Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 Ravi de vous retrouver ce soir, le week-end a été exceptionnellement long.
00:05 On a attendu tous les jours.
00:07 On s'est dit mais quand est-ce qu'on fait face à l'info ?
00:09 Quand est-ce que je vais voir Marmenant, Charlotte, Dimitri, Mathieu, les chroniqueurs et tout ?
00:14 Et puis vous aussi, vous nous avez manqué.
00:16 J'ai une petite surprise pour les chroniqueurs, je vais vous montrer tout à l'heure.
00:19 Je ne sais pas si ça vous plaira.
00:21 La Minute Info avant tout.
00:26 Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève reconductible et ce à partir du 7 mars prochain.
00:33 Même chose pour les organisations syndicales de la RATP.
00:37 Ils veulent durcir le mouvement pour montrer leur opposition à la réforme des retraites.
00:42 Pierre Palmade va être incarcéré à Frennes.
00:45 La cour d'appel de Paris a décidé son placement en détention provisoire.
00:49 Depuis il y a plusieurs jours, l'humoriste est assigné à résidence à l'hôpital
00:53 après le grave accident de la route qu'il a provoqué.
00:56 Il a été transféré à l'hôpital du crime Limbicêtre ce week-end à la suite d'un AVC.
01:02 Et puis coup dur pour Gap France.
01:04 Le parquet du tribunal de commerce de Grenoble a requis le placement en redressement judiciaire du groupe.
01:10 Ça concerne les 20 magasins franchisés de l'enseigne.
01:13 Depuis plusieurs semaines, l'homme d'affaires bordelais Michel Oaillon est dans la tourmente.
01:17 Une décision du tribunal est attendue mercredi.
01:21 Au sommaire ce soir, l'affaire Pierre Palmade n'éclipsera pas les propos d'Ursula von der Leyen ce week-end.
01:30 Après le naufrage de migrants au large de l'Italie, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
01:36 a demandé de redoubler d'efforts pour une réforme européenne du droit d'asile.
01:40 On va essayer de comprendre pourquoi l'Union européenne ne voit que l'immigration massive
01:45 comme solution au naufrage de migrants.
01:48 Quelle est la contribution précise d'Ursula von der Leyen à cette vision ?
01:52 L'édito de Mathieu Boccoté.
01:55 Emmanuel Macron a prononcé un grand discours sur l'Afrique avant d'entamer une tournée dans quatre pays.
02:01 Gabon, Angola, Congo, Brazzaville et Kinshasa.
02:04 Emmanuel Macron veut renouer avec le continent.
02:07 Mais comment avancer lorsque les Russes soufflant sur les braises ?
02:12 La France est rejetée.
02:14 Comment avancer avec un continent que tout le monde veut se partager pour ses ressources en énergie, en lithium, en pierres précieuses ?
02:20 Comment avancer avec le poids de la culpabilité coloniale face à la Chine, la Russie, la Turquie et les États-Unis
02:26 qui comme neuf s'installent sans être critiqués ?
02:30 Quelle stratégie donc pour l'Afrique ?
02:32 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:34 L'affaire Pierre Palmade n'est-elle pas l'autre océan de vikings de la justice ?
02:40 Un fait ultra médiatisé qui permet de voir quasiment en temps réel
02:45 la réalité du quotidien judiciaire auquel nous échappons tous les jours.
02:50 On a appris aujourd'hui que Pierre Palmade a été placé sous écrou dans sa chambre d'hôpital.
02:55 Décision de la Cour d'appel de Paris.
02:58 La page du jour de ce triste feuilleton.
03:01 Les affaires médiatisées servent-elles à comprendre le quotidien dont on parle peu ?
03:06 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:09 Une rave-partie clandestine a eu lieu à Lens ce week-end au milieu des habitations.
03:16 Pas d'autorisation, utilisation de drogue, port d'armes,
03:21 musique sous forme de pollution sonore à fort décibel.
03:24 Mais l'État a attendu quasiment la fin de la manifestation pour l'arrêter.
03:28 Malgré les demandes incessantes des riverains pendant trois jours.
03:32 Pourquoi ce laxisme par rapport aux marginalités ?
03:35 Pourquoi cette tolérance face à la drogue et à l'interdit ?
03:39 Où est la limite de la loi, de la liberté des uns et des autres ?
03:42 Marc Menand raconte.
03:45 L'affaire Pierre-Palmade n'éclipsera pas toute l'actualité.
03:49 Est-ce à bas bruit que la politique d'immigration du gouvernement actuel s'organise ?
03:54 Est-ce à bas bruit que les décisions qui comptent sont prises
03:57 lorsque une certaine fermeté est affichée ?
04:00 C'est la question que l'on se posera avec la nomination au Conseil d'État,
04:04 à la présidence de la section de l'intérieur, un homme favorable au burkini,
04:09 qui souhaiterait la naturalisation immédiate de tous les étrangers.
04:13 L'édito de Mathieu Bocoté sur la nomination de Thierry Thiot.
04:18 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos éditorialistes. C'est parti !
04:23 (Générique)
04:35 Alors, comment avez-vous passé votre week-end, ma chère Charlotte ?
04:38 Très bien.
04:42 Marc Menand a bronzé, comme d'habitude.
04:45 Moi, je vous ai ramené un petit cadeau que j'ai acheté à Barcelone,
04:49 mais je l'ai fait personnaliser pour vous. C'est un marque-page.
04:52 Je ne sais pas si on va l'avoir.
04:54 Je me suis dit qu'enfin, vous allez vous mettre à la lecture.
04:57 Non, je rigole.
04:59 Donc voilà, un petit marque-page. Mathieu Bocoté, Chardonnay, Dimitri.
05:03 Pour Guillaume, ce sera autre chose.
05:07 Voilà, pour vous dire que j'ai pensé à vous.
05:10 Aïe, pardon, pardon, pardon.
05:12 Mathieu, Dimitri. Pardon, on est en direct.
05:16 Merci.
05:19 Merci beaucoup, Christine.
05:21 Oui, je pense à vous, moi.
05:23 Merci.
05:24 Mais nous aussi.
05:25 J'adore.
05:27 Alors, le débat du jour portera sur les accusations de complotisme
05:33 d'une partie de la population sur l'affaire Pierre Palmade,
05:37 alors qu'on a appris aujourd'hui que Pierre Palmade doit aller en prison.
05:41 Décision de la Cour d'appel.
05:42 Certains s'étonnent de n'aver ses surprises, d'autres y croient peu.
05:45 Comment on est arrivé à cette défiance ?
05:48 Il faut dire qu'on a tout su dans cette histoire, quasiment en direct.
05:51 Les quatre côtes cassées, les injections de stupéfiants,
05:55 quels stupéfiants, toutes les informations les unes après les autres.
05:58 Et puis là, un AVC, on n'a plus d'informations,
06:01 ce qui suscite peut-être les interrogations, questions.
06:04 L'information au rythme de la transparence n'incite-t-elle pas au complotisme ?
06:09 C'est la question qu'on se posera dans un instant.
06:12 D'abord, l'affaire Pierre Palmade n'éclipse pas tout.
06:16 Suite à la noyade d'une soixantaine de migrants ce week-end au large des côtes italiennes,
06:21 Mathieu Bocoté et Ursula von der Leyen en appellent à une réforme du droit d'asile.
06:26 Comment ne pas y voir une récupération de cette tragédie
06:29 pour assurer la promotion de l'agenda immigrationniste
06:32 de la présidente de la Commission européenne ?
06:35 En effet, je pense que c'est le terme qu'on doit utiliser.
06:37 Nous sommes devant la récupération d'un événement tragique,
06:41 d'un événement absolument tragique.
06:43 Nous parlons de la mort d'êtres humains.
06:44 Chaque fois, il faut commencer par nous émouvoir de cette tragédie.
06:47 Ensuite, ce qui est fascinant, c'est qu'immédiatement, Ursula von der Leyen,
06:51 qui est un des personnages les plus énigmatiques de la scène politique européenne,
06:54 dont le parcours est complexe,
06:56 Ursula von der Leyen nous dit immédiatement,
06:58 je vais citer son tweet, ça va être plus simple,
07:00 « Je suis profondément attristée par le terrible naufrage au large de la Calabre,
07:05 la perte de la vie de migrants innocents qui en résultent est une tragédie. »
07:08 Jusque-là, ça va de soi.
07:10 « Tout ensemble, nous devons redoubler d'efforts sur le pacte migration et asile
07:14 et sur le plan d'action pour la Méditerranée centrale. »
07:17 Alors, on pourrait demander quels sont ces deux plans.
07:19 Plutôt que d'entrer dans le détail,
07:21 donc Charlotte Lahr et le Talon nous expliquaient ça dans le détail chaque fois finement,
07:25 j'en retirerais simplement le principe même qui semble commander cette politique,
07:29 ces deux pactes, et plus largement la vision de l'immigration de Mme von der Leyen.
07:33 Elle tient plutôt de la manière suivante.
07:36 Sur le plan rhétorique, elle nous dit qu'il faut lutter contre l'immigration illégale.
07:41 Il faut lutter contre l'immigration illégale.
07:43 Et ça, on comprend que ça répond aux affects, aux sentiments, aux inquiétudes des peuples
07:47 qui n'en peuvent plus des migrations illégales.
07:50 Politiquement, qu'est-ce qu'on peut faire pour lutter contre l'immigration illégale?
07:54 Il s'agit de favoriser l'immigration légale.
07:57 Alors, c'est parfaitement horwellien.
07:59 C'est-à-dire, comment faire en sorte que l'immigration ne soit plus illégale?
08:03 En la légalisant. C'est formidable!
08:06 Alors là, on a cette espèce de tournure d'esprit.
08:09 Le commune est mortel qui cherche à comprendre la politique migratoire de l'Union européenne
08:14 ne s'y retrouve plus parce qu'il entend discours de fermeté.
08:17 Et au même moment, on comprend qu'il faut maximiser et multiplier les filières
08:20 qui permettent d'arriver en Europe en toute sécurité, en toute liberté, sans aucun souci.
08:26 Ça, c'est vraiment le cœur de sa politique.
08:28 On cherchera à comprendre, mais quelle est la philosophie qui commande ça?
08:32 Je pense qu'on peut mettre en lien Mme von der Leyen, sans abuser d'esprit spéculatif,
08:37 avec la philosophie de ce qu'on appelait il y a quelques années, on l'a déjà oublié,
08:40 le pacte de Marrakech.
08:42 Le pacte de Marrakech, qui était le pacte sur les migrations en 2018,
08:46 qui avait un objectif, c'était d'institutionnaliser, de créer, étape par étape,
08:51 pas tout d'un coup, ces gens-là sont assez intelligents,
08:53 ils fonctionnent étape par étape, un droit international à la migration.
08:58 C'est-à-dire que fondamentalement, dans le pacte de Marrakech, il y avait cette idée
09:00 que les migrations, il faut en faire un droit en tant que tel, à part entière.
09:05 Pour citer encore Charlotte, elle nous dit qu'il n'y a pas en tant que tel un droit
09:09 de s'établir en France si on en a envie librement.
09:12 Erreur, cher ami.
09:13 Désormais, pour les élites mondialistes ou européistes comme Mme von der Leyen,
09:19 il s'agit de faire de cela un droit.
09:22 Il s'agit d'en faire un droit, donc de la possibilité de s'installer librement
09:25 où on veut et de faciliter le parcours, de le sécuriser de la manière maximale.
09:32 Alors, je précise, on va nous dire « oui, mais là, vous êtes complotistes,
09:35 vous imaginez des choses ». Non, non, non, non.
09:37 Il s'agit simplement d'analyser la logique des idées, d'analyser l'horizon naturel
09:42 de l'idéologie qui se présente à nous et effectivement, ces gens ont la politesse
09:46 de ne pas nous dire d'un coup « oui, à terme, nous visons un monde
09:49 où les frontières seraient insignifiantes, un monde où la citoyenneté
09:51 ne voudrait plus rien dire, un monde où le citoyen du monde
09:54 succéderait au citoyen national ». Mais étape par étape,
09:57 c'est vers là qu'on se dirige.
09:59 Ensuite, l'autre idée qui est assez forte chez Mme von der Leyen, je crois,
10:02 et c'est une constante chez elle, c'est que la politique migratoire
10:05 doit se situer au niveau européen et les nations ne devraient plus avoir
10:08 qu'un pouvoir qui serait résiduel et administratif.
10:12 En 2011, on lui prête cette formule qui en dit beaucoup sur son état d'esprit,
10:16 elle souhaite les États-Unis d'Europe.
10:18 Les États-Unis d'Europe, c'est-à-dire que la souveraineté doit être,
10:21 à Bruxelles ou ailleurs, on ne sait pas où sera exactement cette souveraineté.
10:24 Et ensuite, les nations ne seraient plus que des provinces administrant,
10:29 avec une marge d'autonomie, les grandes décisions prises par l'Union européenne
10:34 en matière d'immigration. Et on aura compris par ailleurs que ces grandes décisions
10:38 sont dans la logique de l'immigration massive, de l'immigrationnisme.
10:41 Donc les nations, dans le pouvoir qui leur reste,
10:43 est un pouvoir d'aménagement de la diversité imposée,
10:46 mais ce n'est plus un pouvoir de protéger leurs frontières
10:49 si elles considèrent que leur seuil, leur capacité d'accueil est dépassée.
10:53 Alors, Mme von der Leyen, c'est un pastor.
10:55 Quand elle intervient en fonction en 2019, on a cherché à comprendre ce qu'elle pensait.
11:00 Au tout début, on s'est dit « Ah oui, bon, elle a un petit discours de fermeté quand même.
11:03 Elle disait qu'il faut assurer la défense du mode de vie européen
11:06 qui pourrait être menacé par des migrations massives. »
11:09 Mais très, très rapidement, on a compris ce qu'était sa philosophie.
11:13 Elle veut à tout prix éviter le basculement dans ce qu'elle appelle l'Europe forteresse.
11:17 L'Europe forteresse, ça veut dire une Europe qui prend les moyens physiques,
11:20 les moyens logistiques et scionnels d'assurer la protection de ses frontières.
11:25 Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire?
11:27 Quand vient le temps de construire des murs,
11:29 quand vient le temps de dire que les bateaux doivent être reconduits au port d'origine,
11:33 « Désolé, vous rentrez par un chemin où vous n'avez pas le droit d'entrer,
11:36 vous repartez chez vous, c'est comme ça la vie. »
11:38 Eh bien, quand on propose cela, elle s'y oppose.
11:40 Ensuite, quelquefois, elle doit faire des concessions aux différents États qui disent
11:43 « Nous, on va construire un mur et vous allez le financer
11:46 parce que c'est quand même notre argent qu'on envoie à l'Europe. »
11:48 Mais elle ne l'accepte que sur le mode de la concession
11:51 parce que pour elle, cette Europe « forteresse » serait le contraire de l'Europe.
11:55 Pardonnez-moi, question subsidiaire.
11:58 Qu'en répondent les différents pays?
12:01 On avait vu la dernière fois avec Charlotte les huit pays rebelles par rapport à l'immigration.
12:05 Mais qu'est-ce qu'on répond par rapport à Ursula von der Leyen?
12:09 Ça dépend desquels. Certains sont victimes du chantage au fonds européen.
12:12 Il ne faut jamais l'oublier.
12:13 C'est-à-dire que l'Europe dit « Oui, vous êtes parmi nous désormais, dans notre mode de vie,
12:16 l'empire protecteur de votre mode de vie démocratique et libéral.
12:19 Mais si vous ne prenez pas les politiques souhaitées,
12:21 on vous accusera de trahir les principes de l'État de droit,
12:23 on vous accusera de trahir les principes de la démocratie,
12:25 on vous accusera de basculer dans l'extrême droite, dans le populisme, et ainsi de suite. »
12:29 Autrement dit, vous avez le droit de faire les choix que vous souhaitez
12:31 dans la mesure où il s'agit des choix de Mme von der Leyen.
12:34 Alors, comment les européistes en allant plus loin,
12:36 les européistes les plus militants, voient-ils l'immigration?
12:40 C'est ce qu'il faut poser la question dans ces termes-là aujourd'hui.
12:42 Ça m'apparaît nécessaire.
12:43 L'Union européenne, c'est assez paradoxal, parce que, encore une fois,
12:46 c'est très orwellien, c'est le choix des mots.
12:48 On entend moins constituer politiquement la civilisation européenne
12:52 qu'elle entend nommer Europe une utopie mondialiste.
12:55 C'est-à-dire, on appelle ça Europe, mais quel est le contenu de ce projet européen?
12:59 C'est une forme d'utopie mondialiste et multiculturaliste.
13:01 Donc, au cœur de cela, il n'y a plus le citoyen européen,
13:04 citoyen qui serait membre de sa nation d'abord,
13:06 l'Italien, le Français, l'Irlandais, le Danois, faites la liste.
13:09 Non, désormais, il y a une forme d'homme nouveau dont l'Europe,
13:12 ce serait le laboratoire de la création de la mondialisation.
13:15 Je vais approcher l'étape de la mondialisation.
13:17 Il y a quelques citations que je me permets de prendre ici et là,
13:19 qui ont marqué le débat public ces dernières années
13:22 et qui nous permettent de voir quelle est la philosophie de cette caste dirigeante.
13:25 Peter Sutherland, qui est Peter Sutherland, en 2012,
13:29 c'était le représentant spécial de l'ONU sur l'immigration.
13:32 Figure importante.
13:33 Là, je vais vous raconter une déclaration qui a fait grand, grand débat à l'époque.
13:37 Il dit, parlant de l'Union européenne,
13:40 que l'Union européenne doit tout faire pour saper,
13:43 pour miner l'homogénéité nationale des États qui la composent.
13:48 Pourquoi? Parce que pour être capable de jouer dans la mondialisation,
13:51 il doit se diversifier au maximum.
13:54 Le fait d'être trop homogène culturellement serait la marque
13:58 d'un esprit retardataire à l'échelle de l'histoire.
14:02 Donc, la croissance économique exigerait d'avoir des États plus éclatés,
14:06 fragilisés dans leur identité, avec une moins forte homogénéité nationale.
14:10 À tout le moins, c'est présenté ici comme un projet. Je le précise.
14:13 Et lui-même disait des États plus multiculturels.
14:15 Et il dit, j'hésite sur ce terme parce qu'on va me le reprocher.
14:18 Les gens ne sont pas encore assez évolués pour comprendre que c'est nécessaire.
14:21 Il n'en demeure pas moins qu'il s'est présenté comme un projet.
14:23 On pourrait parler de Jürgen Habermas,
14:25 qui est Habermas, un philosophe qui a déjà cité positivement Emmanuel Macron,
14:28 je me permets de le dire,
14:29 et qui disait que les migrants faisaient les meilleurs européens.
14:32 Pourquoi font-ils les meilleurs européens?
14:34 Parce qu'ils ne sont pas liés à une identité nationale antérieure,
14:37 une identité qui les enracinerait dans un pays.
14:39 Donc, ils sont immédiatement européens, plutôt que laborieusement européens,
14:43 comme le sont les Français, les Danois, les... faites la liste encore une fois.
14:46 - Pas tous. - Donc, pas tous.
14:48 (rires)
14:50 Et là, on peut en revenir à Mme von der Leyen, qui est assez intéressante en la matière.
14:53 Qu'est-ce qu'elle nous dit? Quelle est la fonction de l'Union européenne pour elle?
14:56 Président de la Commission européenne.
14:58 D'abord, il s'agit d'arracher les préjugés nationaux
15:01 qui seraient dans la conscience des peuples.
15:03 Donc, elle appelait ça une éducation antiraciste.
15:05 Et évidemment, quand les peuples ont le culot de mal voter,
15:08 il s'agit de les menacer de sanctions, comme on l'a vu en Italie,
15:11 comme on l'a vu aussi en Hongrie.
15:13 Dernière question. On a souvent parlé de la pénétration de l'Union européenne
15:16 par l'islamisme, ces derniers temps.
15:18 Est-ce que c'est bien le cas, Mathieu Beaucoté?
15:20 Et en quoi est-ce lié à cette vision européenne de la diversité?
15:24 Ah oui, c'est passionnant. Alors, c'est un livre que j'ai lu récemment
15:27 qui m'a beaucoup marqué de Florence Bergeau-Blaclaire
15:29 sur l'idéologie frériste, l'idéologie des frères musulmans,
15:32 mais plus largement, un certain islamisme de combat ou de conquête.
15:35 Elle montre comment, au début des années 90,
15:37 quand l'Europe est presque rejetée à Maastricht, et ainsi de suite,
15:40 on s'en souvient, les peuples ne sont pas très enthousiastes,
15:43 une partie des élites européistes disent, à défaut d'avoir l'adhésion des peuples,
15:46 il faudra être capable de créer une identité européenne
15:49 en appelant les dirigeants de la société civile,
15:51 les grands leaders religieux, et ainsi de suite.
15:53 Et dans cette histoire-là, ce qui est intéressant,
15:55 c'est que dans le livre dont je vous parle,
15:57 sur le frérisme comme idéologie,
15:59 on se tourne vers les grandes religions, notamment l'islam.
16:02 Mais qui se présente pour parler au nom de l'islam,
16:04 la tendance des frères musulmans?
16:06 Donc là, l'islamisme réussit à confisquer la parole de l'islam
16:09 dans la construction de l'Union européenne.
16:12 Ce qui est assez intéressant, c'est que l'Union européenne
16:14 croit parler à l'islam en parlant à l'islamiste en guillemets.
16:17 Pendant une trentaine d'années, il va avoir une forme
16:19 d'imprégnation idéologique, et comment ça culmine aujourd'hui?
16:23 L'Union européenne va se retrouver aujourd'hui
16:25 à faire promotion du foulard islamique,
16:27 faire la promotion de l'immigration massive,
16:29 faire la déconstruction des mœurs nationales aussi,
16:32 la promotion du halal, faites la longue liste,
16:34 et en dernière instance, à présenter toute volonté
16:36 de résister à l'islamisme et à l'islamisation de nos sociétés
16:40 comme une marque d'islamophobie.
16:42 Elle y voit le triomphe de ce point de vue du frérisme.
16:44 Donc, comme quoi, tout ceci en la matière.
16:46 - Très intéressant, cette analyse au niveau européen.
16:50 Merci Mathieu. Quel rôle la France veut-elle jouer en Afrique?
16:55 Où l'on veut de moins en moins d'ailes apparemment.
16:58 Emmanuel Macron a présenté en fin d'après-midi
17:00 les grandes lignes de sa stratégie africaine,
17:02 nouvelle stratégie africaine, à l'avant-veille de son départ
17:06 pour une tournée dans quatre pays d'Afrique centrale.
17:09 Il n'y sera pas accueilli partout très chaleureusement,
17:13 mais quelle est sa stratégie?
17:14 Pourquoi renouer avec l'Afrique au moment où la France est décriée,
17:18 mais que la Chine, la Russie, la Turquie, les Etats-Unis prennent place?
17:21 D'abord, Dimitri, qu'a dit le chef de l'État aujourd'hui?
17:25 - Il a dit des choses en fait assez lucides et assez sensées
17:28 sur la situation de la France en Afrique.
17:30 D'abord, il insiste, il a fait une anaphore en disant
17:32 "nous avons tenu tous nos engagements",
17:34 en citant par exemple la restitution des œuvres
17:37 à certains pays qui avaient demandé à la France
17:39 de rendre des œuvres qui avaient été prises à l'époque coloniale.
17:44 Il a dit "nous ne sommes comptables du passé,
17:48 sans avoir convaincu des contours de notre avenir commun".
17:51 Alors ça, la première partie de la phrase est très juste,
17:53 "avenir commun", alors ça par contre, ça reste à voir.
17:56 Mais effectivement, quand on vient d'écouter Mathieu,
17:58 on se dit qu'effectivement c'est peut-être ça, le projet,
18:00 un avenir commun européano-africain, franco-africain.
18:04 Il a dit quelque chose aussi que j'ai trouvé très intéressant,
18:06 il dit "la France ne doit pas être qu'une présence sécuritaire en Afrique,
18:11 il faut aller d'une logique d'aide vers une logique d'investissement solidaire,
18:15 avec beaucoup d'argent qui est promis et qui a déjà été engagé
18:18 par la France en Afrique".
18:20 Il a aussi dit "l'Afrique n'est pas un précaré français",
18:23 bon ça c'est pas nouveau, mais c'est toujours bon de le répéter
18:26 quand on est le président de la République.
18:28 Et il a mis en parallèle, comment dire, cette modestie,
18:32 cette humilité, cette écoute, ce respect affiché par la France,
18:36 en opposition aux logiques de prédation d'autres pays.
18:40 D'autres pays, il ne les cite pas, mais on comprend de qui il parle,
18:43 essentiellement la Chine, la Russie, moi je vais le faire pour lui.
18:45 Et par exemple, très concrètement, il annonce une réduction visible
18:50 des effectifs militaires français en Afrique,
18:52 et il a un projet qui est assez étonnant je trouve,
18:56 où les bases militaires françaises, les bases permanentes notamment,
18:59 deviendraient des écoles, des académies, des lieux de partage de savoir
19:05 sur les questions sécuritaires, notamment mais pas seulement,
19:07 entre les armées africaines et françaises.
19:10 Et il dit enfin, et ça à mon avis c'est très vrai,
19:13 et beaucoup d'entreprises françaises n'ont pas bien compris,
19:15 qui abordent l'Afrique avec une logique de rente,
19:18 non, l'Afrique aujourd'hui est une terre de compétition,
19:20 nous avons des compétiteurs, et vous savez que dans le langage militaire,
19:24 compétiteur aujourd'hui, ça veut dire adversaire,
19:26 et pourquoi pas ennemi de demain.
19:28 Donc voilà en substance ce qu'a dit Emmanuel Macron cet après-midi.
19:31 Alors, pourtant Emmanuel Macron se démène sur le terrain diplomatique en Afrique,
19:36 il se déplace beaucoup, mais ça ne sert à rien,
19:38 on aimerait un peu comprendre un petit peu le contexte.
19:40 Alors les déplacements, effectivement, vous avez dit,
19:42 il part, dans trois jours, il va partir au Gabon, Angola, Congo,
19:46 République démocratique du Congo, en juillet,
19:48 il est allé au Cameroun, au Bénin, en Guinée-Bissau,
19:51 il promet des tournées africaines de ce genre tous les six mois,
19:54 au début du mois de février, il a reçu tous les présidents africains
19:57 qui ont une base militaire française sur leur sol.
20:00 Alors ce n'est pas complètement peine perdue,
20:02 puisque, en l'occurrence, ces bases militaires,
20:05 elles vont rester, même s'il y aura réduction d'effectifs,
20:08 mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la France,
20:10 aujourd'hui, en Afrique, dans tous les domaines,
20:12 vous la voyez jouer en défense.
20:14 On passe notre temps à parer des attaques, à parer des coups,
20:17 à démentir la désinformation que colportent nos compétiteurs,
20:22 pour parler comme Emmanuel Macron.
20:23 On a complètement perdu le fil du récit français en Afrique.
20:27 Je ne dis pas narratif, parce que c'est un anglicisme,
20:28 je dis le récit français, mais vous comprenez ce que je veux dire.
20:31 On en est réduit à chercher à nous faire oublier.
20:35 C'est ça l'idée, quand on vous dit,
20:37 on va réarticuler la présence militaire en Afrique.
20:40 Réarticuler, c'est le mot qui est à la mode,
20:42 réduire nos effectifs de manière visible,
20:44 c'est ça que ça signifie.
20:46 Ça veut dire se faire oublier.
20:48 Comme des dominos, si vous voulez,
20:50 qui tombent les uns après les autres, pays par pays,
20:53 la France se retrouve écartée du grand jeu diplomatique africain.
20:58 J'emploie cette expression de "grand jeu" à dessein.
21:00 Vous savez, le grand jeu, ça renvoie à la rivalité
21:03 qui a opposé les Russes et les Britanniques au XIXe siècle
21:06 pour la conquête de l'Asie centrale,
21:07 où l'Asie centrale était un enjeu entre grandes puissances.
21:10 C'est encore ce qu'est aujourd'hui l'Afrique.
21:13 La France tient un discours de respect à l'égard des États africains.
21:16 Ça n'est absolument pas la vision qu'ont d'autres États,
21:21 d'autres pays, comme dirait le président de la République,
21:24 vis-à-vis de l'Afrique.
21:25 Nous remettons en cause aujourd'hui la présence de nos bases militaires.
21:29 On a beaucoup commenté sur le plateau de Face à l'Info,
21:31 notamment le départ du Burkina Faso.
21:34 La force sabre s'apprête à quitter sa base de camp boisin.
21:38 J'ai tout lu sur ce sujet.
21:40 D'abord, qu'il y avait des raisons budgétaires.
21:43 Ensuite, c'était parce qu'il fallait, je cite des militaires,
21:46 "sortir d'une logique rigide pour aller vers un modèle
21:49 de force d'intervention rapide à l'américaine".
21:52 Ce serait un signe de souplesse, si on réduit notre présence militaire.
21:56 En fait, ça n'a rien à voir.
21:58 Ce n'est pas du tout ça.
21:59 C'est qu'aujourd'hui, il y a un modèle adverse qui est opposé à la France.
22:03 Nous avons des compétiteurs qui ne nous veulent pas du bien.
22:06 C'est précisément à ça qu'aujourd'hui la France doit faire face.
22:09 C'est intéressant parce que vous dites des compétiteurs.
22:11 Aujourd'hui, vous disiez tout à l'heure qu'on veut passer
22:14 d'une logique sécuritaire à une logique d'investissement.
22:16 Et les compétiteurs sont passés d'une logique d'investissement
22:18 à une logique sécuritaire.
22:19 Oui, vous avez raison, ce n'est pas faux.
22:21 Et pour information, je l'ai appris aujourd'hui parce que personne n'en parle
22:25 que l'épouse de Joe Biden vient d'effectuer une tournée en Afrique.
22:28 Je vais vous répondre, mais la logique sécuritaire de nos adversaires,
22:32 c'est la clé qui permet d'ouvrir la porte vers les investissements
22:37 et l'économie derrière.
22:38 Alors comment, Dimitri, on explique ce recul français en Afrique ?
22:43 Est-ce que c'est la faute à Wagner ?
22:45 On en a déjà un peu parlé de la période coloniale,
22:48 de l'échec de la lutte contre le djihadisme.
22:51 On aimerait comprendre.
22:52 Est-ce qu'on a tout perdu ?
22:54 Je dirais que les raisons du recul, c'est un peu tout ça.
22:56 C'est un peu tout ce que vous avez cité.
22:58 J'ajouterai au chapitre des reculs, j'ai parlé des bases militaires.
23:01 C'est un aspect du problème.
23:02 Sur le plan économique, en 2000, la France...
23:05 Pardonnez ma voix, je suis un peu enrhumé.
23:07 On vous aime comme ça.
23:09 Gardez-la.
23:11 La France était 12 % de part de marché en Afrique il y a 20 ans.
23:14 12 %, aujourd'hui c'est moins de 4 %.
23:18 Alors il faut voir qu'entre-temps, le marché africain a grossi 4 fois.
23:22 Il est 4 fois plus gros qu'il y a 20 ans.
23:23 La part de la France, elle a à peine doublé.
23:26 Et aujourd'hui, elle stagne.
23:27 Vous prenez l'Allemagne, elle nous est passée devant aujourd'hui
23:30 en termes de part de marché.
23:32 Vous prenez la Chine, ils sont quasiment à 20 %.
23:35 Donc ça aussi, là, c'est un signe tangible, statistiquement, de recul.
23:39 Alors oui, vous disiez effectivement, il y a un peu de...
23:42 le passé colonial, la faute à Wagner,
23:44 l'échec de la lutte contre le djihadisme, etc.
23:47 Le ressentiment global envers l'Occident, je généraliserais.
23:51 Ça va au-delà de simplement la France.
23:53 Ce ressentiment, il est très très fort en Afrique.
23:56 La Russie, la Chine, on peut citer aussi la Turquie,
23:59 savent parfaitement l'exploiter.
24:01 Et pas du tout dans le but de libérer l'Afrique, qu'on soit bien clair.
24:04 Parce que c'est cette petite musique qui tourne dans la propagande de ces trois pays-là.
24:08 Non, non, c'est de prendre la place des anciennes puissances coloniales.
24:12 On parlait des bases militaires.
24:13 Sachez qu'il n'y a jamais eu autant de bases militaires en Afrique,
24:16 aujourd'hui, depuis la fin de la guerre froide.
24:19 Et de toute nationalité.
24:20 Vous regardez le littoral de l'Afrique de l'Est,
24:22 c'est un collier de perles de bases militaires.
24:25 Vous avez des bases américaines, vous avez des bases saoudiennes,
24:28 vous avez des bases turques, émiratis, etc.
24:30 Vous allez à Djibouti, vous avez six bases militaires étrangères.
24:33 La base chinoise, on dit qu'il y aura bientôt 10 000 hommes dans cette base.
24:37 Et tout ça, d'ailleurs, provoque beaucoup de contestations sur le sol africain.
24:41 Parce que la promesse qui est faite à chaque fois pour accueillir une base militaire,
24:45 c'est "on va lutter contre le terrorisme".
24:47 Et on voit ce qui se passe, c'est qu'en fait, c'est de pire en pire,
24:49 dans tous les pays, sur le plan sécuritaire, qui accueillent ces bases.
24:52 Donc j'ai bien compris qu'on culpabilise la France d'être colonialiste.
24:56 Et entre-temps, les autres vont sur le terrain se disputer,
24:59 je caricature un peu les matières premières.
25:01 J'ai d'autres questions à vous poser là-dessus.
25:03 On marque une pause. À tout de suite.
25:04 Dimitri, on essaie de comprendre avec vous le déplacement inédit
25:14 d'Emmanuel Macron dans ces pays d'Afrique de l'Ouest.
25:17 Et on se demandait pourquoi est-ce que c'est toujours la France
25:20 qui se fait taper dessus lorsqu'on a la Russie, les États-Unis, la Turquie, la Chine,
25:24 qui s'installe dans le pays ?
25:26 Eh bien le récit, je vous ai dit, le récit français est complètement dépassé aujourd'hui
25:30 dans l'esprit de beaucoup d'Africains.
25:32 On dit toujours, mais c'est vrai, il faut le rappeler,
25:34 l'essentiel des Africains, la grande majorité, ils ont moins de 30 ans,
25:37 voire moins de 20 ans.
25:39 Donc quand on dit on tape sur l'ancien colon,
25:41 ils n'ont jamais connu la période coloniale.
25:44 Ils ne connaissent pas.
25:45 Mais en fin de compte, ça fonctionne toujours.
25:47 En fait, la plupart des Africains, il faut bien comprendre,
25:49 ne sont pas pro-russes ou pro-chinois.
25:51 En substance, leur problème numéro un, c'est plutôt la sécurité.
25:54 Est-ce qu'ils vont manger au prochain repas ?
25:57 Mais ils sont sensibles aux arguments de la propagande.
25:59 Alors je vous ai mis sur Twitter un lien vers un petit film d'animation.
26:03 Vous comprenez tout.
26:04 Pourquoi ça fonctionne aussi bien ?
26:05 Parce que c'est très simple.
26:06 Le petit film d'animation, c'est un dessin animé.
26:08 C'est Wagner en fait, qui a produit ça pour le Mali.
26:12 Ah ben bravo !
26:13 Alors on y voit.
26:14 Il fait la pub pour Wagner.
26:15 Ils font du cinéma, ils font des petits dessins animés pour les enfants.
26:17 Alors là, ça raconte.
26:18 La France est figurée par un rat qui passe par le trou du plancher
26:22 pour piller le garde-manger d'un honnête Malien.
26:25 Le rat s'appelle Emmanuel.
26:26 Il a un petit drapeau français sur la poitrine.
26:28 Bon, et ce rat vous assure qu'il est là pour vous aider.
26:31 Emmanuel est là pour vous aider.
26:33 Et il grossit, ce rat, à chaque visite.
26:35 Et au bout d'un moment, il devient menaçant.
26:37 Jusqu'à ce que l'homme, l'honnête Malien, appelle Wagner.
26:42 Il voit l'annonce dans le journal, il appelle Wagner.
26:44 Et là, vous avez un soldat armé d'une énorme masse
26:48 qui arrive et qui va tuer le rat Emmanuel
26:51 avant de banqueter fraternellement avec son hôte Malien.
26:55 Et vous voyez, ça, c'est en 1 minute 10,
26:57 tout est dit, c'est imparable.
26:59 Tous les discours intelligents d'Emmanuel Macron
27:01 sur la co-construction européano-africaine,
27:05 face à ça, vous comprenez, on ne peut pas faire pièce à ça.
27:08 C'est beaucoup trop efficace dans la propagande.
27:11 Et alors, il faut bien comprendre que ces médias russes et chinois
27:14 mènent dans la main quand même dans cette affaire-là
27:17 pour marteler qu'eux n'ont jamais colonisé personne
27:20 face aux méchants français.
27:22 Alors pourtant, certains pays parlent d'une RussAfrique,
27:25 d'une ChinAfrique, comme il y a eu justement une FranceAfrique.
27:30 Est-ce que c'est pertinent ?
27:31 Moi, je pense, oui, au sens de l'imbrication des intérêts
27:34 de ces États russes et chinois, surtout russes,
27:37 avec ceux des dirigeants des pays dans lesquels ils se déploient.
27:40 La semaine dernière, je vous ai raconté comment
27:42 des conseillers russes sont allés voir le président centrafricain,
27:44 Thouadéra, pour lui dire, on va vous aider éventuellement
27:47 à faire sauter la limite des deux mandats.
27:49 Voilà, c'est ça la RussAfrique, l'imbrication des intérêts,
27:52 bien compris de la Russie, avec les États africains.
27:57 Comparativement, et je vous redis ce que je vous ai dit
27:59 la semaine dernière, du point de vue d'un État africain,
28:01 avec la France, il y a plus de droits,
28:03 il y a plus de réglementations, et surtout, il y a moins d'argent
28:06 et il y a moins d'armes qu'avec la Russie ou avec la Chine.
28:10 C'est de là, aujourd'hui, c'est 50% des ventes d'armes.
28:12 Et quand ils vous vendent des armes, ils vous font des ristournes
28:14 et en échange, vous leur cédez des droits miniers, etc.,
28:17 ce genre de choses.
28:18 Vous voyez, les Chinois, par exemple, avant d'aller à Djibouti,
28:20 ils ont investi 12 milliards de dollars.
28:22 Est-ce que la France peut faire ça ?
28:24 La réponse, c'est non, à part se faire oublier provisoirement.
28:27 Nous n'avons pas d'autre solution que de nous faire tout petit.
28:30 Très intéressant. Merci beaucoup.
28:32 Emmanuel Macron ira pour la première fois à Brazzaville, par exemple.
28:35 Mais c'est intéressant de voir que Xi Jinping,
28:37 il a été à moins de 10 jours après l'officialisation
28:40 d'être élu président de la Chine, en fait,
28:43 il avait déjà été à Brazzaville, il a été déjà deux fois en Afrique.
28:47 Comme quoi, le chat n'est pas là, les souris dansent.
28:50 - Il est rarement. - Merci.
28:52 - On ira voir votre... - On va voir Emmanuel Macron.
28:55 Merci beaucoup.
28:56 Nous avons appris aujourd'hui, même Charlotte,
28:59 que Pierre Palmad allait finalement partir en prison,
29:02 enfin en détention provisoire,
29:04 lorsque son état de santé le permettra.
29:06 Une décision de la Cour on l'appelle aujourd'hui.
29:08 Il a été mis sous écrou dans sa chambre d'hôpital.
29:10 La justice était critiquée parce que Pierre Palmad
29:13 n'était pas en détention provisoire,
29:15 maintenant elle est critiquée parce que maintenant
29:18 il a été mis sous écrou.
29:19 Comment comprendre ces décisions de justice
29:22 qui finissent par nous échapper,
29:24 que des faits médiatisés nous permettent d'analyser un peu,
29:28 comme l'Océan du Quai, je le disais en titre tout à l'heure,
29:31 et le statut des migrants qui arrivent par bateau ?
29:34 Oui, c'est vrai que c'est l'occasion d'essayer de comprendre,
29:36 à travers les différentes décisions de justice qui s'accumulent,
29:39 d'essayer de comprendre comment ça fonctionne,
29:41 est-ce que ça fonctionne normalement dans ce cas-là
29:43 et comment ça fonctionne de manière générale ?
29:45 Alors là, on a une cour d'appel qui a en effet examiné l'appel du parquet.
29:48 Donc on avait le parquet initialement qui avait demandé la détention provisoire.
29:51 Le juge des libertés, puisque vous savez que c'est un juge des libertés
29:54 qui examine la demande du parquet,
29:56 avait accepté la solution proposée probablement par ses avocats,
30:00 à savoir l'assignation à résidence, puisqu'il lui avait trouvé
30:03 une place en prison, ce que beaucoup aimeraient trouver en si peu de temps.
30:07 C'est ce qu'avaient commenté, en l'occurrence,
30:08 beaucoup de magistrats à l'époque.
30:09 Le parquet est resté sur sa première idée en disant
30:12 "il faut le placer en détention provisoire", pardon,
30:15 et a donc fait appel.
30:16 La cour d'appel a décidé de le placer en détention provisoire.
30:19 Alors, je ne vais pas essayer de savoir ce qui s'est dit
30:22 dans une audience qui était en l'occurrence décidée à huis clos.
30:28 Je sais que certains le font depuis ce matin,
30:30 mais moi je n'ai pas cette qualité-là.
30:33 En revanche, vous savez, j'avais expliqué que beaucoup de gens
30:36 ne partaient pas en détention provisoire dans les mêmes circonstances
30:39 et des magistrats avaient réagi en me disant
30:42 "mais moi, à la place du juge, je le place en détention provisoire
30:45 la première fois".
30:46 Alors, j'ai rappelé des magistrats aujourd'hui en disant
30:48 "est-ce que finalement le fait qu'il soit à l'hôpital,
30:51 assigné à résidence avec son bracelet,
30:53 est-ce que ça change quelque chose ?"
30:54 Eux m'ont dit "non, on l'aurait placé en détention provisoire
30:57 la première fois et sur appel du parquet,
30:59 on l'aurait remis aujourd'hui en détention provisoire
31:01 pour les deux raisons qui ont été plus ou moins exprimées
31:05 aujourd'hui par les médias, à savoir
31:07 1) le risque de réitération, c'est-à-dire de consommation
31:10 de stupéfiants et de prise du volant".
31:12 Alors évidemment, on s'imagine tout dans les deux heures
31:14 qui vont suivre. Alors on se dit "il est à l'hôpital,
31:16 à quel moment il va prendre de la cocaïne et prendre le volant ?"
31:19 Mais d'abord, c'est sur le long terme, c'est pour quatre mois,
31:21 ça peut être reprolongé et en l'occurrence,
31:24 il y avait déjà condamnation pour prise de stupéfiants.
31:27 Donc la justice voit tout ça aussi.
31:28 Est-ce qu'il est possible de le croire ?
31:30 Et la deuxième chose, la fameuse concertation frauduleuse,
31:33 on nous dit "préservez les investigations en cours"
31:36 et là, c'est le fait que les deux passagers dans la voiture,
31:39 en l'occurrence, sont aujourd'hui en liberté
31:43 et ils pourraient se parler.
31:44 Alors il y a beaucoup d'avocats qui ont défilé,
31:46 parce que c'est plus les avocats qui nous parlent dans ces cas-là
31:48 et qui nous disent "oui, mais il avait un bracelet électronique
31:51 à l'hôpital, donc évidemment, s'il avait bougé,
31:54 on l'aurait su tout de suite".
31:55 Alors là, c'est un petit peu abusif quand même.
31:57 Je le rappelle juste pour donner un exemple,
31:59 le père Hamel a été assassiné par un garçon
32:01 qui avait un bracelet électronique au pied.
32:03 Donc ça sonne, mais ça ne veut pas dire
32:05 que vous avez quelqu'un derrière vous en permanence.
32:07 Donc là, il est mis sous écrou,
32:08 il a l'administration pénitentiaire en permanence,
32:10 en effet, qui le surveille jusqu'à ce que les médecins
32:13 disent que son état de santé lui permet d'aller
32:16 en détention provisoire.
32:17 Voilà pour la décision, pour expliquer.
32:19 Évidemment, les avocats ne sont pas d'accord en général
32:21 avec les magistrats sur les motifs soulevés
32:23 par la détention provisoire,
32:25 mais beaucoup de magistrats trouvent ça tout à fait normal.
32:27 Nous, on a du mal à suivre.
32:30 Vous le disiez très justement,
32:32 on a critiqué en disant "il ne va pas en détention
32:34 alors que tout le monde y va,
32:35 et maintenant qu'il va en détention,
32:36 tout le monde dit "oui, situation exceptionnelle".
32:39 En l'occurrence, un, on n'a pas le dossier,
32:41 deux, c'était une audience à huis clos, je le disais,
32:43 et trois, il y a quelque chose qui nous insécurise
32:45 sur le domaine judiciaire,
32:46 c'est des décisions contradictoires.
32:48 Ce qui est le cas aujourd'hui,
32:49 on se dit qu'un juge des libertés,
32:50 il y a deux jours, nous dit non,
32:51 là, il nous dit oui, pour raison de santé,
32:53 il ne peut pas aller en garde à vue,
32:54 mais là, il pourrait aller en détention provisoire.
32:56 On ne comprend plus rien.
32:57 Et là, c'est à mon avis un sujet intéressant,
33:00 c'est-à-dire se pencher sur la manière
33:01 dont sont traitées les différentes affaires,
33:04 et notamment avec les questions qui se posent
33:06 de manière générale sur tous les sujets judiciaires,
33:09 à savoir les délais d'audiencement,
33:10 vous savez qui décide ou non,
33:12 la détention provisoire court ou pas jusqu'à l'audience,
33:16 le caractère aléatoire de certains jugements
33:18 en fonction de la personne,
33:19 mais surtout du lieu dans lequel vous êtes audiencee,
33:23 c'est-à-dire est-ce qu'il y a énormément de dossiers,
33:26 est-ce qu'il y en a moins,
33:27 la question de la place de prison,
33:28 est-ce qu'on arrive à vous trouver une place dans une prison,
33:30 par exemple, à Frennes, qui est un hôpital,
33:33 est-ce que c'est la question de la politique pénale
33:35 par rapport au nombre de prisons,
33:36 toutes ces questions restent absolument entières.
33:38 Alors je me suis dit, à côté de Palman,
33:40 on va prendre deux décisions judiciaires extrêmement fraîches
33:43 sur le même terrain.
33:46 Un, vous avez une affaire qui s'était passée
33:50 en août 2020 à Lille.
33:52 Alors là, vous avez un homme qui est en excès de vitesse,
33:54 qui n'a pas de permis,
33:56 qui prend sa voiture, qui fauche un vélo
33:58 sur lequel se trouve en l'occurrence M. Bonduelle,
34:00 président, enfin directeur de l'entreprise Bonduelle,
34:05 que l'on connaît.
34:06 Cet homme meurt sur le coup, M. Bonduelle.
34:09 Alors là, vous avez un procès deux ans après.
34:11 Donc excès de vitesse, pas de permis, l'homme meurt.
34:14 Alors il prend la fuite juste avant l'énoncé de son jugement
34:17 dans le tribunal.
34:18 Il est condamné à huit ans de prison.
34:20 Il en en court dix, comme Pierre Palman.
34:22 Il est condamné à huit ans de prison.
34:23 Le procès a lieu deux ans après.
34:25 Il vient d'être retrouvé, c'est pour ça qu'il y a une actualité,
34:27 et donc placé en détention pour effectuer ses huit ans de prison.
34:30 Autre affaire, 2018 à Bobigny.
34:33 Bobigny, tribunal chargé.
34:35 On a un homme, il est alcoolisé, en excès de vitesse.
34:38 Il percute une voiture, provoque ce qu'on appelle un suraccident,
34:41 c'est-à-dire qu'il percute une voiture.
34:42 Les voitures qui arrivent derrière s'encastrent dedans.
34:45 On a deux morts, dont une femme qui est brûlée vive dans sa voiture,
34:48 parce que les gens filment, mais ne viennent pas la chercher.
34:51 Deux blessés graves, dont un enfant de six ans à l'époque,
34:53 polytraumatisé, qui ne parle plus aujourd'hui,
34:56 tant il est traumatisé.
34:57 Là, on est en 2018.
34:58 Le procès a lieu en 2023, là en février, cinq ans plus tard.
35:03 Et l'homme prend, à l'issue de son procès,
35:07 puisqu'il ne s'est pas présenté à l'audience,
35:09 deux ans de prison ferme, aménageable, sous forme de semi-liberté,
35:13 et trois ans de sursis probatoires de deux ans.
35:15 Parce que son avocat dit qu'il s'est réinséré depuis,
35:17 il s'est marié religieusement, nous dit-elle.
35:19 Je ne savais pas que la République se satisfaisait d'une chose pareille.
35:24 Mais donc la réinsertion compte.
35:26 Et vous voyez que là, pourquoi je dis ça ?
35:28 Parce que d'abord, il y a la question du jugement aléatoire,
35:31 des décisions absolument incompréhensibles sur un terrain.
35:33 Parce que d'accord, il y a la question des personnes, de leur réinsertion.
35:35 Mais à la fin, il y a des actes quand même qui sont jugés aussi,
35:38 en plus de la personne.
35:39 Là, on ne comprend pas la lisibilité des décisions.
35:42 Donc Palmat pourrait être l'occasion de parler de la lisibilité des décisions,
35:45 des décisions en effet qui sont différentes,
35:47 et que la personne soit connue ou pas,
35:49 c'est assez anecdotique dans ces différences de traitement
35:51 à travers le territoire français,
35:53 et la question du placement en détention.
35:55 Vous voyez que là, par exemple, on est sur un terrain délictuel,
35:58 dans ces trois affaires.
35:59 Un terrain délictuel, le placement en détention provisoire,
36:01 dans le maximum, c'est un an.
36:03 Vous voyez qu'un an, quand vous êtes jugé deux ans après,
36:06 ou cinq ans après, quoi qu'il arrive,
36:08 vous n'êtes plus en détention provisoire.
36:10 Donc en effet, ça ne court pas jusqu'au procès.
36:12 Donc il y a des questions vraiment qui se posent,
36:14 et qui sont au-delà de la question de la notoriété ou pas de Pierre Palmat.
36:17 Et si on pouvait lâcher Pierre Palmat pour prendre le vrai sujet intéressant,
36:20 en l'occurrence celui de la justice,
36:22 ce serait peut-être une bonne chose.
36:24 On ne parlera pas, évidemment, dans cette émission que de Pierre Palmat.
36:26 On a beaucoup de sujets.
36:28 Dans un instant, on fera quand même un tour de table
36:30 sur le rapport avec l'ultra-transparence et le complotisme.
36:33 Dans un instant, et justement, par rapport à l'ultra-transparence,
36:36 certains médias commencent à faire le procès du traitement médiatique
36:39 de l'affaire Palmat,
36:41 disant qu'on en fait beaucoup trop sur la question.
36:43 Comment accueillir cette autocritique qui est plutôt rare ?
36:46 L'autocritique ne se fait pas sur le bon terrain.
36:49 Il y a deux manières de traiter une affaire pareille.
36:52 Un, sombrer dans le voyeurisme absolu.
36:54 On vous dit à quelle heure il s'est levé, à quelle heure il va sortir.
36:56 Est-ce qu'il a pris son petit déjeuner ce matin ?
36:59 C'est presque ça, jusqu'à maintenant.
37:01 Oui, justement, c'est pour ça que je vous dis,
37:03 il y a cette manière-là de le traiter.
37:05 Sur la personne mise en cause, parfois même, vous avez ça sur les victimes.
37:08 Alors là, on n'apprend absolument rien d'intéressant pour la société elle-même
37:12 de vous violer l'intimité qui est due à toute personne,
37:15 même accusée et même coupable.
37:17 Il y a des choses qu'on n'a pas besoin de savoir.
37:20 Et vous risquez, par ailleurs, d'exciter des patients
37:23 qui sont, elles, extrêmement mauvaises
37:25 et qui ne sont pas sur le terrain de la justice.
37:27 Il est légitime que les gens demandent justice
37:30 et que chacun ait son dû, notamment l'accusé,
37:32 et donc potentiellement le coupable.
37:35 Mais il n'est pas normal d'avoir un déballage absolu
37:37 de tout et de n'importe quoi.
37:39 Il y a une deuxième manière de traiter la chose,
37:41 c'est de comprendre que la notoriété,
37:43 on appelle ça dans le langage populaire la rançon de la gloire,
37:45 la notoriété toute votre vie, il y a aussi notoriété le jour où vous chutez.
37:48 C'est comme ça, il faut être réaliste un petit peu.
37:51 Et donc là, ça provoque évidemment une émotion particulière
37:54 parce que c'est Pierre Palman,
37:56 et donc vous pouvez transformer, prendre dans le fait divers
38:00 ce qui relève du fait de société,
38:02 et vous contenter de travailler là-dessus,
38:04 et non plus sur la personne, mais beaucoup plus sur l'acte,
38:06 ce qu'il génère, acte posé par d'autres personnes,
38:09 en l'occurrence que Pierre Palman.
38:11 Et c'est évidemment la confusion entre les deux qui est mauvaise,
38:14 et je pense que l'autocritique qui vient chez certains médias,
38:19 elle se fait sur tout en même temps,
38:21 et on continue dans le voyeurisme en oubliant les autres sujets.
38:23 Donc la conclusion ne me paraît pas très intéressante.
38:26 On pourrait prendre le sujet à l'inverse,
38:28 et c'est exactement ce que disait Yannick Allénaud,
38:30 souvenez-vous qu'il parlait de la mort de son fils,
38:32 et qu'il disait "je vais profiter de ma notoriété
38:35 pour parler de la place des victimes notamment".
38:37 Et il s'est servi lui de ça,
38:40 et on a appris il y a quelques jours que celui qui a tué son fils,
38:44 pareil, il y a des circonstances assez similaires,
38:47 a été remis en liberté.
38:49 Il avait été placé en détention provisoire,
38:51 au bout de 4 mois ça n'a pas été renouvelé,
38:53 donc il a été remis en liberté,
38:55 et donc là Yannick Allénaud profite en effet de sa notoriété,
38:59 par le biais de l'association qui porte le nom de son fils,
39:02 pour dire "il y a une question qui se pose au législateur,
39:05 il ne nous donne pas des détails sur, en l'occurrence,
39:08 l'accusé qui est dehors, les mille détails".
39:12 Il s'adresse au législateur en disant "comment est-il possible
39:14 que la loi permette aujourd'hui à un homme
39:17 de ne pas être en détention provisoire
39:19 jusqu'à son procès dans des circonstances pareilles".
39:22 Pierre Palmadé est tellement devenu un réel sujet,
39:25 que certains ont demandé le retrait de sa statue au musée Grévin,
39:29 la déprogrammation d'une pièce qu'il avait co-écrite,
39:32 certains critiques qu'on voit des films ou bien qu'on parle de lui.
39:36 Qu'est-ce qu'on peut penser de cette purge qui suit l'émotion ?
39:40 Oui c'est ça, c'est exactement là qu'on bascule dans l'absurde
39:42 et dans quelque chose qui n'est pas intelligent.
39:44 C'est-à-dire que les causes du drame, en l'occurrence concernant
39:47 Pierre Palmadé, elles sont connues et connues depuis longtemps.
39:50 Non seulement sa consommation de cocaïne,
39:52 non seulement il avait été condamné, mais il en a beaucoup parlé.
39:54 Donc évidemment la statue de Pierre Palmadé au musée Grévin,
39:57 bon à la limite la statue, mais la question de l'œuvre,
40:00 c'est-à-dire de ce qu'il a co-écrit, de ce qui se produit au théâtre
40:03 et qu'on déprogramme aujourd'hui, ça n'est évidemment pas lié
40:06 à ses problèmes et à ses addictions mortifères,
40:09 qui sont elles la cause et aujourd'hui on court après les conséquences.
40:12 Donc moi il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre
40:14 dans ce ressort de la cancel culture, c'est qu'aujourd'hui
40:17 on n'arrive tellement plus à différencier l'acte de la personne,
40:21 ce qui est pourtant la base d'une justice assez saine,
40:23 de dire on juge les actes avec la personne.
40:26 Mais c'est d'abord les actes qui sont jugés précisément
40:28 parce qu'on croit à la rédemption, non pas des actes mais de la personne.
40:31 Et là aujourd'hui on relativise les actes toute la journée,
40:35 on vous accuse de moralisme si vous jugez un acte
40:38 et au moment où cet acte a des conséquences
40:41 que prévient le moralisateur, alors là vous effacez la personne.
40:46 Ça me semble être infiniment pire que d'avoir un discours même moral
40:51 sur les actes sans condamner pour toujours et en tout lieu la personne.
40:56 Et c'est exactement ce que fait la cancel culture
40:58 et ça me paraît être une inversion sur le terrain de la justice
41:01 qui est franchement inquiétante.
41:03 Merci beaucoup pour votre regard. Dans un instant on fera un tour de table
41:06 sur cette ultra-transparence. Est-ce que ça n'incite pas finalement
41:09 au complotisme et pourquoi certains Français sont accusés
41:12 d'un complotisme dans cette histoire ?
41:14 On en parle dans un instant et on terminera avec vous tout à l'heure
41:18 avec cette nomination. Chut, personne n'en parle.
41:20 Au Conseil d'État, on l'a vu, on a vu qu'il fallait en parler
41:24 et on va vous dire pourquoi dans un instant une nomination
41:27 au Conseil d'État qui fait grand bruit, à bas bruit.
41:30 Mon cher Marc Menand, rêve parti clandestine qui a eu lieu à Lens
41:34 ce week-end au milieu des habitations, pas d'autorisation en utilisation
41:39 de drogue, port d'armes, musique à fond, mais l'État a quasiment attendu
41:45 dimanche soir pour évacuer, a refusé d'évacuer malgré les demandes
41:50 insistantes de la population et des riverains.
41:54 Pourquoi ce laxisme par rapport aux marginalités ?
41:57 On vient de parler justement de la drogue, là on sait que ça se passe,
42:02 on sait qu'il y en a nombreux à utiliser la drogue,
42:05 mais on est un peu laxiste, voire applaudissant.
42:08 C'est extraordinaire, c'est-à-dire qu'on les laisse, on les protège.
42:13 Vous allez pouvoir vous éclater, triper, vous offrir un voyage
42:18 au son de la musique qui abrutira les voisins, et puis vous aurez la drogue
42:25 pour aider à vous oublier vous-même, parce que c'est le déni de soi,
42:29 mais c'est aussi d'abord le déni de l'autre.
42:32 L'une des organisatrices, interviewée par l'un de nos confrères sur place,
42:37 dit "je peux comprendre que les habitants se sentent attaqués dans leur liberté,
42:43 mais quand même, je leur demanderais de tenir compte de notre liberté,
42:48 nous aussi on a le droit de s'amuser, alors bon, il faut qu'ils acceptent".
42:53 C'est quand même extraordinaire.
42:55 Et que fait le préfet pendant ce temps-là ?
42:57 Eh bien il se range de son côté.
42:59 Or la loi, elle est là, il y a deux lois, il y en a même plusieurs.
43:03 Il y a la loi numéro 92-1444 du 31 décembre 1992,
43:10 ce n'est pas d'aujourd'hui, et qui fait qu'il ne faut pas déranger son voisin,
43:15 que ce soit de jour et de nuit.
43:17 Il y a une autre loi, j'aurais pu vous en sortir,
43:19 parce qu'on n'est pas chiche en matière quand le législateur s'intéresse à un sujet.
43:23 Mais moi j'ai pris l'article R-1336-7 du Code de santé publique.
43:32 Et celui-ci stipule que l'émergence du bruit perçu
43:36 ne doit pas être supérieur à 5 décibels le jour et à 3 décibels la nuit.
43:44 Là, les riverains, même en mettant des boules caisse, tombaient fous.
43:49 Ils n'arrivaient pas à pouvoir tenir sur place.
43:52 Plus, vous savez, quand vous avez les baffles qui résonnent,
43:55 c'est un véritable tremblement.
43:57 Vous êtes sous trémulation, je dirais, de ce son qui fait vibrer votre environnement.
44:03 Et les policiers qui sont autour et qui font en sorte que ces gens ne soient pas dérangés.
44:09 Et ils ont cette consommation, avec le résultat que l'on peut connaître.
44:13 C'est-à-dire qu'on dit "c'est intolérable que Palmade puisse organiser des soirées, oh là là".
44:20 Et puis après, il n'a pas la considération de quiconque.
44:23 Et là, au bout de trois jours, eh bien ils sont sortis.
44:27 On n'a pas vérifié s'ils étaient encore sous les effets de la drogue.
44:30 On n'a pas vérifié s'ils étaient sous les effets d'alcool.
44:33 Non, ils sont partis librement.
44:36 Alors c'est étonnant.
44:37 Certains ont été interpellés justement avec des armes, avec l'utilisation de la drogue.
44:40 Oui d'accord, mais on n'a pas fait un test à tout un chacun.
44:44 Et donc, ils sont partis.
44:46 Et puis, c'est quand même extraordinaire.
44:48 Où est l'état de droit là-dedans ?
44:50 C'est-à-dire que l'individu, tranquillement, chez lui,
44:52 qui a été assommé par une semaine de travail,
44:55 ben c'est pas grave, il dormira plus tard.
44:58 Oui, au travail, forcément, il pourra récupérer.
45:00 Donc, entre les textes de loi, la loi de la minorité est plus forte que la loi de la majorité ?
45:05 Ah ben non, mais la majorité n'existe pas.
45:07 On est dans le monde des minorités.
45:09 C'est-à-dire que la minorité, là, c'est cette femme qui vous dit
45:12 "Notre liberté, c'est de s'amuser aux autres, d'accepter, de restreindre leur liberté."
45:16 Mais alors le préfet, pourquoi dort-il ?
45:19 Quel est son rôle, c'est bien, théoriquement, de faire appliquer la loi ?
45:24 Oh, il a pourtant été aidé pendant le Covid.
45:26 J'ai noté, dans les mesures qu'il a prises, monsieur le préfet,
45:29 une rigueur extrême durant les réveillons de Noël et du jour de l'an 2021.
45:35 Amplification des contrôles sanitaires.
45:38 Pas question de rigoler avec ces choses-là.
45:40 Il faut avoir un contrôle plus intransigeant du port du masque.
45:45 Prolongation du port du masque en 2022.
45:49 Extension de l'utilisation du pass sanitaire.
45:53 Ah là, on rigole pas.
45:55 C'est pas question de tenir compte de quoi que ce soit.
45:58 Ça montre bien qu'aujourd'hui, il suffit de se présenter quelque part,
46:03 d'estimer que l'on représente un groupe,
46:06 et ce groupe, on lui accorde des droits.
46:09 Il viole la loi, mais il faut comprendre ses attitudes individualistes.
46:15 Mais alors, ce qui est extraordinaire, on pourrait se dire
46:17 qu'ils font au moins communauté.
46:19 Eh bien, que dit-il ? Ils ne font pas communauté.
46:22 Ils se retrouvent dans une contagion hystérique,
46:26 à la fois de par le son et de par la consommation de la drogue,
46:30 mais comme ils disent, chacun fait son trip.
46:33 Je ne veux même pas savoir ce que l'autre vit.
46:35 C'est notre explosion personnelle qui importe.
46:39 Donc, en plus, là, vous avez la mise en question, je dirais,
46:43 de l'individu lui-même.
46:45 On le laisse se détruire, et on le laisse potentiellement détruire les autres,
46:49 car quand ils sortent, alors, je pose la question,
46:52 il y a une mise en péril de la vie d'autrui,
46:57 quand on les laisse partir.
46:58 Il y a une mise en péril pendant que l'on subit ces sons.
47:02 Ce sont des pressions qui peuvent se déclencher, des acouphènes.
47:06 Le bruit, c'est aujourd'hui l'un des plus grands fléaux
47:09 et l'un des graves éléments de détérioration de la santé.
47:14 Merci beaucoup pour cette analyse sur cette répartie
47:18 qui nous amène directement à cette affaire, Palmad, un tour de table.
47:22 Aujourd'hui, j'ai envie de vous entendre un peu sur une partie de la population
47:25 qui est accusée de complotisme, puisqu'on a appris qu'aujourd'hui,
47:29 Pierre Palmad doit aller en prison.
47:31 Il est mis sous écrou dans sa chambre d'hôpital.
47:33 Certains s'étonnent de son AVC sur prison.
47:35 « Oui, mais non, il n'a pas eu un AVC, c'est du complot. »
47:39 D'autres y croient.
47:41 Il faut dire qu'on a eu toutes sortes d'informations en direct,
47:44 comme vous le disiez tout à l'heure,
47:45 quitte à violer le secret de l'instruction.
47:48 Combien de codes cassés, il a quatre codes cassés.
47:50 Qu'est-ce qu'il a injecté ?
47:51 Des stupéfiants, tel stupéfiant, à telle quantité.
47:53 Il s'est réveillé, il a mangé ceci, presque tous les détails.
47:57 Et aujourd'hui, on n'a aucune information sur l'AVC, par exemple.
48:01 Est-ce qu'il y a eu des conséquences sur sa santé ?
48:03 Donc, est-ce que, question, l'ultra-transparence de l'information
48:08 dans laquelle on est plongé depuis quelque temps,
48:12 n'incite pas au complotisme ?
48:14 Moi, si je peux me permettre de répondre à cette question, Christine,
48:17 moi, je vais vous dire franchement, cette histoire ne me passionne pas.
48:20 Et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui se disent comme moi,
48:23 que, un, d'abord, les victimes, mais bon sang, les victimes,
48:28 il y a un bébé mort dans cette affaire, quand même.
48:30 Deux, il y a un déluge d'informations, de détails,
48:32 et sur un point précis, type l'AVC, on n'en sait pas encore tout.
48:35 Et là, on va dire, tiens, on va nous cacher quelque chose.
48:37 Est-ce que cet AVC ne serait pas une échappatoire ?
48:39 Et je pense que, surtout, l'élément déterminant dans cette affaire-là,
48:42 c'est qu'il y a beaucoup de gens qui se disent que l'accident, en fait,
48:45 est venu, en fait, briser le mur du silence sur la vraie affaire.
48:49 Et la vraie affaire, pour beaucoup de gens, c'est les accusations de pédocriminalité.
48:53 Vous lancez des accusations contre quelqu'un sur ce thème-là,
48:57 ça vous colle au bas que toute votre vie, c'est le plus grave.
49:00 Des gens vous disent que c'est l'affaire Epstein, si ça se trouve, l'affaire Palmad.
49:03 C'est, vous voyez, il y a des images qui circulent,
49:06 où on voit Joe Biden nu avec des enfants,
49:08 et alors, vous voyez ça sur les réseaux sociaux,
49:10 vous ne savez pas si c'est du fake ou pas.
49:12 C'est des choses, ça, qui vous collent au bas.
49:14 Parce qu'à mon avis, le halo de complotisme autour de cette affaire Palmad,
49:19 c'est tous ces éléments-là qui entrent un peu en résonance les uns avec les autres.
49:22 - Charlotte, votre regard ?
49:24 - Non, mais moi, je prends votre question.
49:25 C'est-à-dire que l'accusation de complotisme vient plus vite que les réponses,
49:28 alors qu'on a promis une transparence absolue,
49:30 et qu'on nous explique en temps réel que vous saurez absolument tout.
49:32 Et en effet, les affaires de pédocriminalité, dans ces affaires-là,
49:36 il y a une omerta telle dans tous les millions du monde
49:39 que ce sont des enquêtes extrêmement difficiles, on l'a toujours vue.
49:43 Et là, qu'est-ce qu'on apprend ?
49:44 On apprend, avant même les perquisitions, l'enquête préliminaire.
49:47 Alors moi, tous les avocats qui sont sur les plateaux,
49:49 en train de nous expliquer que les décisions sont très originales,
49:52 que ça n'est pas normal, que c'est pas comme ça d'habitude,
49:54 quelqu'un n'est pas au courant d'une enquête préliminaire,
49:56 encore moins le pays tout entier, sur des affaires aussi graves,
49:59 qui peuvent à la fois changer le cours de l'enquête,
50:01 et peser, évidemment, sur la personne qui est accusée d'une telle innominée.
50:05 Donc les gens demandent, encore en temps réel,
50:07 toutes les informations qu'ils ont depuis le début.
50:09 Il n'y a eu aucune mesure, pour reprendre le mot de la ministre,
50:12 il n'y a eu aucune mesure dans le traitement et dans la sortie de certaines informations,
50:16 et les gens demandent aujourd'hui les informations qui leur manquent.
50:20 Je me concentrerai sur une phrase, en fait,
50:22 je dirais que l'instantanéité n'est pas gage de promesses de vérité,
50:26 mais promesses du règne de la rumeur.
50:27 Si on veut l'information immédiate, tout de suite, à l'instant,
50:30 on n'aura pas une information vérifiée, on aura la rumeur du moment la plus excitante.
50:34 Et on sent que c'est une sorte de pression.
50:35 J'ai essayé de téléphoner à la ministre de la Culture,
50:38 puis je n'ai pas eu le numéro de téléphone, parce que que fait-elle ?
50:41 Elle accuse C8, elle accuse CNews de ne pas être digne d'avoir une fréquence.
50:48 Mais là, elle trouve dignes les journalistes qui font une surenchère morbide, sordide.
50:53 On est là dans une phase désastreuse pour notre métier.
50:57 Déjà qu'on n'a plus beaucoup de crédit, mais c'est l'avillissement de notre profession.
51:01 On voit des gens qui se bagarrent pour essayer de sortir ce qui est une information, pas une information.
51:07 Ce qui compte, c'est qu'on cause et que l'on ait provoqué l'attrait,
51:11 comme si, vous savez, les bonimenteurs sur la foire,
51:14 "J'ai quelque chose de plus merveilleux que vous, quelque chose de plus dégueulasse à vous montrer, venez m'écouter."
51:19 Voilà comment aujourd'hui, on essaie de raccoler le public.
51:22 C'est une honte.
51:24 Et j'ai 50 ans de journalisme, et aujourd'hui, je ne me sens pas très bien.
51:27 Merci, Marc, pour votre regard.
51:30 On va parler d'un sujet, pour terminer, dont personne ne parle.
51:35 C'est l'Observatoire de l'immigration qui nous a alertés sur la question.
51:40 Un homme a été nommé, Mathieu, j'essaie de la faire très courte,
51:46 à la présidence de l'Intérieur au Conseil d'État,
51:50 sauf que cet homme a la particularité d'aller à l'inverse de l'affichage de fermeté
51:57 que veut annoncer le gouvernement sur l'immigration.
51:59 Expliquez-nous pourquoi et comment.
52:01 En quelques mots, à la présidence de la section de l'Intérieur au Conseil d'État, Thierry Thiauault.
52:05 Thierry Thiauault, pour ceux qui s'intéressent à la pensée politique,
52:08 ils savent c'est qui, c'est de 2013, il a publié un rapport très important
52:12 où il en appelle à rompre avec le principe d'intégration
52:16 et d'embrasser le principe de la société inclusive.
52:19 Qu'est-ce qu'on trouve là-dedans?
52:21 Je vais vous tirer, en gros, rompre avec l'assimilation, rompre avec l'intégration,
52:25 changer complètement les bases du modèle français.
52:27 Je vous donne quelques phrases qui sont représentatives de ce rapport.
52:32 Quand on parle de la patrie, quand on invite les immigrants à s'assimiler à la France,
52:36 l'invocation rituelle, chamanique des grands concepts et valeurs suprêmes,
52:40 en pile on s'en craint ni du ridicule ni de l'anachronisme,
52:43 les majuscules les plus sonores, clinquantes et rutilantes,
52:46 droits et devoirs, citoyenneté, histoire, œuvre, civilisation française, patrie, identité, France,
52:53 mais tout ça, il l'assimile à de l'archaïsme et de la boursouflure.
52:58 Parlant de l'histoire française, du rapport à l'immigration,
53:02 on nous fait la liste des contraires, les vagues migratoires nombreuses
53:06 qui sont arrivées en France au fil de l'histoire,
53:08 et là il nous dit, la France paye l'immigration.
53:11 Et ce pays-là aurait peur parce que quelques dizaines de milliers de nos frères de race
53:16 accourraient d'Asie, d'Afrique et d'Amérique pour continuer cette histoire et y prendre part.
53:21 Je saute un passage, « Ne comptons pas pour rien que les plus miséreux dans leurs rêves infinis
53:26 pensent que la France est le seul lieu de leur réalisation. »
53:29 Je précise qu'il réduit l'immigration à quelques dizaines de milliers de nos frères.
53:33 À propos de l'immigration toujours, ça c'est génial, il faut cesser,
53:38 il nous dit, « Sachons que pénètre sur notre territoire, » l'immigration,
53:41 il dit, je résume, « pourquoi demeurer obsédé par l'islam et les maghrébins,
53:45 alors que la véritable question aujourd'hui serait celle des asiatiques ? »
53:48 Et là, ma préférée, « Il faut cesser de dissimuler les vérités et dire à nos compatriotes
53:52 comment sont les choses. Par exemple, nous ne maîtrisons pas, et ajoutons-le,
53:57 heureusement, car ce serait indigne, les flux migratoires pour les deux tiers d'entre eux.
54:02 Le regroupement familial est un droit dérivé des principes universels de dignité et de liberté.
54:06 L'asile politique est un devoir et un honneur pour nos traditions. »
54:09 Je résume, « Soyons fiers de ne pas maîtriser les flux migratoires. »
54:14 Et une dernière pour la route, à propos du roman national, il dit qu'on doit se détacher
54:18 des images d'épinal jaunies et flétries du roman national.
54:24 Donc c'est une rupture avec la logique nationale, c'est une rupture avec l'idée d'identité française
54:28 au nom du principe de société inclusive, et cet homme sera en position d'autorité désormais
54:32 majeure au Conseil d'État.
54:34 - Donc cette nomination de M. Thieu au Conseil d'État,
54:38 et on a appris qu'il était pour le Burkini, je n'ai pas très bien compris.
54:42 - C'est plus particulier que ça. En 2016, on s'en souvient, la question du Burkini
54:46 traîne partout dans l'actualité, et là il y a des communes qui votent des arrêtés
54:50 anti-Burkini, c'est parfait, c'est une réaction politique ferme, et là le Conseil d'État
54:54 casse, on s'en rappelle, les règles anti-Burkini.
54:59 Et on se dit, mais qui sont les auteurs de ce rapport qui vient casser la volonté
55:03 d'encadrer le Burkini ? Parmi les trois auteurs, nous disait Atlantico,
55:07 il y avait notamment M. Thieu, M. Thieu, et dans le rapport on disait notamment
55:11 que les arrêtés municipaux portaient une atteinte grave et manifestement illégale
55:15 aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience
55:19 et la liberté personnelle. Donc limiter la colonisation de l'espace public
55:23 par l'islamisme à travers le Burkini, ça va contre les libertés individuelles.
55:27 Soyons certains que le Conseil d'État, lorsqu'il donnera son avis sur les prochaines
55:31 politiques d'assimilation, aura encore à cœur l'identité française.
55:35 - Merci beaucoup Mathieu. La politique affichée en matière d'immigration
55:39 et la politique cachée en matière d'immigration. - Si je peux me permettre,
55:43 lisez ce rapport, il est disponible sur Internet, le rapport Thieu pour une société inclusive.
55:47 Vous allez apprendre beaucoup de choses sur ce que pensent nos élites.
55:51 - Donc la politique affichée en matière d'immigration et la politique cachée
55:55 en matière d'immigration. Merci à tous. Isabelle Biboulot pour l'information
55:59 avant Pascal Praud et ses invités.
56:03 - À l'Élysée, Emmanuel Macron a prôné la responsabilité de l'action de la France
56:07 car il refuse la compétition stratégique imposée selon lui par ceux qui s'y installent
56:11 avec leurs armées et leurs mercenaires. Une prochaine diminution visible
56:15 des effectifs militaires français sur le continent a été annoncée.
56:19 Elisabeth Borne veut développer des alternatives aux pesticides,
56:23 plus précisément pour les produits phytosanitaires les plus importants.
56:27 Pour soutenir les agriculteurs, nous respecterons désormais le cadre européen.
56:31 Ces dernières années, la France avait interdit certaines substances nocives
56:35 pour l'environnement, mais qui étaient autorisées au sein de l'Union européenne.
56:39 Le président turc demande pardon aux habitants de la province d'Adyaman.
56:43 Cette région du sud-est de la Turquie a été l'une des plus touchées
56:47 par le séisme du 6 février. La chef d'EHPAD regrette des retards
56:51 lors de l'arrivée des secours qui n'ont pas pu travailler comme ils le souhaitaient
56:55 pendant les premiers jours. Au total, plus de 44 000 personnes ont péri en Turquie.
56:59 Sous-titrage Société Radio-Canada