• l’année dernière
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Face à l'info, bonsoir à tous. Eric Zemmour revient ce soir, le retour à l'occasion de la sortie de son dernier livre.
00:00:10 Je n'ai pas dit mon dernier mot. Livre choc, livre événement, livre très attendu.
00:00:16 Après le précédent sorti juste avant la campagne, la France n'a pas dit son dernier mot.
00:00:20 Très sollicité par les médias, le président de Roquequet a choisi Face à l'info pour son premier grand entretien.
00:00:28 Livre dans lequel il tient le bilan de sa candidature à l'élection présidentielle.
00:00:32 Secrets, révélations, trahison mais à coups de pas, il frappe fort aussi là où ça fait mal.
00:00:38 Eric Zemmour est sur le plateau jusqu'à 19h30, puis les chroniqueurs, les mousquetaires viendront pour donner leur avis sur cet entretien.
00:00:46 Lorsqu'Eric Zemmour nous quittera malheureusement.
00:00:50 Alors trois parties pour ce Face à Face. D'abord la partie politique, la partie récits et puis l'avenir.
00:00:56 Question, quelle analyse politique du pays, des parties, de son positionnement politique, ne s'est-il pas finalement coupé du peuple qu'il veut défendre ?
00:01:05 En quoi les erreurs, le mercoule pas, les analyses sans concession sur son propre parcours peuvent-ils aider à avancer ?
00:01:11 Et puis quelles seront ses prochaines batailles ? Quel avenir pour la France a-t-il encore ? Un destin ? C'est parti.
00:01:18 Bonsoir Eric Zemmour, vous vous livrez comme jamais pour la première fois. Vous faites un livre où vous parlez de vous.
00:01:26 On vous découvre parfois fort, parfois faible, parfois triste, parfois en colère, malheureux, en héros, parfois déçu.
00:01:34 Un récit palpitant, il m'a vraiment, je l'ai tenu en haleine, des coulisses de cette aventure de la présidentielle que vous avez vécue,
00:01:43 que vous avez commencé à vivre d'ailleurs en fermant la porte d'ici, de Face à l'Info, de cette émission.
00:01:48 Et je ne vais pas vous cacher que dès que j'ai commencé à lire le livre, j'ai eu des palpitations, je me suis demandé est-ce que vous nous aviez trahi ?
00:01:55 Est-ce que vous m'aviez trahi ? Est-ce que pendant cette période, ces deux ans où vous étiez avec nous, vous ne pensiez pas qu'à la présidentielle ?
00:02:05 Ce n'était pas votre unique objectif ? Ou bien est-ce que vraiment vous avez joué franc jeu avec nous ?
00:02:10 Ah non, j'ai joué franc jeu depuis le départ et la présidentielle, vous savez, ça faisait des années que certains me disaient,
00:02:18 d'ailleurs je le raconte, mais tu devrais te présenter, mais tu incarnes une vraie ligne politique qui n'est pas incarnée ailleurs.
00:02:28 Mais quand je suis à ce que je fais, avant Face à l'Info et pendant Face à l'Info, non, j'étais vraiment complètement moi-même.
00:02:34 Et petit à petit, ça s'est imposé à moi, petit à petit, le fait qu'il y ait de plus en plus de gens qui me sollicitent, qui veuillent me voir à la présidentielle.
00:02:46 Vous savez, j'avais cité en plus, j'avais lu quelques semaines avant une biographie de Jacques Bainville, qui était un historien que j'admirais beaucoup,
00:02:53 qui avait été journaliste, historien et qui, à la fin de sa vie, j'avais découvert ça dans cette biographie, avait dit "je regrette, je regrette de ne pas m'être lancé dans la politique active".
00:03:03 C'est moi qui aurais dû être dans le bureau du ministre des Affaires étrangères, etc.
00:03:08 Et j'ai voulu éviter, vous voyez, ce remords tardif, ce regret éternel, en me lançant parce qu'en plus, je pense que c'était indispensable et que mon combat est indispensable.
00:03:22 Question directe, est-ce un livre de règlement de compte ?
00:03:26 Est-ce un livre de règlement de compte ?
00:03:29 La virgule ?
00:03:33 Donc, c'est une question qu'on a envie de vous poser parce que c'est un livre intime, on y reviendra dans un instant.
00:03:40 C'est un livre où, comment dirais-je, vous expliquez effectivement les coulisses de la campagne présidentielle.
00:03:47 Personnellement, j'avoue que je n'ai pas trouvé que c'est un livre de règlement de compte.
00:03:50 Moi je ne le trouve pas.
00:03:51 Personnellement, honnêtement.
00:03:52 Après, vous dites les choses clairement, crûlement, mais pourquoi quand même ce besoin de mise au point que certains appellent règlement de compte ?
00:03:59 Alors, moi je suis d'accord avec vous, ce n'est pas un livre de règlement de compte parce qu'il n'y a rien de personnel.
00:04:04 Maintenant, c'est vrai que je dis la vérité, parfois crûment, c'est sûr que ce n'est pas l'école des fans.
00:04:10 On ne va pas trouver Marine est sympa et Robert est rigolo.
00:04:14 Non, je dis les choses.
00:04:16 Mais pour une raison simple.
00:04:17 Si vous voulez, comment j'ai essayé de travailler ?
00:04:21 Vous avez remarqué à chaque fois dans le livre, il y a une anecdote, il y a une photographie.
00:04:27 Je parle d'un fait, d'un fait plus ou moins attractif, cru, choquant, etc.
00:04:34 Et après, j'en tire les leçons politiques.
00:04:37 Les faits, les personnes, les portraits peut-être incisifs que je trace parfois,
00:04:44 ne sont que le prétexte d'une leçon politique que je veux en tirer et que je veux donner aux lecteurs.
00:04:52 C'est en cela que c'est intéressant.
00:04:54 Après, les personnes, je n'ai rien contre les personnes.
00:04:58 Ménard incarna la figure parfaite du traître.
00:05:01 Ses retournements de veste me donnaient le tournis.
00:05:04 Là, vous excriez quand même à Robert Ménard.
00:05:07 Vous dites que c'est un oxymore sur pattes ?
00:05:10 Oui, entre autres.
00:05:12 Vous savez, on peut avoir des désaccords avec les gens.
00:05:16 On peut s'affronter avec les gens parce qu'on n'est pas d'accord,
00:05:20 parce qu'on pense qu'on défend des positions politiques antagonistes, oui.
00:05:24 Mais quand quelqu'un vous soutient, vous pousse à vous présenter,
00:05:29 vous dit et vous écrit que vous êtes le seul, le meilleur pour incarner nos idées,
00:05:36 et qu'ensuite, il passe la campagne, il passe sa vie sur les chaînes d'infos à me taper dessus.
00:05:44 Je dis que ce n'est plus un désaccord, c'est un traître.
00:05:47 Maintenant, c'est ce que je viens de vous dire.
00:05:50 La personne de Robert Ménard, il m'est arrivé de le trouver très sympathique.
00:05:54 Ce n'est pas mon problème.
00:05:56 Ce qui est important, c'est ce qu'il révèle.
00:05:58 Et qu'est-ce qu'il révèle ? En deux mots.
00:06:00 Ce qu'il révèle, c'est comment on utilise le sentiment pour dénigrer,
00:06:08 pour délégitimer une ligne politique et une volonté de défendre la France.
00:06:14 Robert Ménard venait tous les jours à la télévision, quelle que soit la chaîne,
00:06:18 Vous l'appelez le Judith Bézier.
00:06:20 Absolument, pour dire Eric Zemmour est un ami, mais il est trop dur,
00:06:24 mais il n'a pas d'empathie pour les gens.
00:06:26 Et il venait expliquer que je connais un petit garçon dans ma ville
00:06:31 qui s'appelle Mohamed ou qui s'appelle Redouane et qui est très gentil.
00:06:34 Mais ce n'est pas le sujet.
00:06:36 C'est exactement ce que je dénonce.
00:06:39 C'est-à-dire qu'on prend l'individu, l'affectif,
00:06:43 pour empêcher un raisonnement sur les peuples, sur les nations, sur l'histoire.
00:06:49 C'est ça mon problème.
00:06:51 Et Robert Ménard a été l'auxiliaire conscient ou inconscient,
00:06:57 peu importe, moi je pense qu'il était conscient, mais peu importe,
00:07:00 de la stratégie médiatique qui voulait me diaboliser personnellement,
00:07:06 montrer que j'étais un monstre personnellement,
00:07:09 pour pouvoir délégitimer ma ligne politique et mes idées.
00:07:14 Alors vous dites aussi, vous avez dit tout à l'heure, Robert, Marine,
00:07:18 en rebondissant sur Marine Le Pen, il y a toute une partie sur le RN,
00:07:22 et plus particulièrement sur Marine Le Pen,
00:07:24 je trouve que vous ne tapez pas non plus comme une brute sur Marine Le Pen.
00:07:27 J'ai même cru un instant que vous alliez faire l'union des droites avec elle,
00:07:31 mais vous avez trouvé que c'est un peu plus subtil que ça.
00:07:35 Page 279, "Je n'ai pas fondé Reconquête pour le substituer au RN.
00:07:39 Marine et moi sommes plus complémentaires qu'adversaires."
00:07:43 Quel message, Éric Zemmour, vous avez envie de faire passer à Marine Le Pen ?
00:07:47 Parce qu'on sent que c'est la première fois que vous expliquez
00:07:49 que vous avez tous les deux été enfermés, malgré vous,
00:07:52 dans une certaine primaire d'extrême droite pendant cette présidentielle.
00:07:56 Je ne veux transmettre aucun message à Marine Le Pen.
00:07:58 Je veux transmettre un message à mes lecteurs et aux Français.
00:08:02 Deux choses très simples.
00:08:04 Je ne suis pas, je ne fus jamais membre du RN,
00:08:09 et quand j'étais journaliste, je me suis assez peu occupé du RN.
00:08:13 En vérité, je me suis beaucoup occupé pendant 30 ans de la droite,
00:08:18 du RPR, de l'UDF, qu'on appelle aujourd'hui LR.
00:08:22 J'ai écrit plusieurs livres sur ces sujets.
00:08:25 J'ai écrit il y a 25 ans un livre dans lequel, d'ailleurs,
00:08:28 j'annonçais tout ce qui se passe aujourd'hui à partir de mon étude
00:08:31 de la trahison de la droite, de ses idéaux, de ses idéaux gaullistes,
00:08:35 de ses idéaux de droite.
00:08:37 Même, si vous voulez, quand je suis rentré en campagne
00:08:40 ou en pré-campagne en septembre, qu'est-ce que j'ai dit ?
00:08:42 J'ai dit je suis le RPR.
00:08:45 J'ai dit dans mon discours de Villepinte, qui j'attaque ?
00:08:48 Pas Marine Le Pen, Valérie Pécresse.
00:08:51 Parce que je pense qu'elle va trahir, c'est exactement ce qui est arrivé.
00:08:54 Donc moi, je ne suis pas là pour remplacer le RN.
00:08:58 Je n'ai pas créé Reconquête pour remplacer le RN.
00:09:01 Marine Le Pen, je dis une seule chose.
00:09:04 Je dis ne venez pas m'embêter avec cette candidature
00:09:09 qui pourrait l'empêcher d'arriver au second tour.
00:09:11 Si elle arrive au second tour, comme c'est prévu par les sondages,
00:09:14 elle perdra de toute façon. Je n'ai pas eu tort.
00:09:17 Elle a perdu.
00:09:18 Maintenant, là où vous avez tout à fait raison,
00:09:21 en fait, je me suis rendu compte après que j'avais été enfermé
00:09:25 dans une primaire dite d'extrême droite.
00:09:29 Et là, je vais vous expliquer quelque chose
00:09:32 qu'il faut expliquer surtout aux téléspectateurs.
00:09:36 Dans les campagnes présidentielles,
00:09:39 chaque rédaction désigne un journaliste pour tel candidat.
00:09:44 Moi, jadis, j'ai été par exemple suivi Jacques Chirac
00:09:48 pendant la campagne de 1995. Un exemple.
00:09:51 Là, toutes les rédactions ont fait le choix,
00:09:54 qu'il avait l'air technique, mais qui est en fait idéologique,
00:09:57 de mettre le même journaliste sur Marine Le Pen et sur moi.
00:10:02 On aurait pu, par exemple, faire un autre choix.
00:10:04 Soit mettre des journalistes différents sur les deux candidats,
00:10:08 soit mettre le même candidat sur Éric Zemmour et sur Valérie Pécresse.
00:10:12 On aurait pu très bien.
00:10:13 Vous pensez que ça a une conséquence ?
00:10:14 Ah, mais ça a une conséquence majeure et je vais vous expliquer pourquoi.
00:10:17 Le vendredi, le journaliste est avec moi.
00:10:19 Et il m'écoute et il me dit "Ah, Marine Le Pen a dit ça, donc moi je réponds".
00:10:24 Le lendemain, il est avec Marine Le Pen.
00:10:27 Et il lui dit "Éric Zemmour vous a répondu ça".
00:10:29 Évidemment, Marine Le Pen répond.
00:10:31 Et c'est sans fin.
00:10:33 Et nous sommes ainsi, comme nous nous sommes découverts
00:10:35 par des tempéraments, je dirais, de combattants farouches.
00:10:38 Le ton monte.
00:10:40 C'est la définition de la guerre par Clausewitz.
00:10:42 La montée aux extrêmes.
00:10:45 Si vous voulez, l'un et l'autre, je pense que nous en avons pâti.
00:10:48 Je découvre hier que Marine Le Pen aurait dit à un de ses proches
00:10:54 que son seul objectif dans la présidentielle c'était, je cite,
00:10:59 "de tuer Zemmour".
00:11:01 On me dit même qu'après sa qualification au second tour,
00:11:06 au lieu de se concentrer sur son combat avec Emmanuel Macron,
00:11:10 elle continuait à penser à son affrontement avec moi.
00:11:14 Et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle a refusé tout accord aux législatives,
00:11:17 ce qui nous a empêchés tous d'avoir beaucoup plus d'élus.
00:11:20 Donc, si vous voulez, je pense que cet enfermement
00:11:23 qui a été voulu par les rédactions pour faire exister
00:11:26 une prétendue primaire d'extrême droite.
00:11:29 Je ne suis pas d'extrême droite, je suis d'une ligne politique,
00:11:34 d'une tradition que j'appellerais "golo bonapartiste",
00:11:37 le RPR des années 90.
00:11:40 - J'ai l'impression, Éric Zemmour, parce que vous étriez beaucoup
00:11:44 les médias, un gros chapitre sur les médias,
00:11:47 est-ce que venant des médias, vous ne faites pas preuve
00:11:50 d'une certaine naïveté de ce que vous venez de dénoncer
00:11:53 à propos des médias ?
00:11:55 Vous dites par exemple que les médias ont été
00:11:57 le plus farouche adversaire.
00:11:59 Vous dites que les médias veulent et peuvent choisir
00:12:01 les thèmes de campagne, éliminer ceux qui ne leur conviennent pas
00:12:04 et imposer ceux qui décident de privilégier.
00:12:06 J'en comprends bien, mais vous êtes un homme de médias.
00:12:09 Est-ce que ça ne devrait pas être au contraire votre force ?
00:12:12 On dirait que vous avez été piégé comme tout le monde.
00:12:15 - J'ai non seulement été piégé, mais combattu
00:12:20 et battu par les médias.
00:12:23 Je pense que c'était mon adversaire principal.
00:12:26 - Vous avez raison, j'ai été journaliste pendant plus de 30 ans,
00:12:30 donc je connais les médias de l'intérieur.
00:12:33 Mais j'ai découvert à quel point ils étaient puissants
00:12:37 à sidérer la population.
00:12:40 - En partant de l'autre côté.
00:12:42 - J'ai écrit près de 30 pages sur ce sujet,
00:12:46 donc les lecteurs me liront et découvriront
00:12:49 l'analyse la plus fine possible.
00:12:51 Mais je vais vous donner un exemple de ce que je ne pouvais pas imaginer.
00:12:55 Nous sommes, vous vous souvenez,
00:12:57 au grand meeting du Trocadéro à la Mimar, s'il fait beau.
00:13:00 Sur la place du Trocadéro, j'ai réuni 100 000 personnes,
00:13:04 plus que François Fillon 5 ans plus tôt,
00:13:07 plus même, me disent les experts, que Nicolas Sarkozy 10 ans plus tôt.
00:13:11 Il y a un monde fou, il y a un soleil magnifique,
00:13:14 les gens sont heureux d'être là, ils sont joyeux,
00:13:17 émus et joyeux à la fois.
00:13:19 Il n'y a pas un incident.
00:13:21 Je crois que mon discours a enthousiasmé les gens,
00:13:26 les a à la fois fait pleurer et exalter.
00:13:29 Et puis, à un moment, il y a un cri dans la salle, dans la foule,
00:13:33 parce qu'il n'y a pas de salle, nous sommes en plein air,
00:13:36 que je n'entends pas.
00:13:38 Et le lendemain, ce cri, vous l'avez souvené, c'est "Macron assassin".
00:13:43 Le lendemain, un éditorialiste explique
00:13:46 que c'est le seul sujet de ce meeting.
00:13:48 Oubliez la qualité du discours reconnu unanimement au début,
00:13:51 oubliez l'ambiance bon enfant, oubliez la ferveur,
00:13:55 oubliez le monde unique dans cette campagne.
00:13:58 Tout cela est oublié à partir de ce moment-là,
00:14:01 à partir de chaque intervention télévisée ou radio,
00:14:05 on me pose la question "Ah mais vous, que dites-vous ?
00:14:08 Pourquoi n'avez-vous pas fait taire ces gens ?
00:14:10 Ah mais vous n'avez pas entendu, mais pourquoi vous n'avez pas entendu ?"
00:14:12 Et ça dure des heures.
00:14:14 Et vous racontez même qu'il y a un des enfants qui est suicidé.
00:14:16 Je vais vous raconter la fin, exactement, la fin de l'histoire.
00:14:18 Après la campagne, je dîne chez des amis,
00:14:21 et le père de famille qui me reçoit me dit
00:14:24 "Tu sais, j'ai deux enfants qui veulent te parler".
00:14:27 Et je vois arriver deux bambins gentils comme tout, de 10-11 ans,
00:14:32 un peu la mine dans leurs chaussures, qui me regardent,
00:14:35 je me demande ce qu'ils vont me dire,
00:14:37 et ils viennent me voir tout timide, et ils me disent
00:14:40 "Oui monsieur, on voulait vous dire, vous savez,
00:14:43 pendant le meeting de Trocadéro,
00:14:46 on a été ceux qui avaient crié "Macron assassin"
00:14:49 et on sait que ça vous a fait des ennuis,
00:14:52 et on voulait vous présenter nos excuses".
00:14:55 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:14:57 Bon, évidemment que je leur ai pardonné, que je les ai embrassés,
00:15:00 et voilà, c'était ça les monstres,
00:15:02 c'était ça les assassins qu'on m'a présenté pendant des semaines.
00:15:05 C'est pour vous dire, c'est ce que j'appelle dans le livre,
00:15:08 quand le rien devient le tout.
00:15:10 C'est une spécialité médiatique que j'ai découverte.
00:15:12 C'est-à-dire qu'on prend un événement qui est réussi,
00:15:15 et on oublie complètement tout ce qui a marché,
00:15:19 et on focalise sur un micro-événement complètement anodin,
00:15:25 et on en fait l'événement de la semaine,
00:15:28 pour vous délégitimer et pour vous déconsidérer.
00:15:32 Là, vous savez, je vous assure que,
00:15:35 en 30 ans de journalisme, je n'avais jamais vu ça.
00:15:37 Il y a beaucoup d'autres choses.
00:15:39 Je pense que les spectateurs liront,
00:15:42 et vous verrez tous les exemples que je donne,
00:15:44 de cette méthode et d'autres méthodes aussi.
00:15:47 - Vous parlez de Philippe de Villiers,
00:15:50 vous parlez aussi de vos amis devenus ennemis.
00:15:53 Question, est-ce que vous n'avez pas l'impression que,
00:15:56 parce que beaucoup sont devenus des ennemis quand même,
00:15:58 est-ce que vous n'avez pas l'impression que vous avez plus d'ennemis
00:16:00 que d'amis en entrant dans cette campagne ?
00:16:03 - Comment vous dire ?
00:16:05 D'abord, non. J'ai très peu de gens qui me tabassent.
00:16:08 - Vous êtes transparent quand même.
00:16:11 - Oui, tout à fait.
00:16:13 Je vais vous dire, effectivement, vous avez parlé de Philippe de Villiers,
00:16:16 je fais un éloge de mon ami Philippe de Villiers,
00:16:19 qui je crois est un chevalier de l'ancienne Roche,
00:16:24 qui est un homme absolument admirable, émouvant,
00:16:27 et qui m'a soutenu au-delà du raisonnable.
00:16:33 Vraiment, nous étions amis avant cette campagne
00:16:38 et nous sommes sortis de cette campagne frères d'armes.
00:16:41 Je veux le dire parce que ce n'est pas tous les jours
00:16:44 qu'on rencontre une telle qualité humaine.
00:16:46 Maintenant, vous me dites, oui, il y a des gens qui me tapent dessus,
00:16:49 mais je vais vous dire, je n'ai pas envie du tout
00:16:52 de rentrer dans des polémiques, dans des bons mots,
00:16:56 dans des mots les plus méchants et les plus cruels.
00:16:58 Je sais faire aussi, ce n'est pas grave.
00:17:02 Je vais vous dire, qu'est-ce qui me reproche ces gens ?
00:17:05 Ils me reprochent avant tout d'avoir perdu.
00:17:07 C'est tout, j'ai connu ça, vous savez,
00:17:09 vous parliez de mon expérience de journaliste politique.
00:17:11 Quand Jacques Chirac a perdu en 1988, pour la deuxième fois,
00:17:16 mais les gens qui étaient les plus proches de lui,
00:17:18 qui l'avaient façonné, qui l'avaient adoré,
00:17:20 on parlait à l'époque, on écrivait à l'époque, nous,
00:17:23 déception amoureuse.
00:17:25 Vous voyez ? Ils l'ont quitté, ils l'ont abandonné, ils l'ont trahi.
00:17:28 Eh bien là, c'est la même chose.
00:17:30 Quand on perd, on suscite des telles déceptions,
00:17:33 des telles désillusions, des telles déceptions amoureuses,
00:17:37 que, évidemment, on se retrouve avec des gens
00:17:39 qui vous crachent dessus et qui, avant le 10 avril,
00:17:43 puisque le 10 avril était le premier tour,
00:17:45 donc le 9 avril, faisaient encore des grands discours
00:17:47 à votre gloire, disaient à quel point vous étiez magnifique,
00:17:50 vous étiez l'incarnation de toutes leurs idées.
00:17:53 - Ça, c'est la politique. - Voilà, c'est la vie,
00:17:56 c'est la vie, là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie,
00:17:59 c'est une formule célèbre.
00:18:01 - J'ai envie de vous parler de Jean-Luc Mélenchon,
00:18:03 j'ai envie de vous parler de LR,
00:18:05 on ne pourra pas parler de tout.
00:18:07 - Non, mais on peut lire tout.
00:18:09 - On peut lire. On a bien compris.
00:18:11 Sur Jean-Luc Mélenchon, quand même une question,
00:18:13 parce que page 61, il veut devenir le patron des gauches,
00:18:16 ça la tombe bien, je veux faire l'union des électeurs de droite,
00:18:19 un débat peut nous permettre de rameuter nos camps respectifs.
00:18:23 A ce pari, il a gagné, vous avez perdu.
00:18:25 - Oh, je dirais, nous avons tous les deux perdu,
00:18:27 car il n'est pas arrivé au second tour.
00:18:29 - Mais il a fait la nupèce.
00:18:31 - Il a fait la nupèce, mais libre à Marine Le Pen,
00:18:34 qui était arrivée au second tour, de faire la nupèce de droite,
00:18:36 qu'elle n'a pas voulu. Maintenant, c'est un autre sujet.
00:18:39 Il a perdu parce qu'il n'était pas au second tour.
00:18:41 Qu'est-ce qu'en fait on a voulu ?
00:18:43 Il y avait en fait deux clivages dans cette campagne présidentielle.
00:18:47 Le clivage entre Macron et Marine Le Pen,
00:18:50 qui était ce que Marine Le Pen appelle
00:18:52 les patriotes contre les mondialistes.
00:18:55 Ce que M. Macron appelle
00:18:58 les partisans de l'ouverture contre ceux de la fermeture.
00:19:01 Très bien. Ces deux-là refusent le clivage droite-gauche.
00:19:04 Je pense que ce clivage ne profite qu'à Emmanuel Macron.
00:19:09 On l'a vu, il a gagné deux fois en 2017 et en 2022,
00:19:13 et largement.
00:19:14 - Pour l'instant, parce que vous dites qu'en 2050,
00:19:16 il ne sera plus là, on en parlera à la fin.
00:19:18 - Justement, justement, n'allez pas trop vite.
00:19:20 Donc je pense que ce clivage-là ne sert qu'à Emmanuel Macron
00:19:24 et que Marine Le Pen est toujours la perdante
00:19:26 et que ces fameux patriotes perdront toujours.
00:19:29 J'explique longuement dans le livre pourquoi.
00:19:32 Moi, je pense en plus,
00:19:34 effectivement vous avez tout à fait raison,
00:19:36 que dans les années qui viennent,
00:19:37 ce clivage-là et cette victoire d'Emmanuel Macron
00:19:40 qui repose, il faut le rappeler, sur les personnes âgées.
00:19:44 C'est-à-dire que c'est les gens les plus âgés,
00:19:46 les fameux boomers, vous savez,
00:19:48 qui choisissent, parce qu'ils sont les plus nombreux,
00:19:51 on ne va pas revenir à la question démographique,
00:19:53 mais vous savez que les boomers sont la génération
00:19:57 la plus nombreuse de l'histoire de France,
00:19:58 ceux qui sont nés entre 43-45 jusqu'à 51-52-55.
00:20:03 Et aujourd'hui, ils sont petit à petit tous à la retraite.
00:20:06 Mais ils sont très nombreux, il y a 14 millions d'électeurs.
00:20:09 Ce sont eux qui font l'élection.
00:20:11 Et c'est pour ça que Marine Le Pen ne gagnera jamais,
00:20:13 car elle ne vote jamais pour elle.
00:20:15 Donc, ces gens-là, bien sûr, petit à petit,
00:20:19 ils vont vieillir, ils vont mourir, ils vont disparaître.
00:20:22 En 2040, en 2000, oui, dès 2035-2040,
00:20:26 qu'est-ce qui va se passer ?
00:20:28 Nous allons nous retrouver avec deux peuples,
00:20:30 je l'ai déjà expliqué, le peuple de Mélenchon,
00:20:32 le peuple islamo-gauchiste,
00:20:34 75% des musulmans ont voté Mélenchon,
00:20:37 et avec les électeurs gauchistes,
00:20:39 c'est-à-dire Wouhoc, etc.
00:20:41 Et le peuple de droite,
00:20:44 qui veut défendre l'identité française,
00:20:47 car je pense que ce clivage droite-gauche,
00:20:49 qui s'est déjà forgé autour d'autres thèmes,
00:20:52 du roi, de la République, de la question sociale,
00:20:55 est en train de se reformer autour de la question identitaire.
00:20:58 Et quand, effectivement, cette génération-là aura disparu,
00:21:02 il restera ce clivage droite-gauche.
00:21:04 Donc, en fait, là, j'ai perdu, vous avez raison,
00:21:07 et Mélenchon aussi, mais nous étions en avance,
00:21:10 historiquement, sur le clivage à venir.
00:21:13 Donc, bon, nous c'est 69% des musulmans,
00:21:15 qu'on a vécu en votant Mélenchon.
00:21:16 Je sais, moi aussi j'avais 69%,
00:21:18 mais depuis, j'ai lu une étude de l'Institut de sciences politiques
00:21:23 avec beaucoup plus de sondés, il y avait 8000 personnes,
00:21:26 et lui dit 75%.
00:21:28 C'est pour ça que je me permets de prendre ce chiffre.
00:21:30 On continue.
00:21:31 Se livrer pour se délivrer.
00:21:33 Éric Zemmour, vous ne vous êtes jamais autant livré
00:21:42 que dans ce livre.
00:21:43 Pour la première fois, je disais vous parler de vous.
00:21:45 Vous parliez de tout un chapitre, quand même,
00:21:48 qui s'appelle "Méa culpa".
00:21:49 En quoi les erreurs vous ont-elles rendues plus politiques,
00:21:52 moins journalistes ?
00:21:54 Pourquoi vous livrez autant sur les erreurs ?
00:21:56 Alors, d'abord, pourquoi me livrer ?
00:21:59 Et pourquoi me livrer autant sur les erreurs ?
00:22:00 Me livrer parce que je pense que, évidemment,
00:22:03 dans cette campagne, j'ai mis tout mon cœur,
00:22:05 j'ai mis toute mon âme, toute mon énergie.
00:22:07 Et ce livre touche, par la qualité de...
00:22:09 J'espère, parce que j'ai voulu montrer
00:22:12 ce qu'il y avait derrière.
00:22:13 Vous savez, ce que je pense avant Villepeinte,
00:22:17 parce que c'est mon premier grand meeting,
00:22:19 mon premier meeting tout court.
00:22:20 Ce que je pense quand je comprends
00:22:22 que je ne serai pas au second tour.
00:22:24 Ce que je pense, justement, avant le débat avec Mélenchon.
00:22:28 Comment on organise ça ?
00:22:29 Comment Mélenchon me donne des conseils
00:22:32 sur ma façon de gérer ma campagne ?
00:22:34 Je raconte des anecdotes et des choses plus émouvantes.
00:22:36 Comment Mélenchon dit que vous n'êtes pas raciste ?
00:22:38 Bien sûr.
00:22:39 Fermons l'imparlement.
00:22:40 Ça, il ne le dira jamais en public.
00:22:42 Voilà, donc ça, c'est une première chose.
00:22:44 Pourquoi vous avez dit, je fais tout un chapitre sur "Méa culpa" ?
00:22:48 Parce que, effectivement, on fait tous des erreurs d'abord,
00:22:52 évidemment, tous les candidats en font,
00:22:54 et moi, j'en ai fait aussi.
00:22:55 Et sur le moment, pendant la campagne,
00:22:58 vous savez, vous êtes dans l'affrontement,
00:23:01 vous êtes dans la lutte,
00:23:02 et donc là, vous pendez vos muscles et votre âme,
00:23:06 et vous ne voulez pas entendre.
00:23:08 Vous voyez, des reproches qu'on vous fait,
00:23:10 vous ne voulez pas entendre des erreurs qu'on a pu faire.
00:23:12 Et après, à froid, ça sert à ça, à écrire.
00:23:15 On comprend ce qu'on a fait,
00:23:17 et donc j'explique des erreurs que, oui, j'ai commises.
00:23:20 Par exemple, on parlait de Mélenchon,
00:23:22 le premier débat était tout à fait remarquable,
00:23:24 le second, chez Anna,
00:23:26 et j'ai accepté le combat de catch qu'il m'a imposé,
00:23:33 j'ai eu tort.
00:23:34 Il vous a détruit, là ?
00:23:35 Non, il ne peut pas dire qu'il m'a détruit,
00:23:37 il a pourri le match, volontairement.
00:23:39 Il m'a insulté, ce n'est pas me détruire,
00:23:41 mais j'ai accepté de rentrer dans un combat d'insultes
00:23:45 et de cris d'orfraie, j'ai eu tort.
00:23:47 Pareil pour Pécresse.
00:23:49 Pécresse a choisi de me couper tout le temps la parole,
00:23:53 de m'énerver pour ne pas me laisser…
00:23:55 Vous dites, elle hurle tout le temps,
00:23:56 elle ment tout le temps, ça dure avec elle.
00:23:58 Non, je vous assure que je suis lucide,
00:23:59 regardez le débat aujourd'hui calmement,
00:24:01 mais j'ai eu tort, c'est de ma faute.
00:24:02 Je suis rentré encore dans ce combat,
00:24:04 je me suis énervé, j'ai eu tort.
00:24:06 Il y a d'autres erreurs,
00:24:08 il y a des erreurs qu'on me reproche,
00:24:10 mais que j'estime que je ne renie pas.
00:24:13 Vous expliquez tout sur l'école,
00:24:15 le handicap à l'école…
00:24:16 Par exemple, la polémique sur le handicap à l'école,
00:24:18 on n'a pas le temps, j'imagine, de développer,
00:24:20 mais là c'est encore un piège que les médias m'ont tendu
00:24:23 et je l'explique tranquillement dans le livre.
00:24:25 Alors on ne va pas effectivement parler de tout,
00:24:27 mais vous dites par exemple, c'est assez touchant,
00:24:30 parce que vous dites, page 260,
00:24:32 au long de la main du premier tour,
00:24:33 j'irai dans les rues de Paris sans but.
00:24:36 C'est fort quand même.
00:24:37 Je vais vous demander peut-être de lire aussi
00:24:39 un passage sur un chapitre court,
00:24:42 mais dans ce fort, qui s'appelle "La boule au ventre".
00:24:46 "Une boule au ventre" que vous avez
00:24:48 du 24 février au 10 avril, page 253, pour vous aider.
00:24:51 252, voilà c'est ça.
00:24:52 Est-ce que vous pouvez lire peut-être un extrait
00:24:54 qui démontre un peu comment vous vous livrez peut-être dans ce livre ?
00:24:58 Oui, je préfère en plus lire,
00:24:59 c'est beaucoup plus facile qu'en parler à la télévision.
00:25:02 "C'est une nouvelle venue dont je me serais bien passé.
00:25:06 Elle déboule chaque matin dès mon réveil,
00:25:08 se loge dans mon estomac et n'en bouge plus.
00:25:11 Rien ne parvient à la chasser,
00:25:13 ni mes longueurs matutinales à la piscine,
00:25:15 ni mon petit déjeuner,
00:25:16 ni une émission sur une chaîne d'info ou une radio périphérique.
00:25:19 C'est un petit quelque chose qui me pèse,
00:25:22 une tension nerveuse qui s'épanouit à mes dépens,
00:25:24 une pointe d'angoisse qui me foille et me tonaille.
00:25:27 C'est ce qu'on appelle communément une boule au ventre.
00:25:30 Je la garde pour moi, je n'en parle à personne.
00:25:32 Elle est venue se loger au creux de mon estomac
00:25:34 au matin du 24 février.
00:25:36 Je n'ai pas compris tout de suite le rapport.
00:25:38 Puis j'ai saisi.
00:25:40 Cette boule d'angoisse est un boulet perdu de la guerre en Ukraine
00:25:44 qui a atterri dans mon corps.
00:25:45 Mon estomac a compris avant mon cerveau
00:25:47 que cet affrontement allait détourner les esprits de mes compatriotes
00:25:51 du récit existentiel que j'ai eu tant de mal à imposer
00:25:54 à des médias rétifs, puis vindicatifs,
00:25:56 et à une opinion craintive.
00:25:58 Au fil des jours...
00:25:59 - N'anlisez pas tout le chapitre.
00:26:00 - Non, non, non, promis, je saute.
00:26:02 Au fil des jours, cette boule durcit, salourdie, grandit.
00:26:06 À mon détriment.
00:26:07 Elle grossit au fur et à mesure que mes courbes de sondage quotidien baissent.
00:26:11 À mes côtés, certains restent optimistes.
00:26:13 Guillaume, Julien, Jonathan, Samuel, les plus jeunes.
00:26:15 Toujours le sourire, toujours au travail.
00:26:17 Philippe de Villiers, lui, est encore plus mal que moi.
00:26:21 Il craint de revivre les derniers jours de sa propre campagne présidentielle
00:26:24 lorsque le vote utile a rendu vain tous ses efforts.
00:26:27 Comme nous tous, il a quelques instants d'espoir.
00:26:29 Il y aura les salles toujours aussi pleines.
00:26:31 Il y aura François Bayrou et les éditorialistes
00:26:33 qui commenceront à parler d'un vote caché en ma faveur.
00:26:35 Il y aura une société venue d'outre-Atlantique
00:26:37 ayant prédit la victoire de Trump en 2016
00:26:39 qui nous signalera que leurs résultats sont à l'exact opposé de ce que disent nos sondeurs.
00:26:43 Il y aura bien sûr le Trocadéro
00:26:45 et cent mille Français pleins d'espoir à mes côtés.
00:26:47 Il y aura un événement plus triste encore.
00:26:49 Le père de Jérémie Cohen qui me contactera et nous rappellera à tous
00:26:52 la justesse de notre combat et la nécessité de le continuer coûte que coûte.
00:26:56 Mais, chaque matin, ma boule est de retour fidèle au poste.
00:27:01 Cette boule, je l'ai apprivoisée.
00:27:03 Une affection réciproque est née.
00:27:05 On fera un bout de chemin ensemble jusqu'au soir du 10 avril.
00:27:09 Alors, elle me fera ses adieux, élégante et désolée.
00:27:13 Elle aura fait son devoir, elle m'aura prévenu, elle m'aura averti.
00:27:16 La boule au ventre avait raison.
00:27:18 Non, c'est très fort et ça montre à quel point vous êtes beaucoup livré dans le livre.
00:27:23 Moi, il y a un chapitre aussi qui m'a beaucoup touchée.
00:27:27 C'est lorsque vous commencez par le chapitre où vous expliquez que la biffe est le moine.
00:27:33 Et vous commencez par ça.
00:27:35 Ah là, vous m'avez eu, bravo.
00:27:41 J'ai réussi à voir la cravate dont vous parlez au tout début du livre.
00:27:46 Oui.
00:27:47 Et c'est un chapitre fort puisque vous expliquez à quel point
00:27:51 vous avez dû faire une métamorphose physique, lunettes, habits, tenue.
00:27:57 C'était important pour vous cette nuit ?
00:27:59 C'est très typique de la méthode de ce livre.
00:28:01 C'est que je parle d'une anecdote.
00:28:03 C'est votre cravate.
00:28:04 Voilà la cravate.
00:28:05 La cravate, j'explique que je ne peux plus, alors que moi, j'aime beaucoup les couleurs vives,
00:28:11 parfois à mon détriment, je ne peux plus par exemple mettre de cravate rouge.
00:28:16 Alors c'est ça la politique ?
00:28:17 Non, oui, oui, mais c'est important parce que mon équipe m'explique, et sans doute avec raison,
00:28:22 qu'une cravate rouge, bon, Trump peut se permettre, Mélenchon peut se permettre parce qu'il est de gauche,
00:28:27 mais l'électorat de droite n'appréciera pas.
00:28:32 Vous savez, Sarkozy disait, un ministre de l'Intérieur c'est simple,
00:28:35 c'est un costume bleu, une cravate bleue, une chemise blanche,
00:28:39 et les jours de détente, un costume noir.
00:28:42 Donc, bon, voilà, j'ai appris.
00:28:44 Et pourquoi je parle de la cravate ? C'est évidemment un prétexte,
00:28:47 et c'est très drôle de montrer ma cravate rouge qui m'attend frustré pendant toute la campagne.
00:28:53 Mais j'en tire une leçon, c'est en fait, vous avez compris,
00:28:56 quelles contraintes dois-je accepter pour devenir un présidential ?
00:29:01 Jusqu'où dois-je me contenir ?
00:29:04 Mon équipe, souvent avec affection et avec, vous voyez, comment vous dire,
00:29:12 tendresse presque, me dit, il ne faut pas tout dire,
00:29:15 il ne faut pas être aussi franc, aussi net, aussi direct avec les journalistes, avec les gens.
00:29:23 Bon, je me dis, je ne veux pas mentir, je pense que, vous savez,
00:29:28 il y a un électeur une fois qui m'a dit, je vote pour vous parce qu'on voit
00:29:32 que vous n'avez pas passé votre temps à mentir, comme tous les autres politiciens.
00:29:36 Mais en même temps, il faut savoir parfois éluder, ne pas répondre à la question.
00:29:43 Et c'est très difficile de trouver le chemin de crête.
00:29:47 Et la cravate est un peu le symbole de cette contrainte-là.
00:29:52 C'est vrai qu'Emmanuel Macron, il ne porte pas de cravate rouge.
00:29:54 Vous avez vu ?
00:29:55 Il a été le fantôme de la campagne présidentielle.
00:29:57 Les cinq dernières minutes, Eric Zemmour, quelles sont vos prochaines batailles ?
00:30:01 D'abord, j'ai beaucoup de questions.
00:30:08 Malheureusement, on est obligé d'aller vite.
00:30:10 Mais avant de se projeter sur un temps long, déjà un temps court,
00:30:13 aujourd'hui, nous sommes au cœur de la réforme des retraites.
00:30:17 Comment vous voyez justement cette séquence actuelle dans six mois ?
00:30:22 Quel impact elle aura ? Quel sera l'état de la France dans six mois ?
00:30:26 Avec un moment important demain jeudi.
00:30:29 Qu'est-ce qui a été le plus efficace des votres regards ?
00:30:31 Écoutez, moi, j'ai une position simple.
00:30:35 J'avais pendant la campagne parlé de la retraite à 64 ans.
00:30:41 Ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron, qui a dit le contraire pendant cinq ans,
00:30:44 venait sur ce thème-là que j'allais dire "Ah ben soudain c'est mal".
00:30:48 Donc j'ai dit effectivement "J'approuve cela".
00:30:50 Mais comme toujours avec Macron et avec l'ensemble de la classe politique,
00:30:55 on voit par le petit bout de la lorniette.
00:30:58 Avec cette réforme-là comptable, parce qu'en fait c'est une réforme comptable,
00:31:01 on rajoute des années pour faire des économies.
00:31:03 On va recommencer dans trois ans, dans quatre ans, dans dix ans,
00:31:06 et à chaque fois on va rediviser la France.
00:31:08 Parce qu'en fait il y a toute une réforme beaucoup plus globale à faire
00:31:11 pour contenir et pour solidifier et pour sauver finalement le système par répartition.
00:31:17 Il faut une politique familiale de natalité,
00:31:20 parce que c'est les enfants d'aujourd'hui qui vont payer les retraites aux gens de demain.
00:31:24 Il faut une politique de lutte contre la fraude.
00:31:27 Il y a beaucoup de fraude, en particulier les retraites payées aux travailleurs étrangers, l'ASPA.
00:31:33 Il y a également, si vous voulez, une politique de réindustrialisation,
00:31:37 car plus il y aura d'emplois, plus les gens pourront payer les retraites,
00:31:42 puisque c'est le principe du système de répartition.
00:31:44 Et on pourrait même compléter ce système de répartition,
00:31:46 puisqu'on sait qu'on a une pyramide des âges qui devient de plus en plus défavorable,
00:31:50 par un système de capitalisation.
00:31:52 Et vous trouvez que les médias en font trop sur les retraites ?
00:31:55 Non, je trouve que les médias font que ça.
00:31:58 Mais si vous voulez, là en l'occurrence,
00:32:01 toute la classe politique est décidée à jouer son vatou sur cette réforme.
00:32:07 Je trouve surtout qu'il y a une gauchisation du paysage politique,
00:32:12 une nupecisation du paysage politique.
00:32:15 On voit tout le monde basculer à gauche.
00:32:17 Moi, je suis resté droit dans mes bottes, à droite.
00:32:21 À la limite, je vois que le président du groupe LR au Sénat, M. Retailleau,
00:32:26 qui tient sur la même ligne qu'il avait avant.
00:32:29 Vous l'auriez voté, cette réforme ?
00:32:32 Si vous voulez, j'aurais expliqué exactement ça.
00:32:35 Je le vote parce que je ne veux pas me dédier,
00:32:37 et parce que je pense que c'est nécessaire.
00:32:39 Mais ce n'est qu'un petit bout de la lorniette,
00:32:41 il faut une réforme beaucoup plus globale.
00:32:43 Pour la France de demain, vous aviez parlé tout à l'heure,
00:32:46 de la France de 2040-2050.
00:32:48 C'est un moment très fort aussi, je trouve,
00:32:50 où vous expliquez cet affrontement, ce clivage droite-gauche qui est en train d'arriver,
00:32:54 et où toute la macronie disparaîtra avec les boomers.
00:32:57 Très important et intéressant pour comprendre votre point de vue.
00:33:01 Vous accordez une place importante aussi à l'histoire.
00:33:03 Vous dites par exemple, page 209, "Renan nous l'a enseigné,
00:33:06 une nation n'existe que si elle a conscience d'avoir une histoire partagée."
00:33:10 Page 219 aussi, vous dites,
00:33:12 "Nous devons impérativement réapproprier notre histoire
00:33:16 pour être en mesure de la poursuivre."
00:33:18 C'est-à-dire que vous voyez l'avenir de la France à travers l'histoire.
00:33:21 Oui, oui, vous savez, c'est même plus que cela, si vous voulez.
00:33:27 Je pense que...
00:33:29 On m'a souvent demandé,
00:33:31 "Est-ce que vous voyez une rupture dans votre nouvelle vie, etc."
00:33:36 En fait, j'y ai pensé moi-même,
00:33:38 et je pense aujourd'hui que c'est une grande continuité.
00:33:41 C'est-à-dire que je lutte toujours pour mes idées, pour mes opinions.
00:33:46 Simplement, j'ajoute des éléments.
00:33:48 Au début, c'était le journalisme, après c'était la presse écrite,
00:33:51 après la presse radiophonique, télévisuelle,
00:33:53 les émissions dites de divertissement, les livres,
00:33:56 et face à l'info, et aujourd'hui, j'ai un parti.
00:33:59 C'est encore une nouvelle arme.
00:34:02 Je vous donne deux exemples.
00:34:04 Après, je vous demanderai si vous avez un destin,
00:34:06 quoi ressemblerait votre destin.
00:34:08 C'est la même question, donc ne vous inquiétez pas,
00:34:10 je vais précéder votre question.
00:34:12 Je vais vous donner deux exemples.
00:34:15 Il y a quelques mois, à Calais, une enseignante voulait
00:34:20 embrigader ses élèves pour les emmener à un camp de migrants
00:34:26 pour leur expliquer la bonté des migrants
00:34:30 et la nécessité de tous les aider, de tous les accueillir.
00:34:33 Nous avons, avec la structure que j'ai créée,
00:34:35 Parents Vigilants, qui regroupe désormais 45 000 parents,
00:34:39 décidé que ce n'était pas acceptable,
00:34:42 et nous avons fait reculer cette enseignante.
00:34:45 - Vous faites de la gîte propre ?
00:34:46 - Non, attendez. Deuxième exemple.
00:34:48 À Calaques, il devait y avoir un centre de migrants,
00:34:51 qu'on devait installer des migrants aux grands dames de la population.
00:34:54 Nous avons aidé cette population d'un petit village
00:34:57 à résister à cette installation.
00:35:00 Calaques et Calais.
00:35:02 Quand je n'étais pas président de Reconquête,
00:35:04 quand j'étais sur votre antenne,
00:35:06 j'aurais sans doute fait un éditorial, peut-être bon,
00:35:09 qui aurait dénoncé ces deux événements.
00:35:12 Mais aujourd'hui, je ne me suis pas contenté de dénoncer.
00:35:17 J'ai empêché.
00:35:19 C'est-à-dire qu'auparavant, j'avais une influence sur l'avis des Français.
00:35:25 L'apostrophe avis, aujourd'hui,
00:35:27 j'ai une influence sur l'avis des Français, c'est-à-dire vieilleux.
00:35:31 Et je pense que c'est ça la nouveauté.
00:35:33 Et quand vous dites que c'est de la gîte propre, non.
00:35:36 C'est de la...
00:35:38 - C'est un peu comme l'extrême-gauche il y a quelques années.
00:35:40 - Mais comme toujours.
00:35:42 La gauche fait toujours ça, pas seulement l'extrême-gauche.
00:35:44 La gauche fait toujours ça, mais ce n'est pas de la gîte propre.
00:35:47 C'est de la lutte culturelle.
00:35:49 Parce qu'en fait, si vous voulez,
00:35:51 la gauche a compris qu'elle pouvait façonner les esprits
00:35:55 même lorsqu'elle n'était pas au pouvoir.
00:35:57 C'est ce que la droite n'a jamais compris.
00:35:59 D'ailleurs, la droite, même quand elle est au pouvoir,
00:36:01 elle laisse la gauche façonner les esprits.
00:36:03 Et donc du coup, elle s'y soumet.
00:36:05 C'est l'enjeu de mes désaccords avec Marine Le Pen
00:36:09 comme avec les gens de LR.
00:36:11 Moi, je pense qu'il faut lutter contre la gauche
00:36:14 pour, à son tour,
00:36:17 contenir la force de la gauche
00:36:20 à endoctriner les gens.
00:36:22 C'est ce que j'ai appelé le grand endoctrinement.
00:36:24 - Dernier mot, vous irez aux européennes.
00:36:26 Avez-vous un destin ? Quel est-il ?
00:36:28 - Vous savez, nous n'abandonnerons pas du tout.
00:36:31 J'ai parlé de la lutte idéologique, culturelle.
00:36:34 J'ai parlé de l'idée, de l'action,
00:36:36 parce que vous avez un plagiat propre,
00:36:38 et des élections.
00:36:40 Évidemment, nous sommes un parti politique.
00:36:42 Nous irons aux élections, nous irons aux européennes,
00:36:44 nous irons aux municipales,
00:36:46 où je pense que nous pourrons faire de grands scores.
00:36:48 Les européennes, moi, vous savez,
00:36:50 ce n'est pas un sujet majeur.
00:36:52 Est-ce que je serai tête de liste ?
00:36:54 Est-ce que Marion Maréchal,
00:36:56 puisque évidemment, elle s'est portée candidate
00:36:58 et j'en suis très heureux,
00:37:00 est-ce que ça sera elle la tête de liste ?
00:37:02 Si je suis tête de liste, je ferai campagne avec elle.
00:37:04 Si elle est tête de liste, je ferai aussi campagne avec elle.
00:37:08 Nous défendrons nos idées ensemble,
00:37:10 nous défendrons nos positions.
00:37:12 Pareil pour les municipales.
00:37:14 L'important est que nous portions notre message
00:37:17 et que nous acceptions, nous accueillons
00:37:20 de plus en plus de gens qui comprennent
00:37:23 l'urgence de notre combat.
00:37:25 - Je n'ai pas dit mon dernier mot.
00:37:27 Livre à lire pour mieux vous comprendre.
00:37:29 Déjà, numéro 1, "Des ventes".
00:37:31 Vous étriez certaines personnes,
00:37:33 vous donniez votre avis, vous livrez.
00:37:36 Je vais appeler Marc Menand pour nous rejoindre.
00:37:39 Il fait partie du canal historique de "Face à l'info".
00:37:42 - Absolument.
00:37:44 - Je vous appelerai tous les deux "Dupont-Dupont".
00:37:47 Ensuite, les chroniqueurs viendront.
00:37:49 Il n'y a pas de place pour tout le monde.
00:37:51 Vous serez obligé de nous quitter, Eric Zemmour.
00:37:53 Quel est votre regard sur Eric Zemmour ?
00:37:55 Vous étiez là tous les deux il y a quelques années.
00:37:57 - Oui, on la met au même place.
00:37:59 - On est dans le même studio, mais au même place.
00:38:01 - Votre regard sur Eric Zemmour d'aujourd'hui,
00:38:04 vous l'avez connu, chroniqueur.
00:38:06 Et puis sur ce qu'il a dit ce soir par rapport à son livre.
00:38:09 - C'est bien parce que c'est un homme.
00:38:11 Ce livre, c'est le livre d'un homme.
00:38:13 - Vous n'êtes pas obligé de l'applaudir.
00:38:15 - Non, pas du tout.
00:38:17 Je vais préciser qu'au départ, j'avais même un rejet
00:38:19 d'Eric Zemmour que je ne connaissais pas.
00:38:21 C'est-à-dire que moi, c'était la rumeur
00:38:23 qui me portait Eric Zemmour à l'oreille.
00:38:25 "Oui, ce facho, oui, ce raciste, etc."
00:38:27 Et je reprenais comme un perroquet de temps en temps
00:38:30 dans des conversations.
00:38:32 Ce dont j'ai horreur, j'aime bien démontrer.
00:38:34 Et puis, il y a eu cette émission.
00:38:36 Le patron Serge Niedzjarba dit,
00:38:38 "Voilà, on va faire une émission avec Eric Zemmour."
00:38:40 Et dans cette maison, c'est la démocratie.
00:38:42 Il m'a dit, "Est-ce que tu es d'accord
00:38:44 "pour être l'un des chroniqueurs face à Zemmour ?
00:38:46 "Et tu as, comme toujours, la liberté de parole."
00:38:48 - On n'a pas beaucoup de temps.
00:38:50 - Non, non, non. Et donc, et là, j'ai découvert qui ?
00:38:52 Un personnage. Et très rapidement, en trois jours,
00:38:54 c'était un homme, et c'est dans le livre,
00:38:56 l'homme de la sincérité, l'homme de la vérité,
00:38:58 l'homme de l'humanisme, et surtout pas le raciste,
00:39:01 le facho, que l'on a continué à tartiner
00:39:04 et que l'on étale encore ici et là.
00:39:07 Cet homme mérite d'être connu.
00:39:09 Après, il a des idées. J'ai des divergences avec lui.
00:39:11 - Non, mais aujourd'hui, aujourd'hui,
00:39:13 vous qu'il avait connu avec sa cravate rouge.
00:39:15 - Oui.
00:39:17 Eh bien, aujourd'hui, ce que je trouve,
00:39:19 c'est qu'à un moment donné, soyons francs,
00:39:22 on s'est rencontrés deux mois après
00:39:25 et il fléchissait un peu.
00:39:27 Et là, j'ai retrouvé le Zemmour,
00:39:30 qui est l'homme du dynamisme,
00:39:32 l'homme de l'enthousiasme,
00:39:34 l'homme qui croit à l'âme du peuple.
00:39:36 Et c'est ça qui nous rapproche.
00:39:38 Il croit qu'un peuple, c'est une âme.
00:39:40 Il l'écrit dans son livre. Et sans ça,
00:39:42 il n'y a pas de possibilité de croire en l'avenir.
00:39:44 Et un peuple, c'est une langue.
00:39:46 Et ça, la langue, on l'adore, tous les deux.
00:39:48 - Est-ce que Mathieu Bancoté peut venir nous rejoindre ?
00:39:50 (rires)
00:39:52 - Vous me passez à la question.
00:39:54 - Avec plaisir.
00:39:56 - Mathieu Bancoté nous donne un peu son avis.
00:39:58 En attendant que Mathieu Bancoté arrive,
00:40:00 je vais vous le dire, la page 115.
00:40:02 Beaucoup se disent,
00:40:04 mais sur quoi vous basez pour être positif demain ?
00:40:07 Page 115.
00:40:09 Ce peuple judéo-chrétien, inquiet et lucide,
00:40:11 sera la base à partir de laquelle nous pourrons défendre,
00:40:13 protéger un jour, reconquérir une France
00:40:16 qui aspire à rester française,
00:40:18 à demeurer fidèle à cette civilisation européenne
00:40:20 qu'il a façonnée depuis plus de 1000 ans.
00:40:22 Les urnes lui ont donné tort,
00:40:24 l'histoire lui donnera raison.
00:40:26 Vous basez aussi, page 129, sur ces poches de reconquête.
00:40:29 Parce que lorsque, franchement, vous faites le constat de la France,
00:40:32 on a quand même l'impression que tout est triste
00:40:34 et que tout est foutu, si vous permettez l'expression.
00:40:36 Mais vous dites, ces poches de reconquête françaises
00:40:39 me donnent de l'espoir pour une alliance future
00:40:42 entre ces îlots, des métropoles
00:40:44 et une base arrière dans les villes moyennes et les villages.
00:40:46 Mathieu Caudelaire, vous avez trouvé de l'espoir ?
00:40:48 - Oui.
00:40:50 Vous savez, il y a quand même 2,5 millions de personnes
00:40:54 qui ont voté pour moi.
00:40:56 Les sondeurs m'expliquent que je suis le seul
00:41:00 à être revenu deux fois
00:41:03 autour d'une campagne électorale au second tour.
00:41:06 Donc, il y a de l'espoir.
00:41:08 Il y a des gens qui, finalement, n'ont pas voté pour moi,
00:41:11 mais qui auraient pu voter pour moi.
00:41:13 Les circonstances ne l'ont pas voulu.
00:41:15 Donc, oui, il y a de l'espoir.
00:41:17 Je pense que les gens ont pris conscience,
00:41:19 ont pris conscience de l'urgence de la situation.
00:41:21 - Mathieu Bocoté, vous avez lu le livre,
00:41:23 vous avez entendu l'interview. Quel est votre regard ?
00:41:26 - D'abord, je pense que c'est un livre
00:41:28 que plusieurs parmi vos amis redoutaient.
00:41:30 On redoutait un livre où Zemmour interviendrait en disant
00:41:33 "J'avais raison, j'avais raison, j'avais raison,
00:41:35 finalement, vous aviez tous tort."
00:41:37 Et certains redoutaient aussi...
00:41:39 - Mes amis me connaissaient bien.
00:41:41 - Et certains redoutaient aussi, je crois,
00:41:43 un livre sur le mode du règlement de compte.
00:41:45 Et ça, je pense que la petite musique médiatique...
00:41:47 - Je trouve aussi.
00:41:49 - Les médias, étant ce qu'ils sont,
00:41:51 avant même que le livre ne sorte,
00:41:53 ils ont déjà décidé qu'il s'agissait
00:41:55 d'un livre de règlement de compte.
00:41:57 On sélectionne les extraits qui permettent de valider cette thèse.
00:42:00 Et d'ailleurs, le livre n'existe plus.
00:42:02 Ce qui compte, c'est ce que disent les journalistes
00:42:05 qui se lisent entre eux à propos du livre.
00:42:07 Or, or, ce n'est pas un livre de règlement de compte.
00:42:09 Et ce qui est assez intéressant, donc,
00:42:11 Zemmour est devenu politique.
00:42:13 Il ne peut pas écrire le livre qu'il aurait écrit
00:42:15 pour se dire que ça, ça va de soi.
00:42:17 Mais ce n'est pas un livre politique comme un autre.
00:42:19 Et là, je dirais qu'il y a quelque chose d'intéressant,
00:42:21 c'est qu'il se fait l'historien de sa propre action
00:42:23 avec les différentes étapes. Il y a cru.
00:42:25 Il y a cru, il ne s'est pas lancé dans une candidature de témoignage.
00:42:27 Il y a cru. Ensuite, il a échoué.
00:42:29 Il a échoué, mais c'est le récit d'un désenchantement,
00:42:32 mais d'un désenchantement où les convictions survivent.
00:42:34 Ensuite, je pense qu'il y a quelques leçons
00:42:36 qu'on peut tirer de cet ouvrage qui méritent d'être mentionnées.
00:42:39 La première, je pense, c'est que la conception
00:42:41 de l'action politique d'Éric Zemmour est condamnée à changer.
00:42:43 C'est-à-dire qu'il s'était lancé dans tout cela
00:42:45 sur le mode, je dirais, napoléonien.
00:42:48 C'est-à-dire la conquête du pouvoir dans un grand champ romantique.
00:42:51 - Un peu naïf. - Oui, je dirais que c'est la part
00:42:53 de l'irisme qui appartient à l'esprit adolescent.
00:42:55 Je dirais que la politique, on la vit comme ça.
00:42:57 Mais là, ça n'a pas fonctionné comme ça.
00:42:59 Donc, il nous annonce dans le livre, quand on regarde à la fin,
00:43:01 il y a quelque chose d'assez intéressant.
00:43:03 Il nous dit finalement, reconquête, change de rôle.
00:43:05 Je ne suis plus sur le mode de la conquête héroïque
00:43:08 avec les cuivres qui jouent la musique d'accompagnement.
00:43:11 Désormais, reconquête est un recours dans une société,
00:43:14 devant une classe politique qui pourrait se décomposer.
00:43:17 Donc, on passe finalement de Napoléon à ce qui a réussi,
00:43:21 on verra s'il réussira, ça c'est autre chose,
00:43:23 mais de Gaulle 58, c'est-à-dire une force de recours.
00:43:26 Le régime ne tiendra pas, il faut une force de recours
00:43:29 et quand tout se décomposera, nous serons le recours.
00:43:31 On verra si ça fonctionne, mais à tout le moins,
00:43:33 c'est ainsi qu'il se présente aujourd'hui.
00:43:35 Ensuite, il y a quelque chose d'assez intéressant aussi.
00:43:37 C'est une forme d'aveu, mais qui n'est pas présentée comme telle.
00:43:41 À propos du moment de bascule pour plusieurs dans la campagne,
00:43:44 c'est la question des réfugiés ukrainiens.
00:43:46 C'est intéressant parce que Zemmour nous explique que,
00:43:48 finalement, selon lui, il s'est planté parce que c'est
00:43:50 le moment de sa vie où il s'est soumis au politiquement correct.
00:43:52 Il nous dit dans le livre, moi, je voulais accueillir
00:43:55 les réfugiés ukrainiens, mais on me disait,
00:43:58 si je les accueille, les ukrainiens,
00:44:00 qu'est-ce qu'on va me reprocher?
00:44:01 On va me dire, vous faites de la discrimination
00:44:03 en faveur d'Européens.
00:44:04 Donc, pour ne pas sombrer dans la logique de la discrimination...
00:44:07 - Il s'est renié à ce moment-là.
00:44:09 - Je refuse les Ukrainiens.
00:44:10 Donc, le moment dans sa vie où il se soumet au politiquement
00:44:12 correct dans son esprit, c'est le moment où il trébuche
00:44:14 alors qu'il voulait tendre la main dans cette crise.
00:44:16 Ce qui n'est pas un détail.
00:44:17 - On peut vous en extrahir.
00:44:18 - Et toute la question qu'on peut se demander désormais,
00:44:21 il a cherché à faire un coup de force.
00:44:23 Il y avait une forme de...
00:44:24 - À quel niveau?
00:44:25 - Rappelez-vous, les semaines, je dirais même les mois
00:44:27 qui précèdent sa lancée en campagne, il croyait
00:44:29 qu'il y avait une force véritable.
00:44:31 Rappelez-vous, lorsqu'il se lance, ça monte dans les sondages,
00:44:33 ça monte, on se demande...
00:44:34 - Si vous permettez, j'aime bien, parce que dans son livre,
00:44:36 il dit à 7 % ce sont des sourires, à 10 % des sourires affligés,
00:44:39 à 15 % des grimaces, à 18 % la panique.
00:44:42 (rires)
00:44:43 - Oui, mais alors là, la question, c'est de savoir
00:44:45 comment durer. Je le disais, il passe du scénario
00:44:48 du coup de force, c'est-à-dire je m'empare de tout
00:44:50 au scénario du recours. Comment durer lorsqu'il n'a plus,
00:44:54 cela dit, cette force qu'il portait? C'est-à-dire
00:44:56 tous ceux qui, d'une manière ou d'autre, avaient des espoirs
00:44:58 en lui, la deuxième fois n'est jamais aussi enthousiasmante
00:45:01 que la première en cela comme en toute chose.
00:45:04 Et de ce point de vue, la question de savoir comment durer,
00:45:07 c'était une action politique sous le signe explosif,
00:45:10 comment durer, c'est la question que tous nous poserons
00:45:12 dans les prochains temps. Mais j'invite les gens à lire ce livre
00:45:14 et ne pas lire ce que les journalistes en disent.
00:45:16 Ce serait une bonne manière, encore une fois, de voir l'écart
00:45:18 entre le grand récit médiatique et la vérité des faits.
00:45:21 - Alors pendant que Guillaume Bigaud nous rejoint,
00:45:23 Éric Zemmour, réaction peut-être par rapport à ce que dit
00:45:25 Mathieu Bocote?
00:45:26 - Deux choses. Un, sur le journaliste que je fus
00:45:29 et que je ne suis plus. Il n'empêche, je dirais,
00:45:33 c'était un peu l'originalité de ma position et du livre,
00:45:37 c'est que je pense avoir vu des choses, et on en a parlé
00:45:41 tout à l'heure, qu'un journaliste n'a jamais vu,
00:45:45 parce que j'étais à l'intérieur d'une campagne,
00:45:47 et même à l'intérieur de moi-même. Et en même temps,
00:45:50 je vais dire dans ce livre, je dis des choses
00:45:52 qu'un politique ne dira jamais, parce que je livre
00:45:57 beaucoup plus et je vais au fond, je crois,
00:45:59 des choses, des analyses, etc. Donc il y a cette rencontre
00:46:03 entre l'ancien journaliste et le néo-politique,
00:46:06 si j'ose dire.
00:46:07 - Ce qui fait de vous une particulière...
00:46:08 - Deuxièmement, oui, je suis d'accord avec Mathieu,
00:46:11 on est passé de l'épopée napoléonienne au recours.
00:46:16 Je n'ai pas gagné cette élection présidentielle,
00:46:20 mais j'ai cru, j'ai cru surtout être au second tour
00:46:23 à deux reprises. Vous savez, on peut perdre
00:46:27 quand le recours... Qu'est-ce que c'est ?
00:46:29 C'est le général de Gaulle qui, en 1946, part du pouvoir
00:46:34 parce qu'il dit que la 4e République n'est pas capable
00:46:36 de régler les problèmes de la France.
00:46:38 Personne ne le croit.
00:46:40 - Il croit qu'on va le répliquer dans six mois.
00:46:42 - Absolument, et il attend 12 ans.
00:46:44 Et en 1958, les Français vont le chercher
00:46:46 en lui disant "Eh bien, tu avais raison,
00:46:48 la 4e République n'est pas capable de régler
00:46:50 la question de l'Algérie, à toi de jouer".
00:46:52 - On a compris que vous attendiez votre 58.
00:46:54 (Rires)
00:46:56 - On ne peut rien dire avec 4 questions.
00:46:59 - Votre regard, Guillaume Bigot, par rapport au livre
00:47:03 que vous avez eu le temps de lire,
00:47:05 et aussi ce qu'a dit Éric Zemmour aussi sur ce plateau.
00:47:08 - D'abord, très rapidement, le lecteur que je suis
00:47:11 et l'admirateur de la plume d'Éric Zemmour
00:47:13 est très satisfait. Je m'attendais d'abord
00:47:15 à un livre politique, et pour ne pas dire
00:47:17 son dernier mot électoralement, peut-être qu'on n'écrit
00:47:20 pas tout ce qu'on veut écrire en réalité.
00:47:22 Or, on retrouve la plume libre, on retrouve l'écrivain,
00:47:26 la boule au ventre, la démonstration,
00:47:28 l'image du boulet.
00:47:29 - C'est très bien écrit.
00:47:30 - C'est fantastique. Quand il dit, par exemple,
00:47:32 je vais chiter juste cet extrait,
00:47:34 qu'il dit "En fait, j'ai gagné bien des batailles,
00:47:37 mais la guerre d'Ukraine, ça a été ma retraite de Russie".
00:47:41 Donc il y a quelque chose, pas trop de flagorderie,
00:47:44 d'autant que la suite va être plus terrible.
00:47:46 Mais grosso modo, il y a quelque chose
00:47:48 comme chose vue, et c'est chose vécue.
00:47:50 Et c'est quelqu'un qui reste un écrivain
00:47:52 et un journaliste, et qui se regarde lui-même
00:47:54 en étant un acteur de la bataille et de l'histoire.
00:47:57 - D'ailleurs, il aime beaucoup "chose vue"
00:47:58 de Victor Hugo.
00:47:59 - Exactement.
00:48:00 - Alors, le négatif ou l'interrogatif ?
00:48:02 - Non, c'est pas le négatif, c'est l'interrogatif.
00:48:04 - Vous avez le droit.
00:48:05 - J'espère bien.
00:48:06 Je pense que justement, ici, on est dans un microclimat,
00:48:08 si j'ose dire. C'est-à-dire qu'ici, on sait bien
00:48:11 qui appartient à la chaîne, etc.
00:48:13 C'est une bourgeoisie qui reste.
00:48:15 - Pardon ?
00:48:16 - Patriote. Attendez, vous allez voir.
00:48:17 - Non, non, non.
00:48:18 - Patriote. C'est-à-dire que les puissances...
00:48:19 - Non, non, non.
00:48:20 - Non, non, attendez.
00:48:21 - Personne, tout le monde est libre, ici.
00:48:23 C'est pas qui appartient à la chaîne.
00:48:25 - Mais ça n'a rien à voir avec le manque de liberté.
00:48:27 Rien à voir. Vous allez voir l'argument.
00:48:29 Je pense qu'en fait, Éric Zemmour dit que la gauche a trahi,
00:48:31 pour faire simple.
00:48:32 Eh bien, je pense que la droite a trahi autant que la gauche.
00:48:34 Et d'ailleurs, Éric Zemmour le dit lui-même.
00:48:36 Ici, on est dans un microclimat.
00:48:38 C'est-à-dire qu'on a une droite qui est...
00:48:40 C'est pas ma droite, c'est pas nécessairement la droite de Marx.
00:48:43 Donc c'est bien la preuve que cette droite, d'ailleurs, est ouverte.
00:48:45 Mais en plus d'être ouverte, cette droite,
00:48:47 elle a pas enlevé le crucifix au-dessus de son lit,
00:48:49 elle a pas enlevé son drapeau.
00:48:50 Elle a toujours des valeurs.
00:48:51 Elle croit toujours à la patrie
00:48:52 et elle croit toujours à des valeurs morales, éthiques.
00:48:54 Or, la plupart de la droite,
00:48:56 elle ne croit pas du tout à ça.
00:48:58 La plupart de la droite, elle est walkiste.
00:49:00 La plupart de la droite, elle est immigrationniste.
00:49:02 Pourquoi on fait venir des migrations ?
00:49:03 Pour le MEDEF.
00:49:04 Pourquoi ?
00:49:05 Éric Zemmour parle de cette dérive...
00:49:07 Il dit qu'il va y avoir deux peuples.
00:49:09 Et cet ultra-féminisme de Mélenchon...
00:49:11 Mais l'ultra-féminisme de Mélenchon,
00:49:13 c'est le même que celui du CAC 40.
00:49:14 Éric Zemmour, j'ai envie de vous entendre là-dessus,
00:49:15 sur la droite qui est walk.
00:49:16 Non, non, mais parce que c'est très intéressant.
00:49:17 Donc il y a une droite zombie, une gauche zombie.
00:49:19 C'est mon désaccord avec Guillaume Bigot.
00:49:21 Et je le dis amicalement,
00:49:23 parce que je peux dire que j'ai déjeuné avec lui il y a 15 jours
00:49:26 et qu'on a eu déjà la même discussion.
00:49:28 C'est vrai.
00:49:29 Donc vous voyez, on est comme à la maison.
00:49:31 On discute et on s'engueule.
00:49:33 On dit les choses.
00:49:35 Et je vais vous répondre exactement ce que je lui ai répondu,
00:49:38 parce que j'ai pensé comme Guillaume Bigot il y a 30 ans.
00:49:42 Je lui ai dit.
00:49:44 En fait, Guillaume Bigot, selon moi,
00:49:47 comme beaucoup, est suranné.
00:49:50 C'est-à-dire que...
00:49:52 Non mais, je le dis amicalement et en toute amitié, évidemment.
00:49:55 Je pense qu'il croit encore à la phrase de Jaurès,
00:50:01 "La patrie est le seul bien des pauvres",
00:50:03 et il croit encore, que j'ai moi-même cité,
00:50:05 je précise, pour ne pas croire que je viens comme ça de haut
00:50:09 et que je fais la leçon.
00:50:11 J'ai moi-même cité cette phrase à profusion.
00:50:13 J'ai moi-même écrit sur la trahison des élites de Christophe Herlache,
00:50:17 comme Guillaume.
00:50:18 J'ai moi-même cité Christophe Guillouis.
00:50:20 Je crois même avoir été celui qui a promu Christophe Guillouis
00:50:24 qui est un ami à la télévision il y a plus de dix ans.
00:50:28 Ce n'est pas du tout...
00:50:30 Mais je pense que ces raisonnements sont dépassés.
00:50:32 Et je le raconte dans le livre.
00:50:34 J'ai découvert moi-même la bourgeoisie patriote.
00:50:38 Je raconte tous ces patrons.
00:50:40 Il y a un chapitre sur la bourgeoisie patriote.
00:50:42 Exactement. Je raconte tous ces patrons qui me disent,
00:50:44 "Ne me parlez pas d'économie, on sait votre programme,
00:50:47 il sera très bien. Parlez-moi d'identité de la France.
00:50:49 Parlez-moi de la question de l'islamisation du pays."
00:50:52 Je suis allé à Londres, dans l'antre de cette finance cosmopolite
00:50:58 et apatride dénoncée par Guillaume et par tous les turiféraires
00:51:03 du clivage patriote contre mondialiste.
00:51:09 Et j'ai vu des gens qui m'ont reçu d'abord les bras ouverts
00:51:12 et qui m'ont dit, "Si vous gagnez, on rentre.
00:51:16 On en a assez de prendre le train pour arriver à la gare du Nord
00:51:21 où à la gare du Nord, on n'est plus en France, on est en Afrique."
00:51:24 Et vous les avez cru ?
00:51:25 Comment ?
00:51:26 Et vous les avez cru ?
00:51:27 Mais bien sûr. Mais ils ont voté pour moi.
00:51:29 Je vous signale que parmi les Français de l'étranger,
00:51:33 dans beaucoup de pays et dans beaucoup de villes,
00:51:36 je suis le dernier rival d'Emmanuel Macron.
00:51:40 Il y a une droite bourgeoise macronienne, vous avez tout à fait raison,
00:51:45 qui a passé par-dessus bord la nation et le pays.
00:51:49 Ça, vous avez raison.
00:51:50 Mais il y a une autre droite qui n'est pas marginale,
00:51:54 qui n'est pas résiduelle et qui est des gens qui sont vraiment,
00:51:58 qui aiment leur pays et qui ont compris...
00:52:00 Comment aller la chercher ?
00:52:02 Pardonnez-moi.
00:52:03 Comment aller la chercher ?
00:52:04 Mais je suis allé la chercher.
00:52:05 Oui, mais elle ne vous a pas entendu ?
00:52:08 Pardonnez-moi. Je suis allé la chercher.
00:52:10 Je fais des très bons scores dans l'Ouest parisien.
00:52:13 Je fais des très bons scores à Versailles.
00:52:15 Vous appelez ça "Repoche de reconquête", mon cher Éric,
00:52:16 mais ça n'a pas suffi.
00:52:17 Non, attendez, ça n'a pas suffi parce qu'il y a eu, je le raconte,
00:52:20 un vote utile, il y a eu des circonstances particulières
00:52:24 avec la guerre d'Ukraine qui a effacé la question de l'identité
00:52:29 et du clivage autour de l'identité et de l'islamisation du pays.
00:52:33 Mais je pense vraiment que Guillaume se trompe
00:52:38 et que d'abord, les classes populaires seules
00:52:42 ne gagneront jamais une élection.
00:52:45 C'est ce que je dis à tous les partisans de Marine Le Pen.
00:52:48 Et deuxièmement, moi je ne fais pas "j'aime la France"
00:52:52 non pas seulement pour les classes populaires.
00:52:54 J'aime la France pour les bourgeois, pour les aristocrates même,
00:52:57 pour tout ce qu'ils ont apporté dans l'histoire de France.
00:52:59 Je veux dire, la cour de Louis XIV à Versailles,
00:53:01 ce n'est pas les classes populaires, c'est la France.
00:53:03 Mais il y a quelque chose, si je peux me permettre,
00:53:05 si on peut scinder la bourgeoisie en deux, si on permet cette idée,
00:53:08 ce qu'on appelait la bourgeoisie UDF, la bourgeoisie libérale,
00:53:12 ce que je note chez elle souvent, c'est une forme de désespoir
00:53:15 qui ne dit pas son nom.
00:53:17 Elle est désormais d'abord de sa classe sociale
00:53:20 plutôt que de sa nation.
00:53:22 Elle dit souvent que le basculement démographique
00:53:24 est inévitable.
00:53:26 La France, aujourd'hui c'est inévitable,
00:53:28 les quartiers sont de plus en plus violents.
00:53:30 Or, qu'est-ce qu'elle fait ?
00:53:32 Je ne dis pas que ce sont des gens qui ont voté pour vous,
00:53:34 au contraire, ce sont des gens qui souvent partageaient
00:53:36 votre constat, mais ensuite disaient
00:53:38 "je vote Macron, évidemment, c'est la seule option possible".
00:53:40 Pourquoi ? Parce qu'ils préparent leurs enfants
00:53:42 à vivre à l'étranger, à l'exil.
00:53:45 Et ça, je confesse que chez les gens qui aiment leur pays,
00:53:47 mais qui ne croient plus en leur pays,
00:53:49 ça provoque un réflexe étonnant.
00:53:51 Mathieu, il y a beaucoup de gens qui m'ont dit
00:53:53 pendant cette campagne "nos enfants sont à l'étranger".
00:53:56 Je posais toujours la question,
00:53:58 c'était une espèce de jeu macabre.
00:54:00 Je disais "qui imagine ces enfants ou ces petits-enfants
00:54:03 en France ?"
00:54:05 Et en général, personne ne venait à la main.
00:54:07 Sauf que ces mêmes gens,
00:54:09 qui effectivement préparent leurs enfants
00:54:11 à vivre à l'étranger, me disent
00:54:13 "si vous gagnez, on rentre".
00:54:15 Et nos enfants rentrent.
00:54:17 Donc ça dépend qui.
00:54:19 Et je peux vous dire que dans mon électorat,
00:54:21 il y avait des électeurs de Marine Le Pen 2017,
00:54:25 mais il y avait aussi, et encore plus,
00:54:27 des électeurs de François Fillon,
00:54:29 et pratiquement autant d'électeurs d'Emmanuel Macron de 2017.
00:54:35 Il y a des gens qui attendent ce discours identitaire
00:54:39 avec un discours économique sérieux
00:54:41 qu'on ne leur présente pas.
00:54:43 Et moi, je leur présentais cette synthèse.
00:54:45 Vous êtes d'accord que ce n'est pas ce qu'a fait
00:54:47 ni le général de Gaulle ni Bonaparte ?
00:54:49 Bonaparte et le général de Gaulle n'étaient
00:54:51 ni de droite ni de gauche.
00:54:53 Bonaparte, c'est Robespierre à cheval,
00:54:55 et le général de Gaulle n'est pas de droite.
00:54:57 Mais en 1958, on le traite de fasciste.
00:54:59 On le traite aussi de fasciste ?
00:55:01 On ne décide jamais celui de droite.
00:55:03 C'est la gauche qui décide si on est d'accord ou pas.
00:55:05 Attention, les garçons, non, non.
00:55:07 L'un après l'autre.
00:55:09 Pardonnez-moi, c'est faux.
00:55:11 Le général de Gaulle dit qu'il n'est ni de droite ni de gauche
00:55:15 parce qu'il veut rassembler, et il a raison.
00:55:19 Il est au pouvoir, il n'est pas dans l'opposition.
00:55:21 Quand il est au pouvoir, il veut rassembler.
00:55:23 Avant, je suis désolé.
00:55:25 En 1958 aussi ?
00:55:27 Laissez-moi finir.
00:55:29 D'abord, Mathieu a raison.
00:55:31 Vous avez noté ici une affiche du Parti communiste
00:55:33 avec écrit "le fascisme, c'est lui".
00:55:35 C'était le 4 novembre 2021 sur mon plateau.
00:55:37 Vous vous souvenez ?
00:55:39 Deuxièmement, la politique économique du général de Gaulle
00:55:43 est une politique, je dirais, ordo-libérale.
00:55:45 Le général de Gaulle était pour la monnaie forte,
00:55:47 il était pour l'équilibre budgétaire.
00:55:49 C'est pour ça qu'il a dévalué.
00:55:51 Il a dévalué après, et après il a fait une politique de monnaie forte.
00:55:53 Il a même refusé de dévaluer en 1968.
00:55:55 Il était pour l'équilibre budgétaire,
00:55:57 il était pour l'exigence.
00:55:59 Je vous rappelle quand même que,
00:56:01 avec le général de Gaulle,
00:56:03 la retraite était à 65 ans,
00:56:05 alors que les gens, l'espérance de vie était à 69.
00:56:07 Eric Zemmour.
00:56:09 Arrêtons de croire que le général de Gaulle
00:56:11 se serait inscrit à la NUPES.
00:56:13 Arrêtons de croire ça.
00:56:15 C'est un mythe.
00:56:17 Quel est votre dernier mot,
00:56:19 puisque je n'ai pas dit mon dernier mot
00:56:21 avant de nous quitter ?
00:56:23 Mon dernier mot, c'est que
00:56:25 je continue à me battre
00:56:27 pour mes idées,
00:56:29 pour sauver la France
00:56:31 de la mort annoncée.
00:56:33 Je maintiens ce diagnostic
00:56:35 que certains jugent apocalyptique.
00:56:37 C'est au contraire lucide.
00:56:39 Et je me battrai jusqu'au bout de mes forces.
00:56:41 J'ai raconté dans le livre,
00:56:43 je ne crois pas qu'on dit à un autre candidat
00:56:45 à la présidentielle,
00:56:47 "Sauvez-nous".
00:56:49 Ça m'oblige.
00:56:51 C'est donc un devoir maintenant
00:56:53 vis-à-vis du peuple français.
00:56:55 - Et sauver la langue française.
00:56:57 Sans la langue française, il n'y a rien.
00:56:59 - Ça va tout ensemble.
00:57:01 Mais sans le peuple français,
00:57:03 il n'y a plus de langue française.
00:57:05 - Vous avez fait un éloge
00:57:07 de la jeunesse dans votre livre.
00:57:09 Vous dites par exemple,
00:57:11 "Ces jeunes sont mon miracle".
00:57:13 Vous avez été étonné de voir,
00:57:15 page 137, "Cette jeunesse est notre seule chance
00:57:17 de préserver un héritage français".
00:57:19 - Oui.
00:57:21 - En une minute.
00:57:23 Mon dernier meeting au Palais des Sports.
00:57:25 Il y a 4000 jeunes.
00:57:27 Et à un moment, je dis,
00:57:29 "Vraiment, vous m'étonnez.
00:57:31 Comment vous avez réussi
00:57:33 à m'entendre,
00:57:35 à suivre mes idées,
00:57:37 alors même que vous étiez assaillis
00:57:39 d'une propagande d'État
00:57:41 politiquement correcte
00:57:43 à l'école, à la télévision,
00:57:45 sur les réseaux sociaux, au cinéma,
00:57:47 sur Netflix, etc.
00:57:49 C'est un grand cri, grâce à vous."
00:57:51 Et je vous avoue que vraiment,
00:57:53 ça m'a ému.
00:57:55 On n'est pas fait de...
00:57:57 Vraiment, on n'est pas des robots.
00:57:59 Et vraiment, ça m'a ému. Ces jeunes m'ont ému.
00:58:01 Et franchement, autour de moi,
00:58:03 les jeunes ont été les plus
00:58:05 formidables, les plus fidèles,
00:58:07 les plus loyaux et les plus actifs.
00:58:09 Vous savez,
00:58:11 c'est eux
00:58:13 qui vont vivre
00:58:15 dans cette France libanisée
00:58:17 que je vois venir.
00:58:19 C'est eux qui vont subir et qui subissent déjà
00:58:21 la violence, l'attirmondisation,
00:58:23 l'appauvrissement. Donc ils veulent se battre
00:58:25 pour sauver la France
00:58:27 qu'on ne leur a pas léguée.
00:58:29 C'est important de dire un mot sur cette jeunesse,
00:58:31 parce que beaucoup ne croient pas en cette jeunesse.
00:58:33 On parle de la joie effrangeuse. Geoffroy Lejeune, vous étiez supposé venir.
00:58:35 Et Éric Zemmour, quittez le plateau.
00:58:37 Vous avez vu, on ne veut pas vous quitter.
00:58:39 Vous êtes là, vous êtes gardés.
00:58:41 On le kidnappe.
00:58:43 Vous ne voulez pas rester chroniqueur ?
00:58:45 Non.
00:58:47 Geoffroy Lejeune, votre regard...
00:58:49 Je pense que l'art com, comme on dit maintenant,
00:58:51 ne serait pas d'accord.
00:58:53 Vous êtes décompté. Chaque mot est décompté.
00:58:55 Geoffroy Lejeune, votre regard par rapport à ce qui est...
00:58:57 qui est devenu Éric Zemmour,
00:58:59 par rapport à son entretien aussi
00:59:01 sur son livre ce soir.
00:59:03 Le livre, l'entretien, tout ça, moi j'ai été stupéfait, je vous avoue,
00:59:05 en lisant votre livre, parce que
00:59:07 je connaissais le Zemmour très idéologue
00:59:09 qui publiquement...
00:59:11 Je connaissais le Zemmour sympathique en dehors des plateaux de télé
00:59:13 et le Zemmour idéologue dans ses livres
00:59:15 pour qui tout était raison,
00:59:17 tout était rationalisé en permanence. Et je découvre
00:59:19 pour ce premier livre d'homme politique, pour moi c'est
00:59:21 la suite de la mûre dont on a parlé au moment de Villepinte,
00:59:23 quelqu'un qui s'attache énormément
00:59:25 à ce que vous appeliez jadis de la psychologie,
00:59:27 des trucs de
00:59:29 bonne femme, etc. Où finalement, l'humain a
00:59:31 énormément compté dans cette campagne. Le chapitre sur Philippe Devilliers,
00:59:33 évidemment, est peut-être le plus révélateur
00:59:35 de tout ça. Et ça, ça m'a beaucoup surpris.
00:59:37 Et la deuxième chose, peut-être plus importante,
00:59:39 c'est votre analyse
00:59:41 de votre propre défaite
00:59:43 sur une question, je me souviens, vous m'aviez dit quelques mois
00:59:45 avant de vous lancer, que
00:59:47 celui qui gagne la présidentielle et celui qui réussit à imposer
00:59:49 son thème, c'est la vieille formule de Mitterrand. Donc le vôtre, c'était
00:59:51 l'identité, évidemment, l'immigration, etc.
00:59:53 Et ce que vous racontez
00:59:55 à partir de ce 24 février,
00:59:57 c'est en réalité le moment où on vous vole votre thème
00:59:59 et où on fait un autre thème. Et ce qui est intéressant...
01:00:01 - Un boule au ventre. - La fameuse boule au ventre.
01:00:03 Et ce que j'ai trouvé assez fascinant dans votre
01:00:05 récit jusqu'à la fin, jusqu'à votre échec,
01:00:07 finalement, c'est qu'il y a eu un
01:00:09 après, et une fois que vous avez perdu, Zemmour
01:00:11 a fait 7%, il est ridicule, etc.
01:00:13 Il y a eu une suite, il y a eu un moment, il y a eu les législatives
01:00:15 où il a fallu encore une fois vous ridiculiser,
01:00:17 puis même ça a continué après, l'affaire
01:00:19 Lola, récemment, où vous avez
01:00:21 voulu, avec Reconquête, parler
01:00:23 d'un fait divers qui est en fait un fait de société, et où
01:00:25 on vous a accusé de récupération, et vous avez été
01:00:27 encore combattu, peut-être avec même presque plus
01:00:29 de virulence que pendant la campagne présidentielle. Moi, je voudrais avoir
01:00:31 juste votre analyse sur la raison pour laquelle,
01:00:33 en réalité, on veut faire passer votre défaite
01:00:35 pour le fait que les Français ne s'intéresseraient
01:00:37 pas à cette question de l'immigration.
01:00:39 D'abord, vous employez le mot "ridicule", je ne suis pas d'accord.
01:00:41 Je suis parti de rien,
01:00:43 c'est vrai que je suis monté très haut
01:00:45 à 18, 19, donc c'est une déception
01:00:47 par rapport au 7.
01:00:49 Évidemment, je suis d'accord, mais
01:00:51 si je n'étais arrivé à 7, on m'aurait dit "formidable".
01:00:53 Tout est relatif,
01:00:55 ça je ne vais pas vous l'apprendre.
01:00:57 Maintenant, pour la psychologie,
01:00:59 je n'ai jamais nié l'importance
01:01:01 de la psychologie, d'ailleurs je me souviens, quand j'étais
01:01:03 journaliste, je pouvais m'attacher
01:01:05 à des considérations psychologiques.
01:01:07 Ce que je n'aime pas dans le journalisme contemporain,
01:01:09 et dont je me moque,
01:01:11 c'est tout réduire à cela.
01:01:13 Et oublier les
01:01:15 grands faits idéologiques, politiques,
01:01:17 historiques. J'ai tout un chapitre sur
01:01:19 l'histoire qui a complètement déserté
01:01:21 la vie politique et on était, je crois,
01:01:23 deux avec Mélenchon
01:01:25 à tenir compte et à
01:01:27 connaître, d'ailleurs.
01:01:29 Maintenant,
01:01:31 je pense que si vous voulez,
01:01:33 et d'ailleurs j'explique pourquoi
01:01:35 j'ai été diabolisé
01:01:37 et contrairement à ce que disaient Robert Ménard
01:01:39 et d'autres, ce n'était pas ma personne qui était
01:01:41 diabolisée, c'était mon thème.
01:01:43 C'est-à-dire qu'à partir du moment où
01:01:45 on dit "il y a un grand remplacement",
01:01:47 à partir du moment où on dit "le danger
01:01:49 c'est l'islamisation du pays", à partir du moment
01:01:51 où on dit "la France va devenir un Liban
01:01:53 en grand avec
01:01:55 ses factions entre chrétiens
01:01:57 et musulmans, comme il y a eu dans les années 70,
01:01:59 80, qui ont tué ce pays, on le
01:02:01 voit aujourd'hui, on est
01:02:03 diabolisé. On pourrait être le pape
01:02:05 ou le Dalai Lama,
01:02:07 on serait diabolisé. D'ailleurs, vous l'avez vu,
01:02:09 il y a quelques jours avec le président de Tunisie,
01:02:11 cet homme est un...
01:02:13 D'ailleurs, le Dalai Lama est diabolisé.
01:02:15 Exactement, le Dalai Lama est diabolisé.
01:02:17 D'ailleurs, le pape précédent
01:02:19 fut diabolisé. Et le président de
01:02:21 Tunisie. Si vous voulez,
01:02:23 je pense que la question
01:02:25 identitaire,
01:02:27 la question de l'immigration
01:02:29 globale, la question
01:02:31 de l'explosion démographique de l'Afrique,
01:02:33 ils seront 2 milliards en
01:02:35 2050, ils étaient 100 millions
01:02:37 en 1900. Ça pose
01:02:39 un problème au monde entier. Et on
01:02:41 le voit en Tunisie. La solution
01:02:43 n'est pas forcément l'arrêt
01:02:45 de l'immigration. Ah, la solution est
01:02:47 l'arrêt de l'immigration. Ça, c'est sûr que c'est la seule
01:02:49 solution. Et il y a
01:02:51 d'autres solutions. Bunkériser
01:02:53 la France par rapport au reste du monde. Mais on ne bunkérise
01:02:55 pas. Vous savez, on simplement...
01:02:57 Mais ça nous emmènerait trop loin
01:02:59 comme discussion. On l'aura la prochaine fois
01:03:01 si vous voulez. Mais
01:03:03 en tout cas, ce que je veux vous dire, c'est que
01:03:05 ce n'est pas moi qui fut diabolisé. J'ai mis
01:03:07 du temps à le comprendre. C'est mon thème.
01:03:09 À partir du moment où j'assumais ce
01:03:11 thème-là, je me
01:03:13 condamnais à être diabolisé. Et pour ne pas être
01:03:15 diabolisé, il faut se taire
01:03:17 sur ce thème-là. - Geoffroy Lejeune ? - Ce que vous dites aussi,
01:03:19 après j'en ai fini, c'est qu'on se sert
01:03:21 de votre score pour dire que les Français se fichent
01:03:23 de ce sujet. Et vous dites aussi, d'ailleurs, dans le livre,
01:03:25 que finalement tout le monde avale cette lecture.
01:03:27 Marine Le Pen, Emmanuel Macron, etc.
01:03:29 Tout le monde se sert de ça pour rejeter le thème.
01:03:31 - Bien sûr. - Personne ne veut parler de ça.
01:03:33 - Mathieu, et ensuite la conclusion
01:03:35 avec vous, avant l'arrivée de Pascal.
01:03:37 - Oui, en fait, lorsqu'on parle,
01:03:39 c'était votre échange avec Guillaume Bigot,
01:03:41 la réunion des patriotes des deux rives
01:03:43 de gauche et de droite. En fait, le véritable enjeu,
01:03:45 est-ce que ce n'est pas qu'une partie de la gauche
01:03:47 traite la question identitaire sur le mode radioactif ?
01:03:49 Elle peut se rallier à la critique de l'Europe.
01:03:51 Elle peut se rallier à la défense de la souveraineté.
01:03:53 Elle peut même critiquer les juges s'il le faut,
01:03:55 mais la question identitaire dans cette immense...
01:03:57 C'est comme si c'était une question
01:03:59 qu'elle ne veut pas toucher, parce qu'elle sait
01:04:01 que si elle la touche véritablement,
01:04:03 elle sera condamnée, une vocation de paria, finalement.
01:04:05 - Mais on l'a vue... Vraiment, je réponds très, très vite.
01:04:07 Et je réponds à mon ami Guillaume
01:04:09 par la même occasion. On l'a vue
01:04:11 avec ce pauvre Arnaud Montebourg,
01:04:13 qui n'a jamais dépassé 1,5 %
01:04:15 dans les sondages. - Il prend toujours à gauche.
01:04:17 - Attendez, à partir du moment... - On a fini, alors.
01:04:19 - À partir du moment où... - Il explique dans le livre.
01:04:21 - Il a dit ni droite ni gauche, il n'a pas dit la gauche.
01:04:23 À partir du moment où il a voulu parler d'immigration
01:04:25 de façon timide, il voulait
01:04:27 simplement bloquer les visas
01:04:29 tant que les Algériens et les Tunisiens
01:04:31 ne prendraient pas...
01:04:33 ne prendraient pas nos
01:04:35 clandestins. C'est ce qu'a fait Macron,
01:04:37 et il s'est couché au bout de six mois.
01:04:39 Ses partisans eux-mêmes
01:04:41 l'ont lâché, et il a dû
01:04:43 abandonner. - Merci. - Et qu'est-ce qu'on...
01:04:45 Attendez, 30 secondes, j'en ai fini.
01:04:47 - Vous me sentes rajoutée.
01:04:49 - Bon, je m'en vais, je m'en vais.
01:04:51 - Bon, allez, un dernier mot. - Un dernier mot, simplement,
01:04:53 pour vous dire que les patriotes de gauche,
01:04:55 les Montbourgs,
01:04:57 les Chevenements,
01:04:59 qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont voté
01:05:01 pour le mondialiste Macron. Ils n'ont pas
01:05:03 voté du tout pour la patriote. - Alors ?
01:05:05 - Pour moi, ça ruine tout votre
01:05:07 clivage. - Voici Pascal Praud qui vient vous saluer,
01:05:09 qui continue.
01:05:11 On laisse la place. On est comme ça.
01:05:13 Comment allez-vous ? Je vous laisse ma place.
01:05:15 - Merci beaucoup. - Merci, Eric.
01:05:17 - Merci à tous. - Merci beaucoup.
01:05:19 - Et bonne soirée, Pascal. - Merci.
01:05:21 On se retrouvera de toute façon un matin.
01:05:23 Mais c'était très intéressant de vous écouter.
01:05:25 Il y a beaucoup de choses à retenir de ce que vous avez
01:05:27 dit sur la campagne, mais également
01:05:29 sur
01:05:31 l'espace médiatique.
01:05:33 Et ça, c'est quelque chose dont on parle
01:05:35 régulièrement, l'espace médiatique.
01:05:37 Comment est-il...
01:05:39 Comment réagit-il ? Pourquoi réagit-il ?
01:05:41 Et la critique des médias qu'a
01:05:43 fait Eric Zemmour mérite qu'on puisse
01:05:45 en discuter ensemble
01:05:47 avec Louis Dragnel qui est en train d'arriver,
01:05:49 avec Philippe Guibert, avec
01:05:51 Gilles-William Golnadel, avec
01:05:53 Gautier Lebret.

Recommandations