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Dans Historiquement Vôtre, Clémentine Portier-Kaltenbach vous raconte le parcours de Benedict Arnold (1741-1801), un général américain devenu l’incarnation du traître à la nation aux États-Unis pour avoir prêté allégeance aux Britanniques en pleine guerre d’indépendance.
Retrouvez "Dans l'intimité de l'Histoire" sur : http://www.europe1.fr/emissions/dans-lintimite-de-lhistoire

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Transcription
00:00 Dans l'intimité de l'histoire
00:02 - Et aujourd'hui Clémentine, à l'occasion de l'apparition il y a quelques jours du livre "Traître, nouvelle histoire de l'infamie"
00:09 vous nous racontez un général qui incarne à lui seul la figure de la trahison aux Etats-Unis
00:14 Benedict Arnold. - Ah oui c'est un traître parmi les 15 autres qui sont passés en revue dans ce livre signé par
00:21 toutes sortes d'auteurs, d'historiens de premier plan comme Eric Anso, Thierry Sarman,
00:27 Jacques-Olivier Boudon, Jean Passe et des meilleurs et c'est une analyse extrêmement sérieuse et non pas anecdotique
00:33 c'est tellement facile de traiter la trahison par ce biais
00:37 d'événements qui furent le résultat de la décision d'un personnage
00:42 de trahir ou de changer de camp ou de refuser d'obéir et bien des événements historiques
00:47 sont concernés par cette lecture. Eh bien oui en effet je me suis arrêtée sur Benedict Arnold
00:53 le texte est de Raphael Lalou et dont Stéphane le disait à l'instant
00:58 c'est l'homme qui est considéré comme le traître
01:01 américain par excellence parce qu'en pleine guerre d'indépendance des Etats-Unis il a changé d'allégeance
01:06 il est passé du service des américains au tunique rouge des anglais et comment, comment de façon tout à fait grave et
01:14 caractérisée par des activités de renseignement en
01:17 acceptant contre de l'argent de livrer aux anglais la forteresse de West Point une place forte stratégique
01:23 dont le commandement lui avait été confié et enfin tout aussi grave en 81 en commandant auprès des anglais
01:31 contre ses anciens frères de combat, frères d'armes
01:35 brièvement certes mais directement une légion américaine qui était passée côté anglais et
01:41 il a fini par Fich-le-Camp à Londres alors pour la plupart des historiens que cette question n'a jamais cessé de déchirer
01:48 c'est un vrai problème un Benedict Arnold, traître ou pas, et bien les qualités tactiques, les choix stratégiques
01:55 l'engagement personnel comme les qualités de meneur d'homme d'Arnold sont tout à fait
02:00 indiscutable et de ce point de vue il est reconnu comme un homme
02:04 qui avait les talents d'un Washington si vous voulez il était
02:09 adoré, admiré par ses hommes dont il exigeait beaucoup c'était une tête brûlée et dès 1775 il s'engage
02:16 très sincèrement et
02:19 intégralement pour les libertés
02:21 coloniales il prend des forts le long de Luton, il s'illuse dans une série de raids contre les anglais
02:28 et alors à ce moment là pour le remercier
02:31 le congrès lui offre un superbe cheval d'appareil et là ça a dû commencer, il a dû commencer à tiquer parce que
02:37 il va aussi jouer un rôle absolument majeur dans la victoire décisive de Saratoga
02:42 19 septembre et 7 octobre 1777
02:45 donc si vous voulez dans toutes ces premières années de guerre d'indépendance des Etats-Unis
02:50 Arnold est l'un des esprits dominants de l'armée américaine c'est vraiment la figure du héros
02:56 mais il y a quand même un petit hic, une petite faille, déjà une fracture c'est que il se brouille avec plusieurs figures du commandement
03:03 Raphaël Lalou écrit "il est sur la pente de l'orgueil, de la fierté et de l'amertume
03:10 estimant toujours qu'on ne le récompense pas suffisamment
03:13 de ses mérites" donc l'histoire du cheval d'appareil déjà il avait dû trouver que bon c'est bien gentil mais enfin
03:19 c'était pas beaucoup. Autre fragilité du personnage et la tendance à mélanger un peu trop affaires militaires et financières
03:27 notamment quand il sera commandant de Philadelphie
03:31 il fait quand même un peu de business si vous voulez et il ne faut pas oublier que son père était un marchand
03:36 qui a fait faillite et qui a sombré dans l'alcool donc cette
03:39 histoire familiale est certainement toujours présente dans lui son besoin de faire des affaires et de gagner sa vie et d'être récompensé
03:46 alors en 1781
03:48 il obtient de Washington qu'il lui fait entièrement confiance
03:52 qu'il considère comme un Lafayette, pas comme son fils mais enfin qui a la plus grande estime pour lui
03:58 il obtient le commandement de la garnison clé de West Point qui est l'un des verrous de la colonie de New York
04:04 mais à ce moment là l'anglais Clinton
04:07 lui fait savoir qu'il lui propose une très grosse somme d'argent pour capituler pour lui livrer West Point et dès ce moment là
04:15 Arnold cède et il devient dans les petits papiers chiffrés en anglais l'espion
04:22 Gustavus Monk et malheureusement pour lui son agent liaison un certain Major André
04:28 est arrêté par des troupes américaines et on trouve sur lui tous les documents
04:32 qui désignent Arnold comme étant devenu un agent anglais. Ces documents sont immédiatement apportés à Washington alors que Washington allait
04:39 précisément arriver à West Point et retrouver son grand ami Arnold
04:45 donc ça s'est joué en plus c'est très théâtral parce que ça c'est très dramatique et tragique ça s'est joué à
04:50 quelques heures près à quelques heures près Washington arrive l'autre a appris que son agent a été chopé donc
04:56 Arnold s'enfuit bien sûr il s'embarque sur un navire anglais
04:58 où vont le rejoindre plus tard sa femme et ses enfants le jeune agent de liaison André lui qui était un
05:05 anglais d'origine française figurez vous bah lui il a été pendu
05:09 alors voilà le Arnold le grand héros déchu passé au service des anglais se retrouve en Angleterre
05:16 et il déclarera plus tard parce que bien sûr il a cherché à se justifier d'autant plus que l'histoire lui a donné tort
05:22 il a déclaré qu'il était partisan d'une paix de compromis un retour des américains dans le giron anglais mais
05:29 libre de leurs affaires et de certains choix politiques et juridiques et en fait il y a bien des américains qui partageaient cette idée
05:35 qui trouvaient que l'aventure de l'indépendance
05:38 était un petit peu hasardeux et qui se disaient si les anglais nous fichent un peu plus la paix sur le plan commercial
05:43 s'ils nous lâchent l'abri pourquoi pas rester dans le giron anglais et c'est cette
05:47 hésitation sur l'indépendance du nouvel état qui explique le mieux le geste d'Arnold
05:52 et alors dans la proclamation qu'il adresse aux américains en 1781 il dit quand même en gros vous ne m'avez pas assez
06:00 remercié et récompensé pour mes histoires, bon mes victoires pardon là il y avait quand même derrière ça un gros sentiment d'absence de reconnaissance
06:08 en Angleterre il est reçu par George III, il est consulté sur les affaires américaines jusqu'à leur terme en
06:14 1783 on lui donne des terres et des domaines au Canada
06:18 mais c'est dans le discrédit de sa terre de naissance dans une suite de duels scandaleux d'affaires commerciales
06:25 malheureuses de procès de misère
06:27 soutenu par sa famille mais sans amis qu'il termine sa vie au terme de 21 ans d'exil anglais à Londres
06:34 il meurt donc le 14 juin 1801 voilà Stéphane pourquoi il faut que vous pensiez
06:40 constamment à nous mettre mieux en valeur Jean-Luc et moi car nous souffrons beaucoup de cette absence de reconnaissance de votre part et nous aussi
06:48 nous pourrions bien finir par écrire un nouveau chapitre de "Traite nouvelle histoire de l'infamie"
06:57 Très bien merci Clémentine et je rappelle que ce livre, cette série est dirigée par Franck Favier et
07:05 Vincent Heigle est paru aux éditions
07:07 Passé composé