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Dans Historiquement Vôtre, Clémentine Portier-Kaltenbach vous raconte un héros américain de la Seconde Guerre mondiale. En avril 1945, en pleine guerre du Pacifique, le caporal-infirmier Desmond Doss (1919-2006) sauve la vie de plusieurs dizaines de soldats. Pour avoir refusé de porter une arme et de tuer ses adversaires, il recevra la plus haute distinction militaire des États-Unis.
Retrouvez "Dans l'intimité de l'Histoire" sur : http://www.europe1.fr/emissions/dans-lintimite-de-lhistoire

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Transcription
00:00 cet affrontement, je vais lui laisser la parole, c'est Clémentine Portier-Krittenbach qui nous raconte des histoires dont elle seule a le secret.
00:05 Dans l'intimité de l'histoire.
00:08 Et aujourd'hui Clémentine, vous nous présentez un héros de guerre, Desmond Doss, un guerrier sans armes ni violences.
00:14 Desmond Thomas Doss,
00:17 caporal et infirmier dans l'armée des Etats-Unis pendant la seconde guerre mondiale,
00:21 et ce monsieur est connu dans le monde entier comme le héros de guerre qui a refusé de tuer.
00:28 Il était né à Lynchburg en Virginie en février 1919 et en fait ce qui explique tout le ressort
00:35 profond, intime de cet homme, c'est qu'il est élevé dans une famille et notamment par une mère qui appartient à un courant du
00:43 protestantisme qui s'appelle les Adventistes du septième jour. Et les Adventistes du septième jour, alors je vous la fais courte, en fait ce sont eux qui considèrent que
00:52 le Christ arrivera très très bientôt et que Dieu ne s'est pas reposé le septième jour.
00:57 Bon enfin bref, c'est une des 350 églises protestantes des Etats-Unis comme nous avons nous, 350 fromages,
01:04 mais il est donc élevé dans la non-violence et à la veille de la guerre,
01:10 et bien Desmond voudrait faire son devoir quand même, mais pas question de porter une arme, pas question de tuer un soldat ennemi.
01:17 Il suit donc tout naturellement une formation d'infirmier et il est intégré dans une unité d'infanterie qui part dans le Pacifique.
01:25 Il se retrouve là au beau milieu du feu, puisque c'est alors la bataille d'Okinawa.
01:31 En avril 45, son bataillon se bat sur un endroit, mais ça a dû être absolument effarant.
01:38 Imaginez une sorte d'escarpement qui fait 120 mètres de haut,
01:43 l'escarpement de Maïda, qui pour les Etats-Unis et pour les Américains va devenir Oaxo Ridge,
01:49 et cette falaise abrupte, il faut donc arriver à grimper au sommet, et c'est au sommet de la falaise que se déroulent les combats.
01:57 Donc on y accède comment ? Par un système d'échelle.
02:00 Donc il y a une sorte de noria de soldats qui grimpent 120 mètres avant d'arriver au sommet,
02:06 et là, et là, elles sont accueillies par des tirs de mortiers et des mitrailleuses japonaises.
02:11 Donc c'est un véritable massacre, c'est l'équivalent des premiers soldats français pendant la guerre de 14 avec leurs pantalons rouges Garance,
02:18 on les voyait de loin, ils se faisaient dézinguer comme des lapins, et là, il arrive la même chose.
02:23 Aux soldats américains, c'est un véritable jeu de massacre.
02:25 Alors le bataillon, bien sûr, reçoit l'ordre de battre en retraite, mais Doss, lui, décide de rester.
02:31 Il refuse de laisser les blessés sur place, et au péril de sa propre vie, il reste dans cet espace qui est balayé constamment par les balles ennemies.
02:41 Il prend les blessés l'un après l'autre sur son dos, et il les porte jusqu'au bord de la falaise.
02:48 Là, il les fait descendre en rappel sur une civière, et chaque blessé américain est récupéré par les soldats restés en bas.
02:56 La civière remonte au CISSEC, blessés suivants.
03:00 Dans les jours qui suivent, il sauve bien d'autres soldats, il rampe jusqu'à eux sous le feu,
03:05 ou alors il reste avec le blessé le temps que les secours arrivent.
03:09 À chaque fois il sauve ses camarades sous le feu et demi, et il s'en sort, comme par miracle.
03:14 Et le jour où lui-même est blessé aussi, comme il se sait blessé mais pas trop gravement,
03:18 il quitte lui-même sa civière, enfin il exige de la quitter parce qu'il est porté,
03:24 et il exige que la civière soit consacrée à un blessé plus gravement atteint qu'il ne l'est lui.
03:31 C'est véritablement un homme héroïque.
03:34 La citation le décrit par le menu, avec une magnifique force morale,
03:40 il attache une crosse de fusil sur son bras fracassé pour en faire une à telle.
03:45 Et alors, il rampe 300 mètres sur un rue de terrain jusqu'à l'ambulance.
03:50 Grâce à son exceptionnel bravoure et une détermination sans faille face à des conditions désespérément dangereuses,
03:56 le soldat de première classe DOS sauve la vie de nombreux soldats.
04:00 Son nom est devenu un symbole dans toute la 77ème division d'infanterie et de toute l'armée des États-Unis.
04:06 De courage exceptionnel, de loin supérieur et au-delà du devoir.
04:11 Le gars qui quitte sa civière et qui se fait une à telle avec son fusil.
04:15 Donc à lui seul, Desmondos a sauvé la vie de 75 soldats.
04:20 Lui-même est évacué d'Okinawa le 21 mai 1945 à bord de l'US Mercy.
04:27 En 1946, avant d'être libéré de l'armée, on lui diagnostique la tuberculose.
04:31 Il va passer cinq ans et demi dans des hôpitaux avant d'être définitivement libéré en août 1951.
04:39 Ce n'est donc pas pour ses faits d'armes mais pour ses faits de bravoure que Desmondos est devenu
04:46 le premier et le seul objecteur de conscience à recevoir la médaille d'honneur.
04:52 Autre citation à son propos, sa seule arme était sa foi en Dieu et sa petite Bible qu'il emportait avec lui au combat.
05:01 Alors Olivier Paul nous le disait tout à l'heure, en effet Desmondos a fait l'objet d'un film.
05:07 Lui-même est mort le 23 mars 2006 à l'âge vénérable de 87 ans quand même.
05:13 Il est enterré au cimetière national de Chattanooga dans le Tennessee.
05:17 Et le film que mentionnait Olivier est un film de 2016, Oak Show Ridge,
05:22 qui est donc le nom de cet escarpement hallucinant que les soldats devaient grimper.
05:28 C'est un film de Mel Gibson dont le titre français est "Tu ne tueras point".
05:33 Et c'est un film qui rend hommage à cet homme de bien et cet homme d'un courage exceptionnel.
05:39 Merci beaucoup Clémentine.

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