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La présidente de l'Assemblée nationale et députée Renaissance des Yvelines, Yaël Braun-Pivet, était l'invitée de BFMTV ce dimanche soir pour parler de la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 Bonsoir Yelmbroude Pivet.
00:01 Bonsoir.
00:02 Vous êtes la bienvenue dans cette émission.
00:03 Vous êtes présidente de l'Assemblée nationale, députée des Yvelines.
00:04 Je vais vous interroger avec Benjamin Duhamel.
00:07 Je voudrais tout d'abord avoir votre réaction à ces mobilisations.
00:09 Depuis jeudi, elles sont pour partie, même plutôt majoritairement, spontanées.
00:15 On voit des gens un peu partout en France, un peu uniquement dans les grandes villes,
00:18 qui se réunissent.
00:19 La grande majorité de ces rassemblements se passent dans le calme.
00:21 Il y a des débordements aussi, on va y revenir.
00:23 Ça vous inspire quoi ?
00:24 On voit que la mobilisation des Français ne faiblit pas,
00:29 qu'il y a beaucoup d'émotion dans le pays, qu'il y a de la colère aussi chez certains
00:34 de nos compatriotes.
00:35 Donc, ça me préoccupe.
00:38 Pour tout vous dire, ça me préoccupe parce que nous sommes dans un pays qui a besoin
00:46 de se réformer et qui a besoin de se réformer par le dialogue, par la concertation.
00:52 Et c'est vrai que lorsque l'on voit des blocs comme ça qui s'affrontent les uns contre
00:57 les autres, ce n'est pas bon signe.
01:00 Et donc, ça interpelle la femme politique que je suis.
01:03 Mme Brontefiè, la permanence d'Éric Ciotti a été vandalisée.
01:06 Les permanences de Guillaume Gouffier-Valante, Brigitte Klinkert, de la sénatrice Amel Gacker
01:12 ont été vandalisées également.
01:13 Le député de votre parti, Karl Oliv, est venu chez RMC ce matin accompagné d'une
01:19 protection policière.
01:20 On pourrait citer également Agnès Évren, élue des Républicains, qui a publié aujourd'hui
01:25 des menaces de mort dont elle est la cible.
01:27 Qu'est-ce qui se passe ?
01:28 Il faut essayer de dézoomer un petit peu.
01:33 Les violences contre les élues ne cessent d'augmenter.
01:35 En 2022, on en a répertorié plus de 32% par rapport à l'année précédente.
01:40 Donc, on a un mouvement qui est un mouvement de fond, avec des violences qui augmentent
01:46 de façon récurrente.
01:47 Rien que depuis le début de cette mandature, c'est près de 50 parlementaires qui ont
01:52 été menacés, soit de mort, soit avec des permanences dégradées.
01:55 Et là, on voit qu'effectivement, depuis quelques jours, ce mouvement, je ne veux pas
02:00 dire qu'il s'accélère, mais en tout cas, il est toujours présent et on voit des élus
02:05 de tous bords qui se font agresser.
02:07 À qui la faute, Mme Brandepivet ?
02:08 Parce que les syndicats nous disent, Philippe Martinez nous a dit à la mi-journée, nous
02:11 avions prévenu, dans un courrier nous avions prévenu que cela arriverait parce que nous
02:15 ne sommes pas écoutés.
02:16 Non, non.
02:17 À qui la faute ?
02:18 Quand je vous dis que c'est un mouvement de fond, de violence contre les élus, la
02:21 faute, elle est évidemment, elle est imputable à ceux qui exercent ces violences.
02:26 Là, il n'y a pas de débat et moi, je ne veux pas entendre qui a provoqué cette violence,
02:31 qui a provoqué cette colère, surtout quand on voit que, comme je vous l'indiquais, depuis
02:35 2022, c'est plus de 30% de faits de violence contre les élus.
02:39 Donc, ça indique surtout que nous avons une démocratie qui ne va pas bien, où certaines
02:47 personnes estiment qu'il faut passer par la violence contre ceux qui s'engagent et
02:52 qui se dévouent, corps et âme, pour l'intérêt général.
02:57 Vous utilisez les mêmes arguments que les gens qui sont opposés à vous, politiquement
03:01 j'entends.
03:02 La démocratie ne va pas bien, c'est ce que vous disent les opposants.
03:04 L'LFI vous dit, vous n'avez pas été dans un processus démocratique, vous ne nous
03:08 avez pas écoutés.
03:09 L'LFI, je crois que vous le dites.
03:10 Les syndicats disent la même chose.
03:11 Oui, alors, attendez, il faut remettre un petit peu l'église au milieu du village.
03:16 LFI est le groupe politique qui a joué l'obstruction à l'Assemblée pendant l'intégralité
03:23 du débat des retraites et qui a empêché le débat.
03:25 C'est très clair.
03:27 Moi, j'ai présidé des nombreuses heures de débat et j'ai donné la parole continuellement
03:33 au même groupe, portant les mêmes amendements, à la virgule près, et ils ne souhaitaient
03:38 pas le débat.
03:39 Ils faisaient des interventions qu'ils avaient pré-rédigées et ils les déclamaient.
03:43 Et eux vous répondent, Mme Brunet-Duvé, et eux répondent que vous avez utilisé des
03:46 procédures raccourcissant le temps parlementaire, au Sénat, que la procédure de vote bloqué
03:53 a été engagée.
03:54 Donc là encore, il y a une sorte de dialogue de sourds sur ce que vous mettez en avant,
03:57 à savoir le principe même de la démocratie qui aurait été bafoué ou non.
04:02 Non, pour moi, ce n'est pas un dialogue de sourds et il faut vraiment revoir les choses
04:07 telles qu'elles sont.
04:08 Lorsque l'on regarde l'obstruction parlementaire avérée des Insoumis, avec un nombre d'amendements
04:15 que si nous avions voulu les examiner les uns après les autres, nous y étions à Noël,
04:21 en n'examinant aucun autre texte.
04:23 Aucun autre texte.
04:25 Donc il y a eu une obstruction manifeste et le gouvernement a utilisé une procédure
04:32 démocratique puisqu'elle figure dans notre Constitution.
04:34 Moi, je voudrais quand même qu'on sache bien de quoi on parle.
04:38 Lorsqu'on appelle, lorsqu'on applique la règle de droit, lorsque l'on respecte nos institutions,
04:46 c'est par essence démocratique.
04:48 Et puis, la France Insoumise, ils ont beau jeu parce qu'ils invoquent nos institutions
04:54 ou la règle de droit quand ça les arrange et quand ça leur est, à leurs yeux, défavorable,
05:01 cela devient antidémocratique.
05:02 Mais on peut aller au-delà de la France Insoumise, Madame la Présidente.
05:05 Quand on regarde les cortèges, quand on écoute les gens qui manifestent, ils disent aussi
05:11 le véhicule législatif était contraint, texte budgétaire, 50 jours pour faire la
05:15 navette et au Sénat, vote bloqué, 44-3.
05:19 Retour à l'Assemblée nationale, 49-3.
05:22 Si on regarde les choses, j'imagine que vous-même, vous êtes avant tout parlementaire,
05:27 ce n'est pas l'idéal pour vous.
05:28 Ce n'est pas ce pour quoi vous avez signé au début ici ?
05:30 Moi, j'ai signé pour m'engager, pour être utile et pour servir mon pays et pour
05:37 servir mes concitoyens.
05:38 C'est pour ça que je me suis engagée.
05:39 Là, vous me parlez de procédure.
05:42 Je ne me suis pas engagée pour une procédure.
05:44 C'est une procédure qui bloque les débats parlementaires, qui les raccourcit, qui les
05:48 contraint.
05:49 C'est faux.
05:50 Elle ne bloque pas les débats parlementaires.
05:51 Ce qui bloque les débats parlementaires, c'est l'obstruction parlementaire.
05:55 Donc, il n'y a aucun problème avec l'usage du 49-3 ?
05:57 Là, on parle de la procédure qui a été choisie par le gouvernement, c'est-à-dire
06:02 un projet de loi rectificatif de la sécurité sociale.
06:05 Cette procédure qui a été choisie donne le temps du débat.
06:09 Le temps qui a été alloué au débat à l'Assemblée et au Sénat est un temps qui,
06:14 lorsque l'on regarde, quand on comptabilise les heures, est un temps très classique pour
06:18 une réforme des retraites.
06:19 Donc, il n'y a pas de raccourcissement de ces débats.
06:21 J'ajouterais qu'au Sénat, les débats ont été jusqu'à leur terme qu'il y a eu
06:25 un vote au Sénat et que, par ailleurs, lorsque les parlementaires se sont réunis dans une
06:30 commission mixte paritaire, ils sont parvenus à un accord et ils ont voté pour cet accord
06:35 à une large majorité.
06:36 Donc, on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de débat à l'Assemblée, on ne peut
06:39 pas dire qu'il n'y a pas eu de vote.
06:41 Il y a eu des votes au Sénat et en commission mixte paritaire.
06:44 Il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée.
06:45 Il n'y a pas eu de vote final à l'Assemblée nationale.
06:48 Il y aura un vote final demain de deux motions de censure qui ont été déposées.
06:54 Pour qu'on comprenne bien ce que vous dites, vous ne regrettez pas l'usage du 49.3 par
06:57 le gouvernement ?
06:58 Ce n'est pas ce que j'ai dit.
06:59 Je regretterais toujours qu'on n'ait pas pu arriver à un consensus et qu'on n'ait
07:06 pas réussi à créer une large majorité autour de cette réforme qui est une réforme
07:11 nécessaire.
07:12 Nous avons essayé puisque, rappelez-vous, je faisais partie de ceux qui se sont opposés
07:22 à ce que l'on mette un amendement dans le budget de la sécurité sociale.
07:27 Parce qu'à l'époque, je n'étais pas seule, je pensais qu'il fallait laisser
07:32 le temps de la négociation sociale et du débat politique.
07:35 Le gouvernement a pris ce temps.
07:38 Il y a eu ces négociations sociales avec Olivier Dussopt, les syndicats.
07:41 Il y a eu le temps politique.
07:43 Et le texte qui est aujourd'hui adopté en CMP n'a rien à voir avec le texte qui aurait
07:51 pu être adopté ou présenté à l'automne dernier.
07:54 L'âge a changé.
07:55 Nous ne sommes plus à 65 mais à 64.
08:00 Il y a eu un certain nombre d'avancées qui sont dues aux discussions avec les syndicats
08:05 et aux discussions avec les forces politiques de notre pays.
08:08 Donc on ne peut pas dire que tout cela n'a pas marché.
08:11 Qu'est-ce qui n'a pas marché qui, à la fin, vous a contraint ou a contraint le gouvernement
08:14 à avoir recours au 49.3 ? On a le sentiment parfois quand on égale les interviews des
08:18 ministres, que ce soit à la télévision ou dans la presse écrite, qu'au fond, c'est
08:21 de la faute des républicains, c'est de la faute parfois des responsables syndicaux
08:24 qui ne sont pas responsables.
08:25 Mais le gouvernement n'a aucune responsabilité.
08:27 Moi, je pense qu'on a tous notre part de responsabilité.
08:29 C'est ce que j'expliquais au début.
08:31 Moi, je pense que sur ce type de réforme qui concerne l'ensemble de la population,
08:37 nous aurions dû réussir à créer du consensus.
08:40 Nous ne l'avons pas fait.
08:41 Mais j'ai envie de vous dire, la faute à tout le monde.
08:44 La faute aux syndicats.
08:45 La faute à toutes les forces politiques.
08:47 La faute au gouvernement.
08:49 Ma faute aussi.
08:50 Je pense qu'on a tous une part de responsabilité à ne pas avoir réussi à créer du consensus.
08:55 Mais je pense que nous n'avons vraiment pas été aidés, et je reviens à la France
09:00 insoumise, à ceux qui ont joué l'obstruction, parce qu'ils ont empêché l'Assemblée
09:05 nationale de remplir pleinement sa mission de débattre.
09:08 Et du débat naît le consensus.
09:11 Et là, on a une vraie faille.
09:14 Parce que pendant les 15 jours à l'Assemblée nationale où nous avons examiné ce texte,
09:19 malheureusement, nous n'avons eu que peu de débats.
09:22 Nous avons eu beaucoup de monologues.
09:24 Et je crois que là, il y a vraiment un manque, et un manque qui nuit à la fin, parce que
09:29 nous n'avons pas utilisé cette période de 15 jours à l'Assemblée nationale pour
09:34 réussir à créer une plus large adhésion à notre réforme des droits.
09:37 Mais les amendements participent du même fonctionnement que le 49-3.
09:40 Ils sont une arme légale.
09:42 Et d'ailleurs, que la majorité a utilisé elle-même à plusieurs moments, je ne vais
09:46 pas entrer dans le détail, mais a fait sauter un amendement pour faire tomber tous les sous-amendements,
09:50 etc.
09:51 Enfin, cette tactique parlementaire, vous la maîtrisez mieux que personne.
09:53 Ils l'ont utilisée comme vous l'avez utilisée.
09:54 Mais bien sûr, mais c'est pour ça que je vous disais que finalement, il faut noter,
09:59 et c'est assez cocasse de les voir harguer du fait qu'ils ont le droit d'amender, de
10:04 suramender, de déposer des milliers d'amendements, et que ça, c'est constitutionnel, et que
10:08 c'est leur liberté de parlementaire, et que quand on utilise un autre outil constitutionnel
10:15 tel que le vote bloqué ou le 47-1, là, ça devient antidémocratique.
10:19 La Constitution n'est pas à la carte.
10:22 La Constitution, c'est un ensemble de règles qui fait qu'aujourd'hui, nous pouvons avoir
10:27 un pays avec des institutions qui sont solides, qui résistent à toutes les crises politiques
10:34 ou crises sociales, qui permettent de fonctionner aujourd'hui, comme on le voit, avec une majorité
10:39 relative.
10:40 Et la Constitution, on ne choisit pas les articles de la Constitution qui nous conviennent
10:44 et ceux qui ne nous conviennent pas.
10:45 Il ne faut pas qu'on le trie.
10:47 On verra dans la suite de cet entretien si les institutions vont permettre de fonctionner
10:51 pendant les quatre années qui viennent dans le contexte actuel.
10:53 Mais l'utilisation du 49-3, est-ce que c'est une défaite ? Je ne parle pas de qui gagne
11:00 le bras de fer en tant que parlementaire.
11:03 Vous faites la loi pour tous les Français.
11:05 Est-ce que ce n'est pas une défaite, le 49-3 ?
11:07 C'est la défaite de l'absence de consensus.
11:12 C'est ça que ça veut dire.
11:14 Ça veut dire que finalement, en utilisant un outil procédural tel que le 49-3, nous
11:21 n'avons pu que constater que nous n'avions pas réussi à emporter un large consensus
11:25 sur cette réforme des retraites.
11:26 Maintenant, je vous dirais quand même que c'est un outil qui existe depuis l'origine.
11:31 Il a été pensé par le général de Gaulle.
11:34 À une autre époque, évidemment.
11:36 À une autre époque, oui, mais qui a été utilisé à une centaine de reprises.
11:40 Il a été pensé pour deux choses.
11:42 Pour faire face à de l'obstruction et pour faire face à une situation de majorité relative.
11:48 Donc, aujourd'hui, nous sommes dans cette situation-là.
11:51 J'ajoute, pour terminer, qu'il a été utilisé par toutes les forces politiques de
11:56 notre pays, qu'elles soient de droite ou qu'elles soient de gauche.
11:58 Et qu'enfin, nous avons révisé à 24 reprises la Constitution et que personne, quel que
12:05 soit son bord politique, n'a jamais proposé de le supprimer.
12:09 Oui, mais…
12:10 Si je vous demande si vous voulez d'un super pouvoir, il y a peu de chances que vous me
12:15 disiez non, j'en veux pas.
12:16 Ce sont les mêmes qui, aujourd'hui, en critiquent l'utilisation, qui l'ont utilisé
12:19 précédemment.
12:20 Donc, il y a aussi un peu une espèce de tartufferie dans tout cela.
12:23 La Constitution, ce n'est pas quand ça vous arrange.
12:26 Madame Rodriguez, une question très précise sur la succession de réunions qui ont eu
12:30 lieu à l'Élysée jeudi avant la décision d'aller au 49.3.
12:33 Ce que l'on sait, à travers les coulisses, c'est que, notamment la première réunion,
12:36 le matin même, aux alentours de 8h15, vous étiez une des seules à plaider tout de suite
12:41 pour utiliser le 49.3, alors même qu'autour de la table, les autres interlocuteurs, eux,
12:45 disaient « il faut aller au vote, il faut qu'on prenne le risque ».
12:48 Est-ce que ce n'est pas un peu contradictoire d'avoir la présidente de l'Assemblée
12:50 nationale qui, très tôt, disait « il faut aller au 49.3, il ne faut pas risquer d'aller
12:53 au vote ».
12:54 Alors effectivement, à 8h15, j'étais à l'Élysée, nous étions quelques-uns autour
13:00 du président de la République à réfléchir.
13:02 Moi, je n'ai pas coutume de relater des conversations que nous pouvons avoir dans
13:08 ce type de cadre, mais je pourrais vous indiquer que je n'étais absolument pas la seule à
13:12 porter cette voie-là.
13:13 Non, pas la seule, mais par exemple, on a renversé autre parlementaire qui, elle, disait
13:16 « il faut aller au vote, il faut prendre le risque ».
13:17 Et c'est d'ailleurs aussi ce qu'on entend beaucoup chez les parlementaires qui sont
13:20 frustrés, déçus, qui disent « mais on aurait presque préféré perdre, mais on
13:24 aurait voulu aller au vote plutôt que ce 49.3 soit utilisé ».
13:27 Non, mais je comprends la frustration de ces parlementaires, de la présidente du groupe
13:33 Renaissance, de ne pas avoir réussi à aller au vote.
13:38 Maintenant, moi, j'ai considéré, on en a méconscience, que nous ne pouvions pas,
13:44 sur une réforme de cette importance, sur une réforme de cette importance pour notre
13:47 pays, pour notre jeunesse, pour l'ensemble de nos retraités, de nos futurs retraités,
13:55 que nous ne pouvions pas prendre le risque d'une défaite.
13:59 Et donc, effectivement, moi, j'ai plaidé assez tôt pour ce recours.
14:04 Mais ça n'est jamais de gaieté de cœur, vous savez, mais je crois qu'il faut aussi,
14:08 par moment, et c'est la fonction qui est la mienne aujourd'hui, savoir prendre, en
14:14 tout cas conseiller des décisions qui ne sont pas les plus faciles, mais qui paraissent
14:19 être justes pour son pays.
14:21 Oui, alors cet argument, il est repris par à peu près tous les personnages importants
14:25 de la majorité.
14:26 Bruno Le Maire, ce matin dans la presse, il a redit à midi à la télévision.
14:29 Sauf que face à cet argument, il y a les images que l'on voit depuis tout à l'heure,
14:32 mais que l'on voit depuis jeudi et que l'on voit depuis deux mois.
14:34 En fait, il y a une majorité de Français, selon tous les instituts de sondage, d'ailleurs,
14:39 c'est assez rare qu'il y ait une forme de consensus à ce niveau-là, les Français
14:44 ne veulent pas de ce texte.
14:45 Et le pire, c'est qu'ils l'ont très bien compris.
14:47 Et ils ont compris les enjeux, mais ils vous disent non, on n'en veut pas.
14:51 Donc, à la fin, est-ce que vous dites aux Français, non mais vous n'avez pas compris.
14:55 Je ne dis jamais ça aux Français.
14:57 Alors s'ils vous disent qu'ils n'en veulent pas et vous continuez de dire, mais attendez,
15:01 c'est très très important.
15:02 Mais où est-il lié à tout ça ?
15:04 Mais parce que nous sommes dans une démocratie, nous sommes dans une démocratie représentative
15:10 et un pays ne se gouverne pas sur la foi des sondages.
15:14 Il y a les manifestations aussi, Mme Brunepierre.
15:16 Oui, mais c'est pour ça, il faut entendre ce que nous disent nos concitoyens à travers
15:21 les sondages, à travers les manifestations, mais un pays ne se gouverne pas à coup de
15:26 sondage.
15:27 Vous l'avez vraiment entendu, ce que vous disaient les Français ?
15:28 Mais bien sûr, mais bien sûr.
15:30 Pourquoi le texte a évolué ? Si nous avions été sourds, le texte qui est soumis au Parlement
15:39 demain, ce serait exactement le même, ça serait la même copie que celle qui avait
15:43 été présentée par le gouvernement.
15:44 Si nous étions sourds, nous ne le sommes pas.
15:47 Le texte a évolué.
15:48 Mais il n'a pas évolué sur les deux points de cristallisation principaux.
15:50 Vous le savez, c'est 64 ans et 43 annuités.
15:52 Ça, ça ne passe pour personne.
15:53 Mais les 43 annuités, cette réforme, elle a été faite avant nous par la gauche.
15:58 Non ?
15:59 Oui, mais vous n'avez pas fait changer les choses.
16:04 On l'a accéléré, mais ce n'est pas une réforme qui arrive comme ça aujourd'hui.
16:09 C'est une réforme qui a été faite par la gauche auparavant.
16:12 Quand nous sommes dans le programme présidentiel du président Macron, nous étions à 65 ans.
16:20 Pourquoi nous sommes passés de 65 ans à 64 ans ? Nous avons bien écouté.
16:24 Nous avons écouté les syndicats.
16:26 Nous avons écouté les Français.
16:27 Les syndicats disaient, on ne veut pas du report de l'âge.
16:30 Ils ne voulaient pas qu'on passe de 65 à 64.
16:32 Après, il y a ce qu'on appelle une négociation.
16:35 Nous avons voulu avoir, nous avions un objectif qui était d'arriver à l'équilibre du système en 2030.
16:42 Nous pensions au départ qu'il fallait aller jusqu'à 65 ans.
16:45 J'observe que d'autres candidats à la présidentielle, notamment Valérie Pécresse,
16:50 portaient également cette même réforme, François Fillon avant elle, etc.
16:55 Et que, en dialoguant avec les syndicats et en écoutant les Français,
16:59 nous avons ramené cet âge de 65 ans à 64 ans.
17:03 En écoutant les syndicats et les Français, nous avons apporté des modifications à ce texte.
17:07 Donc, vous ne pouvez pas dire que nous avons écouté tout ce qu'il y a de plus exact.
17:10 Madame la Présidente, je pense qu'il y a des gens qui vous écoutent là et qui doivent se dire,
17:15 qu'est-ce qu'elle est en train de nous raconter ?
17:17 Parce que les syndicats vous ont dit depuis le premier instant, nous ne voulons pas des 64 ans.
17:22 Vous avez réussi quelque chose que personne n'avait réussi depuis 12 ans.
17:24 Vous avez créé un front intersyndical qui n'a pas bougé depuis le début de ces négociations.
17:29 Il y a des millions de Français dans la rue depuis deux mois,
17:32 et vous dites aux Français ce soir, nous avons écouté, nous avons évolué.
17:38 Il y a un moment donné où il y a quelqu'un qui ne comprend pas l'autre côté.
17:43 Certains Français et certains syndicats auraient voulu que nous abandonnions purement et simplement cette réforme.
17:48 Ça n'a pas été le choix que nous avons fait.
17:50 Parce que nous souhaitons pérenniser le système des retraites,
17:54 et nous pensons que pour le pérenniser, il faut qu'il soit à l'équilibre,
17:59 que nous ne pouvons pas avoir durablement un système des retraites qui est déficitaire.
18:04 Je rappelle, 150 milliards de déficit pour les 10 prochaines années.
18:05 Ça, les Français l'ont entendu, madame.
18:07 Ils l'ont entendu, vous le savez.
18:08 Les Français l'ont entendu.
18:09 Les Français ne veulent pas qu'on baisse les pensions.
18:11 Les Français ne veulent pas qu'on touche à leur pouvoir d'achat, et ils ont raison.
18:15 Donc nous ne pouvons pas augmenter les cotisations.
18:17 Donc dites-moi, quelle est l'autre façon de pérenniser le système,
18:22 de garder l'équilibre de notre régime des retraites,
18:25 tout en permettant de payer les pensions de nos compatriotes sans qu'elle baisse ?
18:30 L'opposition vous en fait des propositions.
18:32 L'opposition dit, LFI par exemple, puisque M. Bonpare était sur ce plateau il y a quelques instants,
18:36 LFI dit "nous, c'est 60 ans et nous avons un schéma de financement de ce système".
18:41 Ce schéma de financement, moi je ne l'ai pas vu, en tout cas le peu que j'en ai entendu n'est pas crédible,
18:47 parce qu'il repose sur des rentrées financières qui ne sont pas stables,
18:52 qui ne sont pas stabilisées, type des taxations, des super profits, etc., qui peuvent varier.
19:01 Donc vous ne pouvez pas assurer la pérennité financière d'un système sur des ressources qui sont variables.
19:09 Et par ailleurs, moi ce que je pense profondément,
19:12 c'est que nous ne pouvons pas durablement financer notre système social sur de la dette.
19:18 Nous avons aujourd'hui une dette publique qui atteint près de 3 000 milliards d'euros.
19:26 Nous devons investir sur l'ensemble de nos services publics, nous en parlons régulièrement.
19:31 C'était l'argument du président de la République qui a d'ailleurs dit
19:33 "si on va au vote et qu'on perd, on prend un risque important économique, financier".
19:37 Ce n'est pas ça que je dis.
19:38 Non, mais c'était aussi l'argument utilisé par le président de la République.
19:41 Vous comprenez que les Français puissent se dire "mais c'est quoi, il y a eu une sorte de chantage ?
19:44 C'est-à-dire si jamais on retirait, on prenait un risque financier, les taux d'intérêt allaient augmenter ?
19:48 Une sorte de tableau un peu catastrophique."
19:49 Le sujet il est surtout comment on finance aujourd'hui nos services publics, la justice, notre armée,
19:57 notre hôpital, notre école, si on ne fonctionne qu'avec de la dette.
20:03 Ça ne marchera pas, on ne peut pas continuer comme ça.
20:07 Et donc prévoir un système des retraites qui soit équilibré...
20:09 Pardonnez-moi de m'interrompre, madame Brune Privé.
20:11 ...de façon intrinsèque et de pouvoir, à côté, avec d'autres ressources, financer nos services publics,
20:17 c'est ce qui me paraît être une gestion saine de nos pouvoirs publics.
20:21 Donc ça veut dire qu'on est arrivé là, à ce moment précis de nos vies, au bord du précipice ?
20:28 Parce qu'Emmanuel Macron a été élu en 2017, il y a eu la crise Covid,
20:31 il y a eu le quoi qu'il en coûte, 600 milliards d'euros injectés dans l'économie.
20:35 Ça a été plutôt salué par ailleurs, d'un bord de l'autre de l'hémicycle,
20:38 donc il n'y a pas de débat là-dessus.
20:40 Donc aujourd'hui, il fallait absolument faire cette réforme là, en 2023,
20:43 sinon la note de la France allait être dégradée,
20:45 sinon plus rien ne fonctionnait, sinon on ne pouvait plus rien financer.
20:48 Ce n'est pas ce que je dis.
20:49 Non mais ce que vous disiez, Benjamin,
20:51 c'est que le tableau est très catastrophiste dans la façon dont vous présentez les choses.
20:54 3 000 milliards de dettes, oui, c'est catastrophique.
20:56 Oui, mais ça ne date pas d'il y a 6 mois.
20:57 Non, ça ne date pas d'il y a 6 mois.
20:59 Mais la crise Covid s'est invitée parmi nous, et vous l'avez rappelé,
21:03 ces 600 milliards d'euros, le quoi qu'il en coûte,
21:06 mais qui nous a permis de sauver nos entreprises, nos emplois
21:09 et de soutenir tous nos petits commerçants et toute notre économie,
21:12 et finalement de permettre à notre pays de rester debout.
21:15 Maintenant, il faut regarder cette situation de façon lucide.
21:19 Et moi, je pense que nous ne pouvons pas accepter durablement
21:23 d'avoir un système de retraite auquel nous tenons particulièrement tous,
21:28 qui soit durablement déficitaire.
21:30 Donc, madame Braune-Pivet, vous ne reculerez à aucun moment,
21:34 c'est-à-dire que...
21:36 Il n'y aura pas de susmulgation.
21:37 Pas de susmulgation.
21:38 Pour reprendre le mois inventé en 2006.
21:39 Exactement.
21:40 Certains espèrent un scénario à la 2006 avec le contrat premier embauche
21:43 qui avait été voté, promulgué, puis suspendu.
21:46 Certains qui manifestent, on le voit d'ailleurs à l'image,
21:48 continuent à espérer que le gouvernement finisse par reculer.
21:51 Vous nous dites, jamais il n'y aura aucun recul sur ce texte
21:55 de la part du gouvernement.
21:57 Écoutez, il ne vous aura pas échappé que je ne suis pas le gouvernement.
22:00 Je suis la présidente de la société nationale.
22:03 Bien sûr.
22:04 Mais là, nous sommes dans un processus qu'on va laisser aller à son terme,
22:08 c'est-à-dire que demain, il y aura des motions de censure
22:10 et le texte sera réputé, adopté.
22:13 Si les motions de censure sont rejetées.
22:14 Si les motions de censure sont rejetées.
22:15 Donc, nous verrons bien après l'instant de...
22:19 Je crois qu'il y aura des recours au Conseil constitutionnel,
22:22 la promulgation.
22:23 Donc, nous allons laisser le processus démocratique
22:26 se poursuivre jusqu'à son terme.
22:28 Mais ce qui est certain, c'est que...
22:30 Et ça, moi, je trouve que c'est quelque chose qui est très important.
22:33 C'est que finalement, cette réforme des retraites,
22:36 elle nous a dit quoi ?
22:37 Elle nous a montré très crûment que la vie au travail
22:43 n'était pas égalitaire, que les carrières des femmes
22:47 n'étaient pas identiques.
22:48 Ça nous a rappelé, je pense que beaucoup le savaient
22:49 avant même le débat sur les retraites.
22:50 Non, mais je pense que ça l'a mis en lumière.
22:54 Que les carrières des femmes étaient plus souvent hachées,
22:58 que plus souvent les salaires étaient inférieurs,
23:00 que les femmes s'arrêtaient davantage pour élever les enfants,
23:02 pour s'occuper d'un proche handicapé, etc.
23:05 Qu'elles étaient plus souvent soumises
23:07 aux temps partiels contraints.
23:09 Nous le savions, tout ça.
23:11 Mais ce que je veux dire, c'est que lorsque tout d'un coup,
23:13 on s'occupe du moment de la retraite,
23:16 finalement, ça apparaît plus crûment.
23:19 Vous saviez, Mme Montrivé, que le quotidien des éboueurs,
23:22 par exemple, était très compliqué et que ça sentait très mauvais
23:25 et qu'ils portaient des charges lourdes, etc.
23:27 Et qu'ils devaient deux ans de plus, du coup, faire ça.
23:30 Mais on le sait tous.
23:31 C'est pareil pour les égouttiers, c'est pareil pour d'autres métiers.
23:34 Il faut regarder à quel âge ils ont commencé.
23:37 Ils ont des critères de pénibilité.
23:38 Donc, a priori, des personnes qui ont toute leur carrière
23:43 été dans ce type de métier ne partiront pas à 64 ans.
23:46 Non, c'est plutôt pour eux. C'est de 57 à 59.
23:48 Mais c'est deux ans de plus.
23:49 Mais c'est pour eux.
23:50 Non, mais vous venez de dire 64 ans.
23:52 Vous venez de le dire.
23:53 Et vous savez que ça...
23:53 J'ai dit deux ans de plus.
23:54 Vous savez que c'est 62 à 64.
23:56 Ça n'est pas exact.
23:58 Il y a quatre personnes sur dix...
24:00 57 à 59 pour les égouttiers.
24:01 Mais c'est deux ans de plus.
24:02 Mais c'est deux ans de plus,
24:03 comme l'ensemble de la population française nous souhaite.
24:06 C'est le principe de cette réforme.
24:09 Il faut travailler plus.
24:11 Il faut travailler plus pour que notre système de retraite
24:14 soit à l'équilibre et c'est-à-dire qu'il puisse perdurer.
24:18 C'est ça, l'objectif de la réforme.
24:19 Les images, si vous nous rejoignez,
24:21 que vous voyez en haut à droite de votre écran,
24:23 c'est le centre de la capitale, Léal.
24:25 Donc on est vraiment au cœur de Paris.
24:27 Il y a une mobilisation.
24:29 On a vu quelques charges policières il y a quelques instants,
24:31 mais dans l'ensemble, ça a l'air de bien se passer pour l'instant.
24:32 Évidemment, on sera alertés s'il y a quoi que ce soit.
24:34 On a vu des mobilisations,
24:35 enfin une mobilisation à Lyon tout à l'heure,
24:37 également à Nice, devant les bureaux d'Arixioti
24:41 qui ont été vandalisés la nuit dernière.
24:44 Je voudrais maintenant vous faire écouter Jean-Luc Mélenchon,
24:45 madame Braune-Pivet.
24:46 Il a parlé de vous à la mi-journée.
24:47 Peut-être l'avez-vous déjà entendu.
24:49 Il n'a pas du tout été tendre.
24:50 Écoutez.
24:53 Nous avions, nous, le droit de déposer notre motion
24:56 et le Rassemblement national a magouillé avec les macronistes
25:01 et la présidente de l'Assemblée nationale
25:03 qui, d'un seul coup, a changé à nos yeux complètement,
25:06 parce que ce n'est plus la présidente de l'Assemblée nationale,
25:08 c'est un chef de bande macroniste.
25:10 Elle est complètement en dessous
25:12 de ce qu'ont été tous les présidents de l'Assemblée nationale.
25:14 Et elle, elle a magouillé pour faire que le Rassemblement national...
25:17 – Jean-Luc Mélenchon...
25:18 – Pardon, mais pourquoi il m'a fait ça ?
25:20 Pour que vous puissiez derrière passer en disant
25:22 "alors vous votez pas la motion, ou bien ?"
25:25 "Alors vous votez car Rassemblement national..."
25:27 C'est raté votre campagne à la noix, ne marche pas, vous nous intimidez pas.
25:33 – Comment vous réagissez à ça, Mme Rondepivet ?
25:36 – Bien que le débat politique ne permet pas tout.
25:39 Je suis une élue de la nation.
25:41 Je crois que Jean-Luc Mélenchon ne l'est plus.
25:44 J'ai été élue par mes pères présidente de l'Assemblée nationale.
25:47 Je préside cette Assemblée de façon très impartiale
25:51 et surtout très respectueuse de nos règles.
25:53 Et moi j'ai envie de vous dire,
25:57 je crois que ces hommes et ces femmes politiques nous font du mal,
26:01 mais collectivement, moi, on s'en fout, vraiment.
26:04 Il peut s'attaquer à moi, qu'il n'hésite pas, ça m'est égal.
26:07 Mais ils font du mal à notre démocratie.
26:09 Quand il y a des décisions qui sont prises à l'Assemblée nationale
26:13 dans une instance qu'on appelle la conférence des présidents,
26:16 qui regroupe l'ensemble des partis politiques,
26:19 ces décisions sont par essence démocratiques.
26:23 Ce ne sont pas des décisions unilatérales de ma part,
26:26 ce sont des décisions qui sont votées par les présidents de groupe
26:30 qui sont présents dans cette conférence des présidents.
26:33 Et pour tout vous dire, en conférence des présidents,
26:35 je n'ai pas le droit de vote.
26:37 Je n'ai pas le droit de vote.
26:38 Donc, faire croire que dans les instances de l'Assemblée nationale,
26:43 nous m'agouillons,
26:45 faire croire que j'utilise les pouvoirs qui me sont conférés
26:50 par mes collègues députés à des fins politiques ou politiciennes,
26:55 c'est abîmer une fois de plus.
26:57 Mais comme les Insoumis le font depuis le début du mandat,
27:01 c'est abîmer notre institution.
27:03 Et c'est grave, et c'est très grave, et c'est dangereux pour la démocratie.
27:07 Et il faut que nos concitoyens voient bien ce qui est en train de se passer.
27:12 Ils piétinent les règles de notre institution.
27:15 – Vous parlez de Jean-Luc Mélenchon ou des élits ?
27:17 – Des Insoumis d'une façon générale, à la demande, j'imagine, de Jean-Luc Mélenchon,
27:20 lorsqu'il enfreigne notre règlement, lorsqu'il zarbore une écharpe de parlementaire,
27:27 celle qui nous rend si fiers de représenter les Français,
27:31 lorsqu'il l'arbore et qu'il met un pied sur la tête d'Olivier Dussopt,
27:36 lorsqu'il le traite d'assassin, lorsqu'il chahute, lorsqu'il crie,
27:41 lorsqu'ils empêchent la Première ministre de parler,
27:44 encore jeudi soir, lorsqu'un député insoumis dit à un autre député "ta gueule",
27:50 ça n'est pas acceptable, c'est dangereux.
27:53 Et que Jean-Luc Mélenchon, qui a été ministre,
27:56 qui est un éminent en politique de notre pays, joue à ça, attise ça, c'est grave.
28:02 – Madame Brune Pivet, à la mi-journée, Bruno Le Maire expliquait,
28:06 en réagissant notamment à ce qui était arrivé à Éric Ciotti,
28:08 c'est-à-dire le fait que sa permanence ait été caillassée,
28:11 il parle d'Éric Ciotti, il parle également de la coupure de courant
28:15 au domicile de Bruno Retailleau, il dit "la faute à tous ceux
28:18 qui alimentent la violence verbale".
28:20 Est-ce que de la même manière, comme Bruno Le Maire,
28:21 vous faites une sorte de continuum entre cette violence verbale
28:24 et ce qui est arrivé, la coupure de courant chez Bruno Retailleau,
28:27 la permanence d'Éric Ciotti caillassée ?
28:29 Est-ce qu'au fond vous considérez que cette violence verbale,
28:31 ce que dit Bruno Le Maire, ça peut arriver chez les insoumis,
28:34 que tout ça est lié ?
28:35 – Oui parce que…
28:37 – Donc il y a une forme de responsabilité de la part
28:41 de ceux qui font preuve de violence verbale ?
28:44 – Il y a une responsabilité de la part de ceux qui soufflent sur les braises,
28:49 bien sûr, il y a une responsabilité chez ceux qui trouvent des excuses
28:54 à ceux qui exercent une violence.
28:56 Moi j'ai entendu Jean-Luc Mélenchon s'exprimer sur la permanence d'Éric Ciotti.
29:01 Qu'est-ce qu'il a dit ?
29:02 Il a dit "oui mais je n'ai pas entendu Éric Ciotti
29:04 lorsque telle ou telle permanence a été…"
29:06 Mais quel rapport ?
29:08 La violence, on la condamne à 100% ?
29:11 À 100% ? Tout le temps ?
29:13 Dans quel pays vous voulez vivre ?
29:14 Dans un pays où les élus risquent leur peau,
29:18 risquent leur vie parce qu'ils s'engagent ?
29:21 Moi je ne les rends pas publics,
29:23 mais jeudi j'ai reçu à ma permanence une lettre manuscrite absolument ignoble.
29:31 Je ne l'ai pas rendue publique parce que je n'ai pas souhaité
29:34 faire de la publicité à cet individu.
29:36 Jean-Luc Mélenchon a aussi dit, évidemment,
29:38 qu'aucun d'entre nous ne peut approuver l'attaque d'une permanence parlementaire,
29:41 mais il a aussi dit que, je cite Éric Ciotti,
29:43 "est fort mal placé pour se plaindre".
29:45 Voilà, c'est ça.
29:46 Donc à chaque fois, il y a une bonne raison pour finalement excuser,
29:53 amoindrir, atténuer.
29:55 Donc il y a une complaisance avec ces violences de Jean-Luc Mélenchon ?
29:58 Je le crois profondément.
30:00 Je le crois profondément et lorsque je vois une partie de ces parlementaires,
30:03 des parlementaires qui sont issus de son mouvement à l'Assemblée nationale,
30:07 je ne suis pas loin d'en être très convaincue.
30:10 Nous allons un instant retrouver notre équipe qui est au HAL,
30:13 dans le centre de la capitale, pour nous raconter ce qui s'y passe.
30:17 Sur les images qui nous parviennent, les choses ont l'air calmes.
30:19 Est-ce qu'il y a du monde ? Racontez-nous.
30:22 Écoutez, la manifestation de la PACU a vraiment, véritablement démarré
30:26 puisque dès le départ, après s'être rassemblée devant le centre commercial des HAL,
30:30 les manifestants ont été bloqués par les forces de l'ordre,
30:33 que ce soit les gendarmes, les policiers de la BRAV,
30:37 la brigade de rétention de l'action violente,
30:39 et également les CRS qui sont présents ici.
30:42 Nous nous trouvons actuellement dans la rue Montmartre,
30:44 qui est vraiment juste à côté du centre commercial.
30:46 Il y a également la rue Montorgueil où les manifestants ont commencé à entrer,
30:49 mais à chaque fois, ils ont été bloqués.
30:51 Et pour l'instant, on insiste en fait à une grande nasse dans ces deux rues,
30:55 avec des manifestants qui sont bloqués.
30:57 Ils ne sont pas très nombreux, ils font quelques centaines à peine,
31:00 donc c'est beaucoup moins qu'hier,
31:01 on avait compté jusqu'à 4000 personnes place d'Italie.
31:04 Et vous l'entendez, ils continuent de chanter des slogans,
31:08 là actuellement c'est un slogan anticapitaliste,
31:10 mais également de chansons contre Emmanuel Macron.
31:13 Ils font également référence à cette réforme des retraites,
31:15 à ce 49.3 depuis tout à l'heure.
31:17 Ça se passe globalement dans le calme,
31:19 parce que pour l'instant, les policiers des forces de l'ordre
31:20 n'ont pas fait usage de gaz lacrymogène.
31:23 Il n'y a pas eu vraiment de charge à proprement parler contre les manifestants,
31:27 c'est simplement les policiers qui se positionnent
31:29 pour les empêcher de continuer à manifester.
31:32 On n'a pas vu non plus pour l'instant de jet de projectiles,
31:34 donc les manifestants sont bloqués par les forces de l'ordre,
31:36 juste à côté du point de départ de la manifestation,
31:38 qui était, je vous le rappelle,
31:39 au centre commercial des Halles, en plein cœur de Paris.
31:42 – Merci beaucoup, vous nous tenez au courant évidemment
31:44 de ce qui se passe et de la façon dont les choses évoluent.
31:48 Madame Brune Pivet, il y a ces mobilisations,
31:50 ce que nous disait M. Martinez, Philippe Martinez à la mi-journée,
31:53 c'est qu'elles vont continuer jusqu'à jeudi,
31:56 qui sera l'espère, l'intersyndical,
31:58 le point culminant jusqu'à maintenant de cette mobilisation.
32:02 Cette mobilisation, elle est un peu sans précédent depuis un moment.
32:06 Elle traduit sans doute le mécontentement des Français
32:08 dont nous avons entendu parler.
32:10 La question de Benjamin tout à l'heure,
32:12 je reformule un peu différemment,
32:14 vous dites si demain les motions sont rejetées,
32:18 fermez le banc, c'est terminé, quel que soit le niveau de mobilisation ?
32:22 – Mais à nouveau, je pense que moi, je reste dans mon champ.
32:28 Moi, au niveau du Parlement,
32:30 demain si les motions de censure sont rejetées,
32:32 les textes seront considérés comme adoptés.
32:35 Après, il y aura probablement un recours au Conseil constitutionnel.
32:39 Après, moi je pense qu'il faut que le Président de la République,
32:43 que la Première ministre, le ministre du Travail,
32:47 regarde la situation et voit comment nous arrivons à trouver une issue.
32:52 – Vous attendez que le Président de la République prenne la parole ?
32:54 Il est dit qu'il pourrait parler la semaine prochaine,
32:56 est-ce que vous attendez qu'il y ait une forme de réaction au 49.3
33:01 et que le Président donne des explications ?
33:04 – Je crois que c'est toujours important.
33:05 La Première ministre est venue jeudi soir sur les plateaux pour pouvoir expliquer.
33:11 Il faut s'adresser aux Français.
33:13 Donc si le Président fait le choix de s'adresser aux Français,
33:16 évidemment que cette parole est bienvenue,
33:19 j'irais même plus loin, elle est nécessaire
33:23 lorsque l'on sent qu'il y a ce niveau de tension dans le pays
33:27 et qu'il y a cette crispation qui existe,
33:31 qu'il ne faut pas nier ni minimiser.
33:33 Il est important que le Président, qui est le seul élu
33:36 qui a été élu par l'ensemble des Français,
33:38 puisse s'adresser à la nation pour indiquer
33:42 quel est le chemin qu'il souhaite emprunter dans les jours,
33:47 dans les semaines et dans les mois à venir, bien sûr.
33:48 – L'Institut Elabe nous a rappelé hier qu'il y a un de ses électeurs sur deux,
33:52 un des électeurs d'Emmanuel Macron sur deux,
33:53 qui est opposé également à cette réforme.
33:55 Avant d'être présidente de l'Assemblée nationale,
33:57 vous êtes une élue du territoire des Yvelines.
33:59 Vous les voyez, les gens sur place ?
34:03 J'imagine que vous n'avez pas non plus tous les jours que des "bravo,
34:05 c'est formidable, tenez bon".
34:07 – Alors j'en ai, et heureusement, parce que c'est important aussi,
34:12 parce qu'on se sent soutenus.
34:14 Mais effectivement, il y a eu, et surtout pendant tout le processus
34:18 d'adoption du texte, beaucoup de questionnements sur des points,
34:24 sur les carrières longues, sur les droits des femmes.
34:27 Les questionnements des Français se retrouvent
34:29 dans tous les partis politiques, évidemment.
34:31 Mais à ces questions, j'espère que nous avons réussi
34:35 à apporter des réponses, des réponses sérieuses.
34:38 Mais à nouveau, moi je crois profondément qu'on ne peut pas
34:43 demander au régime des retraites, finalement, d'effacer
34:48 tout ce qui s'est passé pendant les carrières des gens.
34:50 Et là, on voit bien qu'il y a, et nous avons collectivement,
34:55 du travail à faire sur les conditions de travail,
34:58 sur le rapport au travail, sur la pénibilité,
35:01 sur les carrières des femmes, sur l'égalité salariale.
35:04 Et donc là, il est important que, dans le calendrier
35:08 qui sera celui que fixera le président de la République,
35:11 sa première ministre, etc., mais je pense qu'il est important
35:13 que nous ouvrions tous ces chantiers fondamentaux
35:17 pour nos compatriotes.
35:18 Il n'aura pas fallu le faire avant, ça ?
35:19 Mais...
35:20 Parler de la relation au travail, de la pénibilité, etc.,
35:23 peut-être avant de dire aux gens, voilà quel est le texte
35:26 sur la réforme des retraites ?
35:27 Je ne crois pas.
35:28 Je crois qu'il était important d'apurer financièrement
35:32 et surtout de sécuriser l'aboutissement
35:35 d'une carrière professionnelle qui est la retraite.
35:37 Savoir que c'est très important que chaque Français puisse se dire,
35:41 moi, que je prenne ma retraite dans 10 ans, dans 15 ans,
35:44 dans 20 ans, dans 30 ans, j'en aurai une.
35:47 C'était ça, notre objectif, et ça l'est toujours.
35:49 Il est important que chaque Français ait confiance dans le système.
35:53 Et moi, je ne veux pas léguer à mes enfants
35:57 un système de retraite qui soit déficitaire
35:59 et qu'en plus, on ne cesse d'augmenter la dette
36:02 qu'ils seront obligés de rembourser.
36:03 Ça ne serait pas vraiment un cadeau qu'on leur ferait.
36:05 Donc, les images toujours du Direct,
36:07 les Français qui se mobilisent, on l'a dit depuis deux mois,
36:10 on suit évidemment ce qui se passe.
36:11 Et demain, BFM TV comme à chaque fois qu'il se passe quelque chose
36:14 de cet ordre, sera mobilisé toute la journée,
36:16 toute la soirée, pour rendre compte, raconter,
36:19 une journée qui sera décisive à l'Assemblée nationale.
36:23 Les élus que tout le monde regarde, ce sont les élus, les Républicains.
36:26 Ce sont eux qui ont la décision entre leurs mains,
36:28 par leur vote, demain, cette motion de censure.
36:31 Les élus Républicains qui ont été, j'allais dire, tensés,
36:35 mais ça voudrait dire qu'il y a un lien de hiérarchie,
36:38 qui ont plutôt été attaqués assez nettement par Elisabeth Borne,
36:41 d'abord à la télévision, par Bruno Le Maire ce matin.
36:43 Vous allez nous dire ce que vous en pensez dans un instant,
36:45 Madame la Présidente, mais avant ça, on va écouter Aurore Berger.
36:47 C'est la patronne du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
36:50 Voilà ce qu'elle dit des élus, les Républicains.
36:53 Mais pour vous dire vraiment les coulisses, on va tout se dire,
36:56 quand à la fin, vous avez des députés LR,
36:59 parce que c'est arrivé, qui viennent frapper à la porte de Matignon
37:02 en disant "moi finalement, je suis prêt à voter la réforme,
37:04 par contre, vous mettez 170 millions d'euros sur la table
37:06 pour faire un contournement autoroutier".
37:08 C'est ça, Madame la Présidente.
37:10 Heureusement que le gouvernement a dit non.
37:11 Heureusement qu'à un moment, on a des gens responsables,
37:13 il y a une Première ministre qui dit "attendez, on est chez les fous,
37:16 vous demanderez aux LR, ils savent pertinemment qui chez eux
37:19 est venu frapper à notre porte pour demander ce genre de choses".
37:24 Est-ce que c'est le meilleur moyen de se les mettre dans la poche
37:26 en vue du vote de demain ?
37:28 Il ne s'agit pas de se les mettre dans la poche,
37:29 vous savez, il s'agit que demain,
37:31 chacun soit en face de ses responsabilités.
37:34 Est-ce que demain, en votant la motion de censure
37:37 et donc en faisant tomber le gouvernement d'Elisabeth Borne,
37:40 est-ce que les Républicains ont le souhait de s'allier
37:44 avec le Rassemblement national et la France insoumise
37:47 pour proposer une majorité de substitution ?
37:50 Non mais c'est d'accord, mais là, on parle d'Aurore Berger qui, au fond,
37:53 c'est quasiment une sorte d'humiliation,
37:55 une façon de les humilier ou d'essayer d'expliquer
37:58 qu'ils ont volontairement voulu être rachetés.
38:00 Est-ce que, ce que vous demande Jean-Baptiste,
38:01 est-ce que c'est la bonne méthode,
38:03 est-ce que c'est une bonne façon de faire
38:04 à la veille d'une motion de censure ?
38:06 Et dans l'absolu d'ailleurs.
38:07 Écoutez, ce qui est sûr, c'est que les Républicains nous ont manqué.
38:13 Ils ont signé un accord en commission mixte paritaire,
38:17 ils ont voté un texte au Sénat,
38:20 et il s'est avéré qu'à l'Assemblée nationale,
38:23 ils n'étaient pas en capacité d'assumer ce vote
38:27 en commission mixte paritaire et leur vote au Sénat.
38:30 Donc, c'est en cela que je dis…
38:32 Et c'est qui ces députés Les Républicains, vous savez ?
38:34 Ces députés Les Républicains qui, soi-disant,
38:36 ont donc appelé en demandant de l'argent pour un contournement…
38:38 Ah non, alors ça, je ne suis au courant de rien de tel,
38:43 donc je ne peux pas…
38:44 Parce que ce que disent aussi ces députés Les Républicains,
38:46 c'est que pour certains, ça s'est passé à l'inverse.
38:48 C'est-à-dire que c'est parfois des conseillers parlementaires,
38:51 des ministres qui les auraient appelés eux directement en disant
38:54 "au fond, si vous nous assurez ce vote-là,
38:56 on pourra regarder ce qu'on peut faire dans la circonscription",
38:58 c'est-à-dire l'exact inverse de ce que dit Aurore Berger.
39:01 Écoutez, moi, vous savez, ce que disent les conseillers,
39:04 ce que font, ce que disent les gens en coulisses
39:07 et sous le sceau de l'anonymat,
39:08 je n'y prête jamais beaucoup d'attention.
39:09 Ah, les députés l'ont dit sur ces plateaux-là,
39:11 ce n'est pas sous le sceau de l'anonymat en l'occurrence.
39:13 Est-ce que ce n'est pas finalement louable
39:15 que des parlementaires votent en leur âme et conscience
39:17 et paniquement sur une directive d'un patron de groupe ?
39:20 Parce que vous dites "ils nous ont manqué",
39:21 mais ils vous ont manqué.
39:22 En tout cas, certains ont décidé de voter,
39:24 d'autres ont décidé de ne pas le faire.
39:24 Oui, mais vous savez, c'est louable de voter en son âme et conscience,
39:28 et c'est même heureux.
39:29 Mais vous savez, en politique,
39:31 il faut aussi avoir la cohérence dans ses convictions.
39:35 Et c'est là que le bas blesse.
39:36 Parce que moi, j'ai regardé des déclarations dans le passé
39:41 de certains de ces parlementaires qui se sont opposés farouchement
39:45 à un rallongement de l'âge de la retraite,
39:48 et qui, il y a quelques années, prenaient exactement l'inverse,
39:51 considéraient qu'il fallait absolument augmenter l'âge de la retraite,
39:55 qu'aujourd'hui, compte tenu de l'augmentation de l'espérance de vie,
39:58 il fallait travailler plus, etc.
40:00 Moi, je crois que lorsque l'on est parlementaire,
40:02 lorsqu'on fait de la politique,
40:04 il faut avoir de la cohérence, de la constance.
40:07 Et ça, ces parlementaires, les Républicains,
40:09 ils se sont engagés derrière Valérie Pécresse,
40:12 qui portait le repoussement de l'âge légal à 65 ans.
40:17 Vous savez pourquoi ils ont voté contre ?
40:18 Eux, on dit "le processus ne nous a pas respectés".
40:21 Oui, mais alors ça, c'est vraiment ça, je trouve que c'est...
40:25 C'est ce qu'ils disent.
40:25 Oui, mais ça, c'est une excuse, j'ai envie de vous dire,
40:28 une excuse à deux balles.
40:29 Moi, quand vous vous engagez pour la retraite à 65 ans,
40:33 c'est quelque chose que porte votre famille politique depuis toujours.
40:36 C'est ce qu'a porté votre famille politique au Sénat.
40:39 C'est ce que portent vos chefs de parti.
40:41 Et vous vous dédouanez en disant "mais la méthode ne m'a pas plu".
40:44 Non, s'il vous plaît, soyons sérieux.
40:45 Vous craignez demain que ces motions de censure,
40:47 ou en l'occurrence la motion de censure qui est susceptible de réunir le plus,
40:50 c'est-à-dire celle du groupe Lyott,
40:52 vous craignez qu'elle soit adoptée et que le gouvernement tombe ?
40:55 Est-ce que ça vous paraît un scénario plausible ?
40:58 Écoutez, moi, je n'aime pas faire de pronostics,
41:02 parce que justement, chaque parlementaire vote en son âme et conscience.
41:07 Maintenant, moi, je pense que comme il n'y a pas d'alternative
41:10 autre que celle de la majorité que nous représentons aujourd'hui,
41:14 je pense qu'il serait extrêmement dangereux d'associer ces voix
41:17 pour voter une motion de censure contre le gouvernement.
41:21 Je rappelle que depuis le début de la mandature,
41:24 avec justement ce gouvernement,
41:26 avec une méthode forgée autour du compromis, autour de la concertation,
41:31 notre Assemblée, avec le Sénat, a réussi à adopter 20 textes.
41:35 Oui, enfin, sur les textes importants, ça ne marche pas.
41:37 Mais si, ça marche !
41:37 Bah non, sur les retraites, ça n'a pas marché.
41:39 Oui, mais ça n'a pas marché sur les retraites,
41:41 mais ça a marché sur tous les textes qui étaient relatifs au pouvoir d'achat
41:46 que nous avons voté à l'été et qui ont permis à nos compatriotes
41:50 d'avoir une hausse limitée des prix de l'énergie,
41:52 d'avoir des restournes sur l'essence, etc.
41:54 Nous avons réussi à trouver du consensus.
41:56 Quand il s'agit de faire des chèques,
41:57 c'est sûr que c'est plus facile de trouver des alliés
41:59 plutôt que de faire des économies.
42:00 Nous venons de trouver un consensus sur le texte
42:02 concernant les énergies renouvelables pour permettre leur déploiement.
42:05 Nous venons de voter un certain nombre de textes,
42:10 des courts textes, mais sur les violences faites aux femmes,
42:13 sur la protection des enfants, des textes votés à l'unanimité.
42:16 Donc, nous arrivons à faire fonctionner la machine Assemblée nationale.
42:21 Maintenant, il y a effectivement des textes pour lesquels nous n'y arrivons pas.
42:25 Et le texte pour les retraites, comme le budget, en sont un bon exemple.
42:30 Et je le regrette, et je le regrette évidemment,
42:32 parce que nous devons finalement, nous, hommes et femmes politiques aujourd'hui,
42:36 jeter toutes nos forces dans la bataille pour réussir à travailler ensemble
42:40 dans le sens de l'intérêt général.
42:41 C'est pour ça que moi, je me suis engagée en politique derrière Emmanuel Macron.
42:44 Moi, je crois profondément dans la capacité des uns et des autres à se retrouver.
42:49 - 19h45, nos équipes en direct des Halles, où il y a du monde aux abords,
42:53 donc les marches que vous voyez, si vous n'êtes pas parisiens,
42:56 elles conduisent aux Halles, qui est donc cet endroit central,
42:59 qui est un nœud ferroviaire également,
43:00 pour venir de la grande banlieue et de l'approche.
43:02 D'ailleurs, banlieue.
43:03 Là, voilà les rues adjacentes qui desservent différents quartiers
43:06 du deuxième arrondissement.
43:07 Nos équipes sont sur place.
43:08 Il y a pas mal de monde sur ces images.
43:09 - Il y a plusieurs centaines de personnes.
43:12 Là, vous avez la rue Montmartre à l'image, avec une première nace.
43:16 Les gendarmes d'un côté, des policiers de l'autre
43:19 qui sont en train de se rapprocher et de bloquer.
43:22 De ce côté-là, en tout cas, plusieurs dizaines de personnes.
43:24 Et si on bafule sur la droite, vous serez sur la rue Montorgueil,
43:26 où là aussi, c'est l'endroit où le cortège a voulu s'élancer tout à l'heure,
43:30 mais dès le début, puisqu'il s'est lancé juste du centre commercial,
43:32 qui est à peine à 50 mètres derrière nous.
43:35 Ils ont été bloqués, là aussi, par des policiers de la BRAV
43:38 et également des gendarmes que vous voyez à l'image.
43:40 On a donc en présence de deux naces de part et d'autre de ces deux rues
43:44 et de plusieurs centaines de personnes qui restent bloquées
43:47 et qui, du coup, ne peuvent plus manifester
43:49 et qui, depuis quelques minutes, sont en train de chanter
43:51 quelques chansons qu'on avait déjà l'habitude d'entendre
43:54 à l'époque des Gilets jaunes en 2019.
43:56 Des chansons à l'encontre du chef de l'État également,
44:00 des allusions à l'utilisation du 49.3.
44:03 Et donc, depuis quelques minutes, depuis maintenant,
44:05 même peut-être plus d'une demi-heure,
44:06 cette manifestation est complètement bloquée,
44:08 ne peut pas évoluer dans les rues de Paris
44:11 comme certains manifestants souhaitaient le faire.
44:13 – Merci beaucoup, vous nous tenez au courant.
44:15 Évidemment, je profite d'avoir la présidente de l'Assemblée nationale
44:18 pour clarifier les choses pour nos téléspectateurs, s'il vous plaît.
44:21 Demain, vous nous confirmez que ce sont uniquement les députés
44:23 qui votent cette motion, qui vont s'exprimer,
44:26 c'est ça, on ne vote pas contre, on vote uniquement pour une motion.
44:29 – Exactement, donc les deux motions vont être examinées
44:31 à partir de 16h à l'Assemblée nationale.
44:33 Il y a à peu près deux heures et demie de temps de parole,
44:36 ce qui permet et au gouvernement et aux porteurs de la motion
44:39 et à chaque groupe politique de s'exprimer,
44:42 donc d'exprimer la position de son groupe.
44:44 Et ensuite, les motions sont mises au voie successivement
44:47 dans l'ordre des dépôts.
44:48 Donc la première à avoir été déposée,
44:50 c'est celle menée par le groupe Liott,
44:52 donc elle sera mise au vote en premier,
44:54 puis j'annoncerai le résultat et ensuite je mettrai au vote
44:58 la motion déposée par le Rassemblement national.
45:00 Et effectivement, il faut qu'il y ait une majorité absolue
45:03 des membres de l'Assemblée nationale qui vote pour la motion,
45:07 pour que celle-ci soit adoptée et que dans ces cas-là,
45:10 le gouvernement, sa responsabilité soit mise en jeu.
45:15 – Je m'arrête sur cette phrase précise
45:16 parce que je crois qu'elle est très importante.
45:18 La majorité de l'Assemblée nationale présente ou la majorité absolue,
45:22 c'est-à-dire 287 voix ?
45:24 – Non, 287 voix, la majorité absolue de l'Assemblée.
45:27 – Vous craignez, est-ce qu'éventuellement,
45:28 il pourrait y avoir des députés de la majorité
45:30 qui votent cette motion de censure ?
45:32 Parce que certains étaient mal à l'aise avec cette réforme de la FED.
45:35 Est-ce que c'est quelque chose de totalement inenvisageable
45:37 ou alors est-ce que vous le craignez ?
45:38 – Un député de la majorité qui vote une motion de censure
45:41 contre le gouvernement ne fait pas partie de la majorité.
45:45 – Au moins, c'est très clair.
45:47 Madame Braune-Pivet, encore en haut de mot justement
45:49 du fonctionnement de l'Assemblée nationale,
45:50 puisque vous présidez à ces débats,
45:53 il y a eu beaucoup de choses depuis le début de cette législature.
45:58 Vous avez parlé du comportement des LSI, il n'y a pas eu que,
46:01 on a vu des ministres parfois faire des sudokus,
46:04 parfois faire des bras d'honneur.
46:07 Quel regard vous portez sur ces comportements-là ?
46:11 – Écoutez, moi j'en appelle souvent au respect.
46:17 Je trouve que ces comportements ne sont pas respectueux,
46:20 ne sont pas respectueux de l'institution,
46:24 de l'Assemblée nationale en tant que telle,
46:26 ne sont pas respectueux des Français qui nous ont élus
46:31 et qui attendent, je crois, mieux de leurs élus,
46:34 et qui ne sont pas respectueux finalement de nous.
46:38 Vous voyez, quand un élu insulte un autre élu,
46:42 je trouve que c'est une dégradation profonde de notre système démocratique.
46:48 Donc moi, j'ai une attitude extrêmement ferme,
46:53 je n'ai pas hésité à chaque fois à prononcer des sanctions.
46:57 – Oui, il y a eu deux exclusions votées par le Bureau,
46:59 deux sur trois sous la Ve République, donc c'est quand même…
47:01 – Et alors, pour tout vous dire, ces exclusions sont proposées par le Bureau,
47:06 mais sont votées par l'Assemblée nationale.
47:09 Vous avez dû voir ces images, c'est l'Assemblée nationale qui vote.
47:12 Ça a beaucoup de force, ça a beaucoup de force,
47:15 parce qu'il y a des comportements qui sont intolérables dans notre enceinte
47:20 et qui nous choquent tous, quels que soient nos bords politiques.
47:24 – Un tout dernier mot, ça peut paraître plus anecdotique,
47:27 mais ce papier est paru il y a un mois,
47:28 il m'a marqué sur le fonctionnement de l'Assemblée, la buvette.
47:32 On a appris il y a un mois que le Bureau de l'Assemblée
47:34 s'était saisi du problème d'alcoolisme dans l'hémicycle.
47:38 – Ce n'est pas un problème d'alcoolisme.
47:39 – Non, en tout cas de consommation excessive d'alcool.
47:41 – Mais le Bureau de l'Assemblée nationale…
47:43 – C'est vrai, vous le confirmez.
47:44 Mais on en a discuté, mais vous savez que c'est au sein du Bureau
47:48 qu'on a décidé d'imposer à nouveau le port de la veste dans l'Assemblée nationale,
47:54 parce qu'on a dû en arriver là, parce qu'au début du mandat,
47:57 il y avait des gens qui venaient dans l'Assemblée,
48:00 dans l'enceinte de l'hémicycle, en jean, en basket et en sweat à cartouche.
48:03 – Mais c'est la consommation excessive d'alcool qui pourrait…
48:06 – Non mais ce que je veux dire c'est que…
48:07 – Non mais juste par rapport à la question de l'homophobie,
48:08 est-ce que c'est, selon vous, la consommation excessive d'alcool
48:11 qui pourrait expliquer un certain nombre de comportements
48:13 qu'on a pu voir pendant la discussion sur les retraites ?
48:15 – Je ne crois pas, je ne crois pas.
48:16 – Non, d'accord.
48:17 – Mais c'est résolu ça.
48:17 – Elle reste exceptionnelle.
48:19 Mais ce qui est important finalement…
48:21 – La consommation excessive ou les comportements ?
48:22 – Non, mais c'est que vous voyez que notre Assemblée
48:25 fonctionne de façon très démocratique,
48:27 nous avons des instances collégiales où tous les groupes sont représentés
48:31 et tous les sujets peuvent y être abordés.
48:33 Et ça, je crois que c'est très important et très rassurant pour nos concitoyens.

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