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Dans son émission média, Philippe Vandel et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Elodie Buzuel, autrice du documentaire et coréalisatrice, pour «Lambert Contre Lambert : Au Nom De Vincent» sur Disney+.

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Transcription
00:00 Bonjour Elodie Buzuel. - Bonjour. - Vous êtes réalisatrice, votre actualité, vous co-réalisez une série de documentaires
00:05 "Lambert contre Lambert" au nom de Vincent, c'est à partir de mercredi à voir sur Disney+.
00:10 C'est une affaire emblématique qui a duré 11 ans, même le pape François s'en est mêlé, le maintien en vie de Vincent Lambert, 42 ans
00:17 plongé dans un état végétatif après un accident de la route en 2008.
00:20 Son cas a fait l'objet d'une bataille judiciaire qui a déchiré sa famille,
00:25 mais également la société française tout entière, la question était celle-ci, fallait-il ou non le maintenir en vie ? Je précise qu'il est mort, c'était en
00:32 juillet 2019. Vous avez mené un travail considérable, ça se voit sur l'écran. Combien de temps d'enquête ?
00:37 - Environ deux ans. - Alors la famille est divisée, est-ce que vous pouvez résumer les deux camps et leurs positions respectives ?
00:43 - Alors la famille est divisée, il y a effectivement ceux qui sont pour l'arrêt des traitements de Vincent Lambert
00:51 parce qu'ils disent que c'est ce qu'il lui aurait souhaité, donc il s'agit de sa femme, de son épouse Rachel Lambert,
00:58 de six frères et soeurs, ainsi qu'un neveu François Lambert.
01:02 - Et Rachel qui est la tutrice légale. - Tout à fait, et de l'autre côté
01:06 ceux qui sont pour le maintien en vie de Vincent Lambert,
01:10 sa mère Viviane Lambert, son père Pierre Lambert, ainsi qu'un demi-frère et une soeur. - On va entendre la bande-annonce et on en parle.
01:20 - Au bout de tout ce que la médecine pouvait proposer.
01:22 - C'est quelqu'un qui n'a aucune relation avec l'extérieur, il n'y a pas de conversation dans son cerveau. - Je suis le premier médecin qui parle
01:29 de la fin de vie. - Je suis sa maman, je l'ai portée, je l'ai fait grandir et maintenant on veut supprimer mon fils.
01:36 - Qui voudrait vivre en état végétatif ?
01:39 - Ce que nous n'acceptions pas, c'est l'euthanasie. - Ça supprime personne que la famille Paul en ait là, à ce moment-là.
01:46 - Elle a accepté de le laisser partir.
01:48 - C'est un suicide ?
01:50 - Non, de le faire mourir, c'est différent.
01:52 - On est dans un combat pour les vies et donc tout est permis, y compris le pire.
01:59 - Ce n'était pas le président de l'arbitre qui devait être l'arbitre de cette situation, c'était la loi.
02:03 - Le cas de Vincent Lambert est devenu emblématique de la question de la fin de vie.
02:07 - Cet homme est en état de conscience minimale depuis cinq ans. - Thomas, depuis six ans. - En état végétatif depuis sept ans.
02:13 - On a voulu nous mettre face à face comme ça. - Il n'y avait rien à gagner.
02:17 - On entend les voix de la mère, de la fille, on reconnaît les voix de journalistes comme Élise Lucet,
02:22 vous avez même obtenu une taboue de François Hollande qui était le président de la République à l'époque.
02:26 Comme vous le dites, ça devient une affaire d'Etat.
02:28 - Ça devient une affaire d'Etat, effectivement.
02:30 Et à un moment donné, Vincent Lambert fait place à l'affaire Lambert.
02:35 - Ce qui est très intéressant, c'est que ce documentaire n'est ni à charge ni à décharge.
02:40 Vous ne prenez pas parti pour un con plutôt qu'un autre. Pour moi c'est une qualité, mais certains vont vous le reprocher.
02:45 - Qui donc ? - Ceux qui sont d'un avis et qui ne supportent pas qu'on puisse être d'un autre avis.
02:49 Quel que soit cet avis. - Le documentaire a aussi pour vocation, outre évidemment de
02:54 la première, c'est de raconter l'histoire de Vincent Lambert qui n'avait jamais été racontée dans son intégralité,
02:59 mais aussi de faire réfléchir et d'ouvrir le dialogue. Et le dialogue ça passe par écouter les points de vue.
03:04 - Je suis d'accord avec vous.
03:07 Rachel, l'épouse de Vincent, vous parle, beaucoup de gens vous ont parlé, quelques-uns ont refusé, mais il y a une trentaine de témoins.
03:12 Également dans le camp d'en face, sa maman,
03:14 elle veut bien parler, mais elle veut pas que son visage passe à l'antenne, elle veut bien qu'on filme sa croix.
03:18 Donc elle est coupée à la tête, comme on dit, une histoire compliquée dans une famille elle-même très compliquée.
03:23 J'ignorais complètement qu'à sa naissance Vincent Lambert ne s'appelait pas Vincent Lambert, mais Vincent Philippon.
03:28 - Oui tout à fait. Pendant six ans,
03:31 Vincent est élevé par son
03:34 père adoptif,
03:38 Jacqui Philippon,
03:40 et il va s'appeler Lambert au moment où son père, Pierre Lambert, va le reconnaître.
03:43 - Avec une relation adultère, c'est d'autant plus étonnant que ce sont des milieux
03:48 catholiques, traditionnalistes. Chez qui ça ne se fait pas ?
03:51 - Oui.
03:53 - Sur le papier ?
03:54 - Sur le papier.
03:54 - Évidemment, mais c'est en ce sens là qu'on comprend que la famille s'est déchirée et qu'elle remonte,
04:00 des remugles qui remontent à très très loin.
04:04 - Oui, comme vous le disiez, c'est vrai que c'est une famille compliquée,
04:08 avec la réunion de plusieurs enfants, de trois fratries exactement. Vincent arrive au milieu de cette fratrie
04:15 et donc voilà, il va accumuler effectivement un certain nombre peut-être de
04:20 malaise quand il est jeune et il va grandir avec.
04:24 - Alors le cataclysme démarre. Au début, évidemment, il a cet accident,
04:27 il est dans le coma et tout le monde ne souhaite qu'une chose, toute la famille entière
04:31 réunie, c'est qu'il s'en sorte. Et puis on se rend compte qu'il y a peu de progrès.
04:36 Certains pensent qu'il y a peu de progrès, les médecins pensent ceci,
04:39 idem l'épouse de Vincent Lambert, mais les parents trouvent qu'ils progressent, trouvent qu'ils les écoutent, trouvent qu'ils les suivent.
04:47 Cataclysme quand la famille, les parents, découvrent un jour que les médecins, avec l'accord de l'épouse Rachel, ont décidé de ne plus alimenter Vincent.
04:55 Et c'est là que tout se déchire.
04:56 - Oui, alors ce qu'il faut savoir c'est que cet arrêt des traitements a eu lieu cinq ans après l'accident de Vincent.
05:02 Donc il y a effectivement pendant ces cinq années,
05:05 un accompagnement très fort. Évidemment la vie de Vincent Lambert est totalement bouleversée, elle bascule,
05:12 et les premiers dommages collatéraux c'est son épouse et leur petite fille qui vont devenir les aidants de tous les jours du quotidien.
05:18 Et donc pendant cinq ans effectivement, il y a l'espoir de cette famille là,
05:22 et puis au bout d'un moment on voit que le pronostic est figé et effectivement ce médecin
05:29 décide de l'arrêt des traitements à ce moment là.
05:34 - Et là la famille se déchire puisque la mère n'est pas d'accord.
05:36 - Et là effectivement l'ensemble de la famille n'est pas informée à l'exception de Rachel Lambert, donc ça va d'abord être un choc
05:44 évidemment important, et puis derrière une bataille juridique qui va commencer puisque les parents
05:52 n'acceptent pas cet arrêt des traitements et vont faire appel à des avocats.
05:57 - Alors il y a des séquences d'archives incroyables, quand Rachel, par exemple sa femme, lui rend visite à l'hôpital,
06:01 il ne bouge pas, il est sur son lit, vous avez flouté le visage mais on voit ses mains complètement crispées,
06:07 et elle, elle rentre dans la chambre, elle est tout sourire, elle lui dit "Salut mon coeur".
06:12 Séquence complètement surréaliste, et vous montrez également la spirale médiatique dans laquelle sont trouvés tous les protagonistes de l'affaire.
06:18 Dans quelle mesure les médias, on est une émission en médias ici, on n'est pas une émission médicale,
06:22 dans quelle mesure les médias ont influé sur la suite, notamment sur les décisions médicales et sur les décisions de justice ?
06:29 - Les médias se sont emparés aussi de cette affaire à partir du moment où elle est devenue publique et ça a été une bataille juridique.
06:34 Il y a les médias traditionnels et puis il y a les réseaux sociaux.
06:37 - Est-ce qu'ils ont influé sur l'affaire comme ils avaient influé sur l'affaire Outreau ou sur l'affaire du petit Grégory ?
06:44 - Alors les médias traditionnels moins, mais les réseaux sociaux ont énormément influé sur l'affaire parce que ça va être par le biais des réseaux sociaux
06:50 que vont être publiés notamment un certain nombre de vidéos qui vont semer le trouble sur l'état de Vincent.
06:57 Parmi ceux qui sont contre l'arrêt de l'alimentation, donc le maintenir en vie, il y a ses parents qui sont des catholiques fervents pour ne pas dire
07:03 intégristes. La maman de Vincent a accepté de vous parler.
07:07 Est-ce que le fait qu'auparavant vous ayez travaillé pour l'émission "Le jour du Seigneur" a eu son importance ? Est-ce que ça l'a mise en confiance ?
07:13 - Peut-être, elle ne m'en a pas parlé. Sans doute ce qui l'a mise en confiance c'est effectivement cette connaissance que j'ai du christianisme.
07:21 J'espère que ça l'a mise en confiance, oui.
07:26 Vous dites, Élodie Busuel, avoir voulu faire un film engagé mais pas militant. C'est quoi la différence ?
07:31 - La différence c'est
07:33 créer de l'engagement, c'est-à-dire ce film, et je l'espère vous l'avez vu peut-être vous
07:38 pourrez répondre à la question, mais c'est inviter au dialogue et c'est pas prendre forcément partie. Je crois pas que les
07:45 personnes qui ont déjà un avis extrêmement tranché vont changer d'avis
07:48 mais vont peut-être effectivement mieux comprendre les arguments et pouvoir
07:53 inviter les familles et l'extérieur aussi à
07:57 discuter, à parler de la mort, à parler de la dégénérescence, à parler de ces sujets là qui sont tabous.
08:01 - Et vous le dites, c'est un médecin qui le dit,
08:04 l'arrêt du traitement de survie c'est 25 000 cas par an en France, donc comme quoi c'est pas un tout petit cas particulier.
08:09 Quand bien même les médias ont fait un focus sur celui-ci, celui de Vincent Lambert, ça s'appelle Lambert contre Lambert au nom de Vincent.
08:16 C'est à voir à partir de mercredi sur Disney+, 4 épisodes de 45 minutes. Merci beaucoup Élodie Busuel d'avoir été avec nous en Culture Média.

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