Jean-Luc Mélenchon sera l'invité du Grand Jury dimanche de 12h à 13h
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00:00 [Musique]
00:09 Le grand jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
00:13 Bonjour à tous, bienvenue dans ce grand jury.
00:15 Bonjour Jean-Luc Mélenchon.
00:16 Bonjour.
00:17 Vous êtes le fondateur et toujours leader de la France Insoumise.
00:21 Vous appelez à la révolte et à la force, mais que voulez-vous exactement ?
00:26 Ça commence fort là.
00:27 L'abandon de la réforme.
00:27 La révolte et la force.
00:28 On va y revenir, on va y revenir.
00:29 Est-ce que vous voulez l'abandon de la réforme des retraites, la chute du gouvernement, une dissolution ?
00:34 Voulez-vous le chaos pour parvenir à vos objectifs politiques ?
00:38 L'hiver nucléaire, vous nous le direz.
00:39 Vous nous le direz, vous nous le direz dans ce grand jury Jean-Luc Mélenchon.
00:42 Un grand jury en direct comme tous les dimanches.
00:46 Vous pouvez aussi poser vos questions et réagir sur les réseaux sociaux avec le hashtag #LeGrandJury.
00:51 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL scrute ces réseaux sociaux.
00:55 Bonjour.
00:56 Et nous alertera de vos interpellations avec ce signal.
00:59 Pour vous interroger à mes côtés, Bastien Auger de TF1 LCI et Marion Mourgue du Figaro.
01:06 Avant de parler de ce qui va se passer demain à l'Assemblée nationale et de revenir bien évidemment sur cette semaine parlementaire,
01:13 nous allons commencer par parler des dernières manifestations et aussi des dernières violences.
01:18 Marion Mourgue.
01:18 Oui, les mobilisations se poursuivent et cette nuit c'est la permanence d'Éric Ciotti, le patron des Républicains, qui a été caillassé.
01:25 Il n'est pas le premier élu à être visé puisqu'il soutient la réforme. Est-ce que vous condamnez ces violences contre les élus ?
01:31 Ah, je me demande à quel moment commencerait la cérémonie de la tartufferie.
01:36 Alors, c'est commencé, allons-y.
01:38 Alors, vous me demandez de condamner les violences parce que c'est la première chose qui vous vient à l'esprit.
01:42 Moi, ce qui me vient à l'esprit c'est que M. Ciotti est fort mal placé pour se plaindre,
01:47 vu que nous n'avons jamais entendu le son de sa voix,
01:50 lorsque Mme Catherine Couturier, députée de La Creuse, a vu sa permanence attaquée quatre fois,
01:57 par des gens parfaitement identifiés, puisque la quatrième fois il y avait la police qui était là,
02:01 a même été murée.
02:02 Ce fut le cas également pour Mme Charlotte Leduc, ce fut le cas pour M. Prud'homme,
02:06 et la même semaine le planning familial avait été attaqué et là, silence absolu !
02:12 Vous me parlez de quel moment ils sont attaqués ?
02:14 Oui, oui, oui.
02:14 Tout ça s'est passé il y a quelques semaines.
02:17 Il y a eu une intervention de la procureure à propos d'une permanence LR,
02:23 évidemment qu'aucun d'entre nous ne peut approuver l'attaque d'une permanence parlementaire,
02:29 qu'on y jette des pierres ou autre chose.
02:30 Mais si vous ne voulez pas la violence, voici ce qu'il y a à dire.
02:34 Si vous ne voulez pas la violence, acceptez la démocratie.
02:37 C'est-à-dire, si vous ne voulez pas que finalement, quelque part ici ou là,
02:42 sans qu'on sache qui c'est, hein, parce qu'après tout,
02:44 dans la per... M. Ciotti n'a pas d'ennemis qu'à gauche et dans les ennemis de la loi...
02:49 – Non, non, ce n'est pas ce qui est dit pour Eric Ciotti.
02:50 Ce n'est pas ce qui est dit pour Eric Ciotti.
02:51 Le message envoyé par le caillassage de sa permanence,
02:55 c'est de dire "si vous ne votez pas la motion demain à l'Assemblée Nationale,
03:00 voilà ce que vous risquez".
03:01 – Vous êtes indigné, Jérôme ?
03:02 – Ce n'est pas le message.
03:03 – Vous n'aimez pas qu'on fasse... Non mais attendez, attendez, vous et moi.
03:05 Nous n'aimons pas qu'on fasse pression sur les élus
03:08 pour les pousser à quelque chose qu'ils n'ont pas envie de faire.
03:11 – Il s'agit plus que ça.
03:12 – C'est condamné par la loi, oui, c'est condamné par la loi.
03:14 Pourquoi vous me demandez si j'approuve ou pas ?
03:17 Comment pourrais-je l'approuver ?
03:18 Mais par contre, vous n'avez pas un mot pour dire que M. Le Maire appelle des élus
03:23 en leur disant "Dis donc, tu vas voter comme ci et comme ça, et puis on peut s'arranger".
03:27 C'est un de vos collègues qui l'a écrit.
03:29 Si c'est un de vos collègues qui l'a écrit, c'est sûrement que c'est vrai.
03:32 Par conséquent, ça s'appelle faire pression, c'est aussi condamné par la loi.
03:36 Écoutez, soyons sérieux.
03:38 Et hier soir, alors hier soir, ça ne vous a rien fait.
03:41 Des gens assis par terre, les mains sur les têtes,
03:43 les brigades de la brave qui chargent des gens,
03:46 qui sont tranquilles, qui vont d'un endroit à l'autre,
03:49 qui les chargent à coups de matraque, ça non.
03:51 Mais la permanence de M. Sciotti, la France entière est dressée ce matin.
03:55 Tout ça est grotesque.
03:57 Nous avons à régler une crise grave.
03:59 Si on continue comme ça, la crise va s'aggraver.
04:02 C'est-à-dire que le gouvernement a déposé une loi
04:06 qui est une violence contre la vie des gens,
04:09 puisque c'est deux ans de travail supplémentaire.
04:12 Une violence totale.
04:13 Pas une seule fois, ce texte n'a acquis
04:16 quelque forme que ce soit de légitimité parlementaire.
04:20 Pas une fois.
04:21 – Nous allons revenir…
04:22 – Attendez, et le 49-3, qui est la reconnaissance
04:25 du fait que vous n'avez pas de majorité, c'est ça que ça veut dire.
04:28 Quand vous faites 49-3, si vous écoutez maintenant, ça suffit.
04:31 Il n'y a pas de majorité pour ce texte.
04:33 Je ne vous laisse qu'une seule possibilité, renverser mon gouvernement.
04:36 C'est ça que ça veut dire, 49-3.
04:38 Donc voilà.
04:39 Donc jusqu'au bout, il n'y a aucune légitimité parlementaire.
04:42 Et vous trouvez cette situation…
04:44 qui pourrait trouver cette situation normale ?
04:46 Dans le monde entier, on se moque de nous les Français,
04:49 on nous compare à Hong Kong, etc.
04:51 Bref, maintenant il est temps de savoir atterrir.
04:54 Si le gouvernement ne le fait pas, pardon Madame, j'achève,
04:57 si le gouvernement ne le fait pas, le ton va continuer à monter,
05:00 aussi bien que moi.
05:01 – Mais quand vous dites qu'il n'y a pas de légitimité parlementaire,
05:03 le Sénat s'est exprimé et a voté ce texte, pour vous ça ne compte pas ?
05:07 – Pas pour moi Madame, pour la Constitution,
05:09 parce que vous la connaissez comme moi.
05:11 La Constitution dit que le dernier mot revient à l'Assemblée nationale,
05:14 oui ou non, Madame Bourg ?
05:16 – Mais est-ce qu'il y a quand même une légitimité
05:18 que le Sénat se soit prononcé sur ce texte ?
05:20 – Non Madame, la légitimité parlementaire,
05:22 c'est quand un texte est adopté par le Parlement,
05:25 et le texte est adopté par le Parlement en France
05:27 en une seule forme, comme dans tous les parlements du monde,
05:30 c'est l'Assemblée nationale qui a le dernier mot.
05:33 Le dernier mot de l'Assemblée nationale a été "silence dans les rangs",
05:36 parce que ça a été le 49-3.
05:38 Mais puisque vous voulez parler du Sénat,
05:40 et que j'ai moi-même été sénateur assez longtemps
05:42 pour avoir apprécié le travail qui s'y fait,
05:45 je fais observer que premièrement,
05:47 ils ont travaillé dans le cadre du 47-1,
05:49 c'est-à-dire un temps bloqué de manière anticonstitutionnelle.
05:54 – Comme à l'Assemblée.
05:55 – L'Assemblée aussi Madame, c'est pourquoi je dis
05:57 qu'il n'y a pas eu un seul moment de liberté parlementaire.
06:00 Ensuite, il y a eu l'application systématique de l'article 38 du règlement,
06:04 que j'ai bien connu dans le passé, un pour un contre,
06:07 on passe des paquets d'articles comme ça, un pour un contre.
06:10 Ensuite, il y a eu un vote bloqué,
06:12 et c'est dans ces conditions qu'a délibéré le Sénat,
06:15 et tout ça a été renvoyé à l'Assemblée nationale,
06:17 où 14 personnes à qui on a interdit de rendre publique leur réunion,
06:21 alors que rien dans le règlement ne l'interdit,
06:23 ont fini par proposer un document qui est revenu devant l'Assemblée
06:28 et pour un 49-3, c'est-à-dire "taisez-vous".
06:31 Donc, tous ceux qui m'entendent et qui peut-être auront été un peu abasourdis
06:34 de tous ces articles de la Constitution que je viens de citer,
06:37 je leur dis, pas un instant depuis la première heure,
06:41 le Parlement n'a pu délibérer librement.
06:44 Nous ne sommes pas dans une procédure démocratique,
06:47 mais dans une pratique autoritaire tempérée.
06:51 – Nous allons y revenir, Jean-Luc Mélenchon,
06:53 juste parce que vous dites beaucoup de choses,
06:55 vous avez évoqué le travail de la police, vous avez dénoncé des images,
07:00 est-ce que pour vous il y a aujourd'hui des abus dans le maintien de l'ordre ?
07:04 – C'est comme toujours, le maintien de l'ordre, comme vous dites,
07:08 on se demande de quel ordre on parle, mais cette activité,
07:12 la première responsabilité est à chercher chez les dirigeants.
07:17 Il est vrai que cet an dernier, on avait eu une pratique qui nous a semblé
07:21 plus respectueuse de cette chose un peu difficile, il faut bien le dire,
07:26 à mesurer entre le droit de manifester, l'obligation de tenir les choses
07:31 à peu près en ordre, surtout quand on évolue au milieu d'une grève
07:35 comme celle que nous connaissons et qui va se durcir à partir de demain,
07:39 je l'espère bien, eh bien c'est difficile à manier.
07:43 Alors, il y avait un point d'équilibre qui était trouvé,
07:45 il m'a semblé qu'on revenait à des choses beaucoup plus brutales.
07:48 Hier, dans le 13ème arrondissement, ce qui m'est apparu le plus évident,
07:53 c'est que tout le monde était perdu, on voyait des policiers courir de tous les côtés,
07:58 des gens qui ne manifestaient pas qui se demandaient
08:01 comment ils se retrouvaient pris là-dedans.
08:03 – Il y avait des incendies aussi.
08:04 – Alors c'est le moment de marquer du sang-froid,
08:06 et de bien savoir où on veut aller, nous n'avons aucun intérêt
08:10 à aller à une bataille rangée, aucun intérêt.
08:13 En tout cas, nous qui nous battons contre cette loi,
08:16 nous avons un message à adresser à nos amis,
08:19 n'invisibilisez pas la lutte par des pratiques qui se retomberaient contre nous.
08:23 – Jean-Luc Mélenchon, quand vous appelez à des manifestations spontanées,
08:26 notamment, c'est le risque inhérent de ce genre d'appel
08:29 où il n'y a pas d'encadrement.
08:30 – C'est la vie, monsieur, vous savez ce que je suis en train de vous dire ?
08:32 C'est la vie.
08:33 – Mais ça peut être votre responsabilité aussi.
08:34 – Mais attendez, on a essayé toutes les procédures parlementaires normales,
08:38 mais qu'est-ce que vous voulez, nous ne sommes pas des toutous à votre disposition,
08:41 le peuple français n'est pas un peuple qu'on fait marcher au sifflet,
08:46 allez, ça suffit, assis, debout, asseyez-vous par terre,
08:49 soyez bien sages, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
08:52 C'est le peuple français ici, toutes les méthodes démocratiques,
08:55 nous les avons toutes tentées, nous avons fait au Parlement ce qu'il fallait,
09:00 nous avons été bloqués, il y a eu des appels à grève générale,
09:03 il y a eu 3,5 millions de personnes dans la rue, qu'est-ce qui s'est passé ?
09:06 Rien.
09:07 On peut donc dire d'une certaine manière que le pouvoir de monsieur Macron
09:10 compte sur les débordements pour ensuite jouir d'une situation de peur
09:15 qui favoriserait ses vues.
09:16 – Justement, à propos des débordements,
09:18 Marie-Pierre Haddad avec des interpellations sur les réseaux sociaux.
09:21 – Donc il y a eu des dégradations, des violences à Paris,
09:23 Reine-Dijon-Angers, il y a aussi eu la dégradation d'une mairie à Lyon
09:27 et le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet,
09:30 a condamné sur Twitter cette attaque, c'est ce qu'il dit,
09:33 et il dit "la violence n'a pas sa place dans l'expression du mécontentement",
09:36 je le cite toujours, "ça ne justifie en rien la violence".
09:40 Est-ce que vous trouvez ça nécessaire ?
09:42 – Non mais ça va, j'ai compris, alors on recommence l'émission à zéro.
09:45 La violence, nani, nana, écoutez, je vous ai dit pour moi
09:47 où est la plus grande violence.
09:49 Voler deux ans de vie aux gens est une violence.
09:52 Interdire au Parlement d'en délibérer est une violence.
09:56 Charger les gens aveuglément, comme ça a été fait, est une violence.
09:59 Alors, monsieur Doucet dit des choses toujours intelligentes
10:03 et qu'en général, j'approuve, mais ça suffit.
10:06 Lâchez-moi, je vous ai dit ce que j'avais à dire.
10:09 Je vous dis ceci, vous empêchez l'expression démocratique,
10:13 vous vous moquez des gens quand ils perdent des journées de salaire
10:17 en faisant la grève et à manifester, et ensuite vous vous étonnez.
10:21 Tout ça est d'une hypocrisie totale.
10:23 C'est à cause de ça que je ne saurais voir.
10:25 Je vous attaque, vous répliquez ?
10:27 Comment vous osez répliquer ? Tout ça est grotesque.
10:29 – Quand vous parlez de...
10:31 – Le mouvement est calme, monsieur, pardon, c'est un vieux qui va vous parler.
10:34 – Ce n'est pas tout à fait l'image que ça donne.
10:35 – Le mouvement est super calme.
10:36 Vous ne savez pas ce qu'est un mouvement violent, vous n'en avez jamais vu.
10:39 Vous n'avez pas vu, 1968, les gens couper les arbres, brûler les bagnoles,
10:43 jeter depuis les fenêtres tout ce qu'il y avait dans la maison.
10:46 Vous n'avez pas vu les charges des Byzantins aux alentours de l'usine Lip
10:51 lorsqu'elle fut occupée.
10:52 Ce mouvement est d'un calme et d'un pacifisme remarquable.
10:56 Et pour une vitrine cassée, ce que je déplore évidemment,
11:00 parce qu'il faut le faire en cadence, parce que sinon on va passer toute l'heure
11:03 à parler que de ça, d'accord ?
11:05 Nous avons affaire à un pouvoir qui s'est moqué du monde,
11:09 qui se mobilisait, qui n'a aucun respect pour les pauvres gens
11:13 qui sont en lutte aujourd'hui.
11:14 Imaginez-vous ce que c'est que d'être éboueur,
11:16 d'avoir une paie aussi faible qu'elle l'est,
11:18 et de s'en priver à propos de cette histoire de retraite
11:21 qui va leur coûter si cher.
11:22 Et vous vous étonnez que les gens soient énervés.
11:26 Et puis vous parlez des violences,
11:28 comme si tout le mouvement était violent.
11:30 Vous savez aussi bien que moi,
11:32 parce que vous êtes des observateurs depuis des années,
11:35 que la violence est toujours extrêmement ciblée
11:37 sur un certain nombre de personnes.
11:40 Arrêtez avec ça, ouvrez vos oreilles et votre cœur
11:43 à écouter ce que disent les gens.
11:44 – Qu'est-ce que vous voulez dire par là, la violence ciblée ?
11:46 Ça veut dire que…
11:47 – Mais parce que monsieur, vous avez l'expérience de la vie.
11:49 Vous mettez un groupe de 10 personnes,
11:51 vous en avez toujours un qui est plus énervé que l'autre.
11:53 Et celui-là, le ton peut monter, etc.
11:56 Arrêtez d'en faire, ce n'est pas ça le sujet.
11:58 Le sujet c'est, est-ce que quand on est arrivé
12:01 à une impasse comme celle dans laquelle nous sommes,
12:04 le président de la République, sa fonction,
12:06 c'est de jeter de l'huile sur le feu ?
12:08 Est-ce que c'est ça son métier ?
12:09 Hier j'ai écouté, à ma surprise,
12:11 parce que je ne me voyais pas en train de faire ça,
12:13 j'ai écouté Michel Debray,
12:15 qui est le fondateur de la Ve République.
12:17 Tout le monde sait ici que je suis contre ces institutions,
12:20 que je trouve monarchique, etc.
12:22 J'ai écouté Debray, et pour la première fois de ma vie,
12:24 j'étais d'accord avec lui.
12:26 Qu'est-ce qu'il disait ? S'il vous permettait,
12:28 d'abord je vous renvoie tous à cet archive de l'INA,
12:30 regardez sur ma page Facebook, on l'y a mis,
12:32 parce que les droits sont incertains.
12:34 Il dit "L'essence de la démocratie, c'est le conflit."
12:36 Il parle comme Mélenchon celui-là.
12:38 "L'essence de la démocratie, c'est le conflit."
12:40 Ben oui.
12:41 – Le conflit d'idées.
12:42 – Bien sûr.
12:43 – Oui.
12:44 – Mais de quoi voulez-vous que ce soit un conflit ?
12:45 – Non, non, je précise.
12:46 – Mais attendez, je vais vous expliquer.
12:47 – Dans son esprit, ce n'était pas le conflit.
12:48 – Le conflit, c'est d'abord un conflit d'idées.
12:50 Ça devient ensuite un conflit matériel,
12:52 quand on n'est pas capable de régler le conflit d'idées.
12:54 Et régler le conflit d'idées, ça porte un nom,
12:56 ça s'appelle le Parlement.
12:58 Encore faut-il qu'il puisse délibérer.
13:00 Si vous bouchez tout partout, vous avez forcément un débordement.
13:02 Je termine sur Michel Debray.
13:04 Le rôle du Président de la République
13:06 est de régler les conflits entre le gouvernement et le Parlement.
13:08 Là, c'est lui qui met le feu.
13:10 Il les règle non pas tant par ses pouvoirs propres de décision,
13:13 c'est-à-dire pas parce que lui prend une décision,
13:15 mais par le fait qu'il sollicite la décision
13:18 par le Conseil constitutionnel, par référendum ou par dissolution,
13:22 dit Michel Debray.
13:24 "La seule souveraineté", dit-il, et là j'en suis d'accord avec lui,
13:27 "c'est le peuple", et le Président fait appel à lui en cas de conflit.
13:30 Alors nous avons prévu, nous, pour la part qui nous revient,
13:34 d'accord, nous, les Insoumis,
13:36 le groupe parlementaire a décidé, avec les groupes de la NUPES,
13:41 de déposer, un, d'aider la motion de censure,
13:45 donc non seulement nous la soutenons,
13:47 mais nous avons accepté de l'assigner
13:49 alors que ce n'est pas quelqu'un d'honorant,
13:51 et que nous avons retiré celle que nous avions prévue de déposer.
13:54 Primo.
13:55 Segundo.
13:56 Nous sommes en train de rédiger notre appel pour l'Assemblée nationale,
13:59 si j'ai bien compris ce que m'a dit la Présidente Mathilde Panot ce matin,
14:04 pour le référer devant le Conseil constitutionnel.
14:08 Et les sénateurs de la NUPES en font autant.
14:11 Et enfin, nous avons déposé,
14:13 puisque M. Martinez nous l'a demandé,
14:15 pas toujours très aimablement,
14:17 le projet d'un référendum d'initiative partagée, d'accord ?
14:22 Donc c'est fait, pourquoi on le fait ?
14:24 Parce qu'on a besoin de nos signatures,
14:26 sinon il n'y a pas de référendum possible.
14:28 Donc on l'a donné, et évidemment, M. Martinez et les syndicats,
14:32 je pense qu'ils ne sont pas tous d'accord sur ce sujet,
14:34 moi je ne veux pas trop m'en mêler,
14:36 mais je sais que nous on a fait ce qu'on nous a demandé.
14:38 Et après, ils s'en débrouillent, ils vont organiser la campagne, je suppose,
14:42 pour réunir les 4 millions de voix,
14:44 et peut-être qu'on y participera, si on nous le demande.
14:47 Donc voilà, nous avons fait de notre côté tout ce qui était possible
14:51 pour que la crise se dénoue dans le cadre parlementaire.
14:55 Mais je ne refuse de venir faire ici la morale aux gens,
14:59 et leur dire "ne faites pas ci, ne faites pas ça".
15:01 Notre position est connue.
15:03 – Vous êtes un leader politique, écoutez,
15:05 donc il est légitime que l'on vous demande, selon vous,
15:07 quelle doit être la forme que prend le mouvement dans les semaines qui viennent.
15:10 Jusqu'à présent, il y a eu des mouvements massifs,
15:12 ça a été reconnu, bien encadré par les syndicats pacifiques,
15:15 tout le monde l'a dit, est-ce que vous, aujourd'hui,
15:17 vous considérez que cette forme de lutte-là ne suffit plus,
15:20 et ne fonctionne plus ?
15:22 Est-ce que vous pensez qu'il faut continuer sur cette voie-là,
15:24 ou est-ce que vous dites qu'il faut une autre forme de mobilisation,
15:26 notamment peut-être bloquer l'économie, comme le disent certains syndicats ?
15:29 – D'abord, je fais attention à l'ambiguïté de vos questions,
15:32 parce que pour un mot de trop, j'en aurai pour toute la journée,
15:35 on ne retiendra de cette émission que ce mot de trop.
15:38 Donc, quand vous allez trop loin, je serpente, et tout le monde le voit.
15:42 – Il n'y a pas d'ambiguïté dans la question, elle est assez simple.
15:44 – Ce qui est intéressant, c'est de parler sérieusement,
15:46 pas de jouer la comédie.
15:48 Moi je pourrais dire, vous êtes tous des valets du grand capital,
15:51 vos entreprises appartiennent à des milliardaires,
15:54 et vous en êtes des perroquets, bon, je vous évite ça,
15:56 évitez-moi s'il vous plaît de m'installer dans le rôle du gauchiste de service,
16:03 ce n'est pas ma position.
16:04 – Je vous demande quelle lutte il faut, est-ce qu'il faut la même lutte ?
16:06 – Monsieur, vous n'avez pas l'air d'être bien au courant de la situation,
16:08 donc je vais vous éclairer.
16:09 – Mais vous-même avez dit…
16:10 – Demain, nous avons un… pardon madame.
16:11 – Vous-même avez dit "la grève va se durcir", j'espère,
16:13 vous l'avez dit il y a quelques minutes.
16:15 – Voilà, vous avez retenu ça, donc nous en avons pour deux jours au moins avec ça.
16:18 Mon Dieu, la grève va se durcir, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
16:21 Faisons immédiatement une émission pour voir…
16:23 – Qu'est-ce qui sort de cette situation ?
16:24 – Allons, soyons.
16:25 – Est-ce qu'il faut durcir le mouvement ?
16:26 – Bien sûr que la grève va se durcir, madame, mais bien sûr, elle est déjà très dure,
16:29 vous ne le savez peut-être pas, vous voyez les éboueurs, heureusement qu'ils sont là,
16:33 parce que grâce à eux, la grève a été rendue visible,
16:35 sinon on aurait cru qu'il ne se passait rien.
16:37 Toutes les raffineries du pays sont bloquées, tous les ports du pays sont bloqués,
16:41 des dizaines de professions sont en grève, est-ce que vous le savez ?
16:44 Qu'est-ce que vous attendez pour faire le travail qui consisterait à dire,
16:48 voyons voir, quelles sont les issues possibles ?
16:50 Peut-être qu'on va y venir dans cette émission, vous y attendez.
16:53 – C'est la question qu'on est en train d'essayer de vous poser, justement.
16:54 – Je viens de vous dire ce que nous avons proposé,
16:56 vous avez trois moyens d'en sortir pacifiquement,
16:59 voter la censure, pourquoi voter la censure ?
17:02 C'est un point important, mais je vais répondre à votre question d'abord,
17:05 ensuite on viendra aux procédures parlementaires.
17:08 Vous me dites, est-ce que vous pensez qu'il faut passer à d'autres formes d'actions,
17:12 mais de quoi parlez-vous ?
17:13 Les syndicats ont appelé à des actions toute cette semaine,
17:16 les syndicats unis, tous, sans exception,
17:20 et appellent jeudi prochain à un rassemblement de tout le monde,
17:24 d'ici là, il y aura des grèves.
17:26 Réfléchissons bien ensemble, voyons voir, les syndicats, pas M. Mélenchon,
17:31 les syndicats, pas les Insoumis, pas la NUPES,
17:34 les syndicats unis ont décidé d'appeler à une grande manifestation générale
17:39 et à une grève générale jeudi prochain.
17:41 Jeudi, c'est trois jours après le vote de la motion de censure.
17:46 Autrement dit, le signal a été donné depuis les syndicats unis
17:51 pour dire "la lutte continue, quel que soit le résultat".
17:54 L'avez-vous entendu ? L'avez-vous compris ?
17:56 La lutte va continuer, quel que soit le résultat.
17:59 Si bien que voter la censure, c'est en quelque sorte remettre les compteurs à zéro.
18:04 Si on vote la censure, je pense par exemple au groupe Les Républicains…
18:09 – Alors justement, Jean-Luc Mélenchon, pour que cette motion déposée par le groupe Piot
18:14 puisse passer et que donc il y ait ensuite dissolution etc.,
18:17 il faudrait que plus de la moitié du groupe Les Républicains la soutiennent et la vote.
18:21 Est-ce que vous y croyez aujourd'hui ? Est-ce que vous leur lancez un appel ?
18:24 – Déjà madame, vous venez d'outrepasser de nouveau la signification des institutions.
18:28 Le 49.3 ne signifie pas la dissolution.
18:32 – Non, je parle de la motion.
18:33 – Mais madame, vous venez de dire…
18:34 – Ce serait une contre-consolation.
18:35 – Non, madame, vous venez de dire si le 49.3 est adopté, il y a dissolution.
18:39 Non, la dissolution n'a rien d'automatique.
18:41 – Jean-Luc Mélenchon, je n'ai pas parlé du 49.3.
18:42 – Non mais madame, s'il y avait le 49.3 voté, mais je vais vous répondre.
18:45 – Je parle de la motion.
18:46 – Mais je… pardon, vous m'arrêtez sur un mot, je vous arrête vous aussi sur un mot.
18:49 – Bien sûr.
18:50 – Vous venez de parler de dissolution.
18:51 – Jean-Luc Mélenchon…
18:52 – Le 49.3 n'est pas contenu, la dissolution n'est pas contenue dans le 49.3.
18:56 – Je crois que Jean-Luc Mélenchon, c'est parce que c'est Emmanuel Macron qui l'a dit.
18:59 – Oui, mais d'autres conseilleurs…
19:00 – S'il y a une motion de censure qui est votée, il y a une dissolution.
19:03 – Oui, nous avons bien compris notre maître, nous avons déjà dit…
19:05 – C'est pour ça, c'est le sens de la question, vous savez.
19:07 – …que nous serons fessés et corrigés d'importance, si nous ne cédons pas, eh bien nous ne le ferons pas.
19:11 – Alors la motion…
19:12 – Et les parlementaires savent que ce n'est pas vrai, car s'il dissolvait,
19:15 eh bien il se prendrait la ratelle du siècle, par conséquent il ne le fera pas.
19:20 Et ça suffit de croire que nous sommes des enfants, que l'on va effrayer.
19:23 D'une certaine manière, c'est une menace. Alors, je reviens.
19:26 – Oui, c'est difficile d'avoir une réponse.
19:28 Est-ce que la motion, à votre avis, peut être votée ?
19:30 Aujourd'hui, mathématiquement, elle ne l'est pas.
19:32 Alors comment on fait pour être voté ?
19:34 – Non mais ça c'est vous qui le dites, oui, mais l'autre matin c'était
19:36 "ils vont aller au vote et vous avez perdu, et alors M. Mélenchon, appelez-vous à des violents".
19:40 Bla bla bla bla bla bla, calmez-vous un peu.
19:43 La vérité, c'est que nous aurons un vote, et que les républicains sont comme tout le monde,
19:48 au pied du mur d'une situation qu'aucun n'avait jamais imaginée.
19:52 Un pouvoir qui n'a pas de majorité parlementaire,
19:56 à la suite d'une élection gagnée par lui, par défaut.
19:59 Un pouvoir qui n'a pas de majorité, alors qu'il a perdu le premier tour
20:03 de l'élection législative, c'est nous qui l'avons gagnée,
20:06 et il a perdu le deuxième tour parce qu'il n'a pas eu de majorité après lui.
20:09 – Vous faites abstraction d'une chose, c'est différent.
20:11 – Nous sommes donc une grande démocratie qui ne peut vivre
20:13 que si M. Macron trouve un accord avec LR.
20:15 Vous le savez comme moi, tant qu'il n'y a pas d'accord de gouvernement
20:18 avec les républicains, or les républicains ne veulent pas être alliés
20:22 de gouvernement de M. Macron.
20:24 Tout le monde a compris ça, sauf M. Macron,
20:26 qui pense qu'en tordant le bras de tout le monde,
20:28 il va arriver à contraindre M. Macron.
20:30 Moi je pense que les républicains vont voter la censure,
20:33 et qu'un grand nombre d'entre eux vont le faire. Pourquoi ?
20:35 Parce qu'ils savent comme moi qu'il n'y aura pas de solution derrière,
20:38 et que par conséquent, le fait de voter la censure,
20:41 c'est faire partir Mme Borne.
20:43 Alors la démocratie ça sert à ça, de temps à autre,
20:46 ben il faut vous purger la situation,
20:48 alors elle s'en va, la loi s'en va,
20:50 et puis bon, on remet tout à plat,
20:52 et on dit bon maintenant, à quoi on passe ?
20:54 – C'est une solution de faire partir Elisabeth Borne ?
20:56 – Mais c'est la seule, puisqu'ils ne nous ont pas laissé d'autres.
20:59 Ce n'est pas nous qui disent… Est-ce que vous avez entendu,
21:02 dans les jours qui ont précédé jeudi dernier,
21:04 un seul parlementaire insoumis, ou une UPS, dire
21:08 Mme Borne doit s'en aller, ce n'était pas le sujet.
21:12 On évoluait dans le cadre normal,
21:14 on pensait qu'on essayait de récupérer le cadre normal de la vie parlementaire.
21:19 C'est eux qui ont dit 49.3.
21:21 Il n'existe pas d'autre possibilité que de déposer une motion de censure,
21:25 et la motion de censure veut dire le gouvernement s'en va.
21:28 Alors M. Macron pourrait, derrière ça, décider de renommer Mme Borne.
21:31 Mais enfin, arrêtez, vous êtes plus informés que moi,
21:34 vous en savez plus sur le sujet.
21:36 Vous avez vu comme moi la moitié de la majorité du groupe macroniste,
21:42 c'est-à-dire de la minorité présidentielle,
21:45 rester assis pendant que les députés de Renaissance se levaient pour applaudir.
21:50 Vous avez vu comme moi des députés du Modem dire "ça ne peut plus durer",
21:55 vous en avez entendu dire qu'ils voteront la censure,
21:57 qu'ils ne sont pas désexaltés jusqu'à présent.
22:00 Bien, par conséquent, vous savez comme moi que l'édifice est à deux doigts de s'écrouler,
22:05 et qu'en quelque sorte, ce sont les républicains qui sont aux pieds du mur,
22:09 parce que c'est eux qui vont faire la décision.
22:12 Et la décision qu'on peut quand même espérer d'un groupe gaulliste,
22:15 ou en tout cas qui se réclame de cette histoire,
22:17 c'est qu'à un moment donné, ils disent "il n'y a pas ça, on n'est pas pour ça,
22:21 on ne peut pas demander sans arrêt cette escalade de violence qui nous mène nulle part".
22:26 Parce que les républicains non plus ne sont pas favorables à cette réforme.
22:29 – Jean-Luc Mélenchon, une question sur votre stratégie politique.
22:32 Vous êtes donc pour l'adoption de la motion de censure,
22:35 qui aurait pour conséquence effectivement la fin probable de la réforme,
22:39 et un changement de Premier ministre.
22:41 Est-ce que ensuite, vous dites une dissolution, vous n'y croyez pas.
22:45 Est-ce que vous espériez une dissolution ou pas ?
22:48 Parce qu'il y a des moments où vous avez voulu devenir Premier ministre,
22:51 est-ce que vous voulez une alternance politique ?
22:53 – Il n'y a pas des moments, c'était le moment de le faire.
22:57 Il y avait des élections législatives, je n'ai pas voulu devenir Premier ministre,
23:01 on a décidé, nous autres insoumis, que la bonne stratégie,
23:04 c'était de montrer qu'il y avait une alternative possible.
23:07 Et c'est dans ce cadre-là que j'ai dit que j'étais candidat,
23:10 avec l'appui de toute la NUPES, si vous voulez bien vous en souvenir,
23:13 c'est-à-dire des socialistes, des écologistes, des communistes.
23:16 C'était une situation bien particulière,
23:18 et à chaque pas il faut savoir adapter ce que l'on fait.
23:21 Par exemple, là, nous aurions pu dire "écoutez, nous, M. De Courson,
23:25 nous n'avons rien à voir avec lui idéologiquement,
23:28 lui non plus n'a rien à voir avec nous, ni les autres membres du groupe Lyot,
23:31 qui est assez divers, donc on aurait pu dire "tout ça, c'est le cafarnaum,
23:34 ça ne nous regarde pas". – Et ni les républicains.
23:36 – On a décidé de soutenir, et puis même de signer,
23:40 pour montrer que la situation est grave.
23:43 Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas d'accord avec la retraite à 64 ans.
23:47 Alors arrêtons de faire de la politique fiction,
23:49 et si demain il y a ceci et cela, non, le sujet est,
23:52 nous ne voulons pas de la retraite à 64 ans.
23:55 Alors, des gens comme moi, et comme les Insoumis,
23:57 nous ne voulons ni de la retraite à 64 ans, ni du monde qui va avec,
24:01 c'est-à-dire cette vision de la vie brutale,
24:04 où tout est voué à la marchandise, à l'argent,
24:07 mais ça c'est autre chose, on ne demande pas aux gens d'être d'accord avec nous là-dessus,
24:10 on leur demande d'être d'accord ensemble pour dire "on ne veut pas de la retraite à 64 ans,
24:14 donc on va la faire battre".
24:16 Vous m'avez demandé, vous venez de dire à l'instant,
24:18 je fais attention à tout ce qui se dit, moi aussi,
24:20 vous venez de dire "la disparition probable de la réforme",
24:23 ah, mais monsieur, voilà qui est bien nouveau !
24:25 Pourquoi ? Non, ce n'est pas probable, c'est certain.
24:28 Si la censure est votée, l'esprit de la Constitution,
24:31 si vous voulez bien vous en souvenir,
24:33 la Première Ministre dit "écoutez, ça suffit de discuter, on ne discute pas,
24:36 si vous ne voulez pas de la loi, vous devez renverser mon gouvernement".
24:39 – Non mais je vous dis probablement…
24:40 – Eh bien, si la censure est votée, le gouvernement est renversé,
24:43 ce qui est un détail, et la loi n'a pas lieu d'être, ce qui n'est pas un détail.
24:48 C'est la raison pour laquelle, vraiment, je pense que les Républicains,
24:52 beaucoup d'élus Républicains vont se poser la question de savoir,
24:55 non pas qu'est-ce qui est pratique du point de vue de leur relation avec monsieur Macron,
24:59 mais qu'est-ce qui est bon pour la patrie.
25:01 – Vous avez des échanges avec eux ?
25:02 – Qu'on continue l'escalade, qu'est-ce que vous espérez ?
25:04 Pardon, ce n'est pas à vous que je parle, mais à eux.
25:06 Je leur dis, qu'est-ce que vous espérez ?
25:08 Que les gens baissent le nez, qu'ils arrêtent,
25:10 vous savez bien qu'ils n'arrêteront pas.
25:12 – Pour une fois, vous allez peut-être être d'accord avec la Première Ministre,
25:15 une fois n'est pas coutume, quand elle dit "finalement, il y aura un vote
25:17 sur cette réforme des retraites, ce sera ce vote sur la motion de censure".
25:19 Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse ?
25:21 Est-ce que ça veut dire que si jamais la motion de censure est rejetée,
25:24 vous direz "on a perdu au Parlement, il faut arrêter la mobilisation".
25:27 – Non, bien sûr que non, d'abord je ne dirai jamais qu'il faut arrêter la mobilisation,
25:30 parce qu'il n'y a pas de raison, tant qu'il y a la retraite à 64 ans qui est proposée,
25:36 il faut continuer la lutte, et je vous ai dit,
25:38 nous avons déposé toutes sortes de moyens pour y faire face,
25:41 notamment le référendum, mais le référendum,
25:43 ça serait dans le meilleur des cas au mois de mai.
25:45 Donc j'essaye d'abréger nos souffrances à tous,
25:47 en disant "c'est maintenant qu'il faut voter le 49-3".
25:50 Mme Borne, en réalité, a fait une sorte d'abus à TF1 l'autre soir,
25:58 parce qu'elle dit "ah ben, il va y avoir un vote à l'Assemblée",
26:01 mais chère madame, si vous vouliez un vote, il n'y avait qu'à le laisser faire,
26:04 vous avez fait le 49-3 pour qu'il n'y ait pas de vote,
26:06 parce que vous n'avez pas de majorité, et maintenant vous venez de dire
26:09 "si vous ne renversez pas mon gouvernement, c'est que vous êtes d'accord
26:13 avec la loi sur la retraite à 64 ans, c'est un abus de pouvoir".
26:17 Alors elle n'a qu'à dire que dorénavant, tous les textes de loi sont 49-3,
26:22 et qu'il n'y aura plus jamais de vote, parce que ou bien on renverse le gouvernement,
26:25 bon, alors, nous les parlementaires, les parlementaires de nos groupes
26:29 vont voter pour renverser le gouvernement et abroger la loi,
26:32 et les gens vont faire grève, manifester et continuer la lutte
26:35 pour faire abroger la loi.
26:36 – Marie-Pierre Haddad.
26:37 – Pour reprendre un petit peu, donc il y a la motion de censure,
26:40 sur Lyott, que la France Insoumise soutient, il y en a une autre
26:43 qui a été déposée par le Rassemblement National,
26:46 et ça, ça fait partie des questions, je vous précise, qu'on reçoit le plus
26:49 sur la page Facebook et Twitter de Marie-Elle.
26:51 – Oui, je ne suis pas étonné.
26:52 – Les députés de l'ANUP ont refusé de voter la motion de censure
26:56 du Rassemblement National, et sur Facebook, Elisabeth,
26:59 elle ne comprend tout simplement pas cette décision,
27:01 elle vous dit "il faut maintenant penser aux intérêts des Français".
27:05 Est-ce que vous êtes prêt à franchir ce cap et à voter avec le RN ?
27:09 – Ben voyons, on va vous rendre ce service qui permettra de dire
27:13 "les extrêmes, nani nana", soyons sérieux.
27:16 – Est-ce que le RN ne va voter pour des motions de censure ?
27:19 – Oui, le RN fait campagne sur le thème, ils n'ont pas voulu voter notre motion
27:22 à l'Assemblée, ça prouve que le RN fait ce qu'il peut,
27:26 le RN, pour faire oublier qu'il a voté un paquet de lois
27:30 avec le gouvernement, qu'il a voté contre le rétablissement
27:35 de l'impôt sur la fortune, contre l'augmentation du SMIC,
27:38 bref, le Rassemblement National et l'assurance vie, la route secours,
27:43 le bagage accompagné du macronisme, voilà, point final.
27:47 Alors là, les revoilà qui sortent tous de la boîte pour dire
27:50 "il faut voter notre", mais il n'y a pas besoin,
27:52 les textes vont être présentés dans l'ordre suivant,
27:55 premièrement, le texte présenté par premier signataire,
27:59 M. De Courson, et pas que les Insoumis, parce que je ne voudrais pas
28:02 qu'on réduise cette motion de censure aux seuls Insoumis,
28:07 vous avez vu qu'on a même fait un effort, on n'a mis aucun des dirigeants
28:12 connus de notre mouvement, je veux dire connus, qui a une fonction
28:16 dans le mouvement, à l'exception des personnalités,
28:20 non, non, non, à l'exception de personnalités comme la vice-présidente
28:23 de l'Assemblée Nationale, Mme Caroline Fiat, et M. Éric Coquerel,
28:28 président de la commission des finances.
28:30 Pourquoi a-t-on fait ça ? Pour montrer qu'on ne s'approprierait pas
28:34 en tant qu'organisation, la motion de censure.
28:37 Et nous avons mis dans les signataires des personnalités, des députés
28:41 qui ont, bon, il fallait, alors il n'y en avait pas beaucoup,
28:43 il fallait en trouver 13 ou 14, je ne sais pas combien,
28:45 et la présidente du groupe a essayé de mettre en avant les figures de lutte,
28:49 y compris des gens qui ne s'y trouvent pas comme Louis Boyard,
28:53 alors que c'est vraiment un personnage de lutte,
28:55 mais on a dit, si jamais on fait ça, ils vont encore s'évanouir.
28:58 Alors donc, nous avons fait ce qu'il faut.
29:00 Bref, il y a une motion. Je termine sur le Rassemblement National.
29:04 Donc, si la motion de censure dont le premier signataire
29:08 est M. De Courson est adoptée, il n'y aura pas besoin de voter
29:11 celle du Rassemblement National. Et d'ailleurs, ça ne servirait à rien,
29:15 car il n'y aura jamais, en aucun cas, de majorité pour le Rassemblement National
29:20 à l'Assemblée. D'autant que le Rassemblement National...
29:23 – Jean-Luc Mélenchon.
29:24 – Pardon, mais vous posez une question, vous me dites,
29:26 non, non, il faut arrêter, il faut tout de suite.
29:28 Est-ce que vous êtes prêts à franchir ce cap ?
29:30 Mais la dernière fois qu'ils ont déposé une motion,
29:32 ce n'était pas une motion, c'était une magouille.
29:34 Nous avions, nous, le droit de déposer notre motion,
29:38 et le Rassemblement National a magouillé avec les macronistes
29:42 et la présidente de l'Assemblée Nationale,
29:44 qui d'un seul coup a changé à nos yeux complètement,
29:47 parce que ce n'est plus la présidente de l'Assemblée Nationale,
29:49 c'est un chef de bande macroniste.
29:51 Elle est complètement en dessous de ce qu'ont été
29:54 tous les présidents de l'Assemblée Nationale.
29:56 Et elle, elle a magouillé pour faire que le Rassemblement National.
29:59 – Jean-Luc Mélenchon… – Pardon, mais pourquoi ils ont fait ça ?
30:01 Pour que vous puissiez derrière passer en disant,
30:03 alors vous ne votez pas la motion, ou bien ?
30:06 – Jean-Luc Mélenchon, il faut qu'on marque une pause,
30:08 et on verra… – C'est raté votre truc.
30:10 – … si vous votez avec le Rassemblement National.
30:12 – Madame Le Pen, c'est raté, votre campagne à la loi ne marche pas,
30:14 vous ne nous intimidez pas.
30:15 – Juste après la pause, on continuera de parler
30:17 de cette réforme des retraites et de votre stratégie,
30:20 Jean-Luc Mélenchon, on parlera aussi de l'ANUP
30:22 et aussi d'actualités internationales.
30:24 À tout de suite pour le suite du Grand Jury.
30:26 [Musique]
30:39 – Suite du Grand Jury RTL Le Figaro LCI, Olivier Bost.
30:43 – Jean-Luc Mélenchon est l'invité de ce Grand Jury,
30:46 nous allons revenir un instant sur des accusations
30:49 qui avaient été portées dans la première partie de cette émission,
30:51 avec Marie-Pierre Haddad.
30:53 – Par qui ? Par vous ?
30:54 – Vous avez vous évoqué justement les députés
30:58 qui ont été contactés par le gouvernement
31:00 pour avoir le vote pour la réforme des retraites,
31:02 Mathilde Panot, la présidente du groupe La France Insoumise
31:05 à l'Assemblée a saisi la justice au sujet d'une possible corruption active
31:12 de Bruno Le Maire et le ministre de l'Économie
31:14 dément catégoriquement ses propos.
31:17 Pour vous du coup, est-ce que cette affaire est classée
31:19 ou va être laissée au cours de la justice maintenant ?
31:22 – Je pense qu'elle est classée parce qu'on n'a aucune raison de douter
31:25 de la bonne foi de M. Le Maire, par contre ça pose un problème
31:30 sur la pratique professionnelle de votre collègue
31:32 qui raconte une histoire qui n'existe pas.
31:35 Donc nous savons que le journal Le Parisien raconte des histoires
31:38 qui n'existent pas.
31:39 – En l'occurrence c'était une série de témoignages
31:41 et il n'y a pas un seul témoignage et c'était…
31:43 – Je n'en sais rien moi, mais monsieur…
31:45 – Le Parisien n'est pas le seul à avoir parlé.
31:47 – Je comprends, mais Le Parisien a donc raconté des histoires.
31:50 – Non, il n'est pas le seul à en avoir parlé.
31:52 – Alors il faudrait savoir, on donne raison à M. Le Maire ou au Parisien.
31:54 Donc nous, nous avons déposé une plainte, le procureur estimera
31:57 si ça vaut la peine de continuer ou pas.
31:59 Vous me demandez à moi ce que j'en pense,
32:01 je crois que je connais un peu, de loin, en ce moment il y a beaucoup de gens
32:05 qui disent qu'ils me connaissent de près, ils me racontent n'importe quoi,
32:08 mais bon, s'il dit que ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
32:11 – Il faudra le donner à la science naturelle.
32:12 – Pourquoi moi, Mélenchon, je vais dire tout d'un coup
32:14 si c'est quand même vrai ? En fait je n'en sais rien.
32:16 Mais j'ai lu dans Le Parisien, moi je ne crois pas à ce que raconte Le Parisien d'habitude,
32:20 mais Mathilde Panot est présidente du groupe,
32:23 et elle a estimé qu'il fallait envoyer un signal, et elle l'a fait,
32:27 je trouve qu'elle a eu tout à fait raison de le faire.
32:29 Les pressions sur les parlementaires sont condamnées par la loi,
32:33 quelle que soit la nature, voilà.
32:35 Menacer par exemple des gens en leur disant
32:37 "si tu ne votes pas ça, tu vas être exclu",
32:39 c'est une pression qui est punie par la loi.
32:42 Ou bien dire "si tu votes comme ça, ne t'inquiète pas,
32:45 ton commissariat sera repeint, ou je ne sais quoi,
32:48 qui dépend des crédits de l'État, c'est aussi inacceptable.
32:51 – On va revenir sur votre lecture maintenant
32:53 de la situation politique actuelle, Bastien Ogé.
32:56 Éric Coquerel qui est le président de la commission des finances
32:59 à l'Assemblée nationale et qui est député de la France Insoumise,
33:01 dit ce matin "nous sommes dans une crise de régime".
33:04 Est-ce que vous partagez cette lecture ?
33:06 Est-ce que c'est finalement le régime plus que la politique d'Emmanuel Macron
33:09 lui-même qui est en cause ?
33:10 Est-ce que c'est le bon moment selon vous de reparler
33:12 de la 6ème République que vous appelez ?
33:14 – Évidemment que c'est le bon moment, Éric Coquerel parle clair et net
33:17 comme il le fait d'habitude.
33:19 Il parle d'une crise de régime, vous dites
33:22 "est-ce que c'est le régime qui est en crise ou M. Macron ?"
33:24 Ben c'est M. Macron qui a mis le régime en crise.
33:26 Mais si le régime peut se mettre en crise,
33:28 c'est parce qu'il contient des dispositifs qui seront d'ailleurs,
33:31 moi je vous dis, je suis absolument certain de mon affaire.
33:34 Le conseil constitutionnel annulera toute la procédure.
33:38 Comme il l'a fait en 1979, pour une erreur dans le vote du budget,
33:43 il a annulé tout le budget.
33:45 Comme ça a été fait pour une loi sur le logement, pourquoi ?
33:48 Parce que pour la première fois, nous n'avions jamais vu ça.
33:52 Toutes les étapes, c'est "on tord les bras".
33:54 Alors le conseil constitutionnel, ce n'est pas non plus un lieu désincarné.
33:59 Ils savent que leur rôle est de protéger des institutions
34:03 en les faisant respecter, et ils tiennent aussi compte
34:06 de ce qui se passe dans le pays.
34:08 Donc tout ça sera abrogé à la fin, c'est pourquoi il ne faut pas relâcher la pression
34:12 un seul jour, et toujours aller à l'action, à l'action, à l'action,
34:15 jusqu'à jeudi. Alors après, je vous réponds,
34:18 oui bien sûr, ces institutions sont malades.
34:21 J.-L. M. - Juste pour vous interrompre sur cet élément-là,
34:23 ça veut dire que vous pensez que la rue permet aussi
34:25 de faire pression sur le conseil constitutionnel.
34:27 C'est bien ça votre raisonnement ?
34:29 M. J.-L. M. - Non, je pense que la rue, comme vous dites,
34:31 la rue, la rue elle ne fait rien, elle est là,
34:33 elle n'a pas... J.-L. M. - Les mobilisations, appelons ça ce que vous voulez.
34:35 M. J.-L. M. - Ah ben non, les mobilisations populaires, oui bien sûr,
34:37 elles sont représentatives du peuple français.
34:40 Le conseil constitutionnel sait que dans le préambule
34:43 de la Constitution, il est marqué que nous sommes
34:45 une république sociale.
34:47 Le conseil constitutionnel sait que l'on ne peut pas mettre
34:50 dans une loi de finances rectificative quelque chose
34:52 qui modifie la nature même du sujet sur lequel on intervient.
34:56 Là, c'est la nature du régime des retraites, etc.
34:58 Donc ne prenez pas le conseil constitutionnel
35:01 pour une espèce de, je ne sais pas quoi,
35:03 de bocal dans lequel on tiendrait au chaud ou au frais
35:06 des gens sans aucun rapport avec la vie de leur patrie.
35:09 Je crois que c'est le contraire.
35:11 Ils doivent, eux comme nous tous, essayer de trouver...
35:13 Alors oui, ça va compter, oui ça va compter,
35:16 les mobilisations.
35:17 J.-L. M. - Mais, Jean-Marc, la 6ème République, est-ce que,
35:18 pour prolonger la question qui vous a été posée,
35:20 est-ce que ça changerait quelque chose à la manière de gouverner ?
35:23 Est-ce que le pays serait plus gouvernable ?
35:24 Est-ce qu'il serait moins bloqué ? On le voit très fracturé.
35:26 M. J.-L. M. - Écoutez, on a une Constitution
35:28 qui conduit à des blocages.
35:31 Ce n'est pas la charger exagérément,
35:33 ni revenir trop loin en arrière sur les conditions
35:36 dans lesquelles elle est née,
35:37 ni qui en a été l'auteur principal et à qui elle était destinée,
35:41 un général du XIXe siècle.
35:42 Bon, c'est pas de ça dont il est question.
35:44 Voilà, nous sommes un peuple qui bouge,
35:46 et la France est complètement différente
35:48 de ce qu'elle était en 1958.
35:51 Et elle a bougé, des proportions sont inouïes,
35:55 il y avait 10% de bacheliers, il y en a 80%.
35:57 Il y avait à peine 30% de femmes qui travaillaient
36:01 dans les années 50, aujourd'hui elles sont 80%.
36:04 Tout a bougé, tout a changé,
36:05 et donc on peut imaginer des toilettages réguliers.
36:08 Mais là, nous devons aller plus loin qu'un simple toilettage.
36:11 M. Sarkozy avait fait un essai de toilettage
36:14 en passant par le Congrès du Parlement.
36:16 Il a par exemple, alors on a adopté des choses inouïes,
36:19 personne n'avait vraiment fait attention à l'époque...
36:20 - Vous rendez hommage dans cette émission
36:21 à Michel Debré en première partie,
36:22 à Nicolas Sarkozy en deuxième ?
36:23 - Non, non, il n'y a rien de tout ça dans mon propos.
36:24 J'ai toujours été hostile à la constitution de la Vème République
36:27 pour des raisons qui ont à voir avec ma conception
36:30 de la souveraineté du peuple et de son droit d'initiative permanente
36:33 dans la vie politique.
36:34 - Vous n'êtes pas toujours hostile à Nicolas Sarkozy ?
36:36 - C'est parce que prenant ma part.
36:37 Maintenant, je pense que nous sommes rendus au point
36:39 où la masse des Français consentirait à l'idée
36:42 qu'on remette tout ça à plat, on peut le faire dans le calme.
36:45 - Donc on supprime le 49.3, on supprime tous les marquages ?
36:47 - Très tranquillement, on convoque une assemblée constituante
36:49 et elle reprend à zéro pour mettre au point, caler,
36:51 regarder ce qui se fait dans d'autres pays,
36:53 voir comment on peut s'y prendre,
36:55 pour essayer à chaque fois de tenir deux choses.
36:58 Un, la stabilité, parce qu'on ne peut pas gouverner dans l'instabilité,
37:01 et la capacité d'initiative populaire,
37:05 et quand je dis "initiative populaire",
37:07 ça veut dire aussi bien le droit de voter par référendum
37:10 que la démocratie sociale.
37:11 Regardez un petit détail, personne n'en parle jamais,
37:14 c'est quand même énorme, la sécurité sociale
37:17 devrait être administrée, dans laquelle il y a les retraites,
37:20 par des administrateurs ouvriers élus.
37:23 Il n'y en a plus depuis 1984,
37:26 ils sont donc nommés à intervalles réguliers.
37:28 Je ne vais rien dire contre ces nominations,
37:30 mais l'idée à la Libération, c'était que les caisses sociales
37:35 formaient d'abord une seule caisse et pas quatre,
37:38 et ça change tout, parce que si nous prenons une seule caisse,
37:40 il n'y a pas de déficit en 2027, ni en 2030, ni en 2040.
37:45 Il n'y en a que si on regarde un seul segment
37:48 où il y a peut-être un déficit, peut-être, dans six ans,
37:52 d'à peine quelques milliards, c'est-à-dire à peine 3% du total du budget de la Sécu.
37:56 – Et là concrètement, sur le blocage institutionnel,
37:58 ou en tout cas politique qu'on est en train de vivre,
38:00 qu'est-ce que votre 6ème République changerait ?
38:02 C'est-à-dire que vous dites "il faut moins de pouvoir au Président,
38:04 il ne faut plus de Président de la République du tout",
38:06 qu'est-ce qui fait qu'on n'aurait pas aujourd'hui ce blocage ?
38:08 – Je suis dans une situation particulière,
38:11 parce que si je dis qu'il faut une constituante,
38:13 elle a le droit de dire ce qu'elle doit conclure.
38:15 Moi je sais qui je suis et à quoi je suis attaché,
38:18 je crois au régime parlementaire,
38:20 je pense que le régime parlementaire peut trouver son autorégulation.
38:23 Vous savez, je suis presque surpris que…
38:25 – En même temps, on voit qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée aujourd'hui,
38:27 donc ça pourrait être une source de blocage.
38:29 – Ah ben quand vous n'avez pas de majorité, il faut voter jusqu'à ce qu'il y en ait une.
38:31 – Oui mais alors, discutez.
38:32 – Je ne vois pas ce qu'on peut faire d'autre, si vous voulez,
38:34 en dictature, il n'y a pas de problème,
38:36 donc la démocratie c'est accepter l'idée que la société est faite de conflits,
38:39 si elle n'avait pas de conflits, on ne ferait pas une démocratie.
38:41 – Mais Jean-Luc Mélenchon…
38:42 – Donc comment peuvent-ils se régler ces conflits ?
38:44 On a intérêt à mettre partout en place des structures
38:46 qui permettent le règlement des conflits.
38:48 – Jean-Luc Mélenchon, est-ce que vous pouvez dire,
38:50 je veux plus de parlementarisme et en même temps,
38:52 avoir bloqué les débats, c'est ce qu'a fait la France insoumise,
38:56 à l'Assemblée nationale, est-ce que c'est cohérent ?
38:58 – Oui, ce qui n'est pas cohérent, c'est votre commentaire,
39:01 parce que vous êtes, vous-même, non mais vous êtes un homme informé, inscruit,
39:05 bon, je ne peux pas croire un seul instant que vous ayez dit ça comme ça.
39:10 Bon, quand vous commencez un débat parlementaire en disant,
39:14 "ça piquera l'article 47.1", personne ne sait ce qu'est l'article 47.1,
39:19 tout le monde saute sur le texte, l'article 47.1 c'est un article qui dit,
39:23 "il faut que vous ayez voté le budget de la Sécu", puisque maintenant on le vote,
39:26 "et le budget de l'État avant le 31 décembre",
39:29 donc ça vous laisse temps de jour, pile poil.
39:32 Or, nous ne sommes pas au mois de novembre, nous sommes au mois de janvier,
39:35 donc il commence avec une procédure qui est un viol de la Constitution,
39:39 alors c'est tout à fait cohérent, face à une brutalité de cet ordre,
39:43 de dire "ben écoutez, nous on va tout discuter".
39:46 Ensuite ils ont mis 20 articles, monsieur, vous le savez comme moi,
39:49 ce n'est pas moi qui ai décidé qu'il y ait 20 articles, c'est eux,
39:52 et tout d'un coup ils disent "ah ben il n'y en a qu'un seul qui compte, l'article 7",
39:55 mais si il n'y en avait qu'un seul qui comptait, il n'y avait qu'à enlever tous les autres.
39:58 Or, vous ne pouvez pas demander à un parlementaire de dire "l'article 1, je m'en fous,
40:02 c'est juste les régimes spéciaux, c'est juste 50 ans de lutte sociale ou 100 ans de lutte sociale,
40:07 je m'en fous, on passe au suivant, le suivant c'est le brevet senior, je m'en fous, ça n'a rien à voir".
40:12 – Mais les syndicats auraient aimé que vous vous prononciez sur l'article 7.
40:15 – Ne parlez pas à la place des syndicats,
40:19 – Il aurait été très clair, Philippe Martinez l'a dit.
40:21 – Alors, laissez-moi au moins finir ça, on n'a parlé que de deux articles,
40:24 et sur deux, il y en a un qui n'a pas été voté, il n'a pas été voté par qui ?
40:28 Par la majorité de l'Assemblée, la majorité de l'Assemblée a voté contre.
40:32 Eh bien donc, la majorité de l'Assemblée vote contre l'article 2,
40:35 et le gouvernement revient et dit "l'article 2, vous pensez ce que vous voulez,
40:39 je m'en fous, il est quand même adopté à cause du 49-3".
40:42 Oui ou non, l'article 2 a-t-il été repoussé ? Il a été repoussé.
40:46 Oui ou non, le gouvernement veut-il le faire passer de force ?
40:49 Oui, il veut le faire passer de force.
40:50 C'est lui qui ne veut pas du parlement,
40:52 c'est lui qui se moque de la démocratie du parlement, pas moi.
40:55 Des interpellations nombreuses, Jean-Luc Mélenchon sur les réseaux sociaux, Marie-Pierre Haddad.
40:57 Oui, qui concerne le référendum d'initiative partagée,
41:00 vous l'avez évoqué très rapidement en première partie,
41:02 mais Fabien Roussel, qui lui est à la tête du Parti Communiste,
41:05 il a déposé une proposition de loi pour mettre en place ce référendum,
41:08 est-ce que vous jugez que c'est une bonne idée,
41:10 sachant que Mathilde Panot, elle reconnaît que c'est quand même un parcours du combattant,
41:14 est-ce que vous allez appeler à la mise en place de ce RIP,
41:17 au fait que les Français doivent signer cette proposition de loi ?
41:21 – Je ne sais pas très mal, je dois baisser de forme,
41:23 mais donc je vais reprendre comme je l'ai dit tout à l'heure.
41:25 C'est une possibilité qui dépend de la signature d'un certain nombre de parlementaires.
41:30 – 185.
41:31 – Sans nous, il n'y a pas de référendum d'initiative parlementaire,
41:34 nous, les parlementaires insoumis, nous avons décidé de faire droit à la demande
41:39 qui nous a été présentée par M. Martinez essentiellement, par M. Roussel,
41:45 sans nous, il n'y avait pas de dépôt, le texte est déposé,
41:48 donc il n'y a pas de sujet de conversation.
41:50 Maintenant, ce qui est vrai, ce que dit Mathilde Panot,
41:53 et elle a un million de fois raison, c'est que non, je ne viendrai pas à cette émission pour dire,
41:58 "Allez les gens, rentrez chez vous, tout le monde au calme,
42:01 ça y est, on laisse passer le 49.3 et le reste,
42:03 attendez, il y a le référendum d'initiative parlementaire,
42:08 pourquoi ? Parce qu'il ne pourra pas commencer avant le mois de mai.
42:11 Si nous échouons dans les batailles que nous menons,
42:14 elle continuera jusqu'au référendum d'initiative parlementaire.
42:17 – Vous avez dit plus de 4 millions de voix de français aussi,
42:20 pour que ce référendum passe, est-ce que vous allez appeler les français à signer cette proposition ?
42:23 – Non mais nous, en général, quand on fait, vous admettrez au moins ça de nous,
42:27 c'est que quand on fait les choses, on les fait bien, et on les fait à fond.
42:30 Donc on ne donne pas notre signature comme ça.
42:32 Si nous avons donné notre signature, comme nous l'avions fait pour le référendum
42:36 sur la privatisation d'aéroports de Paris, bon, on s'est battus,
42:40 on n'a rassemblé qu'un seul million, c'est pourquoi nous avons dit dès le début,
42:44 "Attention, vous savez bien ce qu'on est en train de demander."
42:46 Bon, donc on a demandé ça, on a signé, ça aura lieu si nous avons échoué avant,
42:50 mais moi je pense qu'on va réussir avant.
42:52 Mais c'est vrai que nous sommes là, prêts, nous sommes prêts à mener cette lutte
42:56 pendant des mois et des mois, donc raccourcissons les délais et acceptons,
43:01 ça arrive dans la vie politique, que le gouvernement s'est trompé et qu'il recule.
43:06 Le président Mitterrand a reculé sur la loi sur l'enseignement privé,
43:10 et j'aime mieux vous dire qu'on était tous, mais plus que morts de rage,
43:14 eh ben on a reculé. Le président Chirac l'a fait, parce qu'il y a des moments,
43:18 vous le voyez bien, où vous ne pouvez pas passer en force contre tout le peuple,
43:21 ou contre une partie du peuple qui est tellement déterminée qu'il n'accepte pas.
43:25 Qu'est-ce qu'il se passe aujourd'hui ?
43:27 – Jean-Luc Mélenchon, parlons maintenant un petit peu de la France insoumise,
43:30 vous avez théorisé un mouvement gazeux, c'était vos termes,
43:34 il y a eu ce qui a été vécu par certains comme une purge ces derniers mois
43:37 dans l'organisation du parti, pourquoi Raquel Garrido, Alexis Corbière,
43:41 Clémentine Haute, François Ruffin, Éric Coquerel ont-ils été écartés de l'organisation ?
43:46 – Alors, ce que vous venez de dire n'a aucune réalité,
43:50 personne n'a été écarté de l'organisation, et j'ai même compris
43:54 que tous au contraire proclament leur adhésion profonde à la France insoumise,
43:58 et je m'en réjouis, car le mouvement doit comporter tous ceux qui s'y trouvent,
44:03 et vous savez comme moi, que parmi les insoumis, ça va des anarchistes,
44:07 à des républicains très très très très patrie républicaine de gauche,
44:14 donc nous sommes tout ça à la fois, voilà.
44:16 Ensuite il y a des normes d'organisation qui est un principe fédératif,
44:21 c'est-à-dire que nous avons des entités qui s'auto-administrent et qui se fédèrent,
44:26 alors il y a le groupe parlementaire, où une partie des personnalités
44:30 que vous venez de signaler sont membres du bureau,
44:33 c'est quand même là que se prennent l'essentiel des décisions,
44:36 il y a ensuite ce qu'on appelle nous pompeusement la coordination des espaces,
44:40 c'est-à-dire tous les secteurs d'activité ont chacun leur responsable,
44:43 et ils viennent ensemble à une réunion qui s'appelle la coordination des espaces,
44:47 pour des raisons qui m'échappent, tout d'un coup tout le monde voulait être
44:50 dans la coordination des espaces.
44:51 – C'est peut-être la quelle pouvoir.
44:52 – Non mais attendez, après interroger M. Manuel Bompard,
44:55 c'est lui le coordinateur du mouvement plutôt que moi,
44:58 moi ce que je peux dire, c'est un regard de type théorique,
45:02 oui j'assume qu'il faut se serrer, parce qu'il y a sans cesse du monde qui arrive,
45:06 et il faut les intégrer dans les structures, ça ne peut pas se faire à l'ancienneté,
45:10 on ne peut pas mettre tous les députés de la Seine-Saint-Denis
45:12 dans la coordination parce que c'est en Seine-Saint-Denis…
45:14 – Donc vous assumez les structures TFF.
45:16 – Voilà, mais ce n'est pas la peine d'en faire un pataquès,
45:18 après il y a une chose qui est facile, c'est que pour les plus anciens,
45:21 ils reproduisent les scénarios, les scénaris des vieux partis,
45:25 alors il faut des courants, alors j'ai vu même qu'il y en avait un qui disait
45:28 "Ah ben moi je suis le courant laïc, républicain, prof d'histoire",
45:32 bon, où on va là ?
45:34 – Le message est passé aux anciens, une autre question…
45:37 – Non mais attendez, je veux juste dire, ma personne n'est privée,
45:40 vous venez de citer Éric Coquerel qui est un ami personnel très cher pour moi,
45:45 il est le président de la commission des finances, ça va quoi, il n'y a pire martyr,
45:50 personne n'a été purgé, il y a des mots que je n'accepte pas,
45:54 il n'y a pas de purge quand des gens qui ne sont pas membres d'une institution
45:57 n'y sont pas nommés enfin, qu'est-ce que vous racontez ?
45:59 Ils sont tous les bienvenus, ils sont tous à leur place, tant mieux,
46:03 il faut qu'ils apprennent tous aussi à vivre ensemble,
46:05 sans que j'ai à m'en mêler tous les cinq minutes pour remettre des gens d'accord
46:09 et leur dire "écoutez, ça suffit maintenant, essayez de vous comprendre,
46:12 de vous entendre et de comprendre que Louis Boyard a peut-être 22 ans
46:16 mais il est député comme vous, et par conséquent, comme c'est un jeune leader,
46:20 je prends lui, mais je pourrais parler de Nadejda Mongoli,
46:22 tous mes camarades, alors il faut savoir se caser les uns les autres,
46:26 mais ça le fera vous, vous verrez, le pied finit par rentrer dans la chaussure.
46:30 - Bastien Roger.
46:31 - Adrien Quatennens est censé réintégrer le groupe de la France Insoumise dans trois semaines,
46:36 à l'époque quand il avait été exclu du groupe temporairement,
46:39 son retour avait été conditionné au fait qu'il s'engage à subir un stage de sensibilisation
46:44 sur les violences contre les femmes auprès d'associations féministes,
46:52 est-ce qu'il a fait ce stage, est-ce qu'il vous en a parlé, est-ce qu'il en a appris des choses ?
46:55 - Pourquoi ne diriez-vous pas vous lui demander à lui directement ?
46:58 Je crois quand même pouvoir vous répondre.
47:01 - Parce que vous avez mis en avant que c'était un ami régulièrement.
47:03 - Il respecte de ce que je sais, oui, j'ai un contact très régulier,
47:06 comme je l'ai avec beaucoup de députés, surtout quand ils vont mal,
47:11 quand la vie est difficile pour eux, d'autres fois des moments plus heureux,
47:15 quand il arrive des gamins, bon, vous ne le savez peut-être pas,
47:19 mais dans notre groupe il y a beaucoup de jeunes parents,
47:21 ou de gens peut-être à cette heure qui sont en train de le devenir,
47:24 et je félicite le papa et la maman auquel je pense, et qui savent qui c'est.
47:27 Bon, voilà, il faut être là, parce que c'est compliqué d'être parlementaire,
47:31 vous êtes tout d'un coup, surtout pour lui, surexposé,
47:34 donc tout ce que vous faites devient, imaginez-vous vous-même
47:38 quand vous regardez dans le miroir le matin, vous n'êtes pas tous les jours très content de vous.
47:42 Alors quand le miroir qui vous est tendu vous rend une image pareille, alors voilà,
47:47 le groupe a décidé, si vous avez des questions à poser, posez-les au groupe,
47:50 moi ce que je sais c'est qu'une décision a été prise, qu'elle sera respectée et appliquée.
47:55 – Si on ne parle pas de la personne, ça engage le message politique
47:58 de la France Insoumise sur ce thème,
48:00 beaucoup disent que vous aviez été précurseur sur ce thème,
48:02 est-ce que quand Adrien Quatennens est allé à la télévision
48:05 se faire passer lui-même comme une victime, ça n'a pas fait abîmer votre message collectif ?
48:09 Est-ce qu'il n'y a pas cette nécessité, s'il veut revenir, de pouvoir tourner cette page
48:13 et de pouvoir effacer ce message qui était peut-être mauvais, qui a été passé ?
48:16 – C'est ça, c'est-à-dire que ce serait le régime de la punition permanente,
48:20 la contrition à perpétuité, c'est une situation…
48:23 – Non mais la clarté du message politique.
48:25 – Non mais la clarté du message, elle est complète, elle est complète,
48:28 c'est une situation qui est compliquée pour toutes les organisations politiques
48:31 et pour les personnes elles-mêmes.
48:33 Imaginez-vous tout d'un coup un drame qui est de nature,
48:36 qui a à voir avec la vie familiale, mais je suis d'accord pour dire
48:40 que la vie familiale fait aussi l'objet de la loi,
48:43 il y a des choses qui sont interdites et en ce sens,
48:46 le domaine privé ne se distingue pas du domaine public,
48:50 mais c'est très compliqué à gérer.
48:52 La procureure a prononcé une peine, et jusqu'à présent on considérait
48:57 qu'une peine s'applique et à partir de là, on purge ce que l'on doit à la société,
49:03 c'est comme ça qu'on le conçoit, et il y a des moments
49:06 où les organisations rajoutent des clauses, bon, là elle en a rajouté une,
49:10 l'exclusion provisoire du groupe, elle en a rajouté une deuxième,
49:14 la consultation que n'avait pas demandé la juge,
49:17 que n'avait pas demandé la juge, qui est un juge des affaires familiales,
49:20 ce n'est donc pas quelqu'un qui jugeait par distraction,
49:22 qui connaît bien l'affaire.
49:24 Il y a eu donc une peine, elle est appliquée.
49:26 Voilà, moi je n'ai pas d'avantages à dire sur le sujet.
49:30 On me demandait par-dessus le marché des fois d'avoir des mots
49:35 contre Adrien Quatennens, je ne le ferai pas,
49:37 ni contre lui, ni contre son épouse, parce que les deux ont été mes amis,
49:42 je suis très bien informé de tout ce qui s'est passé,
49:46 mais c'est mon devoir d'homme, ma responsabilité d'ami, de ne pas dire,
49:51 et donc je m'en tiens à la loi, la loi s'est exprimée,
49:54 la procureure s'est exprimée, le groupe a rajouté une peine,
49:57 voilà, maintenant j'estime qu'il a le droit à la réhabilitation,
50:00 car honnêtement, comme guerrier, comme combattant…
50:03 – Je ne sais pas si la peine demandée par le groupe est purgée ou pas,
50:05 s'il a fait ce stade ou pas.
50:07 – Une autre question, Jean-Luc Mélenchon,
50:09 – Écoutez, monsieur, vous irez vérifier, puisque maintenant vous voilà greffier des peines,
50:11 et je ne vous souhaite dans votre vie aucun inconvénient de cette nature,
50:15 ou vous pourriez vous trouver dans une situation un peu compliquée, n'est-ce pas ?
50:18 – Jean-Luc Mélenchon, une autre question,
50:19 est-ce qu'Éric Zemmour vous a envoyé son livre, son dernier livre,
50:23 "Mon dernier mot" ?
50:24 – Non, alors il a appris qu'il faisait le kéké dans une émission,
50:27 il dit "ah, j'ai pas eu de meilleur pote que Mélenchon",
50:29 non alors mettons le sujet…
50:30 – Il raconte les conseils que vous lui auriez donnés sur l'importance des sondages,
50:33 et sur l'importance aussi d'être le plus radical,
50:35 parce que vous, vous aviez expliqué, selon Éric Zemmour,
50:38 que vous auriez réussi comme ça à aspirer l'électorat de Benoît.
50:41 Est-ce que vous confirmez ces conversations et ces échanges ?
50:43 – Alors là, bien sûr, c'est comme le Parisien, qui est-ce qu'on doit croire ?
50:45 – Eh bien dites-nous.
50:46 – Eh bien dites-nous, voilà, alors laissez-moi…
50:48 parce que là vous reproduisez son ragot…
50:51 – On vous pose la question…
50:52 – Non, non, non, vous lui donnez une consistance.
50:54 – Mais on ne t'entend pas à ça, allez-y.
50:56 – Non, mais vous entendez, vous allez voir, laissez-moi raconter l'histoire,
50:58 elle est plus croustillante que ça.
51:00 À l'époque, vous savez que moi je ne viens pas de la dernière saison,
51:04 à l'époque, c'est-à-dire il y a 20 ans ou il y a 30 ans,
51:08 M. Zemmour était un journaliste de votre journal, Madame, Le Figaro,
51:12 et il était respecté, pourquoi ?
51:14 Parce qu'il était cultivé, il était d'un abord facile,
51:18 et puis c'est un pied noir, alors pour un autre pied noir, on se parle.
51:22 – J'en ai parlé…
51:23 – Non, non, non, non, attendez.
51:24 – Il est un peu plus récent, il nous reste moins d'une minute.
51:26 – Il ne fallait pas aborder le sujet.
51:28 Donc M. Zemmour, à l'époque, oui, je lui parlais,
51:32 un jour il m'invite à son anniversaire, figurez-vous,
51:34 alors tous les copains me disaient "mais ça suffit que tu sois sectaire comme ça,
51:37 ce n'est pas parce qu'il est au Figaro".
51:39 Je dis à tous ceux qui m'écoutent, n'allez jamais dîner, déjeuner
51:43 ou à un anniversaire avec un journaliste,
51:45 vous risquez de le retrouver candidat fasciste à une élection,
51:48 donc ne faites pas la même erreur que moi.
51:50 Je suis allé à son anniversaire et là je me suis dit "ce type est un mio, est dingo".
51:54 Pourquoi ? Il y avait devant la porte des grenadiers habillés en uniforme de Napoléon
52:00 et quand on a amené le gâteau d'anniversaire,
52:02 il y avait toutes sortes de personnalités qui étaient là,
52:04 il n'y avait pas que moi, il s'est mis à faire tirer le canon à sa gloire.
52:07 Je me suis dit "ce gars ne me reverra plus jamais,
52:10 je pense qu'il y a un truc qui ne tourne plus rond dans sa tête".
52:12 Et en effet, il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans sa tête.
52:15 Je ne suis pas son ami, je déteste ce qu'il raconte,
52:19 il conspire contre l'unité de notre pays en se comportant de la manière avec laquelle il se comporte.
52:24 Cette islamophobie grossière qu'il exprime continuellement me dégoûte.
52:28 Alors pourquoi il parle de moi ?
52:30 Parce qu'aujourd'hui, si vous voulez faire des clics,
52:32 mettez Mélenchon dans votre titre, pour n'importe quoi.
52:35 "Je mange du haram, comme Mélenchon".
52:38 Tac, tac, tac, vous avez des clics.
52:40 Parler de Mélenchon est une manière de faire parler de soi,
52:42 ça vaut pour mes opposants internes que pour mes opposants externes.
52:45 Je suis le paragonnaire général.
52:48 Merci.
52:50 Merci à vous deux, ce grand jury.
52:52 Je vous signale également demain matin, dans le contexte politique dans lequel nous sommes,
52:56 et dans cette journée particulière de demain à l'Assemblée,
52:59 que Marine Le Pen sera l'invitée de RTL avec Amandine Bégaud.
53:02 Ça sera à 7h40.
53:04 Et vous pouvez donc retrouver le grand jury sur RTL.fr.
53:07 A dimanche prochain.