Christine Kelly et Marc Menant reviennent sur les personnages célèbres qui ont fait l’histoire dans #LesGrandsDestins
Célèbre de son vivant pour avoir mis au point le vaccin contre la rage, Louis Pasteur (1822-1895) est l’un des scientifiques français les plus connus, pionnier de la microbiologie et de la pasteurisation.
Célèbre de son vivant pour avoir mis au point le vaccin contre la rage, Louis Pasteur (1822-1895) est l’un des scientifiques français les plus connus, pionnier de la microbiologie et de la pasteurisation.
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00:00 - Bonjour à tous, ravie de vous accueillir dans ce nouvel épisode des Grands Destins.
00:06 Aujourd'hui, vous le savez, nous allons nous arrêter sur ceux qui ont fait l'histoire
00:11 et sur celui qui a créé le vaccin contre la rage.
00:14 Alors, son nom a été donné à environ 360 établissements scolaires, de nombreux hôpitaux
00:20 et surtout donné à l'Institut Pasteur, le Grand Destin de Louis Pasteur.
00:26 C'est maintenant avec Marc Menand.
00:28 Marc Menand, bonjour. Pourquoi Louis Pasteur ?
00:30 Déjà, c'est une personnalité sur laquelle vous êtes déjà beaucoup penché à travers vos livres.
00:35 - Bah oui, c'était obligatoire pour moi étant donné le sujet.
00:39 Et tout ce que vous venez d'énumérer, vous imaginez.
00:43 Comment peut-on avoir autant de mages qui se multiplient ?
00:47 Et là, vous parlez de la France, mais c'est pareil à l'étranger.
00:50 Donc, immanquablement, si vous avez un minimum de curiosité, ça vous titille
00:55 et vous vous dites quel est ce personnage ?
00:57 Et là, on va l'évoquer dans un instant, on s'aperçoit que c'est un destin inimaginable.
01:02 On part de rien, mais vraiment de rien, et on atteint la gloire dans son éclat le plus absolu.
01:10 Donc, je crois qu'on ne pouvait pas passer à côté de Pasteur.
01:15 - Eh oui, le père de la médecine moderne. C'est parti.
01:24 - Plus fort que les drames de la vie. Vous allez commencer par une anecdote, une image, pour planter le décor.
01:30 - Nous sommes le 19 octobre 1868.
01:36 Depuis cinq ans, il est à l'Académie des sciences.
01:40 Oh, il en a rêvé de cette Académie. Il avait été rejeté deux fois et enfin élu.
01:45 Tous les après-midi, il s'y rend quand il est à Paris, quand il n'est pas en train de mener des travailleurs.
01:51 Ce qui est d'ailleurs le cas dans cette période-là, où il est très souvent du côté d'Alesse, où il s'intéresse à la maladie des vers à soie.
01:58 Et là, il veut parler de ses vers à soie devant l'Assemblée l'après-midi.
02:03 Mais le matin, il se réveille, il a comme des fourmillements, il ne se sent pas très bien.
02:07 Il en parle à son épouse, Marie, qui lui dit "je vais t'accompagner jusqu'au Quéquanty".
02:12 Et les voilà tous les deux, bras dessus, bras dessous, ils marchent.
02:16 Il assiste à la séance et lui qui d'habitude est là en général, vous voyez, à tonner du verbe.
02:24 On a l'impression que cet homme ne se sent pas véritablement dans l'amplitude de son expression.
02:32 Il rentre accompagné par Ballard, qui a été son maître.
02:37 Là encore, il traîne un peu la jambe.
02:39 Le soir, à 20h, on dîne chez les pasteurs. Il ne faut pas chercher les grands plats, c'est vraiment frugal.
02:47 Il a quel âge à ce fait ?
02:48 Il a 45 ans. Il se sent fatigué et il se couche à 20h30.
02:54 20h30, c'est une demi-heure plus tôt qu'à l'habitude.
02:58 Et là, soudain, les fourmillements le reprennent.
03:02 Il essaie d'appeler son épouse et rien ne sort, pas de voix, rien.
03:06 Et puis le côté gauche qui se paralyse.
03:10 Forcément, son épouse finit par entendre les petites gesticulations qui sont les siennes par le côté droit.
03:18 Elle se précipite, on appelle le médecin qui lui fera des censures sur l'oreille
03:25 afin d'essayer de relancer, je dirais, la machine humaine.
03:30 Et notre pasteur retrouve rapidement la parole et puis de nouveau la crise.
03:36 Le grand drame, c'est que les jours passent et il n'y a pas véritablement d'amélioration.
03:44 Enfin, il est d'une lucidité totale quand enfin le verbe peut filtrer de ses lèvres.
03:52 Il dit « prenez en note cette conclusion sur les verres à soie ».
03:58 Vous vous rendez compte ? La première chose qu'il a, c'est pas de parler de sa santé,
04:02 c'est les travaux qu'il est en train de conduire à Alès.
04:06 Il faut que ce soit communiqué.
04:07 Puis ensuite, il demande à son épouse d'envoyer un petit message à l'empereur pour lui dire quoi ?
04:12 Pour lui dire qu'il n'a pas été digne de son règne, il n'a pas su l'honorer car n'ayant pas mené ses travaux jusqu'au bout.
04:22 Voilà quel est notre personnage.
04:25 Et quand enfin, trois mois plus tard, on a l'impression qu'il va un peu mieux,
04:29 il demande à être conduit dans un train allongé jusqu'à côté d'Alès,
04:36 où là, il veut avec ses étudiants continuer le travail qu'il occupe depuis cinq années.
04:43 Il est d'une telle impatience qu'il se lève et hop, il choie à carrelsonner.
04:47 Ses jambes ne le portent pas.
04:49 Voilà Pasteur dans ce qui est, je dirais, l'aiguillon de l'ambition, l'aiguillon de la recherche de la gloire.
04:58 Cet homme-là, rien ne peut l'arrêter.
05:01 Un jour, il sera connu, tel que vous nous l'avez dit en début d'émission.
05:06 Et tout a un début.
05:08 On va voir comment.
05:16 Vous avez parlé tout à l'heure de Napoléon III, l'empereur.
05:20 On en parlera au cours de l'émission.
05:22 Mais ce qui est intéressant, c'est que sa jeunesse a été marquée sous la fascination de Bonaparte.
05:27 Et il naît ce 27 décembre 1822 à Dôle, dans le Jura.
05:32 Forcément, vous avez raison.
05:34 Faut qu'on paie papa, Jean-Joseph.
05:37 C'est une petite maison.
05:39 Il est tanneur, mais au départ, il a connu l'empereur.
05:43 Il a bataillé pour l'empereur.
05:46 La campagne d'Espagne, il y était.
05:49 À ses 18 ans, 20 ans, et puis après, il y a la campagne de France.
05:54 À Barthes-sur-Aube, alors que les Français sont en minorité,
06:01 face à la coalition, un contre trois.
06:04 Néanmoins, on obtient une victoire.
06:06 Et là, on voit Napoléon, qui veut décorer les plus valeureux.
06:10 Et parmi ceux-là, il y a le sergent-major, Jean-Joseph Pasteur.
06:16 Et on lui remet la Légion d'honneur.
06:19 Et ça, papa, tous les soirs, il est, je dirais, dans l'obsession de ces temps héroïques.
06:28 Et quand le petit grandit, devant l'âtre, tous les jours avec les petites sœurs,
06:34 on entend la narration de ces moments où l'homme se montre dans toute,
06:41 non seulement son exigence, son abnégation, sa grandeur et son désir.
06:48 On peut reprendre le mot que j'ai cité tout à l'heure, de gloire.
06:51 Ça, ça l'obsèdera.
06:53 Ne pas être comme les autres, pouvoir se distinguer,
06:57 être celui qui est la référence.
07:01 Pour autant, on pourrait se dire qu'avec un tel tempérament, à l'école, il flambera.
07:06 Non, ce sont des résultats avec des notes anémiques.
07:11 Pourtant, il est là, il est studieux, il fait attention à ce que disent les professeurs.
07:16 Ce n'est pas lui qui sera un agité, oh non !
07:19 Il est dans son recoin, il obéit tranquillement.
07:23 Et puis, il y a la dévotion.
07:25 Ce garçon-là est remarquable, mais pas remarqué tellement,
07:31 il est dans son coin presque inexistant.
07:35 Un élève remarquable, pas remarqué, un élève studieux,
07:40 mais qui ne réussit pas forcément, et on va voir pourquoi.
07:43 On l'a vu, Marc Monant, rêver de gloire avec son père, c'est une chose.
07:52 Mais arriver à s'en sortir, on voit que ce n'est pas un surdoué, Louis Pasteur.
07:57 Pas du tout, malgré sa bonne volonté.
08:00 Il a l'exemple du père, la pugnacité, le travail au quotidien,
08:05 des heures et des heures à tanner le cuir, c'est difficile.
08:10 Mais en revanche, cet homme ne se plaint jamais, il lui dit,
08:13 "Tu vois, mon garçon, avec le travail, on y arrive toujours.
08:16 Alors, travail, travail !"
08:18 Le divertissement, c'est de dessiner, faire des peintures.
08:22 Ah, dis donc ! Mais pas de quoi envisager un avenir,
08:25 qu'à part une idée, qu'un jour, il soit professeur.
08:29 Ah, professeur des écoles, ce serait formidable, ça !
08:32 Il faut réussir, mais je vous dis, c'est pas terrible.
08:35 Et pourtant, il finit par se présenter au baccalauréat,
08:40 baccalauréat de philosophie, et miracle !
08:44 On peut dire miracle, parce que c'est d'un rien,
08:47 il obtient le diplôme. C'est formidable !
08:51 On pourrait crier, "La gloire !", tel qu'il la rêve.
08:56 Eh bien non, parce que la gloire, c'est passer par des études scientifiques,
09:01 c'est l'école normale supérieure, et pour ça, eh bien,
09:05 il faut avoir le bac scientifique. Alors il s'y inscrit.
09:09 - Courageux, hein ? - Courageux.
09:10 - Téméraire. - Oui.
09:11 Il y a quelques mois de l'examen, il écrit à ses sœurs,
09:14 maintenant il est au Collège Royal de Besançon,
09:17 il dit "Ah, j'ai l'impression que c'est de plus en plus facile,
09:21 que ce diplôme, je vais le décrocher allègrement."
09:27 Eh bien, le résultat est là. Non.
09:30 - Que nenni. - Que nenni.
09:32 Alors, pas question de renoncer. Il faut reprendre.
09:36 Eh bien, il reprend. Et là, il l'obtient enfin,
09:41 avec la mention médiocre en chimie.
09:45 C'est fou, parce que quand on sait que c'est la chimie
09:48 qui le révélera quelques années plus tard, c'est quoi les années qui passent ?
09:52 Eh bien, c'est enfin se présenter à l'école normale supérieure.
09:57 L'école normale supérieure, là encore, il est tout joyeux,
10:01 il dit "Je vais réussir." Mais, passé les cris,
10:05 il s'aperçoit qu'il est tellement mal classé
10:08 que la possibilité d'être parmi les retenus au moment de l'oral,
10:12 elle est pratiquement nulle. Alors, il dit "J'abandonne pour cette année,
10:16 je reviendrai l'année prochaine." Et l'année d'après, enfin,
10:20 le voilà avec le diplôme qui lui offre la place, théoriquement,
10:26 de professeur. Mais c'est pas ce qui l'intéresse.
10:29 Il faut savoir que durant l'école normale, à un moment donné,
10:33 on leur a proposé un exercice, faire en sorte que le phosphore
10:39 puisse être produit à partir d'une expérience.
10:43 Il a l'idée d'aller tout de suite chez le boucher,
10:46 il achète des eaux, il les précipite en miettes,
10:51 il fait chauffer tout ça, dégrader avec de l'acide sulfurique,
10:56 et de l'ensemble, il finit par obtenir quelques drames de phosphore.
11:02 Réussite époustouflante ! Je dirais que c'est son premier succès
11:07 en matière de recherche. Et là, plutôt que d'avoir un professora,
11:12 loin en province, il a assisté pendant deux ans,
11:18 d'abord en auditeur libre, au cours de Jean-Baptiste Dumas.
11:22 La chimie ! Là où, théoriquement, il n'est pas doué.
11:25 Mais alors, il faut dire que le professeur Dumas,
11:28 il y a plus de 700 élèves qui, tous les jours, se précipitent
11:32 dans l'amphithéâtre, c'est un véritable show !
11:35 Et on applaudit à la fin, tellement on est émerveillé !
11:38 On aimerait avoir des professeurs comme ça au quotidien.
11:41 Et il demande à Dumas de le prendre avec lui.
11:44 Dumas lui dit "non, mais revanche, allez voir mon ami Ballard".
11:48 Ballard, lui aussi un à laboratoire.
11:51 Antoine-Jérôme Ballard, sacré chimiste.
11:53 Sacré chimiste ! On est avec des bosseurs.
11:57 C'est-à-dire que ce sont des gens qui se donnent à la science.
12:00 - De vrais chercheurs.
12:02 - Ce sont des moines de la recherche.
12:04 C'est-à-dire qu'il a même un lit de camp dans son labo,
12:08 car si soudain il a l'impression que la fée de l'imagination
12:12 est là à présider à ses pensées,
12:16 il n'est pas question d'aller dormir,
12:18 il faut répondre à toutes les intuitions qui naissent en lui.
12:22 Voilà l'exemple de pasteur.
12:24 Et ce pasteur, jeune garçon, forcément il y a des tentations dans Paris.
12:28 On pourrait se dire qu'il se laisse aller avec les copains
12:31 qui traînent dans les cavernes.
12:33 Non, non, non, non, il suit l'exemple du professeur Ballard.
12:37 - Lui qui était médiocre en chimie, c'est intéressant.
12:40 Qu'est-ce qu'il va apprendre de lui ?
12:42 - Il va travailler sur les cristaux.
12:45 Et sa recherche, là encore, est extraordinaire.
12:48 Pour moi, c'est l'une des plus belles trouvailles,
12:50 si ce n'est la trouvaille de son existence.
12:52 Car il en arrive à la conclusion que la molécule,
12:57 le fond, je dirais, de la matière vivante,
13:01 c'est l'asymétrie moléculaire.
13:04 Et ça, c'est une découverte extraordinaire.
13:07 Le vivant part de l'asymétrie.
13:10 Voilà ce que pasteur obtient comme véritable, je dirais,
13:16 exploit de son travail intellectuel qui le fait remarquer.
13:21 Mais pour autant, il faut vivre.
13:23 Et il demande un professora.
13:25 On lui propose Dijon, il y passe quelques mois.
13:28 Et puis, il y a une possibilité de se rendre à Strasbourg.
13:31 Le voilà à Strasbourg.
13:33 À peine arrivé, il remarque les deux filles du recteur.
13:37 Il y en a une qui est mignonne comme tout, ou à son goût.
13:40 Et alors, sans même rien lui demander,
13:42 il écrit au recteur une longue lettre
13:45 dans laquelle il lui fait part de son désir d'épouser la jeune fille.
13:50 Non mais c'est étonnant !
13:52 Il finira par obtenir quelques rencontres.
13:58 Elle se plie à son désir.
14:00 Et les voilà qui, en quelques mois, convolent.
14:04 Ils auront cinq enfants.
14:06 Cinq enfants, malheureusement.
14:08 Trois mourront en bas âge.
14:10 Et c'est là où on s'aperçoit que cet homme,
14:13 grâce à cette obstination, à son désir de réussite,
14:18 arrive à surmonter les pires horreurs de l'existence.
14:22 Et sa femme est en quelque sorte son assistante.
14:25 C'est à elle qui dictent les fruits de ses recherches.
14:29 - Comment elle s'appelle ?
14:30 - Elle s'appelle Marie.
14:31 - Marie.
14:32 Ils auront cinq enfants.
14:33 Et c'est vrai que c'est un moment difficile après toute sa vie
14:36 parce qu'il va en perdre, comme vous l'avez dit.
14:38 Donc vous avez expliqué quand même qu'en cinq ans,
14:40 ce qui est extraordinaire,
14:41 Pasteur se rivale comme chercheur.
14:43 - Oui, complètement.
14:44 - Pendant cinq ans, à ce moment-là.
14:46 On va essayer de voir comment...
14:48 Et ça, c'est quelque chose qu'on connaît un peu moins de lui.
14:51 C'est-à-dire que lorsqu'il devient professeur,
14:53 comment il agit concrètement ?
14:55 On regarde.
14:57 - Oui, professeur et autoritarisme.
15:03 Racontez-nous, parce que ça, c'est une partie
15:05 qu'on ne connaît pas beaucoup de Louis Pasteur.
15:08 Et en même temps, ça révèle toute sa personnalité,
15:10 toute sa détermination, toute son autorité,
15:13 mais qui se transforme effectivement en autoritarisme.
15:15 - On va passer sur le chapitre "l'île",
15:18 où néanmoins il est professeur,
15:20 il a une chaire de professeur.
15:22 Il travaille sur la fermentation de la bière,
15:25 parce qu'il y a un problème,
15:27 et les gens du cru, là-bas,
15:29 se retrouvent dans ce drame
15:31 de voir le fruit de leur travail gâté.
15:35 Il résout l'équation,
15:37 voilà encore, c'est formidable,
15:39 et il obtient d'être nommé
15:42 recteur de l'école normale supérieure,
15:46 responsable des cours et de la discipline.
15:50 - Il a 35 ans seulement.
15:51 - Il a 35 ans seulement.
15:53 Paris, il se présente,
15:55 et alors, c'est là, il y a deux personnages.
15:58 Il y a, je dirais, celui qui est uniquement
16:02 dans la réflexion pure.
16:04 Et là, c'est très intéressant,
16:06 parce qu'il s'aperçoit que dans les études,
16:09 les étudiants ignorent tout,
16:11 de l'histoire de leur science.
16:13 Il dit, mais ce n'est pas possible.
16:14 Comment peut-on être un bon chercheur
16:16 si on ne sait pas les efforts
16:18 que nécessite la réussite ?
16:21 Et pour se faire, il faut étudier
16:23 le parcours des uns et des autres.
16:25 Donc, il inclut dans le cursus scolaire
16:30 les cours d'histoire de la science.
16:33 Mais alors, côté discipline,
16:36 j'épouse enfin votre propos,
16:38 je tardais à y venir,
16:39 parce que c'est vrai que ça nous glace un peu.
16:41 Par exemple, il découvre un jour
16:44 qu'il y a un étudiant qui était catholique
16:47 et qui a décidé de devenir protestant
16:50 et qui se proclame en tant que tel protestant.
16:53 Vous allez me dire, ça n'a aucun rapport
16:55 avec les études, mais pour Pasteur,
16:57 c'est essentiel.
16:58 Alors, quand il apprend ça, il dit,
17:00 il est hors de question qu'un étudiant
17:02 se déclare protestant s'il n'y a pas
17:04 un ministre du culte qui vient garantir
17:07 sa conversion, si je puis dire,
17:10 passer du catholicisme au protestantisme.
17:13 Et puis, s'il n'y en a pas
17:15 de ministre du culte capable de dire ça
17:18 et que cet effronté se déclare apostat
17:21 n'ayant aucune religion,
17:23 il sera renvoyé de l'école.
17:26 Il n'est pas question qu'un élève
17:28 n'ait pas une foi animée par une religion.
17:31 Vous vous rendez compte ?
17:32 C'est autoritarisme.
17:33 Mais ça ne sert à rien.
17:35 Quelques temps plus tard,
17:37 il y a ce que l'on appelle
17:38 la révolte des haricots.
17:40 Des haricots, hein ?
17:41 Ça se passe à table.
17:43 Racontez-nous.
17:45 Alors, le ratat, forcément,
17:47 on ne peut pas dire qu'on est gourmet
17:50 en général quand on est étudiant
17:52 et que l'on doit passer sur les bancs
17:55 de la cantine.
17:56 Et un jour, vous avez le roast beef
18:00 avec les faïots, et c'est immangeable.
18:03 Et là, les uns et les autres se disent
18:06 non, on n'acceptera pas cela
18:08 et ils ne touchent pas à une seule cuillère
18:13 de ce qui leur a été servi.
18:15 C'est une grève, mais c'est intolérable.
18:19 Ils décident de faire resservir
18:23 le repas, même froid,
18:25 mais tant qu'ils ne l'auront pas mangé,
18:28 eh bien, ils n'auront rien d'autre
18:30 qui leur sera proposé.
18:32 Et là, c'est véritablement déclarer la guerre
18:35 à ces jeunes gaillards qui n'ont pas envie
18:38 de subir un tel autoritarisme.
18:40 Et hop, vous en avez 72 sur 80
18:43 qui décident de quitter l'établissement.
18:46 On a beau avoir l'intervention
18:48 des autorités du ministre,
18:50 il ne veut rien entendre
18:52 et il finit néanmoins par obtenir
18:55 qu'il y ait une réintégration.
18:57 Mais il y a encore plus fou que cela.
18:59 À un moment donné, une pétition
19:01 a été posée par les élèves
19:03 pour soutenir Sainte-Beuve,
19:05 qui est l'un des amis de Victor Hugo,
19:08 également ami très intime
19:10 de l'épouse de Victor Hugo,
19:12 oublions le détail,
19:14 et qui se bat pour la libre-pensée.
19:16 Car dans les bibliothèques,
19:18 il y a de la censure qui est prononcée,
19:20 et en particulier à Saint-Étienne.
19:22 Et les étudiants disent
19:24 "mais ce n'est pas possible,
19:26 nous devons être libres,
19:28 il n'est pas question
19:30 que les liens de ces livres
19:32 disparaissent au nom de quel principe ?
19:34 Alors comme ça, on pourrait voir
19:36 Molière parce qu'il ne serait pas
19:38 conforme à la pensée du temps,
19:40 on ne pourrait plus avoir
19:42 Corneille parce qu'il ne serait pas
19:44 dans la pensée du temps,
19:46 et on peut y grainer les uns et les autres.
19:49 Et là encore,
19:51 et bien hop, il se laisse aller
19:53 à une signature publique.
19:55 Quand il découvre ça, mais comment ça ?
19:57 Les étudiants qui participent
19:59 à un débat, et n'oublions pas,
20:01 on est sous l'Empire,
20:03 et là, ce sont les institutions
20:05 de l'Empire
20:07 qui se trouvent critiquées.
20:09 "Et lui qui est en fascination
20:11 devant Napoléon III,
20:13 il n'est pas question d'accepter ça."
20:15 Alors hop, il les renvoie tous.
20:17 Et là, les élèves
20:19 déclarent qu'ils ne reviendront
20:21 jamais à l'école normale
20:23 tant que les mesures
20:25 ne seront pas levées.
20:27 Il faut l'intervention
20:29 du ministre de l'Éducation.
20:31 Pasteur ne veut rien écouter.
20:33 Et à la fin,
20:35 s'il démissionne, c'est parce qu'en
20:37 compensation, on lui donne
20:39 un poste de professeur
20:41 à la Sorbonne,
20:43 ce qui permet de montrer
20:45 qu'en réalité, c'est la promotion
20:47 qui gouverne son existence
20:49 et non pas les mesures disciplinaires
20:51 pour habit de pouvoir.
20:53 - Un bon professeur, mais qui abuse
20:55 quand même un peu de son autorité.
20:57 Donc il est quand même sauvé.
20:59 - Oui. - Et par cette fonction,
21:01 il entre finalement à l'Académie
21:03 des sciences ? - Alors, il est à l'Académie
21:05 des sciences. Il s'est présenté
21:07 trois fois. Mais
21:09 de sa façon de se comporter,
21:11 les uns et les autres,
21:13 il a, je dirais,
21:15 à chaque fois, une sorte
21:17 d'insolence, d'arrogance.
21:19 Quand il publie, il n'admet
21:21 pas la moindre critique.
21:23 Il est dans la persuasion
21:25 d'avoir mené au bout
21:27 son raisonnement, que ce raisonnement,
21:29 il est donc infaillible
21:31 en tant que tel, sinon il n'aurait pas
21:33 pu l'oublier, et que les uns et les autres
21:35 doivent donc se ranger
21:37 à sa conclusion. - On dirait que ça va un peu avec
21:39 les génies, justement, ce caractère
21:41 un peu dur,
21:43 - Oui, forcément, parce que
21:45 quand vous avez une découverte,
21:47 vous allez souvent contre
21:49 ce qui a été considéré
21:51 comme la théorie dominante.
21:53 Et ceux qui sont les tenants de cette théorie
21:55 dominante, ce sont les pères,
21:57 mais ceux qui sont en place.
21:59 Et vous les bousculez quand vous arrivez
22:01 avec cette dissidence.
22:03 Et c'est pour ça que les génies, souvent,
22:05 s'opposent à ceux
22:07 qui règnent sur
22:09 la partie dans laquelle
22:11 vous essayez de vous
22:13 distinguer. Et donc, pour la première
22:15 fois, enfin, pour la troisième fois,
22:17 il obtient, enfin, d'être élu
22:19 à l'Académie des sciences.
22:21 On est en 1862,
22:23 et ça lui
22:25 permet quoi ? Lui qui
22:27 admire l'empereur.
22:29 Lui qui, depuis toujours,
22:31 - Ne dévoilez pas tout, ça ne sera pas la deuxième partie.
22:33 - Non, non, non, non, mais simplement,
22:35 il obtient de
22:37 rencontrer l'empereur, car l'empereur a
22:39 pour habitude de faire venir à lui
22:41 ceux qui entrent à l'Académie
22:43 des sciences.
22:45 - Très intéressant de voir
22:47 ce profil de téméraire,
22:49 pas forcément,
22:51 enfin, brillant, mais pas forcément
22:53 si brillant que ça, pas surdoué,
22:55 mais sa détermination lui
22:57 permet d'avancer. On verra
22:59 dans la deuxième partie, effectivement, comment est-ce qu'il rencontre
23:01 l'empereur Napoléon III,
23:03 qui sera finalement son parrain.
23:05 On peut le dire comme ça ?
23:07 - Oui, disons, oui.
23:09 Il l'adoube,
23:11 et il l'utilise, parce que
23:13 cet homme-là accepte
23:15 toutes les centres de recherche
23:17 suggérées par l'empereur.
23:19 Il faut plaire, et que
23:21 le règne soit en splendeur.
23:23 - Merci pour cette première
23:25 partie. Dans un instant, on va voir effectivement comment
23:27 ils se rencontrent. On va voir aussi
23:29 comment il crée l'Institut Pasteur,
23:31 comment il développe ce vaccin contre
23:33 la rage, comment il devient Louis
23:35 Pasteur, le père de la médecine moderne.
23:37 À tout à l'heure.
23:39 - Retour
23:41 sur les grands destins,
23:43 et le grand destin de Louis Pasteur.
23:45 Nous avons vu dans la première partie
23:47 son enfance, sa fascination
23:49 pour Bonaparte, quand il était petit.
23:51 On va voir comment l'empereur
23:53 Napoléon III
23:55 le protège, en quelque sorte. On va essayer
23:57 de décortiquer tout ça.
23:59 Ce qui est sûr, c'est que c'est l'homme
24:01 de toutes les recherches.
24:03 - Et pourquoi on dit ça, Marc Menon ?
24:09 - Parce que c'est l'homme qui ne va pas
24:11 rester enfermé dans un domaine, dans un
24:13 secteur, mais qui va s'intéresser à tout.
24:15 Et tout ça, en lien
24:17 avec toujours l'empereur Napoléon III
24:19 à qui il veut faire plaisir, en fait.
24:21 - Oui, mais alors,
24:23 dans un premier temps, il ne le connaît pas.
24:25 Tout à l'heure, j'ai évoqué comment
24:27 il y a une rencontre, mais déjà, avant
24:29 cette rencontre, on lui fait savoir
24:31 que l'Empire
24:33 connaît tel problème. Alors, il y a eu
24:35 la fermentation de la bière, je vous l'ai
24:37 évoqué tout à l'heure, il résout l'équation.
24:39 Après, il y a
24:41 le vin, le vin qui devient acide.
24:43 C'est un grand drame.
24:45 Il invente quoi ? La pasteurisation.
24:47 Quand je dis « il invente », c'est là
24:49 où il nous faut être dans
24:51 l'objectivité.
24:53 Il récupère une invention,
24:55 celle, entre autres, de Nicolas Aperre,
24:57 qui, vingt ans auparavant,
24:59 a inventé les conserves.
25:01 Et c'est quoi, les conserves ? Et bien, c'est comment
25:03 tuer les animalcules,
25:05 comme on dit à l'époque,
25:07 c'est-à-dire ce que l'on suppose
25:09 être la matière vivante
25:11 la plus infinitésimale
25:13 qui soit, cette agitation
25:15 microscopique.
25:17 Il reprend les travaux,
25:19 il obtient ce résultat.
25:21 Et c'est souvent comme ça
25:23 qu'il finalise
25:25 des recherches qui avaient
25:27 déjà été amorcées
25:29 avant lui, peut-être publiées,
25:31 comme par exemple, quand il s'intéresse
25:33 à la sepsi.
25:35 Il y a d'abord un jeune médecin
25:37 qui s'appelait Sommerwels,
25:39 qui était un autrichien
25:41 et qui, inquiété,
25:43 que dis-je, c'est un euphémisme,
25:45 bouleversé
25:47 par les fièvres perpérales
25:49 qui emportent les jeunes
25:51 mamans dans les maternités,
25:53 a cherché à comprendre
25:55 ce qui se passait et il a
25:57 constaté
25:59 que les objets
26:01 qui permettaient
26:03 de couper le cordon
26:05 ombilical, souvent avaient été
26:07 utilisés pour aller fourgonner
26:09 dans les cadavres et qu'on ne
26:11 les nettoyait pas. Et qu'il y avait
26:13 donc certainement des éléments
26:15 qui étaient sur les lames
26:17 et c'est comme ça que l'on transmettait
26:19 ces éléments qui entraînaient
26:21 la mort des mamans.
26:23 Et le lien avec Pasteur ?
26:25 Le lien avec Pasteur, c'est qu'ensuite, lui,
26:27 il reprendra ces travaux-là, comme il reprendra
26:29 également les travaux d'un autre,
26:31 qui est Lister. - Et pardonnez-moi, il s'attribue
26:33 le travail d'un autre ou bien il poursuit
26:35 le travail d'un autre ? - Il poursuit
26:37 le travail d'un autre, il le finalise
26:39 à sa façon,
26:41 mais sans jamais
26:43 le notifier.
26:45 Disons qu'il y a un manque d'élégance par rapport
26:47 à Lister, qui lui,
26:49 travaille sur
26:51 le nettoyage
26:53 des plaies. Lister
26:55 s'est aperçu qu'il y avait,
26:57 à chaque fois qu'on avait une plaie,
26:59 souvent une infection.
27:01 Et là encore, comment
27:03 les nettoyer, ces plaies, pour éviter que
27:05 l'infection devienne, par exemple,
27:07 une gangrène ? De son côté, lui aussi,
27:09 il dit "mais le puy, il y a quelque chose qui se révèle
27:11 par rapport à ça". Et il a
27:13 une correspondance avec Lister
27:15 qui lui révèle les travaux
27:17 qui sont les siens, alors que Pasteur
27:19 dit "j'aimerais bien vous en dire plus,
27:21 mais je ne suis pas encore très sûr
27:23 de mes propres conclusions, donc
27:25 je resterai dans le silence". Et grâce
27:27 à cela, il affirme
27:29 sa démonstration. Vous voyez,
27:31 mais on ne peut pas vraiment lui reprocher
27:33 dans le monde de la recherche,
27:35 ce sont des inélégances
27:37 qui se multiplient, ce n'est pas là-dessus
27:39 qu'il faut vraiment le retenir. En revanche,
27:41 il y a aussi,
27:43 par exemple, la maladie du
27:45 verre à soie. Qui emporte
27:47 dans les manieries
27:49 les verres à soie ? - Mais c'est capital,
27:51 c'est un programme industriel, économique, pour le pays,
27:53 pour la France. - Voilà.
27:55 Et il commence
27:57 à la demande de Dumas, vous savez,
27:59 ce professeur dont je parlais tout à l'heure,
28:01 qui réussissait ce show extraordinaire
28:03 où les élèves l'applaudissaient,
28:05 700 élèves dans l'amphithéâtre.
28:07 Il est devenu sénateur, a été ministre
28:09 de Napoléon III. Vous voyez la
28:11 connexion qui se fait. Et lui,
28:13 appelle Pasteur et lui dit
28:15 "écoutez mon ami, pourriez-vous
28:17 venir vous intéresser à ce
28:19 drame qui, pour nous, dans notre
28:21 région, alaisse, crée
28:23 des difficultés économiques,
28:25 c'est tout qui s'effondre".
28:27 Et le voilà sur place.
28:29 Et il s'installera
28:31 pendant 5 ans là-bas
28:33 pour essayer d'éclaircir
28:35 le phénomène. Là, je peux
28:37 vous dire en deux mots, il s'apercevra
28:39 qu'il y a deux maladies, que les deux sont
28:41 liées, je dirais, aux pratiques
28:43 de ces spécialistes
28:45 du verre à soie.
28:47 D'abord, ils donnent à manger
28:49 non pas
28:51 le murier en tant que tel,
28:53 mais ils placent
28:55 les feuilles de murier dans des
28:57 conditions où il y a de l'humidité
28:59 et cette humidité crée
29:01 la prolifération de
29:03 bactéries qui entraînent une maladie.
29:05 De là, il dit, et bien
29:07 il nous faut comprendre
29:09 pourquoi certains sont
29:11 touchés, pas les autres.
29:13 Il y a une deuxième conclusion, il s'aperçoit qu'il y a
29:15 des clés où on entasse
29:17 les verres et par les déjections,
29:19 et bien ça emporte l'ensemble
29:21 de la manianerie.
29:23 Ce qui fait qu'il demande
29:25 deux mesures. La première, c'est d'avoir
29:27 les verres,
29:29 de les observer
29:31 et de prendre leurs oeufs
29:33 au microscope. Là où il y a
29:35 des points noirs, il faut les éliminer,
29:37 c'est qu'ils ont été contaminés
29:39 et puis également qu'on n'en tasse plus
29:41 dans les clés. Et ces deux mesures
29:43 permettront
29:45 de redresser, je dirais,
29:47 ce drame épouvantable
29:49 qui emporte toute une région.
29:51 Et... - Il commence à se passionner
29:53 pour les maladies qui affectent les animaux.
29:55 - Bien évidemment. Et l'empereur,
29:57 informé
29:59 par Dumas, finit
30:01 par l'inviter aux compiègnes.
30:03 Vous savez que les compiègnes, ce sont ces grandes
30:05 fêtes qui ont lieu
30:07 tous les ans et où pendant
30:09 une semaine,
30:11 vous avez une centaine d'invités qui sont
30:13 les invités
30:15 de notre Napoléon III,
30:17 de l'impératrie... - Trillés sur le volet.
30:19 - Trillés sur le volet. Et à l'automne
30:21 1865,
30:23 alors qu'il est en train de travailler
30:25 sur les vers, on lui demande
30:27 de se présenter à compiègne.
30:29 Mais sans son épouse. Il vient
30:31 avec son assistant
30:33 qu'il appelle le "don qui rotte",
30:35 parce qu'il lui permet
30:37 de répondre à toutes ses attentes.
30:39 Un petit détail, mais qui va lui servir
30:41 lorsqu'il est sur place.
30:43 À ses côtés, il y a Alexandre du Maphis,
30:45 il y a Eugène
30:47 de la Croix, vous voyez, ce sont des personnalités.
30:49 Et une fois que l'on
30:51 descend de la gare de Compiègne,
30:53 vous avez les calèches qui attendent, les chevaux,
30:55 la foule qui regarde,
30:57 toutes ces personnalités, et on va
30:59 jusqu'au château de Compiègne.
31:01 Et l'après-midi, vous avez
31:03 les femmes d'un côté, les hommes de l'autre,
31:05 l'impératrice qui salue les femmes,
31:07 l'empereur qui salue les invités,
31:09 il s'arrête devant
31:11 Pasteur, le chambelan
31:13 annonce "Monsieur Pasteur,
31:15 je suis très heureux de vous rencontrer
31:17 de nouveau, mais là, de pouvoir
31:19 être au contact direct avec vous, nous allons
31:21 pouvoir prolonger nos conversations".
31:23 Je suis dans une telle admiration,
31:25 il en rajoute toujours un peu, vous voyez, dans ce genre
31:27 de situation.
31:29 Et le soir, le repas
31:31 qui est la seule obligation
31:33 pour tous les invités le soir,
31:35 cette place. Alors là, vous voulez s'y aller,
31:37 celui qui est habitué au côté très frugal
31:39 le surprend, et ensuite
31:41 on passe au salon, et où habituellement
31:43 on se laisse allier à divers jeux,
31:45 où il y a éventuellement aussi des chants.
31:47 Là, on demande à Pasteur
31:49 de nous parler de ses expériences.
31:51 Comment il a sauvé le vin, où il en est,
31:53 avec les vers,
31:55 - La gloire ! - La gloire !
31:57 Mais il fascine tout le monde, il a
31:59 ce goût du verbe. D'ailleurs,
32:01 pour travailler son éloquence,
32:03 quand il était jeune, au moment où il était
32:05 à l'école normale supérieure,
32:07 en tant qu'étudiant, il prenait
32:09 des cours de chant, afin de
32:11 pouvoir mieux s'exprimer.
32:13 Et là, c'est le rayonnement
32:15 total ! Et l'impératrice
32:17 lui demande de voir
32:19 le travail sur le vin. Alors il
32:21 envoie Jean, son don Quirote, à Paris,
32:23 il revient avec un microscope,
32:25 avec des bouteilles de vin blanc,
32:27 le vin du Jura, le vin d'Arbois,
32:29 et on montre
32:31 comment les micro-organismes
32:33 pourrissent le vin.
32:35 Et puis, l'impératrice,
32:37 fascinée par le microscope,
32:39 lui demande
32:41 est-ce qu'il pourrait analyser le sang ?
32:43 Et les voilà tous en train de
32:45 regarder ce qui compose
32:47 cette partie la plus
32:49 intime, si je puis dire, de
32:51 notre physiologie. Voilà
32:53 comment, pendant huit jours, il époustoufle
32:55 son monde avant de repartir
32:57 pour d'autres expériences et finir ses
32:59 travaux, entre autres sur le ver à soi.
33:01 Et finalement,
33:03 l'empereur a la même
33:05 nommée sénateur à vie.
33:07 Tout à fait.
33:09 Alors on ne sait pas encore si c'est la fin du règne,
33:11 mais en 1870,
33:13 il le nomme sénateur
33:15 à vie. Malheureusement,
33:17 il y a la guerre qui éclate
33:19 deux mois plus tard, et ce
33:21 titre ne sera jamais
33:23 exécutoire ou exécutif,
33:25 et quand il voit
33:27 le sort dramatique,
33:29 la fin de cet
33:31 empire, il dit "quoi qu'il arrive,
33:33 l'Histoire considérera
33:35 que c'est l'un des plus grands règnes
33:37 qui ait été pour
33:39 la France". Voilà
33:41 comment il reste fasciné
33:43 par cet homme qui l'a suivi
33:45 et pour lequel il a rendu tant de
33:47 services. On a vu les vers à
33:49 soi, il y a eu plusieurs
33:51 recherches,
33:53 où il a été vraiment
33:55 exceptionnel, mais ce qu'on retiendra
33:57 en suivant le vaccin contre la rage.
33:59 Alors, comment tout a
34:07 commencé ? Nous voilà au cœur du sujet
34:09 qu'il a fait connaître.
34:11 La rage. Quand on
34:13 est petit, à l'école, on vous dit
34:15 "c'était un fléau qui emportait
34:17 les campagnes". Quand on
34:19 regarde, on s'aperçoit que la réalité
34:21 n'est pas celle-là. C'était une
34:23 maladie marginale.
34:25 Mais en revanche, qui terrifiait
34:27 les gens. Pourquoi ?
34:29 Parce que les symptômes, vous avez
34:31 l'individu qui se paralyse, la
34:33 bave qui coule, et c'est
34:35 la maladie du diable.
34:37 Son principal collaborateur,
34:39 médecin, qui s'appelle
34:41 Émile Roux, écrira
34:43 "Pasteur ne s'est intéressé à
34:45 la rage que parce qu'il savait
34:47 que c'était une maladie qui
34:49 marquait tellement les esprits que s'il
34:51 arrivait à la guérir,
34:53 ça marquerait à tout
34:55 jamais l'histoire".
34:57 Mais Michel Péter, qui est un médecin
34:59 de l'Académie, écrit dans le même
35:01 temps "il faut savoir
35:03 que moi, en 15 ans
35:05 d'exercice,
35:07 je n'ai eu que quelques cas de
35:09 rage à observer.
35:11 Vous en avez tout au plus deux par an.
35:13 Et puis tout le monde est unanime
35:15 pour reconnaître qu'en plus,
35:17 en général, la
35:19 rage, notre organisme
35:21 a la réponse immunitaire
35:23 et que dans 90% des cas,
35:25 vous pouvez être mordu par un animal,
35:27 il ne se passe rien.
35:29 Mais pour autant, son défi,
35:31 c'est, n'oubliez pas,
35:33 on a commencé l'émission comme ça,
35:35 l'ambition, la gloire,
35:37 et si enfin, il pouvait
35:39 marquer les esprits
35:41 et se sortir, je dirais,
35:43 du lot des savants
35:45 et des chercheurs. Voilà pourquoi
35:47 il s'intéresse à la rage.
35:49 Reste que la maladie est tellement
35:51 rare qu'il aura du mal
35:53 à pouvoir la communiquer
35:55 aux animaux cobayes.
35:57 Il bénéficie là encore néanmoins
35:59 d'un petit coup de pouce. Il y a
36:01 un vétérinaire qui s'appelle Galtier
36:03 qui a pu
36:05 contaminer plusieurs sortes
36:07 de lapins. Donc il est
36:09 capable de
36:11 faire en sorte que la contagion
36:13 passe d'un animal
36:15 à l'autre. Reste
36:17 que lui, quand il commence
36:19 ses travaux, il y a les lapins,
36:21 c'est une chose, mais il manque
36:23 du virus.
36:25 On n'utilise pas encore
36:27 ce mot-là, le terme.
36:29 Il aura beaucoup de mal à le trouver
36:31 et après, quand il a les chiens,
36:33 par exemple, eh bien,
36:35 d'un chien à l'autre, il n'y a
36:37 pas la contamination.
36:39 Et c'est là où Émile Roux
36:41 intervient. Émile Roux
36:43 tente une opération qui
36:45 peut sembler plus que barbare,
36:47 c'est d'introduire
36:49 avec une aiguille,
36:51 après avoir perforé le crâne, dans la
36:53 dure-mer
36:55 le virus
36:57 en tant que tel. Et là, ça marche.
36:59 On contamine.
37:01 Maintenant, il faut
37:03 perfectionner pour tenter
37:05 de trouver comment
37:07 on résout, une fois que les animaux
37:09 sont malades, comment on va les guérir.
37:11 Le mécanisme est
37:13 compliqué. Il faut sacrifier
37:15 des centaines de chiens, des chiens qui
37:17 aboient et il n'est pas question de
37:19 rester rudulme. Et le voilà
37:21 qui obtient de pouvoir se rendre
37:23 du côté de Marne-la-Coquette
37:25 où il y a un ancien
37:27 château qui était une caserne
37:29 d'ailleurs des soldats de Napoléon III.
37:31 Il investit les lieux
37:33 et là, il continue
37:35 le travail de chercheur
37:37 qui est le sien. Et pour autant,
37:39 il y a
37:41 déjà à l'époque
37:43 les associations de défense des animaux.
37:45 Qui le condamne, c'est inadmissible,
37:47 c'est intolérable.
37:49 Et les sacrifices
37:51 ont beau se multiplier,
37:53 on bute, on bute, on bute.
37:55 Un jour, il est avec son gendre
37:57 Adrien Loire
37:59 et il décide
38:03 de se rendre dans la partie
38:05 où Roux,
38:07 lui aussi, essaie de trouver
38:09 la solution.
38:11 C'est l'heure du déjeuner, Roux a
38:13 disparu. Il aperçoit
38:15 une installation avec des flacons,
38:17 une forme bizarre
38:19 et ça crée
38:21 un courant d'air dans les cornues
38:23 et ce courant d'air
38:25 permet d'assécher la moelle
38:27 épinière des lapins grâce
38:29 auquel on peut
38:31 diminuer la virulence
38:33 du virus. Il
38:35 dit à son assistant
38:37 "Fabriquez-moi, légèrement
38:39 modifié, le même travail."
38:41 Et quand Roux s'aperçoit
38:43 qu'il l'a copié, il remet
38:45 son chapeau et il disparaît
38:47 à tout jamais.
38:49 Dans le travail,
38:51 une fois qu'on a obtenu
38:53 des résultats sur les animaux,
38:55 il faut passer à l'expérimentation humaine.
38:57 C'est un danger énorme.
38:59 Alors il écrit à l'empereur
39:01 du Brésil, Pedro II,
39:03 et lui dit "Écoutez, vous avez bien quelques
39:05 condamnés à mort qui, de toute façon,
39:07 sont perdus, demandez-leur
39:09 s'ils ne seraient pas volontaires
39:11 parce que comme ça, s'ils guérissent,
39:13 ils seraient graciés, ils auraient
39:15 sauvé, je dirais, une partie
39:17 de l'humanité, ils mériteraient
39:19 bien cette grâce." Il n'obtient
39:21 pas de réponse. Il fait savoir dans
39:23 les hôpitaux qu'il est prêt à traiter.
39:25 On n'a pas le temps d'avoir
39:27 tous les détails. Il y a une ou deux
39:29 expériences qui se terminent mal,
39:31 mais ça n'a pas de vérité
39:33 en soi. Et puis un matin,
39:35 6 juillet 1885,
39:37 arrive
39:39 à l'institut, enfin
39:41 au laboratoire,
39:43 une maman avec son
39:45 petit gamin, Joseph,
39:47 14 morsures.
39:49 Il a 9 ans. Et à côté,
39:51 un grand bonhomme, c'est le
39:53 propriétaire du chien qui lui aussi a été
39:55 mordu, mais bon,
39:57 c'est sur l'enfant forcément
39:59 que les attentions
40:01 se portent. C'est lui qui est là
40:03 avec
40:05 toutes ses déchirures.
40:07 Comme il n'est pas
40:09 médecin, maintenant il est à l'académie
40:11 des sciences, mais en consultant...
40:13 - Il faut le rappeler quand même. - Voilà, il a été élu
40:15 par une seule voix. Mais il n'a pas
40:17 le droit de traiter en tant que tel. - Il n'est pas
40:19 médecin. - Il n'est pas médecin. Comme il est fâché
40:21 avec Roux. Alors il y en a deux,
40:23 il y a Vulpin et puis Granché
40:25 qui sont là. Ils leur demandent
40:27 leur verdict et les deux
40:29 estiment qu'il faut traiter l'enfant.
40:31 Et là, pendant neuf jours,
40:33 chaque
40:35 matin, il y aura
40:37 une piqûre,
40:39 une injection du virus
40:41 qui devient de plus en plus
40:43 virulent. C'est-à-dire que vous avez
40:45 le premier jour un virus extrêmement atténué
40:47 puis un peu plus fort
40:49 le deuxième jour et le
40:51 neuvième jour, c'est carrément, pratiquement
40:53 la maladie en tant que tel.
40:55 - Que vous inoculez. - Et après,
40:57 il faut attendre. Et il dit "c'est terrifiant,
40:59 je n'en dors plus. Est-ce que
41:01 l'enfant va guérir ?"
41:03 Toujours est-il qu'effectivement,
41:05 eh bien, on considère que l'enfant
41:07 a guéri. Reste qu'il y a un doute.
41:09 Tout à l'heure, je vous l'ai dit, la rage
41:11 souvent n'en guérit naturellement.
41:13 Et pour être certain
41:15 qu'il avait la maladie, il aurait fallu
41:17 faire une ponction
41:19 et inoculer la moelle
41:21 épinière ainsi prélevée,
41:23 l'injecter à des lapins et voir
41:25 quelles étaient les conséquences.
41:27 Mais bon, ce n'est pas fait.
41:29 Le petit pupille, autre cas
41:31 derrière, obtient le même résultat.
41:33 Reste que, un matin,
41:35 plus tard,
41:37 vous avez un autre enfant
41:39 qui se présente, c'est Jules Rouillet.
41:41 Lui aussi était mordu.
41:43 Le traitement lui est
41:45 appliqué. Et un mois plus tard,
41:47 le père fait savoir
41:49 que le petit est mort. Il accuse
41:51 Pasteur et son équipe.
41:53 « C'est vous qui avez tué mon enfant ! »
41:55 Pasteur est parti se reposer,
41:59 à nouveau victime
42:01 d'une hémiplégie. Il est en Italie.
42:03 Et là, il faut réagir. On fait
42:05 les prélèvements. Il y a
42:07 le docteur Broardel, qui est le légiste,
42:09 qui constate que
42:11 l'enfant avait des insuffisances
42:13 rénales, mais surtout
42:15 la moelle qui a été prélevée.
42:17 Elle est inoculée
42:19 à deux lapins et les lapins
42:21 se paralysent. Il avait bien la rage.
42:23 Il est mort de la rage.
42:25 - Ce que vous expliquez, c'est qu'il y a beaucoup
42:27 d'interrogations et que ce que l'on croit savoir
42:29 n'est pas forcément la vérité.
42:31 Quelles sont vos sources ?
42:33 - Là, vous pouvez même, par exemple,
42:35 on va citer tout à l'heure l'œuvre de Patrice Debré,
42:37 qui est
42:39 lui-même membre de l'Institut Pasteur,
42:41 l'un des grands pontes de l'Institut Pasteur.
42:43 Il a écrit une très belle biographie de Pasteur.
42:45 Il raconte l'histoire.
42:47 Et en l'occurrence, on apprend quoi ?
42:49 Eh bien que Broardel
42:51 dit à Roux,
42:53 "Est-ce que vous croyez véritablement que ce traitement
42:55 est l'avenir ?"
42:57 Et Roux dit, "Je pense qu'on a traité trop tôt.
42:59 Ce n'est pas encore au point, mais oui,
43:01 c'est l'avenir." Alors Broardel dit,
43:03 "Nous allons mentir devant l'Académie."
43:05 Et au mois de janvier, tous les deux
43:07 soutiennent que l'enfant
43:09 n'est pas mort de la rage,
43:11 mais qu'il est mort d'une insuffisance
43:13 rénale.
43:15 Un Anglais Smith mourra dans les mêmes conditions.
43:17 La Pasteur est en folie.
43:19 Il dit, "Mais ce n'est pas possible.
43:21 Il faut savoir ce qui s'est passé."
43:23 On mène une véritable enquête policière
43:25 et on découvre que cet homme est alcoolique.
43:27 Alors Pasteur déclare à la presse,
43:29 "Pas forcément un alcoolique.
43:31 Son physiologie est détériorée.
43:33 C'est pour ça que mon traitement ne peut pas marcher."
43:35 - Vous êtes inarrêtable sur le sujet.
43:37 On va savoir un peu pourquoi et on va donner des livres à la fin
43:39 pour vérifier un peu tout ce que vous racontez.
43:41 Mais on arrive vers la fin de l'émission
43:43 et je veux parler des funérailles tout à l'heure.
43:45 Mais avant tout, la création de l'insist du Pasteur
43:47 qui découle justement de cette découverte du vaccin
43:49 contre la rage.
43:51 La gloire.
43:59 - Oui. Alors forcément, il fait connaître
44:01 les résultats qui sont les siens.
44:03 Cette maladie marginale se multiplie.
44:05 Les gens se précipitent
44:07 et tous les gens, c'est tout juste
44:09 si on n'a pas la queue de gens
44:11 se disant mordus et étant victimes de la rage.
44:13 Et on vaccine, on vaccine, on vaccine.
44:15 Et il décide de créer un institut.
44:17 Mais il ne veut pas que ce soit un institut d'État.
44:19 Il veut garder sa liberté.
44:21 Que ce soit un institut privé.
44:23 Et alors il y a des petites anecdotes.
44:25 Par exemple, il va lui-même toquer
44:27 chez Madame Boussicot,
44:29 vous savez, les créateurs du bon marché.
44:31 Il se présente.
44:33 La domestique demande "Qui êtes-vous ?"
44:35 "Je suis Monsieur Pasteur."
44:37 La domestique, ça ne lui dit rien du tout.
44:39 Elle rapporte le nom à Madame Boussicot
44:41 "Monsieur Pasteur, elle vient, Monsieur."
44:43 "Entrez donc."
44:45 Et il lui fait part de son intention.
44:47 Elle lui signe un chèque d'un million.
44:49 - Ah oui.
44:51 Pour récolter les fonds.
44:53 - Pour récolter les fonds.
44:55 Le comte de l'Aubespin aussi,
44:57 la famille Rothschild,
44:59 et à la fin, il obtient, j'ai noté le chiffre,
45:01 c'est 2 686 000 francs.
45:03 - Voilà.
45:05 - Mais c'est énorme.
45:07 - Mais énorme.
45:09 - C'est l'inauguration d'un institut Pasteur.
45:11 - Voilà.
45:13 Et en 1888,
45:15 l'inauguration...
45:17 - 14 novembre 1888.
45:19 - Le président de la République,
45:21 Sadiq Arnaud, est là.
45:23 Toutes, je dirais,
45:25 les personnalités
45:27 de la République
45:29 se précipitent pour assister
45:31 à l'événement.
45:33 Et on veut voir Pasteur.
45:35 Il est là, Pasteur.
45:37 Ce n'est plus l'homme
45:39 arrogant tel qu'il se dressait
45:41 parfois à l'Académie des sciences.
45:43 De nouveau, il a été frappé
45:45 par une némie plégie.
45:47 Il marche extrêmement difficilement.
45:49 Il se lève,
45:51 il est au bras de son fils
45:53 et il est incapable
45:55 de tenir le discours qu'il a écrit.
45:57 - Il a 66 ans.
45:59 - Et c'est son fils, Jean-Baptiste,
46:01 qui déclame,
46:03 je dirais,
46:05 les mots
46:07 qui pour Pasteur doivent rester.
46:09 "Ayez le culte de l'esprit critique,
46:11 "ce que vous demandent, là,
46:13 "est ce que vous demanderez à votre tour
46:15 "aux disciples que vous formerez.
46:17 "Ne proclamez la découverte
46:19 "que lorsque l'on a
46:21 "épuisé toutes les hypothèses
46:23 "contraires."
46:25 Vous voyez, il n'a pas toujours été
46:27 dans la même rigueur dans ses propres travaux.
46:29 - On va terminer
46:31 quand même avec un mot
46:33 pour ces funérailles, pas n'importe lesquels.
46:35 Un mot.
46:37 Puisque ces funérailles sont nationales.
46:43 Le 28 septembre 1895,
46:45 il meurt à l'âge de 72 ans.
46:47 - Et alors il meurt,
46:49 après des semaines d'agonie,
46:51 à Marne-la-Coquette.
46:53 C'est formidable, parce qu'on revient
46:55 au début de l'histoire.
46:57 Il ne peut plus vraiment parler
46:59 et il demande à ce qu'on lui lise
47:01 la bataille de Napoléon.
47:03 Il retrouve presque son papa,
47:05 Jean-Joseph.
47:07 Voilà Pasteur
47:09 qui s'éteint et le gouvernement
47:11 qui forcément décide de lui rendre hommage.
47:13 C'est à Notre-Dame
47:15 qu'il y aura la grande messe.
47:17 Des funérailles raisonnent
47:19 l'Ave Maria de Gounod.
47:21 Le président de la République,
47:23 maintenant, c'est Félix Faure.
47:25 Sadi Carnot a été assassiné.
47:27 Et le discours se tient.
47:29 En hommage
47:31 sur le grand parvis
47:33 de Notre-Dame.
47:35 Regardez cette foule énorme pour rendre hommage à Pasteur.
47:37 - Il sera enterré dans une crypte
47:39 au sein de son institut,
47:41 selon les voeux de sa femme.
47:43 Elle le rejoindra
47:45 quelques années plus tard.
47:47 Merci pour cette page.
47:49 On va essayer de résumer en quelques lignes
47:51 une fascination pour son père,
47:53 sergent-major de Napoléon Bonaparte.
47:55 Un élève besogneux
47:57 qui a réussi à, grâce à sa volonté,
47:59 l'homme aux multiples découvertes,
48:01 mais qui cache le nom de ses inspirateurs.
48:03 Et puis, il rêvait de gloire.
48:05 Il l'a atteint, grâce à l'invention
48:07 du vaccin contre la rage.
48:09 Deux livres, Louis Pasteur, vous l'avez cité,
48:11 de Patrice Debré, et puis Pasteur,
48:13 sans la légende, de François Dagognet.
48:15 Je vais juste rajouter un mot
48:17 en disant que dans votre livre,
48:19 "L'inquiétante histoire des vaccins",
48:21 vous avez aussi dédié une cinquantaine de pages
48:23 sur Louis Pasteur.
48:25 - Voilà. Il faut savoir être objectif
48:27 et ayant la conclusion
48:29 "La maladie apparaît difficilement
48:31 alors même que les germes abondent."
48:33 C'est l'une des conclusions de Pasteur.
48:35 - Ayez le culte de l'esprit critique.
48:37 Merci, Marc Menand.
48:39 Excellente suite de programme,
48:41 "Sciences Egnoses".
48:43 Ainsi va le grand destin de Louis Pasteur.