été complètement changée".
07:12 Vous l'avez contacté, cet homme Denis Dupay, il n'a pas souhaité répondre à vos questions.
07:17 Vous avez quand même réussi à lui parler ?
07:18 Non, on n'a malheureusement pas réussi à lui parler.
07:20 On a échangé avec son avocat, qui nous a signifié qu'il ne souhaitait pas s'exprimer
07:24 puisque une instruction est en cours.
07:26 Denis Dupay devrait être jugé pour l'effet dont ce jeune garçon l'accuse.
07:33 Quelque chose m'a frappé dans ce sujet, on voit les visages des personnes incriminées.
07:37 Habituellement, j'en ai vu des centaines et des centaines de reportages,
07:40 on ne voit jamais, quand il y a un reportage sur les dealers ou même un restaurateur
07:43 qui sert de la viande pas fraîche, les visages sont floutés.
07:46 Pourquoi là, montrer les visages ?
07:48 Parce que ce sont des personnes qui avaient une certaine visibilité,
07:52 qui avaient un profil public.
07:54 Denis Dupay, il passait dans les journaux, il passait à la télévision.
07:58 C'est une enquête qui a été fouillée, on a souvent plusieurs personnes qui accusent.
08:03 Donc voilà, on considère que c'est suffisant pour diffuser ces images.
08:08 Merci beaucoup Brice Lambert.
08:10 Je rappelle, coeur brisé, reportage à voir ce soir dans "Envoyé spécial" à 21h sur France 2.
08:15 Et grande enquête, double page du Parisien aujourd'hui en France.
08:19 Vous allez travailler en parallèle et ses produits par Studio Fact.
08:21 Merci d'avoir été avec nous en direct dans Culture Média.
08:24 - L'éculture média continue après les infos de Deezer Philippe.