Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 -Ca ne va pas du tout, ils ne sont pas sages du tout.
00:02 C'est seulement quand il y a le générique...
00:05 -Au mode homme neutre !
00:07 -Heureusement que l'émission commence,
00:09 sinon vous parlez beaucoup.
00:11 J'ai trouvé enfin la mascotte de "Face à l'info".
00:14 Je sais pas si on voit bien.
00:16 -C'était pas mal quand j'ai servi de modèle, non ?
00:18 -On va lancer la minute info à Adrien Spiteri.
00:22 Musique de tension
00:25 -Le 14 avril, le Conseil constitutionnel
00:27 rendra ses décisions sur la réforme des retraites.
00:30 Une annonce faite ce mercredi dans un communiqué.
00:33 Deux décisions seront rendues,
00:35 l'une sur la constitutionnalité du projet,
00:38 l'autre sur la recevabilité de la demande de référendum
00:41 lancée par la gauche.
00:43 Elisabeth Borne dénonce les violences
00:46 dans les cortèges à Sainte-Sauline.
00:48 La mobilisation contre les mégabassines
00:50 a été marquée par des affrontements
00:52 avec les forces de l'ordre ce week-end.
00:55 Le Sénat et la Première ministre reprochent également
00:58 à certains élus de s'être rendus à une manifestation interdite.
01:02 Au total, 47 gendarmes ont été blessés.
01:06 Et puis, Charles III et Camilla sont à Berlin, en Allemagne.
01:10 Le roi du Royaume-Uni et son épouse ont participé
01:12 à une cérémonie porte de Brandebourg.
01:15 Ils ont été accueillis par Frank-Walter Stenmaier,
01:18 le président fédéral allemand.
01:20 Vous le voyez sur ces images.
01:21 Il s'agit de la première visite d'Etat de Charles III
01:25 et puis son accession au trône.
01:26 -Ils sont intenables.
01:32 Au sommaire ce soir,
01:33 Grégoire de Fournasse a été puni
01:36 pour avoir troublé l'Assemblée nationale.
01:38 Aurélien Saint-Aul,
01:40 qui a qualifié le ministre du Travail d'assassin, non.
01:43 Certains refusent de serrer la main
01:45 du Rassemblement national à l'Assemblée,
01:47 mais le bras d'honneur du ministre Moretti
01:50 dans l'hémicycle reste impuni.
01:52 Génération identitaire a été dissoute,
01:54 de nombreux lieux de culte jugés radicaux également,
01:57 mais aujourd'hui, la dissolution du soulèvement de la terre
02:00 à l'origine de la manifestation interdite à Saint-Sauline
02:04 est fortement contestée par les insoumis.
02:07 Jusqu'où peut-on aller dans le deux poids, deux mesures ?
02:11 L'édito de Mathieu Bocote.
02:14 Où est passée la gauche ?
02:16 La tirade de Gérald Darmanin hier à l'Assemblée nationale,
02:19 qui fustige la gauche pour son silence
02:21 face à la violence des casseurs,
02:23 dans les annales du Palais Bourbon.
02:25 Où est donc passée cette gauche ?
02:27 La NUPES et Jean-Luc Mélenchon auraient-ils trahi la gauche
02:31 au profit du roquisme,
02:32 idéologie capitaliste importée des Etats-Unis,
02:35 de la lutte contre l'islamophobie,
02:37 idéologie ultra réactionnaire et de l'écologie,
02:40 idéologie bourgeoise et anti-progrès ?
02:42 La NUPES est-elle aussi l'ennemi du pouvoir du peuple,
02:46 par le peuple et pour le peuple ?
02:48 L'édito de Guillaume Bigot.
02:50 Au nom de quoi le département de Seine-Saint-Denis
02:53 se retire de l'expérimentation du RSA ?
02:55 Le département le plus pauvre de France refuse l'expérimentation
02:59 qui consiste à conditionner le versement du RSA
03:03 à l'exercice de 15 à 20 heures d'activité hebdomadaire.
03:07 Le président du département
03:08 invoque une divergence de conception du rôle des aides sociales.
03:13 Pourquoi veut-il garder la main, lui,
03:16 sur l'accompagnement des personnes au RSA
03:19 alors que le RSA est conditionné de fait par la loi ?
03:22 En quoi le conditionnement des aides serait-il une grave entorse
03:26 à notre République ?
03:27 Le décryptage de Charlotte d'Ornellès.
03:29 Alors qu'un enseignant sur cinq est agressé,
03:32 physiquement menacé en France à cause des atteintes à la laïcité,
03:36 on s'arrêtera aujourd'hui sur la date, à la date du 29 mars 1880.
03:41 Ce jour-là, le ministre de l'Instruction publique
03:44 prend deux décrets.
03:46 Objectif, expulser les religieux de l'enseignement.
03:50 Jules Ferry demande de se mettre en règle avec la loi
03:53 ou de quitter l'enseignement en moins de trois mois.
03:56 Marmonne raconte ce jour de laïcisation à marche forcée
04:00 de l'enseignement, non sans contestation,
04:02 le jour où le gouvernement prenait des décisions
04:05 pour la cohésion nationale.
04:07 L'islamisme au coeur de l'institution européenne.
04:10 Nous allons vous parler d'un sujet...
04:12 Chut ! Personne ne parle.
04:14 Contre le prosélytisme islamiste,
04:16 François-Xavier Bellamy, député européen à LR,
04:19 par rapport à ses confrères, a osé apostropher
04:21 ceux qui dupent le monde en brandissant "racisme"
04:25 pour mieux justifier leur radicalisme.
04:28 Mathieu Boccoté vous contera
04:31 la tentative d'intimidation contre ce député.
04:34 Voilà, une heure pour prendre un peu de hauteur
04:37 avec nos mousquetaires.
04:38 On commente, on décrypte, on analyse. C'est parti.
04:41 ...
04:55 -Et le sujet du jour, Sainte-Sauline,
04:58 plainte des deux manifestants blessés
05:02 qui sont entre la vie et la mort,
05:04 plainte pour tentative de meurtre.
05:06 Comprenez-vous ces plaintes ?
05:08 C'est la question que je vous poserai.
05:11 Ravis de vous revoir, Guillaume Bigot.
05:13 Vous pensez comme notre mascotte ?
05:15 -Je vais essayer de prendre la pause.
05:17 -Jaloux de ne pas y arriver.
05:19 -Charlotte, elle pense tout le temps,
05:21 matin, midi et soir. Mathieu aussi.
05:23 Je sais pas pour Marc.
05:25 -Marc fait autre chose.
05:26 -Il y pense tout le temps.
05:28 ...
05:30 -Alors, Gérald Darmanin a annoncé hier
05:34 son intention de dissoudre le groupe Soulèvement de la Terre.
05:38 Ce groupe s'est fait connaître depuis un certain temps,
05:41 était déjà au coeur du soulèvement
05:43 de jeudi dernier à Sainte-Sauline.
05:45 Qu'est-ce qui a amené le ministre de l'Intérieur
05:48 à faire ce choix ?
05:49 Mais d'abord, dites-nous, Mathieu,
05:51 que représente ce groupe Soulèvement de la Terre
05:54 pour bien comprendre ?
05:56 -Il faut chercher à comprendre
05:58 quelle est la nature de cette organisation
06:00 pour comprendre ce que peut vouloir dire
06:03 sa dissolution.
06:04 Point de départ créé en 2021
06:06 dans le cadre de Notre-Dame-des-Landes,
06:08 dans cette dynamique.
06:09 C'est un groupe qui s'inscrit dans une logique zadiste.
06:13 Mais un zadisme 2.0, comme on dirait aujourd'hui,
06:15 un zadisme radicalisé, si la chose était imaginable,
06:19 un zadisme recyclé par la logique antifa, j'y arriverai.
06:22 Quoi qu'il en soit, on est devant un groupe
06:24 qui représente bien l'accouplement
06:27 entre l'ultra-gauche et les écologistes radicaux.
06:30 Un accouplement ou peut-être une instrumentalisation.
06:33 Quand on lit les papiers,
06:34 quand on comprend ce qui filtre, ce qui sort autour de ce groupe,
06:38 on comprend qu'il s'agit d'une initiative
06:40 où l'ultra-gauche s'empare des thématiques écologistes
06:44 pour être capable d'avancer son agenda.
06:46 D'ailleurs, c'est intéressant,
06:48 parce que les Soulèvements de la Terre,
06:51 officiellement, c'est une fédération,
06:53 une association d'associations,
06:55 une fédération d'associations qui sont en lutte aujourd'hui,
06:59 je décrireai leur programme,
07:01 dans le libre de l'écologisme radical.
07:04 Avec cette idée qu'il y a des actions illégales
07:07 qui sont nécessaires aujourd'hui
07:08 pour sauver la planète dont ils se veulent les porte-parole.
07:12 Mais ce qu'on comprend, c'est que le noyau idéologique,
07:15 le noyau dirigeant, parce qu'il y en a un,
07:17 vient surtout de la mouvance ultra-gauche antifa.
07:20 Ce qui relativise, à mon avis, un discours souvent entendu
07:23 qui nous dit que les antifas, on ne peut pas les dissoudre,
07:26 parce que c'est une mouvance dispersée,
07:28 sans structure d'autorité, horizontale et sans verticalité.
07:32 Je pense que c'est à relativiser, cette chose-là.
07:35 Les antifas ont réussi à imposer cette légende dans l'espace public
07:38 qu'ils agissent sans structure organisée.
07:41 Dans les faits, ils sont parfaitement capables
07:43 de coordonner leur action.
07:45 Il y a des structures d'autorité, mais on n'est pas capable de les voir.
07:49 Mais il faut cesser d'avoir cette impression
07:51 que c'est l'ultra-gauche, une forme de mauvais champignon
07:54 qui disparaît ensuite.
07:55 Ils sont beaucoup plus organisés et beaucoup mieux financés.
07:59 En passant, aux États-Unis, les syndicats mettent beaucoup d'argent.
08:02 Je me permets de le mentionner.
08:04 Ensuite, que nous dit cette organisation?
08:06 Il faut lire son manifeste,
08:08 qui est écrit en écriture inclusive.
08:10 Je commence en le disant.
08:12 Ça veut dire quelque chose.
08:13 Ces gens-là pensent que la langue française
08:16 est dominée par une structure hétéropatriarcale phallocentrée.
08:19 Ça veut dire déjà que c'est un peu déréglé.
08:22 Leur esprit.
08:23 Ils nous disent...
08:24 Pour eux, on court vers l'apocalypse climatique.
08:27 C'est une légitime inquiétude pour le climat.
08:29 Mais l'apocalypse climatique est telle
08:32 que ça vient soulever les exigences
08:34 liées normalement au respect du droit et de la propriété.
08:37 Pour cela, il faut multiplier les actions insurrectionnelles
08:40 pour pousser notre société vers une prise de conscience brutale.
08:44 Je cite...
08:45 Il y a un appel à la question... C'est la logique de la ZAD.
08:48 Je cite un exemple parmi d'autres de leur manifeste.
08:51 "Nous sommes traversés..."
08:52 "Point E-S." C'est l'inclusive.
08:54 "...par un désir croissant de déserter la vie
08:57 "qu'ils nous ont planifiée,
08:59 "d'aller construire des foyers d'autonomie à la campagne
09:02 "comme en ville.
09:03 "Sous état d'urgence permanent,
09:05 "nous avons lutté sans relâche contre la loi travail,
09:08 "les violences policières, le racisme, le sexisme
09:10 "et l'apocalypse climatique."
09:12 Vous voyez, tout est dans tout et inversement.
09:15 L'ensemble des causes woke, intersectionnelles,
09:18 antiracistes, tout s'est mis ensemble,
09:20 recyclé dans la logique écologiste.
09:23 Ensuite, on nous a dit que l'apocalypse climatique
09:26 est devant nous. Pas les changements climatiques.
09:28 L'apocalypse est là.
09:30 C'est toujours la même chose.
09:31 Plus vous annoncez la catastrophe,
09:33 plus ça vous donne le droit de lutter contre elle
09:36 par des moyens qui ne seraient pas permis en temps normal.
09:39 "Seul un basculement radical, un soulèvement,
09:42 "pourrait permettre d'enrayer le réchauffement climatique
09:45 "et la sixième extinction..."
09:47 C'est une formule rhétorique.
09:49 "...massive des espèces déjà en cours.
09:51 "Il ne nous reste plus d'autre voie
09:53 "que de mettre toutes nos forces dans la bataille
09:56 "pour enrayer le désastre en cours
09:58 "et abattre le système économique dévorant qui l'engendre."
10:01 Donc, c'est clair, la perspective est insurrectionnelle.
10:05 On n'est pas devant des réformes,
10:06 mais des gens qui appellent à l'abolition du système.
10:09 Qu'est-ce qu'on fait pour abattre le système ?
10:12 On peut bien dire "abolir le système",
10:14 faire des slogans à la Greta Thunberg,
10:16 mais c'est plus concret.
10:18 Il y a des appels au sabotage.
10:20 Comment fonctionne le sabotage de ces gens-là ?
10:22 Parce qu'ils ont toujours le génie de la formule.
10:25 "Des actions de désobéissance civile
10:27 "et de désarmement d'infrastructures
10:29 "qui sont des armes de destruction massive du vivant,
10:32 "comme les bassines ou les centrales à béton."
10:35 J'insiste là-dessus.
10:36 Dans leur esprit, l'industrie, l'industrie agroalimentaire,
10:39 l'industrie de l'énergie,
10:42 ce sont des armes de destruction de la planète.
10:46 -Massive. -Oui, massive.
10:49 Et donc, il faut désarmer...
10:51 -Qu'on n'a jamais trouvées en Irak.
10:53 -Les États-Unis. -Oui, exactement.
10:56 Mais si ce sont des armes de destruction massive,
10:59 il faut aller désarmer.
11:01 Comment peut-on désarmer ?
11:03 Eh bien, justement, en cherchant à faire du sabotage industriel,
11:07 du sabotage urbain, du sabotage agricole.
11:10 C'est une entreprise de sabotage de l'agroalimentaire,
11:13 mais pas seulement des industries énergétiques.
11:15 Ensuite, au nom de la Défense,
11:18 on a l'idée de la terre et de l'eau.
11:20 C'est cette idée qu'il faut défendre la terre et l'eau.
11:23 Pour cela, on va désarmer.
11:25 Ça veut dire saboter. Il faut savoir ce qu'on nous dit.
11:27 Autre chose, climat insurrectionnel durable.
11:30 On a vu les résultats à Saint-Solyne.
11:32 Ça implique de s'en prendre directement à ceux qui veulent empêcher
11:36 la destruction du bien privé, de l'industrie.
11:40 Qu'est-ce que ça implique ? L'attaque contre les policiers.
11:43 C'est là qu'on retrouve le noyau originel antifa dans cette culture.
11:47 Je précise une chose.
11:48 Les gens de Soulevement de la terre et ceux qui tournent autour de cet univers
11:52 ont expliqué que ce n'était pas possible de les dissoudre.
11:56 Pourquoi ? Parce qu'ils disent qu'on est une association d'associations.
12:00 Donc, allez-vous dissoudre toutes les associations qui sont membres de notre groupe ?
12:04 Donc, ce n'est pas possible de le faire.
12:06 Juridiquement, ça ne serait pas possible de le faire.
12:09 Par ailleurs, nous disent-ils, vouloir nous dissoudre,
12:12 nous qui avons quand même lancé une manifestation
12:14 où des policiers ont été agressés,
12:16 c'est une manière de détourner le regard
12:18 parce que le vrai sujet pour eux, ce sont les violences policières
12:20 et la catastrophe climatique.
12:22 Donc, leur agression, leur transformation d'un terrain agricole
12:26 en champ de bataille contre les forces de l'ordre,
12:28 c'est un faux sujet, comme le répètent plusieurs députés de gauche.
12:32 Qu'est-ce qui est puni ici ?
12:35 L'extrémisme, par Gérald Darmanin,
12:38 ou bien le soulèvement contre l'ordre républicain ?
12:40 Vous posez une question essentielle, je crois, ici,
12:42 parce que ce sont deux choses distinctes.
12:45 Si on est devant un groupe factieux, quel qu'il soit,
12:48 factieux social-démocrate, factieux libertaire...
12:51 Factieux social-démocrate, j'adore l'idée.
12:53 (Rires)
12:54 Prenez la catégorie, si vous êtes devant un factieux
12:57 qui appelle explicitement au renversement de l'État,
13:01 à l'utilisation de la violence comme instrument politique,
13:04 quelle que soit votre idéologie,
13:05 vous devez être, effectivement, dans le collimateur de l'État
13:09 parce que vous vous en prenez à la sécurité publique,
13:11 à la concorde publique,
13:12 vous en prenez à l'existence même de l'État.
13:14 Donc, ce n'est pas une question idéologique, ici.
13:16 Ce qui est en question, c'est la logique factieuse et milicienne.
13:20 Gardons ça à l'esprit.
13:22 Donc, ça ne veut pas dire...
13:23 Et là, on nous dit qu'il faut... parce que la rhétorique politique,
13:25 c'est facile, on dit...
13:26 Oui, il faut condamner les extrémistes.
13:27 Un instant, c'est là-dessus qu'on doit...
13:28 Si le pouvoir se donnait le droit de dissoudre tous ceux
13:31 qui se font traiter d'extrémistes un jour,
13:33 nous passerions nos vies dans des existences dissolues,
13:36 pour le dire de cette manière.
13:38 Donc, qui s'était traité dans sa vie d'extrême droite ?
13:41 Sachant que l'extrême droite, pour certains,
13:43 commence au centre-gauche, ça serait compliqué.
13:45 L'extrême gauche, par ailleurs,
13:46 le terme est souvent utilisé de manière abusive.
13:49 Et Emmanuel Macron s'est lui-même qualifié d'extrême centriste
13:52 pendant la présidentielle.
13:53 Faut-il dissoudre Emmanuel Macron ?
13:54 Je ne crois pas.
13:55 Donc, qu'est-ce qu'on voit là-dedans ?
13:57 Quand on nous dit qu'il faut dissoudre les extrêmes,
13:59 dissoudre les extrêmes, non.
14:00 Ce qu'on appelle extrême, c'est souvent un discours
14:02 dont on refuse les fondements qui nous semblent inacceptables.
14:05 Et là, on se dit, bon, bon.
14:06 Donc, ça, je pense que le problème,
14:07 ce n'est pas les extrêmes, qui est une catégorie rhétorique,
14:11 une catégorie stratégique bas de gamme,
14:13 qui ne permet pas de comprendre véritablement
14:15 le pluralisme politique.
14:16 On est toujours l'extrême de quelqu'un d'une manière ou de l'autre.
14:19 Donc, j'y reviens, ce qu'il faut dissoudre ici,
14:23 ce n'est pas un groupe à cause de son idéologie.
14:26 Si l'idéologie de ces gens-là s'exprimait
14:28 dans les termes de la démocratie libérale,
14:30 du débat, de ce qu'on appelle en France la culture républicaine,
14:32 si cette idéologie se formulait dans ces termes-là,
14:35 on dirait, très bien, ils pensent des choses très étranges,
14:37 ces messieurs, ces messieurs, ces dames et ces autres,
14:40 mais ce n'est pas ce dont il y a question ici,
14:42 c'est la culture insurrectionnelle.
14:44 Alors, j'y reviens, souvent, ces derniers temps,
14:46 la dissolution a été utilisée pour casser des groupes
14:49 sur une base idéologique.
14:50 Je pense que l'exemple typique de ça, c'est la génération identitaire.
14:53 Je suis sûr qu'on soit d'accord ou non
14:54 que la génération identitaire est secondaire.
14:56 Ce qui est certain, c'est qu'on a la nécessité de les dissoudre
14:58 pour se donner le droit de dissoudre d'autres groupes
14:59 en esprit d'équilibre,
15:00 puisqu'il faut toujours qu'il y ait au moins
15:02 une méchante droite dans la bande.
15:03 Ils ont passé, ils ont payé pour les autres, en fait.
15:06 Là, on n'est pas dans une dissolution politique ou idéologique.
15:08 On est dans une dissolution au nom de la sécurité publique,
15:12 et de ce point de vue, elle s'oppose, je pense,
15:14 sur le bon niveau, pour une fois.
15:15 - Dernière question, revenons-y.
15:18 Comment réagissent, justement, les Insoumis
15:20 et les autres mouvements de la gauche radicale
15:21 à cette dissolution ?
15:22 - Ils sont scandalisés.
15:24 Ils sont scandalisés, ils se demandent qu'est-ce qui se passe.
15:26 Mais comment peut-on vouloir dissoudre
15:29 soulèvement de la terre ?
15:30 Ils ont quand même des drôles de noms, ces gens-là.
15:33 Alors, qu'est-ce qu'ils nous disent ?
15:34 Ils nous disent que c'est pure diversion.
15:36 C'est pure diversion.
15:38 Je leur dis pourquoi c'est pure diversion ?
15:40 Parce qu'ils ont décidé en amont
15:41 qu'il n'y avait pas de réels problèmes de violence
15:44 d'ultra-gauche et de milices d'ultra-gauche.
15:46 Si on décide que le problème des violences d'ultra-gauche
15:48 n'existe pas, eh bien, dès lors, la question de la dissolution
15:50 de ces groupes ne se pose pas.
15:52 C'est assez intéressant.
15:54 J'ajoute une chose qui me frappe.
15:56 La gauche radicale parlementaire
15:58 ne critique jamais ce qui se fait sur sa gauche.
16:01 Elle ne sent pas le besoin de se respectabiliser,
16:03 alors qu'à droite, on voit ça quelques fois.
16:05 Quand vous êtes de droite, vous rentrez dans une pièce,
16:09 vous cherchez toujours la personne plus à droite que vous
16:10 pour montrer que vous, vous êtes un humaniste
16:12 et il y a pire que vous dans la pièce.
16:13 - Le cordon sanitaire.
16:13 - Oui, vous cherchez toujours vers qui le tendre.
16:16 Qui est plus radioactif que vous ?
16:18 À gauche, ils acceptent la notion de diversité des tactiques.
16:21 Ils acceptent même l'idée
16:22 qu'il y a des groupes plus violents à leur gauche.
16:24 Un dernier mot qui est plutôt amusant,
16:25 c'est Thomas Porte, qui est le député
16:28 qui aime faire rouler des têtes,
16:30 celle d'Olivier Dussopt, on s'en souvient,
16:32 sur le mode du ballon de foot.
16:33 Il dit, mais regardez dans quel monde il vit, sur Twitter,
16:37 « Pendant que les groupuscules d'extrême droite
16:39 sèment la terreur dans le pays... »
16:42 - Les trops, c'est qui ?
16:44 - « ...que les policiers de la brave M passent à tabac
16:47 les manifestants, Darmanin annonce la dissolution
16:51 des soulèvements de la terre.
16:52 Ministre de l'extrême droite, ministre des violences policières.
16:56 Et quant à Europe Écologie, les Verts,
16:58 ils parlent de la criminalisation du mouvement écolo.
17:01 On se demande si ces gens vivent sur terre. »
17:03 - Merci pour votre regard.
17:05 Gérald Darmanin en retiendra, ministre d'extrême droite.
17:07 C'est intéressant, puisqu'on va...
17:09 - C'est au monsieur.
17:10 - On va rester, revenir...
17:12 Transition parfaite sur le discours de Gérald Darmanin hier.
17:16 Tout le monde en parle aujourd'hui.
17:17 Hier, à l'Assemblée nationale, il a lancé une longue anaphore
17:20 et a posé et décliné cette question,
17:23 que s'est-il passé à gauche ?
17:26 Où est passée la gauche ?
17:28 Et ce sujet vous interpelle.
17:30 - Oui, Charlie, c'est où est la gauche ?
17:32 Et moi, je pense que d'abord, pour commencer,
17:34 qu'on soit d'accord ou pas avec Gérald Darmanin,
17:38 forcer de constater que, déjà, sur la forme,
17:40 c'était quand même assez brillant, il faut dire.
17:42 C'est un morceau de bravoure, à mon avis,
17:43 d'éloquence parlementaire,
17:44 même si on peut être complètement désaccord avec lui.
17:46 Et dans le fond, c'est assez malin, c'est assez rusé.
17:49 Je vais essayer de vous expliquer ça.
17:50 Dans la forme, c'est assez brillant.
17:52 D'abord, ça fait du bien d'avoir un ministre
17:54 qui fait enfin de la politique.
17:56 La politique, c'est-à-dire, vous savez, la politique,
17:58 c'est l'art du verbe, fait d'éloquence,
18:01 le style, la spontanéité, ça doit sortir des tripes.
18:04 C'est-à-dire, c'est pas seulement le brouet éco-techno-euro-libéral.
18:10 Ça contraste un peu.
18:11 Alors, je ne vise personne, évidemment,
18:12 mais il y a quand même des ministres, des présidents
18:15 qui ont l'air de répéter un tchat de GPT
18:17 qui aurait été programmé par McKinsey et par Bruxelles,
18:19 et ils arrivent en plus à se casser la voix en répétant ça,
18:22 en répétant ces espèces de trucs qui sont des pitchs millimétrés.
18:26 Bon, là, au fin, c'est un peu sincère.
18:28 Vraiment, ça fait du bien.
18:30 Et je trouve que c'est très habile dans le fond
18:31 parce qu'effectivement, il fait de la politique.
18:33 C'est-à-dire qu'il tient sa position institutionnelle
18:35 de premier flic de France, de ministre de l'Intérieur,
18:39 et en même temps, il fait vraiment de la politique.
18:40 D'abord, parce qu'il envoie évidemment une carte postale
18:42 à une partie de l'électorat, de l'électorat de droite,
18:45 qui attend et qui aspire à la loi et à l'ordre.
18:48 Ensuite, parce que de manière assez habile,
18:51 il utilise l'ambiguïté que Jean-Luc Mélenchon lui-même
18:54 a entretenue à propos de ces violences,
18:56 de toutes ces violences, d'ailleurs, pour faire quoi ?
18:59 Pour corneriser Jean-Luc Mélenchon.
19:01 En fait, pour le mettre au coin de la République,
19:03 pour le lepéniser.
19:05 Il veut faire le cordon sanitaire républicain
19:08 autour de Jean-Luc Mélenchon, ce qui est assez habile.
19:10 Ça le place à plein d'égards,
19:12 mais notamment, y compris vis-à-vis du reste de la Macronie.
19:15 Parce que souvenez-vous, au début de cette mandature,
19:18 contrairement au RN, le RN menaçait la République
19:20 matin, midi, soir.
19:22 Et donc, on pouvait voter, on pouvait discuter avec les filles.
19:25 Et là, M. Darmanin, il élargit l'excommunication.
19:29 C'est très malin, d'ailleurs, parce que dans la forme,
19:31 il ne parle pas directement à Jean-Luc Mélenchon,
19:34 à l'imam caché, ou le shogun caché.
19:36 Il ne parle pas non plus à ses partisans, les filles.
19:39 Non. Et qu'est-ce qu'il dit sans leur parler ?
19:42 Il dit qu'on ne peut même plus leur parler.
19:43 C'est une espèce de mise en abyme
19:46 du fait qu'on ne peut plus leur adresser la parole.
19:48 Et qu'est-ce qu'il fait ?
19:49 Il sème la discorde chez l'ennemi.
19:50 Il sème, de son point de vue, bien sûr,
19:52 la discorde à gauche.
19:54 Donc, il essaye d'étendre ce discrédit
19:56 qu'il a prononcé, républicain,
19:58 au partenaire de la NUPES.
20:00 Et grosso modo, il cherche à les culpabiliser.
20:02 Il leur dit "mais attendez,
20:03 pourquoi vous n'avez pas fait barrage
20:04 à cette espèce de chianlie républicaine ?
20:06 C'est scandaleux."
20:07 Et donc, on revient sur sa question,
20:09 qu'est-ce qui est arrivé à gauche ?
20:11 C'est son anaphore.
20:12 Et moi, je pense qu'elle peut s'entendre
20:13 dans deux sens différents.
20:15 Qu'est-ce qui est arrivé à gauche ?
20:16 On peut le traduire par
20:17 qu'est-ce qui est arrivé au vert,
20:18 qu'est-ce qui est arrivé au PC,
20:20 surtout qu'est-ce qui est arrivé au PS,
20:22 pour qu'ils se soumettent à LFI
20:24 et qu'ils cautionnent, en fait,
20:25 la dérive extrémiste de LFI.
20:27 Mais il y a une autre formulation de la question,
20:30 c'est qu'est-ce qui est arrivé à la gauche
20:32 dite de gouvernement,
20:33 à la gauche responsable,
20:34 pour qu'elle soit absente du Parlement ?
20:36 C'est une question, évidemment, assez perfide,
20:38 parce qu'on sait très bien ce qui lui est arrivé.
20:40 Elle se retrouve chez M. Macron,
20:42 donc évidemment, voilà.
20:43 Donc cette gauche de gouvernement,
20:45 elle est déjà alliée.
20:47 Il a raison ou pas ?
20:48 Que s'est-il passé à gauche ?
20:49 La gauche a-t-elle trahi la gauche ?
20:51 Oui, je pense qu'il a raison sur ce point.
20:53 La gauche n'est plus à gauche,
20:54 elle n'habite plus à gauche,
20:55 je ne sais même pas si elle habite encore en France,
20:56 mais surtout la gauche,
20:59 et là, je pense qu'il a un peu tort,
21:00 la gauche dite de gouvernement,
21:01 la gauche responsable.
21:03 Pourquoi M. Darmanin a tort ?
21:04 Parce que c'est cette gauche de gouvernement
21:06 qui est la première à trahir la gauche
21:07 et à trahir le peuple, c'est évident.
21:09 Alors évidemment, il a beau jeu de faire appel
21:11 à la responsabilité de la gauche du gouvernement,
21:14 mais ça fait bien longtemps
21:15 qu'au nom des marchés,
21:16 au nom de la construction européenne,
21:18 au nom du réalisme électoral,
21:19 cette gauche-là, c'est une...
21:21 Vous savez, comme il y a du Coca-Cola
21:22 dans les supermarchés garantis sans sucre,
21:25 cette gauche de gouvernement,
21:26 elle est garantie sans peuple.
21:27 C'est-à-dire qu'il n'y a plus un employé,
21:29 il n'y a plus un ouvrier qui vote
21:30 pour ces sociaux traîtres, ça, c'est clair.
21:32 Et cette gauche de gouvernement,
21:33 en fait, elle a opéré trois conversions.
21:35 C'est des conversions qui sont des reniements,
21:37 en réalité.
21:38 Première conversion en 82,
21:40 la conversion au marché,
21:41 le tournant de la rigueur.
21:43 Il y a des auteurs anglo-saxons
21:44 qui appellent ça le "miterrand U-turn".
21:46 Voilà.
21:47 En 92, deuxième conversion, deuxième reniement.
21:50 Maastricht, on passe de la souveraineté nationale
21:52 et populaire,
21:53 entre parenthèses, la République,
21:55 entre parenthèses, fermons la parenthèse,
21:56 à l'Europe, à la construction de l'Europe.
21:58 En 2011, troisième et dernière conversion
22:01 et troisième et dernier reniement,
22:02 c'est la conversion au sociétal.
22:04 2011, c'est l'année où il y a cette célèbre note
22:07 de Terra Nova qui acte, en fait,
22:10 la disparition de l'électorat populaire
22:11 parce qu'il n'y a plus beaucoup qui votent à gauche
22:14 et donc qui recommande aux partis socialistes,
22:16 notamment, de ce, disons,
22:18 d'avoir un électorat de substitution.
22:20 Et est-ce que cette dérive, justement,
22:22 de la gauche, hors de la gauche,
22:23 d'abord de la gauche de gouvernement,
22:25 célébrée par M. Darmanin,
22:26 parce qu'elle n'est pas à gauche,
22:28 est-ce qu'elle concerne M. Mélenchon ?
22:29 Pour reformuler un peu la question.
22:31 C'est compliqué, c'est pas si simple
22:33 de répondre instantanément.
22:34 Parce qu'effectivement, M. Mélenchon,
22:35 il a été, à un moment,
22:37 un sénateur socialiste,
22:39 fasciné par Mitterrand et par son cynisme,
22:41 totalement gauche caviar,
22:43 qui a voté oui à Maastricht,
22:44 il ne faut pas l'oublier,
22:46 et il a aussi fait, d'une certaine façon,
22:47 de l'indigénisme avant l'indigénisme.
22:49 Avec ses petits copains,
22:51 il était proche de SOS Racisme, etc.
22:52 C'est ça que ça voulait dire, en fait.
22:53 SOS Racisme, c'est "sauvons le racisme",
22:55 il est en train de disparaître.
22:56 Ensuite, Jean-Luc Mélenchon,
22:59 je pense, jusqu'en 2017,
23:00 franchement, pour être honnête,
23:01 jusqu'en 2017, il a lutté, quand même,
23:03 pour éviter que la gauche
23:05 soit totalement dévorée
23:07 par cette deuxième gauche.
23:08 La gauche de Delors, la gauche de Blair,
23:10 la gauche de Clinton, la gauche de Valls,
23:12 la gauche d'Obama,
23:13 enfin, tous les sociotraîtres de la Terre, quoi.
23:16 Et en effet, le Parti de gauche
23:18 a essayé de garder le cap à gauche,
23:20 c'est-à-dire le cap de la défense des plus modestes.
23:22 Et cette gauche, indiscutablement,
23:24 tradition de gauche qu'avait Mélenchon jusqu'en 2017,
23:26 qui a critiqué le capitalisme,
23:28 aussi, il faut dire la vérité jusqu'au bout,
23:31 c'est une tradition qui légitimait aussi l'insurrection.
23:34 C'est indiscutable,
23:35 depuis la Révolution française, d'ailleurs.
23:36 Et dans un discours de 2016,
23:37 Mélenchon rappelle que la République,
23:39 et même le progrès social,
23:40 mais c'est indiscutable,
23:41 a aussi avancé à travers la rue
23:43 et à travers des mouvements populaires,
23:45 et pas seulement à travers les urnes.
23:47 Alors, évidemment, Darmanin est très malin,
23:49 comme je vous l'ai dit, il cite des hommes de gauche
23:50 dans sa longue anaphore,
23:54 des hommes de gauche qui ont, comme par hasard,
23:56 été des ministres de l'Intérieur,
23:57 donc forcément des hommes d'ordre,
23:59 c'est-à-dire M. Cazeneuve, M. Valls,
24:01 M. Chevenemans, M. Mitterrand,
24:04 et évidemment, Clémenceau.
24:05 Et il cite aussi des proches du pouvoir actuel,
24:08 comme Jean-Pierre Chevenemans,
24:09 des gens qui aimeraient bien être proches du pouvoir actuel,
24:11 vous savez, les gens qui ressortent de tous les trous.
24:13 Là, M. Valls, c'est ça,
24:15 il essaie de se placer toutes les cinq minutes,
24:17 et puis des gens qui pourraient se recycler,
24:19 comme M. Cazeneuve.
24:20 Donc, décidément, c'est très malin.
24:22 -On va marquer une pause,
24:23 et je vous poserai la question suivante.
24:25 Est-ce qu'aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon
24:28 joue-t-il un rôle dans ce que vous dites,
24:30 cette trahison, ce reniement de la gauche ?
24:33 On en parle dans un instant.
24:35 On marque une pause, à tout de suite.
24:37 Retour sur le plateau de Face à l'info.
24:42 Je commence à savoir un peu autour de la table
24:44 tous ceux qui sont d'extrême gauche,
24:45 parce que pendant la publicité, les débats...
24:47 -Tous ceux.
24:49 -Les débats... Tous ceux qui sont...
24:50 -C'est pas tous.
24:51 -Pas tous. D'accord.
24:53 -Ca a bien changé, cette affaire.
24:55 -Mais vous savez que je vous dis tout.
24:56 Pendant la publicité,
24:58 le débat intellectuel autour de la table, il est puissant.
25:00 Gardez vos arguments pour le mini-débat dans un instant.
25:03 On continue sur ce que disait Gérald Darmanin
25:06 et sur cette anaphore importante, puissante, intéressante
25:10 qu'on est en train de décortiquer.
25:12 Et je voulais vous poser cette question suivante.
25:14 Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon joue-t-il un rôle
25:17 dans cette trahison, ce reniement de la gauche
25:20 que Gérald Darmanin a décrit ?
25:23 -Oui, et à cet égard,
25:25 il joue indiscutablement un rôle,
25:28 mais pas nécessairement celui que M. Darmanin lui attribue.
25:30 Je pense que M. Darmanin frappe avec rage,
25:33 mais un peu à côté de la cible. Pourquoi ?
25:35 Parce que grosso modo, qu'est-ce qu'il dénonce chez M. Mélenchon ?
25:37 Il dit, Darmanin,
25:38 "Le ralliement du PS, du PC, des verts à LFI est scandaleux."
25:44 Et c'est ça qui fait qu'ils trahissent, eux, la gauche.
25:47 Mais je crois pas. Je crois qu'en fait,
25:49 la trahison qu'on ne voit pas, c'est que LFI, d'abord,
25:52 et Mélenchon ont trahi la gauche
25:54 en se ralliant aux positions du PS et des verts, en réalité.
25:58 Et Jean-Luc Mélenchon, en faisant ça,
26:00 il a totalement trahi les idéaux de la gauche
26:02 et il a totalement trahi le peuple.
26:03 Alors pourquoi ? D'abord, le soi-disant insoumis,
26:05 il s'est soumis d'abord, avec son apologie de l'immigration,
26:09 à ce que demandait le MEDEF, c'est-à-dire la baisse des salaires,
26:13 l'armée de réserve du capital, etc.,
26:15 pour que M. Darmanin s'empresse de leur donner
26:16 les nouveaux titres de séjour, pour emploi en tension.
26:19 Comme ça, les salaires ne montent pas.
26:21 Donc l'insoumis est totalement soumis au patronat, sans le savoir.
26:23 Mais l'insoumis, le grand insoumis,
26:25 il est évidemment soumis au wookieisme, maintenant,
26:27 c'est-à-dire à cette espèce de nihilisme hyper-individualiste.
26:30 Et donc, il a trahi l'universalisme de la gauche,
26:32 il a trahi l'attachement à la rationalité,
26:34 il a trahi la défense de l'intérêt général sur l'égoïsme.
26:39 Mais c'est pas tout, parce qu'en faisant ça,
26:41 ce soi-disant grand insoumis, il est soumis à quoi ?
26:43 Il est soumis à l'idéologie des facs américaines,
26:45 il est soumis aussi à l'idéologie qui accourt dans les multinationales,
26:48 et en plaidant pour la décroissance.
26:50 Le grand insoumis s'est soumis à l'écologie.
26:52 C'est-à-dire quoi, en réalité ?
26:54 C'est-à-dire une revendication, à mon avis, petite bourgeoise,
26:57 green bourge, pour faire plaisir au ministre de l'Intérieur,
27:00 qui favorise, en réalité, la désindustrialisation.
27:03 N'oublions pas que M. Mélenchon, il est, en réalité,
27:05 pour la désindustrialisation, il est contre le nucléaire.
27:08 Donc, il s'attaque à qui, en réalité ?
27:10 Une fois de plus aux plus fragiles.
27:12 Et en fricotant, alors maintenant, là, c'est le comble,
27:15 l'insoumis, il est soumis tout court.
27:17 En fricotant avec l'indigénisme et l'islamisme ultra réactionnaire,
27:22 là, il s'est totalement aplati.
27:24 Et il a tout trahi.
27:25 Il a trahi la laïcité, il a trahi l'égalité entre les hommes et les femmes,
27:28 il a trahi le combat contre l'antisémitisme,
27:30 et il a même trahi, ça fera plaisir à Marc,
27:33 le combat de la gauche pour l'émancipation par l'école,
27:36 au nom de l'esprit critique.
27:37 En somme, le Mélenchon de 2023 aurait été décapité
27:39 en cinq minutes par Robespierre
27:41 et, je pense, excommunié en deux minutes par Jaurès.
27:43 Et pourquoi a-t-il fait ça, M. Mélenchon ?
27:45 Je vais vous le dire, pas pour des raisons honorables.
27:47 Non, non, pas du tout.
27:48 Il a fait ça, eh bien, il a fait ça pour éviter d'être débordé
27:52 par l'écologie wokiste et féministe de Sandrine Rousseau,
27:55 qui séduit les urbains des centres-villes,
27:56 donc une part de son électorat,
27:58 et il a fait ça pour éviter d'être débordé
27:59 par les frères musulmans dans les quartiers.
28:01 Voilà, donc M. Mélenchon est au bobo à trottinette
28:04 et au banlieusard anglais là-bas,
28:05 puisque M. Poujad était au boutiquier.
28:07 Voilà, il a opéré ses reniements uniquement
28:09 pour défendre ses parts de marché
28:11 comme un petit spécialiste du marketing.
28:13 Alors le comble, c'est que sa sixième République,
28:15 si elle arrive, elle va évidemment priver le peuple du pouvoir
28:19 qu'il a avec l'élection du président de la République
28:21 et normalement l'utilisation du référendum
28:23 pour le rendre à qui ?
28:24 Pour le rendre aux bourgeois,
28:25 c'est-à-dire aux amis de M. Mélenchon.
28:26 - CQFD ? - CQFD.
28:31 C'était l'analyse de Guillaume Bigot
28:33 des propos de Gérald Darmanin hier
28:35 à l'Assemblée nationale.
28:36 Dans un instant, on parlera de l'école et de la laïcité avec vous.
28:38 Au moment, on va dire, ce jour où le gouvernement
28:41 savait taper fort et savait dire aux religieux
28:44 de sortir de l'école, vous avez trois mois
28:45 pour faire vos valises.
28:46 On en parle dans un instant.
28:48 Nous apprenons aujourd'hui à Charlotte Dornelas
28:50 que la Seine-Saint-Denis,
28:52 département le plus pauvre de France,
28:54 se retire de l'expérimentation appelée France Travail,
28:59 qui entendait conditionner le RSA à un minimum d'activité.
29:05 Et ça vaut son pesant d'or à décortique.
29:08 - Oui, déjà, il faut voir ce qu'était ce dispositif.
29:11 Il devait rentrer en vigueur au début de l'année.
29:13 Il entrera finalement en vigueur normalement en avril,
29:16 nous dit-on au gouvernement.
29:17 En tout cas, le haut commissaire à l'emploi
29:19 nous explique que ce sera en avril.
29:21 Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation
29:23 qui est prévue dans 18 départements.
29:25 Alors, la Creuse entièrement,
29:27 et sinon dans les autres départements.
29:29 Ce sont des bassins d'emploi qui sont directement visés
29:31 pour faire cette expérimentation.
29:33 Et l'objectif, c'est simple,
29:35 c'est inscrire les bénéficiaires du RSA
29:37 systématiquement à Pôle emploi,
29:39 puisqu'aujourd'hui, seuls 40 % de ces bénéficiaires le sont,
29:42 et organiser une orientation, on va dire, plus rapidement,
29:46 grâce à une meilleure coordination entre les différents acteurs
29:49 qui interviennent auprès des bénéficiaires du RSA.
29:53 En clair, il s'agit pour ces allocataires
29:55 de signer un contrat qui rappelle leur droit,
29:58 c'est-à-dire celui notamment de toucher le RSA,
30:01 mais également des devoirs.
30:02 C'est là qu'on entre un peu dans le dur
30:04 entre l'Etat et la Seine-Saint-Denis,
30:07 puisqu'il y a notamment...
30:09 L'accent est mis sur le suivi de 15 à 20 heures
30:12 d'activité hebdomadaire
30:14 pour tenter de retrouver un emploi
30:16 avec un accompagnement renforcé
30:18 dans la recherche d'emplois.
30:20 En France, pour vous donner une idée,
30:22 il y a 1,8 million de bénéficiaires du RSA.
30:24 Là, l'expérimentation en touche 40 000.
30:26 Le but, c'est une généralisation à tout le pays.
30:30 Et le coût de cette mesure,
30:32 c'est que le renforcement de l'accompagnement
30:34 coûte environ 500 euros par personne accompagnée.
30:37 C'est un dispositif qui coûte de l'argent
30:39 et qui est assez ambitieux.
30:41 En Seine-Saint-Denis, en tout,
30:42 on a 85 000 bénéficiaires du RSA.
30:44 Ça concerne une petite partie,
30:46 puisqu'il n'y en a que 40 000
30:47 qui sont visés, on va dire,
30:50 par cette expérimentation.
30:51 Et le département, la vérité,
30:53 c'est qu'il freine, par le biais de son président du Conseil,
30:56 depuis le début de cette idée,
30:59 depuis que l'idée est née.
31:00 En gros, la collectivité voulait des garanties
31:03 qui concernaient l'accompagnement.
31:05 D'abord, en quoi consiste cet accompagnement ?
31:07 Est-ce qu'il n'est pas trop dur ?
31:08 Est-ce qu'il n'est pas trop contraignant ?
31:10 Et surtout, la gestion des sanctions
31:12 en cas de manquement.
31:13 Voilà les garanties
31:17 que voulait le département de la Seine-Saint-Denis.
31:19 Des négociations ont été engagées avec l'État,
31:21 sans succès, puisqu'en effet, Stéphane Troussel,
31:23 qui est le président du Conseil départemental,
31:27 a annoncé qu'il se retirait du dispositif
31:29 en raison d'une divergence, vous le disiez tout à l'heure,
31:31 de, je cite, "conception des aides sociales"
31:34 avec le gouvernement.
31:35 Alors, en quoi repose cette "divergence", je cite,
31:38 qu'évoque Stéphane Troussel,
31:40 pour se retirer d'un programme
31:42 tentant de rapprocher les gens du travail ?
31:45 Il y a les conceptions des aides sociales,
31:47 comme nous le dit Stéphane Troussel.
31:48 En effet, on va comprendre pourquoi,
31:49 mais il y a aussi la conception du travail,
31:51 qui diffère énormément.
31:52 Et du rapport au travail,
31:54 on a eu ces débats-là et on a déjà vu un peu
31:57 la tentation de se détourner du travail
32:00 qui tentait une certaine gauche.
32:01 Apparemment, Stéphane Troussel,
32:03 il a bien aimé le droit à la paresse, à mon avis.
32:06 Parce qu'au début des discussions, des négociations,
32:10 le département était hostile au principe
32:12 de la conditionnalité des aides sociales,
32:14 en l'occurrence du RSA,
32:15 mais il dit finalement qu'une aide ne doit pas être conditionnée
32:18 pour aucune raison.
32:19 Il nous rappelle dans une interview
32:21 que par ailleurs, les aides sont déjà conditionnées
32:23 et qu'on fait semblant de ne pas le savoir.
32:25 Du coup, je ne sais pas, il faudrait choisir,
32:26 mais en l'occurrence, il s'oppose donc à l'idée même
32:30 de conditionner les aides sociales.
32:32 Ensuite, il dit lui-même que les représentants locaux
32:35 de l'État, dans ces négociations, ont tenté de le rassurer
32:39 en lui disant "le principe est simple,
32:41 il y aura un accompagnement plus fort,
32:43 mais il n'y aura pas vraiment de sanctions
32:46 en cas de manquement aux obligations".
32:49 Donc, je ne sais pas si c'est vrai,
32:50 mais c'est déjà magnifique.
32:52 En tout cas, Stéphane Troussel nous le dit comme ça.
32:54 Il m'avait promis qu'il n'y aurait pas de sanctions
32:56 et finalement, on m'explique qu'il va y avoir des sanctions.
32:57 Bon. Et finalement, le divorce se consume réellement
33:01 lors de la prise de parole d'Emmanuel Macron
33:04 la semaine dernière, qui nous parle de la réforme des retraites.
33:07 Et souvenez-vous, à la fin, il évoque le RSA
33:10 et il nous dit qu'il veut aller chercher les bénéficiaires du RSA
33:13 et les responsabiliser.
33:15 Alors là, Stéphane Troussel répond "c'est inacceptable,
33:18 car le RSA est un droit social fondamental".
33:21 Je pense que dans deux ans, on l'inscrit dans la Constitution.
33:24 Mais Stéphane Troussel ne se pose jamais la question
33:27 du droit fondamental, à savoir ce que devient son argent,
33:29 puisqu'il y a quand même des actifs qui travaillent
33:31 pour financer notamment ces dispositifs.
33:34 Et avoir l'idée que quand vous bénéficiez d'un dispositif
33:37 financé par des gens qui travaillent
33:39 et qu'on vous demande d'essayer de vous rapprocher du travail,
33:42 ce n'est pas non plus surréaliste comme procédé.
33:46 Mais apparemment, c'est déjà trop.
33:48 Alors l'histoire ne s'arrête pas là,
33:49 puisque le haut commissaire de l'emploi Thierry Guillouis
33:54 décrit lui un choix politique du 93.
33:56 Donc il est haut commissaire,
33:57 normalement il ne commande pas ce genre de choses.
33:59 Mais il dit "c'est un choix politique". Pourquoi ?
34:01 Parce que nous avons montré des signes d'ouverture
34:04 lors des négociations.
34:05 Quels signes d'ouverture ?
34:06 Par exemple, en assurant que les heures d'activité obligatoires,
34:10 donc les 15 à 20 heures d'activité obligatoire
34:12 pour continuer à toucher le RSA,
34:14 pouvaient concerner "un travail, mais aussi des cours de sport,
34:19 du bénévolat, ou même les démarches d'obtention d'une carte vitale".
34:24 D'accord ? Donc vous faites les démarches d'obtention d'une carte vitale,
34:26 ce qu'on a tous fait dans nos vies.
34:28 Eh bien, ça peut compter comme l'activité hebdomadaire
34:30 qui vous permet de garder votre RSA.
34:32 Donc on comprend que c'était assez souple quand même
34:34 pour l'activité hebdomadaire.
34:36 Et il réfute par ailleurs,
34:37 parce qu'il y a un autre pan du dossier,
34:39 où M. Troussel, en réalité, refuse de donner à Pôle emploi
34:43 le rôle qui revient normalement au département,
34:45 qui est celui de l'accompagnement des bénéficiaires du RSA
34:48 vers le travail.
34:50 Mais vous comprenez qu'il y a les deux qui se mêlent habilement.
34:52 Il dit en gros "moi, je veux garder mes prérogatives".
34:54 À la limite, pourquoi pas ?
34:55 Mais il nous dit "je veux garder mes prérogatives",
34:57 parce que par ailleurs,
34:58 moi, je pense que vouloir mettre les gens au travail,
35:00 il ne nous dit pas que c'est du fascisme,
35:02 mais on sent quand même entre les lignes qu'on n'est pas loin.
35:04 Et il nous explique que la dépossession
35:09 des pouvoirs de sanction,
35:10 ou même d'orientation des bénéficiaires du RSA,
35:13 est un scandale.
35:14 Et le haut commissaire au travail ne lui répond pas du tout.
35:17 "Vous allez garder au département, à la fin,
35:20 le pouvoir de la sanction."
35:21 Finalement, on ne comprend pas très bien ce psychodrame.
35:24 - Finalement, Stéphane Troussel, le président de la Seine-Saint-Denis,
35:27 veut simplement garder la main,
35:29 c'est ce que vous expliquez, sur l'accompagnement des personnes RSA.
35:32 - C'est ça. Alors, c'est la première partie,
35:34 parce que la Seine-Saint-Denis a déjà un accord avec l'État
35:37 sur ce terrain.
35:37 C'est-à-dire qu'en contrepartie d'un allègement des charges
35:41 sur le département, qui pèse sur le département,
35:43 le département de la Seine-Saint-Denis s'était précisément engagé
35:46 à renforcer l'accompagnement des bénéficiaires du RSA.
35:50 On est passé d'un budget de 23 à 46 millions d'euros
35:53 pour la Seine-Saint-Denis pour accompagner les bénéficiaires du RSA.
35:56 Donc, on a, là, du côté de Stéphane Troussel,
35:59 une crainte que l'inscription automatique
36:01 de ses bénéficiaires à Pôle emploi entraîne une radiation massive.
36:05 Là, je le cite encore, il dit,
36:07 "Ce ne sont pas les mêmes règles entre Pôle emploi et le département
36:11 que je vais qualifier d'automatique et parfois d'arbitraire
36:14 appliquée aux demandeurs d'emploi de la part de Pôle emploi."
36:16 Là-dessus, honnêtement, il peut avoir raison,
36:18 c'est forcément arbitraire dans la mesure où ça passe par un logiciel,
36:21 beaucoup plus que par le département qui a un accompagnement
36:23 peut-être un peu plus individuel, c'est-à-dire un peu plus humain.
36:27 Seulement, le problème, c'est qu'il nous dit,
36:30 "Ça va être plus humain." Et qu'est-ce qu'il veut faire ?
36:31 Il veut attribuer cette mission d'insertion
36:33 à des structures de l'associatif à but non lucratif.
36:36 Alors, on connaît ça par cœur, parce que c'est déjà ce qu'on a fait.
36:38 L'État a déjà délégué toute la gestion de l'immigration,
36:41 par exemple, à des structures associatives à but non lucratif.
36:44 Donc là, le problème, c'est que les associations,
36:46 elles ont peut-être un but non lucratif,
36:47 mais elles n'ont pas forcément un but non idéologique.
36:50 Donc, le problème, c'est que là, il veut se décharger, lui.
36:52 Il ne dit pas, "Ce n'est pas à l'État de le faire, c'est au département."
36:55 Il dit, "Ce n'est pas à l'État,
36:56 parce que le département veut le donner à des associations."
36:58 Et quand on voit le discours que lui-même a sur le travail
37:01 et le rapport au travail et aux aides sociales,
37:03 c'est beaucoup plus inquiétant qu'une simple volonté
37:06 d'échapper à l'arbitraire qui pourrait s'entendre.
37:08 Et la deuxième chose, c'est évidemment cette différence philosophique forte.
37:12 Alors, ce n'est pas simplement qu'il veut garder les dossiers.
37:14 Il nous dit, alors j'ai pris trois citations,
37:16 c'est rapide, mais on comprend assez bien.
37:19 Il nous dit, un, "Le RSA est un droit social fondamental
37:22 et le principal outil de lutte contre la grande pauvreté."
37:25 Ce n'est pas le travail, c'est le RSA.
37:27 Donc, c'est quand même, on comprend un état d'esprit.
37:29 "Il ne peut être conditionné et ne se mérite pas
37:33 en contrepartie d'un engagement dans un accompagnement intensif."
37:36 Donc, l'État doit de l'argent aux gens.
37:38 Bon, très bien.
37:40 Et alors là, ce qui est magnifique, c'est qu'il nous dit,
37:42 "Emmanuel Macron et le gouvernement font comme si ce n'était pas déjà le cas."
37:47 Non, mais il faut savoir, en fait.
37:48 C'est-à-dire que soit ça ne peut pas être conditionné
37:51 et ça ne peut pas mériter une contrepartie,
37:54 soit c'est déjà le cas et donc, lui, il veut faire appliquer la loi
37:57 puisqu'il veut garder les prérogatives.
37:59 Maintenant, apparemment, il veut garder les prérogatives
38:02 pour précisément ne pas appliquer la loi.
38:04 Bon, et ensuite, il nous dit,
38:06 "La mise au travail de toutes et tous", c'est pour Marc.
38:09 -Toutes et tous.
38:10 -Quoi qu'il en coûte,
38:11 "la mise au travail de toutes et tous, quoi qu'il en coûte,
38:14 "ne peut être l'objectif unique et prioritaire des politiques publiques."
38:18 Alors, l'objectif unique, je le mets à l'aise,
38:20 ce n'est pas du tout le cas, ce n'est pas du tout un objectif unique.
38:23 Par contre, prioritaire, là, on pourrait tenter le référendum,
38:25 puisqu'il le demande sur les retraites depuis une semaine.
38:27 On pourrait tenter le référendum sur la question de savoir
38:30 si ça doit être prioritaire dans les politiques publiques.
38:32 Je pense que M. Troussel pourrait être très étonné de la réponse
38:35 et je conclurai en disant simplement que M. Troussel appartient à une famille
38:39 qui défend l'idée de régulariser les sans-papiers,
38:41 qui font le travail que les Français ne veulent plus faire,
38:44 mais lui-même veut augmenter des aides sociales
38:47 sans pousser vers le travail les gens qui habitent déjà
38:49 sur le territoire français, que ce soit français ou pas,
38:51 puisqu'on sait qu'en Seine-Saint-Denis,
38:52 il y a aussi une problématique avec les étrangers.
38:55 Donc tout ça pour vous dire qu'il y a beaucoup de malhonnêteté.
38:59 Une once, j'ai été honnête, il y a une once...
39:01 Enfin, il soulève un problème qui pourrait être légitime,
39:03 mais au-delà de ça, c'est vraiment une conception du travail
39:05 qui est en fait que le travail aliene.
39:08 Il est émancipé dans son camp politique.
39:09 Et c'est légal ?
39:11 Et c'est légal, bah écoutez, c'est légal.
39:13 En tout cas, il est en train de se battre pour échapper,
39:16 en tout cas à ce que veut faire le gouvernement aujourd'hui dans le pays.
39:20 Merci, Charlotte.
39:21 Alors qu'un enseignant sur cinq est agressé physiquement
39:25 ou menacé en France à cause des atteintes à la laïcité,
39:28 on va s'arrêter aujourd'hui sur la date du 29 mars 1880.
39:33 Ce jour-là, le ministre de l'Instruction publique
39:37 prend deux décrets.
39:39 Objectif, expulser les religieux de l'enseignement.
39:43 Jules Ferry demande donc de se mettre en règle avec la loi
39:46 ou de quitter l'enseignement,
39:47 et que vous avez trois mois pour le faire.
39:49 Marc Meunon, racontez-nous ce jour de laïcisation à marche forcée,
39:55 on va dire, de l'éducation nationale.
39:57 C'est beaucoup plus complexe que ça.
39:59 D'abord, il y a presque là une réplique
40:02 à ce qui s'est passé sous Charles X.
40:04 Quand Charles X prend le pouvoir, là, c'est le contraire,
40:07 il n'est plus question d'avoir un seul laïc
40:09 dans un établissement scolaire,
40:11 que ce soit dans une petite école ou dans l'université.
40:15 Et on nomme dans l'usinière philosophie,
40:17 soit des évêques, soit presque des cardinaux,
40:21 et ce sont donc les gens d'église qui participent,
40:25 qui organisent l'éducation.
40:28 Alors là, il nous faut après bondir à un autre discours,
40:32 en 1889, de M. Jules Ferry,
40:36 qui n'est plus véritablement aux affaires,
40:38 il a même perdu les élections présidentielles,
40:41 il est devant les collègues de l'Assemblée,
40:44 et il fait le bilan de l'école qu'il a mis en place.
40:48 Il dit que c'est l'une des grandes victoires de la République,
40:52 si ce n'est la grande victoire de la République.
40:57 Le succès est complet.
41:00 Système d'éducation sans équivoque.
41:03 Système d'éducation sans équivoque.
41:06 Alors déjà, il y a l'école qui n'est pas mixte,
41:11 mais l'école pour les garçons, pour les filles.
41:14 L'éducation n'est pas la même,
41:17 et ce qui est terrible, c'est qu'on utilise, depuis tout à l'heure,
41:19 j'utilise le mot d'éducation,
41:22 mais ce n'est pas ça, le fondement.
41:25 Le but de l'école, c'est l'instruction.
41:29 L'instruction, c'est le savoir.
41:31 Et là, il faut convoquer qui ?
41:33 Ce grand philosophe, ce grand mathématicien,
41:36 cet homme de l'envergure intellectuelle
41:39 qui s'appelle Condorcet,
41:40 et qui avait écrit "Mémoire sur l'instruction publique".
41:45 Qu'est-ce que l'instruction publique ?
41:48 Eh bien, c'est le désir, pour les révolutionnaires,
41:52 de permettre à tout un chacun
41:54 d'entrer dans la capacité à la réflexion,
41:58 de pouvoir atteindre une autonomie,
42:01 de pouvoir donc être dans cette force de l'esprit
42:07 qui vous vaut une sorte de jouissance,
42:09 et d'être indépendant de tout ce qui peut être dit ici ou là,
42:14 de pouvoir juger les idées en circulation.
42:18 Il faut une éducation rudimentaire.
42:22 Ça veut dire quoi, rudimentaire ?
42:23 C'est pas l'éducation qui vous permet de faire un buzz d'un
42:26 pour savoir si vous avez bien été payé par votre patron.
42:29 Ça, c'est l'éducation pratique. Non !
42:32 C'est comment vous pouvez entrer
42:34 dans ce principe d'exaltation intellectuelle.
42:38 Et ça, ça constitue le socle.
42:41 Et à partir de ce socle,
42:42 que l'on pourrait sacraliser par le certificat d'études,
42:46 vous entrez après dans cette conquête de la connaissance.
42:51 Une connaissance en soi,
42:53 une connaissance universelle,
42:55 une connaissance qui n'est pas liée à quoi ?
42:58 À la subjectivité.
43:00 Une équation, c'est une équation.
43:02 Si vous utilisez également le texte d'un philosophe,
43:06 vous cherchez à appréhender le philosophe,
43:09 mais non pas en ayant une sorte de déviance
43:12 qui serait liée à l'éducation.
43:14 C'est pour ça qu'il y a l'éducation et...
43:18 -L'instruction. -L'instruction.
43:20 -Moralité. -C'est quoi, l'éducation ?
43:21 -La laïcité dans tout ça. -C'est ce que dit l'éducation.
43:24 -La laïcité dans tout ça. -C'est l'instruction.
43:28 C'est faire en sorte que l'on puisse aller à l'école,
43:31 débarrasser de tous les préjugés,
43:34 ce qui ne fait pas renoncer à la croyance,
43:38 à l'intime conviction.
43:39 Mais cette croyance, elle relève des parents
43:42 et donc de l'éducation.
43:44 Ce qui fait que grâce à l'école,
43:46 j'acquis les éléments nécessaires
43:49 qui font que même si mes parents me parlent de Dieu,
43:52 je le ferai avec une réflexion personnelle.
43:56 Je ne serai pas dans la soumission de ce qui m'est donné.
43:59 Ma foi n'en sera que plus respectable.
44:02 Mais ça va plus loin que ça, également,
44:04 dans le principe de Condorcet.
44:06 L'école telle qu'on la vit, déjà, pour lui,
44:08 il n'est pas question qu'il y ait une différence
44:10 entre les garçons et les filles.
44:11 C'est-à-dire que dès 1792,
44:13 il voulait l'école mixte.
44:15 Mais également, il disait,
44:18 c'est une effronterie de l'esprit
44:22 que de vouloir jauger les performances intellectuelles
44:26 à partir d'une compétition.
44:28 Il n'y a pas de compétition entre les individus.
44:31 Il doit y avoir une émulation.
44:33 La compétition, c'est quoi ?
44:34 C'est vouloir être le meilleur que l'autre.
44:36 Ce n'est pas chercher à m'enchanter
44:39 à partir de la connaissance.
44:40 Et cette connaissance, elle doit être universelle,
44:42 quel que soit le lieu où je nais.
44:45 Oui, l'équation, elle est la même.
44:47 Oui, le philosophe que je rencontre,
44:48 j'essaie d'appréhender ce qu'il a démontré
44:52 et donc de faire mon propre jugement.
44:56 Vous voyez, c'est quelque chose que l'on a totalement oublié,
45:00 d'autant plus qu'aujourd'hui,
45:01 on est cette satanée langue inclusive
45:06 qui fait qu'on ne cherche plus à avoir la moindre nuance.
45:09 Et il nous faut aussi convoquer Rousseau.
45:11 Que disait Rousseau ?
45:12 La compétition, à chercher à être le meilleur,
45:15 c'est attiser la jalousie,
45:18 c'est entre les élèves,
45:20 c'est attiser la vanité.
45:22 Mais ça, ça ne correspond pas à cette jouissance de la connaissance.
45:26 Et la jouissance de la connaissance,
45:27 c'est si je suis plus rapide à comprendre quelque chose,
45:31 éventuellement, je vais aider mon petit camarade
45:34 pour qu'il puisse lui aussi être dans cette exultation du savoir.
45:39 Et à partir de là, l'école laïque,
45:42 elle doit ignorer tout ce qui est enseignement religieux.
45:46 On ne devrait pas avoir,
45:47 puisque tout à l'heure, vous parliez des professeurs,
45:50 ces professeurs qui sont un but à des élèves qui disent
45:53 "Au nom de ma religion, je ne suivrai pas le cours de sciences naturelles.
45:57 Au nom de ma religion,
45:58 je ne suivrai pas le cours d'éducation physique.
46:02 Au nom de la nouvelle mode,
46:05 je pratiquerai l'écriture inclusive."
46:07 - La moralité, dernier mot ?
46:09 - Eh bien, c'est qu'on a perdu.
46:11 On a perdu la gauche, on a perdu l'école laïque,
46:15 et il nous faut revisiter tout cela pour qu'il y ait un rebond,
46:18 un élan de conquête, un élan de droiture,
46:21 un élan de fierté, un élan républicain.
46:24 - Une émulation. Merci. La fête de l'esprit.
46:27 - La fête de l'esprit. - Merci, Marc Menon.
46:29 Dans un instant, on parlera des méandres
46:32 des institutions européennes et de ce qui est arrivé.
46:35 François Zaviouel n'en parle à mi-personne,
46:37 mais nous, on va essayer de découvrir ce qui s'est passé.
46:40 Avant tout, c'est un sujet un peu délicat,
46:43 ce qui se passe à Sainte-Solène avec les familles des deux familles
46:47 qui portent plainte pour tentative de meurtre.
46:49 Les familles des deux hommes entre la vie et la mort
46:52 depuis la manifestation de samedi dans les Deux-Sèvres
46:55 ont porté plainte contre Rix pour tentative de meurtre
46:58 et entrave volontaire à l'arrivée des secours.
47:01 C'est l'information du jour, on l'a appris auprès du parquet.
47:05 Plusieurs questions se posent.
47:07 Qu'est-ce que ça pose comme question ?
47:10 Est-ce que, par exemple, les secours sont montrés du doigt ?
47:15 Est-ce que les victimes, actuellement victimes,
47:18 et on va aborder ce sujet avec délicatesse
47:21 parce qu'on a beaucoup de respect pour les victimes,
47:23 est-ce que les victimes peuvent être un tant soit peu coupables ou pas ?
47:28 Ou est-ce que les forces de l'ordre sont absolument coupables ?
47:32 Toutes les questions sont sur la table.
47:33 Votre regard, Guillaume Bigot.
47:35 D'abord, on peut être victime et coupable en même temps,
47:36 ce n'est pas incompatible du tout.
47:38 Ensuite, je pense que dans le droit pénal,
47:41 il y a cet élément, il faut des actes objectifs
47:44 et il faut une intention.
47:46 Et là, l'incrimination de meurtre, c'est déjà assez polémique.
47:50 Ça veut dire que l'État aurait eu la volonté de tuer.
47:53 Alors que l'État a la volonté de tuer avec le service actions à l'étranger
47:56 pour éliminer des gens, oui, mais pas à Seine-Sauline,
47:58 les gendarmes, c'est complètement n'importe quoi.
48:00 Il y a des circonstances évidemment très atténuantes
48:04 parce que quand on peut perdre son enfant,
48:07 on peut avoir perdu un peu ses repères.
48:12 Ça, c'est sûr et certain.
48:14 Je pense qu'il faut vraiment que la justice,
48:16 c'est d'ailleurs son intérêt,
48:17 c'est qu'elle met en mode pause, elle rembobine,
48:19 parce que dans des événements comme Seine-Sauline,
48:21 tellement violents, on ne sait pas très bien qui a fait quoi en réalité.
48:24 Il y a une espèce de brouillard de la violence.
48:26 On a peut-être besoin effectivement de s'opposer
48:27 pour savoir concrètement ce qui s'est passé.
48:29 Je dirais qu'il faut raison garder.
48:31 C'est-à-dire que le sort de ces deux personnes est tragique,
48:33 sans le moindre doute,
48:35 et nous avons le même sentiment de tristesse que les parents.
48:38 - Et nos concitoyens, la famille. - Évidemment.
48:40 Mais c'est d'une tristesse infinie.
48:42 Ensuite, l'accusation,
48:44 c'est une accusation de tentative de meurtre.
48:46 Donc il y a une dimension intentionnelle et volontaire.
48:48 C'est une accusation qui en elle-même
48:51 est fondée sur le concept de violence policière.
48:53 Et j'ai une conception radicalisée du concept de violence policière.
48:56 C'est violence policière assassine.
48:58 Donc là, on aurait un État qui veut tuer ses propres citoyens.
49:01 C'est absurde, c'est absolument absurde.
49:03 C'est une douleur extrême que l'on comprend,
49:05 qui porte probablement ses parents à porter cette accusation.
49:09 Mais c'est une accusation qui ne tient pas la route rationnellement.
49:12 - C'est intéressant, mais est-ce que ce n'est pas la seule issue
49:14 pour les familles pour se "consoler",
49:16 justement, de rentrer dans cette brèche idéologique
49:19 qui a été bien longtemps serinée
49:22 tous ces derniers mois, ces dernières années ?
49:24 - Je... - La police tue, je veux dire.
49:27 - Dans le débat public, on finit toujours
49:29 par s'emparer des arguments qui flottent, qui traînent.
49:31 La police tue, on finit par l'utiliser.
49:33 On laisse un lien de bord pour moi que c'est faux.
49:34 - Et puis, il y a aussi l'autre partie en trave,
49:36 volontaire à l'arrivée des secours,
49:38 alors que les autorités justifient le délai d'intervention des secours
49:41 par la nécessité pour les gendarmes d'assurer la sécurité.
49:45 Là aussi, ça pose question, Charlotte.
49:47 - Oui, et puis le SAMU lui-même a expliqué
49:49 qu'en fait, il ne pouvait pas intervenir
49:50 sans l'autorisation du commandant sur place
49:52 pour des raisons évidentes de sécurité.
49:54 Et notamment, j'ai entendu le personnel du SAMU
49:57 expliquer qu'ils transportent de l'oxygène,
49:59 ce qui est particulièrement dangereux potentiellement
50:02 sur ce genre de terrain.
50:03 Donc, vous voyez, on apprend au fur et à mesure,
50:05 en écoutant les acteurs sur place,
50:06 que tout est beaucoup plus compliqué
50:08 que ce qu'on peut imaginer de très loin,
50:10 sans avoir à la fois la violence de la situation,
50:13 le stress aussi pour le SAMU qui doit rentrer.
50:17 Ensuite, la question, les parents, comment ils réagissent,
50:20 là, franchement, je ne commenterais pas ça,
50:21 mais simplement la question, en effet,
50:23 sur l'arrivée des secours,
50:26 l'entrât volontaire à l'arrivée des secours,
50:29 évidemment, l'enquête va définir les choses,
50:31 mais les tentatives de meurtre, je ne vois même pas
50:33 comment ça pourrait être retenu pour la question de l'intentionnalité.
50:35 - Pourquoi ? - Parce qu'il n'y a pas
50:37 d'intention de tuer, évidemment, de la part du gendarme
50:41 qui, je ne sais pas comment,
50:43 ces deux personnes ont été blessées directement.
50:45 - Peut-être qu'il y a des vidéos qui pourraient montrer que...
50:48 - Oui, alors, sauf s'il y a un gendarme qui est venu
50:50 et qui s'est acharné à mort,
50:52 enfin, quasiment à mort, sur un des deux, évidemment.
50:55 Mais là, si c'est par projectile,
50:56 vous savez, c'est souvent les grenades de désencerclement,
50:59 les balles de LBD, etc.
51:02 Donc là, la question de l'intentionnalité
51:04 pour la mort, elle ne peut pas être posée.
51:05 En revanche, ça pourrait être qualifié
51:07 comme acte, comment dire, violence
51:10 de la part de personnes dépositaires
51:12 de l'autorité publique ou acte et blessure,
51:15 de la même manière que, oui, non-assistance à personne en danger
51:17 si, par hasard, la question se posait pour le SAMU.
51:20 Mais tout est plus compliqué que ce qu'on nous présente.
51:22 - Moi, je dis... - Surtout qu'on n'a pas
51:23 toutes les informations. - Non, mais la chance,
51:25 c'est que l'on puisse avoir ce genre de propos qui nous offusquent.
51:28 Ce genre d'attaque en disant "les policiers", etc.
51:32 - Qui bouleverse, qui parle... - Oui, mais qui bouleverse.
51:35 - Qui interroge, qui pose question. - Oui, mais c'est la force
51:37 de la démocratie.
51:38 Parce qu'on peut au moins s'interroger.
51:40 Dans une dictature, on ne s'occupe pas de quoi que ce soit.
51:43 Donc, que l'on soit même dans l'outrance
51:45 en essayant à faire valoir ses droits,
51:47 c'est la chance.
51:48 Il nous reste ça dans notre pays.
51:51 Il ne faut jamais l'oublier.
51:53 Après, je pense qu'aujourd'hui, il y a des questions à se poser,
51:57 mais comme toujours, quand on est dans l'affrontement
51:59 et un affrontement qui dure, la fatigue,
52:02 est-ce que les gens sont bien formés ?
52:05 Vous supportez les invectives.
52:08 Il y a un moment où vous êtes un être humain,
52:10 vous êtes submergé par les émotions,
52:12 et pour autant, professionnellement,
52:14 vous devriez être capable de tenir ces émotions.
52:17 Ça pose la question de la manière dont vous êtes formé.
52:21 Et puis après, il y a également, en tant que citoyen,
52:25 est-ce que je dois, même si je suis en rébellion
52:30 contre ce qui se passe,
52:32 entrer dans l'agression ?
52:33 Et c'est le papier, tout à l'heure, de Mathieu.
52:37 Je peux vouloir qu'il y ait des réformes dans la consommation...
52:41 -On a fini l'émission. -Pardon.
52:43 On a beaucoup envie d'en parler.
52:45 Lorsqu'on parle de débat, on a envie de parler.
52:47 On va parler hors antenne, on mettra sur les réseaux sociaux.
52:51 On a beaucoup envie de discuter de ces sujets.
52:55 On reviendra peut-être demain.
52:57 Nos pensées vont à la famille de Michael, 34 ans,
52:59 et de Serge, 32 ans.
53:01 Pour terminer, Mathieu,
53:02 cette tentative d'intimidation contre François-Xavier Bellamy,
53:05 le député européen à l'air, dont personne ne parle,
53:08 qu'a-t-il osé dénoncer au niveau des institutions européennes
53:13 qui peuvent expliquer les intimidations dont il est victime ?
53:16 C'est une histoire qui se joue ces jours-ci.
53:18 Je résume les faits.
53:19 François-Xavier Bellamy, qui préside la délégation LR
53:23 au Parlement européen,
53:24 reçoit en février, si je ne me trompe pas,
53:26 dans sa boîte courriel,
53:28 un message à propos d'une semaine à venir,
53:31 de sensibilisation contre le racisme,
53:33 contre l'exclusion, pour la diversité.
53:35 Qu'est-ce qu'il voit ?
53:36 Partenaires de cette semaine,
53:39 il y a le groupe European Network Against Racism,
53:43 qui est un groupe qui, pour certains,
53:46 est vu comme témoignent d'une certaine complicité
53:49 avec l'islamisme.
53:51 À tout le moins, qui instrumentalise
53:53 la lutte contre le racisme dans une perspective islamiste.
53:56 Et que fait Bellamy ?
53:57 Eh bien, il s'en inquiète, il fait une vidéo.
54:00 Il donne une série de preuves et de faits.
54:03 Il rappelle, par exemple, le soutien de cette association
54:06 trois jours après la décapitation de Samuel Paty,
54:09 au CCIF.
54:10 C'est quand même original, à ce moment-là.
54:12 Il rappelle les liens avec Femizo, avec l'Alab,
54:15 avec Allianz citoyenne,
54:16 qui ont pour vocation de banaliser le voile en Europe.
54:19 Il fait une vidéo très convaincante,
54:21 dans le style de Bellamy.
54:22 Très calme, très pédagogique, très philosophe.
54:24 Il explique tout ça.
54:25 Une vidéo de 5-6 minutes, ça vaut la peine de la regarder.
54:28 Réaction de l'association, de l'ENA,
54:31 donc l'European Network Against Racism.
54:34 Qu'est-ce qu'ils disent ?
54:35 Ils font une forme de dénonciation outrée
54:37 dans l'espace public.
54:38 Ils envoient une lettre à la présidente du Parlement européen,
54:41 et à Mme von der Leyen, je crois.
54:43 Je ne suis pas certain, mais je crois.
54:45 Et il faut, on l'accuse,
54:46 de déshonorer le Parlement européen.
54:50 Parce qu'il parle de ça, il déshonore.
54:52 Il chercherait à étouffer le débat sur le racisme.
54:54 Il chercherait à empêcher,
54:56 ce serait presque de l'intimidation qu'il ferait,
54:58 qu'il ferait, de quelle manière ?
55:00 En empêchant qu'il y ait un débat sur le racisme structurel
55:03 et le racisme systémique qu'il y aurait en Europe,
55:05 et particulièrement en France.
55:07 Et il empêcherait même l'espace public
55:09 d'accueillir les considérations sur l'inclusion et la diversité.
55:13 Et il empêcherait l'espace public de s'ouvrir à la diversité
55:17 et à l'inclusion.
55:18 Et Bellamy, donc, il reçoit ces accusations-là
55:22 sans qu'il n'y ait aucune réponse aux arguments qu'il avance.
55:24 Bellamy avance une série de faits que j'ai évoqués,
55:26 aucune réponse sur les faits, que des accusations.
55:29 De ce point de vue, on pourrait dire une tentative
55:31 de diffamation contre Bellamy.
55:33 Alors, François-Xavier Bellamy, lui,
55:37 il aura répondu, finalement, d'après ce qu'il a dit.
55:39 Il vient tout juste de le répondre dans une lettre remarquable
55:41 qui est parue, donc dans la lettre en tête du Parlement européen.
55:45 Et qu'est-ce qu'il leur fait?
55:46 Il dit, bien, premièrement, il dit,
55:48 "Je vois votre méthode de dénoncer...
55:50 "Vous cherchez à créer un scandale.
55:51 "Moi, je vous avance des faits.
55:52 "Fait un, fait deux, fait trois, fait quatre."
55:54 Réponse de Lénard, eh bien, on crée un scandale.
55:57 Puis là, on dit racisme, et puis on dit intimidation.
55:59 On dit, "Vous déshonorez le Parlement européen."
56:01 Mais on répond jamais, jamais, jamais aux faits avancés par Bellamy.
56:05 Alors, c'est assez inquiétant, quand même.
56:06 Donc, on répond en cherchant à créer un scandale,
56:08 en cherchant à jouer l'indignation publique.
56:11 Ensuite, qu'est-ce qu'il fait?
56:12 Et là, je trouve que c'est magnifique.
56:13 On connaît le style de François-Xavier Bellamy.
56:15 Si une personne sur Terre croit encore
56:17 au débat public rationnel, c'est lui.
56:19 Il a le mieux un sens du philosophe engagé en politique.
56:22 Mais qu'est-ce qu'il propose?
56:23 Il dit aux gens, "Vous avez...
56:25 "Vous m'avez insulté, vous criez au scandale.
56:27 "Je vous propose de débattre.
56:29 "Je vous invite à débattre sur la plateforme de votre choix,
56:32 "sur la chaîne de fond de votre choix,
56:33 "sur les réseaux sociaux, si vous le souhaitez.
56:37 "Venez débattre avec moi de cette question.
56:41 "On va voir ce qu'il y en a,
56:42 "mais on ne pourra pas se contenter, justement,
56:44 "des accusations que vous lancez pour faire taire ma critique.
56:47 "Et vous allez devoir vous justifier sur les faits.
56:49 "Vous allez devoir vous justifier
56:50 "sur les arguments qu'on avance devant vous.
56:52 "Vous ne pourrez pas vous contenter
56:54 "de crier au scandale et l'indignation avec des majuscules."
56:56 -Moralité. -De Bellamy's point de vue,
56:57 je dirais que François-Xavier Bellamy
56:59 met en échec les censeurs, dévoile leur jeu,
57:02 remporte la partie et oblige les gens de l'Énard,
57:05 s'ils sont sérieux, à venir soit débattre avec lui,
57:07 ou à retirer leurs accusations.
57:09 Franchement, je dirais, bravo, François-Xavier Bellamy.
57:13 Il vient de remporter la partie.
57:14 Trop souvent, un dernier mot, trop souvent,
57:16 les hommes politiques se couchent
57:17 dès qu'il y a une tentative d'intimidation comme ça.
57:18 Ils ont tellement peur de se faire coller
57:20 une sale réputation d'islamophobe qu'ils se couchent.
57:22 Ils se couchent et là, on a un homme qui ne se couche pas
57:25 et qui argumente et tout ça, c'est sous le signe de la raison.
57:27 Bravo.
57:28 -De la laïcité. -Et de la laïcité,
57:31 pour faire le lien avec votre chronique.
57:32 -La France est de la République, pas de l'Europe.
57:34 -Mais seul.
57:36 -Oui, vous savez, le courage,
57:37 c'est rarement distribué de manière généralisée.
57:40 -Merci à tous.
57:42 La Minute Info avec Mathieu Devez et après,
57:44 ce sera Pascal Praud et ses invités pour l'heure des produits.
57:47 À demain.
57:48 -Le Conseil constitutionnel rendra ses décisions
57:54 au sujet de la réforme des retraites le 14 avril.
57:56 Retenez bien cette date.
57:58 Les sages se prononceront sur deux questions.
58:00 La constitutionnalité du projet de loi adopté par 49-3
58:04 et la demande de référendum d'initiative partagée
58:06 déposée par la gauche.
58:08 Les mobilisations contre cette réforme des retraites
58:11 se poursuivent.
58:12 Les contrôleurs aériens sont notamment en grève.
58:14 Dans ce contexte, l'aviation civile demande aux compagnies
58:17 d'annuler des vols ce week-end.
58:18 Dimanche, 25 % des vols pourraient être supprimés
58:21 à Paris-Orly et 20 % à Toulouse, Bordeaux et Nantes.
58:25 Le pape François est hospitalisé à Rome.
58:27 Selon le quotidien italien Corriere della Sera,
58:29 le souverain pontife souffrirait d'un problème cardiaque.
58:32 Ses rendez-vous prévus demain ont été annulés.
58:35 Âgé de 86 ans, le pape François avait déjà été hospitalisé
58:38 en juillet 2021 pour une lourde opération du colon.
58:41 ♪ ♪ ♪